Ben Smith annonce l'arrêt de "80 à 90 % de l'activité d'Air France" d'ici à la fin de semaine

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°747, 16 mars 2020  
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Editorial

À situation exceptionnelle, format exceptionnel.

Vous trouverez dans cette lettre n°747 (tout un symbole !), la situation des principales compagnies européennes et étasuniennes, en fonction des informations connues ce matin. La plupart s'efforcent de rassurer sur leur pérennité, en communiquant sur leur trésorerie disponible. La trésorerie d'Air France-KLM permet d'envisager sereinement l'avenir de notre Groupe.


En fin de semaine dernière s'est tenue chez KLM une réunion rassemblant les élus du personnel et la Direction de KLM. Ce matin, une réunion semblable a eu lieu chez Air France, au sein du Comité Social et Économique Central (CSEC). A cette occasion il a été annoncé la mise en place d'activité partielle (anciennement chômage partiel) pour la plupart des salariés.

Certains des salariés d'Air France seront appelés à poursuivre leur activité. Évitons de les surcharger de mails ou d'appels. Je vous invite à consulter en priorité les sites Intralignes et e-RH. Ils sont régulièrement mis à jour.

Par dessus-tout, je vous demande de respecter les règles de santé qui nous sont prescrites. Le virus n'a pas d'odeur, pas de couleur, ne fait pas de bruit. Il est de notre responsabilité individuelle de contribuer à l'arrêt de sa prolifération.

==> Dernière minute : l'allocution du Président de la République va vraisemblablement conduire le groupe Air France-KLM à suspendre ses vols internationaux hors espace Schengen pendant trente jours. Cette éventualité fait partie des scenarii étudiés par le Groupe. Elle ne remet pas en question mes commentaires sur le devenir de notre Groupe.


La Revue de Presse COVID-19 de ce lundi

> Ben Smith annonce l'arrêt de 80 à 90 % de l'activité d'Air France d'ici à la fin de semaine

(source LCI) 16 mars - L’heure est grave à Air France. Le passage à la phase 3 de l’épidémie, décidé samedi soir par le gouvernement, est lourd de conséquences. Ce dimanche soir, Ben Smith, le patron d'Air France/KLM, a sonné l’alarme. Il s’est adressé à l’ensemble de ses collaborateurs via une vidéo enregistrée dans la soirée. D’un ton grave, il annonce "que l’activité d’Air France et Transavia France allait être réduite progressivement de 80 à 90%, d’ici la fin de la semaine". Cette décision, lourde, prendra effet à partir de ce lundi. Elle signe l’arrêt quasi complet de l’activité.
 
"Ces dernières heures, tout a changé. Nous vivons un moment historique, où chacun d’entre nous a une immense responsabilité. A commencer par celle de limiter la propagation du coronavirus. Je sais que chacun d’entre vous en a conscience. C’est une épreuve que nous vivons tous ensemble. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Nous devons réduire au maximum les échanges, la circulation de nos collaborateurs et des voyageurs. C’est un devoir civique au moment où des frontières ferment et où des populations entières sont confinées. (...) Nous avons décidé d’immobiliser tous les Airbus A380 d’Air France. Comme nous avions décidé d’immobiliser tous les Boeing 747 de KLM", a expliqué le directeur général du groupe. (...)

"Nous avons demandé aux gouvernements de nous aider dans cette épreuve à travers des baisses de taxes et de charges, et des dispositifs d’activité partielle. Le dialogue avec les autorités est permanent et nous travaillons en bonne intelligence face à cette menace qui concerne bien plus que notre groupe, les nations toutes entières", s'inquiète le dirigeant dans son allocution vidéo.
 
Les mesures de chômage partiel épargneront cependant les salariés exerçant "des fonctions vitales", selon le quotidien du soir, le mode d'application de ces mesures devrait être décidé "durant la semaine". (...)
 
L'action Air France- KLM, qui se portait déjà mal a vu son cours dégringoler encore plus avec le coronavirus perdant près de 50 % depuis le début de l’année. "Dans le secteur aérien, nous avons vécu des crises graves : le 11 septembre, le SRAS, le volcan islandais, et nous les avons toujours surmontées. Ce sera, j’en suis sûr, le cas à nouveau", a conclu  Ben Smith annonçant par ailleurs qu’il allait réduire de 25 % sa rémunération.

Mon commentaire : Air France a communiqué ce jour à ses salariés que la baisse d'activité serait a minima de -90% en Long-courrier et -95% en Court et Moyen-courrier. La situation pourrait évoluer en fonction des annonces que fera le Président de la République ce lundi soir.

La plupart des salariés seront placés en activité partielle (un dispositif qui remplace l'ancien "chômage partiel"). Pour chaque période chômée, le salarié percevra une indemnité correspondant à 70 % de sa rémunération brute chargée d’un taux de cotisations réduit, soit pour la période non travaillée environ 84 % du salaire net. Les éléments précis seront communiqués aux salariés après que les sept Comités Sociaux et Economiques (CSE) de l'entreprise se seront réunis.

> Le gouvernement néerlandais fera tout ce qu'il faut pour soutenir KLM

(source Reuters) 15 mars - Les Pays-Bas feront "tout ce qu'il faut" pour que la compagnie aérienne Air France-KLM et l'aéroport Schiphol d'Amsterdam continuent de fonctionner dans le contexte de la crise provoquée par le coronavirus, a déclaré dimanche le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra.
 
KLM, branche néerlandaise d'Air France-KLM, a dévoilé vendredi un ensemble de mesures censé lui permettre de passer la crise sanitaire avec jusqu'à 2.000 suppressions d'emploi et l'annulation d'au moins 40% de ses vols dans les mois à venir.
 
La compagnie veut réduire ses dépenses d'un montant susceptible d'atteindre les 400 millions d'euros.
 
Wopke Hoekstra n'a pas détaillé les conditions d'un possible renflouement mais a souligné qu'Air France-KLM était "vitale pour l'économe néerlandaise ».
 
Il a ajouté qu'il était en contact étroit avec ses collègues en France et avec la direction de la compagnie aérienne.
 
Une source au ministère français des Finances a déclaré samedi qu'une montée de l'État français au capital d'Air France-KLM "n'est pas d'actualité aujourd'hui". (...)

Mon commentaire : Dans un communiqué de presse paru ce matin, le groupe a indiqué : "Le Groupe Air France-KLM a tiré la semaine dernière une ligne de crédit renouvelable pour un montant total de 1,1 milliards d’euros et KLM a pour sa part tiré une ligne de crédit renouvelable pour un montant total de 665 millions d’euros. Le Groupe et ses filiales disposaient ainsi à la date du 12 mars de plus de 6 milliards d’euros de liquidités".

Par ailleurs, le gouvernement néerlandais et le gouvernement français ont tout deux exprimé leur volonté de soutenir les compagnies KLM et Air France.

Ces deux informations sont rassurantes quant à la capacité du Groupe franco-néerlandais de surmonter cette crise.


Attention : les mesures de KLM évoquées ici sont antérieures à la décision de passer en phase 3 prise par le gouvernement néerlandais hier dimanche.

> Transavia propose des « vols spécifiques » pour rapatrier des Français coincés au Maroc et en Tunisie

(source Air Journal) 15 mars - Des milliers de Français, expatriés ou touristes, sont coincés au Maroc et en Tunisie après la suppression des liaisons aériennes entre ces pays du Maghreb et la France pour contenir la pandémie du coronavirus.
 
En accord avec les autorités respectives de ces deux pays, Transavia est autorisée à exploiter des « vols spécifiques » pour permettre aux Français de revenir en France. Aussi, la low-cost est autorisée exceptionnellement à opérer des vols du 15 mars au 19 mars au Maroc. De même, elle est autorisée exceptionnellement à opérer des vols du 16 mars au 18 mars en Tunisie.
 
Rien qu’au Maroc, une quarantaine de vols vers la France sont opérés aujourd’hui et demain depuis plusieurs villes marocaines, et d’autres suivront dans les jours qui viennent pour permettre aux Français de rentrer, a indiqué le ministre français des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian sur son compte Twitter, estimant qu’environ 12000 Français sont bloqués au Maroc.

> Lufthansa risque de diviser par 10 ses capacités de vols longs courriers

(source Capital) 16 mars - Lufthansa va réduire drastiquement la voilure sur ses capacités de vols long courriers. La compagnie aérienne allemande va supprimer "jusqu'à 90%" de ces capacités alors que l'aggravation de la pandémie de coronavirus provoque une chute sans précédent du trafic aérien dans le monde, a annoncé le groupe lundi. Le nombre de sièges proposé sur les longs courriers sera réduit de "jusqu'à 90%" à partir de mardi par rapport au plan de vol initial, ces suppressions concernant essentiellement les liaisons vers "le Proche Orient, l'Afrique et l'Amérique centrale et du sud", indique le groupe dans un communiqué.

En Europe, pour les trajets courts, le groupe n'offrira que "20% des capacités de sièges initialement prévus". Déjà, Lufthansa avait annoncé mercredi 11 mars que la réduction drastique de ses capacités décidée en raison de l'épidémie du coronavirus allait entraîner l'annulation de 23.000 vols entre le 29 mars et le 24 avril. Face à l'épidémie, le groupe va également geler ses embauches et proposer des congés sans solde à ses employés. Lufthansa étudie l'option du chômage partiel, a expliqué un porte-parole à l'AFP.

> IAG et easyJet sabrent leurs capacités

(source Zonebourse) 16 mars - Le propriétaire de British Airways et d'Iberia, ainsi que le transporteur easyJet, qui sont respectivement numéros 3 et 4 des compagnies aériennes européennes, a annoncé des réductions drastiques de capacités pour tenter de survivre à l'épidémie de coronavirus qui clôt les échanges internationaux.

IAG, le propriétaire de BA, a déclaré qu'il réduirait sa capacité de vol d'au moins 75% en avril et mai et que son patron sortant Willie Walsh reporterait sa retraite. Le groupe aérien n'a cependant pas demandé l'aide du gouvernement. De son côté, easyJet est en capacité d'immobiliser au sol la majorité de sa flotte. Son directeur général Johan Lundgren a appelé à un soutien gouvernemental coordonné pour aider l'industrie du transport aérien à survivre.
 
Les deux compagnies aériennes ont déclaré qu'elles avaient des bilans solides, fournissant des détails sur leurs positions de trésorerie et leurs facilités de crédit. IAG, qui possède également Iberia et Aer Lingus, a déclaré qu'elle disposait de liquidités totales de 9,3 Mds€, tandis qu'easyJet a déclaré qu'elle avait 1,6 Md£ en caisse plus une facilité de crédit renouvelable de 500 M$ non utilisée.

> Ryanair n'exclut pas une immobilisation totale de sa flotte !

(source Air Journal) 16 mars - A l'image des autres compagnies aériennes, le groupe irlandais adapte des mesures drastiques pour faire face à la chute de la demande à la suite de l'épidémie de coronavirus. Pour les mois d'avril et mai, Ryanair prévoit désormais de réduire jusqu'à 80% sa capacité (en sièges offerts) et pourrait aller jusqu'à clouer tous ses avions au sol. La société, qui dispose d'importantes liquidités, avec plus de 4 milliards d'euros de liquidités et d'équivalents au 12 mars, prend également diverses dispositions pour réduire ses dépenses d'exploitation et améliorer ses flux de trésorerie.

> Air Europa annonce un plan de chômage partiel

(source L’Antenne) 13 mars - La compagnie espagnole Air Europa a annoncé jeudi 12 mars un plan de mise au chômage partiel de ses employés, après l'annulation de nombreux vols sous l'impact de la pandémie de nouveau coronavirus, a-t-on appris de sources syndicales. Air Europa, qui compte plus de 3.800 employés, n'a pas souhaité communiquer mais "ne dément pas" les informations fournies par les syndicalistes. "Les représentants des travailleurs et la direction se sont réunis aujourd'hui (jeudi) et l'entreprise a annoncé officiellement qu'elle appliquerait une procédure de régulation temporaire de l'emploi (ERTE)", a indiqué le porte-parole du syndicat USO d'Air Europa, Francisco Borja.

> Coronavirus : Norwegian déjà en très grande difficulté

(source Air & Cosmos) 16 mars - Comme il était prévisible, Norwegian est très fortement impactée par les conséquences de la crise du coronavirus sur le transport aérien mondial et encore plus depuis que Donald Trump a décrété la fermeture de l'accès aérien des États Unis aux ressortissants européens de la zone Schengen. La compagnie norvégienne low-cost a annoncé qu'elle allait supprimer plus de 4000 vols d'ici le mois de mai et qu'elle allait mettre la moitié de ses effectifs au chômage technique. Au total, la compagnie va supprimer 25% des ses capacités en moyen-courrier et 40 de ses capacités long-courrier.
 
Depuis le 13 mars et jusqu'au 29 mars, la compagnie va annuler "la majorité de ses vols vers les USA" au départ d'Amsterdam, Barcelone, Madrid, Oslo et Paris. Du 29 mars à la fin du mois d'avril, tous les vols seront suspendus, en ajoutant la desserte au départ d'Athènes. Habituellement, la compagnie opère au départ de Roissy CDG sept dessertes vers les États-Unis (New York, Los Angeles, Fort Lauderdale, Orlando, Boston, Denver, San Francisco).
 
Parallèlement, la compagnie a salué l'aide venue du gouvernement norvégien mais demande plus. "Nous nous félicitons que le gouvernement ait décidé de supprimer les taxes sur l'aviation en Norvège, mais malheureusement, cela ne suffit pas, car nous sommes actuellement dans une situation extrêmement difficile. Nous avons besoin de mesures précises pour renforcer immédiatement notre liquidité à court terme. Il est indispensable pour nous que le gouvernement étudie des solutions pour la deuxième phase. Nous demandons que ces solutions viennent rapidement", a fait savoir la compagnie.

> Rome s'apprête à prendre le contrôle d'Alitalia

(source Reuters) 16 mars - Le gouvernement italien s'apprête à prendre le plein contrôle d'Alitalia, la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus en Europe obligeant Rome à revoir son projet de trouver un acquéreur pour la compagnie aérienne en difficultés, rapporte dimanche Il Messaggero.

Selon le nouveau projet, qui se trouve déjà à un "stade avancé" précise le quotidien, le gouvernement prendrait le contrôle des opérations aériennes et terrestres d'Alitalia par le biais d'un "véhicule" public. Ce plan serait mis en œuvre "en peu de temps", ajoute le journal. (...)
 
Une source proche du dossier avait indiqué à Reuters que la compagnie, en difficulté depuis de nombreuses années, était à court de trésorerie en dépit d'une injection de 400 millions d'euros décidée par le gouvernement italien en début d'année. (...)
 
De son côté, le quotidien La Repubblica a rapporté dimanche que Rome planifiait une aide immédiate en faveur de l'industrie du transport aérien de l'ordre de 500 millions d'euros, qui serait suivie d'autres mesures équivalentes à 3 milliards d'euros, ce qui permettrait de nationaliser Alitalia.

> USA : les compagnies aériennes réduisent drastiquement leurs vols

(source Le Figaro avec AFP) 15 mars - Les compagnies aériennes américaines ont annoncé des réductions drastiques de leurs plans de vol à partir de lundi, en réponse à l'interdiction d'entrée aux États-Unis pour les voyageurs en provenance d'Europe, qui sera étendue lundi soir au Royaume-Uni et à l'Irlande. American Airlines prévoit ainsi une réduction de 75% de sa capacité sur les vols internationaux par rapport à l'année passée, selon un communiqué publié samedi soir.
 
 «Ces suspensions (de vols) vont durer jusqu'au 6 mai. Ce changement est une réponse à la baisse de la demande et aux restrictions de transport ordonnées par le gouvernement américain en raison du coronavirus (Covid-19)», souligne la compagnie. American Airlines va également réduire de 20% sa capacité sur les vols intérieurs aux États-Unis en avril, et de 30% en mai.
 
Sa concurrente Delta Airlines indiquait dimanche, sur son site internet, être en train d'adapter son programme de vols à cette nouvelle interdiction. La compagnie a d'ores et déjà annoncé qu'elle ne maintenait que quelques vols transatlantiques quotidiens. Quant à Southwest Airlines, elle fera «probablement des réductions de service en fonction de la demande, mais nous n'avons fait aucune annonce», a indiqué une porte-parole de la compagnie à l'AFP. (...)


Fin de la revue de presse COVID-19


Revue de presse ...

> Le Sud-Ouest se regroupe autour de Safran pour lancer une filière biocarburant

(source Le Journal de l'Aviation) 12 mars - Un motoriste, des acteurs de l'agroalimentaire, de la chimie et du transport de gaz, des pôles de compétitivité, une université et une CCI, c'est une équipe en apparence hétéroclite qui s'est réunie le 10 mars à Bordes (Nouvelle-Aquitaine). Elle avait pourtant un but unique : poser les bases de la création d'une filière d'approvisionnement en biocarburants aéronautiques de bout en bout avec des acteurs locaux du Sud-Ouest de la France. Les dix participants ont pour cela signé une lettre d'intention pour lancer une étude faisabilité technologique et économique.
 
Ce projet, initié par Safran Helicopter Engines avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, doit leur permettre de répondre à l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé par le ministère de la Transition écologique et solidaire le 27 janvier, dans le cadre de l'Engagement pour la croissance verte (ECV). Celui-ci fixe des objectifs de substitution à court-terme du kérosène fossile par des biocarburants durables, de l'ordre de 2% en 2025 et 5% en 2030 (ce qui représente environ 400 000 tonnes de biocarburants), afin d'engager un mouvement plus large et atteindre les 50% à l'horizon 2050 voulus dans la stratégie nationale bas-carbone.
 
Les signataires sont donc au nombre de dix pour l'instant : Safran Helicopter Engines, Euralis, Teréga, ACD (Aquitaine Chimie Durable), Chemparc, Agri Sud Ouest Innovation, Xylofutur, la CCI Pau Béarn, l'Université de Pau et des Pays de l'Adour et Aerospace Valley. (...)
 
La consommation de biocarburants est aujourd'hui négligeable dans l'aéronautique en France comme dans le reste du monde, notamment à cause d'un coût prohibitif. (...) Cela coûte trois plus cher que du kérosène classique. Pour Franck Saudo, président de Safran Helicopter Engines, le défi est donc d'arriver à constituer une filière industrielle à même de faire baisser ce coût, en assurant la disponibilité, la distribution et la consommation de biocarburants aéronautiques durables.
 
Cette filière devra mettre en place des processus vertueux à même de garantir le caractère durable de ces carburants de nouvelle génération, c'est-à-dire un bilan carbone faible sur l'ensemble de leur cycle de vie. En effet, comme l'explique Nicolas Jeuland, expert senior sur les futurs carburants de Safran, la différence avec le kérosène classique se joue sur la production, le stockage et l'acheminement (avec une baisse des émissions pouvant aller de 65 à 90% par rapport au Jet A-1) et non sur la combustion (baisse de quelques pourcents). (...)
 
Le choix du biocarburant qui sera mis en œuvre par cette filière n'a pas encore été arrêté. Jusqu'ici six types ont été approuvés et six autres sont en développement à travers le monde pour une utilisation « drop in », qui permet de mélanger jusqu'à 50% de biocarburant avec du kérosène classique sans modification sur l'aéronef. Les partenaires vont devoir mettre leurs compétences en commun pour faire le meilleur choix économique, technique et environnemental et surtout éviter « la fausse bonne idée ».
 
Coopérative agricole, Euralis pourrait ainsi proposer différentes sources disponibles pour faire de la biomasse sans affecter la production alimentaire ou recourir à de la déforestation. Dans le même temps, l'expertise de Safran Helicopter Engines contribuerait à établir des critères techniques, avec l'étude de l'impact des différents carburants sur les performances et la durée de vie de ses moteurs, etc. Safran Aerosystems pourrait aussi participer pour les systèmes de carburant.
 
Enfin, le projet comprend un débouché direct pour la filière. Safran Helicopter Engines devrait ainsi s'engager sur l'achat d'un volume de carburant pour ses essais moteurs, qui sont aujourd'hui l'une de ses principales sources d'émissions de CO2. Safran Aircraft Engines pourrait lui emboîter le pas si l'expérience est concluante. Il manque encore néanmoins un gros consommateur, plus exactement une compagnie aérienne, pour garantir un volume d'achat suffisant afin que la filière puisse atteindre sa masse critique. (...)
 
Enfin, chacun des participants semble bien conscient que les biocarburants ne suffiront pas à atteindre l'objectif de réduire de 50% les émissions de CO2 du transport aérien d'ici 2050 par rapport à 2005. Ils ne sont qu'un élément parmi d'autres qui contribueront à diminuer à court terme le bilan carbone des avions actuels dont certains voleront encore 30 ou 40 ans. A plus long terme, l'aéronautique doit étudier l'utilisation possible de l'électrique, de l'hybride électrique, de l'hydrogène, du biométhane, ou encore du gaz naturel. Ce qui passera nécessairement par des ruptures technologiques pour la conception des avions.

Mon commentaire : Les industriels se mobilisent pour lancer une filière française de développement des biocarburants durables.

Il sera nécessaire que le gouvernement apporte son soutien à cette démarche pour qu'elle soit couronnée de succès.


Revue de presse boursière ...

> La Bourse de Paris en chute libre à l'approche d'une récession (-11,4%)

(source AFP) 16 mars à à 13h55- La Bourse de Paris vivait un nouveau lundi noir, continuant de couler à mi-séance (-11,4%), le spectre d'une récession se rapprochant et prenant le dessus sur les réponses tous azimuts des banques centrales pour amoindrir l'impact économique du nouveau coronavirus. (...)
 
"Nous n'avons jamais vu une pression à la baisse comme celle-ci. Même en 2008 où nous étions proches d'un cataclysme, les mouvements étaient différents", constate Alexandre Hezez, chez Richelieu Gestion.
 
"Les ventes sont massives et sans discernement", décrit-il à l'AFP.
 
Les banques centrales et les gouvernements emploient les grands moyens pour tenter d'endiguer les conséquences économiques de l'épidémie de nouveau coronavirus qui sévit désormais en Europe, devenue épicentre de la maladie, et qui contamine peu à peu les États-Unis. (...)
 
Nombre d'intervenants de marché considèrent que la réponse à apporter devrait être beaucoup plus budgétaire que monétaire pour être efficace.
 
En Chine, la production industrielle s'est contractée pour la première fois en près de 30 ans tandis que les ventes de détail se sont effondrées, ce qui montre l'étendue des dégâts en attendant d'y voir plus clair sur l'impact économique de la pandémie en Europe et aux États-Unis.
 
Tout le secteur des transports suffoquait : Airbus (-18,4% à 60,6 euros), Air France-KLM (-16,86% à 3,99 euros), qui a annoncé une réduction drastique de son offre, Renault (-19,4% à 13,44 euros) avec ses quatre usines espagnoles à l'arrêt, et Peugeot (-16,6% à 9,90 euros).
 
ADP (-15,97% à 78,15 euros) craint un impact négatif de 190 millions d'euros en 2020 sur son résultat brut d'exploitation.
 (...)

Mon commentaire : Vous êtes nombreux à me questionner sur l'opportunité d'acheter ou de vendre vos actions Air France-KLM. Sachez que déontologiquement je ne peux répondre à cette question.

Mais je réponds à tous vos messages afin de faciliter vos démarches.


Fin de la revue de presse

> Privatisation d'ADP : la Cour constitutionnelle constate l'échec du projet de référendum

(source Le Figaro avec AFP) 13 mars - Le Conseil constitutionnel a validé 1.090.570 soutiens au projet de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris à la fin de la période de recueil de signatures ouverte il y a neuf mois, ont annoncé vendredi les «sages» dans un communiqué. Le chiffre du dernier pointage reste insuffisant pour enclencher le RIP sur ADP qui, pour être validé, exigeait le soutien de 4,7 millions de citoyens soit 10% du corps électoral. (...)
 
Si ce résultat lève le dernier obstacle juridique à la privatisation d'ADP, le gouvernement a fait savoir dès mercredi que cette question «ne saurait se poser dans l'immédiat compte tenu des conditions actuelles du marché dues à la crise du coronavirus. «Nous serions un bien mauvais gestionnaire si nous faisions le choix immédiat de céder les actifs et participations de l'État dans ADP», a expliqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Le projet du gouvernement était initialement d'investir notamment le produit des cessions d'actifs d'ADP en obligations d'État rapportant 250 millions d'euros par an pour financer des projets innovants. Mais depuis, la crise du Coronavirus a modifié la donne, frappant de plein fouet le transport aérien, les compagnies et les aéroports subissant à la fois les mesures de confinement, la prudence des vacanciers et les annulations de déplacements professionnels. (...)


>
Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 4,319 euros en clôture lundi 16 mars. Elle chute de -16,59%. Au début de l'épidémie de coronavirus, elle était à 9,93 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est en baisse à 10,71 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est à 30$, en baisse de 6$ cette semaine. Au début de l'épidémie de coronavirus, il était à 69$. C'est sa plus forte baisse depuis 1991.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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