N°504, 20 juillet 2015   Si vous ne voyez pas correctement cette page, cliquez ici

La Revue de Presse du lundi...

> Air France - SNPL : vers une fin de conflit ?

(source AFP) 20 juillet - Le conflit opposant Air France-KLM au syndicat de pilotes SNPL serait-il en passe d’être résolu ? C’est ce que laisse entendre ce lundi 20 juillet le principal syndicat de pilotes de la compagnie aérienne (65% des voix), qui assure vouloir "sortir de l'impasse", en référence à l'action en justice intentée par la direction à son encontre pour le forcer à appliquer les dernières mesures du plan Transform, signé en 2012. Le SNPL a donc annoncé qu'il consulterait "dans la semaine" l'ensemble des pilotes d'Air France sur l'application du plan "Transform 2015".

Dans les faits, prétextant que les contreparties promises par Air France n'ont pas été respectées, le syndicat de pilotes refuse d’appliquer deux mesures : la baisse de 0,6 % du "GVT" – soit la règle d'ajustement de la rémunération avec l'ancienneté et la technicité – et la baisse de la majoration des heures de nuit de 50 à [40]%.

Mais vu la situation de blocage dans laquelle se trouve Air France, le SNPL a décidé "de passer outre certaines des clauses suspensives contenues dans l'accord Transform 2015 et donc de mettre en œuvre la baisse de la majoration des heures de nuit à laquelle les pilotes n'étaient pas tenus", écrit-il dans un communiqué. Il affirme également avoir fait "un effort significatif" concernant le GVT "en proposant une diminution de la rémunération des pilotes pour l'année 2015".

La consultation des pilotes, qui aura lieu dans la semaine, a pour objectif de "présenter la situation aux pilotes le plus factuellement possible et leur demander leur avis", explique Philippe Evain, le président du SNPL Air France.

Le SNPL espère par ce biais mettre fin à la bataille judiciaire qui l'oppose à Air France au tribunal de Bobigny, le juge des référés ayant renvoyé le 3 juillet l'affaire sur le fond. Air France demandait ainsi au juge d'ordonner l'arbitrage du président d'Air France pour mettre fin à la situation de blocage au sein du comité de suivi de Transform.

Selon Air France, les pilotes n’ont réalisé que [13]% de gains de productivité depuis la signature de l'accord Transform en 2012 par le SNPL, alors que l'objectif fixé était de 20%. La compagnie aérienne, qui a enregistré des résultats inférieurs à ses attentes sur les cinq premiers mois de l'année, a répété vouloir solder rapidement Transform pour se consacrer pleinement aux négociations sur le nouveau plan stratégique, "Perform 2020". Mais dans l'attente de la décision du juge, les discussions entre la direction et le SNPL sur le plan "Perform 2020" sont suspendues.

Le syndicat veut, avec cette consultation, "montrer à l'entreprise et au reste des salariés que les pilotes ne restent pas bloqués sur leur position, qu'ils sont prêts éventuellement à faire des efforts s'ils les comprennent", conclut le président du SNPL Air France.

> Air France va fusionner ses compagnies régionales, 245 postes supprimés

(source AFP) 17 juillet - Air France a indiqué vendredi à l'AFP vouloir fusionner d'ici à fin 2017 ses trois compagnies régionales Airlinair, Brit Air et Regional au sein de la filiale Hop!, ce qui se traduira par une baisse des effectifs "de l'ordre de 245 postes" (...).

L'objectif est de "simplifier les organisations" et de "finaliser des synergies", a expliqué à l'AFP un porte-parole d'Air France, soulignant que "le travail a déjà commencé sur les fonctions commerciales" (...).

Le "déclenchement effectif" de la fusion est désormais prévu "à la fin du premier trimestre 2016", puis différentes étapes s'échelonneront jusqu'à mi-2017, a indiqué Air France.

Cette opération fait partie des mesures devant permettre à Hop! d'atteindre l'équilibre financier d'ici 2017. Dans le cadre du plan "Perform 2020" de la maison-mère Air France-KLM, la filiale court-courrier doit dégager un résultat d'exploitation de 15 millions d'euros d'ici trois ans, contre une perte d'exploitation de plus de 125 millions d'euros en 2014.

La fusion des trois entités et de leurs services centraux à Paris entraînera une réduction des effectifs "de l'ordre de 245 postes" sur un total d'environ 3.400 équivalent temps plein, dont 85 dans les activités de maintenance, 80 chez les navigants (pilotes et hôtesses) et 80 parmi les personnels au sol, a précisé la compagnie.

La flotte, qui compte plus de 80 avions, sera en outre réduite de cinq appareils, mais la compagnie prévoit de "maintenir un nombre d'heures de vol à peu près équivalent".

Hop! n'entend procéder à aucun licenciement et ouvrira à l'automne une consultation sur un plan de départs volontaires (PDV), qui s'ajoutera à celui ouvert en janvier pour les personnels des escales du groupe Air France (...).

Les craintes sur l'emploi sont particulièrement vives à Morlaix, siège de la compagnie Brit Air, selon Laurence Bloch Saudrais, responsable de la section syndicale SNPNC-FO (...).

Parmi les trois compagnies régionales, "c'est nous qui avons subi le plus de baisse d'activité", "on perd des lignes tous les mois", affirme à l'AFP la syndicaliste, qui évoque une "énorme détresse sociale" parmi les personnels navigants.

"Les impacts sur la mobilité seront limités au strict minimum", a cependant assuré Air France, ajoutant que "tous les sites existants seront préservés", à savoir ceux de Rungis (Val-de-Marne), Morlaix (Finistère), Nantes, Clermont-Ferrand, Lyon et Lille.

> L'A380 d'Air France atterrira à Mexico en 2016

(source deplacements pros) 16 juillet - Frédéric Gagey, président-directeur général d'Air France et Gilberto López Meyer, directeur général de l'aviation civile mexicaine, ont signé, le 16 juillet 2015, un protocole d'accord officialisant l'arrivée de l'A380 de la Compagnie à Mexico. Le gros porteur effectuera ainsi trois vols par semaine entre Paris-Charles de Gaulle et la capitale mexicaine dès janvier 2016. Cet appareil reliera ensuite les deux villes quotidiennement à partir de la fin du mois de mars. L'A380 décollera de Roissy à 13h30 pour se poser à Mexico à 18h40. Le retour est programmé à 21h10 pour un atterrissage à Paris à 14h25.

Proposant 20% de sièges supplémentaires par rapport au Boeing 747 actuellement exploité sur la ligne Paris-Mexico, le super jumbo permet en outre aux clients de voyager à bord de quatre cabines : La Première, Business, Premium Economy et Economy (...).

Pour la saison été 2015, les 10 Airbus A380 d'Air France s'envolent vers 8 destinations : Los Angeles, New York-JFK, San Francisco, Washington, Abidjan, Johannesburg, Hong Kong et Shanghai. En outre, le groupe Air France-KLM propose cet été jusqu'à 23 vols hebdomadaires à destination de Mexico au départ de Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol, dont 7 fréquences opérées par Aeroméxico, en partage de codes avec Air France, reliant Paris à la capitale mexicaine.

> Les redevances d’Aéroports de Paris, un arbitrage de haut vol pour le gouvernement français

(source les ews eco) 16 juillet - Le niveau des redevances d’Aéroports de Paris (ADP) pour les cinq prochaines années doit être arbitré d’ici fin juillet par le gouvernement, qui devra trancher entre la rente que lui procure ADP et le redressement d’Air France, dont il est aussi actionnaire.

Les compagnies aériennes ont le vent dans le dos depuis que la Commission consultative aéronautique (CoCoAéro) leur a rendu un avis très favorable, fixant pour « objectif de réduire l’évolution des redevances aéroportuaires » d’ADP, à entre 0,7% et 1% en dessous de l’inflation chaque année pour la période 2016-2020, alors que le gestionnaire des aéroports de Roissy et d’Orly souhaiterait les augmenter jusqu’à 1,75% par an en plus de la hausse des prix.

La Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), qui regroupe les principales compagnies aériennes françaises dont Air France et ses filiales (Hop!, Transavia France), considère que cet avis va « dans le bon sens ».

Même Easyjet, qui réclamait une baisse plus forte, estime qu' « il faut avancer dans un esprit de compromis », a déclaré à l’AFP François Bacchetta, directeur pour la France de la compagnie britannique à bas coûts, deuxième client d’ADP en termes de trafic.

Contactée, Air France n’a pas souhaité réagir, mais dans un message interne que l’AFP s’est procuré, la compagnie « se félicite » auprès de ses personnels de l’avis consultatif de la CoCoAéro, qui, « s’il était suivi, contribuerait à l’amélioration de la compétitivité des opérations ».

Premier client d’ADP, le groupe paie déjà un demi-milliard d’euros par an pour ses activités à Roissy et Orly et avait évalué en avril le coût de la proposition d’ADP à « 150 millions d’euros de charges supplémentaires sur cinq ans ».

L’enjeu est capital pour Air France, dans le rouge depuis six ans, qui sort d’un plan de restructuration et cherche à réaliser 1,13 milliard d’euros d’économies supplémentaires d’ici 2017.

-l’État actionnaire et arbitre-

Du côté d’ADP, on se refuse à tout commentaire sur les ajustements comptables préconisés par la CoCoAéro, qui portent principalement sur trois leviers financiers.

D’abord, une diminution du montant des investissements financés par les redevances, de 3,1 à 3 milliards d’euros, sans modifier le programme des travaux, qui avait reçu le soutien des collectivités locales et des chambres de commerce. Aucun élu n’a cependant été auditionné par la commission.

Ensuite, une « contribution » de 50 à 75 millions d’euros par an des activités commerciales (boutiques, parkings, restaurants, publicité...), qui ont généré un chiffre d’affaires de 956 millions d’euros l’an dernier. Cette ponction préserve toutefois la séparation des revenus aéroportuaires et commerciaux, en vigueur depuis 2011 et régulièrement décriée depuis par les compagnies  aériennes (NDLR : le principe de "double caisse").

Enfin, la fixation d’un taux de rentabilité (le coût moyen pondéré du capital, CMPC) de 4,6%, contre 5,8% demandés par ADP. Un choix « inédit », observe une source proche du dossier, alors que la CoCoAéro a retenu ces deux dernières années des CMPC de 5,8% pour Aéroport Toulouse-Blagnac et de 5,4% pour Aéroports de Lyon.

La commission juge sa proposition « acceptable pour les actionnaires » d’ADP, en premier lieu l’Agence des participations de l’État (APE), qui détient 50,6% du capital de la société.

L’APE encaisse donc plus de la moitié des dividendes versés par ADP, qui redistribue 60% de ses bénéfices, soit 241 millions d’euros au titre de l’exercice 2014.

Mais l’État est aussi actionnaire d’Air France-KLM, maison-mère de la compagnie française, et a même augmenté sa participation à 17,6% en mai pour conserver ses droits de vote double.

Bercy, qui a tutelle sur l’APE, n’a pas voulu préciser sa position sur le sujet. Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, doit par ailleurs rencontrer vendredi matin le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac.

Du côté du ministère des Transports, « on soutient la proposition de la commission », signale une autre source proche du dossier.

L’arbitrage de Matignon, voire de l’Élysée, est attendu avant la fin juillet (...).

Mon commentaire : La mise en œuvre effective de la proposition de la commission ne suffira pas à faire revenir dans le vert les compagnies françaises. Mais, ce serait une contribution positive, sans laquelle le transport aérien français serait condamné à brève échéance. Aux Pays-Bas, face à un enjeu comparable, l'aéroport de Schiphol a "osé" une baisse de redevances de 7,7% en 2015, quand ADP augmentait les siennes de 2,4% !

> Delta Airlines bat le consensus au deuxième trimestre

(source AOF) 15 juillet - Delta Airlines a fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes, profitant notamment des économies réalisées sur les coûts de carburant. Ainsi, la compagnie aérienne a vu son bénéfice net grimper de 85% sur la période à 1,485 milliard de dollars (...). En outre, Delta Airlines a vu ses revenus légèrement s'apprécier, de 0,8% à 10,71 milliards de dollars (...).

"Nos économies substantielles de carburant sur le trimestre à venir devraient nous permettre d'enregistrer un nouvel exercice trimestriel record avec une croissance de notre bénéfice par action de plus de 30%, une marge d'exploitation de 19 à 21% et un cash-flow de 1,9 milliard de dollars", a souligné le PDG du groupe Richard Anderson (...).

Mon commentaire : Le résultat trimestriel de Delta est "ébouriffant". Les compagnies européennes soumises à un euro qui s'est déprécié face au dollar ne profitent pas pleinement de la baisse du pétrole (sans compter l'effet des couvertures), contrairement aux compagnies US. Même sans cet effet carburant meilleur marché, Delta affiche de belles performances. Nul doute que la compagnie américaine va devenir une compagnie de premier plan au niveau mondial.

Le résultat du 2ème trimestre d'Air France-KLM sera publié le matin du 24 juillet.

> La puissance des compagnies aériennes du Golfe va faire mal… très mal !

(source Pagtour) 17 juillet - Il y a dix ans Emirates, Qatar Airways et Etihad Airways ne faisaient pas partie des grandes compagnies aériennes. Désormais, celles-ci dominent de plus en plus le marché lucratif du long-courrier provoquant ainsi une véritable angoisse pour les compagnies régulières occidentales. Lufthansa estime avoir perdu 30% de part de marché au départ de Francfort vers l’Asie. C’est désormais plus de 3 millions de passagers qui transitent via les hubs du Golfe Persique.

Une flotte d’appareils très impressionnante

La guerre actuelle ne fait que commencer. Les transporteurs du Golfe devraient poursuivre leur rapide expansion. Quand on regarde de près les flottes actuelles et les livraisons à venir, Lufthansa ou Air France vont devoir faire preuve d’ingéniosité pour survivre.

Si le groupe Lufthansa a une petite longueur d’avance en nombre d’appareils, Emirates va très vite dépasser Air France-KLM. Il faut noter que l’âge moyen des appareils chez Lufthansa ou Air France serait de 11 ans. La flotte des compagnies du Golfe est bien plus jeune (...).

Les grands transporteurs américains veillent

Les grands transporteurs américains ont des flottes bien plus colossales que les consœurs européennes. Néanmoins, elles ont commencé à critiquer le mode de financement des compagnies du Golfe. Qatar Airways devrait lancer des vols vers Atlanta, Boston et Los Angeles en 2016. Qatar Airways va également augmenter ses fréquences vers New York. Emirates a annoncé un quotidien sur Orlando à partir de Septembre.

Etihad continue d’ajouter des destinations

Etihad Airways a fait le choix de racheter des participations dans des compagnies aériennes en difficulté. Elle s’est constituée un réseau loin d’être négligeable. Depuis Janvier de cette année, la compagnie aérienne a tout de même rajouté six nouvelles destinations : Alger, Edinburgh, Entebbe, Hong Kong, Kolkata et Madrid (...).

Qatar Airways a pris une participation chez IAG. Etihad va continuer ses achats et ses partenariats. Air France pourrait être une cible intéressante. Nous l’avons indiqué à plusieurs reprises. Dans cinq ans, on peut être certain que le paysage aérien sera profondément modifié… qu’on apprécie ou non !

Mon commentaire : Air France-KLM doit retrouver impérativement et rapidement l'autonomie financière afin de maitriser son avenir.

Fin de la Revue de Presse

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> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 6,645 € en clôture lundi 20 juillet.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes descend à 7,23 €.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est à 57 $. Ce prix soulage les comptes d'Air France-KLM, mais des effets de change sur les monnaies, les baisses de tarifs attendues par les passagers, ou les particularités de contrats de couverture limitent les pleins effets de la baisse amorcée en 2014.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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| Christian Magne

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Suppléant François Robardet