N°692, 25 février 2019   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> Le ciel se dégage pour Air France-KLM avec l'annonce d'une nouvelle gouvernance

(source Les Échos) 19 février - (...) Chez Air France-KLM (...), deux bonnes nouvelles sont tombées ce mardi, qui devraient fortement contribuer à détendre l'atmosphère.
 
La première est  l'approbation par les pilotes d'Air France  du projet d'accord, mettant un point final, au moins pour un temps, à une longue période de tensions sociales. Approuvé par 85,4 % des votants, avec un taux de participation de 70,5 %, cet accord règle la question des salaires, ainsi que les principaux sujets de litiges récurrents qui empoisonnaient les relations entre la direction d'Air France et ses pilotes depuis plus d'un an.
 
La deuxième bonne nouvelle devrait faire retomber la tension aux Pays-Bas. C'est la décision du conseil d'administration d'Air France-KLM, réuni ce mardi, de proposer la reconduction du mandat de Pieter Elbers en avril prochain, à l'assemblée générale de KLM. Une décision très attendue par les salariés de la compagnie néerlandaise, qui se sont fortement mobilisés pour obtenir le maintien de leur patron. Elle sera assortie d'une réorganisation de la gouvernance du groupe, et de l'entrée de Benjamin Smith au conseil de surveillance de KLM.
 
Cette nouvelle gouvernance, ainsi que le plan stratégique du patron d'Air France-KLM ont été approuvés à l'unanimité par les administrateurs du groupe ce mardi. Dans cette nouvelle organisation, qui reprend en fait le schéma déjà mis en place par Jean-Marc Janaillac avant l'arrivée de Ben Smith, les alliances, la flotte, le numérique, les données-clients, les achats, les ressources humaines et la stratégie seront traités par un comité de direction, baptisé CEO committee, dirigé par Benjamin Smith, avec les directeurs généraux d'Air France et de KLM, Anne Rigail et Pieter Elbers, et le directeur financier, Frédéric Gagey. Ceci afin de clarifier et simplifier le fonctionnement du groupe, mais aussi de développer de meilleures synergies entre Air France et KLM, sans pour autant aller jusqu'à une intégration pure et simple, rejetée par les Néerlandais. (...)

Mon commentaire : Le conseil d'administration d'Air France-KLM s'est tenu le 19 février. Les décisions sur la gouvernance du Groupe, sur le projet d'orientations stratégiques de Ben Smith et sur le renouvellement du mandat de Pieter Elbers à la tête de KLM ont été prises à l'unanimité. Il convient de rappeler la composition de ce conseil :

• huit administrateurs indépendants (3 néerlandais, 5 français),
• trois administrateurs représentant l'Etat français,
• un représentant de Delta Airlines, un représentant de China Eastern,
• quatre administrateurs représentants les salariés (trois français, un néerlandais),
• le Directeur Général du Groupe, Ben Smith
• et le Président du Conseil de surveillance de KLM, Hans Smits.

Le projet d'orientations stratégiques a également été présenté aux salariés (via des courriels internes), aux instances représentatives des personnels d'Air France et de KLM, au conseil d'administration d'Air France, au conseil de surveillance de KLM ainsi qu'à la presse. Je relève le montant des investissements en 2019, 3,2 milliards d'euros (600 millions d'euros de plus qu'en 2018), l'amélioration du service rendu à nos clients et l'ambition d'amener la profitabilité d'Air France au niveau du secteur.

Je me permets de vous conseiller la lecture de sa présentation détaillée, disponible sur le site institutionnel d'Air France-KLM, rubrique Résultats annuels, à la fin du document "Présentation financière". Vous retrouverez par ailleurs sur mon site navigaction un lien permettant d'y accéder directement.

> Air France-KLM : La promesse d’un focus sur la rentabilité d’Air France permet un rebond du titre

(source BFM Bourse) 20 février - Après avoir corrigé de plus de 10% depuis début février (...) le marché apprécie l'accent mis par Ben Smith sur l'amélioration de la rentabilité de l'enseigne française du groupe. (...) Le titre s'est redressé jusqu'à gagner 5,16% vers 15h30 à 10,91 euros.
 
L'attention des investisseurs, mercredi matin, s'est d'abord portée sur le bilan 2018 présenté par le groupe franco-néerlandais. L'an dernier, le chiffre d'affaires d'Air France-KLM a progressé de 2,5% (+5% à changes constants) à 26,515 milliards d'euros, grâce à une augmentation de 3,9% dans l'activité passagers hors Transavia (à 20,65 milliards), de 6,4% dans le fret (à 2,288 milliards), tandis que le chiffre d'affaires de la maintenance a bondi de 4,7% à 4,349 milliards d'euros et celui de Transavia de 12,1% à 1,16 milliards.
 
Sur l'ensemble de l'année, la recette unitaire en équivalent par siège kilomètre offert (ESKO), indicateur clef du secteur, a progressé de 1,5% à taux de changes constants, mais le dernier trimestre a été moins bon que le reste de l'année (-0,2%). Qui plus est, la recette unitaire pourrait à nouveau afficher un repli au cours du premier trimestre 2019 sur un an glissant, en partie il est vrai à cause de l'effet calendaire de la date des vacances de Pâques, plus tardive. Le résultat d’exploitation 2018 s’est établi à 1,332 milliards d’euros, en recul de 591 millions d’euros comparé à 2017, du fait notamment de l’impact des grèves chez Air France au premier semestre évalué à 335 millions d’euros. (...)
 
Au chapitre du bilan, le groupe a réduit sa dette nette à 6,164 milliards d'euros, représentant 1,5 fois son Ebitda. (...)
 
Bernstein note que les perspectives sont plus encourageantes (...) [suite à] l'annonce intervenue (...) mardi soir d'une simplification de la gouvernance, avec la création d'une équipe restreinte (CEO Committee) autour de Benjamin Smith, comprenant Pieter Elbers (le président de KLM, renouvelé dans ses fonctions), Anne Rigail (la directrice générale d'Air France) et Frédéric Gagey (directeur financier du groupe). En outre, Ben Smith a obtenu de siéger directement au conseil d'administration de la compagnie néerlandaise, du jamais-vu depuis la fusion.
 
L'objectif affiché par le nouveau patron canadien du groupe est de porter progressivement la rentabilité d'Air France (qui aurait été d'environ 4% sans les grèves, à comparer à 9,8% chez KLM) à un niveau au moins conforme à la moyenne de son secteur, sans cacher qu'il restait "beaucoup à faire" pour cela.
 
L'un des principaux leviers sera de mieux exploiter les synergies entre les deux grandes compagnies constituant le groupe et d'améliorer son efficacité en simplifiant une organisation "très complexe". La flotte sera également passée au crible, avec l'élimination des appareils les plus gourmands en carburant (A340 et B747) et la réduction de la flotte d'A380.

Mon commentaire : Lors de la présentation des perspectives 2019, l'annonce la plus remarquée a été la volonté affichée par Ben Smith d'améliorer fortement la rentabilité d'Air France.

Sur l'année 2018, KLM enregistre un résultat d'exploitation de 1, 07 milliard d'euros, quasi identique à celui de 2017. Pour Air France, le résultat d'exploitation s'établit à 266 millions d'euros, en baisse de 597 millions comparé à 2017. Deux raisons expliquent ces résultats : la hausse de la facture pétrolière en début d'année (+10%) et le mouvement de grève au sein d'Air France

Si KLM a pu compenser la hausse du pétrole par une augmentation de sa recette unitaire, ce ne fut que partiellement le cas d'Air France.

De plus, la grève de 2018 a couté cher à Air France, 335 millions d'euros. Les salariés en sont-ils sortis gagnants ?

Les 2% en 2018 et 2% en 2019, obtenus en octobre 2018, sont à rapprocher de la proposition refusée par l'intersyndicale début avril 2018 : +2% en 2018 et +1,65% en 2019. Si le gain salarial est réel en 2019 (+0,35%), il ne compensera pas la perte de revenus liés à l'intéressement (calculé en tenant compte du résultat d'exploitation). Alors qu'en 2018, les salariés ont touché en moyenne 2400 euros net d’intéressement, ils ne toucheront rien en 2019.

> Air France : la méthode Ben Smith à l'épreuve des élections des représentants du personnel

(source France info) 18 février - À Air France, les 45 000 salariés ont jusqu'au 11 mars pour voter pour leurs représentants du personnel. (...) C’est un vote important, le premier depuis que Ben Smith le nouveau patron de la compagnie a pris les manettes. Arrivé en septembre dernier chez Air France, il a plutôt réussi à ramener le calme, après une année 2018 marquée par les conflits sociaux. On se souvient des 15 jours de grève qui avaient coûté cher à la compagnie. Les syndicats demandaient des hausses de salaires de plus de 6%. Jean-Marc Janaillac l’ancien patron, n’avait pas voulu céder, mais il avait dû quitter son poste. En arrivant, le Canadien Ben Smith, lui, a finalement accepté des augmentations de 2% en 2018 et 2% en 2019. (...)

Mon commentaire : Je réitère mon appel de la semaine dernière pour qu'un maximum de salariés participe au vote. Le type de vote (électronique) pour les représentants des salariés est une première à Air France.

Pour cette élection, mon soutien va à la CFDT bien sûr, mais également à l'UNPNC-CFDT. Avant d'être élu administrateur, j'ai participé à la création de ce syndicat. Ses représentants, jeunes et dynamiques, sont dignes de votre confiance.

> Air France-KLM veut étendre les ailes de sa low-cost Transavia

(source Les Échos) 22 février - Transavia a le vent en poupe. (...) La branche low-cost a signé en 2018, les meilleurs résultats de son histoire, avec un bénéfice d'exploitation de 139 millions d'euros, en hausse de 21 millions, pour un chiffre d'affaires de 1,61 milliard, en progression de 12,2 %. Soit une marge de 8,5 %, supérieure à celle d'EasyJet (7,5 %).

(...) Contrairement aux situations respectives  d'Air France et de KLM , c'est la filiale française, Transavia France, qui tire la croissance, avec un trafic en hausse de 21 %, à plus de 7 millions de passagers sur un total de 15,8 millions, et une marge de 9,1 %, supérieure à celle de sa grande sœur néerlandaise. Malgré la différence de charges entre la France et les Pays-Bas.
 
Transavia France a, il est vrai, l'avantage d'être beaucoup plus jeune que son aînée hollandaise, qui n'a pas non plus les mêmes possibilités de développement sur son petit marché national. Mais comme le souligne sa PDG, Nathalie Stubler, Transavia France a le mérite d'avoir su gérer une croissance à deux chiffres  depuis bientôt trois ans, en conservant une structure de coûts parmi les plus basses du marché (4,73 centimes d'euros par siège-km).
 
Cette croissance à deux chiffres va se poursuivre en 2019, avec une offre portée à 9 millions de sièges, soit 17 % de plus qu'en 2018. (...)

Cependant, le principal enjeu de 2019 pour Transavia France, sera le résultat des négociations entre les syndicats de pilotes d'Air France et la direction sur l'avenir du pôle moyen-courrier et de l'activité low-cost en particulier. D'après différents témoignages, Benjamin Smith veut développer Transavia France, en allant bien au-delà du seuil de 40 appareils qui avait l'objet d'un accord avec le SNPL AF (...) syndicat des pilotes dont le président est un pilote d'Air France détaché chez Transavia. (...)

Mon commentaire : Transavia (France et Pays-Bas) est aujourd'hui la seule arme dont dispose le Groupe Air France-KLM pour répondre à la concurrence des compagnies européennes à bas coûts. Je veillerai à ce que son développement se fasse en préservant les intérêts des salariés du Groupe.

> Ryanair développe ses bases en province

(source Business Travel) 22 février - Ryanair va ouvrir une nouvelle base à Toulouse  : 2 Boeing B737-800 seront désormais basés à l'aéroport de Toulouse.
 
Cet investissement va permettre à Ryanair de proposer un total de 20 routes au départ de Toulouse contre 9 actuellement. (...)
 
Ryanair va également développer ses bases de Marseille et Bordeaux avec l’ajout d’un B737 dans chaque base. (...)
 
« Notre croissance va permettre d’accueillir 1,1 million de client par an à Bordeaux, 2,4 millions à Marseille et 1 million à Toulouse tout en créant 240 emplois dans les 3 bases et 3000 emplois liés » a déclaré David O’Brien, CCO de Ryanair.

Mon commentaire : Changement de stratégie chez Ryanair. Jusqu'à peu, la compagnie à bas couts irlandaise refusait de baser des avions en France. Elle estimait que les coûts élevés et les lois sociales restrictives l'empêchaient d'atteindre ses objectifs. Cela ne semble plus être le cas.

Fin 2019, Ryanair disposera de huit avions basés en France, avançant vers son objectif d'ouvrir quatre bases en France avec un total de 30 appareils.

La concurrence entre transporteurs à bas prix va s'intensifier. Ryanair, easyJet et Volotea auront des bases à Bordeaux et Toulouse. A Marseille, Volotea sera en concurrence avec Ryanair.

Air France Hop sera elle aussi concurrencée par Ryanair sur cinq lignes intérieures : Bordeaux- Lille, Toulouse - Lille, Marseille- Strasbourg, Bordeaux - Strasbourg, et Toulouse-Brest.

> Norwegian : L'émission d'actions à prix réduit approuvée par l'AGE

(source Reuters) 19 février - Les actionnaires de Norwegian Air ont approuvé mardi 19 février à une écrasante majorité le projet d'augmentation de capital de la compagnie aérienne à bas coûts, en difficulté financière, a annoncé le président du conseil d'administration, Bjørn Kise.
 
Des actionnaires représentant plus de 99% du capital se sont prononcés en faveur de ce projet lors d'une assemblée générale extraordinaire (AGE).
 
Le groupe a annoncé le 29 janvier son intention de lever 3 milliards de couronnes (307,7 millions d'euros) via cette émission de titres afin de renforcer son bilan à la suite de la décision du groupe IAG, propriétaire entre autres de British Airways, de ne pas se porter acquéreur de la compagnie norvégienne.
 
Dans le cadre de cette opération, les actionnaires de la compagnie disposeront de deux droits de souscription par titre détenu pour acheter des nouvelles actions à 3,4 € l'unité, contre un cours de clôture de 10 € lundi (...).

Mon commentaire : En proposant de nouvelles actions au tiers du cours actuel (3,4€ vs 10€), Norwegian tente d'attirer les investisseurs. La compagnie norvégienne à bas coûts complète son opération de séduction en annonçant des ouvertures de lignes long-courrier sur des liaisons pourtant très concurrencées (New York-Athènes et Chicago-Barcelone).

Elle espère ainsi convaincre ses actionnaires d'acheter de nouvelles actions pour augmenter ses fonds propres, ce qui est essentiel à sa survie.

Revue de presse boursière ...

> Air France KLM : les analystes s'ajustent, le titre grimpe encore

(source Boursier com) 21 février - Air France KLM poursuit sur sa lancée. (...) Le titre de la compagnie franco-néerlandaise aligne une troisième séance de nette progression ce jeudi. Les analystes continuent à s'ajuster sur le dossier après les résultats dévoilés hier matin par le transporteur. Macquarie a ainsi rehaussé son objectif de 10,2 à 11,25 euros tout en réitérant son conseil 'neutre'. Barclays, également 'neutre', a ajusté sa cible de 10 à 9,7 euros alors qu'Oddo BHF a confirmé sa recommandation 'acheter' et son objectif de 12,7 euros. Alphavalue est pour sa part passé d''acheter' à 'accumuler' en augmentant sa cible de 12,4 à 12,5 euros. Enfin, UBS ('neutre') a revalorisé le titre de 10,15 à 10,9 euros.

Mon commentaire : Les analystes restent sur la réserve. Leurs objectifs de cours sont quasiment inchangés. Cela n'a pas empêché l'action Air France-KLM d'enregistrer la semaine dernière une hausse de près de 20%, dépassant de 1 euro le consensus des analystes. L'objectif annoncé par Ben Smith de faire d'Air France une compagnie aussi rentable que KLM en est certainement la raison principale.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 12,08 euros en clôture lundi 25 février. Elle est en très forte hausse de +19,25%.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 11,21 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en baisse de 1$ à 65$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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| François Robardet

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