N°502, 6 juillet 2015   Si vous ne voyez pas correctement cette page, cliquez ici

La Revue de Presse du lundi...

> Air France veut renégocier les billets à prix réduits de ses salariés

(source AFP) 3 juillet - La direction d'Air France a annoncé jeudi aux syndicats son intention de réduire les "facilités de transport" offertes à ses employés, avec pour objectif un gain de 15 à 20 millions d'euros par an, a appris l'AFP de sources syndicales.

Jeudi, les représentants syndicaux et la direction étaient réunis pour un point sur les "mesures d'économie complémentaires" à celles contenues dans le plan "Perform 2020", actuellement en discussion.

La question des billets à prix réduits a été abordée à cette occasion, une piste choisie par Air France pour répondre à l'urgence économique. Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines du groupe Air France, a annoncé "une augmentation du prix des billets" pour les employés qui, jusqu'à présent, bénéficient de remises conséquentes. "Ils ne sont pas rentrés dans le détail, on n'arrive pas à voir le prix par billet" qui résulterait d'une telle réforme, car il y a une grande "diversité" de calcul selon les situations personnelles. Faisant valoir "une situation financière difficile", Air France a indiqué vouloir parvenir à une économie comprise entre "15 et 20 millions d'euros par an", a précisé le syndicaliste. La direction n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet, qualifié de "très sensible" par les syndicats de navigant.

Mon commentaire : Les facilités de transport du personnel du groupe sont un sujet sensible et mobilisateur. Si les recettes couvraient les dépenses, l'entreprise n'aurait pas le projet de réduire ces avantages en nature. La Direction doit faire preuve de discernement et d'équité dans ce dossier, car tous les salariés du groupe AF n'ont pas les mêmes faveurs, en termes de droit, de cout ou d'utilisation.

> Air France : la bataille judiciaire contre les pilotes continue

(source la tribune) 3 juillet - Le juge des référés s’est déclaré incompétent sur la plainte de la direction mi-juin contre le SNPL afin de le pousser les pilotes à mettre en place les dernières mesures du plan d’économies Transform 2015. La direction a immédiatement porté l'affaire au fond. Le conseil du SNPL Air France se réunira jeudi sur la reprise ou pas des négociations.

La justice n'a pas levé le point de blocage entre la direction d'Air France et ses pilotes. Le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny s'est en effet déclaré incompétent sur la plainte de la direction de la compagnie mi-juin contre le syndicat de pilotes SNPL afin de les pousser à mettre en place les dernières mesures du plan d'économies Transform 2015 signé par le syndicat en 2012. "En saisissant la justice, nous avons voulu purger un point de blocage. Mon souhait le plus cher est qu'on finalise Transform 2015 vite et que les négociations sur le plan Perform 2020 commencent", déclarait le 16 juin aux Echos Frédéric Gagey, le PDG d'Air France pour justifier cette action en justice. Selon Air France, les pilotes ont réalisé 13% de gains de productivité depuis la signature de l"accord, alors que l'objectif fixé était de 20% à fin décembre 2015. L'actuel blocage porte sur l'évolution des règles de rémunération et la baisse de la majoration des heures de nuit.

La direction continue son combat judiciaire

La direction a indiqué qu'elle « poursuivra la procédure auprès du Tribunal de Grande Instance de Bobigny statuant au fond, avec pour objectif de voir la question tranchée avant la fin de l'été ».

La compagnie demande au juge d'ordonner l'arbitrage du président d'Air France pour mettre fin à une situation de blocage au sein du comité de suivi de Transform. Six membres composent cette commission paritaire, chargée de la bonne application du plan et appelée "observatoire de la transformation" : trois représentants des pilotes, trois côté direction d'Air France.

En cas de désaccord, une partie peut demander le recours à "l'arbitrage du président d'Air France". L'entreprise estime que le SNPL "conteste cette clause". Un point contesté par le syndicat, lequel affirme qu'aucune demande formelle n'a été faite jusqu'à présent pour faire jouer cette clause.

Conseil du SNPL Air France jeudi

Le SNPL Air France, qui avait suspendu toute négociation le temps de la procédure, regrette l'attitude de la direction de porter immédiatement l'affaire au fond « avant même de nous rencontrer », explique à La Tribune son porte-parole Emmanuel Mistralli.

«Toute la communication de la direction pour expliquer que ce référé n'était pas une attaque contre les pilotes mais une procédure pour lever rapidement un point de blocage a été balayée par cette décision», fait-il valoir. La reprise ou pas des négociations sera discutée jeudi prochain lors du conseil du SNPL. Nul doute qu'il sera très animé.

Calendrier serré

Le calendrier est serré. La direction veut annoncer à la rentrée des nouvelles mesures d'économies avec chaque catégorie de personnel. Sans négociations avec les pilotes non seulement sur l'achèvement du plan Transform mais aussi sur le nouveau plan Perfom 2020, les personnels de cabine et les personnels au sol ne s'engageront pas sur de nouveaux efforts. La direction se prépare à cette éventualité et a fait valider par le conseil d'administration un plan B qui permettrait d'atteindre, par d'autres moyens, l'objectif fixé de baisse des coûts.

De leur côté, certains syndicats, comme la CFE-CGC cherchent à contourner le SNPL en demandant des négociations centralisées et non par catégorie de personnels. Ce faisant le poids du SNPL serait dilué.

Si jamais le conseil du SNPL décidait la reprise des négociations, elles devraient être menées tambour battant cet été. Pas gagné.

Mon commentaire : Efforts partagés ou fermeture de lignes : voici l'alternative qui sera au cœur des négociations entre syndicats et direction. L'amélioration de la santé du groupe en dépend. Le corporatisme entrave la première option. Quant à la seconde, qui dit sureffectifs dit risque de licenciements. Un panaché des deux est aussi envisageable, mais certainement pas simple à composer. Chez Air France comme chez KLM ( voir l'article ci dessous) les syndicats de pilotes, isolés, grippent l'ensemble du dialogue social.

> KLM va réduire la voilure, cet hiver

(source Boursier.com) 2 juillet - KLM, la branche néerlandaise d'Air France KLM, a fait part (...) de son intention d'ajuster les fréquences de vol de son programme hivernal. Une révision en baisse, qui va réduire les projections de croissance pour la prochaine saison d'hiver. Cela représentera environ un demi-million de sièges en moins entre le 25 octobre et le 26 mars prochain.

Une réponse à des revenus en berne

Les ajustements concerneront dix destinations européennes, ainsi que des liaisons vers l'Afrique, le Japon et le Brésil. Le transporteur affirme qu'il fera le nécessaire pour que la gêne des passagers soit minimale. Cette réduction de voilure est rendue nécessaire, KLM ne le cache pas, par la pression exercée sur ses revenus. Cela force le groupe à accélérer la mise en place de son plan "Perform 2020", pour restaurer sa compétitivité dans un environnement concurrentiel de plus en plus ardu. La compagnie néerlandaise a d'ores et déjà signé un accord avec ses personnels navigants [NDLR : commerciaux ] et ses équipes au sol, mais négocie toujours avec le syndicat de pilotes VNV (...).

Mon commentaire : Les négociations de KLM avec le syndicat catégoriel de pilotes VNV devaient se terminer fin juin. Pas d'accord à ce stade.

> KLM met en place une nouvelle ligne de crédit

(source AOF) 2 juillet - KLM a annoncé (...) avoir signé auprès de 10 banques internationales un contrat de crédit revolving d'un montant de 575 millions d'euros, renouvelant ainsi de manière anticipée sa ligne de crédit qui expirait en juillet 2016. Cette nouvelle ligne de crédit est d'une durée de 5 ans et offre des conditions améliorées par rapport à la ligne existante. La transaction a été lancée sur la base de 500 millions d'euros et a été étendue à 575 millions d'euros vue la demande élevée.

Suite au renouvèlement anticipé de la ligne de crédit d' Air France réalisé fin avril, Air France-KLM dispose désormais de lignes de crédit non tirées pour un montant de 1,845 milliard d'euros.

Mon commentaire : Cette ligne de crédit est le "pendant" de celle obtenue par Air France et la holding AF-KLM il y a quelques semaines. Pour le groupe AF-KLM, une telle facilité d'accès au crédit est sécurisante. Cependant, on ne peut qu'espérer ne pas avoir à s'en servir car notre endettement est déjà très élevé.

> Trafic easyJet: +7,6% en juin

(source air journal) 6 juillet - La compagnie aérienne low cost easyJet a transporté le mois dernier 6,559 millions de passagers, un trafic en hausse de +7,6% par rapport à juin 2014.

(...) la spécialiste britannique précise avoir enregistré le mois dernier un coefficient d’occupation de ses Airbus A319 et A320 de 92,7%, en hausse de 0,7 point par rapport à juin 2014.

(...) Sur les douze derniers mois, easyJet a accueilli 67.107.913 voyageurs, en hausse de 5,9% par rapport à la même période précédente, avec un coefficient d’occupation moyen de 91,2% (+1,1 point).

La low cost rappelle qu’en tant que compagnie ne proposant pas le remboursement des billets d’avions, ses statistiques représentent le nombre de sièges vendus, que le passager se soit présenté ou pas.

> Ryanair : hausse du trafic passagers de 14% en juin

(source air info) 2 juin - La low-cost irlandaise a transporté 9,5 millions de passagers le mois dernier, en hausse de +14% par rapport au même mois de l’année dernière (8,3 millions de passagers). Le coefficient de remplissage est lui aussi en augmentation, de 5 points de pourcentage, pour s’établir à 93%.

(...) Cette nouvelle augmentation du trafic passagers rapproche donc Ryanair de l’objectif qu’elle s’est fixée pour l’ensemble de l’année 2015, soit transporter 97 millions de passagers.

(...) La low-cost poursuit son expansion, avec l’ouverture annoncée d’une 74e base, à Göteborg en Suède. Un Boeing 737-800 NG y sera stationné à compter de septembre 2015. De plus, selon des informations de presse non démenties par la compagnie, la low-cost a sollicité l’attribution de créneaux de décollage et d’atterrissage à Paris Orly (pour ouvrir Faro et Madrid), mais aussi à Amsterdam Schiphol où elle aurait d’ores et déjà obtenu 2.700 slots durant la saison hiver 2015-2016, ce qui lui permettrait de réaliser jusqu’à neuf vols par jour selon plusieurs médias néerlandais.

> Lufthansa : ça chauffe avec les pilotes

(source Boursier.com) 6 juillet - Chez Lufthansa aussi, la situation est tendue. De nouvelles discussions entre la direction et le syndicat des pilotes de ligne se sont conclues sur un échec, laissant craindre un nouveau mouvement de grève au sein de la compagnie allemande. Les discussions portaient sur la mise en place d'une médiation pour sortir du conflit salarial à l'origine de plusieurs arrêts de travail depuis avril 2014.

Le syndicat Vereinigung Cockpit réclame que cette médiation porte sur l'ensemble du fonctionnement de la compagnie aérienne allemande alors que la direction exclut d'aborder son projet de développement de la filiale à bas coûts Eurowings. Vereinigung Cockpit a déclaré que l'échec de ce projet de médiation rendait caduque la suspension de sa menace de grève jusque fin juillet. "Il est désormais plus probable qu'un nouveau palier soit franchi dans le conflit", prévient le syndicat.

> Le premier A330-200 Eurowings en cours d’aménagement

(source aerobuzz) 2 juillet - La nouvelle Eurowings se prépare pour la mise en service de ses vols long-courriers en novembre 2015. Le premier A330-200 repeint aux couleurs de la low cost allemande (...) a été transféré chez Lufthansa Technik à Hambourg pour l’aménagement des cabines. Un deuxième A330-200 suivra dans les semaines à venir.

L’Airbus (...) sera mis en service le 2 novembre 2015 au départ de l’aéroport de Cologne/Bonn et opèrera des vols intercontinentaux. Il desservira pour la première fois Varadero, à Cuba. Eurowings débutera ses opérations long-courrier au départ de Cologne/Bonn avec deux appareils A330-200. Les appareils seront exploités par SunExpress Allemagne, la joint venture de Lufthansa et Turkish Airlines. Pour la saison hivernale 2015/2016, la nouvelle Eurowings desservira 6 destinations long-courriers populaires aux Caraïbes, en Thaïlande et Dubaï : Puerto Plata et Punta Cana (République Dominicaine), Varadero (Cuba), Phuket, Bangkok ainsi que Dubaï.

Les premiers prix au départ de Cologne/Bonn à destination de Dubaï pour des séjours entre le 17 décembre 2015 et le 27 mars 2016 sont proposés à partir de 99 € au tarif BASIC, au lieu de 149,99 € en temps normal. Les vols à destination de Bangkok pour des séjours entre le 20 décembre 2015 et le 26 mars 2016 sont proposés à partir de 199,99 € au lieu de 219,99 € habituellement.

Mon commentaire : Lufthansa et Air Caraïbes prêts à rejoindre XL Airways dans le long-courrier à bas cout ? Tenterons-nous ce pari ?

> Transport Aérien : le fret s'effrite

(source Boursier.com) - 1er juillet - Le trafic cargo fait toujours grise mine dans le domaine aérien, selon les données de l'IATA. En mai, la croissance à la tonne kilomètre s'est limitée à 2,1% dans le monde, alors que les capacités ont progressé de 4,3%. La progression enregistrée en 2014 continue à se tarir. Les compagnies européennes ont subi une contraction moyenne de -1,3% en mai, pour des capacités en hausse de 2,7%.

Air France KLM avait indiqué début juin que son trafic fret de mai avait plongés de -12%, avec des capacités réduites de -4,8%. La recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) est en nette baisse. La compagnie franco-néerlandaise poursuit la réduction de voilure dans le "tout cargo" avec une offre inférieure de 25% à celle du même mois de l'année précédente.

Mon commentaire : La situation la plus préjudiciable au transport aérien est la "surcapacité". Dans nos métiers, la production ne pouvant être stockée, une surcapacité entraine inévitablement une baisse des tarifs qui ne couvrent plus les frais de nos compagnies. Or, un phénomène de surcapacité structurelle se développe dans le fret aérien. Il provient de l'arrivée progressive dans les flottes d'avions récents (B777-300) ou nouveaux (B787, A350) disposant de capacités de transport de fret plus importantes que les modèles d'avions précédents.

La presse boursière

> Chez Air France-KLM, l’été sera chaud

(source investir) 3 juillet - Prise en pleines turbulences, Air France-KLM a appuyé depuis belle lurette sur le signal « attachez vos ceintures ». Ce dernier devrait rester allumé encore un bon moment. D’autant que la compagnie aérienne pourrait lancer prochainement un nouvel avertissement sur résultats. C’est la conclusion à laquelle arrive l’analyste du cabinet CM-CIC Securities qui suit le dossier. Selon lui, un « nouveau profit warning [est] très probable prochainement et les nouvelles à venir sur le trafic lors de la publication du 8 juillet seront mauvaises, prévient-il. Une compagnie qui coupe aussi rapidement des capacités dans un contexte de croissance du trafic mondial ne réserve forcément pas de bonnes nouvelles. » Air France-KLM publiera ses résultats semestriels le 24 juillet (...).

Alors que la recette unitaire ne cesse de baisser (- 6 % en avril-mai sur un an pour le trafic passagers et même 14 % pour le fret) et que les coûts ne diminuent pas suffisamment pour rééquilibrer les comptes, Air France n’a pas eu d’autres choix que d’annoncer, à la mi-juin, un nouveau tour de vis pour réduire ses charges : plusieurs lignes déficitaires (Stavanger, Vérone, Vigo, Kuala Lumpur) fermeront cet hiver, d'autres subiront une baisse de fréquences ou de modules (Japon, Brésil, Russie) et la facture des dépenses externes et achats généraux sera allégée de quelque 80 millions d’euros. Enfin, les avions long-courrier Airbus A350 et Boeing 787 pourraient intégrer la flotte d’Air France-KLM plus tard que prévu.

Dans un tel contexte, « il est probable que les résultats ne vont pas se redresser en 2015 », poursuit CM-CIC Securities, qui note, critique, que le consensus est assez optimiste comparativement à ce constat. Il table sur une hausse de 2 % du chiffre d’affaires. Plus prudent, nous visons 1 %. Pour 2016 et 2017, les analystes anticipent une nouvelle progression des facturations, mais, là encore, ce scénario pourrait prendre, selon CM-CIC Securities, un sérieux coup dans l’aile compte tenu des pertes de parts de marché, sous l’effet d’une concurrence toujours plus rude, notamment de la part des compagnies d’Asie et du Golfe, et de la mise en œuvre des capacités. Il en va de même pour les anticipations d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) pour 2015 et 2016 : le consensus table respectivement sur 2,17 milliards d’euros (+ 36,4 % sur un an) et 2,63 milliards (+ 21,5 %). Ces niveaux semblent compliqués à atteindre, conclut l’analyste.

Mon commentaire : Les analystes, comme CM-CIC par exemple, scrutent les données publiées par les entreprises cotées, pour tenter d'en deviner les résultats et donner des tendances aux investisseurs qui font des choix de placement. La conclusion de CM-CIC est peu rassurante.

Fin de la Revue de Presse

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> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 6,000 € en clôture lundi 6 juillet.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes est à 7,57 €.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) descend à 58 $. Ce prix soulage les comptes d'Air France-KLM, mais des effets de change sur les monnaies, les baisses de tarifs attendues par les passagers, ou les particularités de contrats de couverture limitent les pleins effets de la baisse amorcée en 2014.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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| Christian Magne

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Suppléant François Robardet