Lettre de l'Administrateur Air France-KLM
Christian Magne Représentant des salariés actionnaires PS et PNC |
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N°517, 19 octobre 2015 Si vous ne voyez pas correctement cette page, cliquez ici La Revue de Presse du lundi... > Air France : vers un millier d'emplois supprimés en 2016 (source capital) 19 octobre - Air France appliquera la première partie de son plan de restructuration l'an prochain, avec près d'un millier de suppressions de postes. Cependant la phase la plus "douloureuse" pourrait être évitée en 2017 si des négociations aboutissaient d'ici 2016. Air France va présenter jeudi lors d'un nouveau comité central d'entreprise sa "gestion prévisionnelle des emplois" sur la base du plan "B" à l'origine des violences survenues le 5 octobre dernier. Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, a annoncé au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro que ce plan n'était pas suspendu. Ce plan "B", qui a conduit des salariés à molester le directeur des ressources humaines et un haut responsable de l'activité long-courrier à Air France, fait suite à l'échec des négociations avec les personnels navigants auxquels la direction demandait notamment de travailler une centaine d'heures supplémentaires par an à salaire égal. "Le plan B se déroule sur deux années, 2016 et 2017. 2016 est lancé, les lignes long-courrier que nous mettons à la vente à partir d'avril 2016 doivent être mises en machine en gros en octobre-novembre. Pour 2017, ce n'est pas le cas", a souligné Alexandre de Juniac. Pour 2016, "c'est moins d'un tiers du total" des 2.900 suppressions d'emplois prévues dans le plan (1.200 chez les navigants, 1.700 au sol) qui est proposé. "Le chiffre sera donné et discuté au sein du comité central d'entreprise et lorsqu'il y aura des accords - il y aura partout des accords, moi je suis très optimiste -, il y aura des mesures de départs volontaires", a expliqué le PDG (...). "2017 concentre l'essentiel des mesures du plan B, notamment les mesures douloureuses qu'on veut tous éviter", a poursuivi Alexandre de Juniac. "Si les négociations sont réussies d'ici le début de l'année prochaine, nous pouvons éviter de mettre en oeuvre le plan B 2017, c'est-à-dire revenir au plan A, au plan Perform", a-t-il assuré. La direction a repris le 9 octobre dernier les discussions avec les pilotes, ainsi que l'ensemble des catégories de personnels, dans une atmosphère qualifiée de "bonne" et "confiante" par Alexandre de Juniac. "Je crois que tout le monde a envie de négocier et a envie d'aboutir", a assuré le PDG. L'ensemble des personnels s'accordent pour "pousser toutes les mesures qui permettent d'éviter les licenciements". Il a aussi précisé que les cent heures de travail supplémentaires demandées aux pilotes, stewards et hôtesses "restaient l'objectif" et a voulu croire que le choc du 5 octobre aiderait à convertir les esprits (...). Le secrétaire général de la CGT Air France, Miguel Fortea, a dénoncé sur iTELE un "monologue social" du PDG d'Air France qui "essaye de nous faire porter le chapeau de sa stratégie chaotique." "Le dialogue social est loin d'être revenu, nous avons eu simplement des échanges avec la direction d'Air France qui cherchait à comprendre ce qui s'était passé le 5 octobre. Il n'y a aucun calendrier de négociation", a-t-il ajouté. Le PDG de la compagnie a lui annoncé que des "mesures de sécurité particulières" seraient prises pour le CCE du 22 octobre. Il a précisé que 18 procédures disciplinaires avaient été engagées à l'encontre de responsables présumés des incidents du 5 octobre, dont cinq d'entre eux seront jugés pour "violences en réunion" le 2 décembre. Les conditions de leur arrestation, à leur domicile au petit matin, ont été critiquées à gauche et par le monde syndical. Dans un entretien au Journal du Dimanche, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui n'a pas condamné les violences, s'indigne qu'ils aient été traités "comme des malfrats de la pire espèce". "La violence physique ne doit jamais être acceptée. Soit on la condamne, soit on l'encourage.", a affirmé, de son côté, Alexandre de Juniac. Mon commentaire : Après beaucoup d'agitation politico/journalistique, on revient à la proposition initiale : Si les accords du plan Perform 2020 sont signés avant 2016, le "plan B" n'a plus de raison d'être. > Alexandre de Juniac : « Le dialogue social chez Air France est permanent » (source le monde) 16 octobre - Dix jours après la brutale interruption du comité central d’entreprise d’Air France, le 5 octobre, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM (AF-KLM), justifie les poursuites contre les salariés impliqués dans les violences. Il revendique le soutien du premier ministre, Manuel Valls, et veut poursuivre le dialogue social. - François Hollande a fustigé la violence « d’où qu’elle vienne ». Est-ce une forme de désaveu pour la direction d’Air France ? Le gouvernement, par la voix du premier ministre, a clairement exprimé, à plusieurs reprises, qu’il soutenait la politique de l’entreprise et qu’il appelait à la réouverture des négociations. C’est exactement ce que nous sommes en train de mettre en œuvre avec un mandat unanime et un soutien très clair du conseil d’administration d’AF-KLM qui s’est tenu ce jeudi. Je n’ai pas à me prononcer sur ce que dit le président de la République. Je lis les propos tels qu’ils sont exprimés et je n’y ai pas vu de mention ou de référence explicite à Air France. - Plusieurs voix, parfois discordantes, se sont élevées au sommet de l’Etat et dans le gouvernement. Cela vous inquiète ? Je comprends que les pouvoirs publics aient à cœur que l’un de leurs plus grands fleurons industriels, qu’est Air France-KLM, se développe et se remette sur le chemin de la croissance. C’est le but du plan « Perfom 2020 ». Je comprends que les pouvoirs publics aient à cœur de préserver l’emploi. Je n’ai pas entendu parmi les déclarations des membres du gouvernement une différence d’appréciation de notre stratégie. - Jeudi, cinq salariés ont été mis à pied suite aux violences du 5 octobre. Ces procédures vont-elles peser sur les négociations ? Absolument pas. Il y a deux types de procédures. L’une pénale sous l’autorité du procureur de la République et des procédures disciplinaires que nous avons lancées. Elles aboutiront dans les délais normaux pour ce type d’actions et suivront les règles juridiques et d’équité les plus rigoureuses. Quand il y a violence, il ne peut pas y avoir d’ambiguïté : soit on sanctionne, soit on encourage. Il était de notre devoir à Frédéric Gagey [PDG d’Air France], et moi-même d’engager ces procédures. Les salariés ne comprendraient pas que ces actes inqualifiables, commis par une toute petite minorité incontrôlable, ne soient pas punis comme ils doivent l’être, ni plus ni moins. - Cette crise aurait-elle pu être évitée ? Le plan « Perform 2020 » est un plan de retour à la croissance. Mais devant l’échec des négociations qui étaient pourtant ouvertes depuis plusieurs mois notamment avec les syndicats de pilotes, nous avons été amenés à présenter un plan de restructurations et de réductions des capacités. Sans ces violences, tout se serait passé comme nous avons toujours mené le dialogue social chez Air France : dans le respect, dans la transparence et conformément aux engagements pris. - Mais ni vous ni Frédéric Gagey n’avez participé aux négociations. Pourquoi ? Alors que la date butoir du 30 septembre était connue depuis des mois, les négociations ont échoué. Nous avons longtemps espéré que le dialogue puisse se nouer avant le 18 septembre, date à laquelle des réunions ont enfin pu se tenir. Beaucoup de temps a été perdu faute d’interlocuteurs. En général, on défriche les sujets, on dialogue, on écoute, on échange. Puis dans un second temps, on agit pour dépasser les points compliqués et débloquer les situations. Pour « Perform 2020 », si les négociations avaient réellement progressé sur le fond et que nous avions vu des éléments de blocage, nous serions intervenus et aurions trouvé ensemble des mesures justes et efficaces. Il faut que Frédéric Gagey et moi-même soyons des recours. On se moque du monde quand on dit que le dialogue social est bloqué à Air France. Nous avons signé plus de 100 accords en 2013, 95 en 2014 avec toutes les catégories de personnels. C’est gigantesque. On a toujours tout discuté dans cette maison et les violences sont le fait d’une toute petite minorité qui ne reflète pas le vrai visage de la compagnie. Le dialogue social chez AF-KLM est absolument permanent. C’est notre tradition. - Air France est-elle condamnée à enchaîner les plans ? Il ne faut pas se tromper sur la finalité des plans. Le plan « Transform », qui arrive à sa fin en décembre, était un plan de restructuration. Il nous a permis de remettre notre compagnie sur la route de la profitabilité, à la désendetter et à nous permettre de lancer une nouvelle cabine, un produit de classe mondiale. Le plan « Perform » est un plan de retour à la croissance. Il n’y a que deux options : soit nous faisons « Perfom » ce qui suppose de consentir et de négocier des efforts, soit nous sommes obligés collectivement à des sacrifices. Je préfère les efforts aux sacrifices. Le plan B est une solution de recours en cas d’échec des négociations pour préserver l’avenir de l’entreprise. - Maintenez-vous les licenciements dans votre plan B ? Le plan de réduction de nos activités, présenté le 5 octobre, comporte 2 900 suppressions d’emplois qui ne sont pas des licenciements secs dans leur très grande majorité. J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017. Si la négociation aboutit et qu’il reste des sureffectifs, alors nous mettrons en place des mesures de départs volontaires. Partout où la négociation sera réussie, il n’y aura pas de départs contraints. Il n’y a d’ailleurs eu aucun départ contraint depuis 2012 grâce au dialogue. Cela fait des mois que nous le répétons. Tous nos interlocuteurs le comprennent aujourd’hui et je suis optimiste pour les négociations qui viennent de s’ouvrir. - Le plan B est apparu aux yeux des salariés comme punitif ? Je récuse le terme de punitif qui a un caractère moral. Ce n’est pas du tout la philosophie du plan B. Si nous ne pouvons pas atteindre par la négociation les réductions de coûts pour améliorer la compétitivité de l’entreprise on va être obligés de supprimer les foyers de pertes qui seront d’autant plus conséquents que l’on n'aura pas réduit les coûts. L’immobilisme n’est pas possible, c’est le déclin assuré. Il y a des exemples dans des pays proches de nous de compagnies qui étaient brillantes, les plus belles de leur temps, qui ont disparu. Personne, moi le premier, ne veut voir Air France disparaître. - Cette accumulation de plans sociaux n’est-elle pas responsable de la colère des salariés ? Les salariés ont déjà consenti beaucoup d’efforts pour réussir « Transform » et je comprends l’inquiétude et même parfois la lassitude que certains expriment. Mais la grande majorité d’entre eux comprend aussi qu’il n’y a pas d’autres solutions pour que la compagnie conserve son rang parmi les premières au monde et suive la course qui est imposée par des géants qui ont des moyens considérables. - Le dialogue avec les pilotes est-il le point d’orgue de la négociation ? Il est important car ils exercent une fonction emblématique. On ne fera pas la réforme sans ou contre les pilotes. On la fera avec eux. D’ailleurs on a fait « Transform » avec eux. - Qu’attendez-vous de l’État dans cette phase de négociations et au-delà ? Nous demandons aux pouvoirs publics des armes pour nous battre face à des concurrents parfois puissamment aidés par leurs États. Il faut développer une stratégie nationale et européenne de soutien et de promotion du transport aérien européen. Mais nous seront plus forts et légitimes pour demander de l’aide à l’État quand nous aurons démontré notre capacité à faire des efforts. Si nous sommes exemplaires, je ne doute pas que l’État nous aidera. - Le plan « Perform » suffira-t-il à enrayer la baisse de la recette unitaire ? Le plan Perform s’appuie sur plusieurs plans d’action pour redynamiser cette recette [le gain par passager], en baisse continue depuis juin 2014, hors change. Le monde aérien est confronté à une surcapacité. Il y a trop de sièges à vendre et cela pèse sur les prix. Il faut aller chercher la croissance là où elle est. C’est-à-dire dans les pays émergents et à l’est du monde. C’est ce que nous faisons avec de grands partenariats. Nous avons deux coentreprises en Chine avec China Eastern et China Southern que nous élargissons régulièrement. Le marché chinois est désormais notre premier marché asiatique devant le Japon et la croissance est telle qu’il dépassera, en valeur, le marché hollandais dans les deux à trois ans. Nous aurons des partenariats sur l’Inde, le golfe Persique et l’Asie du Sud-Est. Cela avance, mais les négociations sont longues. - Où en est le dossier Transavia Europe, qui a été à l’origine de la longue grève des pilotes de la compagnie en 2014 ? Cela n’a pas encore été abordé dans les discussions actuelles, mais j’y suis plus que prêt. La croissance de Transavia à Orly est remarquable avec entre 20 % et 30 % d’augmentation des sièges et des revenus. Même chose pour Transavia Hollande qui s’est remise à gagner de l’argent. Les pilotes hollandais ont signé un accord pour le développement européen de Transavia. Les pilotes français sont les bienvenus pour signer un accord analogue. > Air France : la justice remet les pilotes sur la bonne trajectoire (source le point) 16 octobre - (...) Le tribunal de grande instance de Bobigny a donné raison à la compagnie aérienne. Il autorise le PDG à arbitrer les négociations du plan Transform 2015 que les pilotes n'appliquaient qu'à 13 %, alors que les autres catégories de personnel avaient atteint les 20 % de gains de productivité requis. Cet accord-cadre avait pourtant fait l'objet d'un référendum proposé par le SNPL auprès de tous les pilotes. Il avait recueilli 67 % d'avis favorables le 16 août 2012 ; puis il avait été signé le 28 août 2012 par le président du syndicat. On avait presque oublié l'aspect judiciaire de ce différend sur l'application de l'accord de productivité. En référé, le tribunal de Bobigny s'était déclaré incompétent en juin. L'audience sur le fond du tribunal de grande instance avait eu lieu le 18 septembre, et le SNPL avait pris ce prétexte pour ajourner la reprise des négociations. Le jugement n'a été rendu qu'aujourd'hui. Le SNPL a indiqué qu'il voulait faire appel, mais, élément important pour le déroulement des prochaines négociations, ce jugement est exécutoire (...) C'est, en effet, une véritable épée de Damoclès qui est maintenant suspendue au-dessus des négociateurs représentant les navigants techniques. Dans un communiqué, la direction d'Air France, qui « souhaite que cette étape puisse favoriser la poursuite du dialogue qui s'est engagé », ne crie pas victoire et ne souhaite pas jeter de l'huile sur le feu. Mais l'ambiance va être différente pour la mise en œuvre du deuxième plan Perform 2020. On sait que, si celui-ci est acté notamment par les pilotes, les réductions d'activité menaçant 2 900 emplois ne seraient plus à l'ordre du jour (...). . Reste à obtenir la collaboration des syndicats de personnel de cabine (PNC, hôtesses et stewards) actuellement très réservés. La crise à Air France se comporte, en effet, comme une cascade de dominos. Si l'État ne fait pas un geste, par exemple la suppression de la taxe Chirac ou, en tout cas, la modération des redevances et taxes, les pilotes ne bougeront pas, au risque de porter la responsabilité des licenciements possibles. Les syndicats de PNC n'accepteront pas de gains de productivité. Et le personnel au sol, qui a déjà beaucoup donné pour Transform 2015, bloquera également la machine. Mon commentaire : Il est temps que le feuilleton "la fin de l'accord Transform pour les pilotes" soit rapidement clos, car il empoisonne les discussions avec les populations PNC et personnels au sol. > Salariés d'Air France en garde en vue : «On a été traités comme des bandits» (source AFP) 16 octobre - «Traumatisés» d'avoir été «traités comme des bandits», les salariés d'Air France poursuivis pour violence sortent du silence pour la première fois. (...) ils s'estiment désignés «coupables avant d'être jugés», par le gouvernement et la compagnie, qui a voulu selon eux «faire un exemple» pour éteindre la révolte. Dix jours après le comité central d'entreprise d'Air France interrompu par de violents débordements, quatre d'entre eux ont rencontré l'AFP (...). Visages fermés, traits tirés, aucun ne souhaite s'étendre sur son rôle dans la manifestation du 5 octobre au siège d'Air France, contre les 2900 suppressions de postes envisagées, qui a dégénéré. Sous la double menace d'une condamnation pénale et d'un licenciement, les salariés incriminés l'affirment: «On n'a rien fait», d'ailleurs la police n'a «pas assez de preuves». Deux dirigeants d'Air France avaient alors été molestés et obligés de s'enfuir, leurs chemises déchirées, en escaladant des grilles. Quatorze plaintes ont été déposées après ces violences: neuf émanant de vigiles et cinq de cadres de l'entreprise. Salaires suspendus «Je ne regrette pas d'avoir participé à une manifestation pour sauver mon boulot», lâche simplement David (prénom modifié). «On est venu là pour nos emplois, pas pour casser.» Le nouveau plan de restructuration, «c'est une catastrophe sociale», dit Mickaël (prénom modifié). «C'est des divorces, des pertes de maison, de vie... c'est injustifié», soupire-t-il. Tous gardent en mémoire la date du «12 octobre», jour de leur interpellation, à l'aube et devant leurs familles. Après une nuit de travail, Mickaël trouve trois policiers devant son domicile, peu après 6 heures du matin. «Ils ont fouillé chez moi, j'avais l'impression d'être un terroriste.» «Le pire, c'est pour les enfants», qui s'interrogent selon lui: «Il a disparu papa, qu'est-ce qu'il a fait?» Direction la Police aux frontières (PAF) à Roissy, en charge de l'enquête, pour être interrogés. David se dit personnellement «traumatisé par la garde à vue». «Nous aussi on s'est fait violenter», alors qu'une simple convocation suffisait selon eux. Depuis sa sortie, mardi soir, il affirme voir un psychiatre. «Je ne dors pas vraiment, je ne mange plus», dit-il dans un souffle. «Je n'ai jamais eu de problème avec la justice, c'est vraiment dur psychologiquement d'être traité comme un bandit», poursuit Mickaël. A plusieurs reprises, ils affirment que leur «présomption d'innocence» a été balayée dans le flot de réactions qui ont suivi le 5 octobre. «Des voyous», avait notamment tonné le Premier ministre Manuel Valls. «Nous sommes coupables avant d'être jugés, même par les médias et par Valls», se plaint Mickaël. S'il est innocenté, espère-t-il un «soutien» du gouvernement? «Si un jour on a des excuses, c'est déjà bien. On a été mis plus bas que terre.» «Le plus dur à vivre c'est pour la famille, ça passe très mal», ajoute David. Le chef du gouvernement a assuré jeudi au Sénat qu'il «ne peut pas y avoir d'impunité (...), à l'égard d'actes qui méritent une sanction judiciaire et des sanctions dans l'entreprise». Les cinq salariés, âgés de 35 à 48 ans, seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des «faits de violences en réunion». Ils ont également été mis à pied jeudi à titre conservatoire, sans solde. «Une double peine», pénale et disciplinaire, tranche David. Mickaël va plus loin. «On sert de bouc-émissaires, Air France a voulu faire un exemple en disant +si vous vous rebellez, vous aurez le même traitement.+» En suspendant leurs salaires, la direction de la compagnie «nous prend ce qui nous fait vivre». «Ce qu'on demande, ajoute-t-il, c'est de pouvoir continuer à travailler» pour Air France, «une société que j'aime». Mon commentaire : Face à ces évènements : échec de négociations débouchant sur une réduction d'activité programmée avec suppressions d'emplois, suivie d'une manifestation incontrôlée, chacun a sa vision, ses explications et exigences. Pour ma part, je reste impressionné par la différence entre ce qui s'est passé cette année à KLM et à Air France. - Côté néerlandais, le PDG, Peter Elbers, a présenté la situation difficile de la compagnie KLM aux syndicats, y compris en exposant le risque de départs contraints si KLM ne sortait pas de ses difficultés financières, pourtant moindres qu'à Air France. Les syndicats de KLM "s'y sont collés" et ont signé des accords pour les PNC, les personnels au sol et les pilotes en quelques mois. Le plan Perform s'engage ainsi pour KLM et le PDG a le soutien des salariés. Il est même jugé comme étant le meilleur PDG des Pays-Bas, malgré les difficultés de KLM et les efforts attendus des salariés. - Côté français, confrontés aux mêmes difficultés, des syndicats boycottent les réunions avec la direction, tout en évoquant pour certains, l'absence de dialogue social. Les négociations bloquées débouchent sur l'inévitable repli de l'entreprise et son cortège de suppressions d'emplois. On fustige alors les dirigeants, prenant le risque de la violence verbale ou physique. Une négociation, ce n'est pas une foule en colère face à quelques cadres coincés dans une salle. Il y a tout de même un problème d'ordre "culturel" ! Il nous crève les yeux, mais nous manquons de recul pour le voir. > « Les compagnies du Golfe ne sont pas responsables de tous les maux d'Air France » (source 20 minutes) 16 octobre - INTERVIEW Claude Abraham, (...), revient sur le conflit en cours à Air France… Une nouvelle grève et un nouveau plan social en discussion… Les années se suivent et se ressemblent pour Air France. Jusqu’à quand ? 20 Minutes a posé la question à Claude Abraham, expert du secteur aéronautique. Cet ancien directeur général de l’Aviation civile avait publié en 2013 un rapport intitulé « Les compagnies européennes sont-elles mortelles ? ». - Air France prévoit de réduire son offre long-courrier de 10 %. Est-ce la solution à privilégier alors que le trafic aérien se développe ? Fermer des lignes lourdement déficitaires n’est pas une décision anormale. Il ne sert à rien de faire voler des avions, fussent-ils pleins, si le prix payé par les passagers ne permet pas de couvrir les frais engagés - Pour les pilotes, ce sont les droits de trafic accordés aux compagnies du Golfe qui nuisent à la bonne santé d’Air France. Comment sont attribués ces droits ? Ils sont négociés d’État à État, directement par les gouvernements. Et ils sont réciproques. Autrement dit, quand les compagnies du Golfe obtiennent le droit de travailler en France, Air France obtient elle aussi le droit de travailler dans les pays du Golfe. - La France accorde-t-elle trop de droits de trafic aux compagnies du Golfe ? Certains pensent que l’État français accorde des droits de trafic aux pays du Golfe parce que ces derniers lui achètent des Airbus. Mais si les Airbus sont français, ils sont également anglais, espagnols et allemands… Et la France n’est pas plus généreuse que les autres pays d’Europe en termes de droits de trafic. Ensuite, les compagnies du Golfe ne sont pas responsables de tous les maux d’Air France. Par exemple, elles ne la concurrencent pas sur les Amériques, l’Afrique de l’Ouest, ni même sur les vols intra-européens. Sur les autres marchés, il appartient à Air France de travailler sur ses prix et sur ses services, sans oublier qu’elle bénéficie encore d’une image de marque assez extraordinaire. Si la bataille est difficile, elle n’est pas perdue. - Mais est-il pertinent d’accorder des droits à des compagnies subventionnées par leurs États, ce qui est interdit en Europe ? Le seul avantage que les compagnies du Golfe ont, c’est qu’elles sont établies dans des aéroports pratiquant des taxes très faibles. Mais il n’y a pas de discrimination : ces aéroports proposent le même niveau de taxe à toutes les compagnies qui les desservent. Pour le reste, des compagnies américaines et européennes ont demandé à leurs gouvernements d’enquêter sur l’existence de subventions d’État, mais pour l’instant, rien n’a été découvert. Il semble que les compagnies du Golfe soient seulement bien gérées… Et bien situées. - Air France devrait-elle ouvrir son capital à une compagnie du Golfe, comme le suggère le patron de Ryanair ? Ce n’est pas la question : si la rentabilité d’Air France ne s’améliore pas, je ne suis pas certain que des compagnies vont se précipiter pour entrer dans son capital… - Pourquoi l’État actionnaire n’intervient-il pas dans ce dossier ? Je suis certain qu’en coulisses, il pousse les partenaires à se remettre à la table des négociations. Il pourrait aller jusqu’à nommer un médiateur, mais que voulez-vous qu’il fasse d’autre ? Avec 17,6 % du capital, il est un actionnaire très minoritaire. Bien sûr, l’Etat peut modérer ce qui et de son ressort, par exemple limiter le niveau des cotisations et de certaines taxes, comme la taxe Chirac. Mais ces possibles évolutions ne doivent servir d’alibi à la direction d’Air France ou aux partenaires sociaux. Cette compagnie doit évoluer pour s’adapter aux marchés. Au-delà des low cost et des compagnies des pays émergents, elle est aussi concurrencée par Lufthansa ou British Airways, qui sont des compagnies comparables. - Air France peut-elle disparaître ? Si sa stratégie n’est pas la bonne ou si les évolutions ne s’effectuent pas suffisamment rapidement, cette possibilité n’est pas exclue. Il existe des précédents, avec la disparition des Américaines TWA et Eastern Air Lines ou de la Suisse Swissair. - Mais finalement, une France sans Air France, serait-ce si grave ? En termes d’emploi, ce serait catastrophique – la compagnie emploie tout de même 64.000 personnes. Ce ne serait pas non plus sans conséquence pour les Aéroports de Paris. Sans compter qu’Air France participe à l’image extérieure de la France. Elle est un ambassadeur exceptionnel pour notre pays. Mon commentaire : La réponse de Claude Abraham sur les droits de trafic soi-disant réciproques avec les pays du golfe est un peu légère. Il n'y a pas d'équilibre entre les marchés respectifs : 67 millions de clients français à capter par les compagnies émiraties à Paris et dans les provinces françaises, seulement 10 millions d'habitants du côté des émirats qui pourraient être des clients pour AF ou d'autres compagnies françaises.Quant à d'éventuelles aides des émirats à leurs compagnies, rien n'aurait été découvert ? Mais est-on sûr d'avoir cherché, seulement Sinon, je partage les autres constats de Claude Abraham et particulièrement son évaluation du drame que représenterait la disparition de la "compagnie nationale". Car aux emplois détruits chez Air France, s'ajouteraient ceux qui découlent de son activité (soit quelques centaines de milliers d'emplois). La France subirait une onde de choc économique difficile à évaluer mais assurément majeure. Ce à quoi il faudrait ajouter l'effondrement de la CRPN, caisse de retraite des navigants français. Qui comblerait le trou laissé par la disparition d'Air France ? Les difficultés spécifiques d'AF doivent interpeler si on compare les résultats de notre compagnie à ceux de Lufthansa et plus encore d'IAG. Néanmoins, les manques de compétitivité interne, qu'on doit aborder avec courage et lucidité, ne doivent pas masquer les handicaps spécifiques à la situation française (taxes, aéroports, etc.) > ADP prêt à aider Air France pour ne plus être montré du doigt (source Thomson Reuters) 13 octobre - Aéroports de Paris est prêt à aider Air France, son premier client, en espérant ainsi ne plus être accusé de contribuer à affaiblir la compagnie nationale, a déclaré mardi Augustin de Romanet, PDG de l'exploitant de Roissy et Orly (...). "Je suis déterminé à ne pas me laisser marcher sur les pieds. Vis-à-vis des collaborateurs à qui je demande des efforts énormes, je ne peux pas accepter qu'on nous traite comme les 'fauteurs de troubles'", a déclaré Augustin de Romanet lors d'une conférence de presse de présentation du plan stratégique 2016-2020 du groupe. ADP a prévenu son personnel que la modération salariale serait de rigueur et prévoit le non-remplacement de 350 salariés d'ici 2017, a-t-il ajouté. Les nouveaux tarifs, dont l'augmentation sera ralentie sur la période 2011-2015, favoriseront les compagnies ayant des correspondances à Paris vers des destinations internationales, comme c'est le cas d'Air France, a précisé de son côté le directeur financier Edward Arkwright. A partir du 1er avril 2016, les redevances sur les passagers des vols long-courriers baisseront et les compagnies ayant un trafic en correspondance en croissance seront exonérées de redevance sur tout nouveau passager ainsi gagné, a-t-il ajouté. En contrepartie, ADP augmentera ses redevances sur les vols court et moyen-courriers les moins fréquentés (épargnant ainsi les compagnies low cost qui remplissent leurs avions et les font beaucoup voler) et compensera le reste du manque à gagner avec des recettes issues de ses commerces. ADP compte également déployer l'embarquement automatique des passagers à partir de 2016, supprimant ainsi toutes les charges de manutention des bagages aujourd'hui assumées par Air France, principale compagnie du "hub" parisien, a ajouté Augustin de Romanet. L'État français est à la fois premier actionnaire d'ADP, avec 50,6% du capital, et détenteur d'une participation de 17,6% dans Air France-KLM. > Ryanair : une ex-hôtesse dévoile les dessous de l'as du low cost (source bfm tv) 18 octobre - Dans son livre témoignage, cette ancienne chef de cabine dénonce les méthodes employées par Ryanair pour écraser ses concurrents. Précarité absolue, salaires rabotés, surveillance incessante... le quotidien des navigants commerciaux y est décrit sans détour. Édifiant. Le succès commercial de Ryanair a un "coût social", en partie acquitté par les salariés de la célèbre compagnie low cost irlandaise. C'est le thème central d'un livre témoignage publié par une ancienne hôtesse de l'air française. Devenue chef de cabine, elle a démissionné après quatre ans et demi de présence et... de dur labeur ! Qu'on en juge... "J'ai été embauchée en 5 minutes sans conditions de diplôme mais à la condition d'avoir les moyens de payer ma formation de 1.400 livres (NDLR: 2.000 euros)" explique Sofia Lichani, invitée de l'émission Les Grandes Gueules sur RMC. Elle signe un ouvrage intitulé avec humour, "Bienvenue à bord" (...), qui se présente comme un témoignage sur les impacts sociaux et économiques du "modèle" low cost. Seules les heures passées en vol sont payées Employée en 2006 sous contrat irlandais par Crewlink, agence d'intérim travaillant pour Ryanair, la jeune femme signe un CDD de 3 ans alors qu'elle travaille en France. Et elle découvre un univers "impitoyable" où règne le dumping social. Toutes les heures de travail ne sont pas payées, loin s'en faut. Le salaire est calculé au plus juste, payé uniquement au temps de vol effectué. "Le briefing avant le vol, n'est pas payé. L'embarquement n'est pas payé, les procédures de sécurité non plus. Nous sommes payés uniquement quand l'avion roule et qu'il décolle. Au débarquement, il faut faire le ménage, qui n'est pas payé non plus", explique-t-elle (...). Bien entendu, "quand on tombe malade, il n'y a pas de salaire" ajoute la jeune femme. Résultat, son premier mois de salaire s'est élevé à ... 400 euros. Sofia Lichani a calculé que sur ses 55 mois passés chez Ryanair, elle a effectué au total 5.000 heures de travail en étant payé seulement 3.700 heures. Outre les salaires, le quotidien des personnels navigants commerciaux n'est pas toujours reluisant. La pression est constante sur eux, sous le contrôle aléatoire de passagers mystères s'assurant que les instructions sont appliquées à la lettre dans les avions de la compagnie. A l'aune de cette surveillance discrète, Sofia Lichani fut prise une fois en défaut. L'hôtesse de l'air a commis l'erreur de ne faire l'annonce commerciale pour la vente de parfums à bord qu'en langue française, dans un avion reliant Marseille à Lille, bondé de... Français. Mais, manque de chance, un passager mystère était à bord, raconte l'ex-hôtesse de l'air. L'importance financière des ventes à bord Les commissions sur ces ventes à bord font partie intégrante du système de rémunération chez Ryanair, le salaire de base étant modique. "Quand j'ai eu un vrai contrat, je touchais 800 euros en tant que junior débutante, auxquels s'ajoutaient les heures de vol et et les commissions sur les ventes. Puis, comme chef de cabine, mon salaire était de 1.200 euros, sans les heures de vol". La compagnie low cost recrute sans peine des jeunes issus de pays (Espagne, Portugal, France) où le chômage sévit mais qui, tous, ambitionnent d'intégrer ultérieurement une grande compagnie aérienne. "Ryanair taille des croupières à ses concurrents qui recrutent moins, du fait de cette concurrence. C'est un cercle vicieux" explique la jeune femme. Des propos qui résonneront dans notre pays, au moment où Air France est sous la menace d'un nouveau plan de restructuration. Mon commentaire : Il reste désolant que des élus français de tous horizons politiques aient jugé bon de gorger la compagnie irlandaise de tant d'aides et subventions régionales pour obtenir les faveurs de Ryanair. Maintenant, il doit bien s'en trouver parmi eux pour verser des larmes de crocodile sur les suppressions d'emploi à Air France, mis en difficultés par la déferlante low cost qu'ils ont encouragée avec l'argent des contribuables ! > CDG Express : Manuel Valls annonce la création de la société de projet pour 2016 (source journal de l'aviation) 16 octobre - Lors de son discours sur les projets du Grand Paris le 15 octobre, Manuel Valls a entériné le projet CDG Express. Il a en effet annoncé la création de la société de projet pour 2016. « Le deuxième aéroport d’Europe bénéficiera ainsi d’une desserte à la mesure de son envergure. Il était temps ! », s’est exclamé le Premier ministre français (...). Les investissements prévus pour la construction de cette desserte ferroviaire spécifique à l’aéroport de Roissy CDG sont estimés à 1,7 milliard d’euros – dont 140 millions d’euros affectés à l’amélioration de la robustesse du RER B. Ils seront « assurés à parité par Aéroports de Paris et SNCF Réseau mais de nouveaux investisseurs peuvent s’impliquer », indique Augustin de Romanet. Le président d’Aéroports de Paris n’attend pas un important retour sur investissement du CDG Express. « La rentabilité financière sera limitée mais la rentabilité socio-économique sera infinie : la plateforme de CDG est menacée d’attrition si nous n’avons pas CDG Express. » Le SCARA a immédiatement réagi à l’annonce, regrettant que les compagnies aériennes n’aient pas été consultées. Par ailleurs, le syndicat souligne que le financement n’a pas été défini donc que l’hypothèse d’une nouvelle taxe sur les compagnies n’avait pas été écartée. Soucieux de l’amélioration de la desserte de l’aéroport, il a donc demandé au gouvernement « d'étudier des alternatives beaucoup moins onéreuses que celle envisagée, et de ne pas faire peser sur les compagnies aériennes françaises en grande difficulté économique des charges supplémentaires qu'elles ne peuvent pas supporter. » Mon commentaire : Une desserte CDG-Paris rapide et confortable est indispensable pour les passagers et pour les salariés utilisant chaque jour un RER peu fiable. Si le budget est à la hauteur de l'enjeu de rénovation du RER B existant, il n'est pas certain que la nouvelle ligne pour les passagers soit en tous points adapté. L'arrivée gare de l'est n'est pas le meilleur point d'entrée parisien pour la clientèle touriste et la clientèle affaires. Il faudrait par ailleurs que les taxes des compagnies ne soient pas alourdies par ce projet indispensable pour la nation. Fin de la Revue de Presse
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numéro vert 0 800 04 2000.
> Mon commentaire sur l'évolution du cours de
l'action Air France-KLM
La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes est à 6,77 €. Le baril de pétrole Brent (mer du nord) redescend à 49 $. Ce prix assez bas soulage les comptes d'Air France-KLM. Des effets de change sur les monnaies, les baisses de tarifs attendues par les passagers, ou les particularités d'anciens contrats de couverture limitent les effets favorables de ce prix bas. Notre activité sur le secteur de l'Amérique du sud est affectée par l'essoufflement de l'économie de plusieurs pays dont le Brésil, ainsi que par le retour en forme d'Iberia. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM. Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.
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| Christian Magne
Administrateur Air France-KLM représentant
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