photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°621, 16 octobre 2017   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi...

> Air France-KLM : remboursement anticipé d'océanes.

(source Cercle Finance) 16 octobre - Air France-KLM informe les porteurs d'océanes à échéance 15 février 2023 de sa décision d'exercer le 15 novembre 2017 son droit de remboursement anticipé de la totalité des 53.383.705 océanes restant en circulation.
 
Les porteurs ont la faculté, à tout moment jusqu'au 6 novembre, d'exercer leur droit à l'attribution d'actions nouvelles et/ou existantes à raison d'une action par OCEANE. En cas d'exercice du droit à l'attribution d'actions, le groupe délivrera des actions nouvelles.
 
Dans l'hypothèse où la totalité des porteurs choisiraient d'exercer leur droit à l'attribution d'actions, le nombre maximal d'actions Air France-KLM nouvellement créées s'élèverait à 53.383.705, représentant 14,23% du capital d'Air France-KLM.

Mon commentaire : En mars 2013, la Société Air France-KLM a émis 53 398 058 Obligations Convertibles et/ou Échangeables en Actions Air France-KLM Nouvelles ou Existantes (OCEANE) pour un montant total de 550 millions d’euros. Ces obligations ont une valeur nominale unitaire de 10,30 euros.

Chaque obligation donne accès à 1 action, qui cote actuellement 12,90 euros. En proposant le remboursement anticipé, Air France-KLM pousse les porteurs à exercer leur droit de conversion, plus intéressant que l'offre de la société (qui propose 10,45638 euros par obligation, en intégrant les intérêts). A ce jour, la quasi-totalité des OCEANE émises sont encore en circulation. Les porteurs d'OCEANE ont la faculté, à tout moment jusqu'au 6 novembre 2017, d'exercer leur droit à l'attribution d'actions.

Dans l'hypothèse où la totalité des porteurs choisirait d'exercer son droit, le nombre d'actions nouvellement créées représenterait 14,23% du capital d'Air France-KLM. La conséquence pour Air France-KLM serait alors une réduction de la dette d'un peu plus de 500 millions d'euros.

Pour les lecteurs qui souhaiteraient convertir leurs obligations, je fournirai dans la prochaine lettre des précisions sur la démarche à suivre.

> Air France met le cap sur le Vietnam et l'Inde

(source Boursier com) 10 octobre - Après la Chine, Air France regarde vers l'Inde et le Vietnam. La compagnie française va créer une coentreprise avec Vietnam Airlines et renforcer sa collaboration avec Jet Airways.
 
Dès le 1er novembre, AF et son partenaire asiatique membre de l'alliance Skyteam, coordonneront leurs vols (...). « La grande force de ce dispositif, c'est la coordination des programmes de vols », a indiqué à Reuters Franck Terner. « L'alliance avec Vietnam Airlines se rapprochera de celle conclue avec Delta ».
 
Les deux compagnies collaborent déjà depuis 2010 via des accords de partage de codes entre Paris, Hanoi et Hô Chi Minh Ville. « Consolider nos alliances constitue l'un des objectifs de notre plan stratégique Trust Together. (...) Notre objectif est de conserver et de développer notre position de leader européen dans cette région qui bénéficie d'un très fort potentiel de croissance », affirme le dirigeant ans un communiqué.
 
Franck Terner a par ailleurs indiqué à l'agence Reuters avoir « des discussions très avancées avec Jet Airways pour regarder dans quelle mesure on peut renforcer notre coopération ». Le directeur général d'Air France, qui n'a pas fourni davantage de précisions, a néanmoins déclaré qu'une entrée au capital du transporteur indien, telle qu'ont pu le faire dernièrement Delta et China Eastern, n'était pas envisagée.

Mon commentaire : Air France-KLM multiplie les partenariats en Asie, consolidant ainsi ses positions sur un marché très porteur.

> Delta Air Lines : solide trimestre malgré Irma

(source Boursier com) 11 octobre - Delta Air Lines est bien orienté en pré-séance à Wall Street après avoir dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes malgré l'ouragan Irma. Le partenaire d'Air France KLM a dégagé sur les trois mois clos fin septembre un bénéfice net de 1,18 milliard de dollars (...). La recette unitaire, indicateur très suivi dans le secteur, a progressé de 1,9%. Le profit imposable ajusté a reculé de 9,5% à 1,7 milliard de dollars, en tenant compte d'un impact négatif de 120 M$ lié au passage de l'ouragan Irma en septembre.
 
Delta anticipe une hausse de la recette unitaire comprise entre 2 et 4% au quatrième trimestre alors que la marge opérationnelle est attendue entre 11% et 13%.(...)

Mon commentaire : Si les résultats de Delta au troisième trimestre reculent de près de 10%, ils n'en restent pas moins à un niveau inatteignable en Europe. Ils sont la conséquence d'une plus forte concentration du marché du transport aérien aux Etats-Unis qu'en Europe. La part des cinq plus grosses compagnies sur leur marché domestique est de 82%, quand celle des cinq plus grosses compagnies européennes est de 42%.

> Lufthansa : trafic passagers en hausse de 17,8% en septembre.

(source Cercle Finance) 11 octobre - Lufthansa a transporté près de 12,7 millions de passagers en septembre, soit 17,8% de plus qu'à la même période l'an passé, a annoncé le groupe allemand mercredi.
                                     
La compagnie aérienne, qui détient également Germanwings, Eurowings, Austrian Airlines et Swiss, a indiqué que le trafic exprimé en termes de passager par kilomètre transporté (PKT) avait lui augmenté de 12,9% le mois dernier.
 
Le coefficient d'occupation - qui mesure le taux d'utilisation des appareils - s'inscrit pour sa part en progression de 1,4 point de pourcentage, à 83,8%.

Mon commentaire : Si le groupe Lufthansa enregistre une hausse aussi forte des passagers en septembre (17,8%), il le doit à sa croissance externe. Depuis le 1er janvier 2017, il prend en compte l'activité de Brussels Airlines. Récemment, les avions pris en leasing avec équipage chez Air Berlin ont grossi sa flotte.

> Le coup en or de Lufthansa avec Air Berlin

(source La Tribune) 13 octobre - En reprenant 81 avions et 3.000 salariés de sa rivale Air Berlin, en faillite depuis le 15 août dernier, pour une somme à peine supérieure à 200 millions d'euros selon la presse allemande (auxquels il faudra ajouter une centaine de millions de frais d'intégration), Lufthansa réalise un coup en or.
 
Dans la mesure où ces avions seront attribués à sa filiale low-cost Eurowings, cette dernière verra sa flotte, une fois l'opération validée, doubler du jour au lendemain pour atteindre près de 180 avions. Soit 2,5 fois plus que la flotte de Transavia (Transavia Holland et France), l'entité low-cost d'Air France-KLM. Ceci donc pour un prix équivalent à celui de deux A320neo neufs (au prix catalogue). Une taille qui lui permettra de résister aux compagnies low-cost classiques comme Easyjet ou Ryanair. Parmi ces 81 avions, quasiment la moitié avait fait l'objet d'un accord de location.

Lufthansa va ainsi verrouiller le ciel allemand. Les effets de levier sont de deux ordres. Tout d'abord, la compagnie allemande va pouvoir augmenter les tarifs sur un grand nombre de lignes sur lesquelles Air Berlin était contrainte de baisser fortement ses prix pour remplir ses avions face à la concurrence féroce de Lufthansa. Va s'ajouter ensuite une meilleure allocation des actifs d'Air Berlin puisqu'il est clair que Lufthansa ne va pas s'amuser à maintenir une surcapacité sur les lignes à faible recette unitaire.
 
" C'est un jour funeste pour la concurrence dans les airs ", a commenté Tomaso Duro, analyste de l'institut de recherche DIW, rappelant la situation de " quasi-monopole " dont disposera Lufthansa sur des lignes comme Berlin-Francfort ou Cologne-Munich.
 
L'opération s'annonce donc lucrative. Elle devrait selon Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, générer un peu moins d'une centaine de millions d'euros de résultat supplémentaires. Soit un retour sur investissement extrêmement rapide au bout de moins de quatre ans seulement. (...)

Mon commentaire : Lufthansa s’est engagé à réembaucher 3 000 des 8 500 salariés d’Air Berlin, essentiellement des navigants, qui travailleront à l’avenir pour sa filiale à bas coûts Eurowings. Pour les autres salariés, qui travaillent principalement au sol, l'avenir est très incertain.

> Berlin Tegel sera bientôt la seconde base d'Easyjet ?

(source Business travel) 15 octobre - (...) Selon Bloomberg, Easyjet souhaiterait racheter 25 A320 d'Air Berlin à l'aéroport de Berlin Tegel.
 
Avec ces avions et les créneaux de vols associés, l'aéroport de Berlin Tegel deviendrait alors la seconde base d'Easyjet en terme de capacités en Europe après Londres Gatwick. Les 5 principales bases d'Easyjet sont aujourd'hui London Gatwick, Milan Malpensa, Londres Luton, l'aéroport de Bristol et Londres Stansted.
 
La compagnie compte aujourd'hui 28 bases en Europe et a une présence significative en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et d'autres pays européens.(...)
 
Les négociations prennent plus de temps que celles avec Lufthansa car Easyjet aurait abaissé son offre : on parlait initialement d'une offre pour 27 à 30 avions.
 
Aujourd'hui elle se limiterait donc à 25 avions.

Mon commentaire : Si son offre était retenue, cela ferait d'easyJet un sérieux concurrent pour Joon à Berlin.

> Emirates veut collaborer avec Etihad, et Etihad ne ferme pas la porte.

(source L’Aérien) 12 octobre - Basées toutes les deux aux Émirats arabes unis, Emirates Airline et Etihad Airways sont aujourd’hui concurrentes. Demain elles travailleront peut-être ensemble dans certains domaines, comme les achats. (...)
 
Emirates, la compagnie aérienne de Dubaï, n’exclut pas de coopérer avec Etihad, sa rivale d’Abu Dhabi. « Je pense que collaborer davantage avec eux serait créateur de valeur », a confié Tim Clark à l’agence Reuters. « Il existe de nombreux domaines dans lesquels les compagnies pourraient travailler ensemble, comme les achats »,  a-t-il poursuivi. Le dirigeant a ajouté que c’était à ses supérieurs de prendre la décision.
 
Pour autant, Tim Clark n’envisage pas une fusion entre les deux compagnies, à la manière d’Air France et KLM. « Mais cela ne dépend vraiment pas de moi »,  a-t-il précisé.
 
Interrogée par Reuters sur les propos de Tim Clark, Etihad Airways a répondu dans un email « qu’il était courant pour les compagnies aériennes de tirer parti des compétences nationales et de réaliser des économies d’échelle ». Elle s’est également dite ouverte à « une collaboration innovante avec d’autres organisations, quand cela a un sens économique et commercial ».
 
Les deux compagnies du Golfe ont vu leur rentabilité chuter ces derniers mois, en raison d’une concurrence accrue. Ceci a déjà conduit Emirates à se rapprocher de flydubai. Il est vrai que l’opération a été facilitée par le fait que ces deux compagnies sont détenues par l’émirat de Dubaï.
 
Etihad appartient quant à elle à l’émirat d’Abu Dhabi, mais elle est touchée par les difficultés de ses filiales Air Berlin et Alitalia. Un changement de stratégie se dessine alors que l’équipe dirigeante est en train d’être remplacée. À partir de janvier prochain, Etihad sera dirigée par Tony Douglas, actuellement directeur de l’Équipement et du Soutien au ministère de la Défense du Royaume-Uni, une fonction qui fait de lui – justement – le responsable des achats pour les forces armées britanniques.

Mon commentaire : Les trois compagnies du Golfe enregistrent depuis le début de l'année des résultats en forte baisse, contrairement à la plupart des autres compagnies aériennes. La concurrence est-elle responsable de cet infléchissement ou est-ce que les États du Golfe ne sont plus en situation d'aider financièrement, autant qu'auparavant, leurs compagnies ?

> L'ENAC s'internationalise toujours plus pour répondre à la pénurie de pilotes et de contrôleurs aériens

(source Journal de l'Aviation) 12 octobre - Marc Houalla (...) a dressé le 10 octobre le bilan de ses neuf ans à la tête de l'ENAC. Une période marquée par une forte internationalisation des activités de l'école, qui devait initialement permettre de gagner de nouveaux marchés et doter l'établissement d'une renommée mondiale. Mais depuis un an, les choses ont changé : la pénurie de pilotes commence à se faire vraiment sentir et une pénurie de contrôleurs aériens se dessine. « Nous sommes à la fin d'un cycle bas et personne n'avait anticipé la reprise », explique-t-il. La stratégie à l'international n'est absolument pas remise en cause, au contraire, mais elle prend une nouvelle dimension : faire place aux besoins de formation français.
 
Du côté du marché des pilotes, la pénurie est « un phénomène très récent. En l'espace d'un an, le marché est devenu très tendu et les demandes vis-à-vis de l'ENAC ont été multipliées par trois. La demande en pilotes dépasse très largement nos capacités. » En cause en France, le départ à la retraite des baby-boomers et le report de l'âge de départ à la retraite qui n'a fait que déplacer le problème. A cela s'ajoute l'explosion du trafic en Asie, qui accroît les besoins.
 
Alors qu'Air France ne recrutait plus de cadets ENAC depuis 2009, la compagnie française s'apprête à lancer un appel d'offres en novembre ou décembre pour former entre 100 et 150 pilotes, appel d'offres auquel l'ENAC va répondre et pour lequel les recrutements d'élèves devraient débuter en mars 2018. Si l'ENAC a les capacités de former ce volume de pilotes, elle ne pourra pas toutefois continuer à former ses cadets étrangers en France.
 
« Nous sommes en train de créer des réseaux d'écoles à l'étranger pour ne pas perdre nos pilotes cadets étrangers et pour libérer de la place en France pour Air France. En tant qu'Ecole Nationale de l'Aviation Civile, nous ne pouvons pas ne pas répondre aux besoins de la compagnie nationale. » Ainsi, les pilotes chinois (pour Shanghai Airlines, China Eastern, China Southern ou Air Macau par exemple) seront formés en Malaisie, les pilotes de Royal Air Maroc au Maroc... Le principe est de créer de nouvelles écoles ENAC, de s'associer avec Airbus pour dispenser des formations et de créer des réseaux d'écoles, en s'appuyant sur la Fnam. « Notre but c'est de garder toutes les compagnies avec lesquelles on travaillait. Aujourd'hui, cela ne sert à rien de faire du démarchage en plus. »
 
« Ce manque de pilotes qu'on constate aujourd'hui va arriver pour les contrôleurs aériens dans le futur. D'après moi, cela a déjà un peu commencé. »

Mon commentaire : Le directeur de l'Enac semble surpris par une pénurie de pilotes en France. Pourtant, cela fait plusieurs années que les experts et les élus du comité central d'entreprise d'Air France l'avait anticipée, notamment lorsque des plans de départ volontaires avaient été mis en place au sein d'Air France et de ses filiales régionales.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 12,90 euros en clôture lundi 16 octobre, en baisse de 3,2% depuis lundi 9 octobre.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 15,08 euros. Je calcule cette moyenne sur la base des objectifs de cours publiés depuis mai dernier par 11 analystes.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en forte hausse à 58$.  Cela est dû à un regain de tensions en Irak entre le pouvoir central et les autorités kurdes qui pourrait affecter les exportations.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Lettre rédigée avec la collaboration de Christian Magne

Cette revue de presse traite de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.

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