photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM
HOP! s'efface au profit d'Air France
I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°689, 4 février 2019   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> HOP! s'efface au profit d'Air France

(source Journal de l'Aviation ) 1er février - Benjamin Smith l'avait clairement dit : HOP! Air France est une marque reconnue et bien acceptée par le marché. C'est peut-être ce qui lui a valu un sursis dans la stratégie de simplification du portefeuille de marques d'Air France-KLM. Le groupe vient en effet d'annoncer que les vols court-courrier ne seraient plus commercialisés sous la marque HOP! Air France mais Air France HOP.
 
Le changement sera purement visuel et n'aura aucune implication sur les contrats de travail des salariés de HOP! ni sur le programme de vols. Il doit simplement apporter plus de cohérence et de clarté à l'offre du groupe. « Air France-KLM s'appuie sur deux marques fortes, Air France et KLM, dotées de déclinaisons régionales avec Air France HOP et KLM Cityhopper, et propose à ses clients une offre low-cost portée par la marque Transavia, présente en France et aux Pays-Bas », résume-t-il dans un communiqué.
 
C'est dans cet esprit que (...) le logo d'Air France va prendre le pas sur celui de HOP! pour aboutir à une livrée Air France classique avec la mention de HOP en plus petit au-dessous de la marque.
 
L'objectif de Benjamin Smith, le directeur général d'Air France-KLM, auquel il travaille depuis son arrivée en septembre, est de redonner son éclat à la marque Air France, terni par le manque de clarté de ses différents produits et services. La plus jeune et la plus incomprise, Joon a été la première à en faire les frais : elle va être réintégrée à Air France, avec ses avions et ses personnels, au cours des six prochains mois.

Les plans pour Air France HOP semblent moins définitifs. La compagnie a d'autres chantiers à traiter, notamment celui de la simplification de sa flotte - qui verra le retrait de tous les ATR d'ici 2020. Elle doit également réussir à « retrouver un équilibre économique durable », ce à quoi l'harmonisation des marques doit aussi œuvrer, et remettre ses performances opérationnelles sur pied - après plusieurs mois de perturbations entraînées par une pénurie de pilotes.

> Inquiétudes chez KLM après le passage de Ben Smith

(source Les Échos ) 29 janvier - De passage à Amsterdam-Schiphol pour rencontrer les cadres de KLM, le patron d'Air France-KLM, Ben Smith, n'a pas calmé la rumeur d'une possible éviction du patron de la compagnie néerlandaise, Pieter Elbers.

(...) Outre la crainte récurrente de voir les intérêts de la compagnie néerlandaise passer après ceux d'Air France, certains de ses salariés soupçonnent le patron du groupe de vouloir débarquer Pieter Elbers, à l'échéance de son premier mandat de président du conseil d'administration de KLM, en avril prochain.
 
(...) « Ces nouvelles tensions sont inquiétantes, estime un représentant syndical de KLM joint par téléphone. Pieter Elbers a le soutien des salariés et des syndicats de KLM. Le comité d'entreprise a même déjà pris position pour son renouvellement. Son départ ne serait pas compris ».
 
(...) Du côté d'Air France-KLM, la prudence reste de mise comme pour tout ce qui touche à KLM. Concernant le renouvellement du mandat de Pieters Elbers, « c'est une réflexion qui sera conduite par les boards au cours des prochains mois », affirme-t-on au siège du groupe, sans plus de précision.
 
En revanche, Benjamin Smith a clairement démenti vouloir faire de KLM la compagnie « loisirs » du groupe, comme pouvait le laisser penser l'annonce d'une montée en gamme d'Air France. Air France et KLM sont deux marques globales, a-t-il souligné. Et de la même façon que KLM ne deviendra pas la marque « loisirs » du groupe, Air France n'a pas vocation à être la marque « premium », a-t-il expliqué.

Mon commentaire : Il m'est impossible de commenter la situation future de Pieter Elbers. Ceci dit, je trouve cet article révélateur de l'état des relations entre les syndicats de KLM et le management de leur entreprise.

Pensant que le mandat de leur Directeur Général risquait de ne pas être renouvelé, les organisations syndicales de KLM et le Works Council (l'équivalent de notre comité central d'entreprise) ont immédiatement réagi. Ils ont alerté la presse et lancé une pétition "pour faire comprendre au conseil d'administration d'Air France-KLM que Pieter Elbers doit rester président et directeur général de KLM".

> Boeing : 35eme pour Transavia France

(source Air Journal) 29 janvier - La compagnie aérienne low-cost Transavia France a pris possession de son 35eme Boeing 737-800, entré en service hier à Orly. (...)

Le nouveau 737-800 de la filiale low-cost d’Air France, Transavia, est arrivé le 26 janvier 2019 à l’aéroport de Paris-Orly, en provenance de Haiku en Chine via Mumbai, Dubaï et Athènes (temps de vol total 19h40). Immatriculé F-HTVM et configuré comme les autres pour accueillir 189 passagers, il était auparavant opéré par Hainan Airlines ; le MSN35285 avait opéré son premier vol en 2008. L’appareil est entré en service lundi matin vers Toulouse. (...)

> Annulations et retards ont coûté 500 millions d'euros à Lufthansa en 2018

(source Reuters) 1er février - Lufthansa a versé 500 millions d'euros l'année dernière à ses passagers en dédommagement des retards et des annulations de vols, a déclaré vendredi un dirigeant de la première compagnie aérienne allemande.

Un porte-parole du groupe n'a pu confirmer ce chiffre cité par Thorsten Lange, responsable des achats de carburants, à l'occasion d'une conférence sur les produits pétroliers à Platts.
 
Toutefois, la facture du groupe pour de tels problèmes a plus que doublé pour atteindre 350 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de l'année, a ajouté le porte-parole. Le montant pour l'ensemble de 2018 sera annoncé le mois prochain.
 
L'année dernière, Lufthansa a eu du mal à faire face à la demande croissante de voyages aériens en Europe.
 
Le groupe, propriétaire de la compagnie à bas coûts Eurowings, a également eu des difficultés à intégrer la flotte de 77 avions qu'elle a rachetée à son concurrent en faillite, Air Berlin.
 
Lufthansa a depuis annoncé la création, au sein de son conseil de surveillance, d'un poste dédié à l'amélioration de la stabilité opérationnelle et de la qualité. Le groupe comprend également les compagnies Swiss et Austrian Airlines.

Mon commentaire : D'année en année, le montant des indemnités versées aux passagers par les compagnies aériennes est en forte hausse. Cela les a incité à engager des actions pour améliorer leur ponctualité et diminuer les irrégularités (les retards de plus de trois heures). Le projet PERFOPS d'Air France (Performance Opérationnelle), lancé en 2017, va dans ce sens.

> Alitalia : une route vers la Grèce, une perte en recul

(source Air Journal) 30 janvier - La compagnie aérienne Alitalia lancera cet été une nouvelle ligne saisonnière entre Rome et Céphalonie, sa huitième destination en Grèce. (...)
 
La compagnie italienne de l’alliance SkyTeam a d’autre part terminé 2018 avec un EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) négatif de 154 millions d’euros, alors qu’elle affichait -312 millions l’année précédente, et avec une trésorerie de 703 millions d’euros.

Des chiffres issus de la réunion hier à Rome entre les syndicats et les trois commissaires dirigeant Alitalia depuis sa mise sous « administration extraordinaire » en mai 2017.  (...) Les commissaires ont confirmé la bonne performance des deux dernières années de gestion « et, comme nous le disons depuis un certain temps, que l’activité long-courrier est sous-dimensionnée par rapport au développement nécessaire, ce qui montre que la société a besoin d’un plan de développement commercial et non d’une nouvelle réduction du périmètre industriel », a ajouté le secrétaire de Filt Cgil Stefano Malorgio. (...)

Mon commentaire : Alitalia est toujours dans une situation délicate. Ses pertes s'accumulent et sa trésorerie est insuffisante pour rembourser les 900 millions d'euros prêtés par l'État italien en 2017.

> Norwegian Air prévoit une augmentation de capital de 309 millions d'euros

(source Reuters) 29 janvier - La compagnie aérienne à bas coûts déficitaire Norwegian Air Shuttle a annoncé mardi son intention de lever trois milliards de couronnes norvégiennes (309 millions d'euros), une opération destinée à renforcer le bilan de l'entreprise, qui n'est désormais plus dans le viseur d'IAG. (...)
 
Les conditions de l'augmentation de capital, le prix de souscription et le nombre d'actions à émettre, devraient être annoncés vers le 18 février.
 
La compagnie a également dit que l'année 2018 se solderait par une perte de quelque 390 millions d'euros et qu'il n'y avait pas de discussions en cours avec des acheteurs éventuels. (...)

"L'augmentation de capital prévue par Norwegian confirme notre thèse selon laquelle il n'y a actuellement aucun acheteur (ni partenaire de coentreprise) pour la compagnie aérienne", écrivent dans une note les analystes de Bernstein, à sous-performance sur le titre.
 
"Le calendrier de l'annonce d'aujourd'hui pourrait indiquer une détérioration de l'activité plus rapide que précédemment estimé. Cependant, les compagnies aériennes n'interrompent leurs vols que lorsqu'il n'y a plus de liquidités et si la société réussit son appel au marché il est probable qu'elle aura assez de marge de manœuvre pour continuer - pour le moment." (...)

Mon commentaire : Norwegian prévoit de lever plus de 300 millions d'euros de fonds propres par l'émission de nouvelles actions. La plus grande partie (environ 240 millions d'euros) sera fournie par DNB Bank, Danske Bank et John Fredriksen (pétrolier norvégien et magnat de la navigation).

La DNB Bank étant détenue à 34 % par le gouvernement norvégien, la question se pose de savoir s'il ne s'agit pas d'une aide d'État indirecte.

> Après Laudamotion, Ryanair vise d'autres acquisitions en Europe

(source Déplacements Pros) 31 janvier - (...) Ryanair exploite maintenant des vols avec des compagnies aériennes basées dans trois pays. L'exploitation principale de la compagnie est basée à Dublin, mais la plaque tournante principale est Londres Stansted au Royaume-Uni. Ryanair Sun est la filiale polonaise qui a son siège à Varsovie. L'an dernier, Ryanair a acheté 75 % des parts de Laudamotion, la compagnie aérienne de Niki Lauda, mais celle-ci a récemment porté sa part à 100 %. Laudamotion a son siège social à Schwechat, en Autriche.
 
Michael O'Leary, le PDG de Ryanair a d'ailleurs dévoilé sa vision à court terme. "Au cours des deux prochaines années, Ryanair va évoluer comme une sorte de groupe de différentes compagnies aériennes. Nous aurons Ryanair basé en Irlande, Laudamotion basé en Autriche et Ryanair Sun en Pologne." Le bouillonnant PDG précise qu'il envisage "d'ajouter une ou deux autres compagnies aériennes. S'il y avait des opportunités à petite échelle comme celle de Laudamotion, nous pourrions le faire". (...)

> Ethiopian Airlines remplace Los Angeles par Houston

(source BFMBusiness) 30 janvier - La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a annoncé une restructuration majeure de son réseau américain, supprimant Los Angeles au profit de Houston. Washington bénéficiera de dix vols par semaine, et Chicago de cinq. (...)
 
Le Boeing 787-8 Dreamliner devrait être redéployé vers Houston-George Bush « via l’Afrique de l’Ouest » sans plus de précision, Ethiopian Airlines soulignant que cette « unique liaison entre Houston et l’Afrique facilitera les déplacements de l’énorme communauté africaine de la région de Houston, et des sociétés pétrolières et autres qui exercent des activités sur le continent ». (...)

Mon commentaire : Ethiopian Airlines prévoit d'ouvrir une liaison vers les États-Unis via l'Afrique de l'Ouest. Si elle faisait un stop à Abidjan, elle viendrait directement concurrencer Air France et son partenaire Air Côte d'Ivoire.

> A380 : Emirates remet la pression sur Airbus

(source Air et Cosmos) 1er février - Un an après avoir passé une commande supplémentaire de 20 Airbus A380, plus 16 options, Emirates a annoncé, selon l'agence de presse Reuters, qu'elle envisageait de convertir tout ou partie de cette commande en Airbus A350, moins gourmands en carburant. Ce revirement remet en péril l'avenir du programme du très gros porteur d'Airbus. (...)
 
Au 31 décembre 2018, un total de 234 livraisons d'A380 a été effectué, pour un total à ce jour de 324 commandes. Emirates est de loin le plus gros client avec 162 commandes et encore 53 avions à livrer. Si Emirates convertit en totalité sa dernière commande, Airbus devrait vite trouver des solutions de remplacement pour assurer la pérennité du programme, peut être du côté des compagnies chinoises ou de British Airways, qui exploite 12 A380-800. "Je n'ai pas d'inquiétude sur l'A380. C'est un excellent appareil pour nous", a ainsi déclaré à l'AFP, Willie Walsh, directeur général du groupe IAG. "J'ai été très clair avec Airbus. S'ils veulent vendre l'appareil, ils vont devoir être très agressifs sur le prix parce que la concurrence est grande entre les constructeurs aéronautiques à l'heure actuelle."

Mon commentaire : L'avenir de l'A380 est toujours incertain. Compte-tenu de ses caractéristiques (un grand nombre de passagers transportés mais une forte consommation de kérosène), il n'intéresse que de rares compagnies. Son utilisation se justifie essentiellement :

. pour la desserte d'aéroports saturés, comme par exemple Londres Heathrow, où British Airways est fortement implantée.

. pour des compagnies disposant d'un nombre restreint de droits de trafic. Une situation à laquelle Emirates est confrontée en Europe.

> Privatisation d'ADP : les sénateurs LR vont s'y «opposer»

(source Le Figaro avec AFP) 31 janvier - Les sénateurs LR, majoritaires à la chambre haute du parlement, vont "s'opposer à la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP)" prévue au projet de loi Pacte, a indiqué jeudi leur chef de file Bruno Retailleau. C'est toutefois l'Assemblée nationale (...) qui aura le dernier mot.  (...) "Moi qui suis un libéral, je considère que privatiser un monopole, c'est donner une rente financière au privé indûment", a-t-il ajouté, en remarquant que le groupe était bien dans une telle "situation de monopole".
 
Rappelant en outre le précédent de la privatisation des autoroutes, où "on a vendu les bijoux de famille, on a fait un coup, et puis plus rien", il a fait valoir que les dividendes perçus par l'État actionnaire majoritaire lui "impos(aient) un certain nombre de règles et lui donnent un flux de revenus au cours du temps". (...)

Mon commentaire : Depuis deux mois, plusieurs décisions favorables aux compagnies aériennes françaises ont été prises. 

En décembre 2018, les sénateurs votaient un amendement diminuant la taxe sur les passagers en correspondance (cf lettre n°680). Début janvier, l'Autorité de supervision indépendante (ASI) refusait d'homologuer la hausse des tarifs des redevances aéroportuaires 2019 à Charles De Gaulle (cf lettre n°687).

Mais la volonté des sénateurs de s'opposer à la privatisation d'Aéroports de Paris n'entre pas dans cette catégorie. L'éventuel maintien d'ADP dans le domaine public ne garantit pas que les compagnies aériennes françaises, qui réclament une meilleure prise en compte de leurs intérêts, seront entendues. Elles assurent pourtant l'essentiel de l'activité d'Aéroports de Paris.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 10,865 euros en clôture lundi 4 février. Elle est en baisse de -2,78% cette semaine.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 11,16 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en hausse de 2$ à 62$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

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A bientôt.

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| François Robardet

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