photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM
L'environnement, nouveau cheval de bataille d'Air France-KLM… et de ses concurrents
I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°707, 10 juin 2019
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La Revue de Presse du lundi ...

> L'environnement, nouveau cheval de bataille d'Air France-KLM… et de ses concurrents

(source Les Échos) 6 juin - Face à la multiplication des attaques contre le transport aérien, il ne se passe plus un jour sans qu'une compagnie aérienne annonce une nouvelle initiative en faveur de l'environnement. Ce mercredi, c'était au tour d'Air France et de sa filiale low-cost Transavia France de communiquer, pour annoncer la suppression des articles en plastique sur leurs vols, d'ici à la fin de l'année.
 
(...) Au total, Air France et sa filiale élimineront ainsi de leurs déchets, dès l'an prochain, quelque 1.340 tonnes de plastique. Les deux compagnies anticipent ainsi l'entrée en vigueur de la directive européenne adoptée en mars, visant à interdire à partir de 2021 la vente de ces articles en plastique à usage unique.
 
Air France en a profité pour souligner ses efforts afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2011, la compagnie a réduit de 20 % ses émissions de CO2. La consommation de kérosène serait tombée à 3,21 litres par passager pour 100 km. Ou encore 80 g de CO2 par passager/km. Soit bien en dessous du seuil de 95 g de CO2/km fixé par l'Union européenne pour 95 % des voitures en 2020.
 
Dimanche dernier, KLM avait déjà dévoilé, de son côté, deux initiatives pour réduire les émissions de CO2. A savoir un soutien financier à un projet d'avion plus « éco-efficient » développé par l'université hollandaise de Delft et surtout, un contrat pour la fourniture de 75.000 tonnes de biocarburant par an à compter de 2022, générant 85 % de CO2 de moins que le kérosène.
 
(...) Selon son PDG, Pieter Elbers, cet apport de biocarburant devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de KLM de l'ordre de 200.000 tonnes par an, « soit l'équivalent d'un millier de vols entre Amsterdam et Rio ».
 
Ce qui n'a toutefois pas empêché Ryanair de tacler les efforts de ses concurrents en matière de réduction du CO2. La compagnie low-cost, qui s'était retrouvée dans le Top 10 des plus gros pollueurs européens établi par l'organisation non gouvernementale européenne Transport & Environnment en avril dernier, a en effet décidé de publier chaque mois le chiffre de ses émissions de CO2.(...)
 
Etude à l'appui, Norwegian revendique pour sa part, le titre de compagnie long-courrier la moins polluante sur le marché transatlantique, avec un écart de 63 % avec le dernier du classement, British Airways, là encore grâce à des avions plus récents (des Boeing 787). Des chiffres difficilement vérifiables (...), mais qui illustrent bien la volonté des compagnies de faire de la préservation de l'environnement, un argument de différenciation commerciale.

Mon commentaire : Le Groupe Air France-KLM met en avant ses actions destinées à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

KLM a décidé de favoriser la production de biocarburant aux Pays-Bas. En outre, la compagnie néerlandaise travaille avec l’université de technologie de Delft (basée aux Pays-Bas) sur un projet d'aile volante dont les caractéristiques seraient identiques à celle de l'A350, tout en consommant 20% de moins (cf image ci-dessous).

 KLM Aile volante


Pour Air France, s'il n'y avait qu'une chose à retenir, ce serait que la compagnie française est parvenue à réduire de 7% ses émissions de CO2 entre 2005 et 2018, malgré une augmentation de son trafic. Un chiffre qui démontre à lui seul l'efficacité des mesures prises ces quinze dernières années.

> Air France-KLM pourrait racheter une compagnie aérienne ?

(source Business Travel) 6 juin - Lors du sommet de la IATA Benjamin Smith n’a pas écarté l’idée du rachat d’une compagnie aérienne en Europe de l’Ouest pour participer à la consolidation du marché européen.
 
« C’est une industrie très concurrentielle et nous n’avons pas le choix » a déclaré Benjamin Smith.
 
Ces dernières années Air France-KLM avait subi des difficultés financières tandis que ses concurrents avaient racheté de nombreuses entreprises en Europe. IAG a racheté Iberia, Aer Lingus et Vueling tandis que Lufthansa s’est emparée d’Austrian Airlines, Swiss, Brussels Airlines ainsi que des actifs d’Air Berlin.
 
Air France-KLM pourrait être intéressée par LOT Polish Airlines, Norwegian ou Scandinavian Airlines ou pourquoi pas la low-cost Wizz Air en pleine croissance en Europe de l’est (…)

Mon commentaire : La consolidation du secteur aérien en Europe a été initiée par le rachat de KLM par Air France en 2004. Depuis, les difficultés financières du groupe franco-néerlandais l'ont conduit à se concentrer sur la mise en place de coentreprises (Joint-Venture), pour la plupart couronnées de succès : avec Delta Airlines sur l'Atlantique Nord, avec China Eastern en Asie, avec Air Europa sur l'Atlantique Sud.

> Vols domestiques chez Air France : Transavia ne remplacera pas Hop!

(source TourMaG) 6 juin - Depuis quelques jours, des négociations sur l’expansion de Transavia France, bridée à l’exploitation de 40 appareils maximum, se sont ouvertes entre la direction d’Air France et son Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), dont les représentants syndicaux approuvent à 97% le déplafonnement de la limite actuelle de 40 avions.
 
La question de la reprise de certaines lignes court-courriers et domestiques, opérées par la filiale Hop, y a été abordée.
 
D’après plusieurs sources présentes autour de la table des négociations, il semble néanmoins très peu probable que Transavia viennent empiéter sur les plates-bandes de Hop.
 
Pour autant, « le développement de Transavia représente une opportunité pour les emplois et les carrières d’Air France. Le SNPL s’engage dans cette négociation avec confiance afin de trouver les modalités d’un accord qui permette à Transavia de devenir un acteur low-cost majeur », a fait savoir le président du SNPL Air France.
 
Pour la direction d’Air France, « faire évoluer le périmètre de Transavia France permet à la fois de protéger les parts de marché d'Air France sur son réseau et de positionner Transavia France comme un acteur majeur sur le marché des compagnies low-cost ».
 
« Vouloir développer Transavia, c’est très bien, tant mieux pour eux et leurs pilotes. Mais ce développement va certainement jouer un rôle sur notre avenir. On observe Transavia et tout le groupe Air France qui se développe, et Hop qui s’affaisse toujours plus », prévient de son côté une source syndicale chez Hop. (...)

Mon commentaire : Même si les négociations en cours portent sur l'expansion de Transavia, c'est l'avenir de tout le court-courrier du Groupe Air France et de ses salariés qui dépend de l'issue des négociations entre la direction d’Air France et le SNPL.

> Dix ans de joint-venture pour Air France, KLM et Delta

(source Air Journal) 5 juin - Les compagnies aériennes Air France, KLM Royal Dutch Airlines et Delta Airlines célèbrent 10 années de succès de leur coopération transatlantique, un partenariat construit autour d’un réseau de sept hubs (5 aux États-Unis et 2 en Europe) et couvrant le Canada, les USA, le Mexique et l’Europe. Bluebiz, le programme de fidélité d’entreprise des deux transporteurs européens et de leurs partenaires, a été rénové.
 
Durant la dernière décennie, les trois compagnies française, néerlandaise et américaine ont franchi ensemble de nouvelles étapes en ouvrant de nouvelles routes entre l’Europe et l’Amérique du Nord et en améliorant le service proposé à leurs clients. Ces derniers bénéficient aujourd’hui de 38 routes supplémentaires entre l’Europe et l’Amérique du Nord comparé à il y a 10 ans, portant ainsi l’offre à plus de 270 vols transatlantiques par jour. (...)
 
Les clients des trois compagnies de l’alliance SkyTeam peuvent gagner des Miles et les échanger contre des avantages ou des options, y compris des surclassements, grâce aux programmes de fidélité ; les clients éligibles bénéficient du plus grand réseau de salons en aéroport en Amérique du Nord et en Europe. (...)
 
Le partenariat entre Air France, KLM et Delta est né d’un précédent accord entre KLM et Northwest Airlines. A la suite de l’accord « ciel ouvert » sur le transport aérien entre les États-Unis et l’Europe en 2007, et la fusion entre Delta et Northwest, le groupe Air France-KLM et Delta Airlines ont annoncé le 20 mai 2009 leur engagement à long terme avec une coentreprise. Un an plus tard, Alitalia rejoignait le partenariat, offrant ainsi de nouvelles opportunités de vols entre l’Amérique du Nord et l’Italie. L’année dernière, Delta a investi 375 millions d’euros pour acquérir 10% du capital du groupe Air France-KLM.
 
Bluebiz, (...) le programme de fidélité d’entreprise d’Air France, de KLM et de leurs partenaires a été rénové avec de nouvelles fonctionnalités, un nouveau design et des avantages supplémentaires pour ses membres. Aujourd’hui, Virgin Atlantic (uniquement au Royaume-Uni, en Chine, à Hong-Kong et en Afrique du Sud), en passe de devenir membre de la coentreprise, rejoint bluebiz à la suite de l’ajout récent de Kenya Airways. Selon les marchés, jusqu’à 8 compagnies aériennes font parties du programme de fidélité : Air France, KLM et Delta, GOL Linhas Aéreas, China Eastern Airlines (uniquement au départ de CDG, Schiphol et Shanghai), China Southern Airlines, Kenya Airways et donc Virgin Atlantic.
 
Les membres du programme bluebiz « bénéficient d’économies immédiates » lorsque leurs collaborateurs voyagent sur les vols des compagnies aériennes partenaires. Les membres ont désormais l’opportunité de participer au programme CO2ZERO qui leur permet d’utiliser leurs blue credits pour compenser les émissions de CO2 liées à leurs voyages avec Air France, KLM et Delta Airlines.(...)
 
Patrick Alexandre, Directeur Général Adjoint Air France-KLM, Commercial, Ventes & Alliances, a déclaré : (...) Avec ce programme rénové, « nous avons souhaité proposer quelque chose de plus clair et plus simple. Clair et simple à comprendre, à utiliser et à gérer. Nous continuons d’investir dans ce programme et ce segment dynamique important pour notre activité, qui représente plus de 30% de notre chiffre d’affaires total ». (...)

Mon commentaire : La coentreprise transatlantique entre Air France, KLM et Delta a dix ans. Elle est régit par un accord qui définit sa gouvernance ainsi que les termes commerciaux et opérationnels.

Cette alliance, élargie à Alitalia et bientôt à Virgin Atlantic, a permis de lutter sur le marché hautement concurrentiel des liaisons transatlantiques. Son bilan est positif ; elle a servi de modèle aux autres coentreprises créées par Air France-KLM, avec China Eastern et avec Air Europa.

> Ryanair : trafic en hausse de 13%, émissions détaillées

(source Air Journal) 6 juin - La compagnie aérienne low-cost Ryanair a transporté 14,1 millions de passagers en mai toutes filiales comprises, son trafic progressant de 10% sur les douze derniers mois. Elle a d’autre part commencé à publier des statistiques mensuelles sur ses émissions de CO2.
 
(...) La première compagnie européenne, accusée début avril de figurer dans le Top Ten du classement des plus gros pollueurs du continent, est devenue mercredi « la première compagnie aérienne de l’Union européenne à publier des statistiques mensuelles sur ses émissions de CO2 », affichant une moyenne de 66g de CO2 par passager/km en mai 2019.
 
(...) Les émissions de CO2 par passager/km de Ryanair ont été réduites de 82 à 67g (-18%) au cours de la dernière décennie, « tandis que les concurrents à prix élevés tels que Lufthansa, British Airways et AF-KLM génèrent actuellement plus de 120g par passager/km » ; une affirmation immédiatement contrée sur les réseaux sociaux par Air France-KLM qui vient de publier son dernier rapport sur le développement durable, faisant état de 80 g par passager/km.
 
(...) Dans le cadre de son engagement environnemental, Ryanair investira plus de 20 milliards USD dans une flotte de 210 nouveaux Boeing 737 Gamechanger (les 737 MAX 8-200 NDLR) qui transporteront 4% de passagers supplémentaires mais réduiront la consommation de carburant de 16% et les émissions sonores de 40% ». (...)

Mon commentaire : Cet article illustre la difficulté à appréhender le dossier des émissions de co2. Ryanair, compagnie aérienne qui émet globalement le plus de co2 en Europe, est une de celles qui émet le moins de co2 par passager-km transporté.

> France-USA : Norwegian passe la barre symbolique des 1,5 million de passagers

(source Déplacements Pros) 7 juin - La compagnie low-cost a annoncé avoir transporté 1,5 million de passagers depuis la France vers les États-Unis depuis 2016.
 
(...) "Je me réjouis du succès que Norwegian remporte en France. En transportant 1,5 million de passagers sur ses vols transatlantiques, dont la moitié de voyageurs américains, Norwegian a réussi en moins de trois ans à imposer en France son modèle low-cost long-courrier, dans un marché extrêmement concurrentiel", a déclaré dans un communiqué Bjorn Kjos, PDG de Norwegian Air Shuttle.
 
(...) En 2018, la low-cost a transporté 37 millions de passagers à travers le monde et dispose désormais d'une flotte de 160 avions, dont des Boeing 787 Dreamliner de moins de 2 ans.

Mon commentaire : Norwegian annonce avoir transporté entre la France et les Etats-Unis 1,5 millions de passagers sur 3 ans. A titre de comparaison, le Groupe Air France-KLM a transporté sur la même période près de 24 millions de passagers vers l'Amérique du Nord.

> Airbus : Virgin Atlantic commanderait des A330neo

(source Boursier com) 3 juin - Airbus (...) serait tout proche de boucler une vente d'appareils long-courrier A330neo à la compagnie aérienne Virgin Atlantic. Citant des sources proches du dossier, Reuters précise que le transporteur britannique serait à la recherche d'environ 6 à 10 appareils. Il aurait privilégié la version modernisée de l'A330 au 787 Dreamliner de Boeing.

Mon commentaire : L’A330neo est une version remotorisée de l'A330, conçue pour concurrencer le B787. Les deux avions devraient d'ailleurs être équipés de moteurs Rolls-Royce similaires. L'A330-900neo pourra transporter 310 passagers, contre 330 passagers pour le B787-9.

L'annonce de la commande de Virgin Atlantic pourrait intervenir à l'occasion du Salon du Bourget qui se déroulera du 17 au 23 juin 2019.

> Boeing doit maintenant gérer des problèmes de moteurs sur son 777X

(source Boursier com) 6 juin - Quand rien ne va... Boeing doit décidément faire face à une série de vents contraires. Après la crise du 737MAX à la suite des deux crashs mortels survenus en moins de six mois, les problèmes de moteurs Rolls-Royce équipant certains Dreamliners, le géant américain doit aussi gérer des difficultés avec le nouveau moteur GE9X de General Electric qui équipera le futur 777X. Un obstacle qui vient s'ajouter aux retards de montage du moteur et des ailes de l'appareil déjà recensés.
 
Ces imprévus risquent de compliquer la tâche de Boeing qui vise une entrée en service du 777X en 2020, ont indiqué à Reuters des sources industrielles.(...)
 
Les problèmes de ce moteur, entre autres, rendent de plus en plus improbable un premier vol d'essai du 777X fin juin (...). Une source proche du dossier a dit à Reuters que la période des vols d'essai avait à l'origine été fixée à 14 mois mais une procédure d'homologation devenue plus stricte après les accidents des 737 MAX d'octobre et de mars implique que ce calendrier ne sera sans doute pas accéléré. Cela veut dire que les premières livraisons du 777X auraient vraisemblablement lieu vers la fin 2020, voire en 2021, selon des sources professionnelles. Dans le meilleur des cas.

> La France veut désormais une taxe européenne sur le transport aérien

(source Les Échos) 6 juin - Après avoir fait miroiter pendant un an des allègements de taxes pour restaurer la compétitivité du transport aérien français, le gouvernement français souhaite désormais l'instauration d'une nouvelle taxe sur l'aérien, à l'échelle européenne, « pour renforcer sa contribution à la transition écologique ». La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a officiellement mis le sujet sur la table, à l'occasion du conseil des ministres des Transports de l'Union européenne, qui se tenait ce jeudi à Luxembourg, au nom de « l'urgence de l'enjeu climatique ».
 
(...) A ce stade, il s'agit seulement de « préparer le terrain », avant l'installation de la nouvelle Commission européenne, à l'automne, explique un conseiller. Une nouvelle réunion informelle des ministres des Transports, dédiée à la tarification du C02 dans l'aérien, est d'ores et déjà prévue les 23 et 24 juin à Amsterdam. Néanmoins, le processus est lancé et l'idée d'une taxe sur les billets d'avion a déjà des partisans en Europe. Outre la Suède, qui a instauré en début d'année une taxe allant de 4 à 40 euros sur tous les vols au départ des aéroports suédois, la Hollande et la Belgique ont également fait part de leurs projets de taxe européenne.
 
(...) S'agissant des modalités, le texte se limite à évoquer « différentes pistes de tarification […] pour renforcer le principe pollueur-payeur ». A savoir une taxe sur le kérosène, des « charges sur les billets et sur les vols » - qui pourraient prendre la forme, selon nos sources, d'une taxe carbone ou d'une taxe sur le prix du billet - ou encore un « renforcement » du système européen de quotas d'émissions de gaz à effet de serre (ETS), qui oblige déjà les compagnies européennes à payer pour leurs émissions de CO2 sur les vols intra-européens.
 
Cependant, aucune indication n'est donnée concernant le montant de cette taxe, son assiette et sa destination finale. (...)

Par ailleurs, si la proposition française prend soin de souligner la nécessité de « tenir compte de la situation au niveau mondial […] afin d'éviter les distorsions de concurrence », elle ne dit pas comment. Comparée à des taxes nationales, une taxation européenne aurait l'avantage d'éviter des distorsions de concurrence entre compagnies européennes, sur les lignes intra-européennes. A condition que la proposition fasse l'objet d'une décision unanime des États européens. Le gouvernement français aurait en effet donné l'assurance aux professionnels français qu'il n'y aurait de nouvelle taxe qu'au niveau européen, excluant ainsi de suivre l'exemple suédois d'une taxe nationale.
 
En revanche, sur les lignes internationales, les transporteurs européens se retrouveraient pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers. Ainsi pour se rendre de Nice à Bangkok, un passager sera taxé sur la totalité du trajet s'il choisit Air France via Paris ou Lufthansa via Francfort, alors qu'il ne sera taxé que sur le tronçon Nice-Dubaï, s'il choisit Emirates, le vol Dubaï-Bangkok échappant à la réglementation européenne. Même chose avec une taxe sur le kérosène chargé en Europe, avec en plus le risque de voir certaines compagnies se réapprovisionner hors d'Europe ou emporter plus de carburant. Cependant, le plus gros risque pour toutes les compagnies opérant en Europe est que le renchérissement du prix du billet se traduise soit par une baisse de trafic, soit par une baisse des marges. C'est ce qui s'est passé en Suède.

Mon commentaire : Les partisans et adversaires d'une taxation de l'aérien font depuis quelques semaines feu de tout bois. Ils ont parfois recours à des arguments spécieux.

Ainsi, l'un des plus véhéments partisans d'une limitation des vols a proposé que chaque individu ne puisse faire qu'un aller-retour par an. Sans se rendre compte que si cette proposition était appliquée, elle conduirait à un doublement immédiat du trafic aérien. En effet en 2018, "seulement" 4 milliards de personnes ont pris l'avion alors que la population mondiale est de 7,7 milliards.

De leur côté, les défenseurs de l'aérien mettent en avant la réduction de la consommation unitaire de kérosène, alors qu'il serait plus adéquat de faire état de la consommation globale.

Plus sérieusement, revenons au fond du problème. Les avions fonctionnent essentiellement avec du kérosène. Ils participent donc au réchauffement climatique et sont responsables de 2 à 4% des émissions de co2. Autant que le visionnage de vidéos sur internet ou le transport maritime.

Je rejoins les déclarations d'Anne Rigail, qui estime : « les décisions doivent nécessairement être prises au niveau mondial, et surtout par des acteurs qui ont une vision globale du secteur », afin d'éviter que les européens qui souhaiteraient voyager à l’international ne passent par les hubs à la sortie de l’Europe (Istanbul et Dubaï) plutôt que par les hubs européens.

Taxer le secteur de l'aérien n'aurait de sens que si les fonds recueillis étaient directement affectés à la lutte contre le réchauffement climatique. Une des solutions pourrait être de favoriser la production de biocarburants.

Enfin, une nouvelle taxe augmenterait non seulement le prix des billets, mais aussi le coût du transport des marchandises. Elle
provoquerait une augmentation des produits importés, et par conséquent une baisse de pouvoir d'achat.


La Revue de Presse Boursière ...

> EasyJet évincée de l'indice phare de la Bourse de Londres

(source Le Figaro avec AFP) 5 juin - La compagnie aérienne britannique EasyJet va sortir de l'indice vedette de la Bourse de Londres, après avoir vu sa capitalisation fondre ses derniers mois, a annoncé aujourd'hui l'opérateur London Stock Exchange (LSE). (...)

Cette éviction d'EasyJet n'est pas une grande surprise puisque le groupe a vu son cours chuter de 18% depuis le début de l'année au point que sa capitalisation boursière est tombée à autour à 3,5 milliards de livres (3.9 milliards d'euros), la plus faible du FTSE-100. Il a notamment pâti d'un contexte difficile en début d'année pour les valeurs exposées à l'économie britannique, qui ont eu tendance à être délaissées par les investisseurs inquiets des conséquences du Brexit.
 
En outre, le secteur aérien européen traverse une zone de turbulences, en particulier les spécialistes du court-courrier, en raison d'une augmentation des coûts du carburants et la féroce compétition sur le continent qui tire les prix vers le bas et comprime les marges. La compagnie au logo orange et blanc avait publié mi-mai des pertes quadruplées au premier semestre 2028-2019, à 218 millions de livres et s'était montrée prudente pour le reste de l'année du fait des conditions de marché défavorables.

Mon commentaire : Il y a deux ans, avant l'annonce du Brexit, la valorisation boursière d'easyJet était 2,5 fois plus élevée que celle d'Air France-KLM. Elles sont aujourd'hui identiques.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 8,092 euros en clôture lundi 10 juin. Elle est en hausse de 4,95%.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 10,77 euros. Il avait baissé suite à l'annonce des résultats du premier trimestre ainsi qu'à l'annonce d'un nouveau plan de départs volontaires parmi les personnels d'escale.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) repart à la hausse, +2$ à 63$, l'Arabie saoudite ayant annoncé que l'Opep était proche d'un accord pour prolonger le pacte de réduction de la production au-delà de juin. Le baril de pétrole Brent avait baissé de 9$ la semaine précédente, à la suite d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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