La Revue de Presse...

(source Nouvelobs) lundi 15 juin - Les dirigeants d'EADS et d'Airbus des rappellent accidents comme celui du vol AF 447 sont souvent le résultat de "différentes causes".

Les dirigeants d'EADS et d'Airbus ont appelé à la "prudence" dimanche 14 juin, dans la recherche d'explications sur l'accident de l'A330d'Air France entre Rio et Paris, jugeant que de tels accidents sont habituellement le résultat de "différentes causes".

Durant un séminaire organisé durant le week-end, Louis Gallois, le président exécutif EADS, maison-mère du constructeur aéronautique Airbus, a assuré que "c'est la convergence de différentes causes qui occasionne un tel accident".

Quel rôle ont joué les tubes Pitot ?

"Nous ne savons pas si les tubes Pitot [les sondes qui permettent de mesurer la vitesse en vol, ndlr] ont joué un rôle dans l'accident, personne ne le sait", a expliqué Louis Gallois, en faisant référence à des propos du directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon.

Jeudi, Pierre-Henri Gourgeon s'était déclaré "pas convaincu que les sondes sont la cause de l'accident" du vol AF 447 d'Air France, qui s'est abîmé en mer dans la nuit du 31 avril au 1er juin, tuant les 228 personnes qui avaient pris place à son bord. 

En charge de l'enquête technique sur la mystérieuse disparition de l'avion d'Air France, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), avait mis en évidence le dysfonctionnement des sondes, sans pour autant lui attribuer l'origine de la catastrophe. 

Une "longue" histoire

Louis Gallois a assuré qu'"Airbus coopère pleinement avec le BEA. Il est essentiel pour tous que l'on sache ce qui s'est passé", tout en soulignant que "ce n'est pas facile". 

La presse et le public ont été invités à être patients. Le président exécutif d'EADS a en effet souligné que ce serait une "histoire longue", et a rappelé que l'enquête sur l'accident du Concorde qui avait fait 113 morts en 2000 à Gonesse (Val-d'Oise), près de Paris, avait pris "des semaines, si ce n'est des mois", alors même que les conditions d'investigation étaient beaucoup plus simples.

Selon le président d'Airbus Thomas Enders, des équipes d'Airbus se trouvent au Brésil auprès du BEA, ainsi que sur les bateaux qui recherchent les débris de l'appareil. 

Dans l'attente de la découverte des boîtes noires, "toute spéculation sape le travail des autorités", a assuré Thomas Enders, qui rappelé que l'A330 était "un des avions les plus sûrs".

Mon commentaire : Cet article illustre la difficulté qu'il y a à mener une enquête minutieuse, rigoureuse et probablement longue (surtout en l'absence des boites noires), et le besoin de répondre à l'impérieuse envie de comprendre rapidement ce qui s'est passé, tant du côté des équipages et personnels du groupe, que du public et des media.

(source AFP) lundi 15 juin - Air France a remplacé la totalité de ses sondes "Pitot" sur ses avions long-courriers A330 et A340 par des modèles nouvelle génération, a déclaré lundi à l'AFP Erick Derivry, porte-parole du SNPL, syndicat majoritaire au sein de la compagnie.

M. Derivry a précisé avoir été informé "ce week-end" par la direction d'Air France du remplacement de l'intégralité des sondes, qui permettent de mesurer la vitesse en vol et s'étaient avérées défectueuses sur le vol Rio-Paris accidenté le 1er juin.

"Air France a encore accéléré le remplacement de ces sondes par rapport au calendrier initial", a-t-il expliqué.

La compagnie avait déjà remplacé "au moins deux sondes" sur les trois que comptent ces avions, après la menace de certains pilotes de ne plus voler, et s'était engagée par la suite à remplacer la troisième sonde d'ici le 5 juillet, a-t-il précisé.

> Air France KLM : la catastrophe aérienne la plus coûteuse depuis 2001

(source Bloomberg) mercredi 10 juin - "Le crash d'Air France qui a coûté la vie à 228 personnes pourrait être le désastre aérien le plus coûteux depuis 2001", avance l'Agence Bloomberg dans une revue de détail des engagements des assureurs, qui font partie d'un pool mené par AXA. Selon un dirigeant de la filiale dédiée à l'aviation de l'assureur français, les familles ont droit à au moins 150.000 Dollars par passagers. AXA a débuté les notifications cette semaine et des paiements initiaux de 24.000$ par victime sont prévus par les conventions internationales. 

Le coût financier total de la catastrophe dépendra évidemment de l'issue de l'enquête sur la responsabilité de l'accident, notamment si une éventuelle négligence de l'un des acteurs venait à être prouvée. Un spécialiste cité par Bloomberg estime, quoi qu'il en soit, que cela constituera le plus gros dossier depuis le crash de l'Airbus A300 d'American Airlines dans le Queens (New York) en 2001, qui avait coûté 600 Millions de Dollars. 

Outre AXA, AIG et Allianz font également partie du pool d'assurance.

La compagnie aérienne Air France sera indemnisée à hauteur de 67,4 millions d'euros par ses assureurs pour la perte de l'appareil A330 qui s'est abîmé dans l'Atlantique dans la nuit du 31 mai au 1er juin, a indiqué lundi à l'AFP une porte-parole d'Axa Corporate Solutions.

L'appareil était couvert par plusieurs assureurs, dont Axa Corporate Solutions, filiale du français Axa, qui représente l'ensemble de ces assureurs auprès d'Air France.

La part assumée par Axa Corporate Solutions est de 12,5%, soit 8,4 millions d'euros, a-t-on précisé de même source.

Concernant le coût d'indemnisation des ayant-droits des victimes, Axa Corporate Solutions a affirmé qu'il était "trop tôt pour donner un chiffre réaliste". L'appareil disparu avait 228 personnes à son bord.

"Tous les ayant-droits ne se sont pas encore fait connaître et par conséquent, la totalité des situations personnelles des ayant-droits n'a pas encore pu être évaluée", a expliqué la porte-parole.

En vertu de la convention de Montréal (Canada), l'indemnisation des familles des victimes est à la charge du transporteur, soit Air France, qui a souscrit une assurance pour se couvrir.

Axa Corporate Solutions fait également partie des assureurs couvrant l'indemnisation des ayants-droits. Elle assumera 12,5% des indemnisations.

L'assureur précise que, dans le cas d'Axa, "l'indemnisation des ayant-droits est immédiate dès lors que les préjudices des proches ont été évalués et justifiés par ces derniers".

> Les compagnies américaines remplacent les sondes de vitesse de leurs Airbus

(source L'express) mercredi 10 juin - CHICAGO - Les compagnies aériennes américaines exploitant des Airbus sur leurs vols long-courrier étaient en train de remplacer les sondes de vitesse de ces appareils avant l'accident du vol AF447 Rio-Paris qui a fait 228 morts la semaine dernière.

Delta Air Lines, United Airlines et US Airways ont déclaré cette semaine qu'elles procédaient aux modifications recommandées par Airbus.

Des messages envoyés par le vol AF447 avant qu'il ne s'abîme dans l'océan Atlantique montrent que des sondes - surnommées tubes "Pitot" - pourraient avoir fourni des indications de vitesse erronées, un élément possible du drame.

En septembre 2007, Airbus avait conseillé aux compagnies aériennes de remplacer ces tubes "Pitot" sur leur flotte d'A320, A330 et A340 à la suite d'une série d'anomalies.

Lufthansa, la première compagnie allemande, a transporté 4,9 millions de passagers le mois dernier. Un recul de 5,1% sur un an, alors que la baisse atteignait 6,3% sur les cinq premier mois. Le taux de remplissage, en baisse de 4,4 points, s'est établi à 74% bien que la compagnie ait baissé ses capacités de 1,2%. D'après les responsables du groupe, ces résultats sont principalement attribuables à la diminution de la demande pour les billets de première classe et de classe affaire. Les résultats de la compagnie sont également impactés par la division fret, dont l'activité a diminué de 21,4% depuis janvier.

Delta Airlines a annoncé le 12 juin son intention de réduire de 10% ses capacités en 2009, et même de 15% sur les destinations à l'international, jusque là relativement épargnées par les réductions de coûts. Une mesure accompagnée de probables réductions d'effectifs a laissé entendre la compagnie, sans autre précision. La veille, sa compatriote American Airlines surfait sur la même vague avec une baisse accentuée de ses capacités estimée à 7,5% en 2009 par rapport à 2008. 

De l'autre côté de l'Atlantique, la compagnie British Airways compte supprimer 2 000 emplois au sein de son personnel de cabine. Un chiffre qui pourrait être revu à la baisse contre la mise en place d'options de travail allégé (prise de congés ou travail  à temps partiel). Le 20 mai, Air France/KLM, face à sa première perte de 814 millions d'euros, avait annoncé la suppression de 3 000 emplois, sans licenciement sec.

Fret : -17% en 2009

La cause de tous ces maux ? La chute de l'activité sous l'effet de la crise et de la grippe porcine, mais aussi l'envolée des prix du carburant depuis le début de l'année 2009. Sur le seul premier trimestre, Delta Airlines a enregistré une chute de 18% de ses activités passagers et de 44% pour le fret. Chez Air France, le secteur du fret a reculé de 21,3%. 

Autant de données qui confirment les prévisions de l'Association internationale du transport aérien (IATA), qui annonçait le 8 juin une perte de neuf milliards de dollars en 2009. Soit une crise plus profonde que celle encaissée suite aux attentats du 11 septembre 2001. L'activité fret devrait chuter de 17% sur l'année, à 33,3 millions de tonnes de marchandises, et celle des passagers de 8%. Soit au total un chiffre d'affaires des compagnies aériennes de 448 milliards de dollars et 100 000 emplois menacés. 

Le temps des alliances ?

Reste que les chiffres ne prennent pas en compte les compagnies low cost, à l'instar de Ryanair, qui malgré une perte nette de 169,17 millions d'euros, a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 8,5% et de son trafic passager de 15% sur le dernier exercice. Chez Easyjet, la donne est la même. 

La crise sera peut-être le moyen de repenser le monde du transport aérien, comme elle le prouve déjà dans le secteur automobile. Selon Thomas Meister, porte-parole pour Easyjet, « les grandes compagnies sont spécialistes du long-courrier. Nous du court-courrier. Chacun va vers son cœur de métier et il ne serait pas étonnant qu'un jour de nouvelles alliances voient le jour ».

Mon commentaire : Ce dernier propos d'easyJet est important. Les compagnies low cost se sont imposées sur le secteur MC en Europe, en très peu d'années. Les compagnies généralistes n'ont pu préserver que leur secteur long-courrier et leurs lignes MC alimentant leur base principale. EasyJet, comme Ryanair, doivent réfléchir à un avenir à moyen terme, avec une croissance du transport aérien MC qui pourrait plafonner. Deux options se présentent à elles : développer un secteur long-courrier, ce que Ryanair évoque comme une hypothèse. Ou s'allier à une compagnie spécialiste du long-courrier, telle BA, AFKL ou LH, ce qui pourrait constituer une option crédible pour easyJet, présente sur les principaux aéroports. Notre groupe se doit d'envisager tous les scénarios possibles autour de cette question afin d'opérer les meilleurs choix et de pouvoir contrer toute alternative néfaste au développement de notre groupe et de ses emplois à long-terme.

Ces réductions, qui doivent démarrer au mois de septembre, porteront notamment sur l'international, où la compagnie comptent encore accroître de 5% la baisse de ses capacités pour la porter à un total de 15%.

Dans ce cadre, Delta compte suspendre un certain nombre de navettes, dont celles reliant Atlanta à Seoul ou Shanghai, Cincinnati à Francfort et Londres ou New York et Edimbourg.

Parallèlement, la compagnie américaine a l'intention d'ouvrir de nouvelles routes en 2009, comme Los Angeles-Sydney, Detroit-Shanghai, New York-Prague ou Pittsburgh-Paris.

Le trafic du secteur aérien, exprimé en revenu par siège, a chuté de 20% sur les quatre premiers mois de l'année par rapport à la période correspondante de 2008. Delta dit s'attendre à ce que cette tendance se poursuive à court terme...