Les Échos Air France voudrait supprimer de 8.000 à 10.000 emplois sans départ contraint

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°761, 22 juin 2020  
Si vous ne voyez pas correctement cette page, ou si vous souhaitez lire les versions anglaises ou néerlandaises
If you do not see this page correctly, or if you want to read the English or Dutch versions,
Als u deze pagina niet goed ziet, of als u de Engelse of Nederlandse versie wilt lezen
,  
suivez ce liendrapeau FR, it is here, drapeau EN vindt u deze hier drapeau NL


La Revue de Presse du lundi

> Air France voudrait supprimer de 8.000 à 10.000 emplois sans départ contraint

(source Les Échos) 17 juin - Après British Airways, Lufthansa, EasyJet et presque toutes les compagnies aériennes européennes, Air France dévoilera bientôt le nombre d'emplois que le groupe prévoit de supprimer d'ici à 2022, pour s'adapter au « monde d'après ».
 
Le chiffre précis devrait être annoncé au plus tard début juillet, à l'issue de la phase de concertation avec les organisations syndicales, en même temps que la présentation du « plan de reconstruction » d'Air France, qui passe notamment par une refonte du réseau domestique. Mais selon nos informations, les réductions d'effectifs devraient se situer entre 8.000 et 10.000 emplois pour l'ensemble du groupe Air France, en incluant la filiale régionale Hop, sur un effectif total de 52.512 équivalents temps plein à fin 2019, dont 45.850 pour la compagnie Air France.
 
Toutes les grandes catégories de personnels d'Air France seront impactées. Environ la moitié des suppressions de postes, soit entre 4.000 à 6.000 emplois, concernera les personnels au sol, qui constituent aussi la catégorie la plus nombreuse, avec 34.413 salariés au niveau du groupe Air France et 30.427 pour Air France seule.
 
Au sein de la catégorie des « navigants », les personnels de cabine, hôtesses et stewards, perdraient de 2.000 à 2.500 emplois, sur un total de 15.461, dont 14.147 pour la compagnie Air France. Les pilotes d'Air France, au nombre de 4.217 chez Air France, devraient voir partir environ 400 collègues. Toutes catégories confondues, la filiale du groupe la plus impactée serait toutefois Hop, où près d'un millier d'emplois seraient menacés, sur un total de 2.751 salariés.
 
Cette réduction de 15 % à 20 % des effectifs du groupe Air France, qui correspond à une baisse attendue de l'activité de 20 % en 2021 et de 10 % en 2022 comparé à 2019, se comparerait plutôt avantageusement aux chiffres annoncés par ses principaux concurrents.
 
Lufthansa a indiqué qu'il comptait supprimer 22.000 postes, soit près de 16 % des effectifs du groupe (qui inclut Swiss Austrian, et Brussels Airlines), dont la moitié en Allemagne. British Airways prévoit de supprimer 12.000 emplois, soit près de 30 % de ses effectifs, tout en imposant à ses salariés une révision à la baisse de leurs contrats de travail. EasyJet veut également supprimer 30 % de ses effectifs, soit 4.500 emplois.
 
Surtout, les réductions d'effectifs d'Air France devraient essentiellement s'effectuer sur la base du volontariat, via des départs volontaires et des mutations acceptées, en évitant autant que possible les départs contraints. Pour les pilotes et les personnels de cabine, Air France prévoit de recourir à un nouvel outil : la rupture conventionnelle collective ( RCC ), qui permet aux salariés qui le souhaitent de bénéficier de conditions de départs spécifiques négociées dans le cadre d'un accord collectif. A savoir un chèque de départ plus important.
 
Des négociations sont déjà engagées avec les représentants des pilotes et des personnels de cabine, qui devraient déboucher sur des accords entre fin juin et début juillet, pour une mise en application dès cet été. Le calcul de l'indemnité de RCC étant basé sur l'ancienneté, l'objectif est d'inciter les navigants les plus âgés, et qui sont aussi les plus hauts salaires, à anticiper un départ à la retraite ou une reconversion. Et ce dans le délai le plus bref possible. Tous les commandants de bord d'Airbus A380, dont les appareils sont retirés du service, pourront notamment en bénéficier.
 
Pour les personnels au sol, en revanche, Air France a donné la préférence à un outil plus classique, qui a déjà fait ses preuves dans le groupe : le plan de départs volontaires (PDV). Bien que plus lent à mettre en œuvre, il permet de laisser le temps à l'entreprise de réorganiser les équipes et les méthodes de travail, ce qui sera plus particulièrement nécessaire pour les fonctions support. Ces différents PDV devraient être annoncés entre fin juin et début juillet, pour une mise en œuvre jusqu'en 2021. Sous réserve que le gouvernement juge la copie acceptable et que les syndicats signent.

Mon commentaire : Il est toujours déplorable que des informations sur des projets en cours d'élaboration fuitent dans la presse. Les chiffres évoqués dans cet article ont été contredits par Air France.

Ceci étant, ces fuites auront au moins eu le mérite de clarifier la position du gouvernement français : en contrepartie des aides versées à la compagnie, le gouvernement français demande qu'il n'y ait pas de départs contraints au sein du groupe Air France.

> Poker menteur entre Air France et le gouvernement

(source Libération) 18 juin - Plutôt agacés ces membres du conseil d’administration d’Air France-KLM avec lesquels Libération a pu s’entretenir. «C’est aberrant que nous soyons à ce point tenus à l’écart», peste l’un d’eux. Et pour cause, ils ont, affirment-ils, découvert le projet de suppressions de 8 000 à 10 000 emplois dans la presse. Or en situation normale, un conseil d’administration est censé être informé et valider ensuite les grandes orientations stratégiques d’une entreprise.
 
Le directeur général d’Air France, Benjamin Smith, semble avoir choisi une autre option. Celle qui consiste à laisser fuiter un chiffre suffisamment élevé sur des suppressions de postes de manière à tester le gouvernement et les syndicats. La manœuvre consiste ensuite à revoir ce chiffre à la baisse afin de donner l’impression que des concessions importantes ont été accordées.
 
Visiblement, l’opération a pour le moment fonctionné. Le lendemain de la fuite sur 8 000 à 10 000 suppressions de postes au sein d’Air France, le ministre de l’Economie est monté au créneau en déclarant qu’il y avait «une ligne rouge à ne pas franchir», celle des départs contraints. Avec en filigrane un rappel : l’État est l’actionnaire de référence d’Air France avec 15 % du capital et soutient sept milliards d’euros de prêt.
 
Histoire de faire bonne impression, le ministère de l’Economie dit d’ailleurs découvrir ce chiffre de 8 000 à 10 000 suppressions de postes et le trouver trop élevé. Ce qui fait doucement rigoler un membre du conseil d’administration : «Comment Bercy peut-il tenir cette position alors que deux ministres du gouvernement, dont celui de l’Economie, ont eu droit à une présentation de ce plan de suppression d’emplois.»
 
Cette partie de poker menteur pourrait donc se terminer par une diminution du chiffre de 8 000 emplois supprimés, sachant que 2 000 d’entre eux (ceux qui concernent les pilotes et les hôtesses et stewards) devraient faire l’objet d’une rupture conventionnelle collective. Une procédure négociée qui exclut donc la notion de départ contraint que veut éviter Bruno le Maire.
 
Reste que les candidats à un plan de départs volontaires pourraient être beaucoup moins nombreux que ce que souhaite la direction. Et pour cause, au cours des dix dernières années, sept plans de ce type ont été lancés et ont abouti au départ de 10 000 salariés. En outre, la direction d’Air France est tenue par un accord signé en 2019 : «Il stipule qu’Air France ne peut procéder à des départs contraints», rappelle François Cabrera, secrétaire général CFDT du comité européen Air France-KLM. (...)

Par ailleurs, en Europe et dans le reste du monde, Air France-KLM compte 6 000 expatriés dans ses escales. Des réductions d’effectifs hors de France, feront, de fait, beaucoup moins de bruit que celles qui pourraient intervenir dans l’Hexagone. (...)

Mon commentaire : Lorsque des projets de l'envergure du plan de rebond (Vesta) sont élaborés au sein d'une entreprise comme Air France, différentes parties prenantes doivent être informées voire consultées : les salariés, leurs représentants au sein des instances  (les Comités Sociaux et Économiques), les syndicats, le conseil d'administration, les autorités de tutelle.

Il est toujours délicat de déterminer dans quel ordre s'adresser à ces différentes parties prenantes, chacune estimant devoir être informée en premier.

Une chose est certaine : au sein de chacun des groupes, il est essentiel que toutes les composantes soient informées simultanément. Ces derniers jours, des syndicats ont estimé que cette règle de bon sens n'était pas respectée par Air France. Ils ont reproché à l'entreprise d'accorder aux syndicats de pilotes la primeur des informations.

Malgré cela, la très grande majorité des syndicats d'Air France s'est accordée sur une déclaration commune qui fait l'objet de l'article ci-dessous.

> Air France: 14 syndicats demandent à être reçus par le gouvernement

(source Le Figaro avec AFP) 22 juin - Quatorze syndicats de la compagnie aérienne Air France ont publié lundi une lettre commune dans laquelle ils demandent à être reçus par le gouvernement pour préserver les emplois «à court et long terme». Cette lettre ouverte adressée au ministre de l'Économie et au secrétaire d'État aux Transports est signée par FO, premier syndicat de la compagnie, mais aussi par l'Unsa Aérien, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, Sud-Aérien, par les syndicats d'hôtesses et stewards (SNGAF, UNPNC, SNPNC, Unac et Unsa-PNC) et par les syndicats de pilotes Spaf et Alter. Le SNPL, syndicat de pilotes majoritaire chez Air France, n'est pas signataire.
 
«Nous (...) voulons vous faire part de nos inquiétudes concernant les conséquences de la crise sanitaire que vient de traverser notre pays» et «partager avec vous les solutions qui nous semblent les plus pertinentes pour préserver notre outil industriel et ses emplois à court et long terme», écrivent ces organisations syndicales.
 
Face à un secteur du transport aérien mis à l'arrêt par l'épidémie de Covid-19, l'État a accordé à Air France un soutien financier de 7 milliards d'euros, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis à 90% par l'État et 3 milliards de prêts directs. Le gouvernement a demandé en contrepartie au groupe d'améliorer sa rentabilité et son impact environnemental, et d'entamer une réflexion sur son réseau en France.
 
La direction d'Air France dévoilera le 3 juillet les orientations stratégiques de la compagnie et ses conséquences sur l'emploi lors d'un Comité social et économique central extraordinaire. Les syndicats s'attendent à la suppression de plusieurs milliers d'emplois au sein de la compagnie tricolore et de sa filiale régionale Hop!.

Mon commentaire : Je salue les syndicats d'Air France qui, une fois n'est pas coutume, ont rédigé cette lettre commune. Leur demande d'un rendez-vous avec le gouvernement est légitime et raisonnable.

> Controle op besteding geld struikelblok bij redding KLM (Le contrôle des dépenses est une pierre d'achoppement pour le sauvetage de KLM)

(source FD nl, traduit avec Deepl) 18 juin - Le soutien proposé par le gouvernement à KLM est rendu plus difficile par le fait qu'Air France souhaite maintenir son influence sur la compagnie aérienne néerlandaise. Le ministre des finances Wopke Hoekstra (CDA) exige que les prêts jusqu'à 4 milliards d'euros ne profitent qu'à KLM et veut donc contrôler les dépenses. Les Français veulent le moins de restrictions et de conditions possibles parce qu'il s'agit d'une opération de sauvetage, conséquence du confinement à cause de la Covid-19. (...)
 
L'un des scénarios est l'élargissement du conseil de surveillance de KLM de neuf à onze membres. Les deux sièges supplémentaires devraient alors être occupés par les Néerlandais, tandis que les Français devraient se contenter d'une minorité au sein du conseil. Il n'est pas clair si ces deux directeurs de surveillance supplémentaires seraient nommés par le gouvernement.
 
KLM est soumise au système dit du "conseil d'administration à deux niveaux", qui stipule que les directeurs de surveillance doivent servir les intérêts de la société qu'ils supervisent, sans frais ni consultation des autres. Il est à craindre, cependant, que les directeurs de surveillance français - y compris le dirigeant d'Air France-KLM, Ben Smith - suivent les "ordres de Paris" dans les décisions cruciales, selon un initié. Pour Air France-KLM, le risque existe que dans un tel scénario, les résultats de KLM ne soient plus consolidés au sein du groupe. C'est inacceptable pour les Français.
 
Une alternative, selon Steven Schuit, avocat d'entreprise à la retraite, est de convenir que le plan de relance sera découpé en plusieurs phases et qu'à chaque phase, le gouvernement donnera son approbation avant que l'argent ne soit mis à disposition. À cette fin, vous pourriez nommer un administrateur, un banquier ou un avocat expérimenté qui, au nom du gouvernement, veillerait à la destination de l'argent comme un chien de garde.
 
M. Schuit, qui enseigne aujourd'hui la gouvernance d'entreprise à Nyenrode, parle d'une question complexe. Vu sous l'angle politique, je comprends le souhait de Hoekstra. Mais c'est difficile à réaliser. KLM et Air France louent conjointement des avions, achètent du kérosène ensemble et partagent beaucoup plus les coûts opérationnels. Alors comment séparer strictement l'investissement des frais de fonctionnement, car c'est de cela que vous parlez ? Ce n'est pas facile, et pour Air France, c'est aussi difficile à accepter en tant que propriétaire. Ils ont acheté KLM à l'époque.
 
Selon lui, les discussions reflètent principalement le manque de confiance entre KLM et Air France et entre les Pays-Bas et la France. À Amstelveen, on n'a pas oublié comment les Français ont d'abord voulu transférer de l'argent de KLM au groupe et, quelques années plus tard, ont remis en question la position du dirigeant de KLM, Pieter Elbers. Le gouvernement français, pour sa part, a été désagréablement surpris lorsque le ministre Hoekstra a acheté, au printemps 2019, une participation dans le combinat aérien franco-néerlandais pour 744 millions d'euros, dans le plus grand secret, d'une taille pratiquement identique à celle de l'État français. (...)
 
Le cabinet ne peut pas reporter beaucoup plus longtemps un accord final sur le soutien promis. Pour KLM, le fond de la caisse est en vue. Même maintenant que quelques vols supplémentaires sont exploités, les revenus sont à un "niveau beaucoup plus bas", a déclaré le président de KLM, Pieter Elbers, à son personnel dans un message vidéo au début de ce mois. Il y exprime l'espoir de pouvoir conclure rapidement les négociations avec les banques et le gouvernement. La Commission européenne et la Chambre basse du Parlement regardent également d'un œil critique. L'Assemblée sera en vacances à la fin du mois de juin. L'approbation d'une opération de soutien par la Chambre des représentants doit intervenir avant (...).

Mon commentaire : Paradoxalement, alors que depuis des années l'État néerlandais semblait plus prompt à défendre les intérêts de sa compagnie nationale que l'État français, son soutien envers KLM tarde à se concrétiser.

> Lufthansa : lourde perte trimestrielle

(source Boursier com) 3 juin - Plombée par la pandémie de Covid-19, Lufthansa a vu ses résultats se dégrader fortement au premier trimestre avec une perte nette de 2,1 milliards d'euros. Le résultat opérationnel est négatif à hauteur de 1,2 MdE et les revenus reculent de 18% à 6,4 MdsE. Alors que le deuxième trimestre s'annonce tout aussi compliqué (le trafic des compagnies du groupe a chuté de 98,1% en avril), la direction prévient qu'elle va devoir lancer une restructuration drastique pour faire face à une situation inédite. (...)

Mon commentaire : Le résultat net du groupe Lufthansa pour le premier trimestre est du même ordre de grandeur que celui de ses principaux concurrents européens : -1,68 milliards d'euros pour le groupe IAG, -1,8 milliards d'euros pour le groupe Air France-KLM.

> Lufthansa : semaine décisive

(source Boursier com) 22 juin - On pensait la Lufthansa tirée d'affaire. Après des semaines de négociations, la compagnie allemande avait fini par trouver un terrain d'entente avec le gouvernement allemand sur un plan de sauvetage de 9 milliards d'euros. Il n'en est rien. Alors que les actionnaires doivent approuver ce plan d'aide lors d'une assemblée générale prévue ce jeudi 25 juin, le premier d'entre eux menace de faire capoter l'accord.
 
Le milliardaire Heinz-Hermann Thiele, qui détient 15,5% du transporteur, doit en effet s'entretenir dans la journée avec Carsten Spohr, PDG de la Lufthansa, ainsi qu'avec deux ministres du gouvernement Merkel pour évoquer la situation. La troisième fortune d'Allemagne a exprimé son mécontentement face à ce plan de sauvetage, affirmant que l'État en sortira gagnant, alors que lui verra sa participation être diluée et son influence limitée. Selon l'accord entre la compagnie et Berlin, le gouvernement disposera d'une participation directe de 20% au capital de la Lufthansa, ainsi que deux sièges au conseil de surveillance.
 
Il est peu probable que Berlin cède du terrain avant le vote crucial de jeudi, alors que le gouvernement a jugé tout autre scénario inacceptable ou impossible à réaliser à temps pour répondre aux besoins de liquidités de la Lufthansa. Korbinian Wagner, un porte-parole du ministère allemand de l'économie, a d'ailleurs déclaré dimanche que le gouvernement avait "présenté une offre bonne et équilibrée à laquelle le conseil de surveillance a donné son accord".
 
Comme tous ses concurrents, le groupe n'est pas épargné par la crise sans précédent qui secoue le secteur aérien (...). Il négocie avec les syndicats un accord qui lui permettrait de supprimer près de 25.000 emplois.

Mon commentaire : Heinz Hermann Thiele, premier actionnaire de Lufthansa, est récemment entré à son capital. En janvier 2020, il a acquis 5.29%, avant de passer à 10.01% en mars, puis à 15,5%. Les autres actionnaires détiennent tous moins de 5% des actions.

En émettant des réserves sur la future montée de l'État allemand au capital de Lufthansa, il reprend les critiques émises le mois dernier par le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, à l'annonce du plan de soutien.

> IAG : LEVEL Europe ne volera plus

(source Boursier com ) 18 juin - Nouvelle victime dans le ciel européen. LEVEL Europe, petite compagnie autrichienne au sein du groupe IAG, s'est déclarée en faillite. Alors que tous les vols sont cloués au sol depuis le mois de mars en raison de la pandémie, la firme annonce avoir cessé ses activités avec effet immédiat. LEVEL Europe "n'est pas en mesure d'organiser des vols alternatifs pour les passagers".
 
LEVEL Europe, qui exploitait six avions court-courriers, n'est pas lié à Level, également détenue par la maison-mère de British Airways et Iberia, mais spécialisée sur le long-courrier. Environ 240 employés, 200 à Vienne et 40 autres à Amsterdam, se retrouvent sans emploi.

> Qatar Airways ne recevra aucun avion en 2020 et 2021

(source Boursier com) 19 juin - Qatar Airways revoit aussi ses ambitions. La compagnie basée à Doha ne prendra livraison d'aucun nouvel avion, qu'il s'agisse de Boeing ou d'Airbus, en 2020 et en 2021, a déclaré son directeur général à 'Sky News'.
 
"Beaucoup (de livraisons) seront reportées. Nous avons déjà informé à la fois Boeing et Airbus que nous ne prendrions livraison d'aucun appareil cette année et l'an prochain... Tous les autres appareils dont nous avions passé commande et qui étaient censés nous être livrés dans les deux ou trois prochaines années vont maintenant être reportés, sur une durée qui pourrait atteindre jusqu'à huit à dix ans", a affirmé Akbar Al-Baker.
 
Le dirigeant a par ailleurs indiqué que Qatar Airways continuera à soutenir IAG après avoir augmenté sa participation dans le groupe aérien en février. "Il s'agit d'un investissement stratégique. Nous continuerons d'être un investisseur dans IAG. Si c'est nécessaire, oui, nous injecterons des capitaux propres dans AIG". Des rumeurs d'augmentation de capital de la maison-mère de British Airways et Iberia circulent dans les salles de marché depuis quelques jours.

Mon commentaire : J'avais omis de vous signaler qu'en février 2020, Qatar Airways avait porté sa participation dans IAG à 25,1% contre 21,4% précédemment.

Cette augmentation de participation a été réalisée par l'achat d'actions pour un montant de 560 millions d'euros. 

> Airbus va prendre des "décisions difficiles", "amères", "mais nécessaires pour protéger son avenir" (Guillaume Faury, CEO)

(source La Tribune) 20 juin -  (...) Dans un courrier adressé aux salariés que La Tribune s'est procuré, Guillaume Faury explique qu'un plan d'adaptation va être prochainement annoncé d'ici à fin juillet pour permettre à Airbus de traverser une crise qui s'annonce longue et profonde.
 
"La crise du secteur de l'aviation sera longue et d'une ampleur telle qu'elle nécessite que nous prenions des mesures plus importantes chez Airbus. Nous avons, je le rappelle, perdu plus d'un tiers de notre activité d'aviation commerciale, et nos coûts continuent de dépasser largement nos revenus. Ce n'est pas tenable. Notre plan de charge est également devenu structurellement très inférieur à nos effectifs. Dit simplement: nous avons encore des mesures à prendre pour retrouver notre équilibre industriel et financier", écrit-il (...).

Alors que le transport aérien repart après plus de deux mois d'arrêt quasi-complet, Guillaume Faury a une vision beaucoup plus précise du marché qu'il ne l'avait il y a quelques semaines.
 
"Sur la base des dernières études de marché, nous pensons qu'il faudra attendre 2023 au mieux, voire 2025, pour voir le trafic aérien retrouver son niveau de 2019. La reprise devrait d'abord concerner les  monocouloirs, la demande de gros-porteurs restant faible probablement plus longtemps en raison de la structure de ce segment de marché, et de l'impact durable de la crise sanitaire sur les voyages internationaux long-courriers", fait-il valoir (...).
 
"Nous sommes déterminés à préserver autant que possible le savoir-faire de l'entreprise, précieux résultat de décennies d'un développement minutieux (...).
 
"Nous avons des décisions difficiles devant nous (...) "nous allons faire tout notre possible pour que ces décisions soient prises dans l'intérêt d'Airbus, et avec considération pour tous les gens qui en dépendent, à commencer par les salariés. Elles auront pour objectif de limiter autant que raisonnablement possible les impacts court terme de la crise - en particulier sur l'emploi -, tout en prenant grand soin de ne pas mettre en danger l'avenir même d'Airbus (...) Le destin de milliers d'autres entreprises et de centaines de milliers de familles dépend en effet de nous. La prospérité de nombreuses communautés dans le monde dépend de notre propre résilience. Nous sommes presque 140.000 employés du groupe à travailler ensemble dans le monde. Airbus ne peut pas prendre le risque d'échouer".

Mon commentaire : Les prévisions d'Airbus quant à la reprise d'activité sont alignées sur celles des compagnies aériennes. Il faudra trois à quatre ans pour revenir au niveau d'activité de 2019.

> Environnement : Elisabeth Borne favorable à un prix plancher du billet d’avion

(source Air Journal) 21 juin - Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, est séduite par l’exemple de l’Autriche qui a décidé d’interdire la vente de billets d’avion à moins de 40 euros pour lutter contre le dumping des compagnies low-cost.
 
« Je pense que c’est assez choquant de faire croire que faire un Paris-Marrakech ou un Paris-Prague, ça coûte 15 euros. Ça coûte beaucoup plus que ça à la planète », a déclaré vendredi la ministre au micro de France Inter. Selon la ministre française, « l’urgence climatique » nécessite de telle mesure pour limiter le trafic aérien et réduire les émissions CO2 des avions. Dans les faits, un prix plancher permet surtout surtout de préserver les compagnies traditionnelles (Air France donc en France) de la concurrence des low-cost (easyJet, Ryanair, Vueling, etc) qui pratiquent régulièrement des prix d’appel, parfois inférieurs à 10 euros, pour attirer une large clientèle (...).

Mon commentaire : Je milite depuis plusieurs mois pour qu'une mesure contraignante sur le prix des billets d'avion soit appliquée.

En septembre dernier, j'ai voulu vérifier la réalité d'une offre à 9 euros pour un vol entre deux villes françaises. J'ai obtenu un billet dont le prix était détaillé comme suit :
tarif hors taxes  -19,86€
taxes 28,61€
frais de dossier 0,25€
Total 9,00€.

Ce tarif hors taxes négatif est pour moi inadmissible.

> La suppression de lignes aériennes intérieures en France concernera toutes les compagnies

(source Libération) 22 juin - «Nous allons demander dans le cadre du plan de sauvetage d'Air France des conditions environnementales. Parmi ces conditions, c'est effectivement qu'Air France se retire des lignes, notamment vers Orly, pour lesquelles existe une alternative ferroviaire à moins de deux heures et demie», affirme ce matin, le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari sur RTL.

Il annonce aussi que les opérateurs low-cost viendront s'insérer dans cette démarche. «Nous prendrons un arrêté pour des raisons environnementales, compatible évidemment avec le droit européen, de manière à ce qu'il n'y ait pas, effectivement, ces effets de distorsion de concurrence. (...) Les lignes seront supprimées en concertation avec les régions», précise-t-il.

Mon commentaire : Cette décision du gouvernement, liée à l'interdiction pour Air France d'exploiter certaines lignes à destination d'Orly, était très attendue.

Mais qu'en est-il de la réduction des émissions de 50% de co2 imposée à Air France ? En toute logique, cette réduction devrait s'appliquer à toutes les compagnies opérant en France sur le réseau domestique.


Fin de la revue de presse


>
Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 4,356 euros en clôture lundi 22 juin. Elle est en forte baisse de -6,96% sur une semaine.
Au début de l'épidémie de coronavirus, L'action Air France-KLM était à 9,93 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 4,59 euros. Nombre d'analystes ont baissé leurs prévisions de cours au début de la crise sanitaire. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en légère baisse de 1$ à 40$. Les annonces de début de déconfinement donnent le signal du redémarrage de l'activité industrielle. Au début de l'épidémie de coronavirus, il était à 69$. La production est toujours supérieure à la (faible) demande.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

Pour retrouver les dernières revues de presse du lundi, c'est ici

Si vous appréciez cette revue de presse, faites la circuler.

Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en me communiquant l'adresse email de leur choix.

| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés actionnaires PNC et PS.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet

Cette revue de presse traite de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
Si vous ne voulez plus recevoir cette lettre/revue de presse, [désabonnez-vous]
Si vous préférez recevoir la revue de presse sur une autre adresse, merci de me l'indiquer.
Pour me joindre : message pour François Robardet. 10565 personnes reçoivent cette revue de presse en direct