photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM
Ben Smith, PDG d'Air France-KLM, a changé la gouvernance de l'entreprise
I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°697, 1er avril 2019   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

La Revue de Presse du lundi ...

> Ben Smith : Je veux m'assurer que nous sommes tous sur la même longueur d'onde au sommet du groupe

(source NRC, traduit avec Deepl) 28 mars - Ben Smith, DG d'Air France-KLM, a changé la gouvernance de l'entreprise. "La prise de décisions au sein du groupe était trop complexe, c'est maintenant plus logique et plus simple." Pieter Elbers, PDG de KLM, a dû s'y conformer. (...)

Pourquoi Pieter Elbers aurait-il dû partir ?

"Son mandat de quatre ans devait être prolongé. Il était donc logique d'évaluer son mandat. (...) Je voulais m'assurer que nous étions tous sur la même longueur d'onde au sommet du groupe. Quand j'ai eu cette garantie, il n'y avait plus de doute." (...) Le conseil d'administration a approuvé à l'unanimité sa reconduction et j'en suis très heureux."

Le fait que vous ne connaissiez Elbers que depuis peu est un argument formel. Vous saviez bien sûr que KLM va bien.

"KLM va bien, mais le groupe ne va pas bien. Les choses devraient-elles changer ? Le groupe devrait-il être gouverné différemment ? Quelle contribution Pieter peut-il y apporter ? Nous avons parlé de questions de ce genre. Comment le groupe était-il géré dans le passé ? Comment je le veux à partir de maintenant ? Tous les acteurs clés sont-ils sur la même longueur d'onde ? Ce fut un grand sujet de discussion, pas seulement avec Pieter Elbers. Il était crucial pour moi d'avoir cette discussion rapidement. (...)

La réorganisation de la direction du Groupe est-elle vraiment terminée ? La semaine dernière, il y a eu de nouveau des troubles à propos du départ de René de Groot, directeur de KLM, du comité exécutif du groupe, l'équipe de gouvernance d'Air France-KLM.

"Cela me met vraiment en colère. Avant mon arrivée, il y avait douze personnes dans cette équipe, dont quatre Hollandais. Aujourd'hui, (...) quatre sont encore néerlandais. Le nombre de Français est passé de huit à six, parce qu'un Canadien et un Australien se sont joints à eux. Il est ridicule que nous envisagions les choses sous cet angle, mais de toute façon, le nombre de Néerlandais n'a pas diminué. Tous les membres de cette équipe ont des responsabilités au niveau du groupe, personne n'est lié à l'une des deux compagnies aériennes." (...)

"Il y a eu beaucoup d'histoire depuis la fusion en 2004... Je vais vous dire ce qui m'a surpris quand j'ai commencé. En France, il y a l'idée que le groupe et Air France sont identiques. Et la plupart des employés de KLM le pensent aussi. Pour beaucoup de gens, Air France-KLM n'existe pas du tout, il n'y a qu'Air France et KLM. Comme s'il s'agissait d'une coentreprise, ce qui n'est pas le cas. (...)

Il y a beaucoup de malentendus au sein d'Air France-KLM, ainsi qu'une méfiance mutuelle. Les performances inégales suscitent l'irritation. Air France a réalisé un bénéfice de 266 millions d'euros l'an dernier, KLM plus d'un milliard d'euros.

Les Français se plaignent que Schiphol a grandi aux dépens de l'aéroport Paris Charles de Gaulle. Smith : " Schiphol est une grande réussite, entièrement tournée vers le trafic de transit. Charles de Gaulle a une conception gênante."

En retour, les gens de KLM craignent que leur profit disparaisse en direction d'Air France. Smith : "C'est absurde. Je mets tout le monde au défi de le prouver."

Smith considère qu'il est de son devoir de faire comprendre aux 30 000 employés de KLM et aux 50 000 employés d'Air France que les deux compagnies bénéficient de leur alliance. (...) En tant que compagnie aérienne indépendante, KLM n'aurait pas été en mesure d'augmenter son chiffre d'affaires de 6,4 milliards d'euros en 2004 à 11 milliards en 2018. (...)
 
Cherchez-vous à renforcer le rôle du groupe, au détriment de l'autonomie des deux compagnies aériennes ?

"Je m'efforce principalement d'avoir un processus de prise de décision logique et simple. (...) La prise de décision au sein du groupe doit être plus simple et plus efficace, c'est très important."

Souhaitez-vous évoluer vers un modèle où KLM et Air France fonctionnent comme des transporteurs opérationnels, qui ne prennent pas leurs propres décisions stratégiques ?

"Les décisions stratégiques sont désormais prises par l'équipe du PDG, avec la participation active des deux compagnies aériennes. Il est important que ce nouveau modèle devienne clair pour tout le monde. Nous ne sommes pas deux entreprises qui coopèrent dans le cadre d'une coentreprise, cela va plus loin que cela.(...) Nos concurrents européens IAG et le groupe Lufthansa ont (...) une longueur d'avance sur nous en termes de structure organisationnelle et sont donc plus performants. " (...)

Vous voulez que les décisions concernant les nouveaux avions soient transférées des compagnies au groupe. Ne peuvent-elles pas prendre de meilleures décisions par elles-mêmes ?

"Bien sûr, KLM sait mieux ce qu'elle attend de sa flotte, mais négocier avec Boeing et Airbus est mieux si nous coordonnons nos souhaits. L'achat de nouveaux avions est crucial pour l'entreprise, je veux être certain qu'il se fait de la manière la plus rentable possible. Cela ne veut pas dire que nous ferons des compromis."

Vous avez arrêté Joon, encore jeune filiale d'Air France, et changé le nom de l'autre filiale Hop. Voulez-vous changer encore plus les marques, par exemple chez Transavia ?

"Transavia est géniale. Les divisions néerlandaise et française se partagent la marque mais ont un modèle économique différent. Nous n'allons pas les fusionner. Il n'y aura qu'une seule personne qui s'occupera des activités commerciales et de marque chez Transavia, qui fera également partie du comité de direction.

Nous n'allons rien changer aux marques Air France et KLM, elles sont très fortes et très liées aux deux pays. Nous devons continuer à regarder vers l'avenir. KLM est-elle représentative d'une marque avec laquelle la prochaine génération de passagers voudra voyager ? Nous devons veiller à ce que KLM continue à montrer la voie en matière de développement durable, qui devient une question importante pour les passagers".

Mon commentaire : Ben Smith a accordé à la presse néerlandaise sa première interview. Il apporte un éclairage sur la nouvelle gouvernance du Groupe Air France-KLM, adoptée à l'unanimité lors de la séance du Conseil d'Administration en février dernier. Ci-dessous un extrait du communiqué de presse de février :

Les éléments clés retenus pour atteindre les objectifs à long terme du Groupe sont :
. Mettre en place un CEO Committee qui détermine l'orientation stratégique de l'ensemble des compagnies aériennes et unités opérationnelles du Groupe.
. Accroître la collaboration au sein du Groupe afin de mieux exploiter les synergies, d’améliorer l'efficacité et la rentabilité du Groupe.
. S’appuyer sur les atouts existants, la notoriété et la puissance d’Air France, KLM et Transavia sur leurs marchés respectifs et renforcer la position du Groupe sur ses deux hubs, Amsterdam Schiphol et Paris-Charles de Gaulle.
. Simplifier les processus décisionnels du Groupe dans les domaines suivants : stratégie flotte et réseau, alliances et stratégie commerciale, ressources humaines, achats, digital et management des données client.

> KLM UK Engineering et BA CityFlyer signent un partenariat

(source aeroweb) 27 mars - KLM UK Engineering, filiale d'AFI KLM E&M a annoncé la signature d'un nouveau contrat de support de maintenance en ligne avec la compagnie BA CityFlyer, filiale de British Airways. KLM UK Engineering débutera la mise en œuvre de ce contrat de maintenance en ligne avec BA CityFlyer à Glasgow sur sa flotte Embraer, à compter du mois d'avril 2019.
 
Wayne Easlea, Directeur des Opérations chez KLM UK Engineering Limited, a déclaré : "(...) Nous fournissons à BA CityFlyer un support de maintenance en ligne sur d'autres sites depuis plusieurs années, et nous nous réjouissons à l'idée de développer encore ce partenariat en 2019". (...)

> Le Wifi gratuit en vol chez Delta Airlines d’ici 2021

(source Air Journal) 31 mars - Selon son CEO Ed Bastian, Delta Airlines prévoit d’investir des milliards de dollars pour améliorer l’expérience client. Cela inclut la fourniture d’un accès Wifi gratuit en vol d’ici 2021. (...) La compagnie aérienne offre actuellement le service Wifi, mais facture 16 dollars par jour pour les voyages en Amérique du Nord. Les grands voyageurs peuvent choisir de payer 599,99 dollars pour une année de service.(...)
 
L’annonce faite par Delta est toutefois significative car elle est l’une des trois grandes compagnies aériennes américaines à offrir un accès Wifi gratuit à l’ensemble de sa flotte. La nouvelle a mis la pression sur d’autres transporteurs et a déjà suscité une réaction d’American Airlines, qui espère conserver ses offres Wifi payantes, mais a ouvert la possibilité de donner un accès gratuit à tous. Elle suivra les tendances et la demande du marché pour déterminer si c’est essentiel à la rentabilité à long terme de la compagnie.

Mon commentaire : Delta Airlines annonce la gratuité du wifi à bord de ses avions en 2021.

Cette mesure commerciale entrera en vigueur au moment où Air France terminera de déployer le wifi au sein de sa flotte (fin 2020). Se posera alors pour la compagnie française la question de facturer ou pas ce service sur les lignes desservies en commun par Delta Airlines et Air France-KLM.

> La Chine s'engage sur 300 Airbus

(source Journal de l'Aviation) 26 mars - A l'occasion d'une visite d'État du président chinois Xi Jinping à Emmanuel Macron, une importante commande d'Airbus a été dévoilée à l'Elysée. La centrale d'achats chinoise CAS (China Aviation Supplies Holding Company) a signé un accord commercial général avec l'avionneur européen le 25 mars portant sur l'acquisition de 300 appareils, 290 de la famille A320 et dix A350. (...)
 
Cet accord élargit le précédent, signé en janvier 2018, qui ne portait « que » sur 184 A320. (...) Airbus (...) estime (...) les besoins du pays à 7 400 appareils (cargo compris) sur vingt ans, représentant près de 20% de la demande mondiale sur la période. (...)
 
La commande devrait compter un bon nombre d'A321, qui représente une part de plus en plus importante des contrats pour la famille, mais pourrait également comprendre des A319, le modèle étant particulièrement adapté aux opérations dans les régions montagneuses.

Mon commentaire : La signature de cet accord permet à Airbus d'égaler le nombre d'avions commandés par la Chine à Boeing. Rappelons qu'en 2008, Airbus a ouvert à Tianjin (en Chine) une usine d'assemblage. La moitié des 290 appareils A320 commandés devrait y être assemblée.   

> Une nouvelle commande de monocouloirs à « 3 chiffres » en vue pour Lufthansa

(source Journal de l'Aviation) 27 mars - Lufthansa va passer une très importante commande de monocouloirs l'année prochaine (...). Cette future commande, à « 3 chiffres », servira à remplacer des Airbus A319 et des Bombardier CRJ selon les déclarations du PDG de Lufthansa. Il précise aussi que les appareils évalués font partie des familles A320neo et 737 MAX, ne citant pas pour l'instant la famille A220 d'Airbus Canada (ex-CSeries) qui répond pourtant parfaitement à ce segment de marché en termes de capacité et qui est déjà utilisée par SWISS (28 exemplaires en flotte).
 
La compagnie allemande aligne aujourd'hui 183 monocouloirs Airbus dont 18 A320neo (sans compter les appareils opérés par sa filiale Eurowings). Elle attend encore 138 A320neo/A321neo provenant de deux commandes distinctes et livrables d'ici 2024. (...)
 
Lufthansa avait annoncé d'importantes commandes de gros-porteurs la veille de la présentation de ses résultats annuels il y a deux semaines, s'engageant sur vingt A350 supplémentaires et vingt 787-9 livrables entre 2020 et 2027. Ces derniers seront notamment opérés par SWISS et par Austrian.

Mon commentaire : Le Groupe Lufthansa investit pour remplacer un grand nombre de ses avions monocouloir par de nouveaux modèles.

Plus économes en carburant et moins bruyants que ceux dont il dispose, ces nouveaux modèles permettront au Groupe Lufthansa de réduire son empreinte carbone et de limiter le montant des éventuelles futures taxes environnementales.

> 737 MAX : Boeing dévoile le correctif de sa protection MCAS

(source Journal de l'Aviation avec AFP) 27 mars - Boeing a présenté mercredi dans son fief de Renton, devant des centaines de journalistes, pilotes et dirigeants de compagnies aériennes les modifications tant attendues sur le système de vol de son 737 MAX, mis en cause dans deux catastrophes aériennes qui ont fait 346 morts à quelques mois d'intervalle.(...)
 
L'intervention du MCAS sera plus transparente pour l'équipage et les pilotes pourront plus facilement le contourner en cas de problème, a expliqué en substance Boeing, qui va présenter cette nouvelle mouture à plusieurs centaines de professionnels mercredi pour avoir leur avis. (...)
 
Boeing a aussi prévu de mieux former les pilotes aux subtilités du MCAS et du 737 MAX dont les modifications sur les moteurs ont sensiblement changé le comportement. (...)
 
Boeing s'est lancé dans une course contre la montre pour obtenir une nouvelle autorisation de faire voler les 737 MAX, immobilisés au sol depuis deux semaines.
 
La version finale devrait être soumise à la FAA "à la fin de la semaine", selon un responsable du constructeur. (...)
 
En attendant, l'immobilisation de la flotte a un coût important, d'autant que s'approche la saison estivale et son pic de trafic. La compagnie américaine Southwest Airlines a abaissé mercredi sa prévision de chiffre d'affaires au premier trimestre à cause des annulations liées à l'interdiction de vol du 737 MAX dont elle opère la plus grande flotte au monde.

Mon commentaire : Les causes exactes des deux catastrophes ayant impliqué des B737 MAX ne sont pas connues.

Pour l'heure, Boeing annonce plusieurs mesures : l'installation d'une nouvelle version du logiciel informatique MCAS, l'installation d'une alarme en cas de dysfonctionnement des sondes associées au MCAS, ainsi qu'une formation complémentaire des pilotes.

Boeing n'a pas précisé si le coût de formation des pilotes serait à la charge des compagnies aériennes. Pour retrouver la confiance des clients, je trouverai judicieux que les compagnies aériennes fassent preuve de transparence sur le sujet.

 

Bulletin de santé spécial compagnies aériennes

> Chine : résultats des compagnies aériennes en demi-teinte en 2018

(source AFP) 30 mars - Les compagnies aériennes chinoises ont enregistré des résultats mitigés en 2018, affectés par la hausse des prix du kérosène, et ont mis en garde contre des vents contraires attendus cette année, qui pourraient peser sur les bénéfices.
 
China Southern Airlines, la plus grosse compagnie du pays en nombre de passagers, a vu son bénéfice net reculer de 3,71% à 1,08 milliard d'euros (...).

La chute aura été plus brutale pour China Eastern Airlines, deuxième compagnie aérienne en termes de passagers, dont le bénéfice net s'est effondré de 56,98% à 388 millions d'euros en 2018 (...). La hausse des coûts opérationnels, due en grande partie à un bond de 25% des frais de carburants, a engendré des dépenses supplémentaires de 890 millions d'euros.
 
"L'industrie aéronautique civile devrait continuer à se développer à un rythme relativement rapide, mais la situation macroéconomique intérieure et internationale, les changements dans les relations commerciales et les fluctuations des prix du pétrole et des taux de change sont facteurs d'incertitude pour l'évolution de l'industrie", a commenté China Eastern Airlines.
 
Sa concurrente Air China a cependant pu enregistrer une hausse de son bénéfice annuel, de 1,47% à 974 millions d'euros.
 
Le trafic aérien a continué à progresser en Chine en 2018, les aéroports ayant accueilli 610 millions de passagers, en hausse de 10,9%, et cette tendance devrait se poursuivre cette année, avait annoncé en janvier l'Administration de l'aviation civile de Chine (CAAC).

Mon commentaire : L'économie du transport aérien serait-elle en fin de cycle ?

C'est le sentiment qui se dégage en ce début d'année 2019. Tour à tour, les compagnies aériennes européennes, les compagnies du Golfe et les compagnies chinoises ont fait part de leurs inquiétudes concernant leurs perspectives 2019.

La surcapacité observée sur la plupart des marchés ne permet pas aux compagnies aériennes de répercuter intégralement leurs hausses de coûts sur le prix des billets. De nombreuses compagnies se retrouvent en difficulté. Certaines disparaissent, d'autres comme Alitalia peinent à se redresser.

> EasyJet s'inquiète de l'impact du Brexit, le titre dévisse en Bourse

(source Les Échos) 1er avril - L'annonce n'est pas passée inaperçue. La compagnie aérienne EasyJet, qui vient de publier ses résultats semestriels, s'est dite très prudente pour la fin de l'année, invoquant l'impact du Brexit sur le secteur aérien. « Pour le second semestre (avril à septembre), nous voyons une activité plus faible au Royaume-Uni comme en Europe en raison d'incertitudes macroéconomiques et de nombreuses questions restées sans réponses autour du Brexit », a déclaré son directeur général Johan Lundgren. (...)

En Bourse, l'action EasyJet chutait de plus de 7 % ce lundi, à ses plus bas de deux ans. Elle entraînait dans son sillage le secteur des compagnies aériennes européennes: (...)
 
Détaillant par ailleurs le « malaise » des consommateurs concernant la conjoncture économique, le patron d'EasyJet a rappelé que l'Italie était entrée en récession au second semestre 2018. Il a aussi souligné que les prévisions de croissance avaient été abaissées au Royaume-Uni et en France.
 
Les résultats complets du premier semestre d'EasyJet seront publiés le 17 mai mais la compagnie a d'ores et déjà prévenu qu'elle devrait afficher une perte avant impôt de 319 millions d'euros, soit pire qu'attendu par les analystes, même si son chiffre d'affaires devrait progresser de 7,3 %.

> Privée de Boeing 737 MAX, Norwegian suspend la vente de six appareils

(source Le Figaro) 25 mars - Momentanément privée de ses 18 Boeing 737 MAX, la compagnie à bas coûts Norwegian Air Shuttle a annoncé aujourd'hui qu'elle suspendait la vente potentielle de six Boeing 737-800. Durement frappée par l'interdiction des vols de 737 MAX qu'elle a été la première à exploiter parmi les compagnies européennes, Norwegian s'est aussi résignée à louer des appareils pour maintenir ses capacités, une option qu'elle avait initialement écartée.
 
Ces décisions risquent de peser sur une situation financière déjà difficile, qui a obligé la compagnie à lever 310 millions d'euros via une augmentation de capital et envisager la cession d'une partie de sa flotte.(...) «La compagnie se prépare en outre à louer des avions avec des équipages pour combler le manque de capacités restant». (...)
 
Norwegian, qui a annoncé son intention de renvoyer à Boeing la facture liée à l'immobilisation de ses 18 appareils, a dit avoir «un bon dialogue» avec le constructeur américain et être «confiante d'aboutir à un accord constructif».

Mon commentaire : La compagnie Norwegian est la compagnie européenne la plus touchée par l'immobilisation des B737 Max. Sa santé financière délicate rend cruciale la prise en charge par Boeing des conséquences de cette immobilisation.

> La low-cost islandaise Wow Air, en faillite, arrête tous ses vols

(source Les Échos) 28 mars - Wow Air était l'un des pionniers européens des vols transatlantiques à prix cassés, avec près de 3 millions de passagers transportés l'an dernier. (...) Après huit ans d'existence, la low-cost islandaise a annoncé, ce jeudi 28 mars, la fin de ses activités. (...)

Depuis plusieurs mois, les difficultés de Wow Air et ses différentes tentatives pour attirer des investisseurs défrayaient la chronique, laissant augurer d'une issue fatale. La forte augmentation du prix du pétrole, associée à une concurrence grandissante sur les lignes transatlantiques et à des investissements mal maîtrisés, avaient montré les limites du modèle, comme pour plusieurs low-cost européennes avant elle. Wow air opère une flotte de 16 Airbus, dont trois A330. (...)

Mon commentaire : Wow Air, la deuxième low-cost islandaise, met la clef sous la porte. En difficulté depuis près d'un an, elle n'a pas réussi à convaincre Icelandair, l'autre compagnie islandaise, de la racheter.

> Faillite : Germania enterrée

(source Journal de l'Aviation) 26 mars - En Allemagne, Germania, qui avait cessé les opérations le mois dernier, est définitivement enterrée. Elle « sera dissoute après le retrait de tous les prétendants. Nous avons littéralement déroulé le tapis rouge pour ceux qui étaient intéressés. Malheureusement, personne ne pouvait ni ne voulait s’y attaquer », a déclaré le liquidateur Ruediger Wienberg le 25 mars 2019. Il ajoute que le manque de temps « moins de deux mois pour trouver une solution, est à l’origine du problème », mais aussi le fait qu’elle ne possédait aucun avion et qu’elle n’avait pas les liquidités nécessaires pour en louer et éventuellement lancer des opérations ACMI (location avec équipage). Il n’y avait apparemment qu’un candidat intéressé par les opérations aériennes de Germania, et deux autres pour les opérations de maintenance. 
 
Les 1700 employés de la compagnie allemande seront donc licenciés ; rappelons que les opérations de Germania en Suisse et en Bulgarie ne sont pas concernées par cette faillite.

Mon commentaire : Germania était une compagnie charter basée en Allemagne. Elle a subi la concurrence d'Eurowings, la filiale low-cost de Lufthansa. Avant sa faillite, Germania exploitait dix-huit Airbus 319, six Airbus 321 et quatre Boeing 737-700.

> Bientôt un plan de redressement pour sortir Tunisair des turbulences

(source Journal de l'Aviation) 29 mars - Tunisair a enregistré une année record en 2018 avec 3,8 millions de passagers transportés et 460 millions d'euros de chiffres d'affaires. Cependant, malgré les vingt-deux mois consécutifs de croissance du trafic et l'augmentation de 22% du chiffre d'affaires, la compagnie peine à retrouver son équilibre financier.
 
C'est qu'en effet, Tunisair, en tant que compagnie publique, est soumise aux choix des politiques sociales et économiques du gouvernement. Le transporteur exploite des lignes africaines qui ne sont pas rentables et supporte l'essentiel des charges sur le réseau domestique qui demeure déficitaire, explique Elyes Mnakbi, le directeur général de Tunisair. (...)
 
Elle connaît aujourd'hui un lourd endettement qui a atteint 350 millions d'euros (...). Afin de redresser la barre, le fleuron de l'aviation tunisienne a initié un plan de redressement qui entrera bientôt dans sa phase active. (...) La compagnie prévoit de réduire la masse salariale avec le licenciement d'environ 1 200 salariés. (...) Au 31 décembre 2018, la compagnie (hors filiales) comptait 3 781 employés. (...)
 
Selon Elyes Mnakbi, Tunisair a besoin d'une enveloppe d'environ 383 millions d'euros pour espérer mettre en œuvre son plan de redressement. (...) Cette recapitalisation contribuera en partie au rajeunissement et au renforcement de la flotte. (...)
 
Actuellement, Tunisair opère une flotte vingt-huit avions dont quinze A320, quatre A319, deux A330-200 et sept Boeing 737-600. Ceci inclut sept appareils exploités en mode leasing et dont la location a coûté 171 millions d'euros en 2018. (...)

Mon commentaire : Ce n'est pas la première année que le PDG de Tunisair présente un plan de redressement. Les années précédentes, les mesures annoncées ont été peu mises en œuvre. C'est la raison pour laquelle l'endettement de la compagnie publique tunisienne ne cesse d'augmenter.

> Jet Airways sauvé de la faillite par les banques

(source Le Figaro) 25 mars - Naresh Goyal, fondateur et principal actionnaire de Jet Airways, deuxième compagnie aérienne en Inde, a dû démissionner lundi pour laisser les commandes aux banques publiques chargées d’éviter la faillite. (...) Jet Airways, qui emploie 20 000 personnes, est étranglée par une dette d’un milliard de dollars et ne respecte plus ses engagements financiers.

(...) Comme d’autres compagnies classiques présentes sur les vols domestiques et internationaux, Jet Airways a été confrontée à la forte croissance des low-costs (Indigo, SpiceJet). En difficultés financières, elle a souffert de la hausse du prix du carburant conjuguée à la dépréciation de la roupie face au dollar. (...)

Le gouvernement a fini par tirer la sonnette d’alarme et le premier ministre a demandé la semaine dernière à la State Bank of India de prendre la tête du pool bancaire désormais aux commandes.
À un mois des élections législatives, le premier ministre, Narendra Modi, cherche à éviter une faillite et la suppression de milliers d’emplois. (...)

Il y a un an et demi, Jet Airways avait créé une « joint venture » ambitieuse avec Air France-KLM pour se connecter à l’alliance transatlantique bâtie par Air France-KLM avec Delta.

Malgré les déboires de Jet Airways, ce partenariat fonctionne très bien. Il a même dépassé les objectifs de trafic prévus : à l’heure actuelle, Jet Airways relie quotidiennement 1200 passagers à l’Amérique du Nord via Air France et KLM. Aucun vol reliant l’Inde à Paris ou Amsterdam n’a été annulé ces dernières semaines. (...)

> Hong Kong : Cathay Pacific se paie une low-cost

(source Air Journal) 27 mars - La compagnie aérienne Cathay Pacific a annoncé mercredi l’acquisition de sa rivale low-cost Hong Kong Express Airways (HK Express), une filiale du groupe HNA, pour environ 558 millions d’euros.
 
(...) Elle va permettre à Cathay Pacific de bénéficier de créneaux supplémentaires dans sa base (dont l’expansion ne sera terminée qu’en 2024) tout en faisant son entrée dans un marché low-cost en pleine expansion en Asie. (...)
 
Cathay Pacific, membre de l’alliance Oneworld rejoint ainsi ses rivales régionales qui ont déjà investi sur le créneau low-cost, comme Singapore Airlines avec Scoot, Qantas avec Jetstar ou Thai Airways avec Nok Air ainsi que les Asiana Airlines, Korean Air, Japan Airlines ou ANA entre autres.
 
Le groupe HNA, qui possède entre autres Hainan Airlines, continue de son côté a épurer ses comptes en se débarrassant d’actifs ; il reste présent dans la métropole via Hong Kong Airlines, dont le réseau est uniquement tourné vers la Chine, l’Australie et les États-Unis.

Mon commentaire : L'achat d'HK Express va permettre à Cathay Pacific de dépasser les 50% de parts de marché sur son hub de Hong-Kong, un hub saturé.

HK Express est actuellement la seule compagnie low-cost basée à Hong-Kong. Elle dispose d'une flotte de 24 appareils : huit A320ceo, cinq A320neo et onze A321.

 

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 10,005 euros en clôture lundi 1er avril. Elle est hausse de 1,18%.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 11,17 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en en hausse de 1$ à 68$. Les efforts délibérés de l'Opep et la crise au Venezuela maintiennent les prix au plus haut niveau enregistré au cours de ces trois derniers mois.    

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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