Lettre de l'Administrateur Air France-KLM
Christian Magne Représentant des salariés actionnaires PS et PNC |
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N°538, 14 mars 2016 Si vous ne voyez pas correctement cette page, cliquez ici La Revue de Presse du lundi... > Air France-KLM : trafic en hausse en février (source AFP) 8 mars - Le trafic passagers du groupe Air France-KLM a enregistré en février une hausse de 6,3% avec 6,3 millions de passagers transportés, marquée par un bond de 11,7% sur l'Amérique latine. Le trafic des réseaux court et moyen courrier du groupe a également progressé très fortement avec 6,4% de passagers supplémentaires transportés par rapport à février 2015. Le coefficient d'occupation des compagnies Air France, KLM et HOP! s'est amélioré de 1,4% mais la recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) hors change est en baisse, selon un communiqué du groupe qui a souligné l'incidence de l'année bissextile en termes de capacité et de trafic. Les compagnies Air France et HOP! ont transporté 3,5 millions de passagers, soit 2,6% de plus par rapport à 2015. KLM a enregistré une hausse de 12% de son trafic avec 1,8 million de passagers. Transavia, la branche low cost du groupe, a transporté 600.000 passagers, soit 10,7% de plus qu'en février 2015. Sur le long courrier, le trafic avec l'Amérique latine a très fortement progressé, suivi des zones Afrique-Moyen-Orient (+7,7%) et Amérique du Nord (+7,7%). Le coefficient d'occupation sur les deux premières régions s'est amélioré de 3,9 points. Concernant l'activité cargo, la recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) hors change "est en nette baisse", selon le groupe. Le trafic en TKO est en baisse de 6,5%. Mon commentaire : Exprimé en Passagers Kilomètres Transportés (PKT) la progression du trafic se monte à +5,2%, dont +3,6% correspondent au fait que le mois de février 2016 comportait 29 jours. L'amélioration du coefficient d'occupation est appréciable et permet de contenir en partie la baisse de recette unitaire. > Air France-KLM : petite croissance pour l’été 2016 (source air journal) 9 mars - Le groupe Air France-KLM a prévu pour cet été une augmentation de ses capacités de +1,5% par rapport à la saison estivale 2015, une croissance principalement portée par l’activité de la compagnie aérienne low cost Transavia au départ de France, des Pays-Bas et de Munich (+14,8%). Sur l’activité long-courrier (+0,1%) et l’activité moyen-courrier (+0,7%), tout en modérant sa croissance, le groupe va redéployer ses capacités sur les zones où le marché est en hausse. Du 27 mars au 29 octobre 2016, le groupe franco-néerlandais va déployer son réseau mondial « à la conquête de nouveaux marchés, particulièrement en Europe où nous démontrons l’agilité du Groupe et sa faculté à capter de nombreux relais de croissance », a déclaré le PDG Alexandre de Juniac dans un communiqué : les quatre compagnies proposent cet été plus de 50 nouvelles liaisons, « la gestion dynamique de notre offre de vols s’appuyant sur une flotte de pointe, équipée de cabines de voyage toujours plus confortables, aux plus hauts standards de l’industrie ». Sur le réseau long-courrier, le groupe se renforce vers les Etats-Unis, grâce à une nouvelle liaison vers Salt Lake City opérée par KLM au départ de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol ainsi qu’une nouvelle fréquence entre New York-JFK et Paris-Orly opérée par Air France. Au Moyen-Orient, Air France reprend la desserte de Téhéran (Iran) au départ de Paris-Charles de Gaulle, tandis que KLM ouvre une nouvelle liaison entre Amsterdam-Schiphol et Astana (Kazakhstan). Sur le réseau moyen-courrier, les deux compagnies (...) ouvrent 13 routes, « démontrant ainsi l’agilité de son réseau européen », tandis que la low cost Transavia poursuit également sa croissance, avec 36 nouvelles destinations dont 18 au départ de Munich, 13 au départ de la France (Paris, Lyon et Nantes), et 5 au départ des Pays-Bas (Amsterdam et Eindhoven). Côté flotte, Air France-KLM poursuit le déploiement « du meilleur de ses produits et services » sur l’ensemble de son réseau mondial. A la fin de la saison été sur le réseau long-courrier, Air France proposera 32 Boeing 777 dotés de nouvelles cabines de voyage BEST. Parallèlement, après avoir revu l’ensemble de ses 747-400 et 777-200ER, KLM équipe ses 777-300ER d’une nouvelle World Business Class (75% de la flotte long-courrier de KLM disposera à la fin de l’été de son tout dernier siège Business entièrement plat). Par ailleurs, KLM propose cet été le 787-9 Dreamliner vers toujours plus de destinations, opérant « partiellement ou en totalité » 14 routes sur tous les continents : Abou Dhabi, Dubaï, Mascate, Le Caire, Le Cap, San Francisco, Toronto, Rio de Janeiro, Chengdu, Delhi, Hangzhou, Osaka, Shanghai et Xiamen. Sur son réseau moyen-courrier, Air France poursuit également le déploiement d’un nouveau siège en cuir déjà disponible à bord de 24 Airbus A319 et progressivement à bord de 25 A320 dans le courant du premier semestre. Enfin, Transavia accueille cette saison 12 nouveaux 737-800, pour un total de 69 appareils à la fin de la saison été (...). Mon commentaire : Ce programme de l'été 2016 correspond au début de mise en œuvre du "plan B" consécutif à l'échec des négociations, en septembre, avec les syndicats de pilotes et l'absence d'avancées avec les syndicats PNC. C'est donc un programme limité dans ses ambitions de croissance. Son objectif est de se recentrer sur les lignes de KLM et d'AF ayant les meilleures perspectives de rentabilité. La prise de risque se trouve du côté de la croissance de Transavia, dont la viabilité économique n'est pas encore assurée côté français, avec des recettes fragiles (sur les lignes nouvelles ou celles exposées au risque géopolitique) et des couts encore améliorables. Néanmoins, le ballon d'oxygène apporté par la baisse du pétrole fin 2015 a conduit à remonter le programme initialement prévu pour cette saison d'été. La conclusion rapide d'accords navigants à AF autoriserait un retour de la croissance pour le programme hiver 2016/2017. > Air France-KLM monte au front face aux compagnies du Golfe (source BFMTV) 11 mars - (...) Un nouvel épisode dans la guerre que se livrent les compagnies européennes et les compagnies du Golfe. Air France-KLM a ainsi appelé jeudi 10 mars les États européens à s'abstenir d'attribuer de nouveaux droits aux compagnies du Golfe "aussi longtemps que les conditions d'une concurrence plus équitable n'auront pas été négociées". Cette prise de position intervient alors que le directeur général de Qatar Airways, Akbar al-Baker, a annoncé mercredi (...) la "réouverture de la ligne Doha-Nice en 2017". Air France regrette, dans une déclaration écrite à l'AFP, "que la poursuite du développement d'un de ces transporteurs (du Golfe, ndlr) au départ du territoire français ait été rendue possible sans que des garanties n'aient été données quant aux conditions dans lesquelles cette concurrence s'exercera". Un mandat européen "Dans ce contexte, Air France-KLM soutient la délivrance rapide d'un mandat par les États membres à la Commission européenne pour négocier un accord garantissant une concurrence plus équitable avec les compagnies du Golfe", ajoute le groupe. "Le succès d'une telle négociation suppose que les États européens s'abstiennent d'attribuer de nouveaux droits de trafic aussi longtemps que les conditions d'une concurrence plus équitable n'auront pas été négociées", ajoute-t-elle. La Commission européenne devrait recevoir fin juin au plus tard un mandat unique de négociation pour fixer les droits de desserte avec les États non membres. Ce mandat mettra fin aux discussions bilatérales. Le hub de Paris concurrencé Malgré un retour à la rentabilité de la compagnie Air France, après huit années de pertes, "les écarts de compétitivité de la compagnie par rapport à ses concurrents internationaux demeurent trop importants et trouvent en partie leur origine dans l'iniquité des conditions de concurrence prévalant dans la compétition avec un certain nombre de compagnies, notamment dans le Golfe, bénéficiant de soutiens étatiques considérables", déplore Air France-KLM. L'ouverture d'une ligne directe par Qatar Airways entre Nice et Doha créerait une concurrence via le hub de Doha pour Air France sur la desserte de l'Asie du Sud-Est, notamment celle de Singapour desservi par Air France en direct depuis Paris. Les compagnies aériennes européennes s'inquiètent depuis plusieurs années de la concurrence croissante des compagnies basées dans les émirats du Golfe - Emirates, Etihad et Qatar Airways. Celles-ci bénéficient de coûts de fonctionnement plus favorables, avec une main d'œuvre meilleur marché et une fiscalité inexistante. > Air France et ses pilotes de retour à la table des négociations (source AFP) 10 mars - Paris - La direction d'Air France et les deux syndicats de pilotes représentatifs ont ouvert jeudi un nouveau cycle de négociations sur la productivité et l'emploi, plus de cinq mois après l'échec des précédentes discussions. La reprise du dialogue doit permettre de tourner la page d'une crise qui secoue la compagnie tricolore depuis septembre et l'échec de la mise en œuvre du plan de développement "Perform 2020". Face au refus des navigants de voler plus à salaire égal, la direction avait opté pour un "plan B" menaçant jusqu'à 3.000 emplois, dont certains parmi les pilotes. Les négociations entamées jeudi se poursuivront vendredi puis la semaine prochaine, avant deux autres réunions de travail courant mars. Les deux syndicats de pilotes SNPL (65% des voix) et Spaf (21%) ont salué un "changement de ton" de la direction qui a renoncé notamment aux ultimatums. Les dirigeants ont affiché "une volonté de négocier pour permettre à Air France de croître plus rapidement, mais a priori sans pression au niveau des négociations", explique à l'AFP Fabrice Cueille du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf). Si les négociations n'aboutissent pas, "ce n'est pas non plus dramatique pour la direction", assure-t-il. Les pilotes se disent prêts à accompagner Air France dans la course à la productivité engagée avec ses concurrents, mais ils attendent en retour des garanties, notamment sur l'emploi. "Notre position n'a grosso modo pas changé, il faut des engagements de la direction sur l'utilisation d'une éventuelle économie" afin de favoriser la croissance "chez Air France et pas dans des filiales" Hop! ou Transavia. De son côté, le SNPL conditionne en partie la réussite des négociations à un geste de l'Etat envers Air France, qui passerait par un allègement des taxes aéroportuaires notamment. Fin février, la compagnie a lancé des plans de départs volontaires concernant 1.405 postes au sol et 200 en cabine d'ici 2017 (...). Mon commentaire : Accessoirement, à propos des taxes aéroportuaires : on constate qu'une baisse des tarifs intervenue à Schiphol a permis le renforcement des lignes d'EasyJet au départ de cet aéroport. Les tarifs élevés de Roissy tiennent encore Ryanair à distance. > Transavia lorgne de nouvelles bases à l'étranger (source Boursier.com) 10 mars - Transavia veut poursuivre son expansion au-delà de ses six bases en France et aux Pays-Bas, après le démarrage à partir du mois de mars de son implantation à Munich, en Allemagne. Le responsable commercial de la filiale d'Air France-KLM, Roy Scheerder, a expliqué dans une interview à l'agence Bloomberg que plusieurs aéroports étaient à l'étude, en particulier sur le marché allemand. La base de Munich sera dotée dans un premier temps de deux Boeing 737-800, puis deux autres en mai, pour des liaisons vers 17 destinations en Italie, au Maroc et en Espagne. Actuellement, Transavia est le 8ème opérateur low-cost européen par le nombre de passagers transportés en janvier, loin derrière les deux leaders Ryanair et EasyJet, mais également en-deçà de Norwegian, Air Berlin, Wizz, Vueling et Eurowings. Mais sa maison-mère a fait de son développement une priorité, avec des capacités en hausse de 15% pour la saison estivale, contre 1,5% pour la totalité d'Air France KLM. Mon commentaire : Un groupe de notre stature doit être présent dans le marché en fort développement du low cost moyen-courrier. IAG a pris une avance importante en mettant la main progressivement sur Vueling. Lufthansa s'est résolue également à lancer son low cost moyen-courrier bien au-delà de la base historique de Cologne, sur le reste de l'Allemagne et en Europe sous la marque Eurowings. La création de nouvelles bases Transavia en Europe est nécessaire pour qu'AF-KLM ait une présence "paneuropéenne". Au-delà du trafic de ces bases, elles permettront de capter une nouvelle clientèle susceptible d'emprunter nos vols long-courriers. Elles deviendront aussi un argument intéressant pour conclure des partenariats avec des compagnies long-courriers. Mais la concurrence est vive. La viabilité économique de ce développement, qui n'existe pas en phase de lancement, devra intervenir le plus rapidement possible. > Eurowings met les bouchées doubles pour chasser sur les terres de Ryanair et d'easyJet (source tourmag) 9 mars - Alors que Transavia Europe ronge son frein, entravée dans ses velléités de développement par les pilotes d'Air France, son homologue allemande Eurowings, filiale Lufthansa, passe à la vitesse supérieure. Pour accélérer sa croissance, la compagnie compte embaucher cette année 700 salariés sous contrat allemand, dont une majorité de pilotes et de personnels navigants. Sur le moyen-courrier, elle va renforcer sa flotte de 23 Airbus A320 de 180 sièges, qui viendront remplacer ses anciens CRJ-900 équipés de seulement 90 sièges. Elle étoffe également son réseau de destinations long-courrier en ajoutant trois lignes : Boston Miami ainsi que l'île Maurice. D'autres nouveautés sont dans les tuyaux pour cet hiver et peut-être Las Vegas pour l'été prochain. Au total, les passagers pourront s'envoler vers 12 destinations long courrier au départ de l'aéroport de Cologne/Bonn. Des vols qui séduisent les clients, avec un taux de remplissage de 90%. Afin de desservir ce réseau, la compagnie passera de deux à six Airbus A330 d'ici la fin de l'année. D'autres services seront également implémentés, comme la réservation du tarif pour 72 heures (payant), ou encore la possibilité de réserver en ligne une voiture, un hôtel et même un package. Pas de concurrence frontale avec les vols de Lufthansa Lors du salon ITB de Berlin, Karl-Ulrich Garnadt a réaffirmé sa volonté de faire d'Eurowings le bras armé pour reconquérir les parts de marché perdues. « Nous souhaitons qu'elle devienne la seconde compagnie du groupe Lufthansa et le troisième opérateur lowcost en Europe ». Pour lutter efficacement contre ses concurrents, la compagnie souhaiter opérer avec des coûts 40% inférieurs à ceux de Lufthansa. Pour cela, elle compte se concentrer sur un modèle point à point, optimiser ses frais d'infrastructures et administratifs et augmenter sa productivité. Cette stratégie de croissance n'a pas déclenché la colère des syndicats de Lufthansa. Car pour le moment, aucun vol de la filiale n'empiète sur les lignes de la maison mère, installées sur les hubs de Francfort et de Munich. Un pré carré qui ne sera pas éternel. « Dans le futur Eurowings pourra peut-être opérer des vols depuis Francfort ou Munich. Car nous devons tout mettre en œuvre pour préserver nos parts de marché face à la concurrence des autres compagnies lowcost », assure Karl-Ulrich Garnadt. > Et si Norwegian desservait les Antilles au départ de Paris ? (source la tribune) 9 mars - L'annonce de l'arrivée, en juillet prochain, de Norwegian entre Paris (CDG) et les Etats-Unis a fait grand bruit. Mais le développement que prépare la low-cost norvégienne pour 2017 et les années suivantes pourrait en faire davantage encore. En effet, la compagnie utilisera les 9 nouveaux B787 qu'elle recevra en 2017 pour ouvrir de nouvelles lignes entre l'Europe et les Etats-Unis mais aussi les Caraïbes. Le renforcement de l'offre sur Paris est dans les cartons. Et, dans ce cadre, l'hypothèse d'une desserte des Antilles françaises n'est pas à exclure, vu l'importance de ce marché. D'autant plus que la compagnie a déjà commencé à desservir les Antilles au départ des Etats-Unis. Le trafic entre la métropole à la Guadeloupe et la Martinique dépasse en effet le million de passagers sur chacune des deux îles. «C'est un gros marché. Cela peut faire partie du plan, mais rien n'est décidé», expliquait à "La Tribune" Thomas Ramdalh, le directeur commercial de Norwegian lors de son passage à Paris le 18 février dernier. Ciel ouvert Même si la Norvège ne fait pas partie de l'Union européenne, elle est rattachée au marché européen du transport aérien, lequel est entièrement libéralisé depuis vingt ans. Norwegian peut donc ouvrir des vols intra-européens comme bon lui semble, et donc se positionner sur des lignes vers les Antilles françaises au départ de Paris. C'est d'ailleurs en raison de ce statut que la compagnie peut ouvrir des lignes entre l'Europe et les Etats-Unis. Depuis l'accord de ciel ouvert de 2008, cet espace est en effet entièrement libéralisé. N'importe quelle compagnie européenne peut desservir n'importe quelle ville aux Etats-Unis au départ de n'importe quel aéroport européen. Et vice versa. Selon Thomas Ramdalh, Porto Rico fait partie de cet accord et Norwegian aurait également la possibilité de la desservir au départ de Paris. Pour l'heure, rien n'est arrêté. Mais, comme le soulignent plusieurs observateurs : «Il n'y a pas beaucoup de lignes long-courrier avec un potentiel aussi important que les Antilles françaises au départ de Paris.» Guerre des prix Si Norwegian devait un jour se positionner sur les Antilles, la guerre des prix serait terrible avec les autres opérateurs déjà en place (Air Caraïbes, Air France, Corsair, XL). Pour mémoire, la compagnie a lancé, il y a moins d'un mois, Paris-New York avec des prix d'appel de 179 euros TTC l'aller simple. En 2012, la compagnie à bas coûts française, XL Airways, avait cassé les prix en déboulant sur les Antilles avec un prix d'appel de 399 euros TTC aller-retour, un tarif 30% moins cher que les prix pratiqués à l'époque. Les concurrents s'étaient tous alignés. Au bout d'un an, XL avait dû réduire la voilure. En 2003, avant de mourir, Air Lib avait (...) commercialisé les Antilles à 99 euros l'aller simple au départ de Paris. Mon commentaire : Est-il utile de souligner le risque représenté par cette hypothèse ? XL Airways dessert déjà les Antilles sur un modèle low cost, Air Caraïbes se lance en low cost sur cette destination. Comment Air France pourra-t-elle s'adapter à cette nouvelle donne ? > Qatar Airways vient crisper le climat des négociations entre Air France et ses pilotes (source la tribune) 10 mars - La compagnie du Golfe a annoncé ce mercredi au salon du tourisme de Berlin la réouverture de la ligne Doha-Nice en 2017. L'attribution de ces vols par la France fait l'objet d'une polémique depuis un an car elle symbolise pour les syndicats d'Air France le désintérêt de l'Etat pour le transport aérien français. Alors que les négociations sur de nouvelles mesures de productivité reprennent ce jeudi à Air France, le SNPL conditionne notamment ses efforts à des actions de l'Etat pour améliorer la compétitivité de la compagnie. Akbar al-Baker aurait voulu jeter de l'huile sur le feu sur la reprise des négociations ce jeudi entre la direction d'Air France et le SNPL pour tenter de trouver un accord sur de nouvelles mesures de productivité des pilotes qu'il ne se s'y serait pas pris autrement. En annonçant (...) la réouverture de la ligne Doha-Nice en 2017, à raison de 5 vols par semaine, le directeur général de Qatar Airways a conforté les réticences du SNPL d'Air France à signer un accord. Le syndicat majoritaire des pilotes conditionne en effet ses efforts à un plan de croissance ambitieux de la direction mais aussi à des actions de l'Etat pour améliorer la compétitivité de la compagnie. Il demande notamment un allègement des taxes qui frappent le secteur aérien français et l'arrêt de l'attribution de droits de trafic aux compagnies du Golfe, accusées de fausser la concurrence en raison des aides publiques dont elles bénéficient de leur Etat-actionnaire. Des points suggérés par Bruno Le Roux dans son rapport sur les mesures à prendre pour améliorer la compétitivité du pavillon français remis fin 2014 à Manuel Valls. Vols contre Rafale ? Depuis leur attribution au printemps 2015 par François Hollande, ces vols vers Nice (Lyon a a également été accordé à Qatar Airways mais son ouverture n'a pas été annoncée) symbolisent pour les syndicats et les salariés d'Air France, le désintérêt de l'Etat pour l'avenir de la compagnie française et le transport aérien français. A leurs yeux, l'Etat n'a pas hésité à fragiliser Air France pour vendre des Rafale de Dassault Aviation. Pour beaucoup d'observateurs, les nouveaux vols de Qatar Airways ont été accordés en contrepartie de l'achat des avions de chasse français. Ils ont en effet été accordés en catimini par le chef de l'Etat lors d'un déplacement à Doha au cours duquel le Qatar a signé l'achat de 24 Rafale à Dassault Aviation. Une décision qui avait surpris à plus d'un titre tant elle tranchait avec le discours que tenait jusque là le gouvernement sur les compagnies du Golfe. Elle était en effet en totale contradiction avec le gel des droits de trafic aux compagnies du Golfe en vigueur depuis le début du mandat de François Hollande en 2012 pour protéger Air France en difficulté, mais aussi avec l'action que menait la France à Bruxelles contre les compagnies du Golfe. Une position de fermeté qu'avait d'ailleurs réaffirmé quelques semaines plus tôt le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies. Aujourd'hui, même si Air France va mieux, le débat est toujours d'actualité. Le SNPL ne bougera que si la direction et l'Etat bougent dans la direction qu'ils souhaitent. Et ces derniers ne bougeront que si le SNPL s'engage à faire des efforts. L'exemple d'Oman Air Le gouvernement affiche aujourd'hui une nouvelle posture face aux compagnies du Golfe. «Nous sommes prêts à leur accorder de nouveaux droits, mais ils doivent signer dans l'accord, une clause de concurrence équitable, comme l'a fait Oman Air », explique une source ministérielle. A défaut, les compagnies du Golfe pourraient être un peu coincées pour augmenter leur offre en France et en Allemagne, les deux rares pays européens où elles ne disposent pas d'un accès total au marché. Car si les pays européens confient un mandat à la Commission européenne pour négocier les droits de trafic avec des pays tiers (en exigeant des clauses de concurrence équitable) comme la France et l'Allemagne le souhaitent, tous les droits de trafic en Europe seront gelés le temps de la négociation, laquelle risquerait de durer. Autrement dit, dans un tel scénario, les compagnies du Golfe ne pourraient pas compter sur la signature de gros contrats commerciaux avec la France pour avoir de nouveaux droits en France. Encore faut-il que les pays européens parviennent à s'entendre sur un tel mandat. Et voir ce qu'il en ressortirait au final. Doublement de la capacité à Amsterdam En attendant, la réouverture de la ligne vers Doha est une excellente nouvelle pour l'aéroport de Nice. En 2013, la compagnie qatari avait transféré les droits de trafic qu'elle utilisait pour la desserte de Nice (trois vols par semaine) à Paris afin de proposer trois vols quotidiens entre Roissy-Charles de Gaulle et Doha. A l'époque l'accord sur les services aériens entre La France et le Qatar n'autorisait que 21 vols par semaine entre les deux pays et la compagnie a préféré les utiliser tous à Paris. En plus de Nice, d'autres nouvelles lignes ailleurs sur le réseau de Qatar Airways vont renforcer l'attractivité de la compagnie sur le marché français. L'ouverture des vols entre Doha vers les Seychelles, Krabi et Chiang Mai en Thaïlande, Whindhoek en Namibie ou Auckland en Nouvelle-Zélande vont apporter de nouvelles possibilités de correspondances à Doha avec les vols en provenance de France. Idem à Amsterdam, l'autre hub d'Air France-KLM, où Qatar Airways va doubler sa capacité en assurant ses vols Doha-Amsterdam en B777 et non plus en B787. Mon commentaire : Qatar envisage de renforcer ses liens avec IAG, dont il est déjà le premier actionnaire, par la mutualisation des achats, par exemple, mais sans aller jusqu'à créer une coentreprise. > Emirates présente son nouveau siège de classe affaires sur 777 (source journal de l'aviation) 10 mars - (...) le salon ITB de Berlin offre (...) l'occasion aux compagnies aériennes de présenter leurs produits. Et cette année, c'est Emirates qui a saisi l'occasion de présenter son nouveau siège de classe affaires. Il sera installé sur les nouveaux 777 de la compagnie à partir du mois de novembre. Ce nouveau siège a été produit par B/E Aerospace et s'inspire du design des voitures de sport avec son revêtement gris clair au motif matelassé et son appuie-tête ergonomique. Les touches de placage en noyer renforce le sentiment de luxe que la compagnie veut donner à son client. La disposition n'a pas été révolutionnée : les fauteuils sont toujours disposés en rangées de 2x3x2 espacées de 1,83 mètre et ils sont toujours inclinables à 180°, un must. Des nouveautés y ont toutefois été ajoutées, comme un écran plus large d'une longueur en diagonale de 58 cm, la toute dernière commande à écran tactile pour régler le siège et accéder à l'IFE, une tablette plus grande, de nouvelles cloisons d'intimité... Mais surtout, un mini-bar a été intégré au panneau latéral, évitant de se déplacer ou d'avoir à appeler le personnel de cabine en cas de soif. La mise en service du nouveau fauteuil ne changera rien en termes de nombre de places en classe affaires dans les 777, qui restera à 42. Celle-ci interviendra au moment de la livraison du 170ème Triple Sept de la compagnie, un 777-300ER. La presse boursière > Le retour aux bénéfices d’Air France signe le retour en grâce de l’action (source les echos) 9 mars - L’action Air France gagne près de 17 % depuis le début de l’année, mieux que ses concurrents européens, dont Ryanair et Easyjet. Depuis le début de l’année, l’action Air France-KLM dispute à Gemalto la place de plus forte progression du SBF120. Le titre gagne 16,79 %, bien plus que l’indice (- 4,82%). Une résistance remarquable pour le groupe de transport malmené depuis des années par la montée en puissance des compagnies low cost. Une date semble avoir modifié l’horizon boursier de la compagnie. C’était le 18 février. Ce jour-là, Air France-KLM a annoncé un bénéfice de 118 millions , son premier depuis 2008, et une réduction de sa dette de 5,4 à 4,3 milliards. Plus que prévu. L’action s’envole alors de 10,66 % et n’a pas atterri depuis. « Si, en soit, la performance de l’entreprise ne s’est pas améliorée de façon très significative, la baisse de plus de 1,7 milliard avant effet de change du coût du carburant a contribué à réduire sa dette de 1.1 milliard. C’est une bouffée d’oxygène qui lui permet de gagner du temps », souligne Thomas Picherit, analyste chez AlphaValue. Autre signe positif, en février, le trafic a augmenté de 6,3 % alors que le coefficient d’occupation des avions a lui aussi augmenté, ce qui est toujours bon pour les marges. « C’est une bonne nouvelle », apprécie Thomas Picherit. « Cela montre qu’il y a de la demande, mais aussi cela ne signale pas de guerre des prix avec les low cost. Ces derniers ont une force de frappe financière mais la situation semble plaire un peu à tout le monde. Après, la stratégie de croissance ambitieuse d’Easyjet ou de Ryanair fait que cette guerre des prix finira pas arriver, mais sans doute pas avant la fin de l’année, ce qui donne encore un peu de temps à Air France». Priorité à la profitabilité Du temps pour quoi ? Pour négocier ! Air France va en effet faire face à deux rendez-vous importants avec le personnel navigant et les pilotes cette année. Or, pour la Société Générale « obtenir de nouvelles concessions des employés après ces bons chiffres va devenir plus difficile à l’avenir, même s’il n’y a pas d’autre alternative ». Pour l’analyste, les négociations avec les pilotes «vont continuer d’être « le sujet majeur », alors que « la première des priorités est de restaurer la profitabilité du cœur de métier », à savoir la compagnie Air France elle-même. La partie s’annonce donc serrée et les investisseurs vont suivre de prêt l’avancée des discussions. En attendant, note Thomas Picherit, « les investisseurs reconnaissent qu’il y a un espoir pour Air France, même s’il reste beaucoup de travail à faire ». C’est aussi de la sentiment de la Société Générale :« Air-France-KLM a été associé ces 5 dernière années à une situation de détresse financière, faisant fuir les investisseurs. Plus le groupe s’éloignera de cette perception et plus les investisseurs s’intéresseront au titre ». Une capitalisation de PME D’ailleurs, si Air France bat l’indice SBF120, son action se distingue aussi de ses principaux concurrents depuis le début de l’année et notamment les low cost. Il faut dire qu’avec une baisse de 31% par rapport à son pic de 2014, l’action de la compagnie fait pâle figure par rapport à Ryanair, EasyJet (qui gagnent plus de 330 %) ou IAG, compagnie née du mariage entre British Airways et Iberia, et devenu l’entreprise la plus rentable du secteur en 2015 (12,2 % de marge d’exploitation contre 3,1 % pour Air France). D’ailleurs souligne l'analyste d’AlphaValue, « Air France ne se paye que 5 fois ses profits attendus pour 2016 contre 15 fois pour Ryanair, cela montre un écart de crédibilité sur les marchés au profit des low cost ». L’allemand Lufthansa et le groupe IAG ne se payant d’ailleurs pas beaucoup plus cher. Reste que selon Thomas Picherit, « la stratégie mise en place ces dernières années a offert à la compagnie une chance d’exister et de se faire une place dans l’écosystème aérien. Et si Air France parvient encore à réduire ses coûts salariaux qui restent plus élevés que les concurrents, cela sera favorable au titre ». Avec une capitalisation de seulement 2,4 milliards (contre 18 milliards pour Ryanair et 6,6 milliards pour Lufthansa, Air France-KLM est devenu une PME aux yeux des gérants. Mais le titre ne dispose pas non plus d’une prime à l’OPA. Elle dispose pourtant de deux beaux atouts : ses hubs, mais aussi « son réseau long courrier qui, à terme, pourrait intéresser des compagnies low cost, même s’il sera difficile de faire passer cela aux Français. Si une OPA est un peu osée, un partenariat à moyen terme avec une compagnie low-cost sur le court et moyen-courrier est plus réaliste », estime Thomas Picherit Mon commentaire : Il faut relativiser l'importance de la hausse de l'action AF-KLM : par crainte du pire, elle a chuté considérablement par rapport aux autres transporteurs aériens. Il est normal qu'au vu de ses résultats positifs, AF-KLM monte davantage que ses comparables. Mais à 8€ et quelques, l'action reste bien en-dessous de son cours de 14€, à son introduction en 1999, il y a bientôt 20 ans ! Peu d'espoir pour ces analystes de voir AF-KLM quitter un statut de PME (avec un risque d'OPA, donc d'être achetés par une autre compagnie) si Air France ne traite pas son problème de cout salarial. J'avais co-organisé un séminaire, il y a quelques mois, au cours duquel un analyste du transport aérien d'une banque allemande exposait à des syndicalistes d'AF comment notre groupe était perçu par les investisseurs. Son analyse était la même que celle développée dans cet article. La réaction de plusieurs syndicalistes m'avait inquiété : Chacun convenait d'un problème de compétitivité d'Air France, mais considérait qu'il était concentré sur un autre métier que celui qu'il représentait. Les pilotes AF le voyaient ailleurs que chez les pilotes AF, les PNC AF ailleurs que chez les PNC AF, idem pour les personnels au sol AF... Depuis, la baisse du pétrole nous a évité une énième année de pertes, mais l'écart de compétitivité avec nos concurrents subsiste ou s'accroit et les négociations piétinent toujours chez les navigants AF. Chez KLM, où des accords pilotes, PNC et PS ont été signés, dans les filiales AF (navigants compris) et chez les personnels au sol AF, on note une montée de l'exaspération vis à vis de ces négociations engluées. Ceux qui négocient en ce moment pour les pilotes AF doivent en prendre conscience et prendre leur part dans la résolution de nos problèmes. Nous n'en serons que mieux armés et plus crédibles pour obtenir des autres parties prenantes, dont l'Etat français, l'effort nécessaire à la sortie de crise du transport aérien français.
Fin de la Revue de Presse
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Air France au
numéro vert 0 800 04 2000.
> Mon commentaire sur l'évolution du cours de
l'action Air France-KLM
Les marchés actions ont fortement baissé
l'été dernier et en ce début d'année 2016. La croissance chinoise faiblit et entraine dans son sillage l'économie de pays fournisseurs de la Chine.
Ce phénomène est amplifié par la remontée progressive des taux d'intérêt aux
États-Unis, laquelle devrait attirer des capitaux en dehors du marché
des actions.
La moyenne des objectifs de cours
(le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 8,36 €.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord) reste stable autour de
40 $.
L'OPEP a décidé, début décembre 2015, de ne pas fixer de
quota de production, ce qui avait conduit à une baisse
supplémentaire des cours pétroliers en début d'année 2016. Mais une
reprise de la hausse s'opère depuis quelques jours..
Ce prix limité soulage les comptes d'Air France-KLM.
Les baisses de tarifs attendues par
les passagers ou les particularités d'anciens contrats de couverture
réduisent encore le plein effet de ce prix avantageux.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions
Air France-KLM. Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me
communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux
conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.
A bientôt.
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| Christian Magne Administrateur Air France-KLM représentant
les salariés actionnaires PS et PNC Suppléant François Robardet
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