Air France prévoit une réduction d'effectifs de 1.500 personnes d'ici à fin 2022

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°745, 2 mars 2020  
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La Revue de Presse du lundi

> Air France prévoit une réduction d'effectifs de 1.500 personnes d'ici à fin 2022

(source La Tribune) 26 février - Un peu plus de 1.500 personnes, 1.510 exactement. C'est, selon des sources concordantes, le nombre de suppressions de postes que prévoit Air France d'ici à fin 2022 dans sa gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) présentée ce jeudi 27 février aux représentants du personnel à l'occasion d'un comité social économique (CSE). Hasard du calendrier, puisque sa présentation à cette date-là était prévue depuis longtemps, elle intervient en pleine crise du coronavirus qui impacte l'activité de la compagnie.
 
Alors que les effectifs du transporteur français s'élevaient à 41.230 personnes fin décembre 2019, les besoins identifiés par la direction à fin 2022 sont estimés à 39.720 salariés. Soit 1.500 de moins. Ces baisses d'effectifs concernent uniquement les personnels au sol, et parmi eux essentiellement les "fonctions support" (finances, gestion, ressources humaines...).
 
Ces réductions d'effectifs ne se feront sans départs contraints ni plan de départs de volontaires (PDV), mais interviendront sous l'effet des nombreux départs naturels en raison d'une pyramide des âges élevée. Plus de 3.800 départs naturels sont en effet prévus au cours des trois prochaines années et Air France entend recruter 2.300 personnes durant cette période, des pilotes, des hôtesses et stewards et des agents de maintenance.
 
Cette GPEC intervient au moment où s'achève un plan de départs volontaires concernant 465 postes. Celui-ci n'a pas réussi à faire le plein. Seules 275 personnes ont décidé de quitter l'entreprise, malgré les conditions très favorables de ce PDV.
 
Hasard du calendrier puisque sa présentation à cette date-là était prévue depuis longtemps, cette GPEC intervient également en pleine crise du coronavirus, qui impacte désormais l'ensemble du réseau de la compagnie et non plus le seul axe chinois. De nombreuses entreprises ont en effet limité ou suspendu les voyages de leurs collaborateurs et les réservations des touristes pour l'été ont reçu un sérieux coup de frein. Air France entend donc serrer les boulons en faisant des économies, allant de la réduction de dépenses (réceptions, recours à des consultants, frais marketing...) au gel des embauches pour les fonctions non opérationnelles. (...)

Mon commentaire : D'ici fin 2022, près de 4.000 salariés quitteront Air France, principalement à l'occasion de départs en retraite.

Le principal défi auquel sera confronté Air France sera de s'assurer que les savoirs détenus par ces salariés séniors seront transmis à ceux appelés à les remplacer.

> KLM is speelbal politiek (KLM est le jouet des politiciens)

(source DFT) 27 février - Ces derniers jours, la Chambre des représentants a tenu des propos sévères à l'égard du ministre Hoekstra (Finances). Il doit rapidement aboutir à un résultat lors des négociations avec l'État français concernant la structure de gouvernance d'Air France KLM.
 
Il y a exactement un an cette semaine, Hoekstra a expliqué en français à Paris pourquoi l'État néerlandais avait acheté 14 % des actions d'Air France KLM pour une valeur de 744 millions d'euros. Il semble que l'investissement ne soit pas sans risque. En raison du coronavirus, l'entreprise est confrontée à une période désastreuse. Et si les avions, en particulier ceux d'Air France, se vidaient encore plus et qu'ils se tournaient vers les actionnaires pour alléger leurs difficultés financières ? L'année dernière, la Chambre des représentants n'a pas discuté de ce genre de scénario lorsque Hoekstra a défendu son achat lors d'une audition. Les mots "risque" ou "paiement supplémentaire" n'avaient pas été mentionnés. Il y avait eu un accord.
 
Aujourd'hui, un certain nombre de députés, avec le VVD'er Dijkstra en tête, veulent soudain voir des "résultats". Pas un mot sur leur propre rôle dans ce dossier. Parce que Hoekstra négocie avec les mains liées dans le dos. Le PDG de KLM, Pieter Elbers, a déclaré la semaine dernière qu'on lui posait des questions en France sur les intérêts de l'Etat. Parce que pourquoi l'État néerlandais investirait-il des centaines de millions d'euros dans une compagnie aérienne qui est ensuite réduite ? KLM, qui gagne de l'argent, ne peut pas se développer. Ainsi, la croissance ira à Air France, qui fait à peine des bénéfices. Selon Elbers, cela ne peut plus s'expliquer.
  
La croissance à Schiphol est un élément important dans les négociations avec l'État français. Si vous n'avez rien à offrir, vous n'obtiendrez rien. Sous la direction d'une ministre (...) Cora van Nieuwenhuizen, le point reste à l'horizon. Beaucoup de mots, mais pas d'actes sur la vision de l'aviation avant 2040, la croissance de Schiphol et l'ouverture de l'aéroport de Lelystad. On n'entend pas Dijkstra en parler dans la lutte qui a apparemment éclaté entre le VVD et le CDA. De plus, les partenaires de la coalition, ChristenUnie et D66, freinent continuellement l'aviation et tentent de distraire le monde extérieur avec des préoccupations mineures concernant les postes de direction d'Elbers.

Mon commentaire : À un an des élections aux Pays-Bas, les débats sur l'avenir du transport aérien s'intensifient.

Les élus néerlandais peinent à concilier les exigences environnementales et le développement de leur compagnie nationale KLM, développement qui nécessiterait une augmentation des créneaux à l'aéroport de Schiphol.

> Comment les compagnies aériennes font face aux pertes provoquées par le coronavirus

(source Le Figaro) 29 février - Sale temps pour les compagnies aériennes. À mesure que le coronavirus se diffuse dans un nombre croissant de pays à travers le globe, de plus en plus d’entreprises annoncent se serrer la ceinture, afin de faire face à une baisse attendue du nombre de voyageurs. Le Figaro fait le point sur les groupes ayant décidé de réduire la voilure et ayant annoncé des précautions en vue des mois à venir.
 
Dans ses résultats financiers, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a expliqué s’attendre à un manque à gagner de l’ordre de 150 à 200 millions d’euros sur la période allant de février à avril 2020. Plusieurs raisons sont invoquées, allant de la suspension des vols vers la Chine à la baisse des voyages vers le reste du continent asiatique.
 
Fin février, les deux branches du groupe ont annoncé des efforts budgétaires pour faire face aux difficultés. Le directeur financier de KLM (...) a conseillé aux salariés de «réduire les coûts au niveau minimum pour garantir la sécurité des opérations» (...). En face, Air France a engagé un gel des embauches ainsi qu’une baisse des dépenses : le responsable financier de l’entreprise (...) a demandé aux responsables de limiter les dépenses dites «discrétionnaires» (voyages, soirées, séminaires, appel à des consultants), ainsi que de limiter les dépenses de fonctionnement des différents services. En parallèle, certaines campagnes de communication ou de marketing ont été reportées.
 
Brussels Airlines a annoncé une réduction de 30% de ses vols vers l’Italie du nord, du 2 au 14 mars. (...) L’entreprise étudie actuellement des «mesures économiques, telles que le chômage technique temporaire» et a gelé les embauches pour l’instant.
 
Easyjet a annoncé ce vendredi un gel des embauches ainsi qu’une baisse de ses dépenses administratives. Parmi les autres mesures d’austérité, la progression salariale, les embauches ainsi que les formations facultatives ont été interrompues. En outre, la société a proposé à ses salariés de prendre des congés sans solde. Un peu plus de 10% des vols (soit 500 trajets) partant vers l’Italie devraient aussi être annulés entre le 13 et le 31 mars.
 
Propriétaire du britannique British Airways et de l’espagnol Iberia, l’International Airlines Group (IAG) a annoncé des perspectives de bénéfices «affectées par la baisse de la demande due au coronavirus», fin février. Suspension des vols vers la Chine (...)… Le groupe a décidé d’opérer un tour de vis supplémentaire, avec des «initiatives touchant aux coûts» dans l’ensemble de l’entreprise.  (...)
 
Qantas a annoncé dans ses résultats une réduction des vols vers l’Asie de 15% «au moins jusqu’à fin mai». Au total, «l’impact du coronavirus […] est estimé entre 100 et 150 millions de dollars australiens» par l’entreprise (...).
 
L’allemand Lufthansa a annoncé cette semaine une série de mesures visant à réduire ses coûts pour mieux «affronter les effets économiques» du virus, dont un gel des embauches, une suspension des cours de formation prévus pour certains agents en avril 2020 ainsi qu’une réduction des budgets dans le domaine administratif. La compagnie propose également à ses employés «un congé sans solde prenant effet immédiatement».
 
Singapore Airlines, basée dans la cité-État a rappelé que l’épidémie représentait un «défi important» pour ses équipes, avec une demande vers la Chine «gravement affectée». Elle a donc «considérablement réduit» ses vols vers l'Empire du Milieu, en février et mars 2020 (...).
 
Fin février, la compagnie nationale finlandaise a averti les investisseurs qu’elle avait été obligée de revoir légèrement à la baisse ses résultats financiers (...).
 
En outre, Finnair «évaluera comment ajuster ses coûts de 40 à 50 millions d’euros, avec des mesures relatives au personnel, aux activités de vente et de marketing, aux initiatives de développement», notamment. Des licenciements temporaires sont envisagés, de même que des réductions dans le nombre de recrutements (...).
 
Sur ses 6000 salariés, la compagnie israélienne El Al pourrait en supprimer 1000. La compagnie nationale a annoncé la semaine dernière que ses pertes seraient comprises entre 45 et 63 millions d'euros pour le seul premier trimestre (...).
 
Basé à Atlanta, l’Américain Delta a décidé de réduire ses vols vers la Corée du Sud en février et mars prochain. Une décision prise après la forte hausse du nombre de cas au pays du matin calme. Une décision similaire a été prise par son concurrent United Airlines, vendredi : l’entreprise implantée à Chicago a rapporté que la demande vers la Chine s’était effondrée, et a donc décidé de réduire son service à travers le continent.
 
Fin février, American Airlines a choisi d'annuler ses résultats, publiés quelques semaines plus tôt. Une décision justifiée par les incertitudes importantes entourant l'activité, et l'épidémie qui change complètement la donne.
 
Début février, la compagnie hongkongaise Cathay Pacific a prévenu que ses résultats pour les six premiers mois de l’année devraient être pires que prévu. Elle prévoit donc de réduire fortement ses trajets, et elle a encouragé ses employés à prendre jusqu’à trois semaines de congé sans solde, rapporte l’agence Reuters. (...)
 
Dans le même temps, Hongkong Airlines a également rapporté de fortes mesures pour réduire ses coûts : déjà en difficulté, la compagnie «n’a jamais connu de période aussi difficile au cours de son histoire», a écrit sa direction dans un communiqué. Elle a donc choisi de se séparer de 400 employés, et a demandé aux autres de choisir entre prendre au moins deux semaines de congé sans solde par mois ou travailler trois jours par semaine seulement, de mi-février à fin juin (...).
 
Dans l’ensemble, l’épidémie actuelle devrait avoir un effet non négligeable sur le secteur. L’Association internationale du transport aérien (IATA) a estimé, la semaine dernière, que la crise du COVID-19 pourrait entraîner «une possibilité de diminution de 13% de la demande du secteur passagers […] chez les transporteurs de la région Asie-Pacifique», soit des «pertes de recettes de 27,8 milliards de dollars en 2020». Dans le monde, la perte totale devrait atteindre 29,3 milliards de dollars, correspondant à une baisse de la demande de l’ordre de 4,7%. Pour l’heure, les prévisions de l’IATA partent sur un modèle similaire à celui du SRAS, autrement dit une baisse de la demande durant six mois, suivie d’un retour progressif à la normale sur une durée équivalente. À titre de comparaison, cette dernière épidémie avait entraîné «une chute de 5,1% des revenus par passager et par kilomètre» pour les compagnies asiatiques.

À noter toutefois que cette prévision devra être revue à la hausse à mesure que le virus se diffusera. Les compagnies pourront toutefois compter sur l’aide des États, d’une part, ainsi que sur les prix des carburants, particulièrement bas, d’autre part, pour limiter la casse. Reste que le secteur traverse «des heures difficiles», selon les mots du directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac : «Les compagnies aériennes doivent prendre des décisions difficiles concernant les réductions de capacité et parfois même de routes», avertit-il dans un communiqué, soulignant que l'année promet d'être «très dure» pour les professionnels.

Mon commentaire : L'impact de l'épidémie du Covid-19 dépasse désormais celui du SRAS en 2003.

Pour le transport aérien, le risque économique serait que l'épidémie se prolonge quelques semaines. Si tel était le cas, cela perturberait fortement l'activité de l'été, période la plus lucrative pour les compagnies aériennes.

> Aérien : dans le brouillard, IAG renonce à faire des prévisions pour 2020

(source Les Échos) 28 février - Même le meilleur élève du transport aérien, le groupe IAG, ne sait plus à quelle prévision se vouer ! La maison mère de British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus et Level présentait vendredi matin ses résultats annuels pour l'exercice 2019. Des résultats marqués par une baisse de 40,6 % du bénéfice net, à 1,715 milliard d'euros, en raison d'une grève des pilotes de British Airways et de l'augmentation de la facture de carburant. Mais les analystes et les investisseurs retiendront plutôt qu'IAG n'a pas été en mesure d'avancer la moindre prévision pour 2020, du fait de l'incertitude générée par l'épidémie de coronavirus.
 
Seule indication : l'impact de l'épidémie ne se limite plus aux seules liaisons avec la Chine, suspendues dès le 29 janvier. Les compagnies du groupe sont désormais confrontées à une baisse généralisée du trafic affaires, liées aux restrictions de voyages mises en place dans les grandes entreprises. IAG a notamment dû réduire sa desserte de l'Italie. Ces vols annulés représentent, à ce stade, une réduction de 1 % à 2 % de la capacité sur l'ensemble de l'année. Mais il ne s'agit que d'un état des lieux provisoire.
 
Et comme chez Air France-KLM et Lufthansa, le groupe IAG a annoncé le lancement de mesures d'économies, sans toutefois préciser lesquelles. Une partie des avions long-courriers habituellement utilisés sur les routes asiatiques ont déjà été replacés sur les lignes transatlantiques.
 
« La situation évolue rapidement, a souligné son directeur général, Willie Walsh, qui estime néanmoins que son groupe a les reins suffisamment solides pour traverser ces turbulences. IAG reste en effet le plus rentable des poids lourds européens, avec un résultat d'exploitation 2019 de 3,285 milliards d'euros (-5,7 %) pour un chiffre d'affaires de 22,468 milliards (+5 %), soit plus de 14 % de marge. Ces résultats légèrement supérieurs aux attentes n'ont pas empêché le cours de bourse d'IAG de perdre 22 % de sa valeur cette semaine, et encore 6 % ce matin.
 
Pour ne rien arranger, cette crise survient alors que Willie Walsh s'apprête à transmettre les commandes du groupe à Luis Gallego , l'actuel patron d'Iberia, le 26 mars prochain. Arrivé en 2005 à la tête de British Airways, Willie Walsh a fait d'IAG le deuxième groupe de transport aérien européen, derrière Lufthansa et devant Air France-KLM, et un nouveau modèle du genre. Le groupe doit encore grossir cette année avec le rachat en cours de la compagnie espagnole Air Europa, dont il n'a toutefois pas été question lors de la conférence de résultats.

Mon commentaire : Comme la plupart des compagnies aériennes européennes, le groupe IAG a publié des résultats 2019 inférieurs à ceux de 2018.

Malgré tout, avec un bénéfice 2019 supérieur à 1,7 milliards d'euros, le groupe hispano-britannique dispose d'une marge conséquente pour affronter la crise actuelle.

> Enquête de l'UE sur un prêt de 400 millions de Rome à Alitalia

(source awp/afp) 28 février - La Commission européenne a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête approfondie sur un prêt de 400 millions d'euros consenti par l'Italie à la compagnie aérienne Alitalia, pour déterminer si cette aide est conforme aux règles de la concurrence. (...)
 
Fin 2019, les autorités italiennes ont annoncé qu'elles accorderaient un nouveau prêt de 400 millions d'euros à Alitalia pour faciliter la rationalisation de l'entreprise afin de tenter de vendre ses actifs. (...)
 
Confrontée à la concurrence des compagnies low-cost, Alitalia accumule les difficultés depuis des années. Elle est sous tutelle depuis 2017, à la suite du rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois sur 11.000. (...)
 
Les aides d'État font toujours l'objet d'un suivi très strict de la part de l'exécutif européen dans la mesure où elles peuvent apporter un avantage indu à une compagnie au détriment de ses rivaux et par conséquent engendrer une distorsion de la concurrence dans l'Union. Elles sont en principe interdites mais il peut y avoir des dérogations.

Mon commentaire : Nième tentative de retrouver un repreneur, nième prêt pour permettre à Alitalia de survivre durant quelques mois.

Y a-t-il encore un investisseur disposé à assumer une reprise des actifs et de la dette de la compagnie italienne ?

> Qatar Airways et American Airlines signent un partenariat stratégique

(source TourMaG ) 25 février - Deux ans après la petite guéguerre sur les subventions accordées par l'Emirat à Qatar Airways, et la possible prise de participation de cette dernière dans American Airlines, la hache de guerre a été enterrée.
 
En effet, les deux ennemis d'antan ont signé un partenariat stratégique et de partage de codes.
 
"Nous avons tourné la page sur nos différends passés et sommes très enthousiastes à l’idée de travailler en étroite collaboration avec American Airlines pour construire un partenariat leader dans le monde, à destination de tous nos passagers," a expliqué M. Akbar Al Baker, Président Directeur Général du Groupe Qatar Airways. (...)
 
Doug Parker, PDG du groupe American Airlines, a déclaré : (...) "Il nous permettra (...) de créer de nouvelles opportunités de croissance pour American Airlines. Nous sommes ravis de cette coopération renouvelée entre nos deux compagnies et espérons construire une relation d’autant plus forte avec Qatar Airways au fil du temps."

Mon commentaire : Cet accord intervient quelques jours après que Qatar Airways a fait monter sa part dans le capital d'IAG de 21,4% à 25,1%. Il consacre la place grandissante de Qatar Airways au sein de l'alliance Oneworld. 

La compagnie du Golfe, soumise depuis 2017 au blocus économique imposé par l’Arabie saoudite et ses alliés, trouve ainsi une alternative pour se développer.

> Safran affiche des bénéfices ébouriffants malgré la crise du Boeing 737 MAX

(source La Tribune) 27 février - (...) Malgré les déboires du Boeing 737 MAX, dont CFM International, la filiale à 50-50 de Safran et General Electric, fournit les moteurs, le groupe français a dégagé en 2019 des résultats financiers excellents : le chiffre d'affaires a augmenté de 17,1%, à 24,6 milliards d'euros; le bénéfice opérationnel courant a bondi de 26,4%, à 3,8 milliards d'euros; la marge opérationnelle s'est élevée à 15,5% (ce qui est extrêmement rare dans l'aéronautique), avec des pointes à 20,6% pour l'activité "propulsion". (...)
 
En 2020, malgré l'arrêt de la production des 737 MAX depuis le 1er janvier (...), et malgré l'impact du Covid-19, Safran table encore sur des solides résultats. Le groupe prévoit en effet une hausse de 5% du résultat opérationnel courant, malgré un chiffre d'affaires qui pourrait soit stagner soit baisser de 5% maximum, portant ainsi la marge opérationnelle à 17%! (...)
 
Ces prévisions se fondent tout d'abord sur des livraisons, à Boeing, de 10 moteurs Leap-1B par semaine sur une base annuelle, lesquels, contrairement à 2019, seront cette fois payés en 2020 par l'avionneur selon les termes d'un accord conclu entre les deux parties. Les moteurs livrés en 2019 seront quant à eux payés en 2020 et 2021. De facto Safran va s'assurer d'une entrée de cash. (...)
 
Au total, en comptant les moteurs Leap 1-A livrés à Airbus dont les livraisons vont augmenter, Safran compte livrer en 2020 1.400 moteurs Leap contre près de 2.000 attendus avant la crise du MAX, et 1738 en 2019. (...)

Pour compenser cette perte d'activité, la direction a lancé en décembre un "plan d'adaptation", censé générer 300 millions d'euros d'économies. Ce plan concerne tous les secteurs du groupe à l'échelle du globe, y compris ceux qui ne sont pas concernés par les problèmes du MAX. Son impact social est fort. 2.130 postes seront supprimés d'ici à la fin du premier trimestre. Ce chiffre inclut des licenciements, comme cela a été le cas pour 200 salariés d'un site de Los Angeles spécialisé dans les activités de cabines du 737 MAX, mais aussi des "départs importants" au Mexique et au Maroc dans les activités câblages.

Aucun licenciement n'est en revanche prévu en France, où les effectifs seront réduits par la non-reconduction des contrats courts, des contrats d'intérimaires et l'arrêt du recours à des prestataires externes présents sur les sites de Safran.
 
Les objectifs 2020 du groupe s'appuient également sur un impact du coronavirus qui n'irait pas au-delà de la fin du mois de mars sur ses activités de services pour les moteurs civils. (...)

Mon commentaire : L’arrêt de la production du Boeing 737 MAX est intervenu début 2020. Cela explique que Safran, principal fournisseur du moteur équipant cet avion, a peu souffert des problèmes de Boeing.

Au contraire, le groupe Safran a vu son résultat opérationnel progresser en 2019. Cette hausse inattendue est essentiellement due aux ventes de pièces détachées de moteurs.

> Boeing 737 MAX : les sénateurs américains veulent mettre fin à la règle de "l'auto-certification"

(source Capital) 29 février - Le 737 MAX restera comme l’un des plus grands scandales de l’histoire de l’aviation moderne. Le bimoteur de Boeing ne cesse de provoquer des remous alors qu’il est toujours interdit de vol après avoir été impliqué dans deux crashs en cinq mois. Au cœur du scandale : l’attitude de Boeing qui a privilégié le profit à la sécurité de ses avions et le processus de certification mis en place par la Federal Aviation Administration (FAA) aux États-Unis. Pour éviter que l’histoire ne se répète, des sénateurs ont donc déposé une proposition de loi pour redonner un peu de crédibilité au régulateur.
 
Le "Restoring Aviation Accountability Act" veut corriger la "faiblesse substantielle" du processus de certification des avions, détaille le site Air Journal. Ce texte doit ainsi empêcher toute possibilité "d’auto-certification", un système qui avait permis à Boeing de valider, notamment, son système anti-décrochage MCAS, pointé du doigt dans les crashs de Lion Air puis d’Ethiopian Airlines.
 
(...) Le projet de loi inclut notamment la protection des lanceurs d’alerte et demande la création d’une commission chargée d’examiner les délégations de certification de la FAA. Par ailleurs, la nouvelle législation interdirait de vendre des avions construits aux États-Unis à des compagnies étrangères qui ne se conforment pas aux normes de sécurité de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). (...)

Mon commentaire : Difficile d'estimer si la mesure que souhaitent prendre les sénateurs étasuniens aura un impact sur le délai de certification de la nouvelle version du B737 Max.

Une chose est certaine : elle est met en avant la responsabilité partagée par Boeing et par la Federal Aviation Administration (FAA) dans les accidents liés au MCAS.

> Grande-Bretagne : coup d’arrêt au projet d’extension de l’aéroport d’Heathrow

(source Le Figaro) 27 février - C’est sans doute un coup d’arrêt définitif porté au projet d'agrandissement de l'aéroport londonien d'Heathrow, un sujet sensible politiquement depuis de longues années. La justice britannique a donné raison jeudi aux écologistes qui s'opposent à la construction d'une troisième piste sur l’aéroport le plus fréquenté d'Europe.
 
Le tribunal a jugé en appel que cette extension n'était pas suffisamment respectueuse de l'environnement et compatible avec les engagements pris pour limiter le réchauffement climatique. « Les accords de Paris auraient dû être pris en compte par le ministre des Transports mais cela n'a pas été le cas », a déclaré le juge Keith Lindblom. Les mouvements écologistes dénoncent depuis longtemps les risques d'augmentation de la pollution et des nuisances sonores. (...)
 
L'aéroport d'Heathrow a immédiatement annoncé son intention de faire appel devant la Cour suprême. Le directeur général de l'aéroport, John Holland-Kaye se dit persuadé qu’il pourra inverser le cours des choses  (...) En revanche, le gouvernement de Boris Johnson n’a pour l’heure pas l’intention de faire appel, ce qui pourrait enterrer le projet pour longtemps. (...)
 
Avec quelque 80 millions de passagers par jour, Heathrow est déjà l’un des aéroports les plus actifs au monde. La troisième piste était censée permettre l’atterrissage de 700 avions supplémentaires par jour, portant le nombre de passagers à plus de 140 millions par an. (...)
 
À l’heure du Brexit et du « Global Britain », John Holland-Kaye vantait pourtant un projet qui assurerait le nouveau rayonnement mondial du pays et soutiendrait la croissance économique. Mercredi, il avait même affirmé que rejeter l'extension d'Heathrow reviendrait à avantager l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle et à « céder le contrôle de l'économie aux Français, autrefois nos amis et partenaires et désormais nos rivaux ».

Mon commentaire : La décision de la justice britannique ne me surprend pas.

Ces dernières années, dans des situations similaires (Mexico, Londres, Munich, Nantes, Schiphol, Francfort, ...), les projets permettant une augmentation du trafic ont été soit suspendus, soit annulés.

L'impact sur l'environnement était généralement la première raison invoquée.


Revue de presse boursière ...

> Vent de panique sur les Bourses mondiales, vers leur pire semaine depuis 2008

(source AFP) 27 février - Wall Street a terminé dans la tourmente jeudi une rude journée pour les indices boursiers mondiaux, qui se dirigent vers leur pire semaine depuis la crise de 2008 face à la propagation de l'épidémie de nouveau coronavirus à travers la planète. (...)
 
Le pétrole est aussi en chute libre, le baril coté à Londres (-2,3% à 52,18 dollars) et celui coté à New York (-3,4% à 47,09 dollars) tombant à leur plus bas niveaux en plus d'un an après avoir plongé de plus de 10% depuis le début de la semaine. (...)
 
Outre les inquiétudes croissantes liées au coronavirus, les marchés affrontent des "vents de panique sur des seuils techniques" qui entraînent "des ventes forcées", c'est-à-dire intervenant automatiquement en se basant sur des algorithmes, explique à l'AFP Laurent Gaetani, gérant chez Degroof Petercam.
 
Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 82.000 personnes et fait plus de 2.800 morts dans une cinquantaine de pays et territoires. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé jeudi que l'épidémie avait atteint un "point décisif" et a appelé les pays à agir "rapidement" pour endiguer ce "virus très dangereux". (...)
 
Des plans d'urgence avec financement immédiat sont prêts à être déployés, notamment par le Fonds monétaire international (FMI), pour venir en aide aux pays qui ne parviendraient pas à faire face à une épidémie du nouveau coronavirus.
 
Dans l'Union européenne, Bruxelles envisage de proposer dans un mois, si c'est nécessaire, "des mesures d'accompagnement" aux secteurs économiques fragilisés par le coronavirus, a indiqué jeudi le commissaire européen à l'Industrie, Thierry Breton. (...)

> Luchtvaartmaatschappijen hard geraakt op de beurs (Les compagnies aériennes sont durement touchées en bourse)

(source ABM FN-Dow Jones, traduit avec Deepl) 28 février - Au cours d'une semaine agitée en bourse, les compagnies aériennes ont subi des pertes de plus de 20 %.
 
Suivant les traces d'Air France-KLM, Lufthansa, Consolidated Airlines Group (IAG) et easyJet ont averti de l'impact du virus sur les résultats. (...)
 
Cette semaine, le directeur financier de KLM, Erik Swelheim, a déclaré dans une lettre que le coronavirus impacte déjà le trafic aérien vers les destinations de KLM en Chine et ailleurs en Asie, "et cela pourrait maintenant arriver au reste du réseau de KLM".
 
Cela aura un impact "très significatif" sur le chiffre d'affaires de KLM, selon le directeur financier. La baisse des coûts du carburant et des autres coûts ne compensera que dans une mesure très limitée, poursuit M. Swelheim. Il voit un "risque sérieux" que la marge opérationnelle pour 2020 soit de nouveau sous pression de ce fait.

L'analyste Jos Versteeg d'InsingerGilissen est préoccupé par le secteur de l'aviation. "Le premier trimestre n'est pas le plus important, mais les deuxième et troisième trimestres le sont. Mais si cela reste ainsi, les gens ne réserveront pas de vacances, et c'est ce que le secteur va ressentir".

Mon commentaire : Le début de la crise liée au coronavirus a coïncidé avec la publication des résultats annuels d'Air France-KLM, le 20 février.

Depuis cette date, le cours de l'action Air France-KLM a baissé de 35%, passant de 9,73€ à 6,37€.


Fin de la revue de presse

> Suivi du référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris

Le dispositif de consultation sur la privatisation du groupe ADP est ouvert depuis le 13 juin 2019 et jusqu'au 12 mars 2020. Pour mener à un référendum d'initiative partagée (RIP), il requiert la signature de 4,7 millions d'électeurs.

Sur Internet, la consultation se signe sur le site referendum.interieur.gouv fr

Au 2 mars, la consultation avait recueilli 1.111.000 signatures, soit 23,55% des signatures requises.

Mon commentaire : Il reste 10 jours pour signer la demande de référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris.


>
Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 6,37 euros en clôture lundi 2 mars. Elle chute de -23,18%. Les annonces concernant l'épidémie de coronavirus ont provoqué la chute des cours de l'ensemble des acteurs de l'aérien.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 11,28 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en baisse de 4$ à 52$. Au début de l'épidémie de coronavirus, il était à 69$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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