Air France : Orly-Pau, négociations et environnement

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°764, 13 juillet 2020  
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La Revue de Presse du lundi

> Air France : Orly-Pau, négociations et environnement

(source Air Journal) 10 juillet - (...) Un mois après la réouverture de ses portes, l’aéroport de Pau-Pyrénées a annoncé le 9 juillet 2020 la reprise le 31 aout des vols air France depuis Paris-Orly. Trois vols quotidiens seront alors proposés (deux le samedi), en plus des trois opérés depuis l’aéroport Charles de Gaulle. Entre Pau et Lyon-Saint Exupéry, les vols seront proposés à la rentrée au rythme de « 2 à 3 vols quotidiens (sauf samedi), donnant accès à de nombreuses destinations en correspondance » ; depuis le 10 juin, HOP! opère sur cette route jusqu’à 6 fois par semaine. L’aéroport palois souligne que ce programme de vols « se rapproche » de la desserte dont il bénéficiait avant la crise sanitaire.
 
Le Orly – Pau ne disparaitra donc pas, contrairement au Orly – Clermont-Ferrand dont l’arrêt a été annoncé cette semaine suite à la décision d’Air France de réduire son réseau intérieur de 40%, dans le cadre du plan Vesta de restructuration qui sera présenté fin juillet.
 
Air France a d’autre part lancé hier les négociations avec les syndicats sur les modalités de départ du personnel au sol, qui concerne plus de la moitié des 6560 suppressions de postes annoncées (plus 1020 chez HOP). La direction (...) « une organisation des métiers au sol avec 20.250 CDI (en équivalent-temps plein) fin 2022 » : le syndicat évoque un nombre de départs nécessaires « à 705 au Hub, à 220 au Global Cargo ou, encore, à 129 à la DGSI (Direction générale des systèmes d’information). Le court-courrier est très impacté, avec 835 départs programmés au total. Ainsi à Orly, les effectifs sont appelés à baisser de 893 à 644 (-28%) ». La fermeture des agences physiques concerne 150 emplois, sans oublier l’impact du plan sur les escales de province (...).
 
Côté écologie, une des conditions posées par le gouvernement à l’aide d’État de 7 milliards d’euros, la compagnie de l’alliance SkyTeam a annoncé hier s’être associée à OpenAirlines, premier fournisseur mondial de solutions d’éco-pilotage des avions. Dans le cadre de cet accord, OpenAirlines « analysera chaque jour les données de milliers de vols opérés par la compagnie. Sa solution SkyBreathe®, développée en partenariat avec Transavia France, compagnie du groupe Air France, évaluera de façon détaillée les économies potentielles de carburant et proposera des recommandations pour maximiser l’efficacité opérationnelle d’Air France et réduire ses émissions de CO2 » (...).
 
« Nous félicitons toutes les compagnies aériennes qui vont au-delà des objectifs collectifs de l’industrie et ce nouvel accord montre le leadership d’Air France dans l’engagement en faveur du climat », a déclaré dans un communiqué Alexandre Feray, PDG et fondateur d’OpenAirlines. « Déjà numéro 1 au classement Dow Jones Sustainability Index (DJSI), le groupe Air France-KLM est reconnu comme un leader de la performance environnementale. Nous sommes honorés qu’Air France nous ait choisis pour contribuer à sa relance verte et réduire davantage ses émissions de CO2. Alors que nous travaillons tous à reconstruire notre industrie, fortement impactée par la crise du Coronavirus, nous poursuivrons notre engagement indéfectible à aider les compagnies aériennes à réduire leurs coûts et leur empreinte carbone ».
 
Air France (...) rejoint ainsi la grande communauté de compagnies aériennes ayant déjà adopté SkyBreathe pour améliorer leur efficacité énergétique, avec notamment Norwegian Air Shuttle, Malaysia Airlines, Cebu Pacific, GoAir, Atlas Air « et d’autres grandes compagnies aériennes ».

Mon commentaire : Lorsqu'en juin Air France a relancé les liaisons Province - Paris, seul Roissy-CDG était concerné. Cela permettait d'offrir quelques correspondances internationales aux passagers. En plein campagne des municipales, nombre d'élus s'étaient offusqués de ne pouvoir se rendre à Paris via Orly.

Air France avait alors indiqué que la non desserte d'Orly était temporaire ; les flux de passagers étaient insuffisants pour desservir les deux aéroports parisiens.

L'article évoque également l'utilisation par Air France d'un logiciel d'Open Airlines. Il permettra aux pilotes d'Air France de réduire encore davantage la consommation de carburant et par conséquent les émissions de CO2.

> Unions Object to KLM State Aid Conditions (Les syndicats s'opposent aux conditions d'aide d'État de KLM)

(source Airwaysmag) 9 juillet - Dans une lettre commune à la Commission européenne, des syndicats de KLM s'opposent aux conditions que l'État néerlandais fixe en contrepartie de l'aide à KLM. (...)
 
Selon les syndicats, les restrictions d'emploi et de salaires sont particulièrement contradictoires avec des traités tels que ceux de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ces traités stipulent, entre autres, que les partenaires sociaux doivent pouvoir négocier des conventions collectives de travail librement, sans aucune ingérence gouvernementale. (...) 

Bien que la lettre s'oppose aux conditions imposées par l'État néerlandais, elle souligne également que les syndicats sont conscients de la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouve KLM et de la volonté du personnel de contribuer au redressement de l'entreprise.
 
Jusqu'à présent, cela a toujours été fait en étroite collaboration avec les syndicats et ceux-ci appellent donc à des efforts conjoints pour trouver des solutions appropriées.

Mon commentaire : La lettre des syndicats néerlandais fait référence à l'exigence de l'État néerlandais de réduire de 20% les plus hauts salaires de KLM.

Depuis février 2019, date à laquelle le gouvernement néerlandais a acquis 14% du capital d'Air France-KLM, ce n'est pas la première ingérence gouvernementale dans les affaires internes de KLM.

> Air France recapitalise HOP à hauteur de 230 millions d'euros

(source La Tribune) 6 juillet - Selon nos informations (...), le conseil d'administration d'Air France a validé la semaine dernière une recapitalisation de HOP à hauteur de 230 millions d'euros. Air France va convertir en capital une dette en compte courant que lui devait sa filiale. Sans sortie de cash pour Air France, cette opération écarte tout risque de liquidation de HOP en 2021. En effet, elle permet à cette dernière de remonter ses fonds propres à un niveau supérieur à la moitié du capital social, en conformité avec les exigences du Code du commerce. Ce que la compagnie ne respectait plus depuis plusieurs années. Depuis 2017, ses fonds propres étaient inférieurs à la moitié du capital social et cette situation ne pouvait perdurer au-delà de l'exercice fiscal 2020 sous peine de voir la compagnie potentiellement dissoute.
 
Si HOP ne va pas mourir, elle va néanmoins subir une restructuration extrêmement sévère, puisque sa taille va quasiment être divisée par deux d'ici à l'été 2023. Si les effectifs seront réduits de 42%, la flotte va diminuer de 47%, en passant de 55 à 29 appareils, tous des Embraer puisque les Bombardier CRJ, pourtant plus économes selon la direction, vont sortir de la flotte. En termes de sièges kilomètres offerts, la réduction ne sera que d'un tiers.(...) 

Du côté de la maintenance, les sites de Lille et de Morlaix vont fermer et seul celui de Clermont-Ferrand va subsister avec une "adaptation" pour faire baisser des coûts jugés trop élevés.(...) 

Mon commentaire : Comment une entreprise arrive-t-elle dans la situation de HOP ?

Pour faire (très !) simple, le capital social d'une entreprise représente les fonds apportés lors de sa création. Les capitaux propres (également appelés fonds propres) sont initialement égaux au capital social. Puis, année après année, on y ajoute (entre autres) les bénéfices et les pertes.

Lorsqu'une entreprise enchaine les années déficitaires, ses capitaux propres diminuent. C'est ce qui est arrivé à HOP. Ses fonds propres étaient devenus inférieurs à la moitié de son capital social, ce qui est interdit par le Code du Commerce.

Pour sortir de cette situation, plusieurs solutions existent, qui peuvent aller jusqu'à la dissolution de l'entreprise.

Dans le cas de HOP, la compagnie régionale avait une dette de 230 millions d'euros envers Air France. L'abandon de cette dette par Air France permettra de relever les capitaux propres de HOP de ce même montant.

> Coronavirus : les nouveaux outils pour la filière MRO

(source Air & Cosmos) 6 juillet - Barfield Inc., la filiale américaine d'Air France Industries KLM Engineering & Maintenance (AFI KLM E&M), va désormais distribuer le chariot électrostatique de On Target Spray Systems, pour aider à prévenir la propagation du Covid-19. La technologie de pulvérisation de ce chariot électrostatique 3D est trois fois plus rapide que celle utilisant la formation de buée et offre une couverture de protection uniforme sur toutes les surfaces. La désinfection est devenue la norme et les contraintes sanitaires obligent les entreprises à rivaliser d'imagination pour préserver la santé de tous. La filière MRO y compris.
 
Le chariot électrostatique de On Target Spray Systems est livré avec un chariot à roulettes et un enrouleur autour d'une technologie brevetée conçue pour faire gagner du temps aux clients et réduire les coûts, souligne AFI KLM E&M qui poursuit : "le chariot est construit aux États-Unis pour les travaux lourds et difficiles et dispose de compresseurs d'air robustes conçus pour désinfecter l'intérieur et l'extérieur des cabines d’avion".
 
« Nous sommes ravis de nous associer à On Target Spray Systems dans le cadre de notre stratégie de création de solutions pour nos clients. La pandémie de COVID-19 a changé notre mode de vie et le pulvérisateur électrostatique est là pour assurer la tranquillité d'esprit partout où nous allons », explique Hervé Page, président de Barfield. Pour On Target, la pandémie de coronavirus ouvre des débouchés à peine imaginables il y a encore cinq mois. La société américaine s'est en effet spécialisée dans la technologie de pulvérisation électrostatique pour l'agriculture.

> Delta Airlines très prudent sur la reprise mais veut éviter les licenciements

(source AFP) 10 juillet - Face à la persistance de la pandémie de Covid-19, le patron de la compagnie américaine Delta AirLines est resté très prudent jeudi sur la reprise des vols tout en souhaitant éviter le plus possible des licenciements secs. (...)
 
"La progression continue du virus dans le sud des États-Unis, couplée aux mesures de confinement mises en œuvre sur les plus grandes métropoles dans le nord du pays, nous incite à faire preuve d'une grande prudence dans l'ajout de nouveaux vols", y écrit-il. (...)
 
United Airlines a pour sa part prévenu mercredi qu'elle pourrait licencier jusqu'à 36.000 salariés en octobre et American Airlines a indiqué début juillet s'attendre à avoir 20.000 salariés de plus que nécessaire pour fonctionner à l'automne. (...)

> Richard Branson dévoile le plan de sauvetage de Virgin

(source Forbes) 7 juillet - Après des mois d’incertitude, le milliardaire Sir Richard Branson a enfin trouvé une solution à la menace qui planait au-dessus de son empire. (...)
 
Depuis le mois de mars, Richard Branson a dû faire marche arrière après des commentaires du Parlement britannique, qui estimait que l’homme d’affaires devrait faire appel à sa fortune personnelle pour renflouer ses entreprises. Des questions sur son statut fiscal et sa résidence dans les îles Vierges britanniques agitaient également les médias depuis quelques mois.
 
Mais depuis peu, l’ambiance au sein du groupe Virgin a changé. En effet, Richard Branson est sur le point de réunir plus d’un milliard de dollars pour aider à sécuriser son empire commercial après le passage du Covid-19 : 500 millions de dollars de la part Delta (via des reports et des exonérations), 300 millions de dollars de financement de la dette par le groupe Elliott Management et 500 millions de dollars provenant de la vente d’actions de Virgin Galactic sur les mois de mai et juin. (...)

Par ailleurs, un soutien supplémentaire aux actionnaires d’environ 500 millions de dollars sera fourni, apporté en grande partie par Delta Airlines, qui possède 49 % de Virgin Atlantic. Le groupe Virgin, propriétaire à 51 %, soutiendra Delta dans son implication envers sa filiale. (...)
 
Enfin, en ce qui concerne la situation critique du personnel de Virgin Atlantic, les représentants ont travaillé avec les deux principaux syndicats pour parvenir à un accord au plus vite. Bien que 3 000 membres du personnel aient perdu leur emploi, la communication avec les salariés a été « directe et consensuelle » selon une source proche des négociations.

En comparaison, les députés britanniques ont récemment qualifié British Airways, grand rival de Virgin Atlantic, de « honte nationale ». La compagnie a en effet tenté de licencier 12 000 salariés et a modifié les contrats de 30 000 autres lors d’une « tentative calculée pour tirer profit de la pandémie », comme l’a rapporté The Guardian. (...)

Mon commentaire : Le gouvernement britannique avait été clair : avant d'accorder son soutien à Virgin Atlantic, il exigeait que Richard Branson, l'actionnaire principal, injecte des fonds dans sa compagnie aérienne.

C'est désormais chose faite, Richard Branson (ainsi que Delta Airlines, propriétaire à 49% de Virgin Atlantic) participera au sauvetage de Virgin Atlantic.

> Emirates s’apprête à supprimer 9 000 emplois suite à la crise

(source Air Journal) 11 juillet - Le président d’Emirates a déclaré que la compagnie aérienne du Moyen-Orient devrait supprimer jusqu’à 9 000 emplois en raison de la pandémie de coronavirus.
 
C’est la première fois que le plus grand transporteur longue distance au monde révèle le nombre d’emplois qui seront perdus. Avant la crise, Emirates comptait 60 000 employés.
 
Tim Clark qui a déclaré que la compagnie aérienne avait déjà réduit d’un dixième l’effectif de son personnel, a ajouté : « Nous devrons probablement en abandonner quelques-uns de plus, probablement jusqu’à 15%. »  (...)

Au moins 700 des 4 500 pilotes de la compagnie aérienne ont reçu des avis de licenciement cette semaine, ce qui signifie qu’au moins 1 200 ont été informés de la fin de leur emploi depuis le début de la crise du coronavirus. Des milliers de stewards et hôtesses de l’air ont également été informés qu’ils n’étaient plus nécessaires.

> La compagnie Latam décroche un nouveau financement de 1,3 milliard de dollars

(source AFP) 9 juillet - La compagnie chileno-brésilienne Latam, la plus importante d'Amérique latine, a annoncé jeudi avoir obtenu un financement de 1,3 milliard de dollars (1,15 milliard d'euros) d'un fonds d'investissement américain pour sortir de la crise liée au coronavirus sans avoir recours à de l'argent public.
 
Ce 1,3 milliard provient du fonds Oaktree Capital Management et vient s'ajouter aux 900 millions de dollars déjà mis sur la table par Qatar Airways ainsi que les familles Cueto et Amaro, actionnaires de la compagnie aérienne. Fin mai, Latam s'est déclarée en faillite aux États-Unis (...).
 
«Latam va continuer à voler. Il n'y aura pas d'impact sur les opérations de fret, les réservations, les 'vouchers' ou les miles et points de Latam Pass», a souligné l'entreprise. Avant la pandémie, la compagnie aérienne, née de la fusion de Lan au Chili et de Tam au Brésil, desservait 145 destinations dans 26 pays. Elle comptait plus de 42.000 employés et exploitait 1.400 vols quotidiens, transportant plus de 74 millions de passagers par an.

> La compagnie Level France devrait bientôt disparaître

(source Capital) 10 juillet - La crise sanitaire a fait une nouvelle victime. La compagnie aérienne OpenSkies, qui opère sous la marque Level France, a annoncé mercredi 8 juillet qu'elle s'apprêtait à cesser son activité et à mettre en œuvre un plan social (...).
 
Level, la marque low-cost long-courrier d'IAG, maison mère d'Iberia et de British Airways, opère en France depuis l'aéroport de Paris-Orly depuis 2018. Ses trois Airbus A330 desservent des destinations aux États-Unis, au Canada ainsi que la Guadeloupe et la Martinique. La société OpenSkies, créée en 2006 sous le nom de L'Avion, avait été rachetée en 2009 par British Airways et vole sous la marque Level depuis 2018. IAG entendait alors se positionner sur le marché low-cost long-courrier au départ de Paris, où Norwegian Air Shuttle (Norwegian) avait ouvert des liaisons vers les États-Unis deux ans plus tôt(...).
 
La branche autrichienne de Level a déposé le bilan en juin.

Mon commentaire : L'année dernière, dix compagnies assuraient la desserte Paris - New York, alors que seulement six compagnies étaient positionnées sur la ligne Londres - New York.

L'arrêt de Level France et le retrait de Norwegian, conséquences de la crise du Covid-19, marquent le retour à une concurrence plus raisonnable.

> Ethiopian Airlines, une exception africaine

(source Le Temps) 13 juillet - C’est une exception africaine, et peut-être même mondiale. Comme toutes les compagnies aériennes, Ethiopian Airlines, groupe 100% étatique, a subi de plein fouet l’impact du Covid-19. Pendant le confinement, les frontières étaient fermées. Mais alors que la grande majorité des acteurs avaient leur flotte clouée au sol, la compagnie éthiopienne a maintenu 10% de ses opérations, transportant masques, équipements médicaux, vivres et autres matériaux aux quatre coins du monde (...).
 
En avril (...) la compagnie a décidé de miser sur le marché du cargo, car il fallait bien transporter équipements médicaux, vivres et travailleurs humanitaires. Ne possédant toutefois que 12 avions dédiés, elle n’a pas hésité à déboulonner les sièges de 24 appareils passagers pour tripler sa capacité. A présent, c’est ce segment qui ramène l’essentiel des revenus. Par ailleurs, plusieurs pays, dont les États-Unis et le Japon, ont affrété ses avions pour rapatrier leurs ressortissants se trouvant en Afrique ces derniers mois (...).
 
Fondée en 1946, Ethiopian Airlines, membre de la Star Alliance (...), est devenue au fil des années le premier transporteur aérien africain (...).
 
A terme, Ethiopian Airlines entend se développer davantage comme un hub entre le reste du monde et l’Afrique (...).

Mon commentaire : Selon l'accord « Agoa » conclu par Bill Clinton il y a vingt ans, l'Éthiopie bénéficie, comme une quarantaine de pays africains, de l'absence de taxes douanières aux États-Unis. Un accord similaire a été négocié avec l'Europe. 

Un vêtement « made in Ethiopia » est 27% moins cher que s'il était importé du Vietnam ou du Bangladesh. Chinois et Indiens ont donc fait de l'Éthiopie leur cheval de Troie : au lieu d'exporter de chez eux, ils se servent de l'Afrique pour inonder l'Occident de leurs marchandises, en franchise de taxes.

Mais rien n'est réellement produit en Éthiopie : les cintres et étiquettes sont importés d'Inde, les tissus de Chine et de Hong Kong. Le pays africain ne fait qu'assembler le tout. C'est le maillon le plus récent, et le plus faible, de cette mondialisation. Financièrement, c'est une vraie aubaine : les Éthiopiennes sont parmi les moins payées du monde. Elles gagnent 50 dollars par mois, soit cinq fois moins que les Chinoises et deux fois moins que les Vietnamiennes. 

> Crise sanitaire: l'avenir incertain du projet d'extension de l'aéroport de Roissy

(source AFP) 10 juillet - Le terminal 4 de Roissy-Charles de Gaulle, méga-projet d'extension doté d'une capacité de 40 millions de passagers, verra-t-il le jour? La crise sanitaire mondiale contraint Aéroports de Paris et l'État à revoir leur copie sévèrement critiquée par l'Autorité environnementale (...).
 
Dans un avis rendu mercredi et consulté par l'AFP, l'Autorité environnementale (AE) constate que "l'équation à résoudre" entre l'augmentation des vols, de la circulation routière et le respect des objectifs internationaux de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre "n'est pas décrite ni posée de manière complète" (...).
 
En réaction, le Groupe ADP a indiqué jeudi qu'il "tirera les conséquences de l'ensemble des recommandations" et "a pris la décision d'adapter le projet pour tenir compte des priorités issues de la crise et d'ajuster en conséquence le calendrier".
 
Pour le groupe gestionnaire des aéroports parisiens, l'objectif du futur terminal est de permettre d'absorber la fréquentation de Roissy, deuxième aéroport d'Europe derrière Heathrow, estimée à 120 millions de passagers en 2037, selon l'organisation des aéroports ACI Europe.
 
Mais ce chiffre, brandi par ADP pour appuyer son projet, repose sur une croissance continue du trafic aérien mondial avant la pandémie de Covid-19.
 
Depuis mars, le trafic a plongé de 90% et devrait retrouver son niveau d'avant crise au mieux en 2023, selon l'association internationale du transport aérien (IATA).
 
Devant l'évidence, l'État, actionnaire majoritaire d'ADP et favorable au projet, a fait évoluer sa position.
 
"Aujourd'hui à Roissy, on a 15% des vols (...). Les extensions de capacité à Roissy aujourd'hui paraissent être un pari audacieux. Le projet du T4 va probablement être revu, requestionné : : coût/bénéfice", a déclaré sur RMC et BFMTV Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports.
 
Le projet "est obsolète et n'aura pas les financements", glisse une source aéroportuaire qui ajoute que l'extension de Roissy "n'est pas en adéquation avec ce que veulent les citoyens". (...) Parallèlement, l'interdiction "de la construction de nouveaux aéroports et l'extension des aéroports existants" figure parmi les propositions de la Convention citoyenne pour le Climat que le président Emmanuel Macron va soumettre au parlement ou à référendum dès 2021(...) 

Mon commentaire : Déjà avant la crise sanitaire, je m'interrogeais sur la pertinence de construire ce terminal 4 de Roissy - CDG, d'une la capacité identique à celle de l'aéroport d'Orly.

Les hypothèses qui avaient conduit à son dimensionnement me paraissaient très optimistes. De mon point de vue, elles sous-estimaient les conséquences de la lutte contre le réchauffement climatique.

> Confiance dans le transport aérien : les trois alliances ensemble

(source Air Journal) 9 juillet - Dans un communiqué commun (...), Oneworld, SkyTeam et Star Alliance, les trois grandes alliances internationales, qui représentent collectivement plus 50% du trafic aérien mondial via leurs 58 compagnies aériennes, se sont réunies pour souligner les mesures que les compagnies adoptent pour assurer le bien-être des clients lors de leurs voyages. « Chers voyageurs, une vidéo des trois alliances, donne un aperçu de ce que les clients peuvent attendre de leur voyage au cours des prochains mois alors que les restrictions de voyage sont assouplies et que le monde commence à rouvrir » (...).

Les mesures que les voyageurs connaîtront pendant leur voyage, de l’enregistrement à la destination choisie, comprennent :

       · Obligation ou recommandation pour les passagers et le personnel des compagnies aériennes de porter des masques faciaux à l’aéroport et à bord, conformément aux directives de santé publique applicables ;
       . Un environnement aéroportuaire sûr avec une distance physique dans toutes les zones requises ;
       . Assainissement accru et intensifié en mettant l’accent sur les zones à contact élevé, au sol et dans la cabine de l’avion ;
       . Filtres à air à haute efficacité de qualité hospitalière à bord des avions modernes. Connus sous le nom de HEPA (High-Efficiency Particulate Air), ces filtres extraient 99,99% des particules et des contaminants en suspension dans l’air.

(...) Oneworld (...) regroupe American Airlines, British Airways, Cathay Pacific, Finnair, Iberia, Japan Airlines, Malaysia Airlines, Qantas, Qatar Airways, Royal Air Maroc, Royal Jordanian, S7 Airlines et SriLankan Airlines
 
(...) SkyTeam (...) regroupe Aeroflot, Aerolíneas Argentinas, Aeromexico, Air Europa, Air France, Alitalia, China Airlines, China Eastern, Czech Airlines, Delta Airlines, Garuda Indonesia, Kenya Airways, KLM Royal Dutch Airlines, Korean Air, Middle East Airlines, Saudia, TAROM, Vietnam Airlines et Xiamen Air.

(...) Star Alliance (...) regroupe Aegean Airlines, Air Canada, Air China, Air India, Air New Zealand, ANA (All Nippon Airways), Asiana Airlines, Austrian, Avianca, Brussels Airlines, Copa Airlines, Croatia Airlines, Egyptair, Ethiopian Airlines, EVA Air, LOT Polish Airlines, Lufthansa, Scandinavian Airlines, Shenzhen Airlines, Singapore Airlines, South African Airways, SWISS, TAP Air Portugal, Thai Airways, Turkish Airlines et United Airlines (...).

Mon commentaire : Les trois principales alliances de compagnies aériennes (la liste des compagnies figure en fin d'article), s'efforcent de rassurer leurs futurs clients encore trop peu nombreux à réserver des voyages.


Fin de la revue de presse


>
Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 4,10 euros en clôture lundi 13 juillet. Elle est en baisse de -2,57% sur une semaine.
Avant l'épidémie de coronavirus, L'action Air France-KLM était à 9,93 euros. Elle oscille depuis début avril entre 4 et 5 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 4,43 euros. Nombre d'analystes ont baissé leurs prévisions de cours au début de la crise sanitaire. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est stable à 43$. Au début de l'épidémie de coronavirus, il était à 69$.

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| François Robardet

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