photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM
Ben Smith a t-il toutes les cartes pour redresser Air France ?
I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°688, 28 janvier 2019   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> Ben Smith a t-il toutes les cartes pour redresser Air France ?

(source BFM Business) 25 janvier - Ben Smith ne veux pas perdre de temps. 4 mois après son arrivée à la tête d'Air France-KLM, le nouveau directeur général est sur le point de pacifier les relations sociales dans l’entreprise. Disparition de la marque Joon et intégration des personnels navigants au sein d'Air France, augmentation des salaires pour les navigants et les personnels au sol.
 
Ben Smith n'attend plus que l'accord définitif des membres du SNPL, principal syndicat de pilotes, qui doivent se prononcer, par référendum, dans les jours qui viennent, sur l'accord salarial signé avec la direction. Sauf énorme surprise il devrait être accepté sans difficulté. (Rémunérations en hausse en échange de davantage flexibilité). Ben Smith l'a toujours dit: « Il faut stopper ces luttes internes qui livrent nos clients sur un plateau à la concurrence ». C'est son premier chantier. Il est en passe d'être réussi.
 
Ben Smith a maintenant les coudées franches pour commencer à dérouler sa stratégie industrielle: montée en gamme, relance de la marque Air France, rationalisation de la flotte, développement des services, synergies avec KLM ou encore exploitation de l'immense base de données clients. Un chantier conséquent. Seulement Ben Smith va devoir composer avec des éléments qu'il ne maîtrise pas.
 
A l'occasion de ces récentes auditions au Sénat et à l'Assemblée, Ben Smith a expliqué que « le niveau des cotisations sociales attachées aux rémunérations des personnels étaient un handicap majeur en terme de compétitivité. Les charges et la fiscalité nous tirent vers le bas ! Nous souhaiterions pouvoir en discuter ».
 
(...) Si Air France était basée en Allemagne, la compagnie économiserait 500 millions d'euros explique Ben Smith et 700 millions aux Pays-Bas.
 
Des chiffres qu'Air France brandit depuis bientôt 10 ans dans l'espoir d'alerter les pouvoirs publics. Dans la même veine, Ben Smith a taclé la taxe de solidarité sur les billets d'avion «une charge injuste sur un secteur exposé à la concurrence internationale». Ces questions ont d'ailleurs été au cœur des assises du transport aérien, plusieurs mois de discussions et de tables rondes... Dont on attend toujours les conclusions.
 
Autre motif d'inquiétude, une taxe sur le kérosène. L'exonération dont bénéficient les compagnies aériennes à été très décriée pendant la crise des gilets jaune. Là, c'est Anne-Marie Couderc qui monte au front, la présidente du conseil d'administration d'Air France reconnait que la création d'une telle taxe serait « dramatique ».
 
(...) Globalement, les accès routiers, les transports, la capacité des terminaux et la complexité du cheminement pour les correspondances, doivent être revus explique Ben Smith. « Nous n'avons pas ces problèmes à l'aéroport d'Amsterdam » !
 
Interrogé par les sénateurs et les députés sur la privatisation de Paris Aéroport, Ben Smith indique que « la privatisation importe peu tant que l'impact n'est pas négatif pour Air France, c'est une inquiétude et un espoir ». Le directeur général veut obtenir des gages sur les futures redevances aéroportuaires. « Si nous achetons un avion 150 millions d'euros, combien va nous coûter l'aéroport ? Il nous faut une visibilité sur les frais d'exploitation qui nous serons facturés ! » explique t'il.
 
« L'alignement » c'est le credo de Ben Smith et d'Anne-Marie Couderc: « État, collectivités et acteurs économiques doivent œuvrer dans le même sens. En clair, on va avoir besoin de vous. C'est bien là tout le défi du mandat de Ben Smith que de transformer une entreprise dans un environnement que l'on ne maîtrise pas.

Mon commentaire : Ben Smith en dit peu sur sa stratégie pour Air France-KLM. Il est beaucoup plus loquace quand il s'agit d'aborder les facteurs externes qui pénalisent Air France depuis de nombreuses années.

Il place ses interlocuteurs, l'Etat, les parlementaires, Aéroport de Paris, ... face à leurs responsabilités. A eux de faire des propositions pour adapter l'environnement économique dans lequel évolue Air France. Charge à lui ensuite de faire évoluer l'entreprise pour qu'elle retrouve une place de leader.

> Air France : référendum pilotes lancé, PSE refusé chez HOP

(source Air Journal) 23 janvier - L’ensemble des pilotes de la compagnie aérienne Air France vont être consultés sur l’accord notamment salarial proposé par la direction, après le feu vert donné par le syndicat majoritaire SNPL. Chez HOP! en revanche, l’intersyndicale a refusé le plan de sauvegarde de l’emploi prévoyant la suppression de 120 postes administratifs d’ici septembre prochain.
 
(...) Air France souligne dans son communiqué que (...) ce projet d’accord « propose des évolutions de la rémunération des pilotes et introduit la flexibilité nécessaire sur certaines règles pour accompagner la stratégie d’Air France ». (...)
 
Le texte proposé porterait aussi sur l’équilibre entre les deux compagnies sœurs Air France et KLM, la néerlandaise s’étant développée sans faiblir quand la française était engluée dans des difficultés financières.
 
(...) Dans la filiale régionale HOP! en revanche, le plan de sauvegarde de l’emploi présenté en septembre a reçu un avis défavorable de la part de l’intersyndicale (...). Les syndicats s’interrogent dans un communiqué sur le bien-fondé de ce PSE « lorsqu’on voit le très faible impact/gain (4 M€ sur la masse salariale) à comparer avec une amélioration du résultat courant avant impôts d’ici 2021 à hauteur de 88 M€ grâce à l’ensemble des mesures de restructuration » – et ce alors qu’Air France avait dégagé en 2017 un bénéfice d’exploitation de 590 millions d’euros. (...) Rappelons que HOP! emploie près de 3000 salariés en tout dont 460 dans les services supports ; la direction devrait finaliser ce PSE le 20 février.

Mon commentaire : Après avoir signé des accords avec les personnels au sol et avec les personnels navigants commerciaux, la Direction d'Air France est en passe de trouver un accord avec ses pilotes. Ces accords concernent les salariés d'Air France et de sa filiale Joon.

Des négociations concernant le devenir des filiales Hop!, et Transavia devraient se dérouler dans les prochaines semaines. Pour Transavia il sera abordé la limitation à quarante du nombre d'avions que la compagnie à bas coûts peut exploiter. Pour HOP! la situation est plus tendue puisqu'il est question de savoir si des salariés seront licenciés.

> Vrees voor B-positie bij KLM (KLM craint de devenir une entreprise de second ordre)

(source De Telegraaf, traduit avec Deepl com) 24 janvier - KLM craint une perte de chiffre d'affaires, car Air France veut attirer plus de clients dans le segment haute contribution.
 
Mercredi soir, il a été annoncé que le nouveau PDG Ben Smith accordera aux pilotes français une augmentation de salaire de 8%, sans heures supplémentaires en retour. Il veut compenser ces coûts croissants par des billets plus chers. Les pilotes obtiennent 4 % en plus d'une augmentation générale de 4 %.
 
Chez KLM, les accords entre le PDG et les pilotes français ont fait l’effet d’une bombe. " Le Père Noël vit actuellement à Paris", déclare [le] président de l'Association néerlandaise des ingénieurs aéronautiques. "Smith dit qu'il s'inquiète de la concurrence. Mais ce qu'il fait, c'est rendre l'entreprise encore plus chère. C'est le monde à l'envers.
 
KLM craint en interne qu'Air France ne se concentre sur ses activités au détriment de son propre chiffre d'affaires [de KLM], car "Paris" pourrait bientôt essayer d'attirer davantage de passagers en classe affaires sur les avions d'Air France. (...)

Étant donné que l'accord avec les pilotes comprend également des accords tels que l'augmentation de la flexibilité, il n'est pas encore possible de chiffrer les surcoûts. Air France devra également travailler d'arrache-pied sur sa relation client si elle veut bien faire dans le segment supérieur du marché, car [son niveau] est scandaleusement bas selon les initiés. Selon eux, il n'est pas logique que le positionnement de KLM soit modifié par les Français et ne s'inscrit pas dans le cadre des accords sur l'indépendance des activités commerciales. KLM ne veut pas répondre et Air France non plus. (...)

Mon commentaire : La presse néerlandaise a laissé entendre qu'Air France pourrait détourner la clientèle "premium" de KLM à son profit, suscitant ainsi un fort émoi au sein de KLM. Elle s'appuyait sur les déclarations de Ben Smith, qui indiquait la semaine dernière que la marque Air France recélait un très fort potentiel, en particulier auprès des clients " premium ".

Lors de sa visite ce lundi matin au centre des équipages de KLM à Schiphol, Ben Smith "a rejeté les rumeurs selon lesquelles KLM deviendrait une compagnie aérienne B au sein du groupe Air France-KLM" (source luchtvaartnieuws nl).

> AFI KLM E&M fait face au vieillissement des GE90 avec Helios

(source Journal de l'Aviation) 25 janvier - Depuis un peu plus d'un an et demi, Air France Industries KLM Engineering & Maintenance (AFI KLM E&M) s'est lancé dans un projet de grande ampleur, (...) la maintenance des carters de soufflante des moteurs GE90, et plus précisément de sa partie statique à savoir le « fan stator module » (FSM). La division MRO du groupe Air France-KLM entend ainsi faire face au vieillissement de ces moteurs, qui entraîne de nouvelles opérations de maintenance notamment pour le traitement de la corrosion. Un problème qui n'était jusque-là traité que par GE Aviation en coopération avec Nordam au Pays de Galles. Ce projet FSM est mené au sein d'Helios, atelier dédié aux aérostructures, en partenariat avec l'activité Moteurs d'AFI KLM E&M.
 
(...) AFI KLM E&M vise 35 modules traités en 2019, avant de monter en puissance pour atteindre 50 à 60 modules par an à l'horizon 2022, sachant qu'ils demandent chacun entre 500 et 1 000 heures de travail. La division MRO du groupe Air France-KLM entend ainsi couvrir 30 % de la demande mondiale.
 
Naturellement, le projet FSM est principalement destiné à couvrir les besoins d'Air France et de KLM (qui ont déjà envoyé un module chacun), mais aussi ceux des compagnies qui disposent d'un contrat de soutien moteurs complet incluant cette prestation, à commencer par Air Canada et Air China. (...)
 
La mise en place de cette nouvelle capacité va permettre de soulager GE Aviation. Le motoriste et son partenaire Nordam n'arrivent aujourd'hui à couvrir qu'un tiers de la demande mondiale, alors que la demande augmente. (...)
 
Ce besoin croissant a facilité la démarche d'AFI KLM E&M auprès de GE Aviation. Le motoriste américain a ainsi apporté son soutien au projet.
 
(...) AFI KLM E&M s'est donc lancée dans l'aventure à l'été 2017, ce qui n'a pas été de tout repos comme le rappelle Yan Müntz : « Ce projet a nécessité tout un programme d'investissement conséquent en moyens industriels lourds [le montant total est estimé entre six et sept millions d'euros, NDLR]. Il a fallu réaménager l'espace au sein du bâtiment Helios pour pouvoir les accueillir. » (...)
 
« Et puis, il y a tout le volet humain, pour identifier des techniciens et les faire monter en compétences, continue Yan Müntz. L'activité moteur n'ayant pas forcément les capacités en réparation de composites pour effectuer les opérations sur les FSM et l'activité Aérostructures étant par définition plutôt portée sur le sujet, il a été décidé de faire des équipes mixtes avec des techniciens de deux activités. » (...)

> Les compagnies aériennes américaines vont augmenter leurs tarifs

(source Les Échos) 24 janvier - Malgré les vents de face, les compagnies aériennes américaines maintiennent leur cap. American Airlines, Alaska Air, JetBlue et Southwest, quatre des leaders du marché outre-Atlantique, ont publié ce jeudi des résultats supérieurs aux attentes, pour le quatrième trimestre 2018.
 
American, tout comme Delta, avait pourtant prévenu les marchés, il y a quelques jours, qu'il ne tiendrait pas ses objectifs sur l'année. Mais il prévoit en 2019 d'augmenter les tarifs de ses vols et d'ouvrir de nouvelles liaisons, notamment au départ et à destination de ses hubs, Charlotte et Dallas. « Notre bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, devrait augmenter d'environ 40 % par rapport à l'année 2018 », affirme le patron du groupe Doug Parker dans un communiqué (...).
 
Southwest, de son côté, tire profit d'une forte demande pour les voyages d'affaires et les vols de dernière minute. Et prévoit également de relever ses tarifs cette année. La compagnie a indiqué qu'elle comptait générer 5 % de revenus supplémentaires sur chaque billet. « Des prévisions qui dépassent les attentes les plus optimistes », souligne l'analyste de JPMorgan Jamie Baker dans une note.
 
Ces performances viennent s'ajouter à celles de Delta et de United, qui avaient aussi fait mieux que prévu la semaine dernière. Des nouvelles de nature à rassurer les marchés, qui avaient lourdement sanctionné les compagnies aériennes en 2018. Sur l'année, Delta avait, par exemple, chuté de 10 % en Bourse, American Airlines de près de 40 % ! Dans un contexte de carburant bon marché et concurrence exacerbée, les investisseurs craignaient que les compagnies aériennes ne s'engagent dans une guerre des prix. Ils sont désormais rassurés. (...)

Mon commentaire : Cet article nous apprend que les quatre premières compagnies aériennes étatsuniennes vont toutes augmenter leurs tarifs en 2019. Je ne peux que citer mon commentaire de la semaine passée :

Le marché intérieur aux Etats-Unis est très concentré, beaucoup plus qu'en Europe. La forte demande et le faible nombre de concurrents permettent à chaque compagnie aérienne étatsunienne d'ajuster ses prix à la hausse sans risquer de perdre des parts de marché. C'est la principale explication de la différence de rentabilité observée entre ces compagnies et les compagnies aériennes européennes.

Pour mémoire, les marchés européen et étatsunien sont d'une taille similaire. Aux Etats-Unis les quatre premières compagnies aériennes détiennent 75% de leur marché. Les cinq premières compagnies européennes ne détiennent que 60% du marché européen.

> IAG ne fera pas d’offre pour Norwegian

(source Air Journal) 25 janvier - (...) Neuf mois après être entré au capital de la spécialiste norvégienne du vol pas cher, le groupe chapeautant British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level a annoncé le 24 janvier 2019 qu’il renonce à faire une offre. IAG va en outre revendre sa participation, réduite l’année dernière de 4,61% à 3,93% – ce qui a entrainé une chute de plus de 20% du cours de l’action de Norwegian. (...)
 
Les vues du groupe de l’alliance Oneworld sur la troisième low-cost européenne derrière Ryanair et easyJet étaient compréhensibles, surtout sur le long-courrier avec l’ouverture par Norwegian de bases à Londres-Gatwick (concurrençant celle de la compagnie nationale britannique sur le très lucratif mais concurrentiel marché de l’Atlantique nord) mais aussi à Paris et Buenos Aires. Sur le moyen-courrier, l’acquisition de Norwegian aurait offert à IAG une forte présence en Scandinavie et dans les Baléares, mais aussi en Argentine (une des cibles d’Iberia) où la low-cost a lancé une filiale.
 
L’annonce sans commentaire du groupe IAG ôte à la low-cost un moyen de faire face à ses difficultés financières, même si elles se sont améliorées récemment après une année 2017 « catastrophique » selon son CEO Bjorn Kjos. Norwegian ploie toujours sous le coût d’une dette estimée à plus de 3 milliards d’euros, et avait lancé fin novembre un programme de réduction des coûts, #Focus 2019 (censé lui faire économiser 200 millions d’euros en 2019). Elle prévoit des modifications du réseau et des ajustements de capacité pour répondre à la baisse de la demande saisonnière, et vient d’officialiser la prochaine fermeture de cinq bases à Palma de Majorque, Ténériffe-Sud et Rome en Europe, ainsi qu’à Newburgh et Providence aux États-Unis. (...)

Mon commentaire : Il y a quelques mois, Norwegian refusait une proposition de rachat émanant du groupe IAG. La compagnie norvégienne estimait être en mesure de faire monter les enchères. Elle faisait alors état de l'intérêt de Lufthansa.

Après le retrait annoncé du groupe britannique, Norwegian parviendra-t-elle à trouver un autre repreneur, ou devra-t-elle trouver elle-même les solutions pour se redresser ?

> Quand le low-cost fait alliance avec le Premium

(source Voyages d'Affaires) 24 janvier - On les croyait aux antipodes. On s’aperçoit en fait que la cohabitation est possible, au point d’envisager même une coopération étroite. Les compagnies low-cost n’ont pas seulement révolutionné le transport aérien sur le trafic point à point. Elles s’immiscent désormais sur le terrain du long-courrier avec leurs propres vols, et au travers d’accords de partenariat avec des transporteurs traditionnels ou premium.
 
(...) Championne en la matière, la compagnie easyJet – qui, depuis longtemps, ne fait pas mystère de ses ambitions sur le marché du voyage d’affaires – a lancé en septembre 2017 « Worldwide by easyJet ». (...)
 
Un an après, easyJet indiquait dans un rapport financier qu’elle travaillait en partenariat avec 10 compagnies aériennes, incluant Emirates, Singapore Airlines et Virgin Atlantic, mais aussi Corsair, NEOS, Norwegian ou La Compagnie. Et l’annonce de l’intégration de Cathay à la plateforme vient de tomber le 22 janvier. (...)

Mais easyJet n’est pas la seule compagnie à travailler sur un tel schéma. Mieux encore que son homologue européen, la low-cost canadienne Westjet a signé des accords de partage de code avec 17 transporteurs aériens, tous dans la catégorie « Premium ». On trouve aussi bien Air France que Hainan Airlines, Japan Airlines et Korean Air que Latam et Delta Air Lines. Le dernier partenaire en date est l’Australien Qantas. (...)

Autre modèle de synergie réussie entre low-cost et compagnie traditionnelle, le tandem Emirates/Flydubai permet de bétonner la part du pavillon des compagnies dubaïotes au départ de l’Emirat. Lancé en octobre 2017, ce partenariat a de fait profité aux deux compagnies qui coordonnent désormais leurs dessertes et leurs horaires. (...)
 
Par ailleurs, il faut aussi noter l’excellent partenariat unissant le Brésilien GOL et Air France/KLM qui cette année célébrera son dixième anniversaire. Né comme pur transporteur low-cost, GOL est, suite à la disparition de Varig, devenue la plus grande compagnie du Brésil. Le partenariat entre les deux entités a ainsi conduit au lancement de vols sur Fortaleza, positionné comme un hub sur le Brésil avec des vols vers une cinquantaine de destinations en correspondance à l’arrivée du vol Air France. GOL entretient d’ailleurs des accords de partenariats avec Delta Airlines, Aeromexico et Aerolineas Argentinas, entre autres. (...)
 
Finalement, correspondances mises à part, est-ce que le passager affaires s’y retrouve dans cette offre hybride ?

Certes, les voyageurs long-courrier feront peut-être grise mine en se retrouvant dans une cabine au confort plus rudimentaire, typique du low-cost. Les compagnies concernées argueront que le passager est de fait au courant de son transfert d’une compagnie premium à un low-cost. Il n’empêche que pour un voyageur d’affaires volant en business sur un long courrier, la différence de traitement peut être importante. (...) Aux chargés de voyages de bien préciser à leur client quelle compagnie sera utilisée sur une correspondance, afin d’éviter toute déconvenue.

Mon commentaire : Le développement croissant des offres combinant un vol long-courrier sur une compagnie traditionnelle avec un vol court-courrier sur une compagnie à bas coûts interpelle.

En Europe, l'offre "Worldwide by easyJet" entre en concurrence avec les offres des majors européennes. Si cette forme de partenariat était une réussite, cela conduirait les trois groupes Air France-KLM, Lufthansa et IAG à se poser la question de l'avenir de leurs propres secteurs court et moyen-courrier.

> Paris-CDG : pas de T4 (terminal 4) avant 2028, mais une concertation en vue

(source Air Journal) 28 janvier - L’ouverture du futur Terminal 4 à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, envisagée en partie pour 2024 et les Jeux Olympiques, devrait finalement retrouver sa date initiale de 2028, à la demande de la compagnie aérienne Air France à qui il sera dédié. Une concertation sera lancée le mois prochain, concernant 380 communes dans sept départements de la région parisienne.
 
Eviter des difficultés opérationnelles et de qualité de service entre 2024 et 2028 : c’est l’argument avancé selon La Tribune par le CEO d’Air France-KLM Benjamin Smith pour revenir au projet initial d’ADP, qui prévoyait d’ouvrir ce T4 entièrement en 2028. (...)

Rappelons qu’une fois terminé en 2037, le T4 aura à peu près la taille d’Orly (entre 35 et 40 millions de passagers par an), et portera la capacité de l’aéroport Charles de Gaulle à 120 millions de passagers par an – de quoi gérer la croissance du trafic aérien jusqu’à 2050 selon ADP. (...)
 
Les prévisions de croissance d’Air France devraient se contenter de Roissy tel qu’il est jusqu’en 2028 (ADP prévoit entre +2% et +3% par an d’ici là) via une optimisation des programmes de vol et des opérations au sol, y compris selon le quotidien économique par l’ajout « d’infrastructures légères (des portes d’embarquement, des points de parking…) ». (...)

Ben Smith (...) serait en revanche intéressé par la possibilité d’étendre le T2 si les travaux du T4 prennent du retard, via la création d’un Satellite 5 similaire mais plus petit que les S3 et S4 (8 millions de passagers par an chacun). (...) Problème selon ADP : ce S5 prévu pour 5 millions de voyageurs annuels prendrait la place du 2G (4 millions), qui accueille aujourd’hui les vols régionaux d’Air France…
 
Rappelons que le Terminal 2B, à la fin des travaux en 2020, permettra déjà à Roissy d’ajouter 6 millions de passagers à sa capacité actuelle (72,2 millions accueillis en 2018), de quoi absorber la hausse du trafic pendant environ 4 ans selon ADP. (...)
 
Le coût de la construction du Terminal 4 et du développement de la plate-forme aéroportuaire, à l’horizon 2037, est estimé entre 7 et 9 milliards d’euros, intégralement financé par le Groupe ADP. Ce montant comprend la création de la nouvelle infrastructure mais également les équipements nécessaires à son bon fonctionnement, qu’ils soient à l’intérieur même de l’infrastructure (équipements électromécaniques, ascenseurs) ou à l’extérieur (nouveaux moyens de transport en zone publique de l’aéroport et en zone de sûreté, voies et réseaux de circulations).

Mon commentaire : Certaines des critiques des compagnies aériennes françaises semblent avoir été prises en compte. La durée de la phase transitoire, pendant laquelle les compagnies utiliseront à la fois le terminal 2 et le nouveau terminal 4, devrait être réduite.

Mais la question de fond demeure : le futur terminal privilégiera-t-il l'efficacité opérationnelle ou le rendement financier ?

Revue de presse boursière ...

> Air France-KLM : Les avis positifs sur Air France s’accumulent, l’action flambe

(source BFM Bourse) 22 janvier - Le dossier Air France-KLM semble recueillir chaque jour un nouveau supporter. Après l'irlandais Davy Research lundi, c'est Morgan Stanley qui se signale mardi en relevant son conseil sur la compagnie franco-néerlandaise. (...)
 
Le parcours boursier du secteur aérien européen ne sera pas forcément un long fleuve tranquille en 2019. Beaucoup de facteurs exogènes risquent de peser, reconnaît Morgan Stanley: la dynamique de croissance de l'économie mondiale s'affaiblit, les fluctuations du pétrole et du dollar demeurent de potentiels écueils, le Brexit et la guerre commerciale pèsent sur la clientèle de tourisme et sur celle d'affaires. De sorte que le bureau d'études n'attend, globalement, qu'une maigre progression du résultat opérationnel cumulé des acteurs européens.
 
Mais si Morgan Stanley se montre moins optimiste sur easyJet, Ryanair et Wizz Air (conseillant une pondération neutre) voire négatif sur IAG, la maison mère de British Airways, et sur Norwegian, avec un conseil à sous-pondérer, la banque pense qu'Air France-KLM et Lufthansa (relevés de neutre à surpondérer) devraient bénéficier de leurs capacités à améliorer intrinsèquement leurs résultats, en s'attaquant à leurs faiblesses intrinsèques.
 
Dans le cas d'Air France-KLM, Morgan Stanley considère que la marge d'amélioration reste considérable compte tenu ses coûts salariaux plus élevés. Une simple règle de trois suggère qu'une réduction de 1 à 2 points de pourcentage du ratio de coûts salariaux du groupe tricolore, en direction de la moyenne de son secteur, pourrait générer 20 à 40% d'augmentation du résultat opérationnel d'ici à 2020 (soit 300 à 600 millions d'euros). Mais ce n'est pas uniquement dans ce domaine qu'Air France-KLM dispose de leviers à activer. Selon les analystes de la banque américaine, la firme pourrait générer des économies supplémentaires via une réduction de voilure dans l'activité de transport régional HOP!, la fermeture de Joon, ainsi que par des initiatives pour réduire dans le domaine de l'informatique et des achats.
 
DDans ce contexte, Morgan Stanley porte son objectif de cours sur Air France-KLM à 12 euros, au lieu de 10,60 euros, précisant qu'un scénario plus optimiste pourrait même amener l'action à 17,20 euros.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 11,155 euros en clôture lundi 28 janvier. Elle est en forte hausse pour la seconde semaine consécutive, +9,26% après+10,33% la semaine précédente.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM monte à 11,16 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en hausse de 3$ à 63$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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A bientôt.

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| François Robardet

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