photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°656, 18 juin 2018   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> Air France : les syndicats suspendent leur préavis de grève

(source La Tribune) 18 juin - Les syndicats préfèrent attendre la nomination d'un nouveau PDG, promis pour début juillet, pour aborder la question des hausses salariales.
Il n'y aura pas de grève du 23 au 26 juin comme annoncé. Les syndicats, à l'exception d'un syndicat de pilotes, le SPAF, ont décidé de suspendre leur préavis de grève. Ils préfèrent attendre la nomination d'un nouveau PDG, promis pour début juillet, pour aborder la question des hausses salariales. Pas sûr pour autant que les négociations puissent commencer début juillet. Car si sa nomination devrait être annoncée à ce moment-là, son entrée en fonction pourrait intervenir ultérieurement.
 
Pour certains syndicalistes, les syndicats montrent ainsi qu'ils ont eu la sagesse de ne pas répondre aux "provocations de la direction", laquelle, jeudi 14 juin, a rappelé qu'elle n'avait pas le mandat pour aller au-delà de l'enveloppe accordée par le précédent PDG, Jean-Marc Janaillac (+2% en 2018, et +5% de 2019 à 2021, hors avancement automatique). A défaut de réponse sur les salaires, elle avait proposé des mesures d'amélioration du quotidien, comme le changement des imprimantes, jugées ridicules par de nombreux syndicalistes, y compris non grévistes. Pour d'autres en revanche, cette suspension permet surtout aux syndicats d'éviter une faible mobilisation.
 
Dans sa dernière revendication, l'intersyndicale a demandé une hausse des grilles salariales de 4% en 2018 et du montant du niveau de l'inflation en 2019 (hors avancement automatique).

Mon commentaire : L'intersyndicale a fini par être sensible aux arguments des uns (l'équipe dirigeante) et des autres (les salariés qui se sont beaucoup exprimés sur les réseaux sociaux). Elle lève son préavis dans l'attente de l'arrivée d'un nouveau PDG.

> Air France-KLM veut se choisir un nouveau patron « avant le 15 juillet »

(source Les Échos) 14 juin - Dans un entretien aux Échos, la présidente non-exécutive d'Air France-KLM justifie la position de fermeté face aux menaces de grève. Anne-Marie Couderc souligne que sa priorité est de recruter au plus vite un nouveau PDG, dont la nomination pourrait intervenir, si possible, dès début juillet.
 
Quel bilan faites-vous de vos rencontres avec les syndicats d'Air France ?
Au cours des 15 derniers jours, j'ai reçu une à une les sept organisations syndicales représentatives. J'ai pris le temps de les écouter. Je leur ai expliqué que la mission qui m'a été confiée, en tant que présidente non-exécutive, consiste en priorité à mettre en place une nouvelle gouvernance et un nouveau dirigeant le plus rapidement possible. (...) Ces entretiens m'ont donné le sentiment que ce malaise actuel tient tant à des problèmes de fond qu'à une multitude de problèmes du quotidien. Toutes les organisations syndicales ont évoqué ces sujets. (...) Les syndicats ont bien entendu évoqué aussi les questions salariales. Je leur ai expliqué, qu'étant dans une période de transition, nous n'étions pas en mesure de rouvrir des négociations salariales. (...) J'ai évidemment incité tous mes interlocuteurs à faire preuve de responsabilité et de patience, pour permettre à la compagnie de traverser cette période dans les meilleures conditions.
 
Avez-vous été surprise par l'annonce d'un nouveau préavis de grève ?
J'ai été plus que surprise de constater qu'à peine achevée la dernière rencontre avec une organisation syndicale, un préavis de grève de quatre jours était déposé, qui plus est durant l'un des premiers weekends de grands départs. J'avais pourtant pris soin de leur annoncer par écrit que je serai présente au CCE d'Air France du 14 juin, pour présenter des mesures concrètes, même si cela n'est pas le rôle d'un président d'Air France-KLM en temps normal. Je constate que pour certains d'entre eux, il n'y a qu'une seule stratégie : celle de l'épreuve de force permanente. Ce n'est pas ma conception du dialogue social. Cette attitude, de la part des personnes qui défendent les intérêts des salariés me semble irresponsable vis-à-vis de la compagnie. C'est mettre en danger l'entreprise et ses salariés, et c'est manifester bien peu de respect pour les clients.
 
Qu'avez-vous proposé au CCE du 14 juin pour tenter de mettre fin au conflit ?
Tout d'abord, nous allons lancer une démarche étendue d'expression des salariés, qui débouchera sur des actions et des décisions concrètes à court et moyen terme. (...) J'ai également demandé à la direction d'Air France de regarder ce qui pourrait être fait pour améliorer la vie des salariés au quotidien, en s'attaquant à tous les problèmes du quotidien qui me sont déjà remontés. (...) En apparence, ce sont des sujets mineurs, mais qui sont des irritants au quotidien qui doivent être réglés rapidement. Nous y allouerons le budget nécessaire.
 
Et concernant les revendications salariales ? (...) Vous refusez de céder à la revendication principale d'une hausse générale de 5,1 % en 2018 ?
(...) Le conseil d'administration a confirmé qu'il n'y aura pas de mesure salariale afin de ne pas obérer la marge d'action de la future gouvernance. Cette question pourra éventuellement être abordée plus tard, mais le futur dirigeant doit avoir sa propre appréciation des sujets. (...)
 
La situation financière et commerciale d'Air France s'est-elle beaucoup dégradée ?
Les grèves nous ont déjà coûté cher : de l'ordre de 300 à 350 millions d'euros selon nos estimations. Mais jusqu'à présent, les engagements pour la saison d'été restent plutôt bons.  (...) J'espère que cela durera et surtout que ce préavis sera levé. Dans le contexte actuel de concurrence renforcée, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de décevoir nos clients.
 
Où en êtes-vous de la recherche du futur PDG ?
(...) Je me suis engagée à faire le plus vite possible. (...) L'objectif du comité de nomination que je préside est de pouvoir proposer des options au conseil d'administration dès début juillet. Dans l'idéal, je souhaiterais que le choix du candidat soit fait avant le 15 juillet.  (...)

Quel profil cherchez-vous ?
Nous cherchons un grand manager expérimenté, reconnu, et ayant la capacité à porter un projet de transformation profond de l'entreprise. Il ou elle ne doit pas nécessairement être spécialiste du transport aérien. Nous avons en interne toutes les expertises nécessaires. En revanche, une forte dimension internationale est indispensable. Le marché du transport aérien d'aujourd'hui l'exige. Air France-KLM est une entreprise binationale, qui a, en outre, à son capital des actionnaires américains et chinois. Et il faut aussi que le ou la candidat(e) ait une parfaite connaissance et compréhension de la culture française.
 
(...) L'annonce de discussions avec Accor concernant la part de l'Etat dans Air France-KLM a-t-elle changé la donne ?
Le gouvernement (...) a clairement indiqué que sa priorité était la mise en place d'une nouvelle gouvernance. (...) Quant à notre relation avec le groupe Accor, c'est un partenaire industriel historique, avec lequel nous avons déjà essayé de développer des synergies commerciales autour de la relation-clients et des programmes de fidélisation. Nous avons plusieurs projets en discussion avec eux, lancés il y a plus d'un an et sur lesquels les équipes travaillent activement. Mais l'aspect capitalistique est un autre sujet, qui concerne l'Etat-actionnaire.
 
(...) Vous continuez (...) à discuter avec le gouvernement de l'avenir d'Air France ?
J'ai repris le dossier des discussions avec l'Etat sur les moyens d'améliorer la compétitivité d'Air France, pour réduire l'écart de charges avec ses concurrents. (...) C'est un sujet particulièrement important pour le modèle économique de l'entreprise. Il faut qu'à l'automne 2018, la compagnie dotée d'une gouvernance pérenne, puisse récolter les fruits de ces discussions, à l'issue des Assises du transport aérien. C'est une raison de plus pour que chacun fasse preuve de responsabilité. Il y a un temps pour la discussion, pour le débat, et il y a le temps de la cohésion et de la solidarité. C'est le sens de ce que je demande à l'ensemble des équipes de l'entreprise : faire preuve de responsabilité et de solidarité dans cette période difficile pour leur compagnie.

Mon commentaire : La présidente d'Air France et d'Air France-KLM a tenu un discours clair. Dans les prochaines semaines, la priorité sera de recruter un nouveau patron pour le Groupe.

Parmi les tâches urgentes qui l'attendent, il aura à définir la stratégie du groupe, à améliorer la qualité de vie au travail et à se pencher sur les revendications salariales.

Sans attendre cette nomination A.M. Couderc a décidé de lancer deux projets. Le premier est une démarche à moyen terme qui permettra aux salariés d'exprimer leurs critiques et suggestions.

Le second est de régler le plus rapidement possible tous les problèmes du quotidien qui rendent la vie des salariés inconfortable ou pénible. Les organisations syndicales auront leur rôle à jouer dans les deux cas.

> Les grandes manœuvres d'AccorHotels pour entrer au capital d'Air France

(source Le Journal du Dimanche) 17 juin - Sébastien Bazin ne lâche pas l'affaire. Ces derniers jours, le patron d'AccorHotels a intensifié les manœuvres pour entrer au capital d'Air France. En début de mois, il avait reconnu "mener des réflexions sur l'éventualité d'une prise de participation" dans la compagnie. Il a été reçu en fin de semaine par Anne-Marie Couderc. (...) L'hôtelier a offert à l'Etat de le soulager de tout ou partie des 14% qu'il détient dans Air France. Il se serait aussi proposé comme président de la compagnie franco-néerlandaise.
 
Les synergies entre le groupe hôtelier et la compagnie aérienne restent à démontrer. Elles seraient fondées sur le partage des bases de données clients, la création de programmes de fidélité communs, afin "d'absorber les chocs à venir", selon un porte-parole de l'hôtelier, liés aux low-cost pour Air France, à Airbnb pour AccorHotels. (...)
 
(...) Pour avoir une chance de récupérer la participation de l'Etat, il lui faut trouver des partenaires tricolores. Bercy a clairement fait entendre à l'hôtelier qu'il pouvait difficilement se désengager au profit d'un groupe qui n'est plus lui-même détenu par des Français.
 
Son premier actionnaire est aujourd'hui le chinois Jin Jiang, propriétaire de Louvre Hotels, son concurrent direct sur les marchés français ou chinois. Pour éviter que Jin Jiang ne devienne trop encombrant, Sébastien Bazin a dû aller chercher d'autres nouveaux alliés, hors des frontières françaises. Le fonds d'investissement du Qatar (QIA) et celui du prince saoudien Al-Waleed (KHC) totalisent aujourd'hui 16% du capital d'AccorHotels, soit à peine plus que Louvre Hotels. (...)

Mon commentaire : Pour entrer au capital d'Air France-KLM de façon "amicale" Sébastien Bazin devra d'abord convaincre que l'opération sera profitable aux deux groupes.

S'il prend une participation, le Groupe AccorHotels devra s'assurer que le capital de notre groupe est majoritairement détenu par des actionnaires européens en vertu des statuts d'Air France-KLM.

En effet, depuis la déréglementation, le capital d'une compagnie aérienne européenne doit être détenu à 50% par des européens, faute de quoi, elle peut perdre ses droits de trafic. Tout dépend alors de la réaction des pays de bout de ligne.

Si l'Etat français cédait ses parts au Groupe AccorHotels dans la situation actuelle, la part des actionnaires européens au capital d'Air France-KLM descendrait sous la barre des 50%.

> Grève Air France : les concurrents se frottent les mains...

(source Tourmag) 15 juin - Alors que reprendra dans quelques jours le mouvement de grève agitant Air France depuis avril, certaines compagnies aériennes concurrentes, low-cost en tête, indiquent faire face à des pics de réservation dus au report des passagers. (...)
 
« En avril, nous avons constaté des réservations en plus et des pics d’activités inhabituels. C’est normal et c’était attendu », explique Michael Gloore, aux bureaux des ventes France et Benelux chez Lufthansa. (...) 
 
« Il y a un trafic aérien très important entre les deux partenaires économiques que sont le France et l’Allemagne. Donc forcément, des vols en moins chez Air France, cela nous profite, et ce même si Air France cherche à protéger ses passagers et à les orienter sur les autres compagnies de son alliance ».
 
Le phénomène se vérifie d’autant plus sur les réseaux court et moyen-courrier en Europe, ou les low-cost sont en première ligne.
 
Interrogée sur le sujet, la direction d’easyJet, nous a fait savoir que (...) « Les vols d’easyJet sont pour la plupart complets les jours de grève Air France ». (...) 
 
Même constat chez Vueling, « oui, les grèves Air France ont un impact positif sur la demande, surtout en dernière minute », indique David Garcia, directeur commercial. (...)

Mon commentaire : Les grèves à Air France ont un impact qui ne se limite pas à une perte pendant les jours de grève, à savoir entre 300 et 350 millions d'euros depuis le début de l'année. 

Elles ont aussi un impact sur nos clients qui préfèrent assurer leurs déplacements en choisissant une autre compagnie. La baisse des taux de remplissage à Air France observée au mois de mai le démontre. Nos commerciaux auront fort à faire pour convaincre les voyageurs de revenir. L'idée du "risque de grève" peut entacher durablement notre image et les réservations.

> Lufthansa vs IAG : match de titans pour rafler Norwegian

(source La Tribune) 18 juin - Le Président du directoire de Lufthansa a déclaré être en en contact avec la compagnie aérienne norvégienne, également convoitée par IAG, la maison mère de British Airways.

Bataille boursière en vue pour acquérir Norwegian ? Peut-être. Car la compagnie norvégienne, troisième compagnie low-cost européenne derrière Ryanair et Easyjet, mais première sur le long-courrier, est dans le viseur non seulement de IAG (British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling) qui a vu une première offre refusée en mai, mais aussi de Lufthansa.
 
"En Europe en ce moment, tout le monde parle avec tout le monde. On est en pleine vague de consolidation. Ce qui signifie que nous sommes aussi en contact avec Norwegian", a déclaré le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, au journal allemand Süddeutsche Zeitung. (...) 
 
En combinant les 2 milliards de dettes et la capitalisation boursière de Norwegian, le prix à payer s'élève à plus de 3 milliards d'euros.
 
Si la compagnie scandinave dit avoir reçu d'autres marques d'intérêt après l'annonce de IAG de sa prise de participation de 4,6% dans Norwegian, le match entre IAG et Lufthansa risque de faire monter les enchères. Et quelle qu'elle soit, son issue fera bouger les lignes du ciel européen. Lufthansa et IAG sont les deux plus groupes les plus puissants en Europe. Leur rentabilité, plus de deux fois supérieure à celle d'Air France-KLM, est impressionnante. Le bilan de Lufthansa est néanmoins plus solide que celui de son rival européen.
 
Sur le plan stratégique, l'acquisition de Norwegian permettrait à tout repreneur de renforcer sa présence sur l'Atlantique nord, mais aussi vers l'Amérique latine, et notamment en Argentine où la compagnie a obtenu de nombreux droits de trafic. Par ailleurs, elle permettrait aussi de disposer d'une compagnie disposant d'une filiale britannique qui peut s'avérer bien utile en cas de Brexit dur pour relier le Royaume-Uni au reste du monde. (...) 
 
Les deux colosses tentent de profiter de la mauvaise passe que traverse Norwegian.  Endetté à hauteur de 2 milliards d'euros, le transporteur norvégien a perdu près de 31 millions d'euros l'an dernier (...). En raison de sa croissance considérable, la compagnie est confrontée à des coûts de développement très élevés, alors que sa facture carburant a grimpé. La direction a averti que sa perte se creuserait au premier trimestre en raison du prix du carburant et de l'euro. Elle a récemment annoncé une augmentation de capital afin de lever 130 millions d'euros d'argent frais. Cette année, Norwegian doit recevoir 24 B737-800 ou MAX et 11 B787. Ses capacités vont augmenter de 40%.
 
La compagnie norvégienne peut-elle continuer en solo ou devra-t-elle se placer sous l'aile d'un transporteur plus puissant ? Tout dépend en fait de l'évolution du prix du baril. Bénéficiant de très peu de couvertures carburant -un système d'assurances qui vise à obtenir, pour des périodes futures, un prix du kérosène moins élevé que le prix du marché-, Norwegian est très vulnérable à une flambée du prix du baril.
 
"Norwegian n'a couvert que 27% de ses besoins en carburant pour l'année, contre 60% à 80% pour les autres compagnies européennes. Si le prix du baril augmente, ce sera compliqué pour Norwegian. S'il baisse, elle peut gagner son pari", expliquait récemment à La Tribune Yan Derocles, analyste chez Oddo BHF.

Mon commentaire : Après IAG le mois dernier, c'est au tour de Lufthansa de s'intéresser à Norwegian. Même si la low-cost est en difficulté, son positionnement sur le long-courrier et les droits de trafic dont elle dispose en Amérique du Nord et du Sud intéressent les éventuels repreneurs. On ne peut pas écarter l'idée que Lufthansa entre dans la danse pour faire monter les prix, ce qui désavantagerait économiquement IAG, si celle-ci parvenait à racheter Norwegian. Le Groupe Air France-KLM ne parait pas en mesure de se positionner sur ce dossier.

> Lufthansa : trafic dynamique en mai

(source Boursier com) 11 juin - Les compagnies du groupe Lufthansa ont vu leur trafic progresser de 11% en mai, à environ 12,9 millions de passagers. Les capacités ont dans le même temps progressé de 8,3%, permettant une amélioration du coefficient d'occupation de 0,4 point à 79,4%. (...) La seule compagnie Lufthansa a enregistré un trafic en hausse de 6,4% le mois passé, avec 6,2 millions de personnes transportées.

Des données nettement plus favorables que celles dévoilées par Air France-KLM la semaine dernière, qui souffre de la comparaison en raison des grèves à répétition chez le transporteur français.

> Etihad reste déficitaire en 2017

(source Le Journal de l'Aviation) 15 juin - Les investissements malheureux d'Etihad continuent de peser sur les comptes. La compagnie d'Abou Dhabi a certes publié un chiffre d'affaires en hausse de 1,9% à 6,1 milliards de dollars pour l'année 2017 mais ses pertes restent importantes. Si elles se sont un petit peu résorbées, elles atteignent tout de même 1,52 milliard de dollars (contre 1,95 milliard en 2016).
 
Les difficultés d'Alitalia et la faillite d'Air Berlin ne sont pas les seules à empêcher la compagnie de se redresser rapidement. Les résultats pâtissent également de l'augmentation des prix du carburant et des investissements qui ont été nécessaires pour mener le programme de transformation.
 
En revanche, Etihad a réussi à réduire de 7,3% ses coûts unitaires et à améliorer son yield par passager. Elle a transporté 18,6 millions de voyageurs en 2017 et son coefficient de remplissage s'est maintenu à 78,5%. (...)
 
Concernant la flotte, la compagnie indique avoir reçu douze nouveaux appareils en 2017 (deux A380, neuf 787-9 et un A330F). L'évolution nette est toutefois négative puisque, en parallèle, seize appareils sont sortis (A330 et A330F, ainsi que ses derniers A340 et A319). Selon les informations de Reuters, elle réfléchirait désormais à repousser voire annuler les livraisons de ses 25 Boeing 777X - dont elle était cliente de lancement.

Mon commentaire : Etihad Airways enregistre en 2017 une perte de 1,5 milliard, le quart de son chiffre d'affaires. Elle avait perdu 2 milliards de dollars en 2016. Pourra-t-elle encore longtemps résister à ses voisines Qatar Airways et Emirates Airlines ?

> Emirates : vers un tarif bagage à main ?

(source Business Travel) 12 juin - Comme d’autres compagnies aériennes, Emirates pourrait proposer un tarif économique basique comprenant uniquement l’emport d’un bagage à main en cabine
 
Ce tarif basique proposé par plusieurs compagnies aériennes s’est avéré populaire auprès des millénials qui tendent à voyager léger. (...) Ces tarifs ont été lancés à l’origine par des compagnies européennes sur des routes moyen-courriers et sont proposés depuis peu sur les routes long-courriers.
 
Ces tarifs permettent aux grandes compagnies aériennes de mieux se positionner par rapport aux low-cost sur les sites de réservation en ligne sur Internet.
 
Dans le cas d’Emirates la compagnie doit faire face à la concurrence des compagnies traditionnelles mais aussi plus récemment à celle des low-cost.
 
Norwegian vole désormais vers Dubai et Bangkok, et l’an passé Norwegian a lancé des vols directs entre Londres et Singapour (qui sont concurrents des vols d’Emirates via Dubai).
 
(...) Si Emirates décidait de proposer un tarif sans bagages en soute, ses concurrents comme Etihad Airways et Qatar Airways devraient suivre cette décision…

Mon commentaire : Il est important pour les compagnies aériennes d'apparaitre en tête des résultats fournis par les comparateurs de voyage. C'est la principale raison pour laquelle les compagnies sont amenées à proposer des bas tarifs. Les compagnies traditionnelles s'y mettent les unes après les autres.

> Qui sont les patrons européens les mieux payés dans le voyage ?

(source L'Écho Touristique) 15 juin - Skift a mené une étude pour établir un classement des patrons du tourisme les mieux rémunérés en Europe. Sans surprise, l’aérien et l’hôtellerie sont très bien représentés.
 
Le PDG d’Amadeus, Luis Maroto, est le dirigeant européen le mieux rémunéré parmi les principales entreprises de voyages du Vieux Continent en 2017. Il a empoché 5,6 millions de dollars l’année dernière de la part de l’entreprise madrilène. Willie Walsh, le patron de British Airways et de la société mère d’Iberia, IAG, occupe la deuxième place de ce classement, avec 5,3 millions de dollars. Suivi de Carsten Spohr, un autre patron de compagnie aérienne (Lufthansa), avec 4,9 millions de dollars.
 
Sur les 23 PDG pris en compte par notre confrère Skift, neuf évoluent dans l’industrie du transport aérien et neuf dans le secteur de l’hôtellerie, parmi lesquels Sébastien Bazin d’AccorHotels (...) 
 
Si le salaire de Willie Walsh ou celui de Carsten Spohr pourrait sembler scandaleux à beaucoup, IAG et Lufthansa ont été bien plus rentables qu’American Airlines et United Airlines en 2017. Pourtant, ces deux transporteurs américains ont versé à leurs PDG pas moins de 12,2 millions de dollars et 9,6 millions de dollars, respectivement.
 
Situé en bas de ce classement, Bjørn Kjos, le dirigeant de Norwegian, a été rétribué 300 000 $ en 2017. Mais il est également l’actionnaire majoritaire de HBK Holding AS, qui détient 26,8% de Norwegian…
 
Michael O’Leary, le PDG de Ryanair, pourrait également paraître relativement sous-payé, mais ayant été en charge de la compagnie aérienne depuis 1994, il a accumulé une participation de 4% dans la société estimée à 897 millions de dollars. (...)

Mon commentaire : Avec une rémunération de 1,1 million d'euros en 2017, le PDG d'Air France-KLM est deux à cinq fois moins rémunéré que les PDG des principales compagnies aériennes européennes. 

Le Groupe Air France-KLM pourra-t-il attirer un dirigeant de même envergure en se cantonnant à cette rémunération ?

> Vinci pousse ses pions pour la privatisation de Groupe ADP

(source Bourse Direct) 15 juin - Le groupe Vinci, qui possède déjà 8% du capital de Groupe ADP, fourbit déjà ses armes en vue de la privatisation de l'exploitant aéroportuaire, dont le principe a été confirmé cette semaine par le gouvernement.
 
Ainsi, selon des sources financières concordantes citées vendredi par 'Reuters', Vinci a déjà contacté des investisseurs en vue de lancer une offre sur les parts que l'Etat devrait céder dans le capital de Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris).
 
Le géant du BTP et des concessions (qui a déjà exprimé son désir de se renforcer dans ADP) aurait proposé à des fonds de pension, dont Canada Pension Plan Investment Board (CPPIB), Ontario Municipal Employees Retirement System (OMERS) et Ontario Teachers' Pension Plan (OTPP), de s'associer à une éventuelle offre, ont précisé ces sources.
 
Le gouvernement a fait savoir cette semaine que la loi "Pacte", qui sera présentée lundi prochain en Conseil des ministres, comprendra l'autorisation pour l'État de passer sous le seuil des 50% au capital de Groupe ADP (50,6% actuellement). (...) 
 
Le projet de loi Pacte sera soumis au Parlement fin 2018 ou début 2019, selon le gouvernement qui n'a pas donné à ce stade de calendrier plus précis. (...) 

Groupe ADP gère directement ou indirectement 26 aéroports dans le monde (dont ceux de Roissy-CDG et Orly), qui ont accueilli en 2017 228 millions de passagers (+7,4%) et ont dégagé un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros. De son côté, Vinci Airports exploite actuellement 36 aéroports dans le monde, dont 12 en France, pour un chiffre d'affaire de 1,4 MdE en 2017 (+33,5%) et 149 millions de passagers transportés. (...) 
 
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a (...) précisé que le projet de loi "Pacte" prévoira un changement de statut du groupe, afin de limiter à 70 ans la concession de détention et l'exploitation des aéroports parisiens de Roissy et d'Orly. En outre, l'État français disposera d'un droit de veto sur les cessions d'actifs du groupe.
 
Il négociera également avec ADP un contrat de régulation économique fixant tous les cinq ans le montant des investissements, le niveau et l'évolution des redevances aéroportuaires, sous le contrôle d'une autorité indépendante.

Mon commentaire : Le gouvernement français officialise sa volonté de privatiser le Groupe ADP. Sans contrôle de l'évolution des redevances aéroportuaires, les compagnies aériennes françaises risquent de souffrir. Quel contrôle sur ces prix l'État français pourra-t-il exercer ? 

La Presse Boursière

> Air France KLM : Décryptage

(source AOF) 15 juin - Le groupe aérien est pénalisé par une note d'analyste. Selon une source de marché, Deutsche Bank a abaissé son objectif de cours de 14,30 à 7,80 euros sur la valeur, tout en maintenant sa recommandation Conserver. En outre, le nouveau PDG d'Air France-KLM devrait être choisi "dans l'idéal" avant le 15 juillet, a déclaré Anne-Marie Couderc, aux Echos.

Mon commentaire : Cette période d'incertitude et les résultats en repli pénalisent la valeur de l'action.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,194 euros en clôture lundi 18 juin. Elle gagne 6% en une semaine.

 La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM se situe à 10,22 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est à 75$. Il baisse de 2$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

Pour retrouver les dernières revues de presse du lundi, c'est ici

Si vous appréciez cette revue de presse, faites la circuler.

Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en me communiquant l'adresse email de leur choix.

| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PS et PNC

Lettre rédigée avec la collaboration de Christian Magne
Cette revue de presse traite de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
Si vous ne voulez plus recevoir cette lettre/revue de presse, désabonnez-vous et précisez votre demande.
Si vous préférez recevoir la revue de presse sur une autre adresse, merci de me l'indiquer.
Pour me joindre : message pour François Robardet. 10685 personnes reçoivent cette revue de presse en direct