photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM
2019 Rétrospective 2018 : le feuilleton Air France en 10 dates
I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°684, 31 décembre 2018   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi 31 décembre. Bonnes fêtes et meilleurs vœux à toutes et à tous ...

> Rétrospective 2018 : le feuilleton Air France en 10 dates

(source ToutMag) 28 décembre - Intense. Tumultueuse. Bouillonnante. Difficile de choisir l'adjectif qui pourrait le mieux résumer l'année 2018 d'Air France.
 
Entre grèves et croissance, entre changement de casting à la direction et questions sur l’avenir, l’année 2018 au sein de la compagnie nationale n’aura, une fois de plus, pas suivi le cours d’un long fleuve tranquille. Retour, en quelques dates clefs, sur une année qui aura vu un P-DG démissionner, un Canadien le remplacer, des syndicats se déchirer, et un accord de paix social se signer.
 
23 janvier : naissance du conflit
Lors des négociations annuelles obligatoires, la direction avait proposé une hausse générale des salaires de 1%, alors que ces derniers étaient gelés depuis 2011.
 
Mais les syndicats, pilotes en tête, ont immédiatement demandé à inclure dans cette augmentation le rattrapage de l’inflation depuis 2011, soit une augmentation de salaire de 6% en général, et de 10,7% pour les pilotes. Très vite, les premiers préavis de grèves seront posés.
 
22 mars : (...) Le point culminant du mouvement aura ainsi été atteint le 22 mars, alors que la grève Air France s’est ajoutée à celle des contrôleurs aérien, de la fonction publique, des agents SNCF ou RATP.
 
4 mai : Au 13e jour d’une grève toujours aussi suivie par les salariés, Jean-Marc Janaillac, à la tête de la compagnie nationale depuis 2016, décide de démissionner, à la suite d’un référendum qui l’a désavoué. (...) Après avoir proposé, le 16 avril, un accord salarial prévoyant des augmentations générales de salaire de 7% sur quatre ans (...).
 
17 septembre : (...) Finalement, ce sera le Canadien Benjamin Smith, venu d’Air Canada, qui prendra officiellement la direction du groupe Air France-KLM le lundi 17 septembre, alors que la compagnie s’enfonce dans la crise sociale.
 
28 septembre : la rentrée de tous les dangers
Avec un manque à gagner estimé à 335 millions d’euros sur le premier semestre et un résultat net négatif de 158 millions d’euros, la situation est plus que jamais tendue pour le transporteur nationale en cette rentrée. (...)
 
19 octobre : Direction et syndicats signent un accord
Pour clore ce conflit social qui court depuis plus de 9 mois maintenant, Benjamin Smith prend les choses en main et propose aux syndicats une offre très proche de celle de Jean-Marc Janaillac : une augmentation de tous les salaires de 4%, 2% en 2018 et 2% en 2019.
 
Le 19 octobre, l’intersyndicale signe l’accord, mettant fin à la guerre sociale. La CGT et le SNPL, de leurs côtés, refusent toutefois de signer l’accord.

31 octobre : les bons résultats, malgré tout
Pourtant, sur cette année agitée, force est de constater que la compagnie a plutôt bien résisté aux turbulences sociales. Sur le 3e trimestre, le chiffre d’affaires a par exemple bondi de 5,8% pour l’ensemble du groupe Air France-KLM, et le résultat net a augmenté de manière spectaculaire de 145 millions d’euros. (...)
 
Novembre : quel avenir pour Hop! et Joon ?
Les premiers mois spectaculaires de Benjamin Smith à la tête d'Air France ont aussi amené un lot d'incertitude pour les salariés des autres compagnies du groupe. Notamment ceux de Hop!, qui s'interrogent sur l'avenir de leur compagnie, et pour ceux de Joon, la toute jeune compagnie du groupe Air France, dont le P-DG ne comprendrait pas le principe.
 
6 décembre : A la tête du mouvement social qui aura tenu en haleine la profession tout au long de l’année, Philippe Evain, président du puissant SNPL, finira par être désavoué par les pilotes. (...) A la suite des élections internes du syndicat ou sa liste termine à la 41e place des scrutins, il se voit remplacé par Guillaume Gestas à la présidence du SNPL Air France.
 
12 décembre : (...) Pour la première fois, c’est une femme qui a été appelée à la tête de la compagnie. Jusqu’ici directrice générale adjointe chargée de l’expérience client, Anne Rigail a été nommée, mercredi 12 décembre, au poste de directrice générale d’Air France.
 
Elle sera chargée dans l’immédiat de mener les négociations sectorielles sur les salaires, qui se poursuivent dans un contexte de paix sociale encore fragile, après le conflit record qui a marqué l'année 2018.

Mon commentaire : L'année 2018 a été difficile pour Air France. Le conflit social lui a coûté plusieurs centaines de millions d'euros. Il a provoqué des changements inédits à la tête de l'entreprise et du Groupe.

Les élections professionnelles qui auront lieu en mars 2019 marqueront un tournant. Par leur vote, les salariés d'Air France auront l'occasion d'exprimer leur ressenti sur 2018 et, plus important, leurs souhaits pour l'avenir de leur entreprise. Souhaiteront-ils poursuivre dans la voie du conflit où préfèreront-ils accorder leurs suffrages aux syndicats réformistes ?

> Air France KLM de plus en plus challengé en Afrique

(source Connection ivoirienne) 25 décembre - 2018 est une année difficile pour Air France KLM en Afrique. Alors que le continent concentre 35 des 129 liaisons long-courrier du groupe, il n’était que troisième dans la contribution aux revenus, avec un chiffre d’affaires de 2,10 milliards d’Euros au 30 septembre 2018.
 
C’est bien moins que les 2,26 milliards d’Euros de revenus générés en Afrique sur les 9 premiers mois de 2017, a appris l’Agence Ecofin de sources officielles. (...)
 
Ce resserrement des revenus d’Air France KLM en Afrique pourrait s’expliquer comme étant une conséquence d’un ciel devenu très compétitif, avec des acteurs locaux qui offrent désormais des possibilités de connexion aux voyageurs africains, via leurs propres hubs, et à des prix plus accessibles.
 
Ethiopian Airlines, et dans une moindre mesure Kenya Airways, sont devenus plus difficiles à battre sur les lignes reliant l’Afrique au Moyen-Orient et à l’Asie. Avec une cinquantaine d’atterrissages quotidiens dans des pays africains, Turkish Airlines est devenu un atout majeur pour les déplacements hors d’Afrique. Et Royal Air Maroc n’est pas en reste.
 
Il n’est pas exclu que la concurrence se durcisse, à mesure que la demande pour le transport aérien s’accroît en Afrique. En marge du récent Doha Forum qui s’est tenu au Qatar, le PDG du groupe Qatar Airways, Akbar Al Baker, faisait remarquer qu’une expansion africaine était désormais d’actualité, avec l’ouverture de nouvelles lignes directes, notamment au Ghana. Il indiquait aussi être en train de gagner progressivement la bataille visant à transporter les Africains vers l’Occident via le hub de Doha. (...)

Mon commentaire : Les hubs de Qatar Airways et de Turkish Airlines (pour les pays d'Afrique de l'ouest), sont géographiquement bien placés pour concurrencer les compagnies africaines et asiatiques sur les liaisons entre l'Afrique et l'Asie.

Sur les liaisons entre l'Afrique et l'Europe, c'est surtout Turkish Airlines qui semble en mesure de concurrencer le Groupe Air France-KLM. Les partenariats noués entre le Groupe franco-néerlandais et certaines compagnies africaines (Air Côte d'Ivoire et Kenya Airways par exemple) devraient lui permettre de répondre à cette nouvelle concurrence.

> Aer Lingus veut rejoindre la joint-venture d'IAG

(source Business Travel) 26 décembre - Aer Lingus avance dans son projet de rejoindre l'alliance transatlantique qui regroupe American Airlines, British Airways, Iberia et Finnair...
 
Les compagnies aériennes ont soumises une demande conjointe auprès du Département Américain des Transports dans laquelle ils demandent respectueusement que le Département amende le DOT Order 2010-7-8 pour approuver et accorder l'immunité antitrust à Aer Lingus et à l'accord de Business commun amendé ». (...)
 
Aer Lingus doit par ailleurs dévoiler une nouvelle identité de marque en janvier. Le CEO d'Aer Lingus, Stephen Kavanagh a déclaré « qu'elle reflèterait la vision et l'ambition moderne de la compagnie qui vise à devenir un transporteur leader en Amérique du Nord ».

Mon commentaire : Les co-entreprises (joint venture en anglais) portent bien leur nom. Sous une même entité juridique, plusieurs compagnies aériennes mettent en commun leurs moyens sur un marché donné (dans le cas présent l'Atlantique Nord) et se partagent ensuite les bénéfices.

Ces co-entreprises sont considérées, aux Etats-Unis, comme des trusts pouvant léser les droits des consommateurs. C'est la raison pour laquelle Aer Lingus, American Airlines, British Airways, Iberia et Finnair ont sollicité l'approbation du Département Américain des Transports, qui prendra la forme d'une "immunité antitrust".

La co-entreprise entre Air France-KLM, Delta Airlines et Virgin Atlantic attend elle aussi d'obtenir cette "immunité antitrust" avant de devenir opérationnelle.

> L'hiver meurtrier des low-cost long-courriers

(source Les Échos) 26 décembre - Le low-cost long-courrier passera-t-il l'hiver ? On peut s'interroger au vu des difficultés financières des principaux acteurs du secteur. Après avoir affiché  une croissance à deux chiffres ces trois dernières années, grâce à des prix inférieurs de 30 % à 50 % à ceux des compagnies traditionnelles, ces nouveaux modèles, qui ont pour nom Norwegian, Wow Air, Primera... se sont retrouvés pris en tenaille entre l'envolée du prix du carburant au premier semestre et la baisse des tarifs suscitée par l'accroissement de la concurrence.
 
En octobre dernier, ce fut d'abord la faillite surprise de la danoise Primera Air, (...) cinq mois seulement après le lancement de vols transatlantiques. En novembre,  la compagnie islandaise Wow Air, envoyait à son tour un signal de détresse. Elle annonçait (...) la restitution de 9 appareils sur 20 (...), assortie (...) du licenciement de 111 salariés sur 650. Sa survie semble désormais dépendre de la concrétisation d'un prêt de 75 millions de dollars du fonds américain  Indigo Partners .
 
Toutefois, le plus alarmant pour l'avenir du low-cost long-courrier reste la situation du numéro un du secteur, Norwegian. Selon un analyste de la banque danoise Danske Bank, cité par le journal norvégien « Dagens Naeringsliv », la championne des vols transatlantiques à prix cassés serait au bord du dépôt de bilan. Lourdement endetté, Norwegian ne serait pas en mesure, selon lui, d'honorer ses échéances de prêts de la fin de l'année. Ce qui pourrait conduire ses créanciers à demander sa mise en redressement judiciaire. Avec le risque de voir s'enfuir les fournisseurs, les actionnaires et les clients de Norwegian. (...)

Cette sombre prédiction n'a toutefois rien d'inéluctable. (...) La compagnie compte (...) sur la revente de cinq Airbus A320 (d'une valeur d'environ 250 millions de dollars), assorti d'un plan d'économies de 200 millions d'euros (...) afin d'assurer un complément de trésorerie.
 
Ses principaux actionnaires fondateurs, Bjorn Kjos et Bjorn Kise (...) pourraient également injecter des fonds supplémentaires. A plus long terme, Norwegian a l'intention de revendre une grande partie de sa flotte et de ses avions commandés -  90 appareils au total - à une filiale dédiée. Celle-ci serait susceptible d'accueillir des investisseurs extérieurs, tout en relouant ses avions à sa maison mère. Ce qui permettrait à la compagnie d'alléger sa dette. (...)

Mon commentaire : Le modèle à bas coûts des compagnies aériennes est notamment basé sur l'utilisation maximale des avions.

En court-courrier, les compagnies à bas coûts n'ont pas les contraintes horaires inhérentes aux hubs des compagnies traditionnelles. Grâce à des temps de demi-tour en escale réduits (débarquement puis embarquement, pas d'attente de passagers en correspondance) chacun de leurs avions peut effectuer quotidiennement plus de vols que ceux des compagnies traditionnelles.

En long-courrier, il est quasi impossible pour les compagnies à bas coûts de faire davantage voler les avions que les compagnies traditionnelles. C'est entre autres pour cela qu'elles ont plus de mal que leurs consœurs du court-courrier à être profitables.

Mais la donne pourrait prochainement changer. Aer Lingus par exemple tente une nouvelle approche en introduisant l'A321neo (à long rayon d'action) dans sa flotte. Elle compte l'utiliser à la fois en long-courrier et en moyen-courrier ; l'A321 pourrait effectuer une rotation transatlantique et une rotation intra-Europe en moins de 24 heures. Reste à savoir si la rentabilité sera atteinte avec ce modèle. Le principal obstacle est le produit : un vol transatlantique nécessiterait des sièges d'affaires entièrement plats, alors qu'il est plus efficace de densifier l'avion pour les vols courts.

> Vinci Airports va prendre le contrôle de Gatwick pour 3,22 milliards d'euros

(source Le Journal de l'Aviation) 26 décembre - Vinci Airports a signé jeudi un accord pour devenir l'actionnaire majoritaire de l'aéroport londonien de Gatwick (...).
 
"Au cours du premier semestre 2019", Vinci devrait détenir 50,01% des parts de Gatwick, les 49,99% restants demeurant aux mains des propriétaires actuels, selon le communiqué publié par la filiale aéroportuaire du groupe de BTP.
 
Le montant de l'acquisition "a été arrêté à environ 3,22 milliards d'euros, a précisé l'entreprise, soit davantage que le bénéfice net du groupe Vinci en 2017 (2,74 milliards d'euros). Vinci avait dépensé une somme similaire (3,08 mds EUR) en 2013 pour acquérir ANA, le concessionnaire des dix aéroports portugais.
 
Le montant déboursé pour prendre le contrôle de Gatwick, appelé à devenir le "premier aéroport du réseau Vinci Airports", a été jugé "tout à fait raisonnable par rapport à la qualité de l'actif" par le président de cette filiale, Nicolas Notebaert, dans le contexte de l'imminence du Brexit. L'approche de la date de sortie du royaume de l'Union européenne "nous a probablement aidés à conclure l'accord", a-t-il concédé. (...)
 
Avec cette acquisition, la filiale du géant français du BTP met la main sur le huitième aéroport d'Europe, qui revendique 45,7 millions de voyageurs en 2018.
 
Une fois cette opération bouclée, Vinci Airports exploitera 46 aéroports dans 12 pays, accueillant plus de 228 millions de passagers par an.
 
(...) Ouvert en 1958, Gatwick est fréquenté par quelque 50 compagnies aériennes et emploie directement 24.000 personnes. Il s'est fixé pour objectif d'atteindre la barre des 53 millions de passagers annuels en 2023.
 
De son côté, Vinci cherche à développer les concessions autoroutières et aéroportuaires, très lucratives, au-delà de son activité de bâtiment et de travaux publics. Ces concessions représentent quelque 17% de son chiffre d'affaires total, qui a atteint 40,25 milliards d'euros en 2017. Vinci Airports s'est d'ailleurs récemment implanté au Brésil, au Japon et en Serbie. (...)

Mon commentaire : Vinci Airports prendra en 2019 le contrôle de l'aéroport de Londres-Gatwick, pour un prix équivalent à celui de Lyon et inférieur à celui de Nice. Vinci Airports accueillera alors dans le monde presque autant de passagers que le Groupe ADP, actuel deuxième opérateur mondial du secteur (228 millions de passagers contre 245 millions pour ADP).

L'intérêt financier de cette opération apparait faible. Le second aéroport londonien ne possède qu'une seule piste. Il est saturé puisqu'il enregistre un niveau record de 50 mouvements par heure. Les seules possibilités d'expansion passent par une augmentation de la taille des avions et un accroissement du nombre de commerces.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 9,480 euros en clôture lundi 31 décembre. Elle est en hausse cette semaine, +1%.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 10,30 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est stable à 53$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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