| Christian Magne
Représentant des salariés actionnaires PS et PNCN°337, lundi 7 mai 2012
Assemblée générale Air France-KLM le 31 mai : vous pouvez me confier vos pouvoirs
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La Revue de Presse du lundi...
> Jamais Air France-KLM n'a perdu autant d'argent au premier trimestre
Le groupe a publié ce vendredi une perte opérationnelle de 597 millions d'euros au premier trimestre. Soit environ 6,6 millions d'euros par jour. Un record.
597 millions d’euros de pertes d’exploitation au premier trimestre, soit environ 6,6 millions d’euros de pertes par jour. C’est plus que les 510 millions attendus par les analystes. Et c’est surtout un record pour Air France-KLM. Jamais le groupe français n’a perdu autant au cours des trois premiers mois de l’année. Ces trois premiers mois de l'année correspondent depuis cette année au premier trimestre de l’exercice, et non plus au quatrième comme c’était le cas jusque là en raison de l'abandon d'un exercice décalé.
En 2011, Air France-KLM a enregistré une perte opérationnelle de 403 millions entre janvier et mars. En 2010, elle était 497 millions et en 2009, en pleine crise, de 535 millions. Résultat, aucune amélioration en en trois ans, la situation est pire aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires de 5,6 milliards (+ 6 % sur 2011), contre 5,06 milliards au cours des trois premiers mois de l’année 2009.
La cherté du prix du pétrole accentue les difficultés structurelles
Grosse différence entre les deux périodes. Au début de l’année 2009, les prix du pétrole étaient beaucoup plus bas qu’aujourd’hui. Du pic de 150 dollars le baril en juillet 2008, les cours s’étaient écroulés jusqu’à 44 dollars environ à fin 2008 pour remonter que progressivement début 2009. En 2012, le baril de brent a plutôt flirté avec les 120 dollars. Le kérosène accentue les difficultés structurelles d’Air France-KLM. La hausse de la recette unitaire de 5,6 % ne permet pas de compenser la hausse de la facture carburant, qui a progressé de 255 millions d'euros pour atteindre 1,68 milliard d'euros (+ 17,9 %) au premier trimestre.
Le groupe estime que la facture pétrolière annuelle va s’élever à plus de 7,5 milliards d’euros, en 2012, en hausse de 1,1 milliard d'euros par rapport à 2011. La direction table toujours sur une amélioration au second semestre et maintient ses objectifs pour l'année 2012, de stabiliser l’endettement net maximum de 6,5 milliards.
Nécessité de réussir le plan de restructuration
D’où la nécessité de la direction de réussir ses négociations d’ici à fin juin avec les syndicats dans le but de transformer les accords collectifs du personnel. Objectif augmenter la productivité et la flexibilité des personnels. "La refonte des accords collectifs est une nécessité absolue", a indiqué ce vendredi le directeur financier d’Air France-KLM, Philippe Calavia.
Mon commentaire : Ces résultats ont de quoi faire peur. Pourtant, ils sont moins catastrophiques qu'il n'y parait.
Le principal effet non maitrisable et immédiatement négatif est le prix du pétrole qui atteint 120$ le baril. Il ne doit pas cacher deux points positifs. Les taux d'occupation des avions s'améliorent, ainsi que les niveaux de recette unitaire. Air France et KLM ont pu, depuis mars, réintroduire des augmentation de tarifs, ce qui avait été quasiment impossible courant 2011. Cette hausse compense une partie de l'augmentation du prix du carburant, mais seulement une partie.
Les récentes mesures du plan Transform ne produisent pas d'effet instantané. D'ailleurs, le premier semestre 2012 sera probablement plus mauvais qu'en 2011. En revanche le deuxième semestre devrait enregistrer une amélioration.
J'observe le pessimisme de certains responsables ou certains syndicats sans être convaincu. A mon avis, nous ne sommes pas au bord d'un dépôt de bilan. Mais je reconnais que notre situation est tout sauf confortable. Nous sortirons de cette crise que si la situation économique générale (prix du pétrole/niveau d'activité) se maintient ou s'améliore et si les efforts demandés aux salariés sont mis en œuvre dans les délais prévus.
Si ces deux conditions n'étaient pas réunies, nous nous acheminerions vers un scenario du type "Alitalia/Japan Airlines/American Airlines" . C'est à dire un affaiblissement progressif de notre groupe avec un risque de faillite à moyen terme, surtout en cas de choc conjoncturel (crise géopolitique, volcan, pétrole encore plus cher, etc.).
> Air France-KLM ne reculera pas sur les réductions de coûts
PARIS, (source Reuters) 4 mai - Air France-KLM a réaffirmé vendredi sa détermination à mener à bien une refonte des accords collectifs dans l'entreprise et prévoit toujours de parvenir à un accord avec les syndicats sur les réductions de coûts d'ici fin juin.
Son directeur financier Philippe Calavia a estimé que le résultat de l'élection présidentielle de dimanche en France n'aurait vraisemblablement pas d'impact sur ce projet de restructuration et s'est dit confiant dans la capacité du groupe à convaincre le prochain exécutif de sa nécessité. Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, il a également exclu une augmentation de capital alors que les pertes du transporteur se sont creusées au premier trimestre.
> Air France-KLM : les discussions avec Etihad trainent en longueur
(source La Tribune) 6 mai - (...) Les discussions entre Air France-KLM et Etihad Airways (Abou Dhabi) sur un possible accord commercial traînent en longueur. Dans un mois, en juin, cela fera déjà un an que les deux compagnies ont commencé à se parler, même si les discussions n’ont été dévoilées qu’en mars. En effet, c’est lors de la dernière assemblée générale de l’association internationale du transport aérien (IATA), à Singapour, que le président d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta a accepté d’ouvrir « des discussions informelles pour voir s'il y a du sens économique à imaginer ».
Vendredi, lors de la publication des résultats trimestriels, Philippe Calavia, le directeur financier d’Air France-KLM, a précisé qu'il ne fallait pas s'attendre à un dénouement dans les prochaines semaines. "Nous continuons à discuter avec Etihad. Nous nous efforçons de trouver un accord qui satisfasse les deux parties", a t-il déclaré. Cet accord "n'interviendra pas dans les prochaines semaines. C'est un processus long. Il n'y a pas, pour l'heure, d'échéance fixée", a-t-il ajouté. Et de préciser même que ces négociations étaient difficiles. Vont-elles aboutir ?
Air Berlin dans la boucle
Elles sont en effet compliquées. Car outre des accords de partage de codes entre Paris et Abou-Dhabi, et d’autres destinations françaises et européennes d’un côté et en Inde, Pakistan et en Afrique de l’est de l’autre, elles portent aussi sur un partenariat entre Air France-KLM et Air Berlin, la deuxième compagnie allemande dans laquelle Etihad vient de prendre près de 30% du capital. Le but est de rabattre des passagers allemands d’Air Berlin voyageant en long-courrier vers les hubs d’Air France-KLM de Roissy et d’Amsterdam. Ceci à partir de 2013.
Par ailleurs, Air France aimerait que l’entretien de la flotte d’Etihad en pleine croissance soit confié à Air France Industries. En revanche, en mars, Jean-Cyril Spinetta avait été formel. « Une prise de participation n'est pas du tout envisagée ».
Mon commentaire : Les compagnies du golfe, dont Etihad, disposent d'un "marché intérieur" faible : l'essentiel des passagers ne fait que passer par le golfe pour aller ailleurs. On dit ainsi de ces compagnies qu'elles sont "prédatrices", car elles ne peuvent que prendre une clientèle aux autres compagnies sans pouvoir leur en confier autant, ainsi qu'il est d'usage dans un schéma classique de code-share. Cet état de fait rend difficile l'établissement d'un accord équilibré entre une compagnie européenne et une émiratie. Mais ce n'est pas impossible. Air France-KLM travaille ainsi à construire un type de partenariat équilibré.
> Ryanair : le trafic repart à la hausse en avril
(source airjournal) 4 mai - Ryanair a vendu des billets à 7,2 millions de passagers le mois dernier, une hausse de 6% par rapport à avril 2011 après plusieurs mois consécutifs de baisse (...). Le coefficient de remplissage (...) est (...) en baisse d’un point (...) à 81%.
Les chiffres de Ryanair ne sont pas une surprise, après un hiver qui l’avait vue laisser « au garage » quelques 80 avions en raison de l’augmentation des prix du pétrole. La low cost avait prévu une baisse de 5% de son trafic passager jusqu’en mars, et ses prévisions se sont révélées vraies, pendant que la concurrente easyJet enregistrait une progression régulière de son trafic (...).
> Delta Airlines : se dote de sa propre raffinerie
(source CercleFinance.com) 2 mai - Delta Airlines a annoncé, le 30 avril dernier, qu'elle allait racheter à Phillips 66 sa raffinerie de produits pétroliers de Trainer, au sud de Philadelphie. La compagnie aérienne américaine, qui devrait ainsi produire 80% du kérosène dont elle a besoin aux États-Unis, en attend 300 millions de dollars d'économies par an. 'L'accord d'acquisition comprend des oléoducs et des systèmes de transport qui permettront à la production de la raffinerie d'atteindre le terminal de Delta Airlines à l'aéroport de La Guardia, à New York', ajoute le groupe.
(...) C'est une filiale spécialisée, Monroe, qui se chargera de l'acquisition. Elle percevra d'abord 30 millions de dollars d'aides publiques de la Pennsylvanie, puis acquerra l'unité de raffinage moyennant 150 millions de dollars. Monroe investira ensuite 100 millions afin d'étendre la capacité de production de kérosène de l'usine et d'améliorer sa productivité.
Au final, la raffinerie de Trainer devrait assurer quelque 80% des besoins en carburant de la compagnie aérienne US. Parallèlement, la compagnie a noué des accords stratégiques de long terme avec BP, pour la fourniture de pétrole, et avec Philips 66, pour échanger les produits raffinés hors kérosène. Le directeur général de Delta Airlines, Richard Anderson, évoque 'une manière innovante de gérer nos dépenses les plus importantes'. Il estime que grâce à cette opération, les dépenses en carburant de la compagnie devraient baisser de 300 millions de dollars en année pleine, le tout pour un investissement égal au prix catalogue d'un avion gros porteur.
Mon commentaire : Cette décision d'investissement surprend. Ce modèle d'"intégration verticale" est à contre-courant de la gestion actuelle des grandes sociétés qui se concentrent sur leur métier. Delta y trouvera peut-être son compte, mais la prise de risque est importante, car les raffineries nécessitent des investissements importants.
> British Airways retourne à Séoul
(source airjournal) 4 mai - Après plus de quatorze ans d’absence en Corée du Sud, la compagnie aérienne British Airways relancera en décembre une liaison directe entre Londres et Séoul (...).
British Airways rejoint enfin les européennes Air France, Aeroflot, Finnair, KLM et autres Lufthansa qui proposaient déjà des vols directs vers Séoul, sans oublier bien sûr Korean Air et Asiana Airlines. La compagnie de l’alliance Oneworld profite en fait des créneaux gagnés à Heathrow avec le rachat de BMI (British Midland) pour répondre à une demande de plus en plus forte, environ 100 000 Britanniques se rendant en Corée du Sud chaque année (...).
Mon commentaire : La récupération de créneaux de BMI va permettre à BA de se développer sur des lignes long-courrier. Une nouveauté qui risque de faire de l'ombre à nos hubs de CDG et Schiphol.
> Le Terminal 5 de London Heathrow élu meilleur terminal d’aéroport au monde
(source directgestion.com) 5 mai - Le Terminal 5 de London Heathrow, base opérationnelle de British Airways, a été élu meilleur terminal d’aéroport au monde à l’occasion des World Airport Awards, remis lors de la conférence « Passenger Terminal Expo », à Vienne.
(...) Les World Airport Awards ont été décernés suite aux enquêtes réalisées par Skytrax auprès de 12 millions de voyageurs, sur une période de 10 mois et dans 388 aéroports. « Après quelques difficultés rencontrées lors de son ouverture en 2008, le Terminal 5 est aujourd’hui devenu l’un des plus appréciés des passagers », commente Edward Plaisted de Skytrax. « L’architecture, l’ambiance et l’agencement du Terminal 5, ainsi que son vaste choix de boutiques et de restaurants, ont souvent été cités dans l’enquête ».
Frank van der Post, Responsable Marque et Expérience Client de British Airways, déclare : « Je suis ravi que le Terminal 5 soit reconnu comme le meilleur terminal d’aéroport du monde. Ce prix témoigne réellement de notre volonté de fournir à nos passagers le meilleur service. Au cours des cinq prochaines années, British Airways va investir plus de 5 milliards de livres dans de nouveaux appareils et cabines, des salons plus élégants et de nouvelles technologies, pour rendre la vie plus agréable aussi bien à bord qu’au sol » (...).
Les meilleurs terminaux d’aéroport au monde : Les lauréats 2012
1- Terminal 5 – Aéroport Londres Heathrow
2- Terminal 3 – Aéroport Singapour Changi Airport
3- Terminal 3 – Aéroport Beijing Capital International
4- Terminal 2 – Aéroport San Francisco International
5- Terminal 5 – Aéroport Madrid Barajas
Mon commentaire : Ni CDG, ni Schiphol ne figurent en haut de ce classement 2012 des terminaux. Mais Schiphol est 4ème dans le classement global des aéroports. En revanche CDG n'apparait qu'à la 78ème place, même si ce score représente un gain de 11 places en un an. Espérons que l'ouverture du terminal S4 contribuera à améliorer rapidement le service rendu aux passagers.
> Cimber Sterling se déclare en faillite
(source tourmag) 3 mai - Les dirigeants ont présenté la déclaration de faillite (...) ce jeudi 3 mai 2012(...). La compagnie danoise assurait 5 vols par semaine entre Nice et Copenhague en compétition avec SAS (deux vols quotidiens) et Norwegian (9 vols par semaine). SAS, qui partage ses codes avec Cimber Sterling, a ajouté des vols pour prendre en charge les passagers.
> Bmibaby : fin des opérations en septembre
(source airjournal) 4 mai - La compagnie aérienne low cost Bmibaby arrêtera complètement ses opérations en septembre prochain, mais fermera de nombreuses lignes dès le mois prochain dont deux vers Paris et Nice.
Le rachat de sa maison mère BMI (British Midland) par le groupe IAG à Lufthansa aura donc été fatal à la spécialiste du vol pas cher : le groupe né de la fusion de British Airways et Iberia n’a pas trouvé de repreneur et a donc décidé d’arrêter les frais.
Les négociations ont déjà commencé pour essayer de sauver certains des 800 emplois de Bmibaby, et l’annonce du 3 mai 2012 avait été anticipée par de nombreux experts (...).
Bmibaby est la quatrième compagnie européenne à arrêter ses opérations en 2012, après Malev, Spanair et cette semaine Cimber Sterling.
Fin de la Revue de Presse
http://navigaction.com/Bulletin/ARSA_N39.pdf
| Vous pouvez obtenir l'information la plus large possible sur l'épargne salariale et l'actionnariat salarié en appelant Air France au numéro vert 0 800 04 2000 (gratuit à partir d'un fixe en France)
> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
Clôture de l'action Air France-KLM à 3,48 €, le vendredi 4
mai. Le ralentissement de la croissance mondiale affecte
les actions des entreprises cycliques, telle la nôtre. Les actions des
compagnies aériennes ont enregistré des baisses importantes, tout
particulièrement l'action AF-KL. Dans la période actuelle, notre
compagnie est jugée plus fragile que ses concurrentes Lufthansa
group ou IAG (BA/IB).
Le cours actuel, est anormalement bas, conduisant
à une valorisation de la compagnie
équivalente au prix de quelques uns de ses avions. Pourtant,
ce cours aberrant pourrait rester assez bas tant que l'économie restera
atone et que les résultats d'Air France-KLM ne s'amélioreront pas.
La moyenne des objectifs de cours (consensus) des principaux
analystes pour l'action AFKL descend à 5,41 €.
Les déséquilibres budgétaires de nombreux états font
peser une menace sur la reprise et sur le cours des
actions. Le baril Brent (mer du nord) est
descendu d'environ 120 $ à 113 $ au cours de la semaine écoulée.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions
Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction
d'administrateur du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez aussi me poser, par retour, toute question relative au
groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
D'autres infos sur mon site web
navigaction.com
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Christian Magne
Administrateur Air France-KLM représentant
les salariés actionnaires PS et PNC