photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°652, 21 mai 2018   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> Anne-Marie Couderc prend la tête d'Air France-KLM en attendant la nomination d'un nouveau PDG

(source Journal de l'Aviation) 15 mai - Onze jours après que les salariés d'Air France ont rejeté la proposition d'accord présentée par leur direction, Jean-Marc Janaillac tire sa révérence. Le PDG d'Air France-KLM et président d'Air France a officiellement remis sa démission aux conseils d'administration du groupe et de la compagnie française le 15 mai. En attendant la nomination de son successeur, le conseil d'administration d'Air France-KLM a mis en place une gouvernance de transition. Anne-Marie Couderc a ainsi été nommée pour assurer la fonction de présidente non-exécutive du conseil d'administration du groupe et du conseil d'administration d'Air France.
 
(...) Elle restera à la tête du groupe le temps de former une gouvernance pérenne, « période qui devra être la plus brève possible », selon le communiqué publié par le groupe.
 
D'ici-là, elle sera épaulée par un comité de direction collégiale au sein d'Air France-KLM. Il sera composé de Frédéric Gagey, directeur général adjoint en charge des Finances qui fera fonction de directeur général du groupe, de Franck Terner, directeur général d'Air France et de Pieter Elbers, président du directoire de KLM. « Le Conseil leur demande de poursuivre les travaux déjà engagés sur les axes du plan stratégique à moyen terme d'Air France-KLM, qui seront proposés à la gouvernance pérenne du Groupe. Pour ma part, je veillerai plus particulièrement à renforcer la cohésion du Groupe pendant toute cette période », souligne Anne-Marie Couderc.
 
(...) Le conseil d'administration va désormais devoir trouver quelqu'un prêt à affronter la fatigue et la colère de salariés usés par des années d'efforts et désireux de profiter du sursaut de croissance que la compagnie a connu en 2017. Jean-Marc Janaillac devait par ailleurs présenter un nouveau plan stratégique en juin, axé sur la croissance, mais qui devra connaître des réaménagements. Car la transition dans la gouvernance risque de ne gratifier la compagnie que d'une trêve dans un conflit social qui a provoqué 15 jours de grève et au moins 300 millions d'euros de pertes depuis février. D'ailleurs, le conseil d'administration d'Air France-KLM souligne clairement que la direction d'Air France ne peut pas prendre de décision « qui remettraient en cause la stratégie de croissance approuvée par le Conseil d'administration d'Air France-KLM », excluant toute possibilité de négociations avec les syndicats durant cette période.
 
Pour la succession, le comité de nomination et de gouvernance n'écarte aucune piste, interne ou externe, pour formuler ses recommandations au conseil d'administration.

Mon commentaire : L'assemblée générale des actionnaires s'est tenue mardi 15 mai. Les actionnaires présents ou représentés portaient 60% des actions Air France-KLM. Toutes les résolutions ont été adoptées à une très large majorité (entre 89% et 99%).

A cette occasion, la structure de gouvernance provisoire a été présentée. Il n'est pour l'instant pas envisagé de retarder les travaux déjà engagés sur les axes du plan stratégique et qui seront proposés à la prochaine gouvernance. 

S’agissant du conflit social en cours au sein d’Air France, le Conseil d’administration d’Air France-KLM "
confirme que le Directeur général d’Air France n’a pas de nouveau mandat pour prendre des décisions qui remettraient en cause la stratégie de croissance approuvée par le Conseil d’administration d’Air France-KLM. Conscient des difficultés que traverse actuellement Air France, le Conseil d’administration d’Air France-KLM demande à être régulièrement informé de la situation sociale de la compagnie".

Le plus important dans les prochaines semaines sera, sans délai, d'écouter tous les salariés. Ceux qui ont voté "non" comme ceux qui ont voté "oui".  Faudra t-il mettre en œuvre un procédé d’étude et d’écoute différent de celui réalisé par J M Janaillac à son arrivée (questionnaire individuel et rapport Bailly) ? Si oui, quelle forme pourrait-il prendre pour une meilleure efficacité ?

> Air France-KLM : inquiétudes et incompréhension du côté néerlandais

(source Le Figaro) 15 mai - La tournure des évènements chez Air France plongée dans une profonde crise sociale suscite de vives inquiétudes chez son partenaire néerlandais KLM et creuse les différends dans le mariage de raison qui unit les deux compagnies aériennes.
 
(...) La crise met en lumière les profondes différences culturelles et sociales entre les deux pays: les Néerlandais ne sont pas habitués aux conflits sociaux qui tournent aux rapports de force entre direction et syndicats.
 
«Demander une hausse du haut d'une barricade en remuant un drapeau est absurde», s'exclame Robert Swankhuizen, à la tête du syndicat national des mécaniciens au sol NVLT de KLM, fervent partisan du «compromis», caractéristique de l'état d'esprit néerlandais. «En discutant calmement on arrive toujours à quelque chose», déclare-t-il.
 
(...) «Il ne peut pas y avoir KLM la fourmi et Air France la cigale, ça ne pourra pas durer», a déclaré lundi 14 mai sur la radio France Inter Richard Ferrand, chef de file des députés du parti du président Emmanuel Macron.
 
Alors que le gouvernement français a averti que l'État ne viendrait pas à la rescousse du transporteur, la ministre des Transports Elisabeth Borne s'est entretenue avec son homologue des Pays-Bas au téléphone lundi 14 mai pour évoquer l'avenir du groupe, selon les médias néerlandais.
 
(...) En juillet, une enquête réalisée par les syndicats franco-néerlandais auprès de cinquante managers de la compagnie aérienne avait déjà révélé «une grande méfiance mutuelle» entre Air France et KLM, chaque partie accusant l'autre de laisser passer ses propres intérêts avant ceux du groupe.
 
Mais les différends culturels ou sociaux «sont propres à tout mariage, de surcroît lorsqu'il s'agit d'une union entre deux grands groupes internationaux», raisonne Leen van der List, dirigeant du syndicat FNV, le plus important des Pays-Bas.(...) 
 
Mais si le mariage avec les Français bat de l'aile, les Néerlandais ne demandent pas pour autant le divorce. «Cette union est nécessaire pour les deux parties. Nous sommes agacés, mais sans ce mariage, nous ne serions plus là», souligne Leen van der List. «Nous pouvons nous plaindre et taper des pieds mais nos deux groupes sont tellement liés, et il ne faut pas oublier que KLM est devenue ce qu'elle est grâce à cette fusion», ajoute Robert Swankhuizen.
 
Et quand bien même KLM souhaiterait tracer sa route seule, la compagnie néerlandaise ne disposerait pas du choix, rappelle Jan-Willem van Dijk, président du comité d'entreprise de KLM. «La fusion des deux groupes en 2004 était en fait davantage une acquisition. Le patron, c'est Air France», souligne-t-il, cité par le quotidien néerlandais de référence De Volkskrant. (...) 

Mon commentaire : Depuis l'annonce du départ de Jean-Marc Janaillac, on assiste à l'union sacrée chez KLM. Syndicats et Direction, avec le soutien de la presse néerlandaise, s'accorde pour reconnaitre enfin ce que KLM doit à Air France et à la fusion. Ils s'accordent également pour proposer que leur Directeur, Pieter Elbers, dirige le Groupe Air France-KLM.

Que penser des discussions entre ministres des transports français et néerlandais ? L’un parle au nom d’un État actionnaire d’Air France KLM, à son homologue. Mais l’État néerlandais n’est pas actionnaire... Il reste la question de savoir si l’État français a l’intention de sortir du capital ?

> Faute de pilotes, Air France s'apprête à louer un B787 à un concurrent

(source La Tribune) 17 mai - (...) Alors qu'Air France est obligée depuis le mois de mai de clouer au sol l'un des six B787 de sa flotte en raison d'un bras de fer entre la direction et le SNPL sur un sujet de sécurité des vols, la compagnie cherche, selon nos informations, à louer désormais un  appareil pour éviter de payer inutilement des loyers, évalués à un million de dollars par mois par un banquier spécialisé dans les financements d'avions. "C'est le montant pour un avion de ce type en operating lease", explique-t-il.
 
Selon les mêmes sources, des discussions sont notamment en cours avec Air Austral, qui exploite deux B787, pour lui louer un "Dreamliner", qui pourrait ne pas être le tout dernier arrivé en avril, mais un autre exemplaire arrivé plus tôt dans la flotte. Interrogée, la compagnie réunionnaise répond qu'une inspection moteurs sera effectuée sur les moteurs Rolls Royce de son deuxième B787 le 6 juin pour déterminer si cet appareil doit être immobilisé ou pas. A la suite de problèmes rencontrés sur un modèle de compresseur, le motoriste britannique a demandé à ses clients des inspections approfondies. Sans mentionner Air France spécifiquement (dont les B787 sont équipés de moteurs General Electric), Air Austral "confirme étudier toutes les possibilités d'affrètement au cas où l'un de ses deux appareils devait être immobilisé".
 
(...) Cette situation pour le moins baroque est la conséquence du refus du SNPL de signer la prolongation de l'accord qui a pris fin le 30 avril sur la mise en ligne du B787 signé en 2016. Cette prolongation permettrait d'utiliser des instructeurs venant du secteur B777, le temps de permettre l'arrivée progressive d'instructeurs B787 appelés à terme à les remplacer, expliquaient en avril Thierry Bellot, responsable du projet 787 et Serge Vito, responsable de la formation 787, dans un courrier adressé aux pilotes que La Tribune s'est procuré. Or, sans accord, la quasi-totalité des instructeurs B787 ont été contraints de retourner sur 777 et ne peuvent donc pas former les pilotes.
 
Si cette situation devait s'éterniser, Air France réfléchit à annuler la prise de livraison du septième exemplaire prévu en octobre. Contrairement à ses premiers calculs, plus pessimistes, qui mettaient en avant le risque de ne pouvoir exploiter que trois B787 d'ici à la fin de l'année, Air France disposerait des équipages suffisants pour faire voler 5 avions jusqu'à la fin de l'année. Les pilotes qui ont été « lâchés » après les trois mois de qualification type, n'ont besoin en effet que de 5 jours de formation par an. Un volume moins dense qui mobilise moins d'instructeurs.
 
Pour la direction d'Air France, le refus de signer l'accord est lié à un différend sur un autre sujet.
 
« Nous avons un débat sur les protocoles d'analyse des vols. Le SNPL voudrait que la décision du caractère acceptable ou pas d'un retour d'expérience sécurité des vols se fasse de manière paritaire entre la direction et le syndicat. Or, cela pose un problème de règlementation et d'exercice des responsabilités pour la Direction. Comme nous n'arrivons pas à signer cet accord, le SNPL dit qu'il ne signera pas l'accord de prolongation des instructeurs 787", expliquait le 20 avril à "La Tribune", Franck Terner, le directeur général d'Air France.

Mon commentaire : A l'issue d'un vol, s'il y a eu un problème de sécurité, les pilotes le signalent. Dans un premier temps, une instance de sécurité de la compagnie examine l'incident. Si le comportement du pilote est jugé "acceptable", le dossier est instruit en respectant l'anonymat du pilote. A l'issue de l'examen de l'incident, un retour d'expérience sera effectué auprès de l'ensemble des pilotes.
Si le comportement du pilote est considéré "inacceptable", le dossier sera instruit nominativement, des actions de remise à niveau du pilote, voire des sanctions, pourront être proposées.

Seule la Direction d'une compagnie aérienne est responsable en cas de mauvais traitement de l'incident. Il n'est donc pas possible de déléguer le classement acceptable/inacceptable à un tiers, fut-ce un syndicat de pilotes. Pourtant le SNPL continue d'exiger un droit de véto. Faute de quoi il refusera de signer une prolongation de l'accord qui permettrait à Air France de continuer à exploiter l'intégralité de sa flotte de B787.

> Avant de quitter Air France, Jean-Marc Janaillac signe l'accord de coentreprise avec Delta et Virgin

(source Reuters) 15 mai -  Jean-Marc Janaillac (...) a signé l'accord pour la création d'une coentreprise sur les vols transatlantiques avec Delta Airlines et Virgin Atlantic, le jour même de sa démission, ce 15 mai.  "J'ai été heureux ce matin que le conseil d'administration d'Air France-KLM m'autorise à parapher cet accord qui va créer cette joint venture et qui va permettre l'acquisition de Virgin Atlantic", a-t-il déclaré lors de l'assemblée générale annuelle à l'issue de laquelle sa démission prendra effet.

Ce projet, qui doit maintenant être soumis aux autorités de concurrence américaines et européennes, entre dans le cadre du renforcement du réseau d'alliances d'Air France-KLM annoncé en juillet 2017. Le groupe franco-néerlandais avait à cette occasion annoncé l'entrée à son capital des compagnies Delta Air Lines et China Eastern, qui détiennent près de 9% chacune, et en prenant une participation de 31% dans Virgin Atlantic.

Mon commentaire : L'accord signé entre les trois transporteurs Air France-KLM, Delta Air Lines et Virgin Atlantic définit la gouvernance ainsi que les termes commerciaux et opérationnels de la joint-venture transatlantique élargie. A travers cette alliance, l'objectif du groupe franco-néerlandais est de reprendre la main sur le marché hautement concurrentiel des liaisons transatlantiques attaqué depuis quelques mois par des compagnies low-cost long-courrier.

Cette signature est le dernier acte de la présidence de Jean-Marc Janaillac. Elle concrétise deux années de négociations menées par une équipe conjointe Air France et KLM.

> IAG calme le jeu avec Norwegian Air

(source Boursier com) 18 mai - IAG n'envisage pas de se lancer dans une bataille hostile avec Norwegian Air Shuttle. Après avoir acquis une participation au tour de table de la compagnie norvégienne et vu ses deux premières approches repoussées par la cible, la maison-mère de British Airways et d'Iberia estime avoir les moyens de croître par elle-même, notamment via sa nouvelle marque Level.
 
"Ce n'est pas une affaire que je suis dans l'obligation de conclure. Nous avons exprimé un intérêt. Ils ne veulent pas être rachetés par IAG, parfait", a déclaré Willie Walsh à Reuters en marge d'une conférence organisée par CAPA Centre for aviation. "Je ne vais rien entreprendre d'hostile, ce n'est pas mon genre", a ajouté le patron d'IAG. "Si nous entreprenons quelque chose, nous serons responsables et nous ferons les annonces requises, mais je ne m'attends pas à devoir faire quoi que ce soit dans les semaines ou les mois à venir".

> Italie : M5S et Ligue veulent reconsidérer la vente d'Alitalia

(source AFP) 17 mai - Le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), qui s'emploient à finaliser leur programme commun de gouvernement pour l'Italie, envisagent de reconsidérer la vente d'Alitalia. (...)

Les deux formations se disent "convaincues qu'Alitalia ne doit pas être seulement sauvée" mais aussi relancée dans le cadre d'un "plan stratégique national des transports".
 
Selon les deux formations, un tel plan "ne peut faire abstraction" d'une compagnie aérienne nationale "compétitive".(...)

> EasyJet décolle en trombe au premier semestre 2018

(source TourMag) 15 mai - Les chiffres du premier semestre 2018 d'easyJet ont été dévoilés. Ainsi du 1er octobre 2017 au 31 mars 2018, la compagnie low-cost orange est dans le vert.
 
(...) Ainsi, 36,8 millions de personnes ont été transportées durant ces 6 mois, pour une hausse de 3 millions par rapport à la même période de l'année en 2017. (...) 700 000 nouveaux clients proviennent des nouvelles opérations à Berlin-Tegel.
 
(...) La surperformance est à chercher du côté du remplissage des appareils en croissance de 0,9 point à 91,1%.
 
(...) Le chiffre d'affaires s'est établi à 2,480 milliards d'euros (+20%), et a permis de dégager un bénéfice courant avant impôt de 9 millions d'euros (contre une perte de 240 millions en 2017).
 
Johan Lundgren, président d'easyJet de se féliciter. (...) Cette performance s'explique par "le nombre record de passagers et à nos ventes ancillaires les plus élevées jamais obtenues grâce à une plus grande offre d'options et à la réduction des prix des bagages en soute."
 
Pour poursuivre cette bonne dynamique la compagnie a décidé d'investir et améliorer son offre business à destination des voyageurs d'affaires, mais aussi en faveur de la fidélité de ses clients.
 
(...) Ces positionnements devraient entraîner un bénéfice courant avant impôts de l'ordre de 602 à 658 millions d'euros pour l'exercice clos au 30 septembre 2018.(...)

Mon commentaire : easyJet enregistre un très bon premier semestre, grâce à un meilleur remplissage de ses avions, à l'achat d'une partie de Air Berlin et surtout à une augmentation des ventes annexes (dites ancillaires). Cette stratégie de faire payer en plusieurs fois le client via les options s'avère excellente. Elle se généralise y compris au sein des compagnies majors.

> Ryanair, l'incroyable machine à cash du transport aérien

(source La Tribune) 21 mai - Ryanair a publié un bénéfice annuel record, en dépit d'un conflit avec ses pilotes en septembre qui a entraîné l'annulation de 20.000 vols.

(...) Sur l'exercice allant du 1er avril 2017 au 31 mars 2018, la principale compagnie low-cost européenne a dégagé un bénéfice net de 1,450 milliard d'euros, conforme à ses prévisions, grâce à une progression de son trafic de passagers. Elle a transporté en effet 130,3 millions de passagers pendant cet exercice comptable, soit 9% de plus sur un an et un nouveau record pour la compagnie irlandaise, qui a mis en avant ses progrès en Allemagne, en Italie et en Espagne.
 
Les prix de ses billets d'avion ont diminué en moyenne de 3%, à 39,40 euros par vol, faisant dire à l'entreprise qu'aucune autre "compagnie aérienne de l'UE ne peut battre Ryanair sur les prix". Ses revenus auxiliaires (paiement pour un siège spécifique, un embarquement accéléré, une location de voiture, etc.) ont pour leur part grimpé de 13%, et au final le chiffre d'affaires de la compagnie a augmenté de 8%, à 7,151 milliards d'euros.
 
(...) "Nos perspectives pour l'exercice 2019 sont teintées d'un pessimisme prudent", a averti le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary dans un communiqué.
 
(...) Ryanair va voir ses coûts de personnel augmenter du fait de l'annualisation des hausses de salaires de ses pilotes et des personnels de cabine. Mais surtout, la compagnie prévoit de subir l'impact de la poursuite de la hausse des cours du pétrole, dont le baril de Brent vient de franchir la barre des 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014. Ryanair prévoit que cette évolution devrait alourdir de 400 millions d'euros sa facture annuelle de kérosène.

Mon commentaire : L'hiver lorsque le trafic ralentit, des avions restent au sol, sans doute les plus anciens et les plus consommateurs de carburant. C'est une pratique habituelle pour Ryanair, qui régulièrement arrête ainsi d'exploiter plusieurs dizaines d'avions. Le personnel, et particulièrement certains pilotes, auto-entrepreneurs, ne représente alors pas une charge financière. Cela explique que le conflit avec ses pilotes a peu pesé sur les résultats de la low-cost irlandaise.

> Emirats Arabes Unis : le ciel ouvert avec les USA conservé

(source Air Journal) 15 mai - Les Etats-Unis et les Emirats Arabes Unis ont enterré la hache de guerre et renouvelé quasiment dans les mêmes termes leur accord de ciel ouvert signé en 1992, chaque partie clamant victoire alors que rien ou presque n’a été modifié.
 
Après trois ans de campagne sans nuance de la part des compagnies aériennes American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines contre les compagnies du Golfe, l’accord américano-émirati gérant le trafic aérien n’a pas été modifié. Il existe tout juste un document signé par les deux gouvernements stipulant qu’Emirates Airlines et Etihad Airways devront publier des résultats financiers « plus transparents » et compatibles avec des normes internationales – ce que la compagnie basée à l’aéroport de Dubaï fait déjà depuis plusieurs années. Rappelons au passage que le Qatar avait accepté la même demande en janvier, les résultats de Qatar Airways étant attendus le mois prochain. Et sur le fond de la dispute, Etats-Unis et Emirats Arabes Unis reconnaissent que les subventions gouvernementales font partie du paysage aérien : « même si elles ne sont pas rares, elles pourraient affecter négativement la compétitivité », résume le texte paraphé le 11 mai.
 
Pour le reste, rien ne bouge en particulier sur les droits de cinquième liberté : les compagnies des deux pays peuvent continuer à ajouter librement des liaisons et à les modifier, y compris celles passant par des pays tiers. (...)
 
Rappelons qu’American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines avaient redoublé d’efforts depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir pour ouvrir une renégociation des traités aériens avec le Qatar et les Emirats Arabes Unis (l’administration Obama avait refusé) ; mais d’autres transporteurs américains comme JetBlue ou FedEx y étaient fermement opposés. Les compagnies du Golfe ont toujours rejeté les accusations de subventions illégales, pointant du doigt celles reçues justement par leurs rivales américaines.

Mon commentaire : Durant des années les compagnies aériennes étatsuniennes, appuyées par les compagnies européennes, ont dénoncé les subventions octroyées aux compagnies du Golfe. Ces dernières avaient les mêmes griefs à l'encontre de American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines.

Le renouvèlement de l'accord de ciel ouvert entre les Etats-Unis et les Emirats Arabes Unis pourrait mettre un terme à cette polémique.

> Aéroport de Beauvais : perquisitions jeudi

(source Le Figaro avec AFP) 18 mai - Des perquisitions menées par la police ont eu lieu jeudi à l'aéroport de Beauvais (Oise) (...).
 
En juin 2017, la Cour des comptes avait épinglé la gestion de l'aéroport picard, dénonçant en particulier les "accords illicites" conclus avec la compagnie irlandaise Ryanair.
 
Entre les remises commerciales "injustifiées" et les prestations "assurées à perte", la SAGEB (Société aéroportuaire de gestion et d'exploitation de Beauvais, ndlr), détenue à 51% par la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oise et à 49% par Transdev, "s'est privée d'environ 85 millions d'euros de produits, dont 78 millions au bénéfice de la seule compagnie Ryanair" entre 2008 et 2014, avait écrit la Cour dans son rapport. La compagnie à bas coût Ryanair génère depuis vingt ans plus de 80% du trafic de l'aéroport.
 
Ces ristournes "constituent des avantages importants et injustifiés", qui ont été accordés "sans aucune autorisation" de la SMABT (le syndicat mixte qui réunit les propriétaires de l'aéroport, agglomération, département, région).
 
La Cour a contesté les tarifs des redevances aéroportuaires, "bien moindres" que ceux d'autres aéroports comparables mais compensés par les recettes de la liaison par autocar avec Paris, exploitée par l'entreprise TPB, filiale de la SAGEB. (...)

Mon commentaire : L'aéroport de Beauvais n'est pas le seul à avoir chercher à attirer Ryanair. A-t-il enfreint la loi ? L'enquête en cours devra le démontrer. Les sommes en question sont importantes, près de 80 millions d'euros.

> Surcharges carburants, les compagnies aériennes s’inquiètent

(source Déplacements Pros) 16 mai - Alors que la compétition tarifaire fait rage dans le monde du transport aérien, les compagnies du monde entier s’inquiètent des hausses du prix du pétrole. Quatre transporteurs américains, dont JetBlue et Delta Airlines ont déjà fait connaître leurs inquiétudes au Secrétaire d’Etat au Trésor. Le jeu de Trump avec l'Iran risque fort de peser sur les déplacements professionnels. Avec un baril vendu 78 $ pour le Brent, les tensions géopolitiques font craindre le pire.

Selon les experts américains, le baril à 90 $ avant la fin juin est du domaine du possible. Pourtant, ce 16 mai, les prix du pétrole baissaient légèrement, l'AIE ayant revu à la baisse ses prévisions de demande.
 
Selon des sources internes chez British Airways, le retour d’une surcharge carburant reste possible dans les 6 mois à venir. Un constat loin d'être partagé par les concurrents européens. Air France ou la Lufthansa préfèrent parier sur une tension passagère des cours. Dans une concurrence exacerbée, difficile d'augmenter les prix, mais ce sont les marges qui sont rognées.

Mon commentaire : Début février, le cours du baril de Brent était à 68 $. Il ne cesse depuis de monter pour atteindre 79 $. L'impact de cette hausse sur les compagnies aériennes est difficile à évaluer. Il faudrait pour être précis tenir compte des effets de change (Air France-KLM paye avec des euros une facture en dollars) et des couvertures pétrole (des garanties) que souscrivent les compagnies aériennes. Air France-KLM et Lufthansa possèdent par exemple des garanties de prix sur 60% de leur consommation. Les variations de cours du Brent à prendre en compte ne portent donc que sur 40% de la consommation.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,18 euros en clôture lundi 21 mai. Elle baisse de 3,9% en une semaine.

Après les annonces du résultat négatif de la consultation des salariés d'Air France et du départ du PDG d'Air France-KLM Jean-Marc Janaillac, les analystes ont revu leurs objectifs de cours à la baisse. La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM se situe désormais à 11,18 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) monte de quatre euros en deux semaines, atteignant 79$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

Pour retrouver les dernières revues de presse du lundi, c'est ici

Si vous appréciez cette revue de presse, faites la circuler.

Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en me communiquant l'adresse email de leur choix.

| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Lettre rédigée avec la collaboration de Christian Magne
Cette revue de presse traite de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
Si vous ne voulez plus recevoir cette lettre/revue de presse, cliquez ici et précisez votre demande : désabonnement.
Si vous préférez recevoir la revue de presse sur une autre adresse, merci de me l'indiquer.
Pour me joindre : message pour François Robardet. 10676 personnes reçoivent cette revue de presse en direct