Air France n'a fait que la moitié du chemin

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°771, 31 août 2020  
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La Revue de Presse du lundi

> Air France n'a fait que la moitié du chemin

(source Les Échos) 28 août - Une fois encore, Air France fait la démonstration qu'elle n'est jamais aussi prompte à se réformer qu'en période de crise. En trois mois, Benjamin Smith a réussi à obtenir 10,4 milliards d'euros de prêts en France et aux Pays-Bas, et à faire valider deux plans de départ volontaires - l'un de 368 postes chez les pilotes et l'autre de 1.700 postes chez les hôtesses et stewards -, ainsi qu'une restructuration sans précédent du réseau domestique. Il a convaincu les syndicats d'Air France d'accepter une réduction de 40 % de la filiale régionale Hop, ainsi que le transfert d'une part de l'activité d'Air France à Orly à sa filiale low-cost Transavia France. Ben Smith a aussi bien avancé dans l'optimisation dans la flotte, en sortant tous les A380 et les A340 chez Air France, ainsi que les Boeing 747 chez KLM, tout en confirmant le remplacement des A319 d'Air France par des A220, à compter de 2021.
 
Cependant, si Air France et KLM sont à l'abri de la cessation de paiements grâce aux prêts étatiques, le retour à l'équilibre en 2023, avec un objectif de marge de 7 %, et un retour de l'offre au niveau pré-crise en 2024, semblent encore très optimistes.
 
En matière de réduction des coûts, il reste encore à finaliser les discussions pour le plan de départs volontaires des personnels au sol d'Air France, pour 3.640 postes, ainsi que le millier de suppressions de postes chez Hop. En cas d'échec ou d'un nombre insuffisant de candidats au départ, des licenciements secs seraient imposés. Du jamais vu.
 
Côté Néerlandais, la direction de KLM doit encore faire accepter quelque 3.500 suppressions de postes, ainsi que des baisses de salaires de 10 % à 22 %.
 
Par ailleurs, si Air France s'est montrée très volontariste en rouvrant 80 % de son réseau dès juillet (soit 150 destinations), avec l'ambition de monter à 85 % et 170 destinations en septembre, le taux de remplissage moyen ne dépassait pas 56 % en juillet contre 90 % habituellement. Et la baisse des recettes, supérieure à celle de l'offre, atteignait 67 % sur le court-courrier, 76 % sur le moyen-courrier et 85 % sur le long-courrier (pour une offre inférieure de 80 %) (...).
 
Et loin de s'arranger, le niveau des réservations serait en forte baisse en septembre et octobre, du fait d'un net repli de la clientèle affaires. Le groupe n'en continue néanmoins d'afficher son optimisme en prévoyant de remonter à 65 % de ses capacités au quatrième trimestre ( contre 55 % pour Lufthansa et 46 % pour IAG ), 80 % en 2021 et 100 % en 2022. Mais une hypothèse plus pessimiste, évoquée en interne, tablerait sur 60 % en 2021 (...).

Mon commentaire : Dès le début de la crise les compagnies aériennes ont indiqué qu'elle avaient deux objectifs :

   . survivre à la paralysie du trafic aérien,
   . faire le dos rond en attendant le retour à la normale,

La plupart disposaient de la trésorerie suffisante pour tenir quelques mois sans trafic (de 4 à 12 mois). Par contre, aucune ne pouvait survivre si la reprise n'arrivait pas rapidement.

Lorsque l'ampleur de la crise a été connue, les compagnies se sont retrouvées dans l'obligation de demander le soutien de leurs actionnaires et de leurs états de tutelle. Leurs demandes ont été évaluées en fonction d'un scénario de reprise raisonnable.

Ce scénario dit raisonnable apparait de plus en plus comme étant un scénario optimiste. S'il est difficile d'affirmer que la date de retour à un niveau d'activité pré-crise sera pour 2023, 2024 ou 2025, il apparait certain que la reprise sera plus lente que prévue d'ici 2022.

Les compagnies aériennes auront-elles besoin de restructuration plus importante, d'un soutien financier supplémentaire ?
La réponse appartient en grande partie aux scientifiques. De la mise au point d'un traitement, voire d'un vaccin, dépendra la capacité des compagnies aériennes à s'en sortir sans de nouvelles aides.

> WizzAir en Transavia: interesse in Lelystad Airport (WizzAir et Transavia intéressées par l'aéroport de Lelystad)

(source DFT traduit avec Deepl) 29 août - Amsterdam - WizzAir et Transavia sont toujours intéressées pour voler à partir de l'aéroport de Lelystad (...).
 
Vendredi, le PDG de Schiphol, Dick Benschop, a déclaré que les "parties du marché" s'intéressent toujours à l'aéroport controversé des polders, bien que le trafic aérien soit en grande partie paralysé en raison de la crise de la Covid-19. À l'aéroport de Schiphol, on enregistre la moitié du nombre de mouvements de vols antérieurs à la pandémie de corona (...).
 
Selon le PDG de Schiphol, il y a encore une pénurie de créneaux d'atterrissage, car les utilisateurs actuels de Schiphol ont des droits dits historiques. Ceux-ci sont en grande partie liés au groupe KLM, le plus gros client de Schiphol. Le Cabinet devrait prendre une décision avant les élections, selon M. Benschop (...).
 
"Il arrivera un moment où Schiphol sera à nouveau saturé, alors c'est bien qu'il y ait encore des capacités supplémentaires disponibles, mais cela ne se produira pas avant quelques années", dit M. Van der Heijden. À l'aéroport de Lelystad, un maximum de 68 vols par jour pourra être traité, ce qui représente environ autant que Schiphol en une heure.
 
L'idée serait de transférer la totalité du trafic de vacances de l'aéroport de Schiphol sur l'aéroport de Lelystad, libérant ainsi des créneaux pour les connexions avec d'autres centres économiques dans le monde (...).

La Chambre basse a adopté une motion selon laquelle l'aéroport ne devrait être utilisé que comme un débordement de Schiphol et non pour de nouveaux utilisateurs.

Mon commentaire : Le gouvernement néerlandais, soutenu par les députés, souhaite que les créneaux disponibles à Lelystad soient réservés aux compagnies opérant déjà à Schiphol. 

La commission européenne s'y oppose au nom de la libre concurrence. Elle estime que les nouveaux créneaux doivent être répartis équitablement entre les compagnies opérant à Schiphol et de nouvelles compagnies.

Les riverains de leur côté n'acceptent pas que l'ouverture de Lelystad puisse permettre une augmentation du trafic, source d'augmentation des nuisances sonores et environnementales. 

L'ouverture de Lelystad, un petit aéroport proche d'Amsterdam, a déjà été repoussée à plusieurs reprises. A l'approche des élections de mars 2021, il est vraisemblable que les partis politiques refuseront de prendre position.

> Le plan de restructuration de Virgin Atlantic validé par ses créanciers

(source AFP) 29 août - Le plan de restructuration de Virgin Atlantic a été validé par ses créanciers, a annoncé mardi la compagnie aérienne britannique durement touchée par la crise du transport aérien liée à la pandémie du nouveau coronavirus (...).
 
La prochaine étape est une audience devant la Haute Cour le 2 septembre pour approuver le plan de restructuration, précise la compagnie, se disant "confiante que le plan représente la meilleure issue possible pour Virgin Atlantic et tous ses créanciers". Une audience de procédure suivra le 3 septembre aux États-Unis afin de garantir la reconnaissance du plan de restructuration dans ce pays.
 
La compagnie avait trouvé un accord de principe en juillet pour lever 1,2 milliard de livres de fonds privés afin d'éviter la faillite.
 
Le milliardaire Richard Branson, fondateur de la compagnie et actionnaire majoritaire avec 51% du capital, doit apporter 200 millions de livres. L'autre actionnaire, la compagnie américaine Delta Airlines, qui détient 49%, est également censé participer au sauvetage.
 
Lors d'une audition devant un tribunal londonien en août, l'avocat de Virgin Atlantic a expliqué que la compagnie pourrait se retrouver à court d'argent d'ici fin septembre si le plan de recapitalisation n'était pas validé, compte tenu de l'effondrement du trafic aérien (...).

> American Airlines : 40.000 salariés en moins en l'espace de 6 mois ?

(source Boursier com) 26 août - (...) Les compagnies américaines ont reçu en mars 25 milliards de dollars de l'État fédéral, afin d'assurer le paiement des salaires et de préserver l'emploi jusqu'à fin septembre, avec l'espoir que la demande reparte entre-temps. Si le trafic a quelque peu repris, il est encore très loin d'avoir retrouvé ses niveaux d'avant-crise.
 
En prenant en compte les départs volontaires et les congés sans solde, les effectifs d'American Airlines pourraient ainsi tomber à 100.000 personnes en octobre contre 140.000 avant la crise. "En bref, l'équipage d'American comptera au moins 40.000 employés de moins le 1er octobre que lorsque l'épidémie a commencé," ont déclaré le directeur général Doug Parker et le président Robert Isom dans un mémo adressé aux employés. "Aujourd'hui est le message le plus difficile que nous ayons eu à partager jusqu'à présent - l'annonce des réductions involontaires de personnel à compter du 1er octobre".
 
D'après eux, le seul moyen d'éviter les départs contraints est le prolongement du plan de soutien au financement des salaires. "Le seul problème avec la législation est que lorsqu'elle a été adoptée en mars, on supposait qu'au 30 septembre, le virus serait sous contrôle et que la demande de transport aérien serait revenue... Ce n'est évidemment pas le cas".
 
En se basant sur la demande actuelle, le groupe envisage pour le quatrième trimestre moins de 50% de son offre de vols habituelle, et un quart seulement pour les vols internationaux, ont précisé les deux dirigeants.
 
American Airlines n'est évidemment pas le seul transporteur à demander une prolongation de l'aide fédérale alors que plusieurs compagnies ont également mis en garde contre des suppressions massives d'emplois. Delta Airlines prévoit de licencier 1.941 pilotes à moins qu'elle ne parvienne à un accord de réduction de coûts avec les syndicats, tandis qu'United Airlines a averti que 36.000 employés pourraient perdre leur travail.

Mon commentaire : Les compagnies aériennes étasuniennes se retrouvent dans une situation préoccupante.

La reprise du trafic intérieur aux États-Unis est plus lente qu'escomptée, la faute à une gestion de l'épidémie pour le moins hasardeuse : les États-Unis sont de loin le pays le plus touché par le coronavirus (plus de 180.000 morts) devant le Brésil (120.000 morts).

> Chine: l'aérien limite les pertes grâce au marché intérieur

(source AFP) 29 août - Les compagnies aériennes chinoises ont rapporté des pertes globalement moins importantes au deuxième trimestre qu'au premier, grâce à la reprise en cours dans leur immense marché intérieur, où la Covid-19 a quasiment été éradiquée (...). L'épidémie a nettement ralenti ces derniers mois sur le sol chinois, avec zéro nouveau mort depuis mi-mai. Une situation qui a permis la reprise progressive du tourisme et des déplacements professionnels.
 
China Southern Airlines, la plus grosse compagnie du pays en nombre de passagers, a ainsi affiché des pertes de 2,9 milliards de yuans (355 millions d'euros) sur la période avril-juin, contre 5,3 milliards de yuans en janvier-mars (...).
 
De son côté, la compagnie nationale emblématique Air China a signalé pour le premier semestre 9,4 milliards de yuans de pertes -- légèrement moins importantes au deuxième trimestre (4,6 milliards) qu'au premier (4,8 milliards) (...).
 
China Eastern Airlines, la deuxième compagnie aérienne chinoise en termes de passagers, a ainsi enregistré des pertes plus importantes sur la période avril-juin (4,6 milliards de yuans) qu'en janvier-mars (3,9 milliards de yuans).
 
La conséquence notamment d'une politique tarifaire plus agressive, qui a fait revenir les voyageurs, mais au prix de marges inférieures. Une dizaine de compagnies chinoises ont lancé des forfaits de vols illimités pour relancer l'activité (...).
 
Sur la deuxième semaine d'août, les réservations de billets d'avion ont atteint 98% de leurs niveaux de l'an passé sur la même période, note le cabinet d'analyse sur le tourisme ForwardKeys.
 
"C'est la première fois, depuis le début de l'épidémie de Covid-19, qu'un segment important du marché de l'aviation, où que ce soit dans le monde, revient à son niveau pré-pandémique", a commenté Olivier Ponti, vice-président de ForwardKeys.

Mon commentaire : Le trafic reprend en Chine, mais avec un niveau de prix bas. Il faudra attendre les résultats du troisième trimestre pour évaluer la qualité de cette reprise.

> Emirates airline got $2 billion injection from Dubai government (La compagnie aérienne Emirates a reçu une injection de 2 milliards de dollars du gouvernement de Dubaï)

(source Reuters traduit avec Deepl) 31 août - La compagnie aérienne Emirates a reçu 7,3 milliards de dirhams (2 milliards de dollars) du gouvernement de Dubaï alors qu'elle fait face à un manque de liquidités causé par la pandémie de COVID-19, selon un prospectus pour une éventuelle émission d'obligations vu par Reuters (...).
 
Aucune injection de ce type n'a été annoncée publiquement par le gouvernement ou la compagnie aérienne (...). Le ministère des finances a refusé de commenter. Le bureau des médias de l'État de Dubaï et la compagnie aérienne n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires de Reuters.
 
En mai, Emirates a déclaré qu'il prévoyait de lever des fonds pour gérer l'impact de la pandémie. Elle a levé 4,4 milliards de dirhams (1,2 milliards de dollars) au cours du premier trimestre.
 
Ce mois-ci, elle a demandé au personnel de cabine de prendre volontairement des congés sans solde, et des sources ont indiqué qu'un processus de licenciement qui a commencé en juillet se poursuit, avec davantage de personnel licencié ce mois-ci.

Mon commentaire : Les compagnies aériennes européennes, chinoises, indiennes ou américaines disposent d'un marché intérieur susceptible de compenser en partie la baisse de l'activité internationale.

Ce n'est pas le cas des compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways, Etihad Airlines). Déjà peu rentables voire déficitaires avant la crise, elles vont avoir besoin d'aides substantielles pour s'en sortir.

> Ryanair dénonce le sauvetage de son concurrent portugais TAP, la justice saisie

(source Capital) 27 août - Ryanair "a déposé un recours contre cette décision de la Commission européenne" d'autoriser ce plan du gouvernement socialiste portugais, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la compagnie. Après avoir reçu l'aval de Bruxelles, Lisbonne a annoncé le mois dernier un accord pour renationaliser TAP durement frappée, comme l'ensemble du secteur aérien, par la crise sanitaire. L'État portugais va porter sa participation de 50 à 72,5% après le rachat pour 55 millions d'euros de la moitié de la part du consortium privé Atlantic Gateway qui était contrôlé par l'homme d'affaires américain David Neeleman.
 
Ce plan de sauvetage prévoit une aide pouvant atteindre 1,2 milliard d'euros. Il sera assorti d'une restructuration de la compagnie aérienne impliquant notamment une réduction des liaisons et du nombre d'avions, afin de garantir sa viabilité à long terme (...).
 
La Commission européenne a également donné son feu vert la semaine dernière à une aide publique de 290 millions d'euros pour soutenir la compagnie aérienne Brussels Airlines, filiale du groupe allemand Lufthansa. Mais pour Ryanair, la pandémie ne doit pas conduire à fausser les règles de la concurrence.
 
"Dans un contexte de libéralisation du marché aérien (...) un gouvernement ne peut décider de soutenir uniquement les compagnies du pays", a expliqué au quotidien portugais Publico, Juliusz Komorek, directeur juridique de Ryanair. Ryanair conteste également les aides gouvernementales accordées à d'autres compagnies comme la compagnie scandinave SAS, Air France ou encore Lufthansa.

Mon commentaire : TAP Air Portugal était en difficulté avant la crise sanitaire. Son activité moyen-courrier était fortement déficitaire, son activité long-courrier était concentrée sur le Brésil (un des pays les plus exposés à la Covid-19).

Le plan de sauvetage accepté par la Commission européenne va conduire la compagnie aérienne portugaise à réduire sa flotte. Il est probable que cette réduction porte principalement sur la flotte moyen-courrier. Si tel est le cas, la plainte de Ryanair serait sans fondement.

> Norwegian ne passera pas l'hiver sans une nouvelle aide financière

(source Les Échos) 28 août - Norwegian ne passera pas la crise sans une aide financière supplémentaire de la Norvège. Tel est l'avertissement sans ambiguïté lancé par le directeur général de la compagnie low-cost, Jacob Schram, à l'occasion de la publication, vendredi, de résultats semestriels rouge vif. « Nous sommes reconnaissants pour la garantie de prêt accordée par le gouvernement norvégien. Cependant, dans les conditions actuelles du marché, cela ne sera pas suffisant pour traverser cette crise qui se prolonge », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en ligne.
 
Norwegian, qui affiche une perte de 4,8 milliards de couronnes norvégiennes (455 millions d'euros) au premier semestre, avait encore près de 5 milliards de couronnes (480 millions d'euros) en caisse à la fin du semestre. Mais selon ses dirigeants, la compagnie brûle « entre 300 et 400 millions de couronnes norvégiennes par mois » (28 à 37 millions d'euros). Elle aurait de quoi poursuivre son activité au moins jusqu'à la fin de l'année, mais ne serait pas en mesure de durer plus de six mois dans les conditions actuelles, et donc d'atteindre la saison d'été 2021 sans un nouveau ballon d'oxygène financier.
 
En mars, Norwegian avait été sauvée de la faillite par un prêt garanti par Oslo de 3 milliards de couronnes (environ 280
millions d'euros), ainsi que par la conversion d'une partie de sa dette de 4,3 milliards de dollars en actions nouvelles. Parallèlement, la compagnie avait engagé un plan de restructuration drastique, prévoyant un recentrage de l'activité sur le réseau moyen-courrier, la mise à pied de 90 % de ses employés, la vente de ses avions et l'annulation de toutes ses commandes en cours auprès de Boeing. Le groupe avait également fermé ses filiales en Suède et au Danemark.
 
Ces dispositions ont permis à Norwegian de reprendre une partie de ses vols en juillet, avec 20 Boeing 737, au lieu d'une centaine précédemment. Cependant, tout ne s'est pas passé comme prévu. La Suède a ainsi refusé de garantir un prêt complémentaire, jugeant le risque de défaillance trop élevé.
 
Les discussions avec Boeing pour l'annulation d'une commande de 92 B737 MAX et de cinq B787 se sont achevées sans accord et la compagnie a dû engager une procédure contentieuse, ont indiqué ces dirigeants. Les reventes d'avions n'ont pas été aussi rapides et nombreuses qu'espéré.
 
Mais surtout, le regain de la pandémie de coronavirus en Europe a cassé la reprise du trafic. « Quand l'Espagne est passée au vert, les réservations ont afflué dans la nuit, mais quand l'Espagne est repassée au rouge, elles se sont effondrées », a raconté le patron de la compagnie. D'où l'impossibilité de faire des prévisions pour Norwegian, qui prévoit de « rester à 20 ou 30 avions » tout l'hiver, en attendant d'y voir plus clair.

Mon commentaire : Norwegian était en grande difficulté avant la crise. Sa forte exposition au marché Europe - États-Unis limite ses perspectives de redressement.

> La low-cost hongroise Wizz Air progresse à la faveur de la crise

(source Les Échos) 24 août - De l'audace, beaucoup d'opportunisme et une gestion des dépenses à rendre fier un Harpagon : telle semble être la recette du remède anti-crise selon Wizz Air. Alors que ses principaux concurrents, y compris Ryanair, doivent revoir à la baisse leurs espoirs de reprise, la compagnie low-cost hongroise a déjà retrouvé 70 % de son activité d'avant la crise et prévoit de revenir à 80 % cet hiver. Basée à Budapest, elle a même inauguré, au cours des quatre derniers mois, 200 nouvelles lignes et neuf nouvelles bases en Europe, dont la dernière à l'aéroport de Londres-Gatwick, fief d'EasyJet. Wizz Air a redéployé une partie de sa flotte sur les destinations les plus favorables, tandis que ses salariés n'ont pas été épargnés par les licenciements et les baisses de salaires.
 
Wizz Air semble partie pour figurer parmi les principaux gagnants de la crise. Dans sa dernière note d'analyse, le cabinet Citi Research la place en tête de ses favoris en Europe, aux côtés de Ryanair. Selon son analyse, la compagnie hongroise, qui a déjà réussi à devenir la première compagnie en Europe centrale, est la mieux placée pour augmenter sa part de marché, en profitant du recul de ses concurrents. C'est notamment le cas à Londres-Luton et Londres-Gatwick, où Wizz Air augmente fortement son offre, tandis que celle d'EasyJet baisse.
 
Profiter de la crise pour gagner du terrain, c'est aussi l'ambition affichée par son président fondateur, Jozsef Varadi. Lors de la présentation des résultats trimestriels fin juillet, il a maintenu tel quel le plan d'expansion qui prévoit de passer la flotte de 121 Airbus A320 et A321 à 201 en 2024 et 275 en 2027. Wizz Air est ainsi l'une des très rares compagnies à n'avoir procédé à aucune annulation ni report de commandes.
 
Le dirigeant a aussi confirmé le démarrage, le 1er octobre, d'un projet particulièrement osé : l'ouverture d'une base à Abou Dhabi. Une première pour une low-cost européenne ! Depuis la capitale des Emirats Arabes Unis, Wizz Air compte desservir 11 métropoles dans dix pays, dont cinq en Europe centrale, en Airbus A321.
 
Comme chez Ryanair, la médaille a toutefois son revers. Si Wizz Air a réussi à générer un trafic de 40 millions de passagers sur des destinations d'Europe centrale peu ou pas desservies par les compagnies traditionnelles, c'est grâce à une gestion des coûts sans état d'âme. Avec une holding à Jersey et un patron vivant à Genève, la compagnie hongroise est aussi l'une des dernières en Europe sans syndicat.
 
Ce qui explique en partie la rapidité avec laquelle elle a pu licencier un millier de navigants au printemps sur 4.500, imposer une baisse des salaires de 14 % en moyenne et replacer sur des destinations nouvelles une vingtaine d'avions avec leurs équipages. Wizz Air n'a pas non plus été exemplaire en matière de remboursement des vols annulés. Et, en temps ordinaire, elle est aussi la seule à faire payer les bagages en cabine. Autant de caractéristiques qui risquent de moins bien passer à l'ouest de l'Europe.

Mon commentaire : Si l'on en croit l'auteur de cet article, généralement bien informé, Wizz Air ferait pire que Ryanair sur le plan social.

> L'EASA planifie des vols d'essais sur Boeing 737 MAX

(source Le Journal de l'Aviation) 28 août - Après Transports Canada, l'EASA a également réussi à s'entendre avec la FAA et Boeing pour conduire des vols d'essais sur le 737 MAX. L'agence européenne a jugé que le processus de correction des défauts de l'appareil était suffisamment avancé pour qu'elle envisage la programmation de ces vols, un pré-requis pour que l'appareil modifié puisse être certifié en Europe. Ils débuteront le 7 septembre.
 
Cependant, en raison de la crise sanitaire et des restrictions qui pèsent sur le trafic entre l'Europe et les États-Unis, les vols d'essais devront avoir lieu à Vancouver. Avant cela, dès le 1er septembre, des essais sur simulateur seront réalisés à Londres (Gatwick). Puis le Comité conjoint d'évaluation des opérations (JOEB - Joint Operations Evaluation Board) se réunira, toujours à Gatwick, dans la semaine du 14 septembre.
 
Le processus de re-certification est toujours en cours aux États-Unis, des vols d'essais ayant eu lieu avec des inspecteurs de la FAA au début de l'été. En revanche, les demandes de la FAA (mise à jour du logiciel de commande de vol et de celui générant les alertes, révision de certaines procédures pilotes et modification de certains câblages) ont de nouveau contraint Boeing de repousser son objectif de remise en service du 737 MAX du troisième au quatrième trimestre 2020.

Cette annonce de l'EASA intervient la semaine où Transports Canada a mené ses propres vols d'essais avec l'appareil, cette fois depuis les installations de Boeing à Seattle

Mon commentaire : Deux ans.

Cela fait bientôt deux ans que Boeing a entamé les modifications pour palier les dysfonctionnements découverts sur son 737 Max. Combien de temps faudra-t-il encore pour appliquer les correctifs sur les 800 avions déjà construits ?

> La grande panne du voyage d'affaires

(source Le Figaro) 29 août - Dès les prémisses de l'épidémie de Covid-19, en février, la plupart des entreprises ont pris des mesures de « travel ban », interdisant à leurs collaborateurs de voyager. Pour des questions sanitaires, pour des raisons financières aussi : couper le budget voyages est une source d'économies majeure, avant de passer à l'étape des suppressions d'effectifs. La pandémie étant tenace, ces interdictions de voyager sont souvent prolongées jusqu'en fin d'année. Et la réduction des dépenses pourrait même durer bien plus longtemps. Lors du confinement, les entreprises ont découvert de nouvelles façons efficaces de fonctionner à distance, en interne comme avec leurs clients. Ce qui ne devait être que provisoire s'annonce comme un changement profond d'habitude de travail (...).
 
Les réductions des dépenses de voyages ont des effets en cascade sur des pans entiers de l'économie. Elles fragilisent les compagnies aériennes, les taxis, les hôtels et les restaurants. Sans compter les organisateurs de salons professionnels. Première destination touristique mondiale, la France joue logiquement gros dans le tourisme d'affaires: après les États-Unis et l'Allemagne, l'Hexagone est le plus important organisateur de congrès internationaux, selon l'International Congress and Convention Association (ICCA). Paris est même leader au classement des villes, devant Lisbonne. « Le tourisme d'affaires représente plus de 25 % des recettes touristiques de la France, soit plus de 43 milliards d'euros, précise Caroline Leboucher, directrice générale d'Atout France. Les voyageurs d'affaires sont les touristes les plus dépensiers. Et ils viennent toute l'année». Cette année, le manque à gagner est colossal: 15 milliards entre mai et août, selon l'Union française des métiers de l'événement (Unimev).
 
La reprise espérée à l'automne n'aura pas lieu. À cause des quarantaines imposées par la Grande-Bretagne et l'Allemagne ; à cause de la limite de 5000 participants dans les rassemblements imposée par les pouvoirs publics. «Deux des principales régions de tourisme d'affaires, Île-de-France et Paca, sont classées en zone rouge», ajoute Caroline Leboucher. Il va falloir attendre plusieurs années avant de retrouver les niveaux de 2019. Les analystes de Moody's parlent de 2023, au mieux. «À l'échelle mondiale, la reprise du voyage d'affaires va tarder, préviennent-ils. Ils resteront limités, car les entreprises protègent la santé et la sécurité de leurs salariés, tentent de réduire leurs coûts, et comptent sur les téléconférences. »

À l'arrêt, des milliers d'entreprises luttent donc pour leur survie, en s'accrochant à des signes encourageants (...). Surtout, le besoin de contacts humains n'a pas disparu. L'expérience montre que les chances d'aboutir à une transaction sont plus élevées en face-à-face que devant un écran (...).

Mon commentaire : La faiblesse de la reprise des voyages d'affaires est source d'inquiétudes pour la plupart des compagnies aériennes traditionnelles, mais également pour certaines compagnies à bas coûts. Ainsi en France, EasyJet transporte proportionnellement autant d'hommes d'affaires qu'Air France.

Les hôtels sont encore plus touchés par la diminution des voyages d'affaires que les compagnies aériennes : 70 % de leurs clients sont des professionnels en déplacement.


Fin de la revue de presse


>
Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 3,787 euros en clôture lundi 31 août. Elle est en légère baisse de -0,42% sur une semaine.

Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM était à 9,93 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 3,24 euros. L'objectif de cours le plus élevé est à 5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne prends plus en compte les opinions d'analystes antérieures au début de la crise sanitaire.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est en hausse de 1$ à 46$. Depuis deux mois, il varie très peu. Au début de l'épidémie de coronavirus, il était à 69$.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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