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| Christian Magne

Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

navigaction.com

N°311, lundi 7 novembre 2011,

La Revue de Presse du lundi...

> Air France sort de la grève encore plus affaiblie

(source lepoint) 3 novembre - Le récent mouvement social s'inscrit dans un contexte économique et financier médiocre qui nécessite une modernisation de la compagnie.

C'est un cri d'alarme. La grève du personnel navigant commercial (hôtesses et stewards ou PNC) d'Air France, qui s'est progressivement essoufflée jusqu'à mercredi soir, ne manque pas d'inquiéter les spécialistes du transport aérien sur la situation de la compagnie nationale. La motivation principale de ce mouvement repose sur la volonté de s'opposer à la réduction de quatre à trois le nombre de PNC sur les avions moyen-courriers Airbus A319. En clair, il s'agit de s'aligner sur les pratiques - et surtout les coûts - des concurrentes européennes British Airways et Lufthansa mais aussi des low-costs comme easyJet, Ryanair ou Vueling.

À la clé, une économie estimée à une dizaine de millions d'euros par an. Les quatorze séances de négociations qui se sont tenues pendant les grèves ont toutefois permis de garantir quatre navigants sur les étapes très courtes (Londres, Düsseldorf...) ou très longues (Moscou, Tel-Aviv) pour continuer à assurer le même service à bord. À trois, la sécurité, lors d'une évacuation notamment, n'est plus assurée, affirment les syndicats, ce qui sous-entendrait que toutes les compagnies citées sont dangereuses et les normes réglementaires internationales inadaptées.

Le coût de la grève serait relativement modéré, de l'ordre de 25 millions d'euros contre 60 millions pour le même mouvement en 2007. (...). La direction de la compagnie ne peut légalement donner de chiffres avant la publication le 9 novembre des comptes semestriels.

200 millions d'euros de perte au premier trimestre

La première étape de la modernisation indispensable d'Air France a été engagée par ailleurs avec la création de bases en province (Marseille depuis le 1er octobre, puis Nice, Toulouse et Bordeaux au printemps) où la productivité a gagné 25 % pour offrir des tarifs plus concurrentiels face aux low-costs et au TGV. L'activité court et moyen-courrier - globalement la desserte de la France et de l'Europe - plombe les comptes d'Air France alors que les vols long-courriers restent rentables. Mais les premiers sont nécessaires aux seconds pour alimenter le hub de Roissy-CDG où la clientèle européenne prendra des correspondances vers le monde entier.

Après la récente crise de gouvernance où le directeur général Pierre-Henri Gourgeon a été éjecté, la nouvelle feuille de route, donnée par le conseil d'administration à Alexandre de Juniac, le successeur, est claire. Elle demande de prendre "les mesures visant à l'amélioration de la performance d'Air France, et sera responsable de leur suivi dans la durée". La situation est grave et il est probable qu'un "profit warning" sera annoncé le 9 novembre, les comptes étant encore plus mauvais que prévu. Fin juillet, la perte de près de 200 millions d'euros au premier trimestre 2011-2012 s'ajoute à 1,3 milliard d'euros cumulés depuis 2009.

"Les compagnies aériennes sont mortelles"

À ce rythme, les 6,5 milliards d'euros de capitaux propres vont vite s'épuiser. Et Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre notamment des Transports, de dire que les compagnies aériennes sont "mortelles". C'est un avertissement net du gouvernement. L'État français ne reversera pas 20 milliards de francs (soit environ 3 milliards d'euros) comme en 1993 pour éviter la faillite. L'attitude du monde politique a d'ailleurs été claire pendant la grève, qui n'a reçu aucun soutien des grands dirigeants de gauche.

Une faillite à l'italienne est-elle envisageable ? Pour redémarrer en 2009, Alitalia a licencié tous ses navigants puis en a réembauché la plupart avec des contrats de travail de la compagnie Air One aux conditions du marché. British Airways, en 2010, a aussi supprimé 1 700 postes de PNC par des départs volontaires et des propositions de temps partiel. Cela a coûté 23 jours de grève. En même temps a été créée une nouvelle base de recrutement "new fleet" des navigants commerciaux coûtant 10 à 15 % moins cher qu'avec les contrats historiques. Cela reste difficile à transposer, même si des efforts importants avaient été obtenus par Christian Blanc, président d'Air France en 1993. Il avait fait adopter un plan de sauvetage par référendum interne.

Les risques extérieurs

Le ciel européen, en pleine consolidation, s'organise aujourd'hui autour de trois groupes : Air France-KLM, Lufthansa et IAG qui résulte de la récente fusion de British Airways et d'Iberia. "La consolidation n'est pas terminée", affirme Jean-Cyril Spinetta, P-DG d'Air France-KLM. Il vise clairement Alitalia qu'il veut amener dans le giron d'Air France-KLM. Mais le groupe franco-néerlandais, malmené par une action qui a perdu plus de 60 % depuis le début de l'année, n'est-il pas lui-même menacé par une OPA hostile ? Cette hypothèse reste toutefois peu probable, l'État français possédant encore 15,7 % du capital, et on voit mal une telle opération se dérouler en pleine campagne présidentielle.

Mon commentaire : D'un côté l'entreprise veut s'aligner sur ses concurrents qui fonctionnent avec 3 PNC sur les A 319, de l'autre la résistance de PNC à vivre des conditions de travail plus difficiles. Il est regrettable que direction et syndicats ne parviennent à combiner, sans conflit, avenir de la compagnie et organisation correcte du travail pour les salariés. Cette grève de PNC, comme, dans une moindre mesure, celle de mécaniciens au cours de l'été, a deux conséquences pour Air France. L'une est mesurable sur les résultats financiers liés à la perte de trafic et le couts des affrètements pendant la grève. L'autre est plus sournoise car elle concerne le tassement des réservations enregistrées depuis la grève.

> Air France-KLM ouvre une ligne régulière à destination de la ville chinoise de Wuhan

(source Tradingsat.com) 7 novembre - Air France a annoncé lundi l'ouverture d'une ligne régulière entre Paris-Charles de Gaulle et l'aéroport international de Wuhan Tianhe, qui devient ainsi la première compagnie à proposer des vols directs entre Wuhan et l'Europe.

« Avec cette 5ème destination en Chine Continentale, Air France renforce sa position sur ce marché en pleine évolution. Au départ de l'Europe, le groupe Air France-KLM offre le plus grand nombre de destinations en Grande Chine (Chine, Hong Kong et Taiwan) », commente Bruno Matheu, Directeur général adjoint Marketing, Revenue Management et Réseaux d'Air France-KLM.

« Le développement d'Air France-KLM en Chine constitue un atout stratégique pour le Groupe : il contribue à rendre notre réseau et notre offre encore plus attractifs et à renforcer les relations franco-chinoises », souligne-t-il également.

Cette nouvelle liaison sera assurée à raison de trois vols par semaine en Boeing 777-200ER équipés de 309 sièges : 35 en cabine Affaires, 24 en Premium Voyageur et 250 en Voyageur/Economique.

Mon commentaire : Une partie du développement d'Air France-KLM passe par l'ouverture de nouvelles lignes sur lesquelles nos concurrents principaux ne sont pas (encore) présents.

> Ryanair : trafic en hausse en octobre 2011

(source tourmag) 3 novembre - Ryanair enregistre une hausse de son trafic de 4% en octobre 2011, par rapport à la même période l'an dernier, selon un communiqué de la compagnie. 7,27millions de billets ont été vendus en 2011 contre 7,02 millions en 2010. Le taux de remplissage baisse de 1%, passant de 85% en 2010 et 84% cette année.

Mon commentaire : Les résultats de trafic de Ryanair ne sont plus du tout flamboyants. Mais ses résultats économiques restent enviables. Ryanair vient d'annoncer une probable amélioration de ses résultats annuels.

> Easyjet : le trafic passagers à la hausse en octobre 2011

(source tourmag) 3 novembre - Easyjet enregistre, pour le mois d'octobre 2011, une hausse de 7,8% de son trafic passagers au niveau européen, selon un communiqué (...). Le coefficient de remplissage atteint quant à lui 88,8% contre 88,2% en 2010.

Mon commentaire : L'activité d'easyJet progresse davantage que celle de Ryanair. C'était l'inverse dans le passé.

> Régional s'implante à Bordeaux

(source air et cosmos)  31 octobre - Après Air France, c'est au tour de sa filiale Régional d'ouvrir une base opérationnelle sur l'aéroport de Bordeaux en mai 2012.

La base ouvrira en mai prochain. L'annonce a été faite par Jean-Yves Grosse, président et directeur général de la compagnie, à l'occasion d'une conférence organisée par Embraer (le constructeur brésilien équipe l'ensemble de la flotte de Régional). C'est d'ailleurs son E190, issu de la famille des E-Jets, qui a été retenu pour équiper la base bordelaise.

Si le nombre exact n'a pas encore été officiellement défini, trois ou plus vraisemblablement quatre E190 seront positionnés sur Bordeaux. Leur utilisation serait rationalisée pour atteindre 10 à 12 h par jour. Régional proposera une offre qui mélange vols domestiques et européens, ainsi que lignes existantes et nouvelles. Elle devrait ainsi compléter l'offre d'Air France, qui a opté pour des bases à Marseille - ouverture début octobre - Toulouse et Nice.

Ces deux dernières seront opérationnelles à partir du 1er avril 2012. Reste à savoir si Air France basera ses propres avions à Bordeaux, comme prévu au moment de l'annonce du projet "Bases Provinces" en juillet 2011, ou si elle laissera le champs libre à sa filiale.

> Iberia Express sera opérationnelle au printemps 2012

(source econustrum.info) 27 octobre - Annoncés dans un premier temps pour l'été 2012, les premiers vols d'Iberia Express se dérouleront finalement entre la fin mars et le début avril 2012.

La filiale low cost du groupe aérien International Airlines Groupe (IAG), fruit de la fusion entre la compagnie aérienne espagnole Iberia et la britannique British Airways _ en janvier 2011, proposera des vols court et moyen-courriers au départ de Madrid (...).

Début octobre 2011, lors de l'annonce de la création d'Iberia Express, les pilotes d'Iberia avaient qualifié d"illégale" cette filiale qui ne respecterait pas les accords signés lors de la fusion d'Iberia et de British Airways et conduirait à fixer de plus bas salaires pour les pilotes recrutés. Les syndicats laissent planer un mouvement de grève. Iberia pensait depuis octobre 2009 à lancer une compagnie low cost pour se concentrer sur son coeur de métier les vols long-courriers, les plus rentables.

Iberia Express bénéficiera d'une flotte de quatre Airbus A320 prélevée sur celle d'Iberia et qui pourrait être portée à treize d'ici à la fin de l'année 2012. Elle emploiera 500 personnes, dont 125 pilotes. La compagnie ne devrait être rentable qu'à partir de 2013.

> IAG : bénéfices en baisse au troisième trimestre, va reprendre bmi

(source Boursier.com) 4 novembre - International Airlines Group (IAG), le transporteur issu du rapprochement entre British Airways et Iberia, fait état d'un repli de 31% de son bénéfice opérationnel au troisième trimestre 2011 à 363 Millions d'euros (...). Le chiffre d'affaires progresse de 2,2% à 4,5 MdsE. Le bénéfice net ressort à 283 ME contre 362 ME au troisième trimestre 2010.

La hausse de 23,7% des coûts du carburant au cours du trimestre explique notamment ce repli des profits.

La compagnie aérienne annonce également une hausse de 1,9% de son trafic passagers en octobre.

Par ailleurs, la firme annonce avoir trouvé un "accord de principe" pour le rachat de la filiale anglaise de Lufthansa, bmi. La finalisation de la transaction, prévue pour le premier trimestre 2012, dépend encore d'un accord entre les deux parties sur le prix de vente, la fin de la procédure d'examen des livres de compte de bmi et l'accord des autorités anticartels, précise la compagnie allemande.

Mon commentaire : Le trimestre juillet/août/septembre est généralement positif pour les compagnies car il fait partie de la saison "été", période la plus rentable dans le transport aérien. Mais tous les résultats publiés sont en baisse, faisant craindre une saison hiver bien plus difficile avec des résultats annuels en berne.

Notons la progression très limitée (+1,9%) d'IAG en octobre. Air France-KLM annoncera son résultat de trafic mardi 8 novembre.

Lufthansa revend sa filiale anglaise BMI. Le groupe allemand avait dû acheter cette compagnie du fait d'un accord qui la liait à son ancien propriétaire, mais n'entendait pas la conserver. British Airways va sans doute renforcer sa position à Londres par cette acquisition, mais devra certainement renoncer à quelques créneaux pour respecter les règles sur la concurrence. Il est probable que Virgin recevra des créneaux de sa concurrente BA.

> Lufthansa se pose à Rio de Janeiro

(source airjournal) 3 novembre - La compagnie aérienne Lufthansa a inauguré sa première route entre Francfort et Rio de Janeiro, une destination abandonnée en 2005. Alors qu’elle dessert déjà Sao Paulo au Brésil depuis Francfort et Munich, la compagnie nationale allemande opère désormais cinq vols hebdomadaires vers Rio de Janeiro (...).

Lufthansa propose cet hiver 76 vols par semaine vers cinq métropoles d’Amérique latine (Rio et Sao Paulo donc, mais également Buenos Aires, Bogota et Caracas). Au Brésil, ses passagers bénéficient de correspondances vers l’intérieur du pays et le reste du continent via TAM Brazilian Airlines, sa partenaire au sein de Star Alliance qui opère déjà sur la route entre les deux pays.

L’arrivée de Rio dans le réseau de Lufthansa était inéluctable, non seulement en raison de la forte croissance de l’économie brésilienne et du trafic aérien dans la région, mais aussi parce que la ville accueillera la Coupe du Monde de football en 2014, puis les Jeux Olympiques deux ans plus tard (...).

Mon commentaire : Notre groupe a une très bonne performance en ce moment sur l'Amérique du Sud. Espérons que le retour de Lufthansa ne nous affecte pas trop.

> Perte de 70 millions pour Brussels Airlines

(source 7 sur 7) 3 novembre - La compagnie aérienne belge Brussels Airlines va clôturer l'année 2011 avec une perte record de plus de 70 millions d'euros, rapporte jeudi le quotidien "L'Echo" citant des sources proches du dossier.

Selon le quotidien, la société pourrait même engloutir la moitié de son capital à cause de cette mauvaise performance imputable à la flambée du prix du kérosène et de difficultés d'exploitation en Afrique (Côte d'ivoire, Sénégal).

Toujours selon l'Echo, Brussels Airlines ne tiendrait encore debout que grâce à la présence du géant allemand Lufthansa qui détient 45% de son capital.

Les dirigeants de la compagnie belge seraient toutefois optimistes pour l'avenir, son chiffre d'affaires ayant augmenté de près de 12% en 2011 par rapport à 2010, et les perspectives étant encourageantes. Une réduction du personnel et une augmentation des tarifs ne sont cependant pas à exclure, écrit encore l'"Echo".

Mon commentaire : Toutes les compagnies annoncent des résultats économiques en baisse alors même que le trafic reste positif. La raison principale est l'augmentation du prix du pétrole.

Et le retour de la crise se profile, diminuant les perspectives de croissance.

Fin de la Revue de Presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

Clôture de l'action Air France-KLM à 5,105 € le lundi 7 novembre.

Le ralentissement de la croissance mondiale affecte les actions des entreprises cycliques, telle la nôtre. Les actions des compagnies aériennes enregistrent des baisses importantes, tout particulièrement l'action AF-KL, notre compagnie étant, en ce moment, jugée plus fragile que ses concurrentes Lufthansa group ou IAG (BA/IB).

Le cours actuel est anormalement bas, conduisant à une valorisation de la compagnie équivalente au prix de quelques uns de ses avions. Pourtant, ce cours aberrant pourrait rester bas tant que les instances politiques ne parviendront à rassurer les marchés, et tant que notre groupe ne publiera des perspectives en amélioration.

La moyenne des objectifs de cours (consensus) des principaux analystes pour l'action AFKL descend à 6,60 €.

Les déséquilibres budgétaires de nombreux états (Grèce, Portugal, Espagne, Irlande, Italie puis Royaume-Uni, Etats-Unis voire France) font peser une menace sur la solidité de la reprise et sur le cours des actions, dont la nôtre.

Le baril Brent (mer du nord) est à 113 $. Le prix élevé du pétrole demeure une source d'inquiétude. Une part de ce prix provient d'achats spéculatifs anticipant la hausse.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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