photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°672, 8 octobre 2018   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> Air France-KLM : trafic en hausse en septembre

(source Reuters) 8 octobre - Air France KLM a annoncé lundi avoir transporté environ 9,1 millions de passagers en septembre, soit une hausse de 2,7%.
 
L'activité des compagnies Air France, KLM et HOP! a représenté quelque 7,5 millions de passagers sur le mois (+1,8%) tandis que celle de la low-cost Transavia a représenté environ 1,7 million de passagers (+7,1%), précise le groupe franco-néerlandais de transport aérien dans un communiqué.
 
Le trafic a respectivement augmenté de 2,5% et de 9,1% en septembre, donnant une hausse totale pour le groupe de 3,3%. Air France KLM, dont le coefficient d'occupation a progressé de 0,2 point à 88,6% le mois dernier, a également fait état d'une hausse de 1,5% du trafic sur le mois dans son activité cargo, pour un taux de remplissage de 60,1% (+1 point). 

Mon commentaire : Le Groupe Air France-KLM enregistre de bons résultats en septembre, comme en témoigne la progression de son coefficient de remplissage. Il atteint désormais 86,2% pour Air France-Hop! et 90,1% pour KLM.

> Crash du Rio-Paris : le dernier rapport pointe une erreur de pilotage

(source Le Parisien) 4 octobre - Les conclusions définitives du dernier rapport d’expertise judiciaire sur le crash du vol Rio-Paris AF447, qui avait causé la mort de 228 personnes le 1er juin 2009 au large du Brésil, pointent une nouvelle fois les erreurs de l’équipage, dont « les actions inadaptées en pilotage manuel » face à la « perte de contrôle » de l’appareil auraient conduit l’A330 à son décrochage.
 
Elles placent au second plan les responsabilités de la compagnie Air France et surtout du constructeur Airbus, tous deux mis en examen pour « homicides involontaires » dans ce dossier instruit à Paris depuis près de dix ans.
 
Le scénario global de l’accident est désormais connu : l’élément déclencheur de l’accident est le givrage des sondes Pitot de l’A330, qui a entraîné des indications de vitesse erronées et conduit, en cascade, au décrochage de l’avion. Mais, dans l’alchimie des défaillances techniques et humaines, ce deuxième collège d’experts, dont le rapport de 200 pages a été rendu au juge le 24 septembre, estime que « la cause directe de l’accident est la perte de contrôle de la trajectoire de l’appareil par l’équipage de conduite ».
 
« Cette perte de contrôle, insistent-ils, résulte des actions inadaptées en pilotage manuel » des deux copilotes aux manettes dans le cockpit — le commandant de bord en était alors absent, sans avoir laissé de consignes, alors que l’avion traversait, au-dessus de l’Atlantique, la zone dite du « pot au noir ».
 
Dans les « causes indirectes », les experts listent de nombreux manquements imputables à la compagnie Air France, en matière de formation et d’information. Ils relèvent notamment « l’insuffisance d’entraînement de l’équipage au pilotage à haute altitude » et « le traitement opérationnel insuffisant (par la compagnie) des incidents d’indications de vitesses erronées » vers ses équipages.
 
Quant à Airbus, le seul élément retenu est « l’ambigüité du classement de la procédure STALL (NDLR : l’alarme de décrochage) dans la documentation » du constructeur — un classement « validé par la DGAC » (direction générale de l’aviation civile), est-il souligné.
 
(...) Sous réserve de l’ensemble du rapport, ces conclusions, qui tendent à dédouaner Airbus, provoquent l’incompréhension des familles des victimes.
 
(...) La présidente d’Entraide et Solidarité rappelle qu’une première expertise judiciaire, en 2012, ne parvenait pas aux mêmes conclusions. Elle souhaite que les parties civiles puissent « interroger les experts du second collège ». Et insiste : « Ces deux rapports contradictoires rendent nécessaire un débat judiciaire public. Il faut un procès ! »

Mon commentaire : Neuf ans après la tragédie du vol Rio-Paris AF447, les conclusions du dernier rapport d'experts viennent d'être rendues.

Il faut rappeler que sans attendre, le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) d'un côté, Air France de l'autre, ont procédé à des expertises. Les experts indépendants mandatés par Air France ont effectué 35 recommandations, toutes mises en place.

Concernant l'article du Parisien, il convient d'être prudent. Les informations méritent toutes d'être approfondies, par exemple celle relative à l'absence du commandant de bord, parti se reposer sans laisser de consignes. Le rapport du BEA (il est publié sur le site du BEA) tempère cette affirmation. Il indique :

    . "l’OPL assis en place gauche était trois fois plus expérimenté à la fois sur l’avion et les rotations Amérique du Sud que le commandant de bord lui-même "
    . "Si au plan formel il n’a pas effectué lui-même le briefing, on peut constater que l’objectif d’une transmission correcte des informations au pilote de renfort est atteint."

Il appartient désormais à la justice d'examiner ces différents rapports et de déterminer les responsabilités des uns et des autres. Les familles des 228 victimes sont toujours dans l'attente du procès.

> La direction d'Air France propose une hausse des salaires de 4% sur 2018 et 2019

(source AFP) 8 octobre - La direction d'Air France a proposé une hausse des salaires de 4 % répartie sur 2018 et 2019, selon une communication interne du syndicat de pilotes SNPL obtenue lundi par l'AFP.
 
Une réunion entre les syndicats de la compagnie aérienne et la direction a eu lieu samedi.
 
Au cours de cette "grosse journée de négociation", la direction a proposé "2 % rétroactif au 1er janvier 2018 et 2 % au 1er janvier 2019, avec un rendez-vous en octobre 2019 +pour parler de l'avenir+", indique le premier syndicat de pilotes d'Air France dans une communication datée de dimanche.
 
Le SNPL juge que "le volume pourrait convenir (4 % versus 6 % demandés initialement)" mais estime néanmoins qu'une "grosse incertitude" plane sur les +2 % de janvier prochain, qui ne doivent pas être considérés comme une avance sur l'année 2019.
 
"Si dans l'esprit de la direction, les 2 % de janvier 2019 couvrent l'inflation de 2019, cela signifierait qu'il n'y a pratiquement plus rien (environ 0,3 % si l'inflation 2018 se maintient à 1,7 %) pour le rattrapage du blocage des 6 années de 2012 à 2017".
 
La direction d'Air France n'a pas souhaité faire de commentaire. "Il s'agit de discussions avec les partenaires sociaux et non d'une négociation, plusieurs sujets ont été abordés", a-t-elle simplement indiqué par écrit à l'AFP. (...)

Composée d'organisations de pilotes (SNPL et Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et du personnel au sol (CGT, FO et SUD), l'intersyndicale réclame une hausse générale des salaires de 5,1 % correspondant à l'inflation sur la période 2012-2017.
 
La CFE-CGC et la CFDT, syndicats représentatifs au niveau de l'entreprise, ne sont pas membres de l'intersyndicale.(...)

Mon commentaire : Comme il s'y était engagé, le nouveau Directeur général d'Air France-KLM et d'Air France s'est atteler en priorité à régler le conflit interne à Air France. Dès son arrivée, il a reçu un par un les différents syndicats représentatifs d'Air France. Plusieurs autres réunions ont suivi. Lors de la dernière, ce samedi 6 octobre, tous les syndicats représentatifs d'Air France étaient conviés. Une proposition leur a été transmise par la Direction d'Air France.

Si un accord honorable était trouvé, il permettrait à l'entreprise de mettre fin au conflit et ainsi de regagner la confiance de ses clients. De plus il mettrait syndicats et direction en position d'aborder plus sereinement les questions relatives à la stratégie du groupe Air France.

> EasyJet et Ryanair inventent un nouveau modèle pour le low-cost long-courrier

(source Tourhebdo) 3 octobre - Alors que Primera Air s'est déclarée en faillite hier, minée par ses investissements sur le low-cost long-courrier, Ryanair et EasyJet se développent en choisissant une toute autre voie. Plutôt que de se lancer dans des opérations en long-courrier, les deux pionnières du transport aérien low-cost en Europe préfèrent s'associer avec des compagnies aériennes déjà installées.
 
Ryanair a tiré la première en annonçant en avril 2017 une association avec Aer Lingus et Norwegian, avant de signer avec Air Europa quelques semaines plus tard et Air Malta en août dernier. Easyjet a de son côté formalisé le principe en créant un programme intitulé "Worldwide by EasyJet" en septembre 2017. Dans les deux cas, l'idée est la même : les low-cost alimentent les vols de leurs partenaires. Pour les passagers, la correspondance se veut fluide puisque leurs bagages sont directement acheminés à la destination finale. S'ils manquent leur correspondance, les passagers sont alors confirmés sur le vol suivant, sous réserve de disponibilité.
 
Et EasyJet avance vite : la low-cost a déjà signé des accords avec Norwegian, WestJet, Thomas Cook Airlines, Corsair, La Compagnie, Aurigny et Loganair. Au début du mois, EasyJet a également annoncé l'arrivée de Singapore Airlines et de sa filiale à bas coûts Scoot. (...) EasyJet annonce d'ailleurs l'intégration de Virgin Atlantic, en mettant en avant des vols désormais possibles entre Barcelone et Orlando ou entre Edimbourg et Las Vegas, via London Gatwick.
 
Pour les low-cost, ces accords ont l'avantage de pouvoir offrir de nouvelles destinations à leurs clients, sans avoir à supporter le coût d'un développement en long-courrier. EasyJet et Ryanair n'ont effectivement pas à investir dans la constitution d'une flotte long-courrier, l'un des éléments qui a provoqué la chute de Primera Air et qui est aujourd'hui au centre des difficultés de Norwegian. Nul doute que si Primera Air avait suivi le modèle de ses deux aînés, la low-cost danoise fondée en 2003 serait encore là…

Mon commentaire : Ryanair et easyJet poursuivent leur croissance en privilégiant les marchés où les low-costs sont le moins implantées. Après avoir toutes les deux annoncé l'installation de bases en France, elles se tournent vers le long-courrier, en proposant des partenariats à des compagnies long-courrier installées à Londres.

Le choix de Londres-Gatwick n'est pas anodin. L'aéroport londonien propose depuis quelques mois le système de transit Gatwick Connect. Pour les passagers en correspondance sur deux compagnies différentes, il assure la logistique du transfert des bagages entre les vols des deux compagnies et se fait rémunérer pour cela.

EasyJet a ainsi conçu un système permettant de réserver son vol court-courrier, le Gatwick Connect et le billet long-courrier de la compagnie partenaire, le tout avec une seule transaction. Pour éviter de la complexité, le système ne fonctionne qu'avec des correspondances d'au moins 2h30.

En signant un accord de ce type avec Virgin Atlantic, quelques mois avant l'entrée d'Air France-KLM au capital de Virgin Atlantic, easyJet tente de concurrencer KLM et Air France. Les clients qui effectuent un voyage entre l'Europe et les États-Unis auront le choix de passer par ce "hub" easyJet-Virgin plutôt que par les hubs de Schiphol ou Charles-de-Gaulle, à condition d'accepter des temps de correspondance plus longs.

> Lufthansa semble renoncer à Alitalia

(source Déplacements Pros) 2 octobre - Lufthansa est-elle lassée des tergiversations italiennes ? Le groupe allemand annonce un investissement significatif dans sa propre filiale en Italie, Air Dolomiti. Le CEO de la petite compagnie Jörg Eberhart a annoncé au Corriere della Sera un projet de développement comprenant le doublement de la flotte pour atteindre 20 Embraer E195, avec des interconnexions renforcées avec les lignes de la maison mère. Aujourd'hui, la première chose que fait Francfort, c'est donc de se développer par ses propres moyens.
 
Aux yeux de Carsten Spohr, PDG de Lufthansa, le marché italien est trop important pour attendre une décision de Rome. "L'Italie a toujours été un marché important pour Lufthansa. Si nous avons l'occasion d'en faire plus ici, nous devrions également essayer de le faire", a-t-il déclaré au Handelsblatt à la fin de l'année dernière.
 
Que deviendra Alitalia dans ce contexte ? Une chose est sûre, le nouveau gouvernement italien veut conserver la majorité du capital. "Nous sommes intéressés par des partenaires stratégiques", a déclaré le secrétaire d'État Michele Geraci à la fin du mois d'août avant un voyage en Chine, rapporte le Handelsblatt qui souligne qu'Alitalia pourrait être intéressante pour les Chinois comme plaque tournante pour la région méditerranéenne, l'Afrique et l'Amérique du Sud.

Mon commentaire : Pour développer sa filiale Air Dolomiti en Italie, le groupe Lufthansa va lui transférer les 14 Embraer de sa filiale Cityline, actuellement pilotés par des pilotes sous contrat Lufthansa. Cette opération est probablement liée à l'échec récent des négociations autour d'Alitalia. Elle s'inscrit également dans la stratégie du groupe Lufthansa d'optimisation des coûts.

D'une part, le groupe Lufthansa met tous ses Embraer dans une même compagnie, avec des pilotes ayant tous un contrat italien.

D'autre part, les pilotes sous contrat Lufthansa ne voleront plus que sur Airbus et Boeing. Pour mémoire, dans le cadre d'un accord récent, Lufthansa avaient obtenu en échange d'une hausse des salaires que seuls 325 appareils du groupe soient pilotés par des pilotes sous contrat Lufthansa.

> Etihad fournit une aide financière supplémentaire à Jet Airways en difficulté

(source airlinegeeks traduit avec Deepl com) 6 octobre - (...) Etihad, qui détient déjà une participation de 24% dans Jet Airways, a proposé un nouveau plan de restructuration financière et de soutien pour Jet Airways qui se traduira par un investissement supplémentaire dans cette compagnie aérienne quasi en faillite.
 
Etihad s'apprête à verser à Jet Airways 35 millions de dollars via un préachat en espèces pour son programme de fidélisation, Jet Privilege, dont Etihad détient déjà 50,1 % des parts. La compagnie aérienne basée à Abu Dabi a déjà dépensé 150 millions de dollars pour acquérir une participation minoritaire en 2014.
 
La transaction exacte implique que Jet Privilege achète à l'avance à Jet Airways des sièges à prix réduit pour l'échange de miles. Cette transaction, en général, se déroule comme à l'accoutumée puisque des programmes de kilométrage distincts préachètent des sièges pour offrir aux membres la possibilité d'échanger des milles. (...)
 
L'achat/investissement fournit à Jet Airways des liquidités immédiates qui l'aideront à faire face à certaines obligations à court terme, telles que les salaires du personnel, ce qui donne un aperçu de la situation financière précaire de la compagnie. La compagnie aérienne n'a pas été en mesure de payer les salaires d'une bonne partie de son personnel à temps (...).
 
De plus, la compagnie a plusieurs paiements de location d'avions à venir et des obligations financières pour une commande d'appareils Boeing 737 MAX8. La compagnie a du mal à concurrencer les transporteurs nationaux low-cost en Inde et doit également faire face à une forte concurrence sur les routes étrangères de la part d'Air India, qui appartient à l'État et qui est également en plein essor, ainsi que des principales compagnies aériennes du Moyen Orient. De plus, l'augmentation du prix du carburant et des taxes sur les transports aériens a eu un impact considérable sur la société.
 
L'injection de 35 millions de dollars est essentiellement une bouée de sauvetage à court terme, tandis que la compagnie aérienne cherche à obtenir des fonds supplémentaires au cours des deux prochains trimestres pour aider à tenir les prêteurs à distance et réduire les coûts. Cependant, cela peut s'avérer un défi puisque la majorité des paiements de la dette de Jet Airways sont basés sur le dollar et que la roupie a glissé contre le dollar pendant une grande partie de l'année. (...)

Mon commentaire : Jet Airways a signé en novembre 2017 un accord de coopération étendue, semblable à une joint-venture, avec le Groupe Air France-KLM. Son redressement de la compagnie indienne conditionnera la réussite de cette coopération.

> Primera Air, la low-cost qui proposait Paris-New York à 99 euros, fait faillite

(source Le Figaro) 2 octobre - Primera Air s'est cassé les ailes sur le low-cost long-courrier, ces vols de longue distance à bas coûts qui se multiplient aux quatre coins de la planète. Basée à Copenhague, la compagnie aérienne s'était spécialisée dans les vols charters vers des destinations ensoleillées au sud de l'Europe avant de miser cette année sur les vols transatlantiques bon marché: 99 euros l'aller simple pour le lancement de la ligne Paris-New York.
 
Ses dirigeants ne manquaient pas d'ambitions: une flotte d'appareils monocouloirs, utilisés pour les vols moyen-courriers jusqu'à ce que les constructeurs allongent le rayon d'action de leurs appareils. Primera avait ainsi choisi les A321neo pour ses vols long-courriers et espérait être la première à exploiter l'A321LR (long range). Ironie cruelle: Airbus a annoncé l'homologation de son A321LR le jour même de la faillite de sa compagnie de lancement.
 
Il y a quelques semaines, les dirigeants de Primera voyaient loin. Ils énuméraient les prochaines liaisons américaines au départ de Madrid et de Francfort à 149 euros l'aller. «En ce triste jour, nous vous disons à tous au revoir», a affiché la compagnie sur son site Internet mardi. La compagnie a imputé ses difficultés aux retards de livraison de ses A321neo. De nombreux passagers s'étaient plaints de retards et d'annulations de vols. Dans un communiqué, Primera a évoqué son incapacité à trouver un accord financier avec sa banque: «Nous n'avons pas d'autre choix que de nous déclarer en faillite», a conclu le conseil d'administration.

Mon commentaire : Primera Air a démarré en 2009 en tant que transporteur moyen-courrier exploitant des vols de loisir au départ des pays nordiques vers le sud de l'Europe. La compagnie a soudainement élargi son modèle en commandant des 321neos et des 321LRs pour entrer sur le marché transatlantique en avril 2018. Le premier programme d'été comprenait des vols entre Paris CDG, Londres Stansted, Birmingham et New York, Boston, Toronto.

En plus de la nécessité de louer des avions moins performants en raison des retards d'Airbus, il s'est rapidement avéré que la demande n'était pas assez forte à Birmingham, ainsi qu'entre Londres et Toronto. Ces aléas ont placé la compagnie en situation de faillite. Il est probable que Primera Air s'était lancée dans le long-courrier sans disposer des fonds nécessaires.

> Les difficultés de Ryanair : une tuile pour les concurrents…

(source La Tribune) 1er octobre - Changement de décor pour Ryanair. (...) Le numéro un du low-cost européen a révisé à la baisse ses prévisions financières pour l'exercice 2018-2019, qui s'achèvera fin mars de l'année prochaine. Elle table sur un bénéfice net en retrait de 150 millions de moins par rapport à la fourchette (...) qu'elle prévoyait jusqu'ici, à un niveau se situant entre 1,1 et 1,2 milliard d'euros. Il s'agira par conséquent d'un net repli par rapport au 1,45 milliard d'euros réalisé en 2017-2018. L'annonce a été sanctionnée fortement par les investisseurs. Le cours de Ryanair chutait ce lundi de plus de 10%.
 
La hausse du prix du pétrole ne jouant que pour une trentaine de millions d'euros dans cette révision des prévisions, le décrochage s'explique pour l'essentiel par l'impact des grèves à répétition du personnel navigant de plusieurs pays européens qui frappent la compagnie depuis l'été dernier. Les craintes de nouvelles grèves perturbent les réservations et poussent Ryanair à baisser ses tarifs pour remplir ses avions.
 
« La confiance des clients, les réservations et les tarifs au troisième trimestre sont affectés (...) dans ces cinq pays où des grèves inutiles se sont répétées", à savoir l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne et le Portugal, a déclaré le directeur général Michael O'Leary.
 
Pour tenter de limiter cet impact, la direction va réduire ses capacités de 1% cet hiver. Trois bases seront fermées, une au Pays-Bas, deux autres en Allemagne.(...)
 
On aurait pu croire que les difficultés de Ryanair soient une bonne nouvelle pour les concurrents. Il n'en est rien. Le décrochage en Bourse de Ryanair a fait baisser les autres valeurs du transport aérien européen : -4,41% pour Easyjet en début d'après-midi, -3,65% pour Air France-KLM, -1,28% pour Lufthansa, -1,67% pour IAG.... (...)
 
En baissant ses prix pour remplir ses avions, Ryanair mettra en effet la pression sur ses rivaux qui seront également contraints de réduire leur prix. Une tuile pour un grand nombre d'entre eux qui comptaient au contraire augmenter les tarifs pour compenser la hausse des prix du pétrole. L'hiver risque d'être long pour les compagnies disposant de peu de couvertures contre la hausse du carburant.

Mon commentaire : Ryanair a réduit ses prévisions de bénéfices essentiellement en raison de problèmes internes. Mais lier la fermeture de trois bases à la réduction de la capacité semble être une mauvaise excuse, car Ryanair affirme que la plupart des routes continueront avec des équipages basés à l'étranger. Cela ressemble plutôt à des représailles après de récentes grèves dans les pays concernés.

> Aéroports de Paris : feu vert de l'Assemblée à la privatisation

(source Les Échos) 4 octobre - Les députés donnent leur feu vert à la privatisation du groupe Aéroports de Paris. Dans un vote jeudi matin, ils ont approuvé cette disposition de la loi Pacte qui aboutira à la cession de 50,63 % des parts de l'État dans le gestionnaire des aéroports d'Orly et Roissy. (...)
 
Le gouvernement, qui veut vendre ses parts dans ADP pour financer un Fonds d'innovation de rupture, pourrait récupérer 10 milliards d'euros sur l'opération. « Nous voulons passer d'une logique de dividendes à une logique d'investissements dans l'avenir », a réaffirmé Bruno Le Maire à l'ouverture des débats.
 
Le ministre de l'Economie a par ailleurs confirmé que la future privatisation du gestionnaire des plateformes aéroportuaires franciliennes  prendra la forme d'une concession limitée à 70 ans. Une volonté, selon lui, de « ne pas conférer à un droit illimité à un acteur privé ».
 
Le repreneur des aéroports de Roissy et Orly sera en outre soumis à un « cahier des charges strict et contraignant », a précisé Bruno Le Maire. « Faute d'accord entre l'État et ADP sur les redevances, l'État disposera d'un pouvoir de décision, c'est également l'État qui fixera les orientations sur le développement des aérodromes, c'est encore lui qui, faute d'accord, imposera la réalisation d'investissements nécessaires au service public aéroportuaire », a détaillé le ministre. (...)

Mon commentaire : La privatisation du groupe Aéroports de Paris est une réelle source d'inquiétudes pour les compagnies aériennes françaises. Comment le gouvernement français pourra-t-il éviter une flambée des redevances s'il n'apparait plus au capital ?

Une réponse claire est attendue avant la fin des assises du transport aérien français.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 8,394 euros en clôture lundi 8 octobre. La baisse de 2,55% en une semaine est consécutive à l'annonce par Ryanair de résultats annuels moins bons que prévu..

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM se situe à 9,57 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est stable à 84$. Pour retrouver un cours supérieur à 81 euros, il faut remonter à novembre 2014.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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A bientôt.

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| François Robardet

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