N°417, lundi 18 novembre 2013

 La Revue de Presse du lundi...

> Les compagnies françaises à l’heure du bonnet rouge !

(source quotidien du tourisme) 13 novembre - Les compagnies aériennes françaises membres du Scara (Syndicat des compagnies aériennes autonomes) appellent, une fois de plus, les autorités à ouvrir les yeux sur la situation (...) d’un pavillon français, qui (...) perd des parts de marché, faute d’être à la hauteur en terme de compétitivité.

Hausse programmée de la TVA , élargissement de la taxe Chirac, croissance prévisible des redevances aéroportuaires… la situation des compagnies aériennes françaises, déjà handicapées par rapport à certaines de leurs concurrentes européennes, risque de devenir de plus en plus critique.

"Nous avons lancé un droit d’alerte il y a 18 mois" explique Laurent Magnin, PDG de XL Airways France et président du syndicat, qui ajoute aussitôt : "autant dire que nous avons pissé dans un violon". Visiblement, la situation a l’air suffisamment inquiétante pour faire fi de la langue de bois.

Il faut bien dire qu’avec un impôt sur les sociétés qui va augmenter de presque 4 points en passant de 33,3% à 38%, une TVA sur le transport domestique qui va grimper de 7% à 10 % (+43%) et une taxe de solidarité en croissance de 12,7%, le tout dans un contexte ultra concurrentiel qui tire les tarifs des billets vers le bas (-3% de septembre à septembre), la perspective de voir une nouvelle fois augmenter les redevances aéroportuaires (dans le cadre du contrat de régulation économique avec ADP qui est en cour de négociation) n’a rien de réjouissant. C’est pourquoi, les compagnies du Scara demandent une baisse de 5% du tarif des redevances pour 2014 alors même qu’au cours des huit dernières années, ces redevances ont augmenté de 30% (deux à trois fois l'inflation pendant le même période selon le Scara) et que l’augmentation maximum que peut demander ADP est de +3,8%.

Les dirigeants d’APD, qui a réalisé 487 millions d'euros de résultats opérationnels au dernier semestre (+4%) et l’État actionnaire entendront-ils l’appel ? Début de réponse [cette semaine] après la commission de concertation.

En attendant, les compagnies du Scara savent bien qu’elles ne peuvent pas se permettre d’immobiliser leurs outils de production (les avions) pour bloquer les pistes d’Orly ou de Roissy. En revanche, elles attirent l’attention sur la proximité de plans sociaux, inéluctables selon eux si la situation actuelle perdure, voire sur le transfert ailleurs en Europe de capacités d’investissement (...).

Mon commentaire : J'ai participé, mercredi dernier, à une nouvelle réunion à la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile), au cours de laquelle, le Scara, la FNAM (syndicat patronal dont fait partie Air France) et moi-même avons eu des propos convergents sur ce sujet : Il est urgent que les pouvoirs publics renoncent aux charges nouvelles et aux charges étouffantes qui frappent le transport aérien en France. Sinon, ces surcouts ne nous permettront pas de relever la qualité de nos prestations et nos clients fileront naturellement vers la concurrence étrangère qui finira, en toute logique, par nous remplacer.

> Aeroflot exclut d'acheter ou d'aider Alitalia

MOSCOU (source Reuters) 15 novembre - Aeroflot, la compagnie aérienne publique russe, a déclaré vendredi qu'elle n'envisageait pas d'acheter ni d'aider la compagnie italienne en difficulté Alitalia. "Aeroflot n'a pas l'intention d'acheter Alitalia, ni de participer d'une façon ou d'une autre à son financement", a déclaré à Reuters un représentant de l'entreprise russe (...).

Aeroflot a été mentionné plusieurs fois par des responsables politiques italiens parmi les partenaires potentiels d'Alitalia mais n'a jamais confirmé son intérêt publiquement.

> Corsair et Emirates forgent une alliance en Afrique de l’Ouest

(source quotidien du tourisme) 13 novembre - Dans l’univers du transport aérien, c’est une façon assez commune et non capitalistique d’expérimenter un rapprochement. Corsair International et Emirates viennent de conclure un accord Interline permettant aux passagers au départ de Dubaï de bénéficier de correspondance – et surtout d’un seul et même billet – à Abidjan et à Dakar pour se rendre en France.

Emirates, qui dessert Dakar quatre fois par semaine et Abidjan en vol quotidien va donc pouvoir de nouvelles possibilités à ses clients voulant réaliser des combinés Afrique/France. De son côté, Corsair estime qu’elle devrait pouvoir bénéficier "d’un apport de clients haute contribution sur les vols en provenance ou à destination de Dakar ou d’Abidjan". Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair explique être fier "d’élargir l'offre avec ce partenariat , en nous associant avec une compagnie aérienne prestigieuse, pleine d’ambitions dans cette région en croissance rapide".

Mon commentaire : Corsair a des ambitions en Afrique et Emirates a un appétit sans fin. Air France et KLM qui ont des positions fortes en Afrique devront renforcer cette présence, entre autres avec des partenariats locaux, pour contenir les "nouveaux entrants" sur ce continent.

> American Airlines et US Airways vont pouvoir fusionner

 (source challenges) 13 novembre - American Airlines et US Airways vont pouvoir finaliser leur mariage en décembre et donner naissance à la première compagnie aérienne américaine grâce à un accord avec le gouvernement américain annoncé mardi 12 novembre, qui requiert toutefois d'importantes cessions.

Le département américain de la Justice (DoJ) avait porté plainte le 13 août (...) contre les deux compagnies. Il faisait valoir que si la fusion avait lieu en l'état, quatre compagnies seulement concentreraient plus de 80% du transport aérien aux États-Unis, et pourraient plus facilement se coordonner pour augmenter leurs prix ou introduire de nouveaux frais.

L'accord "a le potentiel de transformer le paysage aérien" et "fait en sorte que les passagers aériens bénéficient d'une meilleure concurrence", s'est félicité (...) le ministre de la Justice (...).

"C'est un jour important pour nos clients, nos employés et nos actionnaires et créanciers", a commenté Tom Horton, PDG d'AMR et futur président du conseil d'administration du groupe qui émergera de la fusion. "Cet accord nous permet de prendre les dernières mesures nécessaires à la création du nouvel American Airlines" et de "la principale compagnie au monde", a-t-il ajouté (...).

American a profité de la procédure de faillite pour réduire ses coûts et renouveler sa flotte. Malgré les cessions exigées, la compagnie devrait encore "générer plus d'un milliard de dollars de synergies annuelles à partir de 2015" grâce au mariage avec US Airways, "comme estimé lors de l'annonce" de l'opération en février, a souligné AMR (...). 

Mon commentaire : Cette fusion renforcera l'alliance Oneworld, organisée autour de British Airways et American Airlines.

> Ryanair renforce sa présence sur le tarmac niçois pour l’été 2014

(source tourmag) 18 novembre - Décidément, Easyjet et Ryanair mènent l’offensive sur l’aéroport niçois, avec un net renforcement de l’offre pour l’été 2014, alors que dans le même temps, Air France s’enfonce dans l’incertitude concernant sa base niçoise. Après l’ouverture de Nice - Shannon, Ryanair confirme un renforcement de la liaison Nice-Dublin, qui passera de 4 à 6 vols par semaine. Le quotidien n’est pas loin... pour concurrencer Aer Lingus, qui assure la ligne l’été avec un à deux vols quotidiens.

Mon commentaire : Air France est confronté à des difficultés sur ses bases de province qui conduisent à un "repli stratégique". Mais il ne s'agit en aucun cas d'un abandon, voire d'une fermeture de ces bases. Les équipes locales, tant navigants que personnels d'escale, se donnent pleinement pour faire vivre nos vols en province. Nous avons besoin de leurs efforts, ils ont besoin de se sentir soutenus, car avec des couts plus compétitifs, nous pouvons contenir la déferlante "low cost".

> L'irrésistible appétit des compagnies du Golfe

(source les echos) 18 novembre - A eux seuls, Emirates, Qatar Airways et Etihad ont plus d'avions en commande que la flotte d'Air France-KLM.

Portés par une croissance de plus de 17 % du trafic international au Moyen-Orient, Emirates, Qatar Airways et Etihad, exploitent plus de 300 avions pour 58 millions de passagers transportés en 2012. Leur carnet de commande dépasse les 700 appareils, soit plus que la flotte d'Air France-KLM !

Ces compagnies opèrent depuis des hubs ultramodernes, comme le nouvel aéroport Al Maktoum de Dubaï. D'une capacité qui pourrait atteindre 160 millions de passagers par an, et situé au coeur d'un immense complexe logistique, commercial et de loisir, le site pourrait devenir le plus grand aéroport du monde avec 3 terminaux, 6 pistes de 4.500 mètres, et 64 points de stationnement, adaptés à l'A380. Comment justifier de tels chiffres pour une zone qui ne représente que 7 % du trafic mondial ?

Les Européens inquiets

La position géographique et l'absence relative de marché intérieur ont favorisé un modèle de « hub long-courrier », c'est-à-dire des correspondances entre zones économiques éloignées. Emirates, Qatar Airways et Etihad, captent ainsi une part importante de la croissance du trafic de zones à fort dynamisme économique.

Créées respectivement en 1985, 1994 et 2003, les trois compagnies appliquent chacune une stratégie particulière. De loin la plus puissante, Emirates fait cavalier seul dans son approche commerciale. Qatar, qui dispose d'un partenariat, a une stratégie plus circonspecte, consciente des mouvements protectionnistes récents des pays européens, dans un secteur très régulé. Etihad, la dernière venue, joue la carte de la coopération, voire de l'alliance avec les majors européennes, pour éviter de se voir refuser des droits de trafic en Europe. Des droits, qui sont les tickets d'accès à la principale ressource du transport aérien : les passagers.

Au-delà, c'est l'émergence des pays du Golfe sur la scène globalisée de l'aérien qui interpelle. Depuis 2000, le nombre de décollages et d'atterrissages a plus que triplé au Moyen-Orient et cette dynamique ne va pas s'essouffler. Selon Airbus, d'ici à 2032, la progression du trafic dans la région dépassera la moyenne mondiale (+ 7,1 % par an, contre + 4,7 %). Les flottes augmenteront de 8 %. Cette émergence inquiète les compagnies européennes. Les coûts de personnel de leurs concurrents du Golfe seraient 48 % inférieurs, ceux de carburant et de parking d'environ 20 %. Mais que reprocher à des compagnies qui remplissent les carnets de commande d'Airbus ?

Mon commentaire : JC Spinetta le disait : "chaque fois qu'une compagnie du golfe achète un Airbus, c'est probablement un Airbus auquel une compagnie européenne renoncera", car les passagers européens iront remplir les avions de ces jeunes compagnies. De fait, pendant qu'Air France engage une dizaine d'A380, Emirates en commande 140 !

> Lufthansa : Une liste de commentaires sur les salariés fait scandale

(source quotidien du tourisme) 8 novembre - Le Parisien rapporte cette incroyable affaire. Il s'agit d'un dirigeant de Lufthansa en France qui tenait un listing annoté de ses employés. Une plainte a été déposée à Bobigny contre lui, et la compagnie l'a écarté de son poste.

Le document de cinq pages manuscrites en allemand comporte 52 noms. Ceux de cadres et d'employés de la filiale française de la compagnie.

On y lit des commentaires positifs comme "très calme" ou "extrêmement engagé". Mais aussi négatifs comme "léthargie personnifiée", "comportement inadapté", "tendance au clash", "grillé", "insupportable"... Le plus grave, poursuit le quotidien, c'est que ce listing comporte des annotations parfois dégradantes, sur la vie privée des salariés. Un syndicaliste y est qualifié de "rat gauchiste".

D'autres salariés se trouvent affublés de commentaires du style : "durée de vie limitée, "enfant handicapé", "VIH" ou encore "mari indien". "Cette plainte intervient dans le contexte tendu d'un plan social touchant 200 des 240 salariés de Lufthansa France" conclut Le Parisien.

Mon commentaire : Toute personne chargée d'apprécier ses collaborateurs peut glisser vers de tels "délires" et même être victime d'un dérangement psychologique grave. Air France n'est pas à l'abri. Je peux en témoigner en tant qu'ancien délégué du personnel. Pour l'éviter, il ne faut pas interdire tout système d'appréciation, mais au contraire l'encadrer rigoureusement et former ceux qui ont ce rôle à tenir. On notera, à l'occasion de ce scandale, que Lufthansa diminue drastiquement le nombre de ses salariés en France, pendant qu'Air France fait la même chose en Allemagne et ailleurs dans le monde. Le recours à la sous-traitance pour l'assistance en escale continue de s'étendre, hors des principaux hubs.

 Fin de la Revue de Presse

| Vous pouvez obtenir l'information la plus large possible sur l'épargne salariale et l'actionnariat salarié en appelant Air France au numéro vert 0 800 04 2000 (gratuit à partir d'un fixe en France)

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

Clôture de l'action Air France-KLM à 7,166 € le lundi 18 novembre.

Malgré le redressement de ses résultats économiques, notre compagnie est jugée plus fragile que ses concurrentes directes, tel Lufthansa group ou IAG (BA/IB).

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) est à 7,40 €, un cours très proche du cours actuel.

Le baril Brent (mer du nord) est à 108 $. Toute information laissant espérer une reprise économique mondiale fait monter le prix du pétrole, tandis que l'inverse le fait baisser.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| Christian Magne

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC