N°1002, 3 février 2025
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Éditorial
La lettre du lundi
Sommaire :
Air France-KLM contre Lufthansa : bataille en perspective
pour une prise de participation dans Air Europa Analyse
d'impact : la fermeture nocturne de Schiphol a des conséquences
dramatiques
Le trafic aérien mondial a
dépassé son niveau de 2019 en 2024 Le nouvel âge d'or des
grandes compagnies aériennes américaines
Comment Boeing
espère rebondir après avoir touché le fond en 2024 Royaume-Uni : l'aéroport d'Heathrow aura bientôt sa troisième
piste
Article Bonus La croissance du transport
aérien anéantira les objectifs climatiques du secteur
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Air France-KLM contre Lufthansa : bataille en perspective pour une prise de participation dans Air Europa
(source BFM TV) 31 janvier 2025
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Lire l'article :
La consolidation dans le ciel européen va se poursuivre. Après la
bataille entre Air France-KLM et Lufthansa pour entrer dans le
capital d'ITA (ex-Alitalia), bataille remportée par l'allemand, les
deux géants vont à nouveau s'affronter pour s'emparer d'un gros
morceau de l'espagnol Air Europa. La compagnie détenue à 80%
par le groupe espagnol Globalia et à 20% par IAG (British Airways,
Iberia, Vueling) est un acteur important du secteur avec une
cinquantaine d’appareils réalisant des liaisons en Europe, vers les
Caraïbes et l'Amérique latine. Elle dispose d'une
cinquantaine d'appareils et a réalisé l'an passé un chiffre
d'affaires de 2,9 milliards d'euros, en hausse de 6%. Endettée, elle
cherche néanmoins un partenaire financier, notamment pour rembourser
un prêt de 475 millions d’euros contracté auprès de l'État espagnol
pendant la crise sanitaire. Elle a donc besoin d'argent frais.
TAP Portugal en ligne de mire Selon le journal El Confidential et
Reuters, Air France-KLM, conseillé par la Société Générale, viserait
une participation minoritaire de 20% pour 240 millions d’euros,
avant une prise de contrôle majoritaire. Lufthansa Group, épaulée
par Goldman Sachs, aurait le même objectif de prise de participation
mais le montant offert n'a pas fuité. Pour les deux géants
européens, ce mouvement leur permettrait de renforcer leurs routes
transatlantiques. De quoi poursuivre un mouvement de
consolidation bien engagé. Outre ITA, Lufthansa s'est emparé de 10%
d'Air Baltic et regarde avec attention la privatisation de TAP
Portugal. Air France-KLM de son côté a pris une participation de
19,9% dans la scandinave SAS et a également indiqué qu'il pourrait
se positionner pour TAP.
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Analyse d'impact : la fermeture nocturne de Schiphol a des conséquences dramatiques
(source Luchtvaartnieuws, traduit avec Deepl) 29 janvier 2025
Lire l'article :
Une fermeture nocturne de Schiphol entre 23 heures et 7 heures du
matin aurait des conséquences opérationnelles et financières
majeures pour le secteur de l'aviation. Dans une moindre mesure, il
en irait de même pour une fermeture nocturne partielle. Il n'est pas
certain que cela réduise réellement les troubles du sommeil des
riverains. Après tout, l'activité augmentera à la fin de la nuit.
C'est ce qui ressort de l'analyse d'impact que le ministère des
infrastructures et de la gestion de l'eau a commandée à To70, Beelining, Decisio et PA Consulting.
Le ministre des Transports,
Barry Madlener, a communiqué aujourd'hui à la Chambre les résultats
de ces études, qui font l'objet de deux volumineux rapports.
Les cabinets d'experts ont examiné trois variantes : 1. Pas
d'atterrissage entre 23h et 7h20, pas de décollage entre 22h40 et
7h. 2. Pas d'atterrissage entre 00h00 et 5h20, pas de décollage
entre 23h40 et 6h00. 3. Pas d'atterrissage entre 00.20 et 5.20,
pas de décollage entre 00.20 et 5.20.
En outre, les effets de
l'interdiction des avions bruyants pendant la nuit ont été examinés.
Transavia durement touchée Dans sa lettre parlementaire,
M. Madlener souligne que les compagnies aériennes low-cost, en
particulier Transavia, et les compagnies de fret seront durement
touchées par la fermeture nocturne de Schiphol. D'autant plus qu'il
n'y aura plus d'autres possibilités ailleurs aux Pays-Bas (comme
c'est le cas dans la plupart des autres aéroports européens).
Inversement, il en va de même pour les vols (retardés) dans les
aéroports de Rotterdam et d'Eindhoven. « Mais avec une fermeture
nocturne complète, le groupe KLM et la plate-forme de Schiphol
subiront également des effets négatifs », a souligné le ministre.
L'étude montre également que les compagnies aériennes comme
Transavia, qui dépendent de plusieurs départs 24 heures sur 24 vers
l'Europe du Sud en particulier, ont peu d'alternatives pour échanger
des créneaux nocturnes contre des créneaux diurnes. « L'opération
deviendra moins rentable dans les deux cas », a-t-il déclaré.
(...) Comment procéder ? Une éventuelle fermeture
nocturne (partielle) ne pourrait être discutée que lorsque la
première phase de l'objectif du cabinet (réduction de 15 % des
nuisances sonores et diminution à 478.000 mouvements de vol) sera
contrôlée et évaluée l'année prochaine. D'ailleurs, la Commission
européenne doit encore donner son accord ce printemps dans le cadre
de la procédure dite d'approche équilibrée du ministère de
l'Infrastructure et de l'Environnement, mais il est très douteux que
cet accord sur le paquet de réduction se concrétise. Pour
les 5 % de réduction restants, la fermeture nocturne pourrait
éventuellement être envisagée si nécessaire, mais cela nécessiterait
une autre approche équilibrée à Bruxelles. Dans la phase 1, le
gouvernement souhaite déjà réduire le nombre maximum de vols de nuit
autorisés à Schiphol de 32.000 à 27.000. Bref, cette analyse
d'impact ne fait pas partie du paquet de mesures que le ministère a
déjà notifié à Bruxelles, avec une date cible de démarrage en
novembre 2025. Tout doit être prévu dans le nouvel arrêté LVB2025 (Airport
Traffic Decree), y compris la sécurité juridique pour les résidents.
Il n'est toutefois pas certain que ce décret soit prêt d'ici la fin
de l'année. La nuit est très importante
L'aviation (ainsi que Schiphol) souligne que la nuit est très
importante et que la limitation des vols de nuit ne devrait être
qu'un moyen extrême de réduire le bruit. Selon KLM (« l'ensemble du
groupe dépend en partie des vols de nuit, ce qui s'applique à
Transavia et au fret, ainsi qu'aux coentreprises intercontinentales
et aux partenaires »), avec le renouvellement de la flotte, la
différenciation des tarifs et une utilisation plus intelligente des
pistes, entre autres, les objectifs nocturnes seront déjà largement
atteints. « Le comportement des compagnies aériennes peut en effet
être influencé la nuit », a déclaré Schiphol. L'industrie
estime donc que l'interdiction des vols de nuit à Schiphol n'est pas
du tout nécessaire et qu'elle aurait des conséquences économiques
dramatiques, notamment sur l'emploi. Le Conseil social de Schiphol,
en revanche, préconise la fermeture des vols de nuit.
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Le trafic aérien mondial a dépassé son niveau de 2019 en 2024
(source Journal de l'Aviation) 31 janvier 2025
Lire l'article :
L’IATA a publié le 30 janvier un bilan du trafic passagers pour
l’année 2024 et constate une demande record. Le trafic a en effet
bondi de 10,4 % par rapport à 2023, dépassant son niveau de 2019 de
3,8 %. Les capacités ayant augmenté plus modérément, de 8,7 %, les
coefficients de remplissage ont atteint un niveau record jamais
enregistré sur une année entière. Les plus grandes améliorations ont
été enregistrées en Asie Pacifique et en Afrique. « 2024 a
montré clairement que les gens veulent voyager. Avec une croissance
de la demande de 10,4 %, le trafic a atteint des chiffres records
aux niveaux national et international. Les compagnies aériennes ont
répondu à cette forte demande avec une efficacité sans précédent. En
moyenne, 83,5 % de tous les sièges proposés ont été occupés – un
nouveau record, partiellement attribuable aux contraintes de la chaîne d’approvisionnement qui ont limité la croissance de la
capacité », résume Willie Walsh, directeur général de l’IATA. Il
estime par ailleurs que « tout porte à croire que la demande de
voyages continuera de croître en 2025, bien qu’à un rythme modéré de
8 %, plus conforme aux moyennes historiques. » Le trafic
international a été le plus dynamique, avec une croissance de 13,6 %
(pour une augmentation des capacités de 12,8 %). Il se trouve très
légèrement au-dessus de son niveau de 2019 (de 0,5 %) mais avec une
capacité également légèrement réduite (de 0,9 %). L’Asie Pacifique
a
été la région avec la croissance la plus forte – ayant débuté sa
reprise post-covid plus tard que les autres régions –, à 26 %, et
garde un énorme potentiel puisque le trafic reste inférieur à son
niveau de 2019. Le trafic intérieur a quant à lui augmenté
de 5,7 %, pour une augmentation des capacités de 2,5 %. Sans grande
surprise, le marché le plus dynamique est celui de la Chine. L’IATA
relève également que le Japon a enregistré une croissance de 3,2 %
malgré une légère contraction de ses capacités.
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Le nouvel âge d'or des grandes compagnies aériennes américaines
(source Les Échos) 27 janvier 2025
Lire l'article :
Le retour de l'âge d'or, les grandes compagnies aériennes
américaines y croient. Pour le directeur général de Delta Airlines,
Ed Bastian, c'est même une certitude : l'année 2025 sera
financièrement « la meilleure année de l'histoire de la compagnie »,
qui fêtera ses 100 ans l'an prochain. Depuis la fin du
Covid, les poids lourds traditionnels du ciel américain, Delta,
United et American Airlines sont en grande forme. Sorties les
premières de la crise, en 2022, elles ont déjà profité à plein du
rebond de l'économie américaine et de la soif de voyage qui s'est
emparée des Américains. (...) Delta donne le ton Championne
incontestée des classements, Delta Airlines a donné le ton en
décembre en annonçant le meilleur résultat de son histoire au
quatrième trimestre (11 % de marge opérationnelle) et un résultat
d'exploitation annuel de près de 6 milliards, pour 61,6 milliards de
dollars de chiffre d'affaires (58,6 milliards d'euros). Son
challenger pour la couronne de numéro un mondial, United Airlines, a
également dépassé les attentes, en réalisant, elle aussi, le
meilleur résultat trimestriel de son histoire et plus de 5 milliards
de dollars de bénéfices annuels, pour 57 milliards de dollars
chiffre d'affaires. Un peu à la traîne, American Airlines ferme la
marche avec un résultat d'exploitation annuel de 2,6 milliards pour
54,2 milliards de dollars de recettes. Mais tous les trois
ont promis de faire encore mieux en 2025, portés par une croissance
du trafic aux États-Unis, qui devrait franchir, pour la première
fois, le cap symbolique du milliard de passagers. Déjà passé de 758
millions de passagers en 2015 à 989 millions l'an dernier, ce trafic
continue de bénéficier d'une conjonction de facteurs propres au
marché américain, qui feraient bien des envieux de ce côté-ci de
l'Atlantique. Le premier facteur est le taux de croissance
de l'économie américaine, qui devrait attendre 2,1 % en 2025, contre
0,9 % en Europe, sur fond de plein-emploi et de baisse de
l'inflation. Le deuxième est l'appétit de voyages des Américains,
qui fait désormais figure de tendance de fond. Retraités
aisés Selon une étude de l'association des compagnies américaines
A4A, la part du budget des Américains consacrée aux voyages est
passée de 0,65 % en 2010 à 0,94 % en 2024. Les Américains partent
non seulement plus souvent, plus loin, mais ils sont aussi de plus
en plus enclins à préférer les classes « affaires et premium » à la
classe économique pour leurs déplacements personnels, et les
compagnies traditionnelles aux low-cost. Chez Delta
Airlines, qui a été la première à miser sur cette montée en gamme de
la clientèle américaine, les classes premium génèrent ainsi presque
autant de recettes que la classe économies (46 %, contre 54 %) et ce
sont celles qui tirent la croissance. Cette soif de voyages
et de qualité de service s'expliquerait notamment par l'augmentation
du nombre de retraités aisés au sein de la population américaine. La
proportion de plus de 60 ans est passée de 21 % en 2000 à 29 % en
2020 et tend vers les 31 % en 2030. Et c'est également dans cette
tranche d'âge que se situent les revenus les plus élevés. Le revenu
médian des 60-70 ans serait de 117.000 dollars par an, contre 81.210
dollars pour le revenu médian national. Piège de la
surcapacité évité A cela s'ajoute une baisse relative du prix des
billets d'avion comparé à d'autres postes de dépenses, comme les
hôtels. Selon l'A4A, le prix moyen d'un billet aller-retour corrigé
de l'inflation a baissé de 19,7 % en 2024. On serait passé de 528
dollars en 2014 à 405 dollars l'an dernier. Et d'autres facteurs
incitatifs se sont ajoutés à la baisse des prix, tels que la
quasi-disparition des suppléments tarifaires en cas de modification
du billet et la multiplication des outils numériques de réservation.
Sans oublier une offre de vols croissante, mais pas au point de
générer des guerres tarifaires. Entre les retards de livraisons de
Boeing et d'Airbus, qui se seraient traduits par 240 avions en moins
l'an dernier sur le marché américain, et la priorité donnée par les
compagnies low-cost à l'amélioration des marges et des dividendes,
plutôt qu'à la croissance, le marché américain a su éviter le piège
de la surcapacité. L'addition de tout cela donne des cours
de Bourse à leurs plus hauts niveaux historiques, contrairement à ce
qu'on observe pour Air France-KLM. Celui de United a progressé de
190 % sur un an, la société capitalise désormais près de 35
milliards de dollars. (...)
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Comment Boeing espère rebondir après avoir touché le fond en 2024
(source Les Échos) 28 janvier 2025
Lire l'article :
Boeing a beau avoir annoncé, dès la semaine dernière, le montant
de ses pertes de 2024, le chiffre n'en reste pas moins
impressionnant. Avec 11,8 milliards de dollars de perte nette, pour
66,51 milliards de dollars, le groupe a perdu presque autant
d'argent, à une centaine de millions près, que durant la crise du
Covid, quand le transport aérien était presque à l'arrêt.
Mais l'addition devient carrément monstrueuse si l'on additionne les
pertes accumulées depuis son dernier exercice bénéficiaire, en 2018.
En six ans, Boeing a perdu près de 36 milliards de dollars ! Soit
presque autant que la totalité de ses profits durant les six années
précédentes, de 2013 à 2018, qui avaient été les plus rentables de
son histoire. 36 milliards de dollars de pertes en six ans
Pour mesurer l'ampleur de la chute, il suffit de se rappeler qu'en
2018, au sommet de sa puissance, le groupe Boeing affichait un
chiffre d'affaires de 101 milliards de dollars, pour 10,5 milliards
de bénéfices. À l'époque, Airbus générait environ 35 % de chiffre
d'affaires de moins, pour une rentabilité trois fois plus faible.
Aujourd'hui, l'avionneur européen est passé devant son rival
américain et ses comptes sont revenus dans le vert depuis trois ans.
Depuis fin 2018, Boeing a enchaîné les problèmes. Ceux de 2024
sont connus. Entre le panneau de porte arraché du 737 Max d'Alaska
et les deux mois de grève sur les chaînes d'assemblage de Renton et
Seattle, la division « avions commerciaux » de Boeing a perdu 7,9
milliards de dollars. Les dérives des coûts des principaux
programmes militaires de la division « defense & space » ont ajouté
5,41 milliards de pertes d'exploitation. Seule l'activité services
(maintenance et formation) est restée dans le vert, avec un bénéfice
de 3,61 milliards et 18,1 % de marge. Des raisons d'être
optimiste Et pourtant, le bilan 2024 comporte quelques raisons
d'être optimiste. Ce qui explique d'ailleurs le bond de plus de 6 %
de l'action Boeing ce mercredi, avant même la conférence de presse,
et le succès de la levée de fonds de 21 milliards de dollars du
groupe, en octobre. Mais aussi, la relative assurance du nouveau
PDG, Kelly Ortberg , lors de la présentation des résultats,
affirmant, sans ciller, qu'en dépit de ces pertes record, Boeing
« est en progrès et continue de se renforcer ».
La
principale raison d'y croire est la taille du carnet de commandes
qui a encore grossi en 2024, pour atteindre une valeur totale,
civile et militaire, de 521,3 milliards de dollars. À elle seule, la
division « avions commerciaux » totalise plus de 5.500 appareils à
livrer, pour une valeur de 435,2 milliards de dollars (contre 440,5
milliards fin 2023). Le besoin d'avions est tel chez les compagnies
aériennes que, même durant la grève, Boeing a continué à engranger
plus de 200 commandes (279 sur l'ensemble de l'année). La
remontée en cadence a commencé Boeing n'a donc qu'à se remettre à
fabriquer et à livrer des avions correctement pour faire rentrer
l'argent. C'est ce qu'il a commencé à faire, en livrant 57 appareils
en décembre, dont 36 B737. Mais la bonne nouvelle du jour est
l'annonce par le PDG Kelly Ortberg d'une remontée de la production
de B737, la principale source de cash de Boeing, à 38 appareils par
mois. « Au sortir de la grève, nous ne nous sommes pas
précipités pour reprendre la production, explique le patron de
Boeing. Nous avons d'abord remis les équipes en condition, afin de
stabiliser nos opérations. Mais aujourd'hui, il n'y a plus de
contrainte qui pourrait nous en empêcher », a assuré le PDG de
Boeing.
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Vers une levée des restrictions de la FAA Kelly Ortberg se
dit même optimiste sur les chances d'obtenir « dans la deuxième
partie de l'année », une levée de ce plafond de 38 B737 par mois
imposé par l'aviation civile américaine. Après quoi, l'avionneur
prévoit d'augmenter les cadences de production du Max « de 5
appareils par mois tous les six mois ». Avant les deux crashs de
2018 et 2019, Boeing visait 57 B737 par mois. Du côté des
long-courriers, le patron de Boeing a également confirmé son
objectif de passer de 5 à 7 B787 par mois « dans le courant de
l'année » et de livrer le premier B777X en 2026, malgré les
problèmes rencontrés cet été. Boeing espère même régler le problème
du nouvel avion présidentiel Air Force One, qui a déjà coûté 2
milliards de dollars. Kelly Ortberg a même révélé avoir rencontré
Elon Musk, en tant qu'émissaire de la présidence, en décembre
dernier, pour discuter des moyens « d'accélérer la livraison » de ce
Boeing 747 spécialement aménagé. Cependant, le retour à une
situation financière normale prendra encore du temps. « Le retour à
une génération de trésorerie positive n'interviendra pas avant la
seconde moitié de l'année », a précisé le directeur financier, Brian
West. L'exercice 2025 sera donc probablement encore dans le rouge,
même si l'amélioration devrait être massive. Ce qui suppose que
l'avionneur ne sera pas en mesure de financer le lancement d'un
nouveau modèle de sitôt, comme l'a confirmé Kelly Ortberg. « C'est
plutôt un sujet de long terme pour nous ».
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Royaume-Uni : l'aéroport d'Heathrow aura bientôt sa troisième piste
(source La Tribune) 29 janvier 2025
Lire l'article :
La ministre britannique des Finances Rachel Reeves a annoncé ce
mercredi le soutien de son gouvernement au projet controversé d'une
troisième piste à l'aéroport londonien d'Heathrow, le plus important
aéroport d'Europe en nombre de passagers. Une initiative
prise dans le cadre d'un plan pour relancer l'économie du pays. « Ce
gouvernement soutient la construction d'une troisième piste à
Heathrow », a-t-elle annoncé dans un discours fleuve, dans lequel
elle a détaillé une série de mesures destinées à doper une
croissance atone. Un projet décrié Les plans
d'agrandissement d'Heathrow ne sont pas nouveaux, mais le soutien du
gouvernement à cette mesure est décrié par les organisations
écologistes et une partie de son camp travailliste. Le projet sera
toutefois soumis à « une évaluation complète » pour « garantir que
le projet est rentable », mais aussi que la troisième piste « sera
construite conformément à nos objectifs environnementaux », a assuré
la ministre britannique des Finances. Fin 2020, à l'issue
d'une saga judiciaire, la Cour suprême britannique avait statué en
faveur d'une troisième piste. Mais le projet avait ensuite été
retardé par la pandémie de Covid-19 et fait encore face à de
nombreux obstacles. Heathrow, ouvert en 1946, est (...)
situé à 25 km à l'ouest du centre de Londres - qui
possède cinq autres aéroports internationaux - il dessert plus de
200 destinations directes dans plus de 80 pays, via quatre
terminaux. (...) Pourquoi les aéroports
européens veulent aussi s'agrandir De nouveaux terminaux et
de nouvelles pistes d'atterrissage vont devoir être construits en
Europe pour répondre à la croissance prévue du trafic aérien
plaident des professionnels de l'aérien. L'Association
internationale du transport aérien (IATA), porte-voix des
compagnies, et le duopole d'avionneurs Boeing et Airbus prévoient
toujours un doublement du nombre de voyages aériens dans les 25
prochaines années, de 5 à 10 milliards par an dans le monde.
Mais en Europe occidentale, peu de hubs ont annoncé des extensions,
tandis que se multiplient les mesures politiques incitant à moins
emprunter l'avion. Les professionnels du secteur, déjà en butte à un
contrôle aérien européen saturé, s'inquiètent de la perspective
d'aéroports trop étriqués. (...) Cela n'empêche pas de grands travaux d'avoir lieu
ailleurs, dans des destinations ensoleillées prisées par les
compagnies « low-cost », comme Heraklion en Crète. Lisbonne prévoit
aussi un nouvel aéroport géant à l'horizon 2034.
Défenseurs de
l'environnement et autres ONG préviennent que seule la sobriété
permettra d'atteindre le « zéro émission nette » à l'horizon 2050.
Article Bonus
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La croissance du transport aérien anéantira les objectifs climatiques du secteur
(source Transport et Environnement) 13 janvier 2025
Lire l'article :
T&E (Transport et Environnement) montre que les prévisions de
croissance de l’industrie aéronautique se traduiront par un
doublement du nombre de passagers transportés en Europe d’ici 2050
et par un épuisement du budget carbone du secteur aérien dès 2026.
L’extension des aéroports, la sous-taxation du secteur et
l’intensification du nombre de voyages des plus fortunés sont autant
de sujets dont les législateurs doivent rapidement s’emparer.
Si les projections d’Airbus et de Boeing se matérialisent, le trafic
aérien de passagers au départ des aéroports de l’UE doublera d’ici
2050, comparé à 2019. C’est un des enseignements de la nouvelle
étude de T&E, qui confirme à quel point le secteur s’écarte de la
trajectoire de décarbonation qu’il est censé respecter. En
2050, toujours d’après le scénario de croissance du trafic de
l’industrie aéronautique, le secteur aérien européen consommera 59%
de carburant en plus par rapport à 2019 [1], malgré les
améliorations de l’efficacité énergétique. Dans 25 ans, les
appareils au départ de l’Europe continueront ainsi de brûler environ
21,1 millions de tonnes de kérosène fossile. Avec la
croissance projetée par l’industrie, l'électricité nécessaire en
2050 pour produire les carburants de synthèse sera supérieure à la
demande électrique actuelle de l’Allemagne Les avions
utiliseront de plus en plus de carburants alternatifs appelés SAF (sustainable
aviation fuels), moins émetteurs de CO2 sur leur cycle de vie. Mais
même en utilisant 42% de SAF comme exigé par la loi européenne, le
secteur brûlera en 2049 autant de kérosène fossile qu'en 2023.
Les carburants alternatifs sont de deux types : d’une part les
biocarburants, fabriqués à partir de biomasse, qui présentent
l’inconvénient d’être peu durables. D’autre part les carburants de
synthèse, fabriqués à partir d’énergies renouvelables et de CO2.
En ce qui concerne les biocarburants, l’analyse de T&E montre
que l’aviation européenne prévoit d’en consommer 24.2 millions de
tonnes en 2050. Mais 80% de ce volume risquerait alors de provenir
de matières premières qui ne sont pas durables, comme les dérivés de
l’exploitation de l’huile de palme. Bien que les
carburants de synthèse présentent plus de gages de durabilité et de
capacité de mise à l’échelle que les biocarburants, ils ne seront
pas en mesure de suivre la croissance débridée du secteur aérien. La
législation européenne (appelée RefuelEU Aviation) exige que les
réservoirs des avions contiennent au moins 35 % de carburants de
synthèse en 2050. Si les projections de croissance de
l'industrie se réalisent, 24,2 millions de tonnes de e-kérosène
seraient nécessaires. Mais, comme la production des carburants de
synthèse nécessite beaucoup d'énergie électrique, les besoins
énergétiques de l'industrie aéronautique européenne seraient
supérieurs à la demande totale d'électricité de l'Allemagne en 2023
(506 TWh). L’étude de T&E illustre ainsi comment la
croissance effrénée du secteur annulerait les réductions d’émissions
permises par les SAF. Ces derniers sont une solution de
décarbonation de l’aérien seulement si le niveau de trafic est
maîtrisé. Avec les chiffres de croissance d'Airbus et
de Boeing, les émissions de l'aviation européenne diminueront de
seulement 3% en 2049, par rapport à 2019 [2]. En 2050, date à
laquelle l'UE devra atteindre le zéro émission nette, le secteur
aérien émettra encore 79 millions de tonnes de CO2. À ce rythme, il
épuiserait son budget carbone d'ici à 2026, selon T&E.

« Ces chiffres donnent le vertige, déclare Jérôme du
Boucher, responsable aviation de T&E France. Les plans de
croissance de l'industrie aéronautique sont en totale contradiction
avec les objectifs climatiques de l'Europe et ne répondent pas à
l'ampleur de la crise climatique. Un changement de paradigme et un
véritable leadership en matière de climat sont nécessaires dès
maintenant pour résoudre le problème. La crédibilité de l'aérien est
en jeu ». La Commission européenne a élaboré un plan visant
à réduire les émissions de 90 % d'ici à 2040 par rapport à 1990.
Tous les secteurs, y compris l'aviation, doivent s'attaquer à leur
impact sur le climat. Sur la base de l'étude d'impact de la
Commission, T&E anticipe une croissance annuelle moyenne du trafic
de 1,4 % entre 2023 et 2050, soit 60 % de moins que les projections
d'Airbus et de Boeing. Cette projection de croissance plus
faible se traduira néanmoins par une augmentation des émissions de
46 % en 2040 par rapport à 1990, ce qui est loin d'être suffisant
pour parvenir au zéro émission nette. Cela reviendrait à accorder un
passe-droit à l'aviation au détriment de tous les autres secteurs,
prévient T&E.

L’objectif de réduction des
émissions doit s’accompagner de mesures concrètes Pour
l'instant, la Commission européenne n'a aucun plan concret pour
limiter la croissance du secteur de l'aviation dans son objectif
pour 2040. Si aucune politique de lutte contre la croissance du
trafic n'est mise en place, les émissions de l'aviation en Europe ne
diminueront pas assez rapidement. T&E demande instamment à
la Commission européenne de présenter des propositions pour mettre
fin à l’extension des infrastructures aéroportuaires en Europe,
maintenir les voyages d'affaires à 50 % du niveau de 2019, résoudre
le problème des grands voyageurs et revoir la sous-taxation du
secteur. À ce sujet, la France doit sans plus attendre se mettre au
niveau de taxation de ses voisins allemand, britannique et
hollandais en relevant significativement sa taxe sur les billets
d’avion. En l'absence de telles mesures, si les prévisions d’Airbus
et Boeing se traduisent dans les faits, T&E estime qu’au niveau
européen, 960 millions de tonnes de CO2 supplémentaires pourraient
être émises entre 2023 et 2050 par rapport à ce qui est prévu par la
Commission européenne. « Nous nous félicitons de l'objectif
de réduction des émissions de 90 % fixé par la Commission
européenne. Mais un tel objectif n'a aucun sens s’il ne s’accompagne
pas de politiques concrètes visant à réduire les émissions de
l'aviation. Le secteur a bénéficié d'innombrables exemptions au
cours de son histoire ; il est temps de changer de cap », conclut
Jérôme du Boucher. Notes aux éditeurs [1] Cela
inclut le kérosène fossile, les biocarburants (dont beaucoup ne sont
pas durables), et les carburants de synthèse (ou e-fuels).
[2] Avec l’hypothèse optimiste que tous les biocarburants sont
durables et permettent une réduction des émissions unitaire de 85%
par rapport au kérosène fossile.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à
8,000 euros en clôture vendredi 31 janvier. Sur la semaine, elle est en
forte hausse (+7,61%).
Elle était à 13,60 euros
le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024.
La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action
AF-KLM est à 9,26 euros (elle était à 17,50 euros début janvier
2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 12,50 euros, le plus
bas à 6,45 euros.
Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er
juillet 2023.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le
détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est en stable à 95$. Il était à 94$
fin juin 2023, à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en baisse (-1$) à 77$.
De la mi-février
2022
à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
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Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Partners for the
Future, Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
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François Robardet
À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)
Je représentais les salariés et anciens salariés
d'Air France-KLM. Vous pouvez me retrouver sur mon
compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.
Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets
liés à l'actionnariat d'Air France-KLM. Si vous ne voulez plus
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