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| Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

| Christian Magne

Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

navigaction.com

N°486, lundi 16 mars 2015

La Revue de Presse du lundi...

> Accords d'entreprise : les syndicats d'Air France boycottent la direction

(source quotidien du tourisme) 16 mars - Les syndicats représentatifs d'Air France, fraichement élus - CFE-CGC, UNAC-CGC, FO, SNPNC FO, CFDT, UNSA Aérien, UNSA PNC, CGT, SNPL et SPAF - boycottent la réunion "stratégique et sociale" convoquée ce lundi matin par la direction pour lancer la renégociation des accords d'entreprise.

Les organisations représentatives, issues des élections professionnelles de la semaine dernière considèrent que "les multiples déclarations médiatiques d'Alexandre de Juniac, président de la Holding Air France / KLM, compromettent le dialogue social au sein de la compagnie Air France".

La "méthode du président Alexandre de Juniac, qui annonce, à la place du président d'Air France, par voie de presse et pendant le scrutin des élections professionnelles de la compagnie Air France, une réunion devant se tenir fortuitement quelques heures avant le comité de nomination qui examinera son renouvèlement à la tête de la holding, répond à des enjeux qui ne sont pas ceux de la compagnie Air France et de ses salariés. Ce procédé est de nature à desservir les intérêts de notre compagnie". La direction veut remettre à plat les accords d'entreprise, catégorie de personnels par catégorie, en vue d'appliquer le plan Perform 2020, qui prend le relais du plan de restructuration Transform 2015 et qui prévoit de nouveaux efforts en matière de productivité.

Mon commentaire : Les élections professionnelles ont renforcé les syndicats "qui discutent et négocient", plutôt que ceux qui "protestent et rejettent". Il n'est donc pas certain que ce mouvement d'humeur dure bien longtemps. En revanche, je fais le pronostic qu'aucun syndicat n'avancera vers les réformes devenues nécessaires si l'un ou plusieurs métiers veulent se décharger de leur part d'effort sur tous les autres salariés d'AF. Du côté de KLM, les syndicats se sont ouverts à l'idée de prolonger leurs efforts dans le cadre de Transform, mais nul doute qu'ils observent ce qui se passe du côté d'Air France avant de confirmer leurs intentions.

> Juniac reconduit PDG d’Air France-KLM avec une emprise renforcée sur Air France ?

(source la tribune) 16 mars - Le comité de nomination du conseil d'administration d'Air France-KLM proposera ce mardi la reconduction à la tête du groupe du PDG actuel, Alexandre de Juniac, dont le mandat arrive à échéance. Le comité devrait évoquer sa volonté qu'il "s'implique" davantage dans la gestion d'Air France, la plus grosse filiale d'Air France-KLM.

Sauf coup de théâtre, Alexandre de Juniac, sera reconduit à la tête d'Air France-KLM le 21 mai prochain lors de l'assemblée générale des actionnaires. Son renouvèlement a tardé à se confirmer. Mais après un long débat au plus niveau de l'État, le PDG du groupe aérien, dont le mandat arrive à échéance, sera reconduit.

Mardi 17 mars, le comité de nomination du conseil d'administration d'Air France-KLM se réunira pour entériner la proposition qu'il fera au conseil. Ce dernier se réunira le 20 mars pour préparer les projets de résolutions qui seront soumis au vote à l'AG. Parmi eux figure le renouvèlement du mandat de deux administrateurs, dont celui d'Alexandre de Juniac.

Le comité de nomination soutient Alexandre de Juniac depuis longtemps

Pas de mystère, le comité va, selon nos informations, proposer sa reconduction. Depuis longtemps, les trois membres qui le composent, l'ancien président de Sanofi, Jean-François Dehecq, l'un des trois représentants de l'Etat au conseil, Jean-Dominique Comolli -ancien directeur de l'agence des participations de l'Etat (APE)-, et le Hollandais Cornelis Van Lede, qui assure officieusement la liaison entre le groupe et les intérêts hollandais, sont tous favorables à la reconduction d'Alexandre de Juniac à la tête d'Air France-KLM.

Soutien du gouvernement

Après avoir longtemps hésité, l'État a quant à lui donné son accord la semaine dernière. Si Alexandre de Juniac avait le soutien du Premier ministre, Manuel Valls, et surtout du ministre de l'économie, Emmanuel Macron, certains membres du gouvernement coinçaient à l'idée de reconduire l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy durant la présidence de Nicolas Sarkozy. Sa gestion du conflit des pilotes en septembre dernier et les tensions actuelles avec ces derniers ont été abordées. Mais le remplacer aurait pu donner le sentiment de soutenir les pilotes, ce que ne voulait en aucun cas le Premier ministre, qui nourrit un fort ressentiment à leur égard depuis la grève.

Solution interne privilégiée

Le gouvernement a certes étudié quelques noms en externe, comme Martin Vial, ancien directeur général de la Poste de 1997 à 2002 (puis d'Europ Assistance), le président de la SNCF, Guillaume Pepy, en pleine réforme ferroviaire, ou Jean-Marc Janaillac, PDG de Transdev, mais il a vite conclu qu'une solution interne était la meilleure façon ne pas ralentir le processus de restructuration d'Air France-KLM, d'Air France en particulier.

«Choisir quelqu'un de l'extérieur revenait à retarder de six mois les décision à prendre, or, il y a urgence», explique un connaisseur du dossier.

Or dans six mois, Alexandre de Juniac a l'intention d'avoir achevé les négociations avec le personnel d'Air France sur les mesures à prendre dans le Plan Perform 2020.

Le gouvernement a également regardé s'il y avait d'autres solutions internes. Notamment Frédéric Gagey, le PDG d'Air France. Mais il n'en a pas trouvées. Contrairement à l'avis de nombreux observateurs, le fait que Frédéric Gagey soit bien perçu par les Hollandais de KLM, où il y a passé de nombreuses années en tant que directeur financier, est considéré comme un inconvénient à l'heure où le gouvernement français se méfie de son homologue hollandais. Dans la même veine le fait qu'il soit plus apprécié des pilotes qu'Alexandre de Juniac le dessert plus qu'il l'avantage.

«Certains craignaient qu'il fasse trop de concessions aux Hollandais et aux pilotes », explique un connaisseur du dossier.

Comment sera formulée cette "implication" dans Air France

Le gouvernement souhaite qu'Alexandre de Juniac réussisse la réforme du groupe, qu'il améliore le dialogue social et qu'il s'attache aux bonnes relations avec les Hollandais.

Par ailleurs, les fonctions d'Alexandre de Juniac pourraient même être élargies (...). 

« Il devrait être demandé à Alexandre de Juniac de s'impliquer davantage dans la gestion d'Air France », expliquent des sources concordantes.

Ce point aurait d'ailleurs été abordé la semaine dernière lors d'une réunion entre Manuel Macron, Alexandre de Juniac et Regis Turrini, le directeur de l'APE (NDLR : Agence des Participations de l'Etat).

"Ils veulent donner plus de pouvoir à Alexandre de Juniac pour que les mesures de redressement aillent vite, qu'il y ait une plus grande cohésion dans le groupe", explique une source. Mais il n'est pas exclu que cela ne soit pas pour lui faire porter le chapeau si cela passe mal ».

Ce schéma serait apparu à l'automne dernier.

"A ce moment là, le comité de nomination a accepté l'idée qu'Alexandre de Juniac cumule les fonctions de PDG d'Air France-KLM et d'Air France, pour [laisser] Frédéric Gagey (...) simplement directeur général".

Reste à savoir comment cette «implication» dans Air France sera aujourd'hui formulée dans la lettre de mission qui sera remise à Alexandre de Juniac, peut être ce mardi.

Selon certaines sources les relations entre Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey se sont dégradées ces derniers temps.

Il y a deux ans, en 2013, quand Alexandre de Juniac, alors PDG d'Air France, avait été nommé PDG d'Air France-KLM pour succéder à Jean-Cyril Spinetta, il avait cherché à conserver sa fonction de PDG d'Air France. Cela lui avait été refusé au nom de la volonté de renforcer la puissance de la holding. Aujourd'hui, une emprise renforcée d'Alexandre de Juniac sur Air France est perçue comme un moyen d'améliorer la cohésion du groupe.

Mon commentaire : Il ne s'agit, à ce stade, que de spéculations journalistiques, mais je suis témoin que cela "s'agite dans les hautes sphères" ! Je participerai prochainement à un conseil d'administration qui statuera sur ces questions. Je pense que la gouvernance d'un groupe "dual" est complexe (Le groupe Air France et le groupe KLM n'ont "pas le droit" de fusionner). Trois "conseils" chapeautent l'ensemble : celui du groupe AF, celui de KLM et celui de la holding, au-dessus des deux autres. Il semble impossible de simplifier cette structure (pour la préservation des droits de trafic) mais elle serait peut-être moins délicate à faire fonctionner si ces diverses entités disposaient de membres communs (dirigeants ? administrateurs ?).

> Air France KLM : l'offre en croissance de 1,7% cet été

(source Boursier.com) 10 mars - (...) L'offre globale du groupe est en croissance de 1,7% par rapport à la saison été 2014 grâce à une progression de 1,8% de l'offre long-courrier. Air France-KLM se renforce notamment au Canada grâce à deux ouvertures de lignes : Vancouver opéré par Air France dès le 25 mars 2015 et Edmonton desservi par KLM dès le 5 mai 2015. Le Groupe renforce également sa position en Amérique du Sud grâce à l'inauguration par KLM d'une nouvelle liaison vers Bogota et Cali (Colombie) à compter du 31 mars 2015.

A l'inverse, l'activité moyen-courrier poursuit sa restructuration et est en baisse de -1,9%. L'entreprise développe toutefois son réseau européen au départ du hub d'Amsterdam-Schiphol grâce à trois nouvelles destinations exploitées par KLM Cityhopper dès le 18 mai 2015 : Belfast (Irlande du Nord), Cracovie (Pologne) et Montpellier. A Paris-Charles de Gaulle, Air France augmente son offre vers Bordeaux, Naples (Italie), Billund (Danemark), Bucarest (Roumanie) et Budapest (Hongrie).

Enfin, l'activité low cost de Transavia (+7,8%) se développe fortement en France (+30%) et se consolide aux Pays-Bas. La compagnie ouvre 14 nouvelles liaisons, tout en renforçant son offre de vols vers les destinations estivales les plus populaires (...).

Outre le renforcement de ses joint-ventures (Delta, Alitalia, China Southern, China Eastern, Kenya Airways, Air Mauritius) ainsi que ses accords stratégiques (GOL), Air France-KLM poursuit le développement de ses partenariats à travers le monde. Afin de proposer toujours plus de fréquences de vols et de destinations, le Groupe étend sa coopération avec la compagnie canadienne WestJet. Air France-KLM mise également sur l'Asie, comme en témoignent la signature d'un protocole de coopération entre KLM et Xiamen Airlines et l'accord de partage de codes avec Garuda sur les vols entre Amsterdam et Jakarta.

> Du dumping social pour les compagnies aériennes européennes

(source le figaro) 13 mars - Les compagnies aériennes américaines ne sont pas les seules à sortir leurs griffes face à leurs concurrentes du Golfe, accusées de bénéficier de subventions de la part des États dont elles sont la propriété.

Vendredi, lors d'un Conseil des ministres européens des Transports, les oreilles des dirigeants d'Etihad, d'Emirates et de Qatar Airways devraient siffler. Les ministres français, allemand et néerlandais des Transports devraient une nouvelle fois aborder la question de la concurrence de ces trois nouvelles puissances dans l'espace aérien.

Le rapport réalisé pour le compte de Delta Airlines, United et American Airlines sera mentionné. Mais surtout, de nouvelles pistes permettant à Air France-KLM, Lufthansa et d'autres de rester compétitives seront évoquées. Les compagnies européennes ne pourraient elles pas bénéficier de coup de pouce financier sans pour autant être condamnées pour avoir bénéficié d'aides d'État ?

Coup de pouce de la Commission

Selon un bon connaisseur du dossier, les ministres devraient mettre en avant la création d'un régime dérogatoire au droit commun pour soutenir les compagnies aériennes européennes. Des mesures d'abattement de charges patronales pourraient par exemple être appliquées pour donner une bouffée d'oxygène aux compagnies dont les coûts sociaux sont beaucoup plus élevés que dans le Golfe où les charges sociales n'existent pas et sont remplacées par des contrats privés de retraite et de santé.

D'après un spécialiste, le seul abattement de 20 % des charges patronales sur les salaires des personnels navigants commerciaux d'Air France-KLM équivaudrait à une économie de 300 millions d'euros par an. Des mesures de protections des grandes entreprises maritimes avaient ainsi été prises à la fin des années 1990 pour soutenir les grands armateurs européens. Si de telles mesures étaient prises, il faudrait des mois pour les mettre en œuvre. D'ici à la fin de l'année, la Commission doit se pencher sur le transport aérien avec la mise en place d'un «paquet» concernant ce secteur en perte de compétitivité face aux compagnies low-costs et à celles du Golfe.

Mon commentaire : Il y a quelques années, les démarches entreprises par Air France auprès des instances européennes n'avaient pas apporté de grands progrès quant au problème que posent les compagnies du golfe. Seule, la France avait limité l'attribution de droits de trafic à ces compagnies, alors que la plupart des pays d'Europe, jouant "perso" avaient accordé "l'opensky" au Golfe. Depuis, Lufthansa a beaucoup souffert de même que British Airways. Les consciences s'éveillent. L'impulsion donnée par les compagnies américaines renforce les chances de convaincre les décideurs de "faire quelque chose".

L'instauration d'un régime spécifique de charges sociales, pour les navigants, est une piste qu'il faut creuser. Ce principe existe dans le maritime. Il a hélas été instauré trop tard dans ce secteur pour contenir la perte des emplois européens. Fort de ce constat, il ne faudrait pas attendre une trop grande dégradation dans l'aérien avant d'agir. Les navigants, maritimes ou aériens, parcourent la planète et l'instauration d'un régime "commun" aurait du sens.

Il ne s'agit évidemment pas d'amoindrir des droits actuels des navigants, mais de permettre qu'ils perdurent grâce à un soutien européen.

> Les aéroports de province attaquent les propos d'Alexandre de Juniac

(source deplacements pros) 11 mars - Lors de son entretien avec Les Echos, Interrogé sur les lignes intercontinentales au départ des pistes de province, Alexandre de Juniac a indiqué : «vouloir ouvrir quelques vols directs au détriment du hub de Roissy est un raisonnement qui pénalise, in fine, les territoires». Mais les aéroports régionaux réunis à l'UAF ne partagent pas son avis. Ils soulignent dans un communiqué «les conséquences dramatiques pour nos territoires d’une stratégie qui vise in fine à concentrer tous les vols intercontinentaux sur le hub d’Air France à Roissy» . Ils ajoutent «Les aéroports régionaux doivent pouvoir répondre à la forte demande de leurs clients pour l’ouverture de lignes directes en long courrier. Les Régions ont besoin de ces lignes directes pour accompagner leur développement économique, le rôle des aéroports régionaux étant d’accompagner ce développement en particulier à l’international».

Ils estiment ainsi que la stratégie d’Air France revient à «anéantir toute initiative des aéroports régionaux pour ouvrir des liaisons aériennes long-courriers à destination des pays avec lesquels les entreprises ont besoin de liaisons rapides et directes». L'association rappelle entre autres que l’ensemble des acteurs économiques et du tourisme des Régions Rhône Alpes et PACA ont lancé une pétition pour le déblocage des droits de trafic à Lyon et Nice. «Les chefs d’entreprise ont clamé ne pas vouloir être pris en otage par une compagnie, quelle qu’elle soit, qui voudrait leur imposer des contraintes inutiles dans leurs déplacements. Ces régions, comme les autres régions françaises, ont besoin d’un aéroport à leur dimension pour accompagner leur développement économique et assurer leur rayonnement international tant à l’import qu’à l’export», commente l'UAF.

L'organisation ajoute «la politique d’Air France est d’ignorer la richesse des régions en ne répondant pas, comme n’importe quelle entreprise en compétition, aux besoins de ses clients mais en concevant une stratégie s’appuyant uniquement sur des actions de protectionnisme pour laisser survivre un modèle économique manifestement encore déficitaire».

L'association reconnaît que la place de Paris dans le ciel français s'impose d'elle-même et est naturellement promise à se développer. Elle assure que «Ce ne sont pas des vols directs en nombre limité depuis les aéroports régionaux qui peuvent être une menace». Elle ajoute qu'une pratique protectionniste freinerait la recherche de productivité et le développement d'opportunités de correspondances sur les plates-formes parisiennes.

Elle conclut «Laissons le choix aux entreprises régionales de partir de chez elles - elles le demandent. Donnons envie aux populations du monde de découvrir nos régions françaises sans leur imposer un passage par Paris. Ne cherchons pas à brider le développement de territoires puissants et dynamiques qui contribuent au développement de la France et à son attractivité, en réduisant les aéroports régionaux à un simple rôle d’alimentation du Hub d’Air France».

Mon commentaire : Des aéroports de province voudraient bénéficier de l'apport de lignes de compagnies du Golfe qui leur ouvriraient un accès aux dessertes asiatiques, voire africaines. Mais soyons clair : le passager provincial devra toujours faire une étape intermédiaire, qu'elle soit par Paris, Dubaï, Abu Dhabi ou Doha ! Il en est de même pour les passagers étrangers qui voudront se rendre en province française ! Mais peut-être ces dernières voudraient accorder des droits de 6ème liberté aux compagnies du golfe ? Pour qu'Emirates puisse assurer un Lyon-New-York ou un Nice-New-York, par exemple ? Il y a là un enjeu majeur pour notre pays : va t-il s'ouvrir à des compagnies massivement subventionnées et aidées, ce qui entrainera la mort d'un secteur aérien français qui fait vivre des centaines de milliers de nos concitoyens ?

> Les compagnies aériennes européennes devront se restructurer

(source reuters) 9 mars - Les compagnies aériennes européennes devront encore subir des restructurations et une consolidation du secteur pour combler un écart de rentabilité avec leurs grandes homologues nord-américaines, ont estimé lundi des experts de l'aviation.

Le transport aérien réaliserait un bénéfice de 86 milliards de dollars sur la période 2010-2015, dont 10 milliards pour les compagnies européennes et 40 milliards pour leurs homologues nord-américaines, lesquelles sont passées par l'étape des restructurations lourdes.

Cela peut s'expliquer notamment parce que les transporteurs européens n'ont pas su, comme leurs concurrents américains, maîtriser les capacités, ce qui les rend vulnérables à tout retournement de la demande, explique John Luth, directeur général du cabinet conseil Seabury Group.

Prié de dire si les compagnies européennes devraient se consolider pour assurer leur croissance, il a répondu que cela était inévitable mais il a ajouté qu'elles devaient d'abord assainir leur situation financière.

"Les compagnies qui ont consolidé aux USA ont d'abord purgé; elles n'ont pas utilisé la consolidation pour se remettre en ordre", a-t-il dit.

Les quatre premières compagnies européennes contrôlaient 47% des capacités européennes en 2014, soit une hausse de deux points en 10 ans, selon les données de Seabury présentées lors de la conférence Istat à Phoenix. Aux États-Unis, les quatre "majors" contrôlaient 79% de leur marché, soit une hausse de 22 points sur la même période.

Un responsable de la Lufthansa, la première compagnie allemande qui a avalé plusieurs petits transporteurs avec le temps, a dit que le nombre de compagnies aériennes diminuerait dans les années à venir.

"Il y a encore beaucoup de compagnies aériennes nationales en Europe mais ils sont de plus en plus nombreux ceux qui conviennent que ce n'est plus possible", a dit Nico Buchholz, l'un des responsables de la gestion de la flotte de Lufthansa.

Lufthansa et IAG survivront, a-t-il ajouté, sans mentionner Air France-KLM, qui a émis une série de "profit warnings" dans l'année écoulée.

British Airways, propriétaire d'IAG avec Iberia, a fait une offre de 1,36 milliard d'euros sur l'irlandais Aer Lingus en janvier. Le conseil d'administration de ce dernier a recommandé l'offre mais les choses en restent là pour l'instant en raison d'obstacles politiques.

Mon commentaire : Il est douloureux d'entendre que les restructurations sont loin d'être terminées en Europe, mais c'est un constat objectif. Y a t-il un autre secteur d'activité comptant autant d'entreprises en concurrence ? Non. Ainsi, les fusions/acquisitions et restructurations de compagnies continueront en Europe.

Mais Air France-KLM sera-t-elle du côté de celles qui "donneront le mouvement" ou du côté de celles qui le subiront ?

Il reste beaucoup de salariés (voire de syndicats) qui doutent de la réalité des difficultés que rencontre Air France-KLM. Certains croient que nos dirigeants exagèrent nos problèmes ou mentent effrontément. A ceux-là, nous ferons remarquer qu'un responsable de Lufthansa n'évoque pas Air France-KLM parmi les groupes qui "survivront" en Europe...

> Ryanair : sept nouveautés à Cologne

(source air journal) 11 mars - (...) Ryanair poursuit son développement en Allemagne, avec l’annonce de sept nouvelles liaisons à Cologne l’hiver prochain – dont une vers sa future base de Berlin.

(...) elle proposera pour la prochaine saison hivernale sept nouveautés à l’aéroport de Cologne-Bonn, y portant le total de ses routes à 17 et y basant deux Boeing 737-800 supplémentaires (3 au total). De quoi transporter 2 millions de passagers par an, affirme Ryanair, et soutenir 2000 emplois sur place avec un investissement de 300 millions de dollars. Les nouvelles liaisons concernent Berlin-Schönefeld (4 vols quotidiens face à Germanwings et Air Berlin à Tegel), Copenhague (1 quotidien sans concurrence), Gran Canaria (1 par semaine face à Germanwings, Air Berlin et Norwegian), Milan-Bergame (2 quotidiens face à Germanwings à Malpensa), Porto (4 par semaine sans concurrence), Valence (3 par semaine sans concurrence) et Varsovie-Modlin (1 quotidien sans concurrence).

Ryanair va en outre renforcer des routes existantes à Cologne : elle passera de 14 à 17 rotations hebdomadaires vers et depuis Londres-Stansted, de 3 à 4 vers et depuis Palma de Majorque, de 2 à 3 vers Ténériffe, et de un à deux vols quotidiens vers Rome-Ciampino. Au total, elle opèrera donc l’hiver prochain 129 vols par semaine dans l’aéroport allemand.

Soulignant combien l’Allemagne est « un marché de croissance significatif » pour Ryanair, qui « continuera à relier les principales villes allemandes aux centres d’affaires majeurs tels que Milan, Copenhague ou Varsovie », Robin Kiely a déclaré : « les clients allemands choisissent déjà Ryanair pour ses tarifs bas, son service client leader de l’industrie et son grand nombre de choix de lignes. Ils peuvent maintenant réserver 22 routes à Berlin sur notre site Web amélioré et notre nouvelle application mobile, emporter un second bagage à main en cabine gratuitement, profiter de l’attribution de sièges, de nos nouveaux services Family Extra et Business Plus, et utiliser leur appareils personnels électroniques à tous les stades du vol, étant donné que Ryanair continue d’offrir bien plus que les tarifs les plus bas. »

Mon commentaire : Ryanair poursuit son expansion en se rapprochant des aéroports principaux, dont Cologne, future base des vols low cost long-courrier de Lufthansa.

La compagnie irlandaise s'installe aussi à Munich, là où Air France-KLM souhaitait disposer une des bases de Transavia Europe. Tout ce que nous ne ferons pas nous-mêmes sera fait par d'autres et nous n'avons rien gagné au retrait du projet Transavia Europe.

La presse boursière

> CM-CIC : AF-KLM Réduction des coûts : nouveau chantier social à venir

(source CM-CIC) 10 mars - Faits : Une interview du PDG annonce qu’à partir du lundi 16 mars, un chantier de renégociation des conventions collectives de tous les salariés sera lancé. Le point clé nous semble être que tous les statuts salariés seront renégociés en fonction de leur secteur ou de leur métier, et non plus de façon homogène sous bannière AFKLM.

Analyse : Effectivement AFKLM doit réduire ses coûts. L’écart constaté avec la concurrence serait compris entre 20 et 40% (...). Dans un contexte de difficultés commerciales face aux low cost d’une part et aux compagnies du golfe d’autre part, AFKLM doit réduire ses coûts, sinon elle ne sera plus en mesure de faire des investissements nécessaires à sa survie (...). Compte tenu de la structure des coûts, composés d’une part du carburant, d’autre part des coûts salariaux (29.4% du CA conso en 2014, prévu dans nos prévisions à 29% et 28.6% en 2016), il est donc naturel de vouloir compresser ce coût. Le PDG dit avoir pour objectif un résultat net positif en 2015, nous anticipons l’équilibre, mais compte tenu de la volatilité des résultats, rien n’est sûr. Si une des catégories de salariés engageait une nouvelle grève, comme ce fut souvent le cas, bien sûr qu’il faudrait imaginer la fin de la compagnie.

Conclusion : Les annonces sociales sont toujours à haut risque. Les négociations avec les syndicats vont démarrer lundi prochain. Il reste aussi la question des tarifs d’ADP sur lesquels AFKLM est virulent tant la situation est tendue, et qui privilégie les compagnies à rotation rapide et à fort taux d’emport. Peu de chance de voir un net rebond du titre sur ces nouvelles.

> Air France : Oddo confirme son conseil à Neutre

(source CercleFinance.com) 16 mars - Oddo confirme son conseil à Neutre sur le titre Air France-KLM et fixe l’objectif de cours à 8,6 euros.

Oddo estime que la montée en puissance des syndicats réformistes n’écarte pas le risque social. ‘ Les syndicats dits réformistes gagnent du terrain lors des élections professionnelles (...) à l’image de la CFE-CGC/UNAC (premier syndicat au niveau de l’entreprise) ou de la CFDT (premier syndicat du sol) ‘ indique Oddo. ‘

A l’exception des PNC, il nous semble aisé de réunir les 30% nécessaires à la signature d’un accord collectif ‘.

Ce vote globalement favorable à une négociation plus poussée ne doit toutefois pas totalement écarter la probabilité de perturbations sociales sur les prochaines semaines ‘ déclarent les analystes d’Oddo.

‘ L’ensemble des syndicats [a] d’ailleurs d’annoncé leur intention de boycotter la première réunion ‘.

Fin de la Revue de Presse

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> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM descend à 7,214 € en clôture lundi 16 mars.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes reste à 7,56 €.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) redescend à 53 $. Ce prix qui reste assez bas soulage les comptes d'Air France-KLM, mais des effets de change sur les monnaies, les baisses de tarifs attendues par les passagers, ou les particularités de contrats de couverture en réduisent les pleins effets.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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| Christian Magne

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