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Christian Magne Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°526, 21 décembre 2015   Si vous ne voyez pas correctement cette page, cliquez ici

Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et tous

La Revue de Presse du lundi...

> Amende de l'Union Européenne annulée pour Air France et 11 autres compagnies

LUXEMBOURG (source reuters) 16  décembre -  La justice européenne a annulé mercredi les amendes de près de 800 millions d'euros infligées il y a cinq ans à Air France, KLM et dix autres compagnies aériennes pour entente sur les prix du fret aérien.

Le tribunal de l'Union européenne, deuxième plus haute cour de justice en Europe, a fait valoir que les motifs et le dispositif de la sanction décidée par la Commission européenne en 2010 étaient contradictoires.

Les compagnies étaient accusées d'avoir imposé des surcharges pour le carburant et la sécurité entre décembre 1999 et février 2006.

Les autres transporteurs mis à l'amende étaient Air Canada, Martinair, British Airways, Cargolux, Cathay Pacific Airways, Japan Airlines, LAN Chile, Qantas, SAS et Singapore Airlines. Lufthansa avait échappé à toute sanction en ayant fait office de lanceur d'alerte.

Air France avait écopé de l'amende la plus élevée, 182,9 millions d'euros, devant KLM avec 127,2 millions. Les deux transporteurs ont fusionné en 2004 pour créer Air France-KLM.

Mon commentaire : Cette "histoire de l'amende cargo" n'est pas terminée ! Mais cette décision de la justice européenne est une bonne nouvelle.

Rappelons le contexte : Les compagnies avaient fait appel de la condamnation européenne initiale. En conséquence, l'amende n'avait pas été payée, mais un montant proportionné avait été provisionné (selon les règles comptables en vigueur) en vue d'une éventuelle condamnation. Cette somme fait toujours partie de la trésorerie du groupe AF-KLM, mais se trouve "bloquée", donc inutilisable, jusqu'à une décision définitive concernant cette amende. Or, l'arrêt qui vient d'être rendu peut, lui aussi, faire l'objet d'un appel de la part la commission européenne. Il faut donc attendre la fin du délai de pourvoi en appel, ou les conclusions de cet éventuel appel, avant de se réjouir "définitivement".

> Un avion d'Air France dérouté pour une fausse bombe en carton

(source libération) 20 décembre - Le vol AF 463 en provenance de l'Ile Maurice et à destination de Paris a atterri d'urgence au Kenya, samedi soir, après la découverte d'un objet suspect dans les toilettes. Fausse alerte mais véritable intention de nuire.

Il y a eu ce message : «Des démineurs kényans ont découvert une bombe dans un avion d’Air France à l’aéroport international de Mombasa. L’explosif a été transporté dans un endroit sur à l’extérieur de l’aéroport.» Quelques lignes postées sur la page Facebook des autorités aéroportuaires du Kenya, dimanche à 10h06, ont replacé pendant quelques heures la France comme cible privilégiée de la menace terroriste. Et ce, malgré la prudence du ministre kényan de l’Intérieur indiquant que l’objet était en cours d’analyse.

Il ne s’agissait pourtant que d’une fausse alerte : l’objet suspect découvert à bord du Boeing 777 dérouté samedi soir était «un ensemble composé de cartons, de papier et d’une espèce de minuteur», a indiqué Frédéric Gagey, PDG d’Air France, dimanche après-midi. «Il n’y avait rien qui présentait un caractère dangereux». Entretemps, les autorités aéroportuaires ont modifié leur communiqué, remplaçant le mot «bombe» par «objet» dans leur post. Air France a néanmoins réclamé l’ouverture d’une enquête : l’objet trouvé dans les toilettes de l’avion était bien destiné à créer un effet de panique.

«Le doute doit toujours bénéficier à la sécurité»

Le vol AF 463 avait décollé de l’Ile Maurice à 21h17 (18h17 en France) avec 459 passagers à bord et 14 membres d’équipages. Il devait atterrir Roissy-Charles-de-Gaule à 5h50. La suite, Eric Prévot, porte-parole de la compagnie française, la raconte (...) : «Juste après le repas du soir, environ deux heures après le décollage, l’équipage a commencé à configurer la cabine pour la nuit, en diminuant l’éclairage. Les passagers commençaient à s’endormir. C’est à ce moment que le commandant de bord a été alerté par une hôtesse qu’un passager avait découvert un colis derrière le miroir des toilettes en porte 3, à l'aplomb de l’aile. Il s’agissait d’un objet de 10 cm par 10 cm avec un compteur à son sommet, qui faisait penser à un engin explosif

Plus tôt dans la journée, une source interne à Air France, interrogée par l’Agence France Presse, avait décrit l’objet comme étant composé de deux horloges digitales transparentes affichant deux horaires différents, sans a priori de décompte, d’un fil noir ressemblant à une antenne de radio-réveil, et de quatre cartons rectangulaires reliés par un adhésif et des pinces métalliques.

Le commandant de bord a contacté immédiatement le Centre de contrôles des opérations (CCO) d’Air France, basé à Roissy, véritable cœur opérationnel au sol de la compagnie aérienne. Après analyse par téléphone avec le service de déminage basé à Versailles et le service de sécurité d’Air France, le commandant de bord a décidé de dérouter l’avion, alors au-dessus de l’océan Indien, vers l’aéroport de Mombasa, dans l’est du Kenya. «Le doute doit toujours bénéficier à la sécurité», justifie Eric Prévot, par ailleurs commandant de bord sur des 777. Dans cette situation, l’équipage applique la check-list «objet suspect» : descente rapide sous les 3 000 mètres, afin de réduire au maximum la différence de pression entre l’extérieur et la cabine et ainsi minimiser les dégâts liés au souffle que pourrait provoquer une explosion, et sorties des volets et du train afin de configurer le Boeing en mode atterrissage.

«Acte extrêmement agressif»

Le vol AF 463 s’est posé sans encombre à 00h37 locales (22h37 en France). Et les passagers, avertis de l’escale forcée en raison «d’un problème technique», ont été évacués par les toboggans (...).

«C’est un acte extrêmement agressif à notre encontre», a souligné Frédéric Gagey. S’il n’a donné aucune information sur la façon dont ce colis a été placé dans ce placard des toilettes, il a cependant précisé que le personnel de bord avait vérifié l’ensemble des placards avant le décollage, y compris celui des toilettes. «Comme il y a eu une visite avant le vol et qu’on ne l’a pas trouvé, je pense que l’objet a sans doute été placé là pendant le vol.» a ajouté le PDG. Et de préciser qu’Air France a subi quatre fausses alertes à la bombe à bord de ses avions ces quinze derniers jours, «trois sur le territoire américain, en plus de celle sur l’avion en provenance de l’Ile Maurice».

Mon commentaire : A l'heure où je publie, un homme, retraité de la police et passager du vol concerné, a été libéré suite à sa garde à vue. Si l'auteur de cet engin factice est démasqué, nous en saurons plus sur le but visé : perturbations sur l'exploitation d'Air France en particulier, baisse de l'attrait de la compagnie pour les passagers et son corolaire économique, test imaginé par une personne à bord pour mettre en scène des failles éventuelles, volonté de stresser le personnel ? Quoi qu'il en soit l'incident et ses conséquences doivent être appréhendés avec soin par nos dirigeants. La compagnie a déposé plainte contre X.

Plusieurs témoignages de passagers interviewés font état de leur satisfaction quant au professionnalisme de l'équipage.

> Sécurité à Air France : « Au moindre doute, on suspend la ligne »

(source le parisien) 18 décembre - A la veille des vacances de Noël, Gilles Leclair, le directeur de la sûreté d'Air France, dévoile les mesures de sécurité mises en place par la compagnie après les attentats du 13 novembre.

Sa parole est rare. Gilles Leclair, préfet, ancien commissaire passé par l'antiterrorisme, devenu directeur de la sûreté d'Air France en 2014, détaille les nouvelles mesures de sûreté mises en place dans la compagnie comme la sécurisation des avions au sol.

Le Parisien : Qu’est-ce qui a changé après les attentats ?

Gilles Leclerc : Même si les mesures de sûreté étaient déjà très importantes, on a renforcé les contrôles d’explosifs sur les passagers. Pour les vols dans l’espace Schengen, on vérifie désormais l’identité des voyageurs. Tous nos avions qui sortent de maintenance sont contrôlés de fond en comble. Avant, c’était de manière aléatoire. On a multiplié les scellés sur toutes les trappes de l’avion accessibles depuis l’extérieur pour s’assurer qu’aucun objet n’y a été caché avant un vol. Même chose pour ce qui rentre dans l’avion, le courrier lais aussi les charriots pour la restauration. Pour nos salariés et à la demande de l’Etat, on a mis fin à la tolérance qui permettait notamment aux personnels navigants d’emporter des bouteilles de plus de 100 ml de liquide. Nous ne communiquons pas les autres mesures pour des raisons de sûreté.

Et à l’étranger ?

Ces mesures s’appliquent aussi dans nos 200 escales internationales. Mais pour une trentaine d’entre elles, jugées plus sensibles, notamment en Afrique, au Proche-Orient, on double les contrôles, avec nos moyens humains et matériels, détecteurs de métaux, d’explosifs, quand on estime que ce qui a été mise en place localement n’est pas suffisant. Au moindre doute, on suspend la ligne.

Daech a revendiqué l’explosion de l’avion russe en Égypte, avec un explosif caché dans une canette…

Nous n’avons pas encore le rapport de l’enquête. Sur Le Caire, les autorités égyptiennes n’ont pas souhaité qu’on double le dispositif de sûreté. Néanmoins, on a obtenu plus de contrôles, notamment une surveillance d’avion la nuit. Pour les canettes, on a aussi renforcé le suivi. Même si le risque zéro n’existe pas, on espère être complètement étanche. S’il y a un dépôt d’explosif dans l’avion, c’est à l’insu des circuits.

C'est-à-dire ?

Le talon d’Achille du secteur, ce sont les complicités internes. C’est pour ça qu’on essaie de doubler les contrôles effectués localement. En France, les autorités on annoncé qu’elles allaient revérifier les profils de toutes les personnes détentrices d’un badge d’accès et de circulation dans les aéroports. Avant les attentats, les vérifications avaient lieu tous les trois ans. Désormais, il y aura des contrôles aléatoires entre les dates de renouvèlement.

Des salariés d’Air France font-ils l’objet d’une fiche S ?

Je ne sais pas. Je peux juste dire que, depuis le début de l’année, trois salariés n’ont pas eu leur badge d’accès à Roissy renouvelé par les autorités. Et depuis, les attentats, un dossier est à l’étude.

Le radicalisme religieux est-il présent à Air France ?

A ma connaissance, non.

Ces mesures coutent-elles cher ?

La sûreté et la sécurité de nos personnels et clients n’ont pas de prix. Mais cela se chiffre à plusieurs millions d’euros par an.

Mon commentaire : S'exprimer publiquement sur les mesures de sureté reste un exercice difficile. Il s'agit de satisfaire le légitime intérêt du public, des passagers et salariés, sans livrer des informations très précises qui faciliteraient la tâche des personnes ayant une volonté de nuire.

> Air France dément envisager un référendum (syndicats)

PARIS, (source Reuters) 17 décembre - Air France a démenti jeudi avoir l'intention de consulter directement les salariés sur la restructuration de la compagnie, a-t-on appris auprès de trois sources syndicales.

Le Figaro écrivait le même jour qu'Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, la maison-mère de la compagnie française, envisageait un référendum pour débloquer la situation sociale.

Le directeur des ressources humaines (DRH) Xavier Broseta a démenti cette information lors d'un comité central d'entreprise (CCE), ont précisé les trois représentants qui y participent depuis 9h30 au siège d'Air France à Roissy.

"Ce n'est pas à l'ordre du jour. C'est une des options théoriques évoquées de longue date mais aujourd'hui la priorité est à la négociation", a-t-on déclaré à Reuters de source proche du dossier. Air France compte boucler ses négociations dans les premiers mois de 2016, avaient indiqué début décembre des sources proches du groupe. Lors d'un entretien à Reuters mardi, Alexandre de Juniac n'a pas souhaité faire de commentaire sur l'évolution des négociations avec les navigants. Mais selon des représentants du personnel, les discussions se poursuivent avec les pilotes, à l'origine de la grève historique de septembre 2014, mais restent bloquées chez les hôtesses et stewards.

(...) Des représentants des trois syndicats représentatifs du personnel navigant commercial (PNC) ont confirmé que les discussions restaient gelées avec la direction, deux d'entre eux refusant de s'asseoir à la table des négociations. Le SNPNC et l'Unsa PNC veulent attendre l'arrivée du nouveau DRH, Gilles Gateau, chargé des affaires sociales auprès du Premier ministre Manuel Valls, qui prendra ses fonctions en janvier, tandis que l'Unsa, elle, est prête à négocier, ont précisé ces délégués du personnel

"Les négociations n'ont pas commencé et elles se bloqueront si l'entreprise persiste à vouloir faire de l'unilatéral", a déclaré David Lanfranchi, président du SNPNC d'Air France. "Nous sommes ouverts à une négociation équilibrée qui prenne en compte les efforts colossaux déjà réalisés par les PNC et la situation financière de l'entreprise qui s'améliore et qui va continuer à s'améliorer", a-t-il ajouté. Un prochain CCE est d'ores et déjà prévu les 28 et 29 janvier, ont également précisé des syndicats (...).

Mon commentaire : Un référendum ne peut être qu'un recours ultime face à une impossibilité totale de négocier. Que se passerait-il alors ? Si les salariés refusent la proposition de la direction : retour à la case départ. S'ils les acceptent, la situation est débloquée mais s'ouvre une ère de crispation avec les représentations syndicales.

Il y a vingt ans, le référendum lancé par le président Blanc avait contourné des syndicats opposés à la mise en œuvre de son plan de réformes. Les relations sociales en avaient souffert durablement, mais la mise en œuvre du plan avait sorti AF de l'ornière en quelques années.

> Air France-KLM veut accentuer l'intégration de ses JV chinoises

PARIS (source Reuters) 15 décembre - Air France-KLM améliore régulièrement ses coentreprises avec China Southern et China Eastern dans le cadre de sa stratégie de développement en Asie, mais est encore loin de la maturité atteinte avec Delta Airlines, a déclaré mardi à Reuters son PDG, Alexandre de Juniac.

L'accord de partage de codes annoncé lundi avec la compagnie indienne Jet Airways et KLM et Delta, qui complète celui signé en mai 2014 avec Air France, vise à étoffer la desserte indienne du groupe franco-néerlandais, jusque-là limitée à New Delhi, Mumbai et Bangalore, a-t-il ajouté lors d'un entretien téléphonique.

Air France-KLM a signé un accord de coentreprise avec China Southern en 2010 et avec China Eastern en 2012, alors que la coentreprise avec Delta date des années 1990 - à l'époque sous la forme d'un partenariat entre Northwest et KLM avant leurs fusions respectives avec Delta et Air France. "

Avec China Eastern et China Southern, cela avance régulièrement par petites touches, mais le niveau de développement et de maturité de ces JV n'est pas encore comparable avec celle qu’on a avec Delta", a souligné Alexandre de Juniac.

La coentreprise avec Delta a réalisé un chiffre d'affaires supérieur à 13 milliards de dollars (11,8 milliards d'euros) en 2014, contre plus de 800 millions d'euros pour les coopérations chinoises.

Air France-KLM veut accentuer l'intégration avec China Eastern et China Southern en termes de programmes de vols, de gestion des recettes et de politique commerciale, a précisé Alexandre de Juniac.

Le groupe franco-néerlandais continue parallèlement à discuter avec Etihad (qui détient 24% de l'indienne Jet Airways) pour approfondir leur partenariat datant de 2012.

"On cherche à aller vers quelque chose qui ressemble un système de partage de revenus" avec Etihad, a dit Alexandre de Juniac. "Après, il faut trouver les bonnes conditions."

Air France-KLM discute aussi "tranquillement" avec Alitalia (dont Etihad détient 49%) sur le devenir de leurs deux coentreprises en Europe qui, selon Alexandre de Juniac, sont profitables.

DYNAMIQUE POSITIVE SUR TRANSAVIA EUROPE

En Europe, Air France-KLM pousse le développement de sa filiale "low cost" Transavia, relais indispensable de son réseau long-courrier, avec l'ouverture annoncée d'une base de la branche néerlandaise à Munich en mars 2016. Pour la partie française, il reste encore à conclure des accords avec les organisations de navigants, a souligné Alexandre de Juniac, après le blocage qui avait provoqué la grève historique des pilotes d'Air France en septembre 2014.

"La dynamique est meilleure qu’elle ne l’était il y a six mois", a-t-il observé, tout en se refusant à tout commentaire sur l'avancée des discussions avec les syndicats. Du côté du trafic, au lendemain de l'annonce par Aéroports de Paris d'un impact des attentats du 13 novembre sur les vols au départ de la capitale française, Alexandre de Juniac a indiqué qu'Air France-KLM en ressentait les effets "à la fois sur novembre et sur décembre". Il a toutefois jugé prématuré de fournir des indications sur la tendance des réservations pour la très cruciale période des fêtes. "Cela évolue jour par jour. Prudence : les choses sont encore incertaines et fragiles", a-t-il dit

Air France-KLM a chiffré début décembre à 50 millions d'euros l'impact des attentats de Paris sur son chiffre d'affaires de novembre.

Mon commentaire : Un des enjeux stratégiques pour notre groupe est de développer des partenariats "de bout de ligne". Les règles subsistant dans le transport aérien ne permettent pas aux compagnies de développer elles-mêmes leurs vols sur les autres continents. C'est donc en nouant des partenariats approfondis avec les compagnies locales qu'elles peuvent accroitre leurs activités sur les lignes intercontinentales.

Un autre enjeu stratégique est de disposer d'une offre low-cost compétitive et complémentaire de l'alimentation des hubs. Mais on connait la difficulté d'incorporer des vols low-cost dans une compagnie historique. De nombreuses tentatives ont échoué, jusqu'à ce que le groupe IAG y parvienne avec Vueling. Transavia ne doit pas rater ce chalenge. Elle doit gagner en compétitivité pour éviter un échec comparable à celui des bases de province (recettes basses face à des couts trop élevés). 

> Transavia continue d’accélérer

((source air et cosmos) 18 décembre - La filiale low cost d’Air France-KLM desservira dix nouvelles destinations à partir de l’été 2016 et augmentera ses fréquences sur celles existantes.

Alors que Transavia Holland ouvre une base à Munich, au cœur du dispositif Lufthansa, sa sœur Transavia France poursuit l’expansion de son réseau au départ de ses bases de Paris-Orly, Nantes et Lyon. Dix nouvelles destinations seront ainsi inaugurées entre le 21 février 2016 et le 12 mai. Une (Faro) au départ de Nantes, trois au départ de Lyon (Faro encore, Lisbonne, Valence), les autres au départ de Paris-Orly.

Certaines lignes seront saisonnières (d’avril à octobre) ; d’autres seront permanentes : quatre au départ de Paris-Orly (Vienne, Londres-Luton, Edimbourg, Vérone), une au départ de Lyon (Lisbonne). Dans le même temps, un certain nombre de lignes existantes vont bénéficier d’un renforcement des fréquences. Pas moins de 29 destinations seront desservies par une liaison quotidienne, dont douze proposant deux fréquences par jour, permettant ainsi un aller-retour dans la journée.

Clientèle affaires.

La clientèle affaires représente désormais 10% du trafic total de Transavia, qui compte bien porter cette part à 15% en 2016 en jouant la carte Air France-KLM qui intègre désormais ses vols dans les contrats Corporate du groupe, en offrant du cumul de miles sur la carte de fidélisation Flying Blue et en proposant, à partir du 1er janvier 2016, un tarif « max » qui permet d’embarquer avec deux bagages en cabine.

L’autre nouveauté de cette accélération est l’attaque frontale d’easyJet et de Vueling. Sur les dix nouvelles lignes annoncées par Transavia France, cinq sont déjà proposées par easyJet au départ de Paris-Orly et de Lyon et une par Vueling. Idem pour les douze destinations dont les fréquences vont être augmentées : sept sont également opérées par les deux compagnies aériennes low cost. Il est clair que Transavia se sent désormais suffisamment en confiance pour affronter la concurrence.

Mon commentaire : Le taux de développement de Transavia France avoisine les 30%, ce qui présente l'avantage, pour une petite structure, de diluer rapidement le poids de ses frais généraux (cout du siège de Transavia). En revanche, ses couts d'exploitation doivent devenir plus compétitifs pour se colleter aux champions du secteur, les easyJet et autres Vueling. Sa régularité des vols devra par ailleurs atteindre l'excellence si elle veut séduire de nouveaux clients et tout particulièrement les voyageurs "affaires" que notre low cost aimerait voir augmenter. Il reste de nombreuses étapes à franchir pour que Transavia France tienne dans la durée face aux champions de la catégorie.

> Air France condamnée pour avoir détourné le droit de grève

(source AFP) 19 décembre - Air France a été condamnée cette semaine en appel pour avoir utilisé la loi Diard, qui oblige les grévistes à se déclarer individuellement 48 heures à l'avance avant un conflit, afin d'assurer un maximum de vols lors de la grève record de 14 jours des pilotes de 2014, selon un arrêt de la Cour d'appel de Paris (...). La compagnie, qui devra verser 27.000 euros pour réparer le préjudice du Spaf, va se pourvoir en cassation.

La justice reproche à la compagnie d'avoir utilisé les déclarations individuelles des salariés 48 heures à l'avance pour recomposer des équipages avec des non-grévistes, avant la grève prévue des pilotes à partir du 15 septembre 2014. La Cour d'appel souligne en effet que «s'il n'est pas interdit à l'employeur d'organiser l'entreprise pendant la grève», l'utilisation des déclarations individuelles des grévistes «n'est pas destinée à permettre (...) un aménagement du trafic avant le début du mouvement par la recomposition des équipes en fonction des salariés déclarés ou non grévistes» alors même «que la perturbation de l'activité est précisément la finalité de l'exercice du droit de grève

«La cour nous a donné raison, Air France a contourné la loi Diard en s'en servant pour organiser le trafic et moins pour informer les passagers», a réagi Julien Duboz, porte-parole du Spaf (deuxième syndicat de pilotes à Air France), à l'origine du recours en référé. Celui-ci avait été rejeté le 24 septembre 2014 et le syndicat avait fait appel. Le Spaf faisait valoir qu'Air France avait outrepassé la loi en modifiant, avant la grève, les plannings de vols pour réattribuer à des non-grévistes des vols qui devaient incomber à des grévistes.

La loi Diard de mars 2012 impose aux salariés des transports de se déclarer individuellement grévistes 48 heures avant le début d'un conflit pour concilier l'exercice du droit de grève et une bonne information des passagers. Sans pour autant instaurer un service minimum, elle permet aux entreprises d'optimiser l'utilisation des personnels non grévistes et d'adapter les plans de transport aux moyens humains dont elles disposent.

En décembre 2014, Air France avait déjà été condamnée par le tribunal de grande instance de Bobigny à verser 10.000 euros au Spaf pour non respect de la loi Diard.

Mon commentaire : C'est là où l'on mesure que la culture ancestrale du rapport de force est toujours d'actualité dans les relations sociales d'Air France.

> Air Caraïbes envisage une coentreprise avec Air France pour l'entretien de ses Airbus A350

(source les echos) 21 décembre - (...) Air Caraïbes pourrait devenir le partenaire d’Air France Industries dans la maintenance des Airbus A350. Selon nos informations, le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes, discute en effet avec Air France Industries de la création d’une coentreprise dédiée à l’entretien de ses futurs Airbus A350 , dans le cadre d’une négociation plus large sur la reprise du contrat de maintenance de l’ensemble de la flotte d’Air Caraïbes et de sa future filiale low cost, à compter de 2017.

« Rien n’est signé »

Pour l’heure, aucune des deux entreprises ne souhaite s’exprimer sur les négociations en cours. « Rien n’est signé », souligne-t-on de part et d’autre. Toutefois, Air France Industrie et le Groupe Dubreuil seraient déjà au stade des négociations exclusives et l’intérêt pour un tel partenariat semble évident. Le contrat de maintenance liant Air Caraïbes à SR Technics depuis 2003 arrive en effet à échéance en juin 2017. Et la compagnie française, qui n’a pas les moyens d’entretenir elle-même sa flotte, a bien lancé un appel d’offres auprès de LH Technik, d’Airbus Services et d’Air France Industrie-KLM engineering & maintenance (AFI KLM E&M).

Gros investissements à Orly

Ce dernier ne manque pas d’arguments en sa faveur. Outre le fait d’être le numéro deux mondial de la maintenance aéronautique (derrière Lufthansa Technik), Air France Industries dispose d’importants moyens industriels sur l’aéroport d’Orly, où sont basés les appareils d’Air Caraïbes. Air France-KLM y a investi plusieurs centaines de millions d’euros dans la modernisation de ses installations, notamment dan la création d’un atelier de révision pour les gros moteurs.

L’enjeu de l’Airbus A350

Par ailleurs, la clientèle d’Air Caraïbes présente un intérêt particulier pour AFI KLM. Remporter l’appel d’offres d’Air Caraïbes permettrait en effet à AFI KLM E&M de décrocher son premier client opérateur d’Airbus A350 (ainsi que de l’A330-300 « 242 tonnes »). Avec 775 exemplaires en commandes et 40 compagnies clientèles, l’Airbus A350 constitue un relais de croissance à ne pas manquer pour AFI KLM. D’où son intérêt pour Air Caraïbes et le scénario envisagé de la coentreprise. La petite compagnie du Groupe Dubreuil n’est certes pas le plus gros clients de l’A350 - elle en a commandé quatre au total (1 A350-900 au nom du groupe Dubreuil et 3 A350-1000 au nom d’Air Caraïbes), ainsi que trois autres A350-900 en location opérationnelle - mais elle sera la première compagnie française à exploiter l’A350 d’Airbus à partir de fin 2016, avant Air France-KLM, dont le premier des 25 A350 commandés n’arrivera pas avant 2018.

Des précédents

Ce ne serait pas la première fois qu’Air France Industries accepterait d’en passer par une coentreprise pour remporter un contrat de maintenance. AFI KLM a déjà des partenariats du même ordre avec Royal Air Maroc, Air China, TAP Air Portugal et même Lufthansa Technik, pour l’entretien des A380. Comme quoi, en matière de maintenance, la concurrence n’exclue pas des accords ponctuels.

Mon commentaire : Le secteur de maintenance d'Air France-KLM a le vent en poupe. Mais dans ce domaine comme dans les autres, rien n'est acquis définitivement et la concurrence est rude dans l'entretien avion. Nous affrontons Lufthansa et sa bonne réputation, certes, mais aussi des "indépendants" issus de services détachés d'autres compagnies et des constructeurs ou fournisseurs aéronautiques comme Airbus ou Rolls-Royce. La maintenance d'Air Caraïbes est donc un enjeu suffisant pour envisager une coentreprise.

Les secteurs de maintenance des quelques compagnies qui en ont gardés, telles Lufthansa et nous, doivent batailler contre quelques "indépendants", souvent issus de secteurs de maintenance, externalisés d'autres compagnies, mais aussi contre des constructeurs ou fournisseurs aéronautiques (tel Airbus ou Rolls-Royce...) qui s'installent sur ce marché. Ainsi, devenir fournisseur d'Air Caraïbes est un enjeu "de poids". Ce qui peut conduire à envisager une coentreprise. 

> Willie Walsh, CEO d'IAG : British Airways quittera le Royaume-Uni si le gouvernement ne tranche pas pour la 3ème piste

(source deplacements pros) 17 décembre - Alors qu'il n'était encore que patron de British Airways, Willie Walsh avait prévenu que sa compagnie ne quitterait pas Heathrow pour s'installer sur Boris Airport. Mais le dirigeant qui est maintenant à la tête d'IAG, se dit près à quitter le terminal 5 et même le Royaume Uni si le gouvernement ne prend pas rapidement de décision concernant la troisième piste de l'aéroport londonien.

Le gouvernement britannique a une nouvelle fois reporté sa décision sur le projet de construction d'une 3ème piste à Londres Heathrow, une option recommandée cet été par la commission aéroport. Ces tergiversations agacent Willie Walsh, patron du groupe IAG propriétaire de British Airways. Il menace de faire déménager British Airways en Irlande ou en Espagne si l'État ne prend pas une décision rapidement.

Il a écrit au Daily Mail : "Nous sommes une petite île, et ce gouvernement cherche à nous rendre encore plus petit sur la scène mondiale. Nos leaders parcourent le monde disant que le Royaume-Unis est ouvert pour les affaires, mais leurs actions ne correspondent pas à la rhétorique". Il prévient : «Si le gouvernement continue à tergiverser au sujet de la nouvelle piste, alors je déménagerai mon business ailleurs. Nous avons maintenant des compagnies à Dublin et Madrid, et nous pouvons développer notre entreprise ici, soutenant le renforcement des économies irlandaises et espagnoles". Il conclut : "Ce ne sont pas juste des menaces. Nous avons la capacité pratique de nous étendre ailleurs. Cela signifie que l'Espagne et l'Irlande profiteront des bénéfices économiques et des nouveaux emplois de notre projet d'expansion, tandis que le gouvernement britannique se tournera les pouces et regardera le monde progresser autour de lui".

Difficilement crédible, mais explicite sur le niveau de colère du patron de la holding.

Mon commentaire : Pas crédible, ce déménagement en Irlande ou en Espagne car légalement infaisable ; British Airways peut néanmoins moduler son expansion en favorisant Iberia et Aer Lingus au détriment de BA.

Pour d'autres raisons, Air France-KLM envisage une stratégie comparable : confier à KLM la croissance de son activité, tant qu'Air France ne parviendra à réaligner ses couts et ses performances sur ceux de ses rivaux européens.

Fin de la Revue de Presse

| Vous pouvez obtenir la plus large information sur l'épargne salariale et l'actionnariat salarié en appelant Air France au numéro vert 0 800 04 2000.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 6,767 € en clôture lundi 21 décembre.

Les marchés actions ont fortement baissé pendant l'été à la suite de la baisse de la croissance chinoise entrainant dans son sillage l'économie de pays fournisseurs de la Chine. Ce phénomène est amplifié par la remontée progressive des taux aux États-Unis, laquelle devrait attirer des capitaux en dehors du marché des actions.

Le cours de l'action AF-KLM avait progressé d'environ un euro fin octobre après la publication des résultats du 3ème trimestre, passant d'environ 6 à 7 euros, mais les attentats de novembre avaient fait perdre ce gain. Le prix du pétrole au plus bas et l'annulation de la décision européenne d'amende cargo infligée à Air France, KLM et Martinair contribuent à une remontée de l'action AF-KLM pendant la semaine écoulée.p class="normal"> La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes est à 6,72 €.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) descend autour de 37 $. L'OPEP a décidé, début décembre 2015, de ne pas fixer de quota de production, ce qui conduit à une baisse supplémentaire des cours pétroliers.

Ce prix bas soulage les comptes d'Air France-KLM. Des effets de change sur les monnaies, les baisses de tarifs attendues par les passagers, ou les particularités d'anciens contrats de couverture limitent encore le plein effet de ce prix avantageux.

Notre activité sur le secteur de l'Amérique du sud est affectée par l'essoufflement de l'économie de plusieurs pays dont le Brésil, ainsi que par le retour en forme d'Iberia.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| Christian Magne

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Suppléant François Robardet

photo François Robardet

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