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| Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

| Christian Magne

Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

navigaction.com

N°467, lundi 3 novembre 2014

La Revue de Presse du lundi...

> Le gouvernement vole au secours du transport aérien français

(source les echos) 2 novembre - Le rapport Le Roux, remis à Manuel Valls, préconise des allègements de taxes et d’autres mesures d’aides aux compagnies françaises.

A force de crier au secours, les compagnies aériennes françaises ont fini par se faire entendre. Chargé par le gouvernement d’un « groupe de travail » sur la compétitivité du transport aérien, le député Bruno Le Roux présentera lundi au Premier ministre un ensemble de propositions, reprenant nombre de leurs revendications. Parmi les préconisations du chef du groupe socialiste à l’Assemblée, figurent notamment le gel des droits de trafic accordés aux compagnies du Golfe – qui font déjà l’objet d’un moratoire de fait – et l’application de la taxe de solidarité, dite « taxe Chirac », à d’autres secteurs économiques.

Instaurée en 2006 pour financer la lutte contre les épidémies dans les pays pauvres, cette taxe n’est appliquée, pour l’heure, qu’aux vols au départ d’un aéroport français. A elle seule, Air France verse un tiers du produit de cette taxe, soit quelque 70 millions d’euros. Selon nos informations, le rapport Le Roux proposerait donc, non pas de la supprimer, mais de la faire payer par d’autres secteurs plus fortunés, comme les banques et la grande distribution.

Participation au financement des équipements de sécurité

Le rapport Le Roux avancerait également plusieurs propositions pour modérer, sinon stopper, l’inflation des taxes et redevances aérienne. Selon la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), le transport aérien serait « 11 fois plus taxé » en France qu’aux Pays-Bas ou en Allemagne. La France serait aussi le seul pays au monde où les coûts des contrôles de sécurité dans les aéroports sont intégralement supportés par les compagnies.

Pour alléger leur fardeau, l’Etat pourrait ainsi financer certains équipements de sûreté très coûteux, comme les nouveaux détecteurs d’explosifs. Plus prosaïquement, le rapport recommanderait que l’État reverse au budget de la Direction de l’aviation civile la totalité du produit de la taxe de l’aviation civile, au lieu d’en empocher une partie. Autre allègement envisagé : les passagers en correspondance pourraient se voir exonérer de la taxe d’aéroport, ceci afin de favoriser le hub Air France de Roissy-CDG.

La proposition la plus délicate à trancher pour le gouvernement concernerait toutefois les redevances d’Aéroports de Paris. Les compagnies aériennes pourraient obtenir que les activités aéroportuaires d’ADP et ses investissements d’infrastructures ne soient plus financés uniquement par les redevances, mais aussi par les recettes tirées de ses activités commerciales annexes (boutiques, parkings, bureaux...), selon le principe de la « caisse unique ». Mais ADP, qui est en train de finaliser le prochain contrat de régulation économique avec l’État, milite pour le maintien du système actuel de « double caisse aménagée ». Le seul, selon lui, lui permettant de concilier des engagements d’investissement sur 5 ans et la promesse faite aux actionnaires – au premier rang desquels l’État – d’un retour sur capitaux investis de 7 à 8 %.

Mon commentaire : Enfin ! Espérons que ce rapport ne restera pas "lettre morte" et que le gouvernement ne tardera pas à mettre en œuvre les propositions du "rapport Le Roux". Ces mesures permettraient aux compagnies aériennes françaises de se rapprocher du niveau de charges des autres compagnies européennes. Les "chambres patronales" du transport aérien, la Fnam (à laquelle appartient Air France et ses compagnies) et le Scara qui pointaient ces problèmes de taxes et charges inéquitables prêchaient dans le désert depuis longtemps. Des administrateurs salariés d'Air France et Air France-KLM et la plupart des syndicats de salariés du transport aérien ont constitué le "CIS", Collectif Inter Syndical (dont vous pouvez suivre les travaux ici http://cis-aerien.fr/ )

Cette inédite mobilisation, qui trouve sa source en juin 2013 dans un courrier commun d'administrateurs salariés au premier ministre, a permis le réexamen de la situation. Il faut féliciter les syndicats, membres du CIS, pour cette démarche commune. J'avais prolongé cette action, en soulignant le besoin de mesures urgentes dans un groupe de travail du Conseil Supérieur de l'Aviation Civile.

Nous avons le sentiment d'avoir été entendus, c'est un bon début. Mais, nous attendons des mesures complémentaires car la compétition est mondiale. De nombreuses compagnies ont des charges bien inférieures à ce qui se pratique en Europe ! Un seul exemple : 4€ de taxes pour un passager en correspondance à Dubaï, 36€ pour une correspondance à CDG (source DGAC).

> Air France-KLM : la grève des pilotes n'explique pas tout

(source la tribune) 29 octobre - La grève des pilotes d’Air France en septembre a fortement aggravé des résultats qui étaient déjà médiocres à cause de la baisse de la recette unitaire, mais aussi de la moins bonne santé de KLM... Le groupe va devoir adapter ses investissements, accélérer la baisse des coûts et envisager des cessions d'actifs.

Avec un bénéfice d'exploitation de 247 millions d'euros contre 641 millions un an plus tôt, les résultats du troisième trimestre 2014 d'Air France-KLM sont mauvais. Si les 14 jours de grève des pilotes d'Air France en septembre ont impacté les résultats d'exploitation de 330 millions, ils ne doivent pas cacher une situation du groupe peu florissante. En effet, à données comparables avec celles du même trimestre de l'année précédente (c'est-à-dire hors impact de la grève et à taux de change constants), le bénéfice d'exploitation est en baisse de 18 millions d'euros, à 623 millions, pour un chiffre d'affaires stable (+0,2%), à 6,7 milliards d'euros. Un recul inquiétant.

«La grève risque de masquer ce phénomène, il y a une inflexion au deuxième semestre», explique un observateur.

C'est inquiétant notamment en termes de recette unitaire, laquelle baisse de 1,8% (à données comparables) en raison de deux facteurs: une demande «molle», et des surcapacités observées sur l'Asie et à un degré moindre l'Amérique du Nord. Sur l'Asie, c'est le développement des compagnies du Golfe (Emirates, Etihad Airways et Turkish Airlines) qui s'accentue; en Amérique du Nord, la hausse de capacité provient de Lufthansa, British Airways et des compagnies américaines.

KLM a mangé son pain blanc

Dans cet environnement, KLM est plus sensible qu'Air France à ces évolutions. Exemplaire jusqu'ici par sa rentabilité, la performance de la compagnie batave commence à décliner. Certes toujours positif à 265 millions d'euros, le résultat d'exploitation de KLM a chuté de 26% au troisième trimestre, alors que celui d'Air France, sans l'impact de la grève, aurait progressé modestement de quelques dizaines de millions par rapport aux 280 millions enregistrés l'an dernier.

Le budget 2015, qui va être prochainement finalisé, s'annonce d'ores et déjà plus serré que celui prévu en juin dernier. Il devra compter non seulement sur l'impact de la grève, mais aussi sur l'évolution de la recette unitaire - sachant que la baisse du prix du carburant risque, si celle-ci est répercutée sur le prix du billet comme il serait légitime de le faire, de provoquer une baisse de recettes l'an prochain.

Aussi, comme la direction l'a déjà annoncé, les investissements seront adaptés, des cessions d'actifs envisagés, tandis que de grosses mesures de baisses de coûts unitaires sont à prévoir à l'avenir. La valeur des 20 millions d'actions dans Amadeus s'élève par exemple à 500 millions d'euros.

«Nous n'allons pas rattraper 500 millions d'euros [d'impact négatif de la grève sur l'Ebitdar 2014 - excédent brut d'exploitation avant locations opérationnelles, Ndlr] en une année, c'est en jouant sur différents leviers que nous compenserons l'effet de la grève», explique Pierre-François Riolacci, le directeur financier du groupe.

Manque de visibilité

Les mesures à prendre seront d'autant plus lourdes qu'Air France-KLM maintient son objectif de ratio de dette nette ajustée sur Ebditar (...). Or, la dette - en raison de la grève, en partie - n'a que très peu évolué depuis le début de l'année. Elle s'élève à 5,273 milliards d'euros contre 5,348 milliards le 31 décembre 2013.

Pour rappel, le groupe compte ramener sa dette à 4,5 milliards à fin 2015, en décalage d'une année par rapport à l'objectif initial du Plan Transform 2015, lequel s'achève le 31 décembre 2014. Alors que certaines mesures de ce plan entreront en vigueur l'an prochain, le groupe prépare un autre plan pour les années suivantes baptisé Perform 2020. Celui-ci manque de visibilité par rapport à une première ébauche communiquée en septembre en raison, notamment du retrait du projet Transavia Europe.

Difficiles négociations sociales en vue

Les plans de compétitivité seront d'autant plus délicats à négocier que les différentes parties prenantes hollandaises (direction, salariés, État) n'ont pas conscience que KLM a mangé son pain blanc et que, côté français, les personnels d'Air France ont déjà réalisé des efforts importants dans le cadre du plan Transform 2015. S'ajoute à cela, au sein d'Air France, le fort ressentiment du personnel au sol vis-à-vis des pilotes. Les premiers ne veulent pas payer pour la grève des seconds (...).

> Air France-KLM plombé par la grève des pilotes, mais pas seulement...

(source les echos) 29 octobre - Les résultats du troisième trimestre (...) font apparaître l’impact de la grève des pilotes chez Air France, estimé à 416 millions d’euros, mais aussi les effets d’une conjoncture toujours défavorable, qui affecte également KLM. Un mois après la grève des pilotes, la publication des résultats trimestriels laissait augurer du pire pour Air France-KLM. C’est bien le cas. Avec un résultat d’exploitation en baisse de 64 % sur un an, à 247 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en baisse 6,7 %, à 6,7 milliards d’euros, Air France-KLM a livré ses plus mauvais résultats pour un troisième trimestre depuis 2009. Sans les 187 millions retirés de la vente d’actions Amadeus, le groupe aurait même accru ses pertes nettes, qui atteignent déjà 514 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, contre 651 millions sur la même période de 2013, qui s’était soldé par une perte record de 1,5 milliard. La faute à la grève des pilotes d’Air France, dont l’impact est estimé à 416 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et à 330 millions d’euros sur le résultat d’exploitation. Mais pas seulement. Car le groupe a également souffert d’une dégradation de sa recette unitaire, sans rapport avec la grève, qui a pesé sur les comptes d’Air France mais aussi de KLM. Loin de s’améliorer, le contexte économique et concurrentiel s’est en effet encore durci, du fait de l’atonie persistante de l’économie en zone euro et d’une offre de sièges supérieure à la demande sur l’Asie et l’Amérique du Nord, qui tire les tarifs vers le bas.

KLM continue de compenser les pertes d’Air France

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les résultats de KLM. Pour la première fois, le groupe a en effet détaillé les résultats de ses deux principales entités. Si KLM continue de compenser les pertes d’Air France, avec un excédent d’exploitation de 265 millions d’euros, contre 21 millions de pertes pour la compagnie tricolore, son résultat d’exploitation a diminué de près de 100 millions d’euros comparé au troisième trimestre 2013. KLM était même en perte au premier semestre, de l’ordre de 30 millions d’euros. Son chiffre d’affaires est également en baisse, tant au troisième trimestre que sur neuf mois. Une contre-performance qui ne peut s’expliquer par la grève, KLM ayant même plutôt bénéficié du report des clients d’Air France sur ses vols. Selon le directeur financier d’Air France-KLM, Pierre-François Riolacci, les deux compagnies ont pâti de la guerre des prix, qui s’est traduite par une baisse de 2,9 % de la recette unitaire sur neuf mois. Mais si les coûts d’exploitation d’Air France ont continué à baisser, grâce aux mesures du plan Transform, ceux de KLM sont repartis à la hausse. Et ce malgré la baisse du prix du kérosène. Sans l’impact de la grève, Air France aurait, quant à elle, amélioré ses résultats.

Sur le fil du rasoir

Entre une conjoncture médiocre et l’impact de la grève, qui continuera à se faire sentir au quatrième trimestre, Air France-KLM va donc devoir donner un tour de vis supplémentaire. Comment ? « En adaptant les programmes d’investissement, en accélérant la réduction des coûts unitaires et en gérant de façon dynamique son portefeuille d’actifs », indique seulement Pierre-François Riolacci. Air France-KLM pourrait notamment continuer à céder ses parts dans le GDS Amadeus (il y en a encore 500 millions d’euros) (...). Mais des efforts supplémentaires seront aussi demandés aux personnels d’Air France et de KLM dans le cadre du plan Perform 2020. On en saura plus en février lors de la publication des résultats annuels, a précisé Pierre-François Riolacci, en démentant toutefois les informations alarmistes de la presse néerlandaise faisant état de 7.500 suppressions de postes chez KLM. « C’est n’importe quoi, a-t-il affirmé. Il n’y a aucun plan d’urgence en préparation et nous ne sommes pas “techniquement en faillite” comme j’ai pu le lire ». L’objectif à moyen terme reste d’améliorer fortement la rentabilité, en dégageant un excédent brut d’exploitation de 8 % à 10 % par an à l’horizon 2017 et en réduisant de moitié le ratio d’endettement. Cependant, Air France-KLM, qui avait déjà révisé à la baisse son objectif avant la grève, reste cette année encore sur le fil du rasoir, avec un objectif d’Ebitda ramené à environ 1,7 milliard d’euros, une fois déduit l’impact de la grève. Soit près de 150 millions de moins que l’ebitda de l’exercice 2013 (1,85 milliard), qui s’était soldé par un modeste résultat d’exploitation de 130 millions d’euros. Le moindre dérapage supplémentaire pourrait donc le ramener dans le rouge.

Mon commentaire : Que retenir de ces résultats ? Deux choses :

1) L'argent perdu pendant la grève des pilotes à Air France ne sera jamais retrouvé. Comment faire pour ne pas en perdre davantage ? Comment retrouver nos clients, ceux qui ont subi les "galères" de vols annulés et souhaitent désormais éviter ce risque ? De premiers indices, à confirmer, montreraient une remontée des réservations en moyen-courrier. En long-courrier, la situation n'est pas florissante. Difficile de faire la part des choses entre une conjoncture amorphe et un impact négatif de la grève sur l'image d'Air France.

2) La deuxième chose à garder à l'esprit est le contexte économique. La dégradation de la conjoncture, identifiée au début de l'été, ne se dissipe pas. L'équilibre entre un remplissage élevé des avions et un prix de billet attractif reste un exercice contraint par la demande en diminution. C'est pourquoi la recette moyenne par passager est en baisse. Ainsi, paradoxalement les avions peuvent être pleins, mais ne pas rapporter suffisamment par passager pour couvrir l'ensemble de nos couts. La nouveauté pour notre groupe est que la situation économique se dégrade désormais aux Pays-Bas, donc chez KLM, alors que la France et Air France étaient principalement concernées, jusqu'en 2013.

Quelle stratégie ? La réduction des couts unitaires reste l'objectif de Perform 2020. Les programmes d'investissement seront dépendants de nos moyens financiers car l'abaissement de la dette reste un des objectifs à atteindre. Enfin, les "actifs" à gérer de façon dynamique : il vient à l'esprit la possibilité de cession du solde de participation d'Amadeus...

> British Airways-Iberia, des profits insolents face à Air France-KLM et Lufthansa

(source la tribune) 3 novembre - Moins de quatre ans après la fusion de British Airways et d'Iberia, regroupées sous la holding IAG (International Airlines Group), le couple anglo-espagnol survole le ciel européen. Au troisième trimestre de l'exercice 2014, il a affiché des résultats impressionnants, surclassant Air France-KLM et Lufthansa tant en termes de génération de recettes que de baisse de coûts.

Alors que sa taille est inférieure à celle de ses deux rivaux, IAG a dégagé un résultat d'exploitation de 900 millions, largement supérieur à celui de Lufthansa (735 millions) et d'Air France-KLM (623 millions sans l'impact des 14 jours de grève des pilotes d'Air France en septembre, 241 millions en réalité).

Surtout, les profits d'IAG font un bond en avant quand ceux de ses rivaux progressent à peine ou reculent.

En effet, les bénéfices du groupe anglo-espagnol bondissent de 231 millions par rapport à la même période de l'année dernière, quand que ceux d'Air France-KLM baissent de 18 millions (hors impact de la grève) ou progressent modestement dans le cas de Lufthansa. En effet, si les profits opérationnels du groupe allemand augmentent officiellement de 145 millions d'euros, la hausse n'est plus que d'une trentaine de millions en tenant compte des charges de restructuration et de la politique d'amortissement du groupe, comme le fait remarquer Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities.

Sur l'ensemble de l'année, IAG vise un bénéfice d'exploitation compris entre 1,320 et 1,370 milliard, l'équivalent d'une hausse allant de 71 à 78%. Lufthansa a quant à elle maintenu son objectif d'un profit de 1 milliard d'euros et a révisé à la baisse ses prévisions 2015. Le groupe allemand vise néanmoins un bénéfice supérieur à 1 milliard, contre 2 milliards jusqu'ici.

Cette différence de tendance se traduit dans le chiffre d'affaires. Il a augmenté de +8,5% chez IAG, à 5,866 milliards d'euros, alors qu'il progresse timidement chez Air France-KLM (hors impact de la grève) à 7,189 milliards (+0,2% mais -6,7% en réalité) et Lufthansa, à 8,458 milliards (+1,8%).

Les hausses de capacités British Airways-Iberia n'entraînent pas de pertes de recettes unitaires (...). Alors qu'Air France-KLM et Lufthansa ont justifié la baisse de leurs recettes unitaires sur l'Amérique du Nord et l'Asie par l'augmentation des capacités de leur concurrente (Lufthansa tient ce discours mais a pourtant augmenté ses capacités), IAG peut être satisfaite de sa stratégie. Sur l'Atlantique Nord, sa recette unitaire progresse de 1% malgré la hausse de ses capacités de 7% et sur l'Asie, l'offre a augmenté de 11% et la recette n'a que légèrement diminué de 0,5%.

Cette tendance continue au quatrième trimestre. IAG augmente son offre de 9%, quand ses concurrents sont beaucoup plus prudents.

 "Ce maintien des recettes unitaires provient de la « relative » bonne santé des économies britannique et américaine, un axe qui représente l'essentiel de l'activité de British Airways", fait valoir Yan Derocles.

 Mais c'est peut être la performance en matière de coûts qui impressionne le plus dans les résultats d'IAG. "C'est hallucinant", s'exclame Yan Derocles. Les coûts unitaires ont baissé de 4,5% (hors carburant) contre 1,3% pour Air France-KLM qui achève dans deux mois son plan de restructuration Transform 2015.

(...) Cette baisse des coûts provient (...) du résultat des nouvelles conditions de travail imposées d'une main de fer par le directeur général d'IAG, Willie Walsh, aux pilotes d'Iberia et aux hôtesses et stewards de British Airways. "Il n'a rien lâché et aujourd'hui on voit le résultat", explique un observateur.

Iberia a annoncé fin juillet avoir conclu un accord avec les syndicats pour un plan de départs volontaires devant toucher jusqu'à 1.427 personnes chez les pilotes et le personnel au sol. Ce nouveau plan de départ s'est ajouté à la suppression, annoncée en 2013, de 3.100 emplois. Iberia, qui comptait 18.000 employés au 31 décembre 2013, avait accumulé 850 millions d'euros de pertes entre 2008 et 2012 à cause notamment de la hausse des prix des carburants et de la crise économique en Espagne. Au troisième trimestre 2014, son profit opérationnel a plus que doublé. Celui de British Airways a décollé de 27%, bénéficiant notamment de la mise en service d'appareils plus économes, comme le Boeing 787 et l'Airbus A380.

Cerise sur le gâteau, IAG dispose au sein des transporteurs traditionnels de la meilleure riposte aux low-cost, avec sa compagnie à bas coûts Vueling, beaucoup plus puissante que Transavia ou Germanwings (...).

Le groupe anglo-espagnol met donc la pression sur Air France-KLM et Lufthansa au moment où ils s'apprêtent à négocier l'an prochain de nouveaux plans de compétitivité avec leur personnel. Le groupe français n'a pas précisé le montant des économies espérées pour son plan Perform 2020 (...). Le plan Transform 2015, qui s'achève fin décembre, n'a pas été suffisant pour remettre Air France-KLM au niveau de ses pairs.

Lufthansa va achever son plan de restructuration Score l'an prochain, lequel lui permettra de réduire ses coûts annuels de 1,5 milliard d'euros de manière pérenne. Au-delà, le groupe vise des 700 millions d'économies par an au cours des prochaines années

Mon commentaire : Le réseau d'IAG s'étend moins vers les destinations asiatiques que ceux de Lufthansa et Air France-KLM, ce qui limite l'impact de la concurrence des hubs des compagnies du Golfe sur le groupe anglo-espagnol.

D'autre part, British Airways est très présent sur l'Atlantique nord, qui bénéficie de la croissance US, proche de 2,5%, alors que la zone euro stagne.

Par ailleurs, IAG dispose de sa low cost multi-bases Vueling, ce qui lui permet de contrebalancer la puissance d'easyJet et Ryanair, alors que Lufthansa et Air France-KLM ne disposent toujours pas de cette possibilité sur l'ensemble des pays d'Europe.

IAG est le "groupe qui monte", parmi les "trois gros d'Europe". Lufthansa s'essouffle, mais conserve une situation bien plus enviable que celle d'Air France-KLM.

> Lufthansa réduit son objectif de bénéfice de 2015

(source reuters) 30 octobre - Lufthansa a révisé en baisse son objectif de bénéfice de 2015 pour la deuxième fois cette année en raison d'une conjoncture économique mondiale incertaine et de la baisse des prix des billets, et a prévenu que de nouvelles grèves pourraient aussi peser sur son objectif pour cette année (...).

"La pression sur les yields (rendements, NDLR), ne se relâche pas", a déclaré la directrice financière (...), précisant qu'ils seraient stables plutôt qu'en augmentation en 2015. "Nous avons toujours une pression sur les rendements, pas en Europe, mais dans d'autres régions, en particulier en Amérique du Nord. Nous allons y réagir par des mesures sur les capacités", a-t-elle ajouté.

Les rendements ajustés des taux de change ont baissé de 3,9% au troisième trimestre, après une baisse de 2,6% au trimestre précédent.

La compagnie est également affectée par les fluctuations des changes et des cours du pétrole (...). Les compagnies européennes profitent moins de la baisse des cours du pétrole que leurs concurrentes américaines en raison de l'affaiblissement des devises européennes contre le dollar. (...).

La compagnie a maintenu sa prévision d'un bénéfice opérationnel d'un milliard d'euros cette année en dépit de plusieurs grèves qui lui ont coûté environ 170 millions d'euros jusqu'à présent.

Ci-dessous, un lien vers un article de Libération sur la grève des pilotes, vue de Transavia. Il est trop long pour figurer intégralement dans ma revue de presse

http://www.liberation.fr/economie/2014/10/31/air-france-transavia-le-fond-de-l-air-est-frais_1133557

La presse boursière

> Air France-KLM : Crédit Suisse abaisse son objectif de cours

(source Tradingsat.com) 30 octobre - Credit Suisse a abaissé jeudi son objectif de cours sur Air France - KLM à 7 euros, contre 8,80 euros précédemment, laissant son opinion "Neutre" inchangée. A la suite des résultats du troisième trimestre 2014 de la compagnie aérienne, le broker a réduit sa prévision de résultat opérationnel de 620 millions d'euros à 33 millions d'euros pour tenir compte de l'impact de la grève sur les comptes, évalué à 500 millions d'euros, ainsi que de la faiblesse de l'activité.

> Air France-KLM : Oddo ajuste sa cible, reste à 'achat'

(source CercleFinance.com) 31 octobre - Tout en ajustant son objectif de cours de 11 à 8,5 euros, Oddo réitère sa recommandation 'achat' sur Air France-KLM, estimant que 'le référendum des pilotes débloquera le développement de Transavia et facilitera les négociations sur Perform'.

L'analyste met aussi en avant un rebond d'au moins 40% de l'EBITDA attendu en 2015 à 2.386 millions d'euros. 'Une vision plus optimiste pourrait inclure une baisse des coûts unitaires atteignant 1% (+200 millions) et une normalisation de l'effet de change', ajoute-t-il.

Outre des négociations cruciales pour ré-accélérer le recul des coûts unitaires et une discipline marquée en termes d'offre, Oddo pointe un ratio VE/EBITDAR 2015 de 3,7 fois pour la compagnie franco-néerlandaise, contre 4,2 fois pour Lufthansa et 4,3 fois pour IAG.

Fin de la Revue de Presse

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> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 6,968 € en clôture lundi 3 novembre.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes descend à 8,13 €.

Des incertitudes géopolitiques demeurent, dont la situation en Ukraine et en Irak. La situation liée au risque Ebola est aussi préoccupante. Enfin, les résultats trimestriels mitigés des entreprises et une économie mondiale atone font redouter à quelques observateurs une fin d'année difficile pour les marchés actions.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) descend à 86 $, un niveau sensiblement plus bas que les prévisions d'AF-KLM pour 2014. Cette baisse devrait soulager les comptes d'Air France-KLM, si des effets de change sur les monnaies ou les particularités de contrats de couverture n'en réduisent pas les pleins effets.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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