Air France-KLM veut sortir renforcé d'une crise historique

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°808, 17 mai 2021
Si vous ne voyez pas correctement cette page, ou si vous souhaitez lire les versions anglaises ou néerlandaises
If you do not see this page correctly, or if you want to read the English or Dutch versions,
Als u deze pagina niet goed ziet, of als u de Engelse of Nederlandse versie wilt lezen
,  
suivez ce lien drapeau FR, it is here, drapeau EN vindt u deze hier drapeau NL


Editorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Si vous êtes actionnaires d'Air France-KLM, il est encore temps de me confier vos pouvoirs. Vous retrouverez toutes les informations dans mon Flash n°85.

L'Assemblée Générale d'Air France-KLM se tiendra le mercredi 26 mai 2021 hors la présence physique des actionnaires ou des autres personnes ayant le droit d’y assister. Elle sera diffusée en direct via webcast sur le site internet du groupe.


Par ailleurs, à partir de cette semaine, je publie en fin de lettre des infographies sur l'impact climatique de l'aviation. Elles apportent des éléments de réponse aux questions soulevées par les détracteurs de l'aérien.

Continuons à respecter les mesures barrières.

Bonne lecture
François


La Revue de Presse du lundi

> Air France-KLM veut sortir renforcé d'une crise historique

((source Le Figaro) 12 mai - « Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console. » Ben Smith, patron d'Air France-KLM, semble avoir fait sienne la maxime de Talleyrand. Le Covid-19 cloue au sol les compagnies aériennes depuis mars 2020 ? Air France-KLM continue de brûler du cash, après une perte nette record de 7,1 milliards d'euros en 2020 ? Le groupe ne doit sa survie qu'à l'État français, qui détient désormais près de 30 % du capital ?
 
Pas de quoi décourager Ben Smith. De cette crise historique, le directeur général veut faire une source d'opportunités. Dans un entretien au Figaro, il se dit convaincu que le groupe sortira renforcé de la crise. Dans un marché où la concurrence sera amoindrie par les faillites, Air France-KLM sera mieux placé que ses grands rivaux européens Lufthansa et IAG (British Airways) pour profiter du rebond du transport aérien, même si le retour à la normale sera très lent. Après s'être réformé, le groupe est prêt à affronter les compagnies low-cost.
 
Sur quoi Ben Smith fonde-t-il sa confiance ? D'abord sur la taille du réseau long-courrier « domestique » d'Air France. La compagnie tricolore compte sur la reprise massive de ses vols vers les territoires d'outre-mer. Le dirigeant est aussi convaincu que la concurrence sur ces destinations va consolider sa part de marché.
 
Deuxième conviction, Transavia, la compagnie low-cost partagée par Air France et KLM, est en ordre de marche pour rivaliser avec easyJet, Volotea, Vueling et Ryanair. Ces derniers mois, les dirigeants d'Air France-KLM ont réussi à éteindre des foyers de pertes : le réseau domestique a été rétréci, la flotte simplifiée, les bases de province à Marseille, Nice et Toulouse sont vouées à la fermeture.
 
De là à surpasser Lufthansa et British Airways, Ben Smith va peut-être un peu loin. IAG, très dépendant du trafic transatlantique, a encaissé une perte équivalente à cette d'Air France-KLM et de Lufthansa au premier trimestre. Longtemps en tête des compagnies les plus rentables, IAG profite d'un coussin de 10,5 milliards d'euros de liquidités. De son côté, Lufthansa a reçu le feu vert de ses actionnaires pour lancer une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros pour rembourser les aides publiques.
 
Le groupe allemand n'a pas hésité à supprimer 25 000 emplois en un an. Mais lui aussi a préparé l'avenir. Il a ainsi commandé, début mai, cinq A350 et cinq Boeing 787 pour moderniser sa flotte long-courrier. Air France-KLM va continuer à batailler avec ses grandes rivales européennes.

Mon commentaire : D'ici quelques semaines, au fur et à mesure de l'amélioration de la situation sanitaire, les restrictions de voyage seront progressivement levées. Les compagnies aériennes devront alors faire preuve d'agilité pour s'adapter rapidement.

Après plus d'un an d'activité partielle, de baisse de rémunération, d'horaires de travail modifiés souvent au dernier moment, les salariés seront au cœur de cette reprise. Lorsque l'activité aura retrouvé une forme de stabilité, leur engagement devra être récompensé.

> Bonus topman Air France-KLM staat nieuwe steun KLM niet in de weg (Le bonus du DG d'Air France-KLM ne fait pas obstacle à un nouveau soutien à KLM)

((source FD et NU, traduit avec Deepl com) 10 mai - FD et NU rapportent que le ministre des Finances Wopke Hoekstra a répondu aux questions des députés Mahir Alkaya (SP) et Eelco Heinen et Ingrid Michon-Derkzen (tous deux VVD), et a donné sa réponse à la motion d'Alkaya (SP), qui a été largement soutenue au Parlement et qui demandait au gouvernement de suspendre l'aide à Air France-KLM tant que le bonus du PDG n'était pas exclu.

FD souligne que M. Hoekstra a déclaré que le bonus de M. Smith n'a aucune incidence sur la décision de l'État néerlandais d'accorder ou non un soutien supplémentaire à la compagnie. Un éventuel soutien supplémentaire devrait "profiter principalement à KLM, tout comme l'État français l'a fait avec son soutien à Air France", cite FD Hoekstra.

NU écrit que M. Hoekstra a déclaré que l'État néerlandais votera contre la prime, car en temps de crise, "il n'y a pas de place pour l'octroi et le versement de primes" aux entreprises qui ont besoin d'aides publiques. Le site Internet note que la prime du PDG est liée à des objectifs à long terme et qu'elle ne sera versée qu'une fois qu'Air France-KLM aura remboursé les trois quarts de l'aide publique qu'elle a reçue.

Mon commentaire : Le Directeur Général d'Air France-KLM ne perçoit ni "bonus", ni "prime".

Comme les Directeurs Généraux de KLM et d'Air France, sa rémunération est constituée d'une part fixe et de parts variables.

> Hoe was het om te zien dat je bedrijf langzaam naar de knoppen gaat? (Qu'est-ce que ça vous a fait de voir votre entreprise aller lentement dans le mur ?)

((source TravelPro, traduit avec Deepl com) 13 mai - Pieter Elbers, PDG de KLM, était l'un des invités de l'émission néerlandaise de fin de soirée Beau, mercredi (...). Dans l'émission, M. Elbers a affirmé que KLM avait reçu des "milliers de réservations" au cours des dernières 48 heures, se disant "très soulagé que nous puissions recommencer à voyager. Cela faisait un moment que nous n'avions pas eu de nouvelles positives, ce qui était nécessaire : tout le monde a pu constater à quel point le premier trimestre était mauvais."
 
Pieter Elbers évoque en outre les différences entre les restrictions de voyage d'un pays à l'autre, le double test obligatoire pour se rendre aux Pays-Bas, et son expérience en tant que PDG de KLM pendant la pandémie. À propos de cette dernière, Elbers a déclaré qu'en interne, les gens parlaient d'une "bataille d'endurance", avec au plus fort de la pandémie, une perte quotidienne de 10 millions d'euros. "Nous avons fait toutes sortes de choses pour contenir la situation. Pensez à la réduction des coûts, à la réduction considérable des effectifs de l'entreprise, au transport créatif de marchandises. [...] L'entreprise est beaucoup plus petite, mais prête à se tourner vers l'avenir."
 
À propos de l'aide d'État reçue du gouvernement néerlandais, Elbers affirme qu'une "bonne partie" des 3,4 milliards d'euros d'aide est encore disponible. "Nous avons obtenu 3,4 milliards d'euros de prêts et de facilités de crédit. Sur ce montant, nous avons retiré 940 millions d'euros à la fin de l'année dernière, ce qui signifie que nous disposons encore de 2,4 milliards d'euros et que nous sommes donc stables. Nous travaillons maintenant d'arrache-pied pour rembourser les prêts."

Mon commentaire : KLM a eu peu recours aux prêts d'état, car elle bénéficie du soutien direct de l'État néerlandais via le programme NOW.

Reconduit chaque trimestre depuis le début de la crise sanitaire, le programme NOW compense partiellement la perte de chiffres d'affaires des entreprises néerlandaises.

Ce soutien est crucial pour la filiale néerlandaise du groupe Air France-KLM. À ce jour, la question du renouvellement du programme NOW pour les trois mois d'été est en suspens.

> Air France-KLM compte doubler voire tripler le nombre d'avions Transavia en France

((source Agefi) 12 mai - Le groupe de transport aérien franco-néerlandais Air France-KLM compte multiplier par deux voire par trois le nombre d'avions de sa filiale low-cost Transavia qui opèrent en France, a déclaré mercredi son directeur général, Ben Smith.
 
La flotte de Transavia compte actuellement 40 avions en France, a rappelé Ben Smith sur BFM Business. "Nous allons doubler même tripler le nombre d'avions ici en France", a indiqué le dirigeant, en précisant que cette augmentation de la flotte concernerait de nouveaux vols et non des transferts d'activité provenant d'autres compagnies du groupe.
 
Air France-KLM a mené en avril la première étape de sa recapitalisation, via une augmentation de capital de 1 milliard d'euros et la conversion du prêt d'actionnaire de l'État français de 3 milliards d'euros en quasi-fonds propres.
 
Le groupe réfléchit à de nouvelles opérations de renforcement de ses fonds propres. Cette deuxième étape pourrait avoir lieu à la "fin de l'année ou [au] début de l'année prochaine", a indiqué Ben Smith.
 
Interrogé sur l'opportunité de faire entrer une nouvelle compagnie aérienne au capital d'Air France-KLM - qui compte déjà Delta Airlines et China Eastern Airlines parmi ses actionnaires - Ben Smith a répondu qu'il s'agissait "d'une possibilité". "Ce qui est très important c'est que nos actionnaires soient alignés sur notre stratégie" et qu'ils accompagnent le groupe à long terme, a ajouté le dirigeant.

Mon commentaire : Malgré la crise sanitaire, le développement de Transavia sur l'Europe reste au cœur de la stratégie du groupe Air France pour ramener son activité moyen-courrier à l'équilibre financier.

> IAG : lance une émission d'obligations convertibles de 800 ME

((source Boursier) 11 mai - International Consolidated Airlines (IAG) lance une émission d'obligations senior non garanties convertibles en actions ordinaires pour un montant initial d'environ 800 millions d'euros.

Le propriétaire de British Airways, Aer Lingus et Vueling utilisera le produit net de l'opération pour renforcer son bilan et augmenter ses liquidités globales, compte tenu de l'incertitude persistante qui pèse sur le secteur en raison de la pandémie. IAG utilisera également les fonds levés pour accroître sa flexibilité opérationnelle et stratégique afin de profiter de la reprise de la demande.

> Lufthansa Working With Banks on €3 Billion Capital Raise (Lufthansa travaille avec des banques sur une augmentation de capital de 3 milliards d'euros)

((source Bloomberg, traduit avec Deepl com) 11 mai - Deutsche Lufthansa AG travaille avec des banques sur un plan visant à lever environ 3 milliards d'euros de capitaux propres pour aider à rembourser son plan de sauvetage de l'État, selon des personnes familières avec le sujet.

Le calendrier et la taille de l'augmentation de capital seront soumis aux conditions du marché et pourraient intervenir dès le mois de juin, ont précisé ces personnes.

La plus grande compagnie aérienne d'Europe a bénéficié d'un renflouement de l'État de 9 milliards d'euros l'année dernière après que la pandémie de coronavirus a mis fin à un boom de plusieurs décennies dans le transport aérien. Le nouveau financement fournirait suffisamment de liquidités pour rembourser une partie de la participation tacite de 5,5 milliards d'euros toujours détenue par l'État allemand. La rémunération des dirigeants de Lufthansa et les activités de fusion et d'acquisition sont limitées jusqu'à ce que la compagnie ait remboursé l'État.
(...)
La semaine dernière, les actionnaires avaient approuvé une levée de fonds potentielle de 5,5 milliards d'euros. Lufthansa avait précédemment déclaré qu'elle n'utiliserait pas la totalité du montant disponible et qu'elle viserait plutôt une augmentation "la plus faible possible".

Lufthansa continue de perdre de l'argent alors que la pandémie de coronavirus restreint les voyages dans le monde. La compagnie aérienne a réduit sa perte de trésorerie mensuelle à 235 millions d'euros au premier trimestre, et prévoit que ce chiffre se réduira à 200 millions d'euros par mois au cours de la période actuelle, ce qui lui permettra de réduire sa perte d'exploitation par rapport aux 5,5 milliards d'euros enregistrés l'année dernière. (...)

Mon commentaire : À l'évidence, ni IAG, ni le groupe Lufthansa, ni le groupe Air France-KLM n'envisagent de rembourser par eux-mêmes les dettes contractées pendant la crise  sanitaire.

Les trois principaux groupes de compagnies aériennes européennes se voient contraints de se tourner vers leurs actionnaires actuels ou futurs.

IAG a déjà fait appel à Qatar Airways, Lufthansa au gouvernement allemand, Air France-KLM à l'État français et à China Eastern. Une seconde phase de recapitalisation se profile pour les trois groupes concurrents.

> Ryanair accuse une lourde perte annuelle, mais entrevoit la reprise

((source AOF) 17 mai - La crise du Covid-19 a fait plonger les comptes annuels de Ryanair dans le rouge vif. Lors de son exercice fiscal 2021, qui s’est achevé fin mars, la compagnie aérienne irlandaise à bas coûts a accusé une perte nette (hors éléments exceptionnels) de 815 millions d’euros. Une perte moins élevée que celle attendue par le consensus (-834 millions d’euros). Elle se compare cependant à un bénéfice net d’un milliard d’euros lors de l’exercice précédent.
 
De son côté, le chiffre d'affaires s'est effondré de 81 % pour s'établir à 1,64 milliard d'euros et le nombre de passagers a chuté de 81% à 27,5 millions.
(...)
Pour l'exercice en cours, le groupe espère une reprise du trafic cet été grâce à l'avancée des campagnes de vaccinations et à la levée progressive des restrictions de circulation. Un solide rebond est attendu lors du second semestre de son exercice fiscal 2022, lorsque la majorité des européens aura été vaccinée. Les solides réservations hebdomadaires observées depuis début avril suggèrent que la reprise a déjà débuté.
 
En parallèle, la compagnie a confirmé que le nombre de passagers transportés se situera probablement dans le bas d'une fourchette comprise entre 80 et 120 millions de passagers pour son exercice fiscal en cours, qui s'achèvera en mars 2022. Sur le plan financier, Ryanair s'attend à être proche de l'équilibre.
 
Quoi qu'il en soit, pour traverser les turbulences persistantes des prochains mois, le groupe pourra s'appuyer sur une solide trésorerie qui dépassait les 3,15 milliards d'euros à fin mars, contre 3,5 milliards d'euros à fin décembre. (...)

Mon commentaire : L'optimisme de Ryanair paraît justifié. C'est sur son marché principal, le transport intra-européen, que l'activité aérienne devrait repartir en priorité.

> Boeing : Rolls-Royce accrédite la thèse du nouvel avion

((source Les Échos) 14 mai - C'est l'une des questions qui agite les aficionados de l'aérien. Boeing se lancera-t-il bientôt, enfin, dans l'aventure d'un nouvel avion ? Rolls-Royce vient d'exciter sérieusement la rumeur de Chicago, le patron du motoriste britannique ayant expliqué jeudi à ses actionnaires réunis en assemblée générale qu'il discutait bien avec le rival américain d'Airbus d'un nouveau programme.
 
« Comme les autres fabricants de moteurs, j'en suis certain, nous discutons du sujet avec Boeing », affirme Warren East. C'est la première fois qu'un grand motoriste évoque officiellement le potentiel aéronef, qui se glisserait entre le moyen-courrier 737 MAX et le plus petit des long-courrier 787 Dreamliner dans la gamme de Boeing, selon Bloomberg.
 
Pour le groupe américain, l'enjeu est énorme. Il s'agit de ne pas se laisser distancer par Airbus dans les monocouloirs, l'industriel européen amassant les commandes pour ses monocouloirs et trustant désormais environ 60 % de ce segment de marché crucial. Cela ferait presque dix ans que Boeing soupèse le lancement de ce nouvel avion, baptisé « 797 » dans la presse. Il faut dire qu'un tel projet se chiffre en milliards - dix au moins -, et que le groupe vient de perdre près de 20 milliards de dollars en deux ans.
(...)
Dave Calhoun a expliqué aux analystes il y a quelques jours que son groupe comptait sur l'évolution de ses méthodes de design et de fabrication et sa maîtrise des structures en carbone composite pour proposer dans le futur des avions compétitifs, plus que sur l'arrivée d'une nouvelle génération de moteur. Le dirigeant, qui a vu son mandat prolongé jusqu'à ses 70 ans - le conseil ayant revu les règles du groupe pour lui -, a quelques années devant lui pour mettre en musique ces préceptes et mettre sur le tarmac le « 797 ».

Mon commentaire : Depuis deux ans, Boeing enchaine les pertes, que ce soit en raison de la crise sanitaire ou suite aux déboires du B737 Max.

Pour mener à bien son projet de nouvel avion, Boeing pourra bénéficier du soutien du gouvernement des États-Unis, qui lui a récemment passé d'importantes commandes d'avions militaires.

> Airbus ressuscite son projet de chaîne d'assemblage A320 à Toulouse

((source Le Journal de l'Aviation) 12 mai - La crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 avait mis le projet en suspens mais ne l'avait pas enterré. Airbus a annoncé le 12 mai qu'il relançait son projet d'installer une ligne d'assemblage pour la famille A320 à Toulouse. Elle sera située dans l'ancien site de production de l'A380 (site Lagardère) et devrait être opérationnelle fin 2022.
 
La création de cette nouvelle ligne permettra aux installations toulousaines d'assembler elles aussi des A321 - qui ne sont actuellement produits qu'à Hambourg et Mobile. Elle va également permettre à Airbus de mettre à jour son outil de production, puisqu'elle remplacera l'une des FAL A320 actuelles de Toulouse par une FAL modernisée et numérisée.
 
Airbus compte être ainsi prêt à répondre à la demande pour la famille d'appareils, alors qu'une reprise se dessine sur le marché des monocouloirs. Après avoir été contraint de réduire sa production de 40% en 2020 par rapport à ses prévisions initiales, l'avionneur s'attend à un retour des cadences de production à leur niveau d'avant-crise entre 2023 et 2025 pour sa famille A320. Selon les informations de Reuters, il aurait déjà contacté ses fournisseurs pour qu'ils se préparent à une ré-augmentation de ces cadences de 18% d'ici la fin de 2022.
 
Actuellement, une quarantaine de monocouloirs sont produits chaque mois par Airbus. Une accélération de la production est déjà en cours afin d'atteindre quarante-cinq appareils mensuels à la fin de l'année. Avant la crise, ils étaient plus de soixante appareils de la famille A320 à sortir d'usine chaque mois.

Mon commentaire : Airbus entrevoit le bout de la crise. C'est une bonne nouvelle pour les toulousains, qui sont nombreux à travailler pour l'avionneur ou pour ses sous-traitants.

> Airbus et Air France pourraient être jugés pour homicide involontaire dans l'affaire du crash au Brésil

((source Bloomberg, traduit avec Deepl com) 12 mai - Airbus SE et Air France-KLM pourraient être accusés d'homicide involontaire à la suite du crash mortel d'un avion à destination de Paris au large des côtes brésiliennes, il y a plus de dix ans.
 
La cour d'appel de Paris a décidé mercredi que l'affaire devait faire l'objet d'un procès, selon un fonctionnaire de la cour, qui a refusé d'être identifié conformément à la politique. La décision annule une décision antérieure d'abandonner les poursuites contre les entreprises dans le cadre de l'accident qui a tué 228 personnes.
 
Le vol 447 d'Air France a plongé de 38 000 pieds en trois minutes dans l'océan Atlantique, au large du Brésil, en juin 2009, dans le crash le plus meurtrier de l'histoire de la compagnie aérienne. Aucune des personnes à bord de l'Airbus A330 n'a survécu.
 
Dans un rapport publié en 2012, les enquêteurs ont conclu que le crash avait été causé par la réaction confuse du pilote à des relevés de vitesse inexacts, tout en soulignant les problèmes de formation et d'affichage de l'A330.
 
Airbus et Air France avaient fait part de leur intention de faire appel de la décision devant la plus haute juridiction du pays.
 
À l'issue d'une enquête pénale entamée il y a dix ans, les magistrats instructeurs avaient décidé d'abandonner les poursuites contre Airbus et Air France en 2019. Les procureurs et les plaignants dans l'affaire avaient fait appel de cette décision.
 
Sébastien Busy, avocat représentant les familles des victimes, a déclaré que la cour d'appel de Paris a considéré qu'Airbus avait sous-estimé la gravité des déficiences de ses instruments de vitesse et qu'Air France n'avait pas formé correctement ses équipages.
 
La décision de la cour "ne reflète en aucune façon les conclusions de l'enquête qui ont conduit au non-lieu", a déclaré Guillaume Steuer, porte-parole d'Airbus.
 
Air France a déclaré qu'elle "n'a commis aucune faute pénale ayant conduit à ce tragique accident."

Mon commentaire : Les parties civiles n'ont eu de cesse de réclamer un procès au pénal, afin d'établir clairement les responsabilités dans l'accident du vol Rio-Pairs.

Il est important de noter que, malgré l'absence d'un procès, la plupart des familles des victimes ont reçu des indemnisations de la part d'Air France ou des compagnies d'assurance.


Les Bonus de la semaine

> Les émissions de CO2 nécessaires au transport d'un passager ont été divisées par deux ces trente dernières années

((source #aviationdurable) 27 avril - Le secteur du transport aérien n'a pas attendu la prise de conscience de la société sur le réchauffement de la planète pour diminuer son empreinte environnementale, et les avions sont 80% moins émetteurs de CO2 que les appareils équivalents des années 1960.

Cette amélioration de l’efficacité énergétique a permis de découpler la croissance des émissions de gaz à effet de serre de l’augmentation de trafic. C'est ainsi qu'au cours des trente dernières années, la consommation de carburant par passager-kilomètre transporté et les émissions de CO2 associées ont été réduites de plus de 50%.

Chaque nouvelle génération d’avion permet une réduction d'environ 20% de carburant par rapport à la génération précédente, et les nouveaux avions consomment environ de 2 litres par passager sur 100km.

L'ensemble de l’industrie du secteur aérien s’est d’ores et déjà engagée dès 2009 à poursuivre la réduction de son empreinte environnementale à travers des améliorations énergétiques de plus de 1,5% par an pour atteindre dès 2020 une croissance neutre en carbone. A horizon 2050, l'engagement est de diminuer de moitié les émissions nettes de CO2 de l’aérien par rapport au niveau de 2005.

Billet_négatif

Mon commentaire : Oui, les compagnies aériennes ont travaillé depuis des dizaines d'années à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Est-ce suffisant pour remplir les objectifs de réduction de CO2 fixés par les accords de Paris ? Non bien évidemment.

Une des principales pistes explorées est la fourniture de carburants synthétiques, fabriqués notamment à partir du CO2 présent dans l'atmosphère.

La semaine prochaine je vous proposerai une infographie sur ce sujet.

> 2,2% des vols génèrent 80% de l’effet radiatif des trainées de condensation

((source #aviationdurable) 4 mai - L’impact du « trafic aérien » sur le changement climatique provient des émissions de CO2 liées à la combustion de kérosène, mais aussi à ses émissions non-CO2.

Les traînées de condensation (traînées blanches parfois visibles à l’arrière des avions) peuvent dans certains cas former des nuages d’altitude appelés cirrus induits.
Les dernières estimations indiquent que ces traînées et ces cirrus induits pourraient être responsables de plus de la moitié de l’impact du secteur, celui du CO2 étant voisin du tiers de l’impact.

Une étude scientifique britannique publiée en 2020 a évalué que 2,2% des vols contribuaient à 80% de l’effet radiatif des trainées de condensation. L’adaptation de 1,7% de la trajectoire de ces vols permettrait de réduire de 59.3% l'effet réchauffant de ces trainées.

Billet_négatif

Mon commentaire : J'ai découvert avec étonnement l'importance de l'effet radiatif des trainées de condensation.

Avec l'apport du big data, il est envisageable à moindre coût de modifier les trajectoires des avions pour réduire considérablement l'émission de ces trainées.


Fin de la revue de presse

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Les relevés annuels émanant de Natixis et/ou de la Société Générale doivent vous être parvenus, par mail ou acheminés par la Poste.

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 4,581 euros en clôture lundi 17 mai. Elle est en légère baisse de -1,04% sur une semaine.
Depuis l'annonce de la recapitalisation le cours de l'action a baissé de 14%.

Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM était à 9,93 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 3,27 euros. L'objectif de cours le plus élevé est à 5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de la crise sanitaire.


Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en légère hausse de 1$ à 69$. Il dépasse son niveau pré-pandémie.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

Pour retrouver les dernières revues de presse du lundi, c'est ici

Si vous appréciez cette revue de presse, faites la circuler.

Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en me communiquant l'adresse email de leur choix.

| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés et anciens salariés actionnaires PNC et PS.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet

Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC
Cette revue de presse traite de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
Si vous ne voulez plus recevoir cette lettre/revue de presse, [désabonnez-vous]
Si vous préférez recevoir la revue de presse sur une autre adresse, merci de me l'indiquer.
Pour me joindre : message pour François Robardet. 10902 personnes reçoivent cette revue de presse en direct