Le partenariat entre Air France et l'État a réduit la facture du rapatriement

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°800, 22 mars 2021
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Editorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Plus de 3.000 salariés du sol ont déjà souscrit au septième plan de départs volontaires d'Air France.

Beaucoup ont anticipé leur fin de carrière, permettant ainsi à l'entreprise et à ses salariés de passer le cap de la crise actuelle.

Un grand Merci à eux.

Merci également à ceux qui malgré leur départ de l'entreprise, ont souhaité continuer à recevoir cette lettre. 

Continuons à appliquer les règles de protection.

François


La Revue de Presse du lundi

> Rapatriements Covid-19 : comment le partenariat entre Air France et l'État a permis de réduire la facture

(source Bfm Eco) 19 mars - Dans son rapport annuel paru ce jeudi, la Cour des comptes se félicite du partenariat noué entre Air France et l’État qui a permis des "opérations efficaces au coût maîtrisé". "L’engagement d’Air France a eu pour conséquence de limiter à 48 le nombre des vols affrétés par l’État, alors que 260 vols ont été affrétés par le gouvernement allemand et 186 par celui du Royaume- Uni", soulignent les Sages.

Résultat, le faible nombre des affrètements a permis de limiter le coût des opérations, à 21,1 millions d’euros pour la France, contre 93 millions d’euros en Allemagne et 45,2 millions d’euros au Royaume-Uni. Après remboursements dus par l’UE via le mécanisme de protection civile de l’Union, (MPCU) le coût net du rapatriement des 243.000 Français aidés est estimé à 8,5 millions d’euros, soit 35 euros par Français.

La Cour assure qu’Air France "a déployé des efforts considérables pour répondre aux demandes du ministère des Affaires étrangères.
(...)
Les algorithmes d’optimisation tarifaire ont bien entendu été "mis de côté afin que soient appliqués les tarifs pratiqués dans le cas d’opérations de secours". Enfin, "l’exigence d’une distance d’au moins un mètre entre deux passagers" à partir du 11 mai a "réduit mécaniquement les possibilités de remplissage des cabines".

Pour autant, Air France "était très attentive avant d’accepter d’organiser un vol commercial spécial, aux flux ce trésorerie entrants et sortants. Elle estime que les recettes tirées de ces opérations ont permis de couvrir tous ses coûts directs variables et 64% des autres coûts", note la Cour.

Au total, les vols de retour opérés par Air France ou sa filiale Transavia auront représenté près de 60% des vols de rapatriement de citoyens français. "Au Royaume-Uni et en Allemagne, aucune compagnie n’a accepté une coopération avec les pouvoirs publics aussi étroite que celle d’Air France avec le ministère des Affaires étrangères", se félicitent les Sages de la rue Cambon. Ils justifient cette attitude de la compagnie par "une culture d’entreprise marquée par son histoire de compagnie nationale", "la volonté de contenir les coûts entraînés par l’activité partielle des personnels et l’immobilisation des avions" et "le choix d’investir dans l’image internationale d’Air France".

Mon commentaire : Un grand bravo à toutes les équipes du groupe Air France qui ont contribué au rapatriement de centaines de milliers de français au début de la crise sanitaire.

Je profite de l'occasion pour féliciter également les équipes de KLM qui ont permis de rapatrier leurs compatriotes.

> Wat betekent de verkiezingsuitslag voor de luchtvaart? (Que signifient les résultats des élections pour l'aviation ?)

(source Upinthesky traduit avec Deepl) 18 mars - Lentement mais sûrement, les résultats des élections sont connus. Le VVD et D66 sont devenus les partis les plus importants, et dans les prochains jours, la formation d'une nouvelle coalition commencera. Que signifient les résultats des élections et une nouvelle coalition pour l'aviation ?
 
VVD - M. Rutte 
Le VVD du Premier ministre sortant, M. Rutte, est à nouveau le plus grand parti du pays, avec 33 sièges. Le parti est connu pour son attitude positive envers l'aviation. Dans son programme électoral, le parti affirme que l'aviation néerlandaise, avec Schiphol comme fonction de passerelle et de plaque tournante, fournit des centaines de milliers d'emplois. "C'est la raison du paquet de soutien à KLM dans la crise de Corona. Une faillite de KLM aurait des conséquences dramatiques pour Schiphol".
 
Schiphol et le reste du secteur de l'aviation doivent pouvoir continuer à se développer, selon le VVD.
(...) 

D66 - Mme Kaag 
Avec un gain substantiel de sièges pour D66, l'aviation a trouvé en Mme Kaag son premier candidat critique du gouvernement . Dans son programme électoral, le parti écrit que le trafic aérien et la navigation n'ont pas été abordés jusqu'à présent, mais qu'ils contribuent de plus en plus à la croissance des émissions de CO2. Le parti veut s'attaquer à ce problème au niveau européen en fixant des normes plus strictes. D66 souhaite également que l'Europe investisse davantage dans des modes de transport plus propres.
 
Dans son programme électoral, D66 propose un certain nombre de mesures drastiques pour l'aviation. L'exonération des droits d'accises sur le kérosène en Europe doit être supprimée, une taxe européenne sur les billets d'avion doit être introduite et le parti souhaite également que la TVA sur les billets de train soit supprimée. "De cette façon, le prix de l'avion reflète mieux le coût total et le train devient un concurrent à part entière sur les courtes distances."
 
D66 affirme vouloir utiliser les recettes pour investir dans le développement de modes de transport durables, tels que la technologie de l'aviation sans CO2. En outre, D66, comme le VVD, est en faveur d'un espace aérien européen unique. Enfin, le parti de M. Kaag veut s'attaquer à la concurrence déloyale dans le secteur de l'aviation et supprimer les subventions publiques aux compagnies aériennes en Europe.
 
CDA - M. Hoekstra 
Le leader de la liste CDA, Wopke Hoekstra, s'est fait connaître dans le monde de l'aviation ces dernières années pour KLM. En tant que ministre des finances, il a décidé d'acquérir une part plus importante dans Air France-KLM au nom des Pays-Bas. Il a également souvent parlé du programme de soutien à KLM pendant la crise de Covid-19, qu'il a négocié avec la compagnie.
 
Le CDA se trouve dans une position exactement entre le VVD et D66. Comme le VVD, le parti de M. Hoekstra estime qu'une aviation compétitive et durable à Schiphol et dans d'autres aéroports est d'une grande importance pour l'économie et l'emploi aux Pays-Bas. Toutefois, le parti souhaite trouver un nouvel équilibre entre les personnes, l'environnement et l'économie. "Des avions plus silencieux, plus propres et plus économiques doivent contribuer à réduire les nuisances pour l'environnement immédiat et, dans une prochaine période de cabinet, des projets technologiques seront stimulés à cette fin."
 
Le CDA veut limiter pour l'instant le nombre de vols à Schiphol au maximum actuel de 500 000. Les vols de nuit doivent être réduits dans le processus. "Schiphol et les aéroports régionaux doivent agir à cet égard comme un réseau néerlandais commun, afin que les capacités disponibles soient mieux utilisées." Comme D66, le parti souhaite que l'utilisation du train sur de courtes distances soit stimulée. En ce qui concerne le CDA, l'ouverture de l'aéroport de Lelystad doit être revue. En cas d'ouverture, les trajets à basse altitude seraient inacceptables.
(...)

Mon commentaire : Les élections législatives aux Pays-Bas ont eu lieu la semaine dernière. Le mode de scrutin est la proportionnelle.

Les élections ont permis de désigner les 150 représentants de la chambre basse, l'équivalent de l'Assemblée Nationale française.

Dix-sept partis ont obtenu au moins un siège. Les quatre partis formant la coalition lors de la mandature précédente (le VVD, D66, le CDA et ChristenUnie) ont recueilli une majorité de sièges. Une coalition regroupant au moins quatre partis devra être constituée afin de former un gouvernement.

L'usage veut que le parti le mieux placé dans la coalition prenne le poste de premier ministre et que le deuxième prenne le poste de ministre des finances. Le VVD reste le premier parti.

Le résultat le plus impactant pour le monde de l'aviation est celui de D66 (Démocrates 66), qui devient le deuxième parti en lieu et place du CDA.

Son influence accrue laisse augurer que de nouvelles contraintes liées au développement durable pourraient être imposées aux compagnies aériennes.

> Plan de départs : les salariés de Hop! devant le juge

(source Le Figaro) 19 mars - Le torchon brûle entre le groupe Air France et les pilotes de sa filiale court-courrier, Hop! En cause, le recrutement programmé par Air France de 116 pilotes expérimentés qui avaient été pré-embauchés début 2020, avant la crise sanitaire. Fin avril, une partie d’entre eux devrait commencer leur stage chez Air France pour décrocher leur qualification sur le Boeing 737.

Cette décision passe mal chez les salariés de Hop! dans un contexte où 1 007 jobs sont supprimés sur 2 400 dans leur compagnie. Avec la disparition de 317 postes de pilote. Et in fine, des licenciements s’il n’y avait pas suffisamment de candidats au départ. Du coup, les personnels navigants techniques de Hop! ne comprennent pas que ces pilotes venant de l’extérieur leur grillent la politesse. « 90 pilotes de Hop! ont réussi les tests d’Air France, explique Joël Rondel, le secrétaire CGT du comité social et économique (CSE) de Hop !. Nous allons faire valoir leurs droits à être reclassés les premiers. »

Selon nos informations, le CSE a saisi la justice sur cette affaire. La semaine dernière, il a assigné Air France, Transavia (sa filiale low-cost) et Hop! devant le tribunal judiciaire de Bobigny pour « manquement au droit de reclassement des personnels navigants techniques. » L’audience doit avoir lieu ce vendredi matin. Dans la mesure où il s’agit d’un référé d’heure à heure, le juge devrait rendre sa décision dans les prochains jours.

Pour les personnels de Hop!, cette assignation constitue aussi un moyen de mettre la pression sur la direction alors que l’administration du travail lui a enjoint mi-février de revoir sa copie sur son plan de départs volontaires. Elle reprochait à Hop! de proposer à ses navigants (pilotes, stewards, hôtesses de l’air) un reclassement dans les autres compagnies du groupe (Air France et Transavia) à des conditions désavantageuses.

Les pilotes transférés chez Transavia perdaient leur ancienneté et repartiraient au bas de l’échelle comme copilote. Un commandant de bord qui gagne 10 000 euros brut par mois aurait redémarré comme copilote chez Transavia à 5 500 euros. Une prime d’un an de salaire permettant de compenser ce différentiel pendant trois ans.

Même logique pour les personnels navigants commerciaux. Un chef de cabine payé 3 000 à 3 500 euros net par mois aurait redémarré comme steward de base à 2 200 euros. Avec, aussi, une prime d’un an de salaire, mais la perte de son ancienneté.

Compte tenu de la fin de non-recevoir de l’administration du travail, Hop! va devoir lâcher du lest ou changer son fusil d’épaule. Selon nos informations, la compagnie pousse un schéma alternatif. Elle s’engagerait auprès des pilotes et des hôtesses-stewards à ne faire aucun licenciement, même s’il n’y a pas assez de candidats au départ. Ceux qui voudraient rester chez Hop! pourraient donc le faire. En contrepartie, ceux qui passeraient chez Air France accepteraient la règle du jeu : redémarrer au bas de l’échelle avec un salaire diminué et sans reprise d’ancienneté. On verra si ces avancées permettent de trouver un terrain d’entente avec les syndicats, et si ce fragile équilibre n’est pas remis en cause par l’audience de ce vendredi [19 mars] matin.

Mon commentaire : L'annonce par Air France et le SNPL du recrutement de 116 pilotes a surpris. Certains y ont vu une tentative pour limiter les possibilités de reclassement des pilotes de HOP.

> British Airways owner IAG raises $1.4 bln to ride out travel turmoil (IAG, propriétaire de British Airways, lève 1,4 milliard de dollars pour faire face à la crise du transport aérien)

(source Reuters, traduit avec Deepl) 19 mars - IAG, propriétaire de British Airways, a levé 1,2 milliard d'euros dans le cadre d'une émission obligataire qui, selon lui, l'aidera à survivre à un ralentissement des voyages potentiellement plus long que prévu.
(...)
Le propriétaire d'Iberia et de Vueling en Espagne et d'Aer Lingus en Irlande a déclaré le mois dernier qu'il disposait de suffisamment de liquidités pour surmonter la crise, mais qu'il continuerait à explorer de nouvelles options d'endettement. Jeudi, il a décidé d'étoffer son trésor de guerre.
 
Il a déclaré que le produit de l'émission pourrait être utilisé pour faire face à une récession plus prolongée ou offrir "la flexibilité nécessaire pour profiter d'une reprise de la demande de transport aérien".
 
Annonçant les conditions finales de l'obligation, IAG a déclaré vendredi que la demande avait été plus forte que prévu, ce qui lui a permis de lever 1,2 milliard d'euros, soit plus que le milliard d'euros initialement prévu.
 
Les obligations senior non garanties, émises en deux tranches de 500 millions d'euros à échéance 2025 et 700 millions d'euros à échéance 2029, ont été évaluées à un rendement de 2,75% pour la première tranche et de 3,75% pour la seconde.
 
IAG avait commencé à commercialiser les obligations à un rendement de 3,25 % pour la tranche à quatre ans et de 4,25 % pour la tranche à huit ans, mais après avoir enregistré une demande de plus de 3 milliards d'euros de la part d'investisseurs en mal de rendement, elle a pu resserrer considérablement ce rendement de 50 points de base pour chacune des tranches.
 
Un tel resserrement est relativement inhabituel sur le marché obligataire et le niveau de prix final représente un résultat significatif pour une entreprise confrontée à des coûts d'emprunt à sept ans supérieurs à 7,5 % en septembre, en pleine crise du COVID-19.
(...)
Lufthansa et easyJet ont toutes deux fait appel aux marchés obligataires ces derniers mois, la compagnie aérienne allemande remboursant une grande partie du plan de sauvetage du gouvernement après sa dernière vente de dette de 1,6 milliard d'euros et easyJet levant 1,2 milliard d'euros en février.

Mon commentaire : Les unes après les autres, les compagnies aériennes européennes procèdent à un rééchelonnement de leurs dettes liées à la crise sanitaire. Dans l'urgence, elles avaient contracté auprès des États des emprunts parfois de courte durée (moins de trois ans) à des taux élevés (supérieurs à 6%).

Le groupe Air France-KLM a déjà annoncé vouloir procéder de la même manière, après qu'un accord sur les contreparties au projet de recapitalisation aura été trouvé entre l'Union Européenne et les gouvernements français et néerlandais.

British Airways et easyJet ne se sont pas vues imposer de telles contreparties puisque les deux compagnies sont situées en dehors de l'Union Européenne.

> EasyJet voit le bout du tunnel

(source Les Échos) 22 mars - Le bout du tunnel est bien en vue, mais la sortie est encore loin, a expliqué, en substance, le directeur général d'easyJet, Johan Lundgren, à l'occasion d'une visioconférence organisée lundi par Eurocontrol.
(...)
Avec seulement 221 vols programmés la semaine dernière, contre quelque 1.700 sur la même période de 2019, easyJet est toujours en sommeil. La compagnie a même dû tailler davantage dans son offre que ses concurrentes traditionnelles, Air France-KLM, Lufthansa et IAG, dont le niveau d'activité est en moyenne supérieur de 10 points à celui des low-cost en Europe.
 
« Nous ne voulons opérer que des vols rentables. Mais nous sommes prêts à nous relancer sitôt que cela sera possible », assure Johan Lundgren, pour qui easyJet est déjà passé « de la phase de survie à celle du redressement », en attendant la troisième étape, qui sera « celle du retour à la croissance ».
 
La brève période d'euphorie qui a accompagné l'annonce du calendrier de déconfinement britannique a en effet permis à la compagnie de se mettre durablement à l'abri d'une panne de trésorerie, en parvenant à lever, fin février, 1,2 milliard d'euros supplémentaire sur le marché obligataire. L'offre a même été sursouscrite six fois ! Ce qui, ajouté aux 2,5 milliards de livres en caisse en début d'année, devrait lui permettre d'attendre la reprise estivale, sachant que sa consommation de cash s'élevait encore à 40 millions de livres par semaine en janvier.
 
La reprise s'annonce toutefois très inégale selon les pays, avec une prime pour ceux dont la campagne de vaccination est la plus avancée, mais aussi ceux dont le marché domestique offre des perspectives de redéploiement. Au Royaume-Uni, easyJet vient d'annoncer des ouvertures de lignes intérieures, entre l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande du Nord. Idem en France, son deuxième marché, où la compagnie a récemment annoncé l'ouverture de cinq nouvelles lignes domestiques pour l'été prochain.
 
A ce recentrage contraint et probablement temporaire sur les marchés domestiques s'ajoute un autre, plus durable, sur les fondamentaux du modèle low-cost. Après avoir longtemps dérivé vers un modèle intermédiaire entre celui des pures low-cost comme Ryanair et Wizzair et celui des compagnies traditionnelles, easyJet a nettement resserré les boulons sur les coûts. Ainsi, depuis le mois dernier, les bagages de cabine ne pouvant se glisser sous le siège sont devenus payants, de même que le choix du siège. A cela s'est ajouté en interne un plan de réduction des coûts, qui s'est notamment traduit par une réduction des effectifs d'un tiers. EasyJet sortira de la crise nettement plus low-cost qu'elle n'y était rentrée.

Mon commentaire : Le retour à un modèle davantage low-cost de la compagnie easyJet est compréhensible en sortie de crise. Il pourrait également être dû à une anticipation de la baisse probable du trafic affaires.

Avant la crise, easyJet avait en France un taux de passagers affaires proche de celui d'Air France.

> Liens renforcés entre TAP Air Portugal et Emirates Airlines

(source Air Journal) 17 mars - Les compagnies aériennes TAP Air Portugal et Emirates Airlines ont signé un protocole d’accord (MoU) pour étendre le partenariat de partage de codes vers les Amériques, l’Afrique du nord et l’Asie de l’est.
 
Lancé en 2012, l’accord de partage de codes entre les compagnies portugaise et émiratie va s’étendre à des nouvelles routes. Sous réserve des approbations réglementaires requises, l’accord élargi devrait entrer en vigueur le 1er mai 2021 et offrira aux clients « des avantages de réservation, de billetterie et de voyage transparents dans 70 destinations sur les réseaux des deux compagnies aériennes ».
(...)
Emirates et TAP Air Portugal exploreront également des moyens d’améliorer la coopération sur leurs programmes de fidélisation respectifs, y compris des opportunités de gains et d’échange réciproques et des avantages populaires tels que l’accès aux salons.
(...)

> Aérien : les fondateurs de Norwegian se relancent dans le low-cost long-courrier

(source Les Échos) 17 mars - Certains diront qu'ils ont de la suite dans les idées, d'autres qu'ils ne manquent pas de culot. Quelques semaines seulement après l'arrêt des vols long-courriers de Norwegian et la mise en liquidation judiciaire de sa base française, les principaux fondateurs de la compagnie low-cost norvégienne annoncent le lancement d'une nouvelle compagnie transatlantique bon marché, calquée sur le modèle de Norwegian.
 
Baptisée « Norse Atlantic Airways », cette nouvelle compagnie proposera des vols entre des destinations telles que New York, Los Angeles, Miami et Londres, Oslo et Paris, en Boeing 787 et à compter de décembre 2021. Un type d'appareil et des itinéraires qui furent ceux de Norwegian jusqu'en janvier dernier, quand la compagnie norvégienne avait dû se résoudre à se replier sur les vols moyen-courriers au départ de la Scandinavie pour pouvoir survivre.
(...)
« Nous avons désormais l'occasion unique de construire une toute nouvelle compagnie aérienne à partir de zéro », explique dans un communiqué le PDG de Norse Atlantic Airways, Bjorn Tore Larsen, qui fut l'un des principaux actionnaires de Norwegian aux côtés du PDG-fondateur, Bjorn Kjos.
(...)
Outre les nombreux Boeing 787 rendus disponibles par la crise (dont les 35 B787 de Norwegian), Bjorn Tore Larsen pourra s'appuyer sur sa principale entreprise, OSM Aviation, spécialisée dans la mise à disposition de pilotes et de personnels de cabine à coûts réduits, et qui fournissait déjà une partie des équipages de Norwegian.
(...)
Ce retour sur le devant de la scène des anciens fondateurs de Norwegian ne fait toutefois pas que des heureux. Dans un communiqué au vitriol, le principal syndicat français des pilotes, le SNPL, se dit « abasourdi » par cette réapparition, alors que le sort des anciens salariés de la base française de Norwegian, fermée en janvier dernier, n'est toujours pas réglé.
 
Au total, 145 pilotes, 136 personnels de cabine et 5 employés administratifs basés à Roissy-CDG, se sont retrouvés « sur le carreau » avec l'arrêt des vols au départ de Paris. Et ce sans être certains de pouvoir continuer à bénéficier d'une couverture sociale française, leur employeur étant une filiale irlandaise de Norwegian. D'où la colère du SNPL qui accuse les anciens dirigeants de Norwegian de vouloir remonter une compagnie à moindres coûts, en reprenant des anciens salariés à des conditions moins avantageuses.

Mon commentaire : Je partage l'indignation du syndicat de pilotes concernant les ex-salariés de Norwegian. Malheureusement ils ne sont pas les seuls à subir les conséquences de la crise sanitaire.

Les salariés de CBS, filiale de WFS, assuraient le traitement de bagages Air France à Roissy. Le contrat ayant été suspendu par Air France, WFS a choisi de liquider sa filiale.

CBS est désormais en procédure de reprise, deux repreneurs se sont manifestés : ONET et ... WFS.

Selon un observateur cité par Le Parisien, "un groupe candidat à la reprise de sa propre filiale n'a rien d'illégal. On voit un groupe déposer une filiale dans un contexte lié au Covid sans avoir à assumer le coût des licenciements alors qu'elle pourrait bénéficier de dispositifs d'État pour les entreprises en difficulté. Quand on passe en redressement judiciaire, le cordon est coupé et ça coûte moins cher de licencier".

> Airbus et Rolls-Royce réalisent un vol d'essai avec 100% de carburant durable

(source Le Journal de l'Aviation) 18 mars - La production de carburants durables d'aviation (SAF pour Sustainable aviation fuels) va devoir accélérer. Une nouvelle campagne d'essais a été lancée par Airbus et Rolls-Royce avec le soutien du DLR (le centre allemand de recherche sur l'aviation) et Neste pour évaluer la faisabilité et l'impact technique et environnemental de l'utilisation de 100% de SAF dans les opérations commerciales. Un premier vol d'essai vient tout juste d'avoir lieu à Toulouse avec un A350-900 (MSN1), afin de vérifier la compatibilité des systèmes de l'appareil avec l'utilisation de carburant durable non mélangé à du kérosène classique.
 
Les essais de validation du carburant - « MY Sustainable Aviation Fuel », fourni par Neste - sont donc lancés. Ils seront suivis d'autres essais en avril et en automne, qui viseront à mesurer les émissions en vol. L'A350 d'Airbus sera alors flanqué d'un avion suiveur du DLR, un Falcon 20-E. En parallèle, des tests seront réalisés au sol pour analyser les émissions de particules dans le cadre des opérations aéroportuaires. Les participants à ce projet, baptisé ECLIF3 (Emission and Climate Impact of Alternative Fuels), veulent également évaluer les effets sur les performances de l'appareil de l'utilisation exclusive de SAF.
(...)
Simon Burr, directeur du développement des produits et de la technologie chez Rolls-Royce Civil Aerospace, explique que le motoriste souhaite promouvoir l'utilisation des SAF car « les voyages longue distance impliquent l'utilisation de réacteurs pour les décennies à venir. Les SAF sont donc essentiels à la décarbonation de ce type de voyages. » Il soutient par ailleurs des initiatives pour augmenter la disponibilité des SAF pour l'industrie aéronautique.
 
En effet, il faut non seulement prouver que leur utilisation n'a pas d'impact sur la sécurité et les performances des appareils, que le gain environnemental est réel (80% de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur le cycle de vie, selon Neste) mais il faut également parvenir à développer leur production à grande échelle. Confortée par le nombre croissant de contrats de fourniture qu'elle signe avec les compagnies dans le monde (et notamment aux États-Unis), la société finlandaise estime que la proportion de carburant durable utilisée dans l'aviation atteindra 10% en 2030 (contre moins de 1% avant la crise). Selon l'IATA, 100 millions de litres pourraient être produits en 2021. Avant la crise, plus d'une quarantaine de compagnies aériennes en avait déjà utilisé et près de 7 milliards de litres avaient été précommandés.

Mon commentaire : Le discours du Directeur de Rolls-Royce sur l'aviation durable rejoint ceux d'autres acteurs du transport aérien.

Les solutions nécessitant des ruptures technologiques (avion à hydrogène ou avion électrique) ne seront pas opérationnelles avant un grand nombre d'années. Il est primordial que le développement des carburants durables d'aviation (SAF) soit accéléré.

Selon l’IATA, la production actuelle de ces carburants durables d'aviation est de 50 millions de litres par an. La flotte mondiale d’avions commerciaux a quant à elle consommé 360 milliards de litres de kérosène en 2019.

> Boeing : le gendarme américain va inspecter des 787 Dreamliner, “problèmes de production”

(source Capital) 18 mars - (...) La FAA a indiqué dans un message transmis jeudi à l'AFP avoir pris "un certain nombre de mesures correctives pour résoudre les problèmes de production du Boeing 787". Elle a entre autres décidé d'inspecter elle-même quatre appareils et d'en délivrer les certificats de navigabilité, une étape réglementaire habituelle avant l'envoi des avions aux clients.
 
Cette tâche est normalement dévolue à des employés de Boeing qui, selon un accord entre les autorités et le constructeur, peuvent procéder au nom de la FAA à l'inspection des avions et à l'émission des certificats de navigabilité. Si elle l'estime nécessaire, la FAA "se réservera le droit" d'inspecter plus de 787. L'autorité souligne que ses propres inspecteurs examinent régulièrement eux-mêmes certains 787 pour garder à jour leurs compétences.
 
Boeing prévoit de reprendre les livraisons de ses "Dreamliner" d'ici fin mars. "Nous sommes encouragés par les progrès réalisés par notre équipe pour permettre la reprise des livraisons du programme 787", a indiqué l'entreprise dans un message transmis à l'AFP. "Nous avons été en contact avec la FAA tout au long de cet effort et mettrons en œuvre leurs consignes pour l'approbation des certificats de navigabilité des premiers avions", est-il ajouté.
 
Boeing
avait fait part en septembre de la découverte de plusieurs défauts, sur le raccord d'une portion du fuselage puis sur le stabilisateur horizontal. L'avionneur avait alors indiqué avoir lancé une inspection de tous ses appareils en production. Affecté par la chute du transport aérien depuis le début de la pandémie, et une baisse de la demande pour les plus gros avions, le groupe avait déjà indiqué qu'il ne produirait plus que cinq appareils 787 Dreamliner par mois à partir de mars, contre dix l'été dernier.
 
La FAA s'est aussi gardé l'autorité d'inspecter elle-même tous les nouveaux 737 MAX produits par Boeing depuis mars 2019, quand l'avion avait été cloué au sol après deux accident mortels. Il a été autorisé à revoler fin novembre.

> L'avenir des avions à hélice ATR reste flou après une année catastrophe

(source Les Échos) 17 mars - Morne plaine chez ATR. L'année passée fut digne de Waterloo ou presque pour le fabricant d'avions à hélices, filiale à 50/50 d'Airbus et de l'Italien Leornardo. Le numéro un mondial des avions régionaux n'aura livré, en tout et pour tout, que 10 appareils en 2020, contre 68 en 2019 et 72 initialement prévus en 2020. Quant aux prises de commandes, elles se limitent à 6, hors annulations, contre 52 l'année précédente.
(...)
Les petites compagnies régionales clientes d'ATR ont, en effet, été parmi les plus impactées par la chute du trafic.
 
ATR est néanmoins parvenu à réduire ses effectifs de 15 % (soit 186 postes supprimés sur 1.209) sans départ contraint, grâce à des départs volontaires et la signature d'un accord de réduction des coûts. Ce qui devrait lui permettre de remonter doucement la pente en 2021, même si les perspectives restent bouchées.
(...)
ATR n'en conserve pas moins quelques solides atouts. Outre un carnet de commandes de 176 appareils ATR-42 et ATR-72 - ses deux modèles de 46 et 78 sièges -, l'avionneur est désormais seul sur le marché des avions régionaux à hélices, après la décision du canadien Longview Aviation Capital d'arrêter la production du Q400, racheté à Bombardier en 2018 .
 
ATR espère également obtenir d'ici à la fin du premier semestre la certification des autorités chinoises pour pouvoir enfin pénétrer sur le marché chinois. Un feu vert attendu depuis plusieurs années. Enfin, ATR devrait pouvoir surfer sur la vague verte, en mettant en avant une consommation de carburant inférieure de 40 % à celle des jets régionaux.
 
Tout cela joue en sa faveur, mais à condition que ses deux puissants actionnaires Airbus et Leonardo se décident un jour à clarifier la feuille de route d'ATR. Car pour l'heure, l'avionneur toulousain ne semble pas intégré au plan de marche d'Airbus vers un premier avion décarboné pour 2035. Et ce, alors même que l'un des trois concepts dévoilés par Airbus en septembre dernier serait un avion régional à hélices. Interrogé sur le rôle éventuel d'ATR, Stefano Bortoli s'est contenté de botter en touche. « Demandez à Airbus ce qu'ils comptent faire, a-t-il répondu. Nous, notre feuille de route reste d'améliorer les modèles existants. »
 
Le projet, longtemps évoqué d'un « ATR Neo » doté de moteurs moins gourmands, semble être passé à la trappe. L'entreprise ne semble pas non plus concernée par le projet d'avion régional électrique de 11 places annoncé par le motoriste britannique Rolls-Royce, en partenariat avec le fabricant d'aérostructures italien Tecnam. « Nos clients compagnies aériennes ne peuvent exploiter rentablement de petits avions électriques, estime Stefano Bortoli. Le minimum, c'est 42 sièges ». Or les technologies nécessaires pour un avion de cette taille « ne sont pas encore matures », dit-il.

> Si rien n'est fait, l'appétit mondial pour le pétrole atteindra un nouveau record d'ici 2026

(source AFP) 17 mars - Après le choc sanitaire, la demande mondiale de pétrole devrait mettre deux ans à retrouver ses niveaux d'avant-crise, puis continuer à croître d'ici au moins 2026 pour toucher un nouveau record à moins d'être entravée au nom de la protection du climat, estime mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
 
En revanche, "des mesures plus fortes et des changements comportementaux pourraient faire advenir bientôt un +pic+ de la demande", souligne l'Agence dans son rapport Oil 2021, qui formule des projections à cinq ans.
 
En l'état actuel des politiques, cette demande atteindrait 104 millions de barils par jour (mb/j) d'ici 2026, soit 4% de plus qu'en 2019.
 
L'Asie représentera 90% de la hausse. En revanche, la demande dans les 37 pays développés de l'OCDE ne devrait pas revenir à ses niveaux d'avant 2020, selon l'AIE.
 
La pétrochimie continuera à tirer l'appétit mondial pour l'or noir. La demande d'essence pourrait, elle, avoir déjà atteint son "pic", les gains d'efficacité et le passage aux véhicules électriques compensant la croissance des transports dans les pays en développement.
 
La consommation de kérosène, secteur le plus affecté l'an dernier, devrait progressivement retrouver son niveau d'avant-Covid.
 
"La crise du Covid-19 a provoqué un déclin historique de la demande mondiale de pétrole, mais pas forcément un déclin durable", résume le directeur de l'AIE, Fatih Birol.
 
"Mener à bien une transition organisée visant à s'éloigner du pétrole est essentiel pour remplir les objectifs climatiques, mais impose des changements majeurs dans les politiques gouvernementales comme dans les comportements. Sans cela, la demande mondiale de pétrole est partie pour augmenter chaque année d'ici à 2026", ajoute-t-il.
 
Selon lui, "pour que la demande atteigne son pic bientôt, il faut des mesures significatives et cela immédiatement, afin d'améliorer les normes en matières d'efficacité énergétique, soutenir les ventes de véhicules électriques et réduire le recours au pétrole dans le secteur électrique."
 
Ces actions, combinées au recours accru au télétravail, à plus de recyclage et moins de déplacements professionnels, pourraient réduire la demande de pétrole de 5,6 mb/j d'ici 2026, "ce qui signifie qu'elle ne reviendrait jamais à ses niveaux d'avant la pandémie", souligne l'AIE.

Mon commentaire : La position de l'Agence internationale de l'énergie est intéressante.

Plutôt que de se focaliser sur la consommation de pétrole d'un secteur (en ce moment c'est l'aérien qui est au centre des débats, tout du moins en Europe), il serait préférable d'examiner comment chaque secteur pourrait diminuer son utilisation du pétrole.

Pour ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet de la contribution de chaque secteur à la baisse des émissions de CO², je les invite à consulter le site Drawdown.org, que je vous présenterai en détail la semaine prochaine. 


Article Bonus

> Le transport aérien face au piège de la décroissance

(source Les Échos) 19 mars - « La solution : moins d'avions », affirmait récemment un slogan brandi par un militant d'une organisation écologiste, perché sur un Boeing 777 d'Air France à Roissy. Le slogan a le mérite de la simplicité, tout comme l'idée selon laquelle une décroissance imposée du transport aérien serait le meilleur moyen de réduire son impact sur l'environnement. Mais le simplisme résiste souvent très mal à l'épreuve des faits. En prenant pour cible un avion d'Air France cloué au sol par la crise, ces militants écologistes se trompent non seulement de combat, mais aussi d'adversaire. Avec le risque d'empêcher le transport aérien de réussir sa transition énergétique. Et ce pour au moins deux raisons.
 
La première raison est que la décroissance, ça ne marche pas. La pandémie de Covid vient d'en offrir un test grandeur nature : les effets d'une décroissance imposée sur les émissions de gaz à effets de serre sont pour le moins décevants. Avec un trafic aérien en chute de 60 %, les émissions de CO2 du transport aérien ont certes diminué de 55 % en Europe selon Eurocontrol, et même de 75 % dans le monde selon l'association « Global carbon projet ». Mais cette baisse sans précédent n'a eu aucun impact durable sur les niveaux de concentration de CO2 dans l'atmosphère et sur le réchauffement climatique. D'après les relevés de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le niveau moyen de dioxyde de carbone mesuré en février était même légèrement supérieur à celui de février 2020.
 
L'occasion de vérifier que le transport aérien ne représente que 2,8 % à 3 % des émissions mondiales de CO2. Malgré ce choc sans précédent pour l'économie mondiale, les émissions mondiales de CO2, tous secteurs confondus, n'ont en effet baissé que de 4 % à 7,5 % en 2020. Ce qui reste largement insuffisant pour produire un quelconque effet sur le climat. Selon les experts, il faudrait en effet réduire les émissions de CO2 de 7,6 % chaque année d'ici à 2030 pour avoir une chance d'atteindre l'objectif de l'accord de Paris.
 
Une perspective difficile à envisager pour les compagnies aériennes, dont la plupart ne doivent leur survie qu'à la générosité des contribuables. Mais aussi pour le milliard de personnes qui n'ont pas pu voyager à l'international en 2020, selon une estimation de l'Organisation mondiale du tourisme. Or si l'avion peut éventuellement être remplacé par le train dans certaines parties du monde, il reste l'unique moyen de transport possible - avec le bateau certes - quand il s'agit de voyager d'un continent à l'autre. Ainsi, le Boeing 777-200 d'Air France, sur lequel avaient cru bon de grimper les militants écologistes, était couramment utilisé pour desservir les départements d'outre mer. Des liaisons aériennes non « substituables » empruntées par près de 5 millions de passagers avant la crise.
 
Face à cette réalité, la décision française d'interdire l'avion sur les trois liaisons desservies en moins de 2 h 30 par le train apparaît encore plus dérisoire. La totalité des lignes intérieures françaises, empruntées par 26,8 millions de passagers, ne représentent que 1,1 % des émissions de CO2 de la France, qui ne représente elle-même que 1,34 % des émissions mondiales. A titre de comparaison, la centrale à charbon allemande de Neurath, la plus importante des 48 centrales à charbon d'Allemagne utilisées pour compenser le désengagement du nucléaire, émet plus de CO2 que la totalité du transport aérien en France. Quant à la baisse de 55 % des émissions de CO2 du transport aérien en France en 2020, elle représente une économie de CO2 comparable à celle générée par les trois jours de télétravail par semaine effectué par 40 % des salariés français, durant les confinements, sachant que 74 % des Français se rendent habituellement au travail en voiture.
 
En réalité, ce qui peut réellement changer la donne pour le climat est notre capacité à investir dans des solutions technologiques susceptibles de réduire significativement et durablement les émissions de gaz à effet de serre.
 
Dans le cas du transport aérien, ces investissements sont de quatre ordres
 : le financement de mesures de compensation des émissions, l'optimisation des vols, l'achat d'avions de moins en moins polluants et l'intégration progressive de nouveaux carburants, issus du recyclage ou de procédés de synthèse, permettant de réduire jusqu'à 80 % des émissions. En combinant ces quatre leviers, le transport aérien espère diviser par deux ses émissions de CO2 d'ici à 2050 et mettre en service dans la prochaine décennie, les premiers appareils quasi décarbonés.
 
Mais les sommes à investir sont considérables. Rien que pour lancer un nouvel avion moyen-courrier capable de relever le défi, Airbus et ses partenaires devront investir, au bas mot, une quinzaine de milliards d'euros. Et il faudra au moins trois nouveaux modèles pour couvrir la totalité des besoins du transport aérien, de vol régional au long-courrier, d'ici à 2050. Quant aux compagnies aériennes, elles devront débourser au moins 5.000 milliards de dollars pour acquérir quelque 39.000 nouveaux avions moins polluants d'ici à 2050.
 
Que se passera-t-il si la croissance et la rentabilité ne reviennent pas rapidement ? Là encore, la crise de 2020 fournit la réponse. Malgré le soutien massif des États, les livraisons et les commandes d'avions neufs se sont effondrées, donnant ainsi un coup d'arrêt brutal à la modernisation des flottes. Avec près de 120 milliards de dollars de pertes cumulées en 2020 et un endettement multiplié par deux, les compagnies aériennes ont durablement perdu leur capacité d'investir. Et ce ne sont pas les taxes vertes et les restrictions d'activité qui les aideront à redresser la tête.
 
Au final, moins d'avions, c'est moins de passagers et donc moins d'argent pour la recherche et les nouvelles technologies, sans lesquelles il ne sera pas possible d'infléchir durablement la courbe des émissions de CO2 et des températures. Pour réussir sa transition énergétique et préserver la liberté de voyager, le transport aérien a donc besoin de clients. Avant l'aérien, bien d'autres sources de pollution, comme la voiture, le chauffage, la consommation de viande et même l'usage d'Internet, seraient en mesure de générer des économies de CO2 bien plus importantes, sans réduire nos libertés.

Mon commentaire : Lorsque des ONG prône la décroissance comme unique solution pour l'aérien, elles abordent le problème par le petit bout de la lorgnette.

Bien sûr elles ont conscience que cela entrainera une baisse du nombre de touristes en Europe et du nombre d'emplois induits. C'est pourquoi elles proposent de recycler les salariés dans d'autres secteurs.

Mais qu'adviendra-t-il loin de l'Europe, pour tous ces petits pays, souvent des îles, qui vivent essentiellement du tourisme ? Quelle alternative leur proposer ?


Et que dire aux milliards de personnes qui n'ont jamais pris l'avion ?

Lors du récent webinaire de l'Académie de l'Air et de l'Espace, des participants de Chine et d'Afrique ont été clairs : si les européens souhaitent réduire leur trajets en avion, qu'ils le fassent. Mais pas question qu'ils imposent aux chinois et aux africains de renoncer à voyager.


Il serait temps qu'un échange s'installe entre les ONG prônant la décroissance de l'aérien et les représentants du transport aérien.

Il serait temps que chacun accepte la contradiction :
  . les ONG qui pensent que les avancées technologiques ne permettront pas à l'aérien de réduire ses émissions de CO²,
  . l'aviation qui pense que la technologie résoudra tous les problèmes.


Fin de la revue de presse

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Les relevés annuels émanant de Natixis et/ou de la Société Générale doivent vous être parvenus, par mail ou acheminés par la Poste.

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 5,038 euros en clôture lundi 25 mars. Elle est en baisse de -3,82% sur une semaine, conséquence de la limitation des déplacements entre les régions françaises. Depuis fin novembre 2020, le cours se maintient autour de 5 euros.

Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM était à 9,93 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 3,31 euros. L'objectif de cours le plus élevé est à 5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de la crise sanitaire.


Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en forte baisse de 5$ à 64$. Le cours du baril de Brent avait franchi début mars le seuil de 70 dollars pour la première fois depuis le début de la pandémie, après les attaques des forces yéménites Houthi contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite. Il a retrouvé son niveau pré-pandémie.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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