photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°580, 2 janvier 2017   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi...

Je vous adresse mes meilleurs vœux en ce début d'année 2017

> Cession de SERVAIR à GATEGROUP finalisée

(source fusacq) 29 décembre - Air France annonce avoir finalisé l'accord de cession à gategroup de 49,99% du capital de Servair et de transfert de son contrôle opérationnel, pour une valeur d'entreprise de 475 millions d'euros (sur une base de 100%).

La réalisation de cette cession, faisant suite à l'acquisition de gategroup par HNA le 22 décembre, interviendra le 30 décembre et le nouveau conseil d'administration contrôlé par gategroup prendra ses fonctions le 1er janvier 2017.

Avec cette opération, la compagnie aérienne poursuit son recentrage sur ses métiers de base et sa stratégie de désendettement. Par ailleurs, la structure de la transaction permettra à Air France d'intégrer par équivalence 50% du résultat net de Servair.

Le rapprochement de Servair et gategroup constituera le numéro un mondial de la restauration aérienne avec plus de 200 sites et 39.000 collaborateurs, au service de plus de 300 compagnies aériennes clientes.

Mon commentaire : Huit mois après l’entrée en négociation, Servair qui compte 9500 salariés, rejoint, avant la fin de l’année 2016, Gategroup, filiale de HNA. A l’origine de la compagnie chinoise Hainan Airlines, HNA est devenu un conglomérat réunissant des intérêts dans l’aéronautique, la finance, le tourisme et la logistique. Son chiffre d’affaires annuel est proche des 30 milliards de dollars.

> Pas de trève des confiseurs chez Air France

(source air et cosmos) 29 décembre - Jean-Marc Janaillac, le président d'Air France/KLM, avait prévenu dès le départ que les choses seraient difficiles. Lors de son audition devant les députés, membres de la Commission pour le développement durable, Jean-Marc Janaillac avait même évoqué de "nouvelles turbulences sociales" avec les syndicats de navigants commerciaux et techniques sur les efforts de productivité supplémentaires demandés à ces catégories de personnels.

"Les syndicats d'hôtesses et de stewards ont fait savoir que les efforts de productivité demandés étaient inacceptables", raconte Le Figaro. "L'accord d'entreprise des navigants commerciaux d'Air France arrive à échéance fin février. Le prochain, actuellement en discussion, prévoirait un gain de productivité de 7,5 % sur cinq ans, soit 1,5 % par an", précise le quotidien.

Et de poursuivre : "plusieurs syndicats contestent le chiffrage des efforts demandés. Les efforts demandés sont plutôt de l'ordre de 25 à 30 % sur cinq ans, assure Christophe Pillet du SNPNC-FO. De son côté, Florence Arrighi, présidente de l'Unac,..... évoque le ressenti inacceptable de son syndicat à la lecture des premières propositions indécentes et provocatrices".

"Les trois syndicats représentatifs restent inflexibles : nous avons toujours affirmé à la direction que nous ne voulions pas faire d'efforts supplémentaires, et que les PNC en général souhaitent même des améliorations de notre accord actuel, écrivent dans un tract l'Unsa et le SNPNC en dénonçant une déclaration de guerre", conclut l'article du Figaro.

Au delà des traditionnels effets de manche qui sont à la fois le prélude et le tout venant de toute négociation entre syndicats et direction, il est clair que navigants commerciaux et navigants techniques d'Air France n'ont toujours pas pris la mesure des enjeux qui se posent à leur compagnie aérienne qui va très vite être rattrapée par la hausse des prix du carburant.

Mon commentaire : Après avoir obtenu des hôtesses et stewards qu’ils fassent 20% de productivité dans le cadre de Transform 2014, un nouvel effort leur est demandé, créant le sentiment qu’ils sont les seuls responsables des difficultés de l’entreprise.

> Air France-KLM reste confronté au mur de la dette

(source les echos) 30 décembre - Malgré les ventes d’actifs, comme la moitié du capital de Servair, le poids de la dette d’Air France-KLM dans son bilan, va fortement augmenter en 2017. Si la baisse de la facture pétrolière a dopé les bénéfices d'Air France-KLM en 2016, le groupe reste confronté à une dette nette trop élevée, de 4,2 milliards d'euros à fin septembre, héritée d'années de pertes, qui laisse Air France en situation de fonds propres négatifs et qui l'oblige à vendre ses bijoux de famille. Dernière illustration en date : la finalisation, cette semaine, de la cession de 49,9 % du capital de Servair , la filiale de restauration d'Air France, au groupe Gategroup, contrôlé par le consortium chinois HNA. L'opération, présentée comme un moyen de donner à Servair « des moyens de développement », devrait rapporter à Air France-KLM quelques 237 millions d'euros, qui serviront à réduire la dette. Une semaine auparavant, Air France-KLM avait aussi procédé à la vente de 1,13 % du capital du système de réservation Amadeus, pour 201 millions d'euros, destinés là encore, à réduire l'endettement. Début décembre, le groupe a également renégocié pour 145 millions de dollars d'emprunt obligataire, qui arrivait à échéance à la fin de l'année. Air France-KLM a pu le prolonger de dix ans, tout en réduisant le taux d'intérêt de 4,35% à 4%.

La dette baisse mais son poids s'alourdit dans le bilan

Cependant, en dépit de ces efforts, le poids de l'endettement pèsera de plus en plus sur le bilan d'Air France-KLM dans les prochains mois, renchérissant ainsi l'accès aux capitaux nécessaires à son développement, qui est aujourd'hui déjà plus élevé pour Air France que pour ses concurrents, si l'on en juge par le taux de 3,75 % octroyé en octobre dernier, pour un nouvel emprunt de 400 millions d'euros.

Air France-KLM doit en effet faire face à la dépréciation des régimes de retraites, dont le bilan comptable est passé d'un passif net de 177 millions d'euros à fin 2015 à un passif net de 2,2 milliards à fin septembre. Le changement de législation aux Pays-Bas sur les fonds de pensions risque notamment de renchérir de plusieurs centaines de millions d'euros le coût du fonds de pensions des pilotes de KLM , dans sa forme actuelle.

Les contrats de leasing d'avions intégrés à la dette

Mais l'impact le plus spectaculaire sur le bilan d'Air France-KLM découlera de la modification des règles comptables internationales, qui fera obligation aux compagnies aériennes d'intégrer à leur dette nette ajustée, en 2017, les coûts des contrats de leasing d'avions sur sept ans. Dans le cas d'Air France-KLM, qui loue 40 % de ses avions, cela devrait faire passer la dette publiée de 4,2 milliards d'euros aujourd'hui à 11,2 milliards d'euros en 2017. De quoi plomber durablement le cours de bourse, déjà au plus bas et rendre plus difficile toute ouverture du capital.

Ratio d'endettement maintenu

Du côté d'Air France-KLM, on souligne toutefois que cette modification des règles comptables n'aura pas d'incidence sur les conditions de crédit, le groupe ayant déjà intégré les leasings opérationnels dans le calcul de son ratio d'endettement. Ce ratio dette nette ajustée sur Ebitdar - de 3,1 à fin septembre - ne sera donc pas impacté. Par ailleurs, le niveau de trésorerie d'Air France-KLM - de l'ordre de 4 milliards d'euros de trésorerie disponible, auxquels s'ajoutent des lignes de crédit pour environ 1,7 milliard - lui permet de faire face sans difficulté à ses engagements pour 2017 et les années suivantes. Cependant, Air France-KLM ayant un pourcentage de sa flotte en leasing opérationnel plus important que Lufthansa ou IAG (de l'ordre de 40 % contre deux fois moins chez Lufthansa) le groupe n'en reste pas moins davantage pénalisé que ses principaux concurrents, qui peuvent accéder à des conditions de crédit plus avantageuses et investir à moindre coût. D'où l'objectif d'Air France-KLM de réduire à l'avenir le recours au leasing opérationnel.

Mon commentaire : Le groupe AF-KLM a besoin pour financer sa croissance de recourir à l’emprunt. Sa trésorerie ne lui permet pas de le faire en moyens propres et son taux d’endettement rend les banques exigeantes. Pour preuve en octobre dernier, alors qu’AF-KLM empruntait au taux de 3,75%, Lufthansa aurait pu emprunter à un taux proche de 1%, mais elle a jugé cette proposition trop onéreuse.

La différence entre ces couts de crédit accroit les écarts de compétitivité de plusieurs centaines millions d’euros par an entre notre groupe et ses concurrents directs. C’est pourquoi il est important de poursuivre l’effort de désendettement, auxquels la vente de Servair et des actions d’Amadeus participent.

> Inde : Air France-KLM signe avec Vistara

(source air journal) 28 décembre - (...) La compagnie indienne Vistara, première du pays à proposer une classe Premium et basée à l’aéroport de Delhi-Indira Gandhi, a annoncé (...) la signature de deux accords interlignes avec Air France et KLM Royal Dutch Airlines d’une part, et avec Japan Airlines d’autre part. Les passagers de ces trois transporteurs peuvent désormais réserver des trajets avec correspondance à l’intérieur de l’Inde, le transfert des bagages étant automatique du début à la fin. Vistara explique (...) que ces partenariats permettent aux passagers d’avoir leurs cartes d’embarquements dès l’aéroport de départ pour tous les secteurs de vol, intérieurs ou internationaux ; selon son directeur commercial (...), le service sera « très commode pour les clients de nos routes intérieures prenant une correspondance sur les réseaux internationaux » d’Air France, KLM et Japan Airlines (...).

Rappelons que les passagers du groupe franco-néerlandais bénéficient déjà en Inde du partage de codes avec Jet Airways.

Vistara, lancée en janvier 2015 par Tata Sons (51%) et Singapore Airlines (49%), bénéficie déjà d’un accord similaire avec cette dernière et sa filiale régionale Silk Air (...)

Elle dessert 18 destinations en Inde uniquement, les 515 vols par semaine étant opérés par une flotte de treize Airbus A320 configurés en trois classes (...) 

> Qatar Airways prend 10% de LATAM Airlines Group

(source air journal) 29 décembre - La compagnie aérienne Qatar Airways a mené à bien son acquisition de 10% du capital de LATAM Airlines Group, leader en Amérique latine, via une augmentation de capital.

(...) Qatar Airways avait annoncé cet investissement en juillet dernier, après être entré dans un autre membre de l’alliance Oneworld, le groupe IAG ; les autorités brésiliennes avait donné leur feu vert en novembre.

Pour Qatar Airways, le groupe LATAM Airlines « représente une excellente opportunité d’investir, de soutenir et de développer une relation sur le long terme », expliquait-elle (...). Visant la compagnie aérienne leader en Amérique du Sud et un membre clé de l’alliance dont elle est aussi membre, « ce projet pourrait offrir de futures opportunités pour le développement du réseau mondial de Qatar Airways, aux côtés de nos investissements réussis dans IAG », a déclaré son dirigeant (...).

LATAM Airlines Group, né de la fusion de LAN Airlines au Chili et TAM Airlines au Brésil, estimait alors que cet investissement « récompense les accomplissements de LATAM et permettra de soutenir les futurs projets du groupe ». En plus de renforcer la situation financière du groupe, ce projet « nous permet d’envisager de nouvelles opportunités d’accords et de connectivité avec l’Asie et le Moyen-Orient, ainsi que dans d’éventuels autres domaines de coopération », déclarait son CEO (...).

Mon commentaire : Qatar Airways poursuit une stratégie de partenariat de bout de lignes, avec des compagnies locales bien implantées. Elle dispose de moyens financiers qui lui permettent d'investir dans le capital des compagnies partenaires en favorisant leur développement (IAG, LATAM). Qatar est-elle en train de devenir une sorte de "holding financière" de l'alliance Oneworld ? Faute de moyens suffisants, Air France-KLM ne peut jouer un tel rôle au sein de Skyteam.

> 2016, deuxième année la plus sûre du transport aérien

(source air info) 1er janvier - L’année dernière, 325 personnes sont mortes dans 19 accidents d’avion dans le monde. Un bilan qui fait de 2016 la deuxième année la plus sûre du transport aérien depuis 1946, tant par le nombre d’accidents mortels que par celui des décès, selon une étude de l’Aviation Safety Network (ASN). Cette étude annuelle, publiée le 1er janvier 2017 par l’organisme néerlandais, recense les accidents mortels de par le monde impliquant des aéronefs civils d’une capacité minimale de 14 passagers. Ainsi, elle ne prend pas en compte le crash du Tu-154 de l’armée de l’air russe le mois dernier.

Sur les 19 accidents recensés, la majorité (onze) ont impliqué des vols passagers. Environ 35 millions de vols sont opérés chaque année, si bien que le risque d’accident mortel s’est élevé à un pour 3,2 millions de vols en 2016, indique ASN. L’accident le plus meurtrier de l’année est celui de l’Avro RJ-85 de la compagnie charter LaMia qui s’est écrasé près de Medellin en Colombie le 28 novembre en raison d’une panne de carburant. Ce drame a entraîné la mort de 71 des 77 occupants de l’avion parti de Bolivie. Le 19 mai, un Airbus A320 d’EgyptAir assurant la liaison entre Paris-Charles de Gaulle et Le Caire s’est abîmé en Méditerranée, faisant 66 morts. Deux mois auparavant, le 19 mars, un Boeing 737-800 de Flydubai s’est écrasé à Rostov-sur-le-Don, avec 62 victimes. Le quatrième accident le plus meurtrier de 2016 est le crash d’un ATR 42 de Pakistan International Airlines le 7 décembre, qui laisse un bilan de 47 morts.

Bien que ces drames aient été très médiatisés, « le nombre moyen d’accidents du transport aérien est en déclin constant et persistant depuis 1997 » , souligne Harro Ranter, le président d’ASN. Ceci résulte selon lui des efforts de l’industrie aéronautique et d’organisations internationales comme l’OACI, l’IATA et la Flight Safety Foundation. Depuis 1946, seule l’année 2013 a enregistré un nombre moins élevé de victimes (265 pour 29 accidents).

L’année 2015 a connu moins d’accidents (16) mais le nombre de décès a été plus élevé (560) qu’en 2016. Tendances ASN note une diminution importante des accidents survenus pendant les phases d’approche et d’atterrissage depuis cinq ans. La moyenne quinquennale pour ces accidents est à son point le plus bas depuis 45 ans. Au cours des cinq dernières années, environ un accident sur trois s’est produit pendant la phase d’approche ou d’atterrissage. En revanche, les accidents en phase de croisière et de descente sont en augmentation marquée. Ils représentent 45% de tous les accidents des cinq dernières années. Il s’agit d’un plus haut depuis 50 ans.

ASN indique également que deux des 19 accidents de 2016 ont impliqué une compagnie aérienne inscrite sur la « liste noire » de l’Union européenne.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 5,155 euros en clôture lundi 2 janvier.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 5,37 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est à 55$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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A bientôt.

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| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Lettre rédigée avec la collaboration de Christian Magne

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