N°448, lundi 23 juin 2014

La Revue de Presse du lundi...

> Air France-KLM et Lufthansa s’allient contre les compagnies du Golfe (Etihad, Emirates, Qatar Airways)

(source la tribune) 19 juin - Dans un courrier commun adressé le 17 juin à Siim Kallas, le vice-président en charge des transports la Commission européenne, les PDG des deux groupes et ceux de leurs filiales, pressent Bruxelles d'agir pour mettre en place des règles du jeu équitables avec les compagnies du Golfe. Ils demandent à la Commission de s'assurer que les investissements capitalistiques d'Etihad en Europe sont compatibles avec les règles européennes. Selon nos informations, une action en justice commune est aussi à l'étude.

Depuis des années ils se battent comme des chiffonniers. Mais face au danger des compagnies du Golfe, Emirates, Qatar Airways, Etihad, Air France-KLM et Lufthansa ont décidé de faire front commun. Dans un courrier commun adressé le 17 juin à Siim Kallas, le vice-président en charge des transports la Commission européenne que la Tribune s'est procuré, Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, Carsten Spohr, son homologue chez Lufthansa, Frédéric Gagey, PDG d'Air France, Camiel Eurlings, PDG de KLM, ainsi que tous les PDG des filiales de Lufthansa, Harry Hohmesiter, PDG de Swiss, Jaan Albrecht, PDG d'Austrian Airlines et Bernard Gustin, PDG de Brussels Airlines, ont pressé Bruxelles à "prendre toutes les mesures appropriées pour assurer des règles du jeu équitables", en rappelant que les deux groupes européens transportaient à eux deux "180 millions passagers et employaient plus de 200 000 personnes".

Etihad dans le collimateur

En cause, les investissements capitalistiques de ces compagnies dans les transporteurs européens "ou dans des pays ayant signer des accords aériens avec l'Union européenne comme la Suisse ou la Serbie". Sans être citée, Etihad Airways, la compagnie d'Abu Dhabi est dans le collimateur. Elle est la seule des trois compagnies du Golfe à mener cette stratégie d'investissements avec les prises de participations dans Aer Lingus, Air Berlin, Air Serbia, Darwin Airlines (Suisse) et peut être demain Alitalia.

"Nous pressons la Commission européenne de s'assurer que tous ces investissements sont compatibles avec le règlement européen 1008/2008 établissant les conditions d'octroi des licences de transporteurs communautaires".

Et notamment son article 4 qui impose que le capital d'une compagnie européenne soit majoritairement contrôlé par des capitaux communautaires ou nationaux.

"Les compagnies des pays tiers investissant dans des transporteurs européens doivent communiquer aux États membres et à la Commission européenne l'origine des fonds et les conditions de leurs activités de restructuration. Si cela n'est pas conforme à la législation, la Commission devrait prendre toutes les mesures appropriées pour assurer des mesures équitables", indique le courrier.

Tarifs extrêmement bas

Se déclarant "profondément inquiets de voir qu'un grand nombre de ces investissements proviennent d'États qui semblent ignorer les principes d'une concurrence loyale en vigueur en Europe", Air France-KLM et Lufthansa affirment qu'"en contradiction avec les règles européennes, ces investisseurs obtiennent un très haut degré de contrôle des compagnies européennes (dans lesquelles ils investissent, ndlr) et ont, en particulier, la possibilité d'exercer, directement ou indirectement, une influence décisive pour orienter le trafic au départ des aéroports européens vers leur hubs, en mettant en place des capacités de sièges excessives et, le plus souvent, des tarifs extrêmement bas".

Ceci, dénonce le texte, alors qu'il n'existe pas de réciprocité pour les investisseurs européens, dans la mesure où les compagnies et les aéroports des pays du Golfe sont détenus par leur gouvernement ou des organismes gouvernementaux.

"Un désastre"

Depuis quelques mois, Air France-KLM et Lufthansa (surtout) ne cessent de pointer les dangers des compagnies du Golfe. Lors de l'assemblée générale des actionnaires en mai, Alexandre de Juniac avait demandé que Bruxelles mette en place des instruments de défense des intérêts des compagnies européennes.

Dans une interview accordée à La Tribune dans le cadre du Paris Air Forum qui se déroulera à Paris le 11 juillet, son prédécesseur, Jean-Cyril Spinetta, aujourd'hui président d'honneur d'Air France-KLM a déclaré que "sans concurrence équitable le transport aérien européen va au désastre".

Alors qu'elle était plutôt réservée sur le sujet, préférant laisser les États membres agir, la Commission s'est saisi du dossier en se penchant sur les prises de participations dans le capital des compagnies européennes d'investisseurs non communautaires.

Le courrier commun entre Air France-KLM et Lufthansa pourrait n'être qu'une première étape. Selon nos informations, Air France-KLM et Lufthansa envisagent de porter ce dossier devant les tribunaux.

Air France-KLM partenaire d'Etihad...

Si Air France-KLM n'a jamais caché son hostilité et ses craintes face au développement des compagnies du Golfe, son activisme peut surprendre dans la mesure où Etihad, visée par le courrier, est devenu un partenaire commercial du groupe français (lequel veut même approfondir sa relation) et qu'elle sera un interlocuteur évidemment incontournable dans les relations entre Air France-KLM et Alitalia si la compagnie d'Abu Dhabi en devient le principal actionnaire.  

> Air France-KLM : HOP! se prépare à la grève des contrôleurs

(source CercleFinance.com) 20 juin - HOP! dit envisager de prendre des mesures 'exceptionnelles' allant jusqu'au chômage partiel afin de faire face à la grève des contrôleurs aériens prévue la semaine prochaine.

La compagnie aérienne, filiale d'Air France, indique qu'elle pourrait être contrainte d'annuler des vols et de décider en conséquence de prises anticipées de congés ou des aménagements d'horaires de travail.

'La grève annoncée des contrôleurs aériens pourrait avoir des conséquences directes sur l'économie française', prévient la compagnie. 'HOP! en serait très impactée et doit dès aujourd'hui prévoir ces mesures exceptionnelles', justifie-t-elle.

HOP!, qui opère 510 vols quotidiens, informe d'ores et déjà ses clients sur le programme prévisionnel des vols maintenus ou annulés du 24 juin et invite les passagers à se tenir informés sur son site Internet.

Le préavis de grève déposé par les syndicats de contrôleurs aériens du 24 au 29 juin 2014 représente les deux tiers des personnels.

Mon commentaire : Une journée de grève des contrôleurs entrainerait des pertes, pour Air France, probablement supérieures à 10 millions. Ce qui équivaut à largement plus de cent emplois. Espérons que ce conflit n'aura pas lieu. Seuls deux syndicats appelaient à ce mouvement et le principal a levé son préavis.

> British Airways : nouveau design pour l'intérieur des cabines des avions moyen-courriers

(source Boursier.com) 20 juin - British Airways a dévoilé le nouveau design des sièges et de l'intérieur des cabines de ses avions moyen-courriers qui relient les destinations de son réseau européen à Londres. L'aménagement des cabines commence cette semaine sur le premier des 95 Airbus moyen-courriers de la compagnie. Cet aménagement entre dans le cadre d'une série de modifications importantes que la compagnie prévoit pour ses vols moyen-courriers. Elle a notamment déjà lancé un éventail de nouvelles options tarifaires, telles que les tarifs " bagage à main uniquement " et Semi-flex, et lance aujourd'hui l'aller-retour journée, qui a déjà rencontré un vif succès auprès des passagers britanniques qui ont accès à ce nouveau tarif depuis mars 2014. Les nouvelles cabines représentent également une avancée importante en matière environnementale, permettant une réduction de 5% de CO2 par passager/km et contribuant ainsi à l'objectif de British Airways de réduction de 50% de ses émissions de CO2 d'ici 2050.

Le transporteur dévoile également de nouveaux tarifs aller-retour journée pour Londres au départ de Paris et de Province.

Mon commentaire : La qualité de l'aménagement des cabines des avions moyen-courrier est un élément de différentiation. En particulier face aux compagnies low-cost. Le confort à bord des long-courriers des compagnies du Golfe fait, de son côté, monter les exigences de la clientèle. L'attention portée aux aménagements sur les lignes qui relient les aéroport secondaires aux hubs est une réponse à cette double concurrence des prix bas et des cabines plus "luxueuses".

> Laurent Fabius veut vite atteindre les "100 millions de touristes étrangers en France"

(source quotidien du tourisme) 20 juin - En clôture des Assises du Tourisme à Paris, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international, a présenté une trentaine de mesures visant à renforcer l'attrait touristique de la France et faire en sorte que "le tourisme français soit le premier au monde" avec à terme, "100 millions de touristes étrangers accueillis" contre 83 millions en 2012. "Le tourisme est l'un de nos meilleurs ambassadeurs et le touriste ne devrait-il pas être notre premier ambassadeur ? C'est pourquoi j'ai décidé de m'y investir pleinement" s'est justifié Laurent Fabius en conclusion de ces Assises.

Dans un discours appuyé, il a auparavant énoncé une trentaine de propositions, certaines très concrètes, afin d'impulser "un nouveau dynamisme" au tourisme français. Nous avons répertorié les principales mesures :

- Amélioration de l'accueil à l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle : installation de bornes interactives et multilingues d'information sur Paris, d'écrans d'informations au-dessus des tapis de livraison bagages.

- La gare du Nord fera l'objet d'un programme spécial de rénovation jusqu'en 2017 afin de "soutenir la comparaison avec Saint-Pancras à Londres".

- Mise en place d'un train express entre Roissy et Paris. Plan de financement bouclé au plus tard en 2015. Début des travaux en 2017. Les touristes pourront relier la capitale en 20 minutes. Parallèlement la fréquence des trains directs entre Roissy et la gare du Nord sera accrue sur la ligne B du RER.

- Mise en place d'un forfait taxi pour le trajet Paris-Roissy à partir du 1er janvier 2015.

- Mise en place au 1er janvier 2015 d'une voie réservée aux bus et aux taxis sur l'autoroute A1.

- Facilitation des visas. Extension dans les 12 mois qui viennent de l'initiative "visas en 48 heures" à l'image de ce qui a été fait en Chine.

- Mieux orienter les touristes à leur arrivée : une signalétique commune sera identifiée et développée avant fin 2014 par le STIF et les responsables concernés.

- En matière de sécurité, augmentation de 20% de l'effectif policier sur les principaux sites touristiques.

- Encourager le commerce des touristes le dimanche. Certaines zones comme le boulevard Haussmann à Paris doivent pouvoir être classées "zone touristique d'affluence exceptionnelle" afin d'y permettre l'ouverture de commerces le dimanche.

- Mise en place d'un plan de déploiement du wifi gratuit. ADP a initié cette démarche pour ses aéroports parisiens. Accompagnement des acteurs du tourisme dans la transition numérique (...).

En ouverture de ces Assises, Fleur Pellerin, secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger, a impulsé "un nouveau départ pour le tourisme" en rappelant que ce secteur n'est pas "un sujet amusant ou secondaire" mais un secteur "pourvoyeur d'emplois, essentiellement non délocalisables".

Également présent lors de cet évènement, preuve de la soudaine considération du gouvernement pour le secteur du tourisme, Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, a de son côté affirmé que "si les emplois ne sont pas délocalisables dans l'hôtellerie et le tourisme, les clientèles elles, le sont". Avant lui aussi d'encourager une "remise à niveau de notre offre touristique".

Mon commentaire : Alléger les charges financières qui pèsent sur le transport aérien français, c'est d'abord ce que nous attendons de l'État. En bonus, on n'est pas contre un meilleur accueil des touristes et tout particulièrement ce qui concerne les liaisons entre Roissy et Paris. Attendons de voir si ces bonnes intentions se concrétisent.

La presse boursière

> Air France KLM : UBS passe vendeur, sur une conjonction d'éléments adverses

(source Boursier.com) 19 juin -  (...) Le courtier a ramené de 10,40 à 9,70 euros son objectif. L'analyste rappelle qu'il s'est montré très positif sur le plan de transformation 2015, d'autant que la compagnie a commencé à en recueillir les fruits. Mais cette embellie a été obérée par un certain nombre de facteurs qui ne sont pas maîtrisables par la société, comme la pression sur le rendement du fret, la capacité à rapatrier les liquidités depuis le Venezuela et la faiblesses des devises d'Amérique du Sud, la récente poussée du prix du baril, les excès de capacités potentiels sur certaines liaisons et le pression continue des compagnies à bas coûts, notamment EasyJet qui va renforcer de 7% ses capacités estivales en France.

En conséquence, UBS a coupé de 16% ses prévisions de résultats 2014 et de 45% celles de 2015, ce qui explique largement l'abaissement de la recommandation.

Fin de la Revue de Presse

Agenda

J'assiste ce jour et demain au conseil d'administration Air France-KLM consacré à la stratégie du groupe. J'en rendrai compte dans ma prochaine lettre/revue de presse

| Vous pouvez obtenir la plus large information sur l'épargne salariale et l'actionnariat salarié en appelant Air France au numéro vert 0 800 04 2000.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

Clôture de l'action Air France-KLM redescend à 9,491 € le lundi 23 juin.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus ) des analystes est à 10,16 €.

Pendant les premiers mois de 2014, les marchés actions ont progressé aux USA et en Europe, face à une certaine dégradation de la situation économique de pays émergents. Des capitaux investis dans ces pays sont revenus vers l'Europe, perçue comme "en sortie de crise". Cela a été un élément favorable pour la hausse de l'action AF-KLM qui a frôlé deux fois les 12 euros. Mais des incertitudes demeurent, dont la situation en Ukraine et en Irak.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord), stabilisé depuis plusieurs mois dans un fourchette de 105 à 110$, monte brusquement à 115 $, suite au conflit en Irak.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| Christian Magne

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC