Lettre de l'Administrateur Air France-KLM
François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC |
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N°581, 9 janvier 2017 Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien La Revue de Presse du lundi... > Air France : les Japonais et les Chinois sont de retour en France (source la tribune) 9 janvier - Après des mois d'impact négatif lié aux attentats en France, le groupe aérien constate une reprise plus rapide du trafic vers la France en provenance de certains pays dans lesquels les réservations avaient fortement chuté comme la Chine, le Japon et le Brésil. En décembre, le trafic a augmenté de 6,8%. (...) cette reprise reste fragile en raison de la menace terroriste. (...) Après des mois d'impact négatif lié à la menace d'attentats en France, le groupe observe une reprise de l'activité. Certes, l'effet de base est favorable dans la mesure où le trafic des mois de novembre et décembre 2015 avait été fortement chahuté par les attentats qui avaient frappé Paris le 13 novembre. Pour autant, les signes sont encourageants même s'ils restent extrêmement fragiles(...). Retour des Japonais, des Chinois et des Brésiliens "La fin de l'année a été bonne. Il se passe quelque chose", expliquait ce vendredi (...) Patrick Alexandre, le directeur général adjoint Commercial Ventes et Alliances d'Air France-KLM, lors du premier vol du B787 d'Air France avec des passagers. Ce dernier constate en effet " une reprise plus rapide " du trafic en provenance de certains marchés qui avaient été fortement affectés par les attentats. "Les clients japonais, chinois et brésiliens sont de retour en France", a indiqué Patrick Alexandre. En décembre, le trafic sur les lignes asiatiques a augmenté de 8,7%. Prudence Cette indication n'est pas anodine. Les voyageurs de ces marchés, notamment ceux du Japon et de Chine, avaient complètement écarté l'Hexagone de leur projet de voyage depuis les attentats. En septembre, le PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac avait tiré la sonnette d'alarme en faisant état d'une forte baisse des réservations au cours de l'été. Il avait particulièrement insisté sur la désaffection de la clientèle japonaise, chinoise et américaine. Cependant, Patrick Alexandre ne cesse de le marteler : cette reprise s'accompagne " d'un sentiment de précarité ". Difficile d'en être autrement. S'il n'y a pas eu d'attentat en France depuis celui de Nice le 14 juillet, la menace terroriste reste extrêmement élevée. Il est évident qu'un nouvel attentat pénaliserait à nouveau l'activité. Au final en 2016, Air France-KLM (hors Transavia) est parvenu à augmenter son trafic de 1,5%, à plus de 80 millions de passagers. En incluant le trafic de sa filiale à bas coûts, le trafic a progressé de 4%, à 93,4 millions de passagers. Mon commentaire : Air France-KLM voit un retour de sa croissance en décembre après avoir été pénalisée par les attentats de novembre 2015. Les bons résultats en termes de trafic sont dus à KLM et à Transavia, accentuant le déséquilibre entre Air France et KLM, (la production balance : c'est à dire l'accord d'équilibre direction/pilotes sur l'évolution de l'activité entre AF et KLM). Le déséquilibre d'offre peut fâcher les syndicats de pilotes d'Air France. Par ailleurs, la reprise sur les marchés les plus touchés début 2016 (Chine et Japon) incite à plus d’optimisme pour Air France. > Air France : les négociations avec les pilotes continuent dans la discrétion (source AFP) 9 décembre - Les négociations entre la direction d'Air France et les pilotes, notamment autour de la création d'une compagnie à coûts réduits, ont repris cette semaine, a-t-on appris vendredi auprès des syndicats (...). Après de premières discussions en décembre, les négociations ont repris mercredi et se poursuivaient vendredi, selon Véronique Damon, secrétaire générale du SNPL (...). Le projet "Boost" visant la création d'une compagnie à coûts réduits sur moyen et long-courriers, le développement de la low-cost Transavia et la compétitivité des pilotes d'Air France figurent parmi les thèmes abordés. Le SNPL est "légèrement inquiet étant donné que le projet a l'air de beaucoup tourner autour de la seule question des coûts salariaux", d'après Mme Damon (...). Évoquant un projet "vraiment très flou" en l'état, la responsable syndicale aimerait que l'entreprise réfléchisse à "la recherche d'autres économies" et à offrir "un retour qui soit réellement motivant pour les pilotes". Les négociations doivent théoriquement se terminer fin janvier. Le Spaf, deuxième syndicat de pilotes (...) à Air France, relève que les négociations n'en sont qu'à la "présentation des demandes de la direction", sur la nouvelle compagnie mais aussi "sur la maîtrise des coûts heure de vol à Air France". Il y a "forcément des divergences de vue entre la direction et le Spaf, mais à ce stade on échange de part et d'autre", a rapporté (...) Christophe Campestre, porte-parole du syndicat (...). Mon commentaire : Pourquoi les négociations à propos de la nouvelle compagnie ont-elles lieu exclusivement avec les pilotes me demandent des salariés ? Parce que depuis des décennies, le SNPL impose par un accord que tout avion de plus de 110 passagers doit avoir un équipage technique AF. Une exception a été faite pour Transavia et négociée avec ce syndicat. En clair, si les pilotes s'opposent à la création de la nouvelle compagnie, celle-ci ne pourra pas voir le jour. > Transavia ouvre Palma, Tanger et Tivat depuis Paris (source air info) 4 janvier - Transavia France ouvre trois nouvelles destinations sur la saison printemps-été 2017 : Palma de Majorque (Espagne), Tanger (Maroc) et Tivat (Monténégro). Cette année, la low-cost d’Air France-KLM propose 14% de sièges supplémentaires par rapport à 2016 (...). Tivat sera desservie à raison de deux vols par semaine ; Tanger, à raison de trois vols par semaine ; et Palma de Majorque, à raison d’un vol par semaine. (...) Tivat est annoncée à partir de 60 euros TTC l’aller simple ; Tanger, à partir de 65 euros TTC l’aller simple ; et Palma de Majorque à partir de 42 euros TTC l’aller simple. Mon commentaire : Transavia poursuit sa croissance. Son objectif est d'atteindre la rentabilité en 2017, mais la remontée des cours du pétrole pourrait retarder ce but, sauf si la recette unitaire remonte en proportion de la dépense carburant. > Quel avenir pour la base de Munich de Transavia avec l'arrivée en force d'Eurowings ? (source la tribune) 3 janvier - Contrairement à ses projets initiaux, Lufthansa positionne Eurowings sur l'un de ses hubs. Sa filiale low-cost va en effet ouvrir 32 lignes à partir de fin mars. Une offensive qui risque de fragiliser la base bavaroise de Transavia (...). Avec l'accord signé en fin d'année avec son rival Air Berlin, Eurowings, la filiale low-cost de Lufthansa, fait un impressionnant bond en avant, puisqu'elle va récupérer 33 avions d'Air Berlin, équipages compris. Au-delà de cet accord, qui permet à Eurowings de rayer un concurrent de la carte et d'avoir une maîtrise plus importante des prix, le choix de Lufthansa de positionner Eurowings sur son hub de Munich à partir de fin mars est riche d'enseignements. Eurowings débarque sur un hub de sa maison-mère, Lufthansa (...) Faut-il y voir le début d'une nouvelle stratégie qui viserait à transférer Eurowings tout ou partie des vols d'apport vers les hubs de Lufhansa ? "L'annonce de vols d'Eurowings à Munich reflète les rapides mutations du secteur du transport aérien", fait valoir la compagnie à bas coûts. "Comme Eurowings est une compagnie de qualité, elle peut à la fois concurrencer les pures low-cost mais aussi supporter les compagnies du groupe Lufthansa sur leurs hubs." (...). "Il n'y a pas de projet de remplacer les vols de Lufthansa par Eurowings", assure une porte-parole. (...) un tel revirement donne du grain à moudre à ceux qui estiment que, tôt ou tard, les compagnies classiques disposant de filiales low-cost transfèreront toute l'activité d'alimentation de leurs hubs à leurs filiales à bas coûts. (...) si Lufthansa a l'intention un jour de réaliser un tel transfert, il lui faudra négocier d'arrache-pied avec ses syndicats. A Air France, si la direction a écarté l'idée de positionner Transavia à Roissy, elle cherche néanmoins à réduire ses coûts d'alimentation des vols long-courriers. C'est ce que recherche la direction en tentant de créer une nouvelle compagnie proposant des coûts inférieurs aux siens. Basée à Roissy, elle assurerait à la fois des vols court et moyen-courriers vers le hub de CDG et des vols long-courriers. "En observation" L'autre conséquence de taille de l'annonce du développement d'Eurowings à Munich concerne la base bavaroise de Transavia Holland, filiale low-cost de KLM, ouverte l'été dernier. Cette base est, dit-on en interne, en « observation » depuis l'annonce en novembre d'Air France-KLM de l'arrêt de la politique d'expansion de Transavia en Europe (hors marché intérieurs, la France et les Pays-Bas), à peine mise en œuvre par le Pdg précédant, Alexandre de Juniac. L'offensive d'Eurowings risque (...) de précipiter la décision de fermeture. Mon commentaire : Les conditions pour Lufthansa et AF-KLM sont identiques : hausse du coût des carburants, baisse de l'euro. Face à cette situation, il convient de réagir vite, ce que semble faire Lufthansa. Elle revoit l’alimentation du hub de Munich par sa compagnie à bas coûts. > Quand les low-cost permettent au trafic aérien d'enregistrer une progression en 2016 (source AFP) 3 janvier - L’Organisation de l'aviation civile internationale, l'OACI, a annoncé lundi 2 janvier que le trafic aérien de passagers a poursuivi sa progression l'an dernier, à un rythme toutefois moins soutenu, grâce au dynamisme des compagnies à bas coûts. La croissance a été plus marquée en Asie, plus 8%, au Moyen-Orient, plus 11,2%, en Amérique latine, plus 6,5% ou en Afrique, plus 5,7%, tandis que le rythme a été plus lent en Europe, plus 4,3%, ou en Amérique du nord, plus 3,5%, qui représente néanmoins 13% du total du trafic mondial en volume. Pour l'ensemble de l'année 2016, un total de 3,7 milliards de passagers ont été transportés par les compagnies aériennes à travers le monde, une hausse de 6% sur l'année précédente dont le volume avait augmenté de 7%, d'après les données de l'agence des Nations unies spécialisée dans le transport aérien. "Plus de la moitié des touristes dans le monde qui voyagent à l'international chaque année ont été transportés par voie aérienne", a noté l'OACI. LA BARRE DU MILLIARD DÉPASSÉ POUR LES LOW-COST Les compagnies dites low-cost ont assuré 28% du trafic aérien de passagers en franchissant pour la première fois la barre du milliard de personnes transportées dans leurs avions. "L'augmentation de la présence des compagnies low-cost notamment dans les économies émergentes a contribué à la progression du trafic passagers dans le monde", selon l'OACI. En Europe, les compagnies à bas coûts ont transporté près du tiers des passagers, soit une proportion un peu plus importante qu'en Asie, 31%, ou en Amérique du nord, 25%. Pour le trafic intérieur, les États-Unis représentent 43% du total des passagers transportés avec une hausse de 4,3% en un an. Pour le continent asiatique, le trafic passagers intérieur a augmenté de 10% sous l'impact de la croissance en Inde et en Chine. (...). "Plus d'un tiers des bénéfices proviennent des transporteurs nord-américains, dont le trafic intérieur de passagers représente les deux-tiers de leurs opérations", selon les estimations de l'OACI. Mon commentaire : En 2016, les compagnies aériennes ont engrangé des bénéfices record. Les compagnies américaines et les low-cost sont les grandes gagnantes. Avec la remontée annoncée des cours du pétrole (+25% en 2017 selon IATA) et la surcapacité en hausse, les perspectives pour 2017 sont moins réjouissantes. > easyJet : trafic passagers en hausse de 15% en décembre (source zonebourse) 5 janvier - En décembre, le trafic d'easyJet (...) a grimpé de 15,1% sur un an pour atteindre 5,6 millions de passagers. Parallèlement, le facteur de charge de ses avions a augmenté de 3,3%, à 89,9%. Sur l'ensemble de l'année 2016, le nombre de passagers transportés a crû de 6,6% à 74,5 millions, mais le taux de remplissage de la 'low cost' s'est tassé de 0,1 point de pourcentage, à 91,5%. A titre de comparaison, un grand concurrent d'easyJet, l'irlandaise Ryanair, a fait état mercredi d'un trafic en hausse de 20% le mois dernier (et + 15% sur un an, à 117 millions de passagers), pour un facteur de charge mensuel de 94% (+ 3 points). Mon commentaire : Les principales compagnies low cost européennes continuent leur progression, attirant toujours plus de clients sensibles au prix du billet. > Ryanair et Aer Lingus vont devoir rembourser 16 M€ à l'Etat irlandais (source air et cosmos) 3 décembre - La CJUE (Cour de Justice de l'Union Européenne) a déclaré que la "air travel tax", (...) mise en place par l'Irlande entre 2009 et 2014, devait être considérée comme un "avantage compétitif" assimilé à une aide d'Etat déguisée. L'affaire remonte à 2009. A cette date, l'Etat irlandais a institué une taxe sur les passagers aériens. Jusqu'au 28 février 2011, elle était différenciée et se montait à 2 euros par passager pour tous les vols de moins de 300 kilomètres (190 miles) au départ de Dublin, et de 10 euros pour les vols au delà. A partir du 1er mars, la taxe a été ramenée à trois euros pour tous les vols, car la Commission Européenne a considéré que le différentiel pratiqué pendant deux ans devait s'assimiler à une aide d'Etat déguisée et a exigé que Ryanair et Air Lingus paient la différence de 8 euros qu'avaient du payer leurs concurrents pendant deux ans. Cette décision a été portée devant le Tribunal (...) qui a annulé l'injonction de la Commission en 2015. Cette dernière a donc fait appel de cette décision et la CJUE vient de lui donner raison le 21 décembre, jugeant que Ryanair et Aer Lingus "avaient obtenu un avantage compétitif" lié au taux de taxe le plus bas. Ryanair devrait donc être amené à rembourser 12 millions d'euros à l'Etat irlandais, et Aer Lingus 4 millions d'euros. Mon commentaire : Les deux compagnies irlandaises qui font des vols de courte distance ont été avantagées par une faible taxation, c'est le sens du jugement rendu par la cour de justice de l'UE. La condamnation de l'Etat irlandais porte sur la période 2009-2011 et Ryanair et Air Lingus, ont fait appel de cette décision de remboursement. > Grève appréhendée le 10 janvier chez British Airways (source reuters) 4 janvier - Le personnel navigant de British Airways, qui a renoncé à se mettre en grève à Noël, sera appelé à débrayer pendant 48 heures, les 10 et 11 janvier, a annoncé mardi le syndicat Unite. Les équipages embauchés en contrat Mixed Fleet, dont les salaires et les avantages sont inférieurs à ceux du personnel plus ancien, ont rejeté une offre de revalorisation de la direction peu avant Noël. « Unite garde l'espoir qu'une solution négociée conforme aux aspirations de nos membres puisse être obtenue et va prier British Airways de s'engager de façon constructive dans des discussions significatives pour régler [la question] des bas salaires », dit le syndicat. > D'ici quelques mois, vous pourrez vous rendre à New York, en avion, pour seulement 65 euros (soure telegraph) 4 janvier - (...) Norwegian Air a décidé de casser les prix du marché, en proposant le vol transatlantique le moins cher (et de loin !). Pour 65 euros seulement, vous aurez l’opportunité de faire Edimbourg-New York lors de l’été 2017. (...) ce vol ne comprend pas de départ depuis la France... Mais pour un tarif aussi bas, l’aventure en Écosse ne peut pas faire de mal. En effet, l’aéroport d’Edimbourg a l’avantage d’être très bien desservi par les compagnies low cost comme EasyJet, RyanAir ou BravoFly. Mais comment la compagnie norvégienne parvient-elle à fixer un prix aussi bas pour un vol aussi long ? (...) la compagnie va bientôt accueillir dans sa flotte des avions Boeing 737MAX, qui consommeront moins de carburant. Enfin, l’atterrissage à New York ne se fera pas à JFK, LaGuardia ou Newark, mais dans des aéroports secondaires, réduisant ainsi ses coûts (...). (...) il faut savoir que les extras compensent tout de même le tarif « bon marché » du vol. En effet, chaque option, comme le bagage en soute, le repas à bord ou le choix du siège, peut vous coûter un peu plus de 55 euros… Mon commentaire : Le PDG de Norwegian, comme celui de Ryanair, multiplie les annonces alléchantes. Elles brouillent la perception des prix dans le grand public. 65 €, c'est au départ d'Edimbourg, sans bagage, sans repas, sans boisson... Le prix d'un billet Paris-New York de Norwegian à prestations égales est inférieur, mais proche de celui d'Air France. > Etihad fera-t-il avec Lufthansa l'alliance qu'il rêvait avec Air France-KLM ? (source la tribune) 5 janvier - Alors qu'il n'y a plus de contacts depuis des mois entre Etihad et Air France-KLM, la compagnie du Golfe se rapproche de Lufthansa. Le groupe Etihad va-t-il faire avec Lufthansa l'accord que son directeur général, James Hogan, rêvait de sceller avec Air France-KLM il y a encore un an ? Certains experts le pensent. Pour eux, le partenariat commercial signé peu avant Noël entre la compagnie d'Abu Dhabi et le groupe allemand pourrait chambouler les forces en présence en Europe en remettant en cause les schémas d'alliances que plusieurs professionnels du secteur imaginaient entre les compagnies du Golfe et les transporteurs européens. A savoir, une alliance d'un côté entre IAG (British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus) et Qatar Airways, aujourd'hui actionnaire du groupe britannique, une autre entre Air France-KLM et Etihad Airways dans la poursuite de plusieurs accords de partages de codes signé depuis 2012 et d'un partenariat dans la maintenance des avions (lesquels devaient déboucher sur une coopération plus profonde), et enfin une dernière alliance entre Emirates et Lufthansa. Autant de partenariats qui étaient censés, dans l'esprit de ces professionnels, se greffer sur les alliances déjà existantes entre les compagnies européennes et américaines. Il n'y a plus de discussions entre Air France-KLM et Etihad Ce schéma a vécu. Du moins, la définition des couples. Car, l'alliance Air France-KLM-Etihad a peu de chance, à ce stade, d'aller plus loin et la compagnie d'Abu Dhabi et Lufthansa ont commencé à flirter. Maintes fois évoqué en effet, l'approfondissement du partenariat entre Air France-KLM et Etihad, qui visait à bâtir une joint-venture, a fait long feu. Depuis l'arrivée de Jean-Marc Janaillac à la tête d'Air France-KLM en juillet, il n'y a plus eu de contacts en effet entre les deux parties. Le partenariat reste à son stade initial, avec des accords de partages de codes entre Paris et Abu Dhabi et plusieurs destinations au-delà des hubs de chacune des deux compagnies et la maintenance par Air France Industries des gros porteurs d'Etihad. La forteresse allemande consolidée De fait, la compagnie d'Abu Dhabi s'est tournée vers Lufthansa, sa priorité aujourd'hui, qui a trouvé un intérêt à nouer un partenariat avec la compagnie du Golfe. En louant pour sa filiale Eurowings et pour Austrian 40 avions (équipages compris) d'Air Berlin, dans laquelle Etihad détient 29% du capital, Lufthansa va en effet pouvoir consolider sa forteresse allemande, tandis qu'Etihad trouve une solution par le haut à Air Berlin, en difficulté malgré la faiblesse du prix du baril. Au-delà de cet accord, Etihad et Lufthansa ont également signé des accords de partages de codes permettant à la compagnie allemande de commercialiser les vols d'Etihad entre Abu Dhabi et ses hubs de Francfort et Munich et à la compagnie du Golfe d'en faire autant sur des vols reliant Francfort et Munich à Rio de Janeiro et Bogota. Déséquilibre des marchés L'accord peut-il aller plus loin ? Lufthansa peut-il trouver un intérêt à approfondir cette relation, alors que jusqu'ici, aucune grande compagnie classique européenne n'avait trouvé la solution pour compenser le déséquilibre des marchés apportés qu'une telle alliance génèrerait. «Les compagnies du Golfe veulent s'allier avec des Majors européennes pour avoir accès au marché européen mais n'ont pas de marché à échanger», explique un cadre d'Air France, en faisant allusion au poids démographique des pays du Golfe, comparable à des départements français. «Lufthansa va se heurter au même problème», estime un autre. Des annonces rapides ? Pour autant, Etihad et Lufthansa étudient bien la possibilité d'aller plus loin. De l'aveu même du président du directoire de Lufthansa, Carsten Sporh, cet accord en appelle d'autres. Selon nos informations, des coopérations qui ne concerneraient pas seulement l'activité «passage» sont à l'étude. Certaines pourraient même être annoncées rapidement. Si l'éventualité de créer une coentreprise sera forcément étudiée, certains experts imaginent même des partenariats encore plus ambitieux et émettent l'hypothèse d'un transfert vers Lufthansa du contrôle du pool de compagnies européennes dans lesquelles Etihad détient une participation (Air Berlin, Alitalia, Nikki, Darwin rebaptisée Etihad Regional, Air Serbia). Pas nécessairement par la cession totale de toutes ses participations européennes comme la presse allemande s'en est fait l'écho, mais par la cession partielle afin de laisser la gestion à un groupe puissant qui connaît parfaitement le marché européen. Ce faisant, Etihad règlerait au passage la question de la notion de contrôle de ces compagnies, qu'elle n'a pas, en tant que compagnie originaire d'un pays tiers, le droit d'avoir. Bruxelles enquête d'ailleurs sur ce sujet. Inflexion stratégique Il est clair qu'un certain nombre de compagnies membres de la galaxie Etihad intéresse Lufthansa. Alitalia notamment que Lufthansa a convoitée dans le passé, même si celle-ci a perdu depuis énormément de parts de marché en Italie. D'autant plus que la compagnie italienne met fin à ses deux coentreprises européennes avec Air France et KLM. Enfin, toujours selon certains observateurs, un tel rapprochement pourrait se solder par l'entrée d'Etihad dans le capital de Lufthansa. Quoi qu'il advienne, l'accord Lufthansa-Etihad semble montrer une inflexion stratégique de la part de la compagnie du Golfe. A savoir une volonté de se rapprocher de mastodontes reconnus en cessant de jouer les chevaliers blancs dans des compagnies en déroute, impossibles à redresser. L''accord signé également en décembre avec le géant du tourisme TUI pour créer une compagnie low-cost européenne en témoigne. Néanmoins, on n'en est pas encore là. Le désengagement d'Etihad des compagnies européennes n'est pas à l'ordre du jour selon un connaisseur du dossier, même si le maintien de la participation d'Air Berlin sera forcément étudié si le partenariat avec Lufthansa devait se muscler. Pour l'heure, Etihad a signé un accord avec plusieurs banques (en apportant sa garantie) pour qu'elles renflouent une nouvelle fois Alitalia. Et va injecter 300 millions d'euros pour racheter 49% de l'autrichienne NIKI afin de l'utiliser pour créer la compagnie low-cost commune au groupe TUI. Si Etihad et Lufthansa approfondissaient leur relation, Air France-KLM pourrait se retrouver fragilisé. Si le groupe avait l'intention de nouer un partenariat d'envergure dans le Golfe, il ne resterait plus qu'Emirates. Mais là, plus encore qu'avec Etihad, le partenariat risquerait d'être fortement déséquilibré. Mon commentaire : Etihad fait la même expérience amère que Swissair il y a une vingtaine d’années : renflouer des compagnies en difficulté s’avère souvent un puits sans fond. Elle se voit contrainte d’investir à nouveau des sommes conséquentes dans NIKI et Alitalia. Si le rapprochement d’Etihad avec Lufthansa se confirmait, après celui de Qatar avec IAG, Air France-KLM pourrait se trouver dans une situation délicate. Mais notre groupe ne manque pas d’atouts, avec les partenariats noués en Amérique du Nord et du Sud, en Chine, en Inde et en Afrique. Fin de la revue de presse > Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM
est à 5,192 euros
en clôture lundi 9 janvier. La moyenne des objectifs de cours
(le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
est à 5,37 euros.
Le baril de pétrole Brent (mer
du nord) est à 56$.
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| François Robardet Administrateur Air France-KLM représentant
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Magne Cette revue de presse traite de sujets liés à l'actionnariat
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