N°768, 10 août 2020
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La Revue de Presse du lundi
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Ben Smith, directeur général d'Air France-KLM : "Notre principal atout pour sortir de la crise, c'est notre réseau mondial"
(source franceinfo) 9 août - Ben Smith, Directeur
Général d’Air France-KLM. vous vous exprimez très peu dans les médias.
C’est d’ailleurs, votre première interview radio en français depuis
votre arrivée au sein du groupe, il y a maintenant tout juste deux ans.
C’était en août 2018. Avant d’évoquer, la crise sanitaire, ce peu de
présence médiatique, c’est une stratégie ou simplement de la timidité ?
Ben Smith : "Je ne parle pas très bien le français, mais la
véritable raison, c’est que j’ai voulu à mon arrivée au sein du
groupe AF-KLM, d’abord, rétablir le dialogue et la confiance avec les
partenaires sociaux. Cela a pris du temps, il était important de le
faire en interne. On m’a trop souvent dit que les annonces de
la société étaient apprises via les médias".
Revenons au
sujet qui nous occupe, la crise sanitaire : au début de l’hiver, lorsque
l’on a commencé, à parler du Coronavirus en Chine, vous attendiez-vous à
de telles conséquences sur le transport aérien ? Quasiment 95 % de la
flotte mondiale clouée au sol ? Vous vous êtes dit quoi ? "Je suis dans cette industrie
depuis 30 ans, j’ai vécu beaucoup de crises, mais jamais je n’aurais
imaginé une crise d'une telle ampleur. On a commencé à arrêter
nos vols sur la Chine avant de stopper l’ensemble de nos destinations.
500 avions cloués au sol. Les premières minutes, c’est intéressant, mais
ensuite, c’est un choc, car ce sont nos 85 000 salariés qui sont
directement impactés".
"En France, 50 000 salariés ont pu bénéficier du chômage
partiel, nous avons arrêté le paiement de nos coûts variables (...). Avec une marge de
5 à 6 % il est clair que nous allions droit dans le mur. Heureusement,
nous avons reçu l’aide des gouvernements français et néerlandais. Le
trafic reprend progressivement. Notre plus gros marché, ce sont les
États-Unis. Nous ne savons pas quand l’activité va rebondir, quand les
frontières seront rouvertes, mais je pense qu’il faudra au moins trois
ans pour retrouver les niveaux de 2019".
Cette crise
sanitaire va inexorablement entrainer la disparition de compagnies
aériennes, les plus fragiles ou encore celles au développement trop
rapide, elle va accélérer une consolidation en Europe. Peut-on dire que
c’est un mal pour un bien ? "On commence à voir des
faillites, il y en aura de nombreuses autres, ça peut nous aider,
nous
étudierons les opportunités de consolidation, mais pour l’instant, il
est beaucoup trop tôt".
Est-ce que, d’après-vous, cette crise
sanitaire remet en cause certains modèles économiques dans l’aérien,
notamment celui des Legacy, des compagnies traditionnelles, est-ce
qu’aujourd’hui, il n’y a pas deux modèles, deux métiers différents, le
long courrier, et le court-moyen, qui pourraient être assurés par les "low-cost" ?
"Bien sûr, notre industrie évolue, Air France a 86 ans, KLM a
100 ans, le groupe a traversé beaucoup de crises, mais nous avons des
atouts, pour redémarrer, un réseau mondial qui ne se limite pas à
l’Europe, les États-Unis, ou l’Asie ".
L’avenir d’Air France-KLM,
est-il dans l’une de ses directions ? Est-ce votre souhait ou non ?
"Nous avons mis en place l’an dernier un plan de transformation, il
prendra du retard, mais nous devons renverser les pertes sur le
domestique, 200 millions d’euros, chaque année, il faut le faire de
manière responsable, il faut régler cette situation impossible à
maintenir".
Pour traverser la crise sanitaire, l’État vous a
directement ou indirectement prêté sept milliards d’Euros, Est ce que
vous pourrez rembourser et à quelle échéance ? Dans le cas contraire, il
se passera quoi ? Une montée au capital, une nationalisation partielle ?
"Ce n’est pas le sujet aujourd’hui, le but de ce prêt pour
l’instant est d’assurer la pérennité d’Air France, traverser cette crise
avec une réserve de liquidités ".
En contrepartie de ce prêt
de sept milliards d’euros, le gouvernement français vous a demandé, au
nom du respect de l’environnement, de fermer certaines de vos lignes
domestiques, les lignes à moins de 2 heures 30 de TGV de Paris ? Ce
n’est pas une vision un peu simpliste du transport aérien, et surtout
une demande totalement incohérente avec cette aide étatique ?
"Difficile d’argumenter s’il existe effectivement une option ferroviaire
de 2 heures 30 ou moins, mais il est en revanche
très clair que nous conserverons l’ensemble de notre réseau pour relier
notre hub de Roissy pour les vols long courrier. De Bordeaux,
ou Nantes, si nous envisageons de supprimer les vols vers Orly, il n’en
est pas question pour Roissy, ce n’est pas facile, car c’est un paradoxe
mais nous acceptons cette condition".
On assiste depuis
maintenant un certain temps, à un mouvement venu des pays nordiques sur
"la honte de prendre l’avion". Or on sait que le transport aérien ne
représente que 2,5 % des émissions de CO2 au niveau mondial,
considérez-vous que le transport aérien fait figure de bouc émissaire de
la pensée écologiste ? "Nous
sommes une société et une industrie très visible : il est plus facile de
nous attaquer et de nous considérer comme un ennemi de l’environnement.
Pourtant, nous faisons beaucoup d’efforts depuis des années, mais nous
ne communiquons pas assez. Nous avons déjà remplacé une grande partie de
notre flotte pour réduire notre impact de CO2 de 20 à 25 %. Ce
n’est pas assez connu. D’autres exemples : nous roulons sur un seul
moteur après l’atterrissage, nos véhicules de tractage sont
électriques "...
Que va changer cette crise sanitaire, pour le passager ?
Pensez-vous qu’on va voyager différemment, que le profil des passagers
va évoluer, que les destinations vont changer ? Le prix des billets
d’avion va-t-il baisser ou augmenter dans les prochains mois ?
"Les prix baissent chaque année si on regarde les tendances sur 10 ou 15
ans. Le vrai changement, ce sera la sécurité sanitaire, avec le port du
masque obligatoire sur l’ensemble de nos vols, des avions plus souvent
nettoyés, des prises de température à l'embarquement".
Vous sentez
une envie de voyager des gens ? "C’est très clair !
Les familles ont besoin de se retrouver, dès que les frontières
rouvriront tout va repartir très rapidement, j’en suis certain. Ce sera
plus long pour le trafic Business".
Êtes-vous optimiste ?
"Vraiment optimiste.
Si vous regardez l’industrie sur les dernières décennies, après la
crise, il y a toujours eu un rebond. Tous ceux qui ont voyagé, qui ont
visité le monde, vont continuer ».
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Air France-KLM espère sortir de la crise par le haut
(source Les Échos) 7 août - Paradoxalement, la crise actuelle
pourrait profiter à Air France-KLM, en lui permettant d'accélérer sa
transformation et de combler une partie de son retard de compétitivité
sur ses principaux concurrents. C'est en tout cas l'ambition affichée
par Benjamin Smith. En dépit de la gravité de la situation actuelle, le
patron du groupe franco-néerlandais a maintenu son objectif d'atteindre
7 % à 8 % de marge d'exploitation à l'horizon 2025, sans rien ôter du
plan stratégique annoncé en novembre dernier, quand tout allait bien.
Cela revenait à doubler le résultat d'exploitation de 2019, pour le
porter au niveau de celui de Lufthansa.
Par le passé, Air France a déjà réussi un tel tour de force. En 1996,
après être passée à deux doigts de la faillite, la compagnie tricolore
ouvrait ainsi un nouveau chapitre de son histoire, avec la mise en place
du hub de Roissy-CDG. En 2001, la crise de l'après-11 Septembre, suivie
de celle du SRAS, avait permis à Air France de s'emparer de KLM, faisant
d'Air France-KLM le premier groupe de transport aérien de l'époque. En
2015, le plan Transform avait mis fin à huit années de pertes.
Chaque
fois, les turbulences avaient permis de faire passer des sacrifices et
des réformes inacceptables en temps ordinaire. Et la crise actuelle
semble produire les mêmes effets. Benjamin Smith a déjà réussi à faire
passer sans encombre une réduction des effectifs d'Air France, sans
précédent depuis 2012, le transfert à la filiale low-cost Transavia
d'une partie de l'activité moyen-courrier et une réduction inédite du
réseau domestique, ainsi que la sortie des Airbus A380. Et ce, tout en
obtenant des gouvernements français et néerlandais pour 10,4 milliards
d'euros de prêts, avec la bénédiction de la Commission européenne.
Reste maintenant à mettre en œuvre ces mesures. Ce qui
comporte encore pas mal d'inconnues, telles que le nombre de candidats à
un départ volontaire chez Air France ou le résultat du référendum en
cours chez les pilotes sur la restructuration du réseau domestique et
l'extension du domaine de Transavia. Il sera connu le 12 août.
Chez
KLM, le plan de restructuration n'a pas encore été dévoilé. Attendu
pour octobre, il devra également être accepté par les syndicats de la
compagnie et le gouvernement néerlandais. Plus de 4.000 emplois seraient
menacés.
Autre incertitude encore, évoquée à demi-mot : la nécessaire
recapitalisation du groupe par les États français et néerlandais. Sans
un nouveau coup de pouce, Air France-KLM n'a en effet pas le moyen de
rembourser les 10,4 milliards d'euros d'emprunts, tout en finançant la
modernisation de sa flotte. Une décision devrait intervenir avant la fin
de l'année, mais reste à savoir à quelles conditions.
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Oorlogsverklaring van piloten aan KLM-top (Déclaration de guerre des pilotes au
P-DG de KLM)
(source De Telegraaf traduit avec Deepl) 7 août - Les pilotes veulent qu'Elbers corrige l'image
"fausse" et "incorrecte" des pilotes à l'intérieur et à l'extérieur de
la compagnie. "Nous demandons à la direction de nous représenter
correctement auprès du monde extérieur."
Dans la lettre, qui est
entre les mains du Telegraaf, les pilotes se plaignent du fait que le
P-DG Pieter Elbers ne s'est pas suffisamment éloigné de l'image des
pilotes qui gagnent beaucoup d'argent. Elbers devrait
également déclarer publiquement que les salaires généreux des
pilotes de KLM sont "conformes au marché".
La suggestion selon laquelle certains des
pilotes sont coupables d'évasion fiscale est carrément choquante. "Nous
sommes sous le feu des médias, de la politique, de l'opinion publique et
même chez nous, nous sommes directement attaqués sur nos conditions
d'emploi par d'autres syndicats et groupes d'employés" rapporte la
lettre. Chez
KLM, environ 2 500 des 30 000 employés sont des pilotes ; ils
représentent 30 % du coût salarial total.
Avec cette lettre, les
pilotes augmentent la pression au sommet de KLM. La compagnie aérienne
est techniquement en faillite et dépend d'un ensemble de prêts de 3,4
milliards d'euros pour survivre. Une condition de ces prêts est que les
pilotes cèdent jusqu'à 20 % de leur salaire. Le ministre Hoekstra a
déclaré à plusieurs reprises au cours des négociations que les épaules
les plus fortes devront porter le plus lourd fardeau dans la
restructuration, ce qui fait que les pilotes sont clairement dans le
collimateur.
Par exemple, un capitaine de KLM sur un Boeing 737, en 2018, gagnait 226.000 euros par an
selon les recherches de l'agence de recherche HKP, alors qu'il était de
133.000 euros pour les compagnies à bas coûts. Un copilote de KLM sur le même
type d'avion gagnait environ 126.000 euros alors qu'il était de 71.000
euros pour les compagnies à bas coûts.
KLM est dans la crise la plus profonde de son existence.
Les initiés déclarent qu'il n'est toujours pas clair pour les
pilotes qu'il ne s'agit pas de savoir à quoi ils ont droit, mais de
respecter les accords conclus avec le gouvernement. "Tout le monde doit
contribuer, c'est aussi simple que ça".
(...) Les salaires des pilotes ont
récemment été partiellement payés par le contribuable.
KLM
déclare (...) qu'ils ont pris note de la lettre et qu'ils
sont en train de l'"étudier".
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Air France zet 430 miljoen opzij voor vrijwillige vertrekkers (Air France
provisionne 430 millions pour les départs volontaires)
(source RTLnieuws traduit avec Deepl) 6 août - Air France, la société
mère française du néerlandais KLM, provisionne 430 millions d'euros pour les
départs volontaires du
personnel au sol et de cabine (...).
A Air France, 6560
des 41 000 emplois doivent disparaître en raison de la crise de la
Covid-19. Cela signifie que beaucoup moins de personnes utilisent
l'avion qu'avant que la crise n'éclate.
KLM a déjà mis en place un programme de départ volontaire pour son
personnel. Environ 2400 membres du personnel au sol, de cabine et de
cockpit y ont adhéré, ce qui pourrait entraîner la disparition de 2000
postes à temps plein. KLM a provisionné 188 millions d'euros
à cette fin (...).
Au
total, 12 000 emplois vont disparaître chez Air France-KLM dans les
années à venir. 6560 à Air France, 1020 à la filiale Hop et 5500 à KLM.
KLM a déjà déclaré que d'autres postes pourraient devoir être
supprimés si le trafic aérien ne reprend pas assez vite. Chaque fois
que le nombre de vols sera inférieur de 5 % aux prévisions, KLM perdra
800 emplois supplémentaires, a déclaré le directeur Pieter Elbers (...).
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Le coronavirus rebat les cartes du transport aérien en Europe
(source Les Échos) 7 août - Six mois après le début de la crise
générée par la pandémie de Covid-19, l’état de santé des principales
compagnies aériennes européennes reste préoccupant. Le groupe Lufthansa
a ajouté, jeudi, la touche manquante à ce tableau désolant, avec une
perte nette record de 1,49 milliard d‘euros au deuxième trimestre, pour
un chiffre d ‘affaires divisé par deux, à 8,335 milliards.
Au total,
les trois principaux groupes de transport aérien européens, Air
France-KLM, Lufthansa et IAG (maison mère de British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus) totalisent 11,8 milliards d ‘euros de pertes au 1er
semestre, soit davantage que les bénéfices cumulés de toutes les
compagnies européennes en 2018 et 2019. Pas de faillite en
perspective Néanmoins, et même si la crise n’est pas finie, la
survie des trois géants européens paraît désormais assurée et l‘activité reprend progressivement, notamment sur les vols
intra-européens. La question est plutôt de savoir lequel des trois
sortira le plus vite et le plus fort de cette crise. La comparaison de
leurs bilans révèle en effet des différences notables de stratégie.
Si Air France-KLM a enregistré la plus grosse perte semestrielle (4,4
milliards, contre 3,8 milliards pour IAG et 3,6 milliards pour
Lufthansa), le groupe franco-néerlandais est le mieux loti des trois en
matière de liquidités. Grâce au soutien des États français et
néerlandais, Air France-KLM peut aligner 14,2 milliards d‘euros, contre
11,8 milliards pour Lufthansa (en incluant les aides de l‘État
allemand), et 8,1 milliards pour IAG. A l‘inverse, IAG, société
désormais de droit espagnol, qui affichait la plus forte rentabilité
avant la crise, semble aujourd‘hui la plus exposée. Son chiffre d‘affaires, très dépendant du marché transatlantique, a enregistré la
plus forte baisse (55,7 %contre 52 % pour Air France- KLM et Lufthansa) et
sa perte d‘exploitation semestrielle (1,9 milliard contre 1,85
milliard pour AF- KL M et 1,679 milliard pour Lufthansa) est la plus
élevée.
Surtout, IAG, dont la dette a bondi de 38 %, à 10,4 milliards,
ne peut compter que sur ses actionnaires, au premier rang desquels Qatar
Airways pour 25 %, pour souscrire une augmentation de capital de 2,75
milliards d‘euros, prévue fin septembre. Des paris divergents sur la
reprise est aussi le plus lent à repartir. En juillet, son offre était
encore inférieure de 85 % à son niveau de l ‘an dernier, et le groupe
prévoit de rester en retrait de 74 % au troisième trimestre et de 46 % au
quatrième trimestre. A titre de comparaison, Air France-KLM prévoit de
remonter à 45 % de ses capacités d‘avant crise au troisième trimestre,
à 65 % au quatrième et 80 % en 2021. De son côté, Lufthansa prévoit d
‘être à 40 % de ses capacités au T3 et à 55 % au T4.
Néanmoins,
c’est
bien IAG qui prévoit de revenir le premier à une génération de trésorerie
positive, et ce dès le quatrième trimestre 2020. Lufthansa ne prévoit
pas d‘y parvenir avant le courant de l ‘année 2021 et Air France-KLM,
pas avant 2023 !
Un écart qui illustre une différence d‘approche dans l‘ampleur et le rythme des sacrifices prévus. Ainsi British Airways a
déjà annoncé la suppression de 12.000 emplois, soit 25 % de ses
effectifs, assortie de baisses de salaires durables pour ses personnels.
Lufthansa table, quant à lui, sur 22.000 suppressions de postes. Contre
7.580 suppressions de postes prévus chez Air France et Hop, soit 16 % à17 % des effectifs, et sans licenciements secs, auxquels devraient
toutefois s’ajouter 4.500 postes chez KLM. De même, IAG a déjà
décidé de sortir 50 gros-porteurs long-courriers (32 Boeing 747 et15
A340), tandis que le groupe Lufthansa prévoit d‘en éliminer une
centaine sur 763, dont 18 gros-porteurs long-courriers. Air France-KLM,
pour sa part, a renoncé à ses neuf A380, ses quatre derniers A340 et aux
B747 de KLM. Mais le groupe entend maintenir ses livraisons d‘avions
neufs - A350, A220 - et investir trois milliards d ‘euros en moyenne d‘ici à 2024, tandis qu’IAG a divisé par deux ses investissements et
notamment ses achats d ‘avions, ramenés de 14,2 à 7 milliards d ‘euros d‘ici à 2022.
Air France-KLM, qui avait pris du retard dans le renouvellement de sa flotte, table en effet sur les nouveaux avions pour
réduire ses coûts et tenir ses engagements environnementaux. Mais le
groupe a aussi l‘ambition de développer sa filiale low-cost Transavia
France à Orly et en province, alors que Lufthansa et surtout IAG ont dû
revoir leurs ambitions dans ce domaine.
Si ce pari réussit, Air
France-KLM pourrait ainsi profiter de la crise pour reprendre un peu du
terrain perdu ces dernières années, tandis qu’IAG se focalise sur la
rentabilité, plutôt que sur la croissance. De son côté, Lufthansa, même
réduit de 20 %, restera le premier groupe de transport aérien en Europe
en ce qui concerne le chiffre d‘affaires, tandis que Ryanair confortera
son titre de premier transporteur aérien en nombre de passagers et en
champion de la croissance. Au final, la hiérarchie européenne ne devrait
pas sortir bouleversée de cette crise.
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Lufthansa pourrait mettre en Bourse sa maintenance
(source Le Figaro) 7 août - Les dirigeants de la compagnie
Lufthansa jugent
désormais qu'il est devenu « irréaliste » que les suppressions de postes
se fassent sans licenciements. « Comme l'ensemble des compagnies, nous
faisons face à d'énormes défis et sommes forcés de faire des coupes
dures et douloureuses », explique Carsten Spohr, le patron du groupe.
Fin juin, le groupe allemand, qui détient aussi Swiss, Austrian et
Brussels Airlines, s'était déjà séparé de 8300 salariés partis dans le
cadre d'un plan de départs volontaires. Un accord évitant des
licenciements pour le personnel navigant est actuellement soumis au vote
des salariés, et les discussions se poursuivent avec le personnel au
sol. Mais la direction du groupe juge « décevantes » les négociations
avec les syndicats sur des réductions de salaire ou le temps partiel.
Lufthansa a subi une perte nette
de 3,6 milliards d'euros pour les six premiers mois, dont 1,7 milliard
de pertes opérationnelles au deuxième trimestre. Le pire résultat
trimestriel de son histoire. Au cours du deuxième trimestre, le nombre
de passagers s'est effondré de 96 % par rapport à l'an dernier, le
chiffre d'affaires de Lufthansa a plongé de 80 %, à 1,9 milliard d'euros.
La branche cargo et celle de maintenance, Lufthansa Technik, ont réalisé
presque l'intégralité de ce résultat, soit 1,5 milliard d'euros. Pour
cette division, le groupe « cherche des idées » et « étudie » la
possibilité d'une introduction partielle en Bourse ou des partenariats
pour générer des liquidités et rembourser plus rapidement les
aides de 9 milliards d'euros accordées par le gouvernement
allemand (...).
>
Virgin Atlantic se déclare en faillite pour rebondir
(source Le Figaro) 6 août - Virgin Atlantic, la compagnie aérienne
britannique créée par sir Richard Branson (qui en détient 51 %), vient de
se placer sous la protection du chapitre XV de la loi des faillites aux
États-Unis.
Lors d'une audition devant un tribunal londonien mardi,
un avocat de Virgin Atlantic a expliqué que la compagnie pourrait se
retrouver à court d'argent d'ici à fin septembre si son plan de
recapitalisation n'était pas validé, compte tenu de l'effondrement du
trafic aérien. L'étape du chapitre XV américain est indispensable
pour pouvoir mettre en place le plan de recapitalisation au Royaume-Uni.
Il protège les compagnies étrangères qui détiennent des actifs aux
États-Unis de leurs créanciers pendant la préparation de leur
restructuration dans leur pays d'origine. Plusieurs compagnies
étrangères ont fait de même ces dernières semaines : la chilienne Latam,
la colombienne Avianca et Aeromexico.
Virgin Atlantic, dont Delta possède 49 % du capital, avait trouvé en
juillet un accord de principe avec ses actionnaires pour lever 1,2
milliard de livres de fonds privés pour éviter la faillite. Les
dirigeants de la compagnie n'ont en effet pas réussi à bénéficier du
soutien du gouvernement britannique. La compagnie, qui a déjà supprimé 3.000 postes, estime qu'au deuxième semestre, la demande atteindra 25 %
de son niveau de l'an dernier (...).
D'après (...) l'Association internationale du
transport aérien (Iata) (...) l'Asie-Pacifique et
l'Europe devraient être les premières à retrouver un trafic au niveau de
celui de 2019 alors que l'Amérique du Nord et l'Amérique latine
devraient connaître un retour à la normale plus lent qu'ailleurs.
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Comment les États-Unis assurent la survie de Boeing en multipliant les commandes militaires
(source BFM BUSINESS) 7 août - Boeing, qui affiche des pertes considérables,
peut compter sur la bienveillance de l'État américain qui a multiplié
les contrats pour le secteur de la défense. Selon les calculs de la
Tribune, le constructeur aurait ainsi obtenu 31 milliards de dollars de
commandes potentielles depuis le début de l'année.
Les contrats
se sont enchaînés : douze d'entre eux dépassent les 100 millions de
dollars. Mais le plus important reste celui du nouvel avion de combat
F15 EX. Mi-juillet, le ministère de la Défense américain a ainsi annoncé
un contrat de 1,2 milliard de dollars pour la livraison de huit avions
au cours des trois prochaines années. Surtout, ce contrat ouvre la voie
à une commande énorme de 144 appareils pour un montant potentiel
dépassant les 24 milliards de dollars sur douze ans. A ces 31 milliards
de dollars de commandes, il faut encore ajouter les contrats où Boeing
est impliqué, au sein d'un consortium de plusieurs fabricants. Ces
contrats représentent 24,84 milliards de dollars.
Pour Boeing, c'est certainement une énorme bouffée d'air
frais. Car côté aviation civile, les chiffres sont catastrophiques. Déjà
affaibli par les déboires de son 737 MAX, toujours cloué au sol, le
constructeur américain a aussi subi de plein fouet la crise aérienne
déclenchée par la pandémie. Résultat : il n'a livré que 20 appareils
depuis le début de l'année et a vu son chiffre d'affaires chuter de 25 %
rien qu'au deuxième trimestre, affichant surtout une perte de 2,4
milliards de dollars sur ces trois mois.
Les fastueux contrats
militaires ne manqueront pas d'alimenter le contentieux entre Boeing et
Airbus, qui s'affrontent depuis des années à l'OMC à propos des
subventions publiques que chacun reçoit. Fin juillet, Airbus a annoncé
son intention de solder ce différend qui pèse sur les balances
commerciales européennes et américaines en raison des sanctions
commerciales. Mais pour Boeing ces subventions déguisées sont désormais
vitales.
>
Le marché militaire, planche de salut d’Airbus?
(source Franceinfo) 4 août - Airbus doit "rééquilibrer" ses activités
civiles et militaires, c’est ce qu’affirme Guillaume Faury, le patron de
l’avionneur européen, dans une interview à La Tribune.
Pour lui,
la résistance de son groupe dans la crise de la Covid aurait été bien
meilleure si par exemple sa fusion avec le britannique BAE Systems
n’avait pas été avortée en 2012. Et force est de constater que d’autres
acteurs du secteur comme Thales ou Dassault Aviation, aux profils plus
équilibrés qu’Airbus, s’en sortent nettement mieux. Même son concurrent
américain Boeing, pourtant en grande difficulté, est parvenu à
stabiliser sa division Défense & Espace au dernier trimestre, quand ses
ventes d’avions commerciaux étaient en chute libre.
(...) La perte d’1,9 milliard d’euros du groupe au 1er semestre a
sonné comme un rappel à l’ordre. Pendant trop longtemps, Airbus a basé
sa stratégie commerciale sur des projections de trafic aérien en hausse
permanente, tirée par le tourisme. Jusqu’à ce que le coronavirus ne
vienne tout remettre en cause.
Aujourd’hui, la défense ne
représente plus que 15 % de l’activité d’Airbus, contre le double il y a
dix ans alors que chez Boeing, la part du militaire est encore de 40 % du
total. Il faut dire que les déboires de l’A400M, l’avion de transport
militaire d’Airbus, y sont pour beaucoup. Depuis des années, le
programme accumule les pertes du fait des retards de production et des
renégociations de livraisons.
C’est d’ailleurs l’une des raisons
pour lesquelles l’avionneur avait annoncé plus de 2 600 suppressions de
postes avant même la crise de la Covid. Trop petite, l’activité défense est
aussi trop peu rentable. Pour se remettre en selle, Airbus envisage des
rachats : "S'il y a des opportunités dans le futur de se renforcer, on
le fera", dit encore son patron Guillaume Faury.
L’accroissement des tensions
géopolitiques, qui entraînent une hausse des budgets militaires à
travers le monde, après des années de vaches maigres, va jouer. Parmi
ceux qui s’arment le plus : les États-Unis, la Chine ou encore l’Inde.
Même l’Europe s’y met. Ces dépenses ont d’ailleurs dépassé les 1 900
milliards de dollars l’an dernier, du jamais vu depuis la fin de la
guerre froide. De quoi aiguiser les appétits.
Pour l’instant, Airbus
peut compter sur les commandes des armées européennes. Mais il ne
faudrait pas que ces États soient contraints de tailler dans leurs
budgets, pour faire face à des dépenses plus urgentes liées à la crise
sanitaire.
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La crise fait perdre près de 40 milliards d'euros au tourisme
(source Le Figaro) 10 août - L'estimation avait été avancée fin mars.
Le secrétaire d'État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, l'a confirmée
ce dimanche dans Le Journal du dimanche : la crise sanitaire devrait
avoir un impact d'au moins 30 à 40 milliards d'euros sur le secteur
touristique français.
« En temps normal, le tourisme génère 180
milliards d'euros de recettes, dont 60 milliards grâce au tourisme
international », explique le ministre, qui souligne qu'une partie de
cette clientèle étrangère a disparu. Confinement, multiples restrictions
de voyages… « Beaucoup d'opérateurs nous disent que leur chiffre
d'affaires sera en recul de 20 % à 25 % en fin d'année », précise-t-il.
Le ministre se félicite néanmoins de la participation des Français à la
relance du secteur : 70 % de ceux qui sont partis en vacances ont choisi
une destination dans l'Hexagone, ce qui a permis de sauver en partie la
saison. Les campings notamment ont connu un exceptionnel rattrapage des
réservations entre juin et la mi-juillet. Au cours de la même période, Airbnb a aussi noté une envolée de 70 % des nuitées réservées en France.
Quant à la Fédération des gîtes, elle se réjouissait la semaine dernière
dans Le Figaro d'un taux d'occupation de ses hébergements supérieur à
celui de 2019.
Malgré ces bonnes surprises, le ministre reste
très prudent, précisant qu'en temps normal la France accueille « chaque
été 17 millions de touristes étrangers quand 9 millions de Français
partent à l'étranger », et espère que le secteur profitera d'une belle
arrière-saison grâce à des intentions de réservation des clientèles
belge, allemande, italienne et espagnole plus élevées pour septembre que
pour juillet et août.
Fin de la revue de presse
> Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 4,071 en clôture lundi
10 août. Elle est en très forte hausse de +20,8 % sur une semaine.
Air France-KLM, première compagnie européenne à annoncer
de mauvais résultats au deuxième trimestre, avait été sanctionnée par
la bourse. Les annonces successives de résultats similaires par IAG et Lufthansa ont vraisemblablement conduit les investisseurs à corriger leur évaluation de
la performance du groupe franco-néerlandais.
Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM
était à 9,93 euros.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
est à 4,28 euros.
Plusieurs analystes ont baissé leurs prévisions de cours après la
publication des résultats semestriels. Vous pouvez
retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est
en légère hausse de 1$ à 45$. Depuis deux mois, il varie très
peu. Au début de l'épidémie de
coronavirus, il était à 69$.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
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