N°812, 14 juin 2021
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Editorial
La Revue de Presse du lundi
>
Air France annonce un programme estival avec près de 200 destinations
((source Air Journal) 12 juin - Profitant de la réouverture
progressive des frontières françaises et de la levée de certaines
restrictions de voyage, Air France prévoit de desservir près de 200
destinations cet été -dont plus de 110 en France, en Europe et en
Afrique du Nord au départ de Paris-CDG et Paris-Orly. Sur le
réseau court et moyen-courrier, outre son programme habituel, Air France
proposera cet été 81 liaisons saisonnières dont 23 nouveautés. Plus de
40 liaisons estivales seront proposées sur le réseau domestique, au
départ de Paris et de région à région, notamment vers la Corse, qui sera
cet été reliée en direct à Paris, Bordeaux, Caen, Lille, Lyon, Pau,
Rennes, Strasbourg et Nantes. En Europe, cette offre portera
essentiellement sur des destinations loisirs, telles que la Grèce, le
Portugal, l’Espagne et l’Italie, au départ de Paris et des régions
françaises. Au global et comparé à l’été 2019, Air France augmentera son
offre vers la Grèce de près de 80%, et celle vers le Portugal de près de
25%. Sur long-courrier, la levée des motifs impérieux vers la
plupart des destinations Outre-mer permettra de renforcer l’offre sur
ces routes essentielles à la continuité territoriale. Air France
assurera cet été jusqu’à 3 vols par jour vers Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe), Fort-de-France (Martinique) et Saint-Denis de La Réunion
au départ de Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle, permettant des
correspondances sur l’ensemble du réseau d’Air France.
En
juillet et en août 2021, le programme de vols d’Air France représentera
65% des capacités déployées à la même époque en 2019, contre 40% en mai.
Aussi, la directrice générale de la compagnie nationale française, Anne
Rigail, considère encore prématuré de parler de « sortie de crise »,
mais évoque tout de même une « bonne nouvelle pour nos clients
impatients de voyager ». Afin d’accompagner l’augmentation des
fréquences, les équipes de maintenance sont à pied d’œuvre pour sortir
du stockage 10 avions moyen-courrier et 12 avions long-courrier. Au
total, 181 avions seront en activité cet été. Comme le souligne la
compagnie française, son programme de vols est susceptible d’évoluer et
reste soumis à l’obtention des autorisations gouvernementales requises.
Il sera mis en œuvre en tenant compte des mesures sanitaires en vigueur
dans les différents pays ou destinations desservies.
(...)
Air France (...) rappelle que dans le cadre de sa politique commerciale, la compagnie
propose actuellement des billets 100% modifiables pour des voyages
jusqu’au 31 décembre 2021. Les clients peuvent ainsi modifier leur
réservation sans frais, ou obtenir un avoir remboursable s’ils ne
souhaitent plus voyager. Si le vol est annulé par la compagnie, le
client a le choix de reporter son voyage, de demander un remboursement
intégral de son billet ou de bénéficier d’un avoir, également
remboursable si non utilisé.
>
Air France-KLM : accord sur le régime de retraite du personnel au sol de KLM
((source Boursier com) 14 juin - Après la conversion des régimes de
retraite de KLM en régimes collectifs à cotisations définies pour les
pilotes et les personnels de cabine en 2017, un accord a été conclu pour
le fonds de pension du personnel au sol de KLM. De ce fait, tous les
principaux fonds de pension de KLM ont désormais un régime collectif à
cotisations définies. Ceci conduira à une plus grande
prévisibilité des contributions annuelles et à une plus faible
volatilité au bilan. Cette évolution est tout à fait conforme à la
tendance générale aux Pays-Bas. KLM et les 5 syndicats
néerlandais du personnel au sol de KLM ont conclu un accord permettant
la modification du régime de retraite du personnel au sol à compter de
janvier 2021. Cet accord formel a été conclu entre KLM et le Conseil
d'administration du fonds de pension du personnel au sol de KLM.
(...) Avec cet accord, KLM finalise les mesures de limitation des risques
associés aux 3 principaux régimes de retraite néerlandais de KLM,
contribuant ainsi à réduire significativement la volatilité des
cotisations annuelles de retraite et du bilan du Groupe. En outre, le
bilan du groupe ne présentera plus "d'actif de retraite" à partir de
juin 2021.
>
Transavia se prépare pour un été record
((source Les Échos) 10 juin - Tout le monde ne sera pas logé à la
même enseigne, cet été. Ainsi, alors que le transport aérien et sa
maison mère Air France sont encore convalescents, Transavia France
s'apprête à vivre le plus bel été de son histoire. La compagnie bon
marché du groupe Air France prévoit en effet de transporter autant de
passagers sinon plus qu'à l'été 2019. Et si le retard pris au premier
semestre ne sera probablement pas rattrapé d'ici à la fin de l'année,
Transavia France semble avoir déjà laissé la crise derrière elle.
« Depuis fin avril, les tendances sont bonnes, et même très bonnes,
assure Nicolas Henin, le directeur général adjoint, commercial et
marketing de Transavia France. L'annonce du calendrier de déconfinement
a provoqué un déclic chez la clientèle, qui est allé en s'amplifiant.
Lundi et mardi, nous avons même connu les deux plus fortes journées de
prises de réservation de l'histoire de Transavia ». Sur les destinations les plus demandées -
Grèce, Espagne et Portugal -, Transavia France a même dû rajouter de la
capacité, bien au-delà des niveaux d'avant crise. Comparée à l'été 2019,
l'offre de Transavia a ainsi augmenté de 60 % sur l'Espagne, de 40 %
vers la Grèce et de 15 % sur le Portugal. Le nombre des destinations
proposées par la compagnie a également grossi, passant de 110 en 2019, à
150 cet été, dont 12 en Grèce et 13 en Espagne Contrairement à
certains de ses concurrents low-cost, qui jouaient la prudence,
Transavia France avait misé de bonne heure sur la croissance cet été,
dans le cadre du plan de reprise d'une partie du réseau domestique d'Air
France. Depuis le début de l'année, la compagnie vert pomme a pris
livraison de huit Boeing 737-800 supplémentaires, portant ainsi sa
flotte à 48 appareils. Un pari risqué, initialement plutôt destiné à
protéger les créneaux horaires du groupe à Orly, mais qui s'avère
finalement payant. Tous ces appareils devraient finalement être utilisés
durant la pointe estivale. (...) La croissance devrait se poursuivre en 2022, avec
l'arrivée d'une dizaine de Boeing supplémentaires. En revanche, la crise
a laissé ses marques dans les comptes, avec des pertes records en 2020,
qui devront probablement être compensées, là encore, par une nouvelle
recapitalisation dans les prochains mois. Seule Air France y
participera, puisque KLM, sa société sœur qui possédait initialement
40 % du capital de Transavia France via Transavia Holland, s'est
totalement désengagée en vendant le solde de sa participation à Air
France fin 2020.
>
AE CATA : l'accord historique qui pourrait bien peser sur les compagnies du Golfe
((source Le Journal de l'Aviation) 8 juin - Il s'agit tout simplement
du plus important accord de ciel ouvert jamais négocié jusqu'à présent.
Les pays de l'Union européenne (UE) et l'Association des nations de
l'Asie du Sud-Est (ASEAN*) ont finalisé l'ASEAN-EU Comprehensive Air
Transport Agreement (AE CATA), premier accord de transport aérien trouvé
entre deux grandes régions économiques mondiales. En gestation
depuis de nombreuses années, cet accord de ciel ouvert va faciliter les
liaisons aériennes et les échanges commerciaux entre l'Europe et l'Asie,
les compagnies aériennes pouvant bientôt proposer un nombre illimité de
vols entre les deux régions, avec en plus la possibilité d'opérer
jusqu'à 14 liaisons hebdomadaires de transport de passagers en septième
liberté (via et au-delà d'un pays tiers), et sans restrictions pour les
vols cargo. Mais si les négociateurs entendent que cet accord
soit aussi la source d'une coopération plus étroite entre les deux
régions dans des domaines tels que la sécurité aérienne, la gestion du
trafic aérien, la protection des consommateurs et les questions
environnementales et sociales, il est clair que l'AE CATA vise surtout à
faciliter et à renforcer les liaisons directes entre les pays des deux
blocs, au détriment de l'un des modèles économiques qui a fait le grand
succès des compagnies aériennes des pays du Golfe et en particulier pour
les fameuses ME3, à savoir Emirates, Qatar Airways et Etihad.
Bien évidemment, les effets de l'accord entre l'UE et
l'ASEAN, qui n'est pas encore définitivement ratifié,
prendront un temps certain pour se faire sentir. Pour l'instant les vols
de transport de passagers entre les deux régions sont pratiquement à
l'arrêt, restrictions de voyage obligent. (...) (*) L'ASEAN
regroupe 10 pays d'Asie du Sud-Est : la Birmanie, le Brunei, le
Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour,
la Thaïlande et le Viêt Nam.
>
« J'ai toujours peur de passer à côté des technologies de rupture », dit le patron d'Airbus
((source Les Échos) 14 juin - C'est l'été, la pandémie de Covid-19
est en recul, les gens ont envie de recommencer à voyager. L'avenir
est-il davantage serein pour Airbus ? Nous constatons des
progrès dans la lutte contre la pandémie, même s'ils sont assez
variables selon les pays. Mais nous devons rester vigilants et
conscients du fait que la situation demeure fragile. L'industrie
aéronautique estime qu'il faudra deux ou trois années pour retrouver
progressivement les niveaux d'avant la pandémie. Cette reprise
concernera d'abord principalement les court et moyen-courriers, et
seulement dans un second temps les long-courriers. Mais évidemment,
l'avenir apparaît plus serein qu'il y a six mois. Avec les campagnes de
vaccination - bientôt partout dans le monde, espérons-le -, on peut se
montrer prudemment optimiste. L'aviation commerciale reviendra
donc à son niveau d'avant la pandémie ? Le Covid n'a donc pas constitué
une rupture plus structurelle ? Le Covid a renforcé la
conscience de chacun sur l'empreinte environnementale de la mobilité,
mais les gens voyageront de nouveau, pour des déplacements privés comme
professionnels. Cependant, la demande va changer. Chacun voudra voyager
mieux et différemment, avec des trajets plus directs et un meilleur
confort en cabine. Des produits comme notre A321XLR répondent à ces
attentes. L'Europe s'est engagée à réduire considérablement les
émissions de CO2. Craignez-vous que la demande bascule vers le transport
terrestre ? Airbus prend totalement en compte la nécessité d'une
aviation durable et nous en sommes les pionniers. Au cours des 30
dernières années, les émissions ont diminué de plus de 50 % et, ces
dernières années, de plus de 2 % par an en moyenne. Pour l'avenir, nous
voulons être les premiers sur le marché avec un avion sans émissions, en
2035. Sommes-nous conscients de la nouvelle réalité ? Oui. Prenons-nous
les mesures appropriées ? Absolument. Joignons-nous l'acte à la parole ?
Tout à fait. Le vol neutre en carbone nécessite la mobilisation
de multiples compétences : technologies nouvelles, matériaux,
aérodynamique, utilisation plus importante de carburants durables. (...) Vous présidez le
conseil d'administration depuis un an. Quel est votre rôle précisément ?
Le conseil d'administration doit assurer une bonne gouvernance
d'entreprise, évaluer les performances de la direction, décider des
plans stratégiques et financiers ou superviser la gestion des risques et
de la conformité de l'entreprise. Une de mes principales contributions
est d'apporter mon expérience en termes de stratégie, de finance, de
digitalisation et de connectivité dans les discussions avec le président
exécutif Guillaume Faury et l'équipe. La digitalisation influence de
plus en plus notre activité et Airbus pense bien au-delà des cinq
prochaines années. C'est-à-dire ? Croyez-moi, j'ai déjà
vu ce scénario - ce que vous faisiez bien hier peut être perturbé dans
un délai relativement court demain. Une partie de mon rôle stratégique
consiste à veiller à ce que cela n'arrive pas à Airbus. Pour parler
franchement, je ne veux pas que nous soyons déstabilisés comme certains
constructeurs automobiles ont pu l'être avec l'arrivée de Tesla ou le
secteur des télécommunications par Skype dans les années
quatre-vingt-dix. Vous pouvez appeler cela de la paranoïa, mais j'ai
toujours peur de passer à côté des technologies de rupture et des
nouvelles tendances. (...) Dans votre domaine, pendant cette crise,
l'intervention de pouvoirs publics a été massive. Est-elle excessive
dans un marché aussi concurrentiel ? Je pense qu'il faut
distinguer les efforts pour atténuer la crise et le soutien à la
transformation écologique dont bénéficient l'entreprise et l'industrie
au sens large. Les gouvernements ont été conscients de la crise mortelle
que le Covid a provoquée pour le secteur aéronautique et ils ont apporté
une aide avec, par exemple, des mesures de chômage partiel ou des fonds
pour venir en aide à nos fournisseurs. Il s'agissait de mesures
importantes dont nous devrions tous être reconnaissants dans le secteur
de l'aviation, car elles ont permis de conserver une grande partie de
nos salariés. Lors d'une crise, le danger pour les entreprises
et les gouvernements est toutefois de se concentrer uniquement sur des
mesures défensives. Au contraire, nous avons maintenu nos programmes de
recherche et de développement. Sur l'hydrogène, par exemple, les
gouvernements fournissent un soutien à la recherche, ce dont nous sommes
également reconnaissants. À l'avenir, cela restera nécessaire.
L'ensemble du secteur de la mobilité connaît une transformation
écologique radicale qui nécessite, entre autres, un renforcement de la R
& D sur la propulsion hydrogène, sur la production durable d'hydrogène
et sur les nouvelles infrastructures d'approvisionnement. Tout cela
nécessite des efforts combinés des chercheurs, des ingénieurs, des
politiques et du secteur privé dans son ensemble. Bruxelles
va-t-elle trop vite dans ses ambitions climatiques ? Le secteur
aéronautique soutient les objectifs de l'UE, qui visent à une réduction
nette de 55 % des émissions globales en 2030 par rapport à 1990. Nous
soutenons ces objectifs, c'est ce que l'enjeu climatique nous impose.
Notre objectif de long terme est de rendre possible un transport aérien
sans émission. Ceci dit, je suis parfois perplexe face au débat
sur les vols intérieurs… Une étude récente du ministère allemand des
Transports montre que les vols intérieurs représentent moins de 1,5 %
des émissions liées aux voyages. Seul un septième de tous les vols au
départ de l'Allemagne sont intérieurs et pour la plupart pour plus de
500 kilomètres. Tous les autres sont pour l'international, sur une
distance moyenne de 1.700 kilomètres. Comment pouvons-nous les
remplacer ? Par le train ? Le réseau ferroviaire est totalement
insuffisant. Pour développer une capacité comparable à celle de
l'aviation, qui relie directement plusieurs milliers de destinations, il
faudrait construire des dizaines de milliers de kilomètres de voies
ferrées à travers l'Europe au cours des prochaines décennies. Une
entreprise colossale dont l'impact écologique serait tout aussi
important. D'ici là, les vols deviendront très efficaces sur le plan
énergétique et, à terme, sans émissions. Pour aller de Berlin à
Francfort, de Paris à Lyon, de Madrid à Barcelone, de Milan à Rome…
choisirez-vous l'avion ou le train afin de respecter l'environnement ?
Je respecte totalement l'environnement quand je choisis mon mode de
déplacement. Mais encore une fois, regardons les faits. Deux litres par
passager pour 100 kilomètres en moyenne - c'est ce dont nous parlons
pour l'avion. Si nous traduisons cela en émissions de CO2, nous parlons
de 60 à 65 grammes en moyenne, avec une réduction de plus de 2 % par an.
L'aviation pèse pour 2 à 3 % des émissions mondiales. Comparez
cela avec d'autres moyens de transport. La trajectoire vers une
réduction des émissions dépend beaucoup de la vitesse à laquelle les
flottes d'avions seront modernisées. Et pour les trains, vous ne pouvez
pas vous contenter de considérer les émissions de gaz à effet de serre
d'un seul trajet en train, sans tenir compte des effets environnementaux
sur l'ensemble de l'écosystème, biodiversité, eau, etc.
Quels
sont vos objectifs en ce qui concerne les biocarburants ?
Nos
moteurs peuvent aujourd'hui fonctionner avec 50 % de biocarburants ou de
carburant synthétique. Ce que nous devons regarder maintenant, c'est
l'amélioration de l'infrastructure et de la production pour les rendre
largement disponibles. C'est l'un des sujets. L'autre, c'est le coût de
production de ces carburants durables, qui doit baisser.
La
Chine devient votre marché le plus important, et Pékin vous pousse à y
augmenter vos capacités de production, y compris pour les plus gros
avions. Vous vous y approvisionnez aussi davantage. Ne tombez-vous pas
dans le même piège que l'industrie automobile, la dépendance ?
Notre géographie commerciale est très diversifiée, avec environ 30 %
pour l'Europe et 70 % hors d'Europe. Dans ce paysage commercial, la
Chine est assurément un marché très important, et en pleine croissance.
Par conséquent, nous envisageons d'augmenter nos capacités de production
en Chine afin de mieux servir ce marché localement, comme nous le
faisons aux États-Unis. Pour rappel, nous avons des
implantations industrielles, commerciales ou de services dans 35 pays
avec 180 sites. Vous voyez donc qu'il n'y a pas de dépendance
particulière. (...) Cette interview a été
recueillie avec nos confrères du « Handelsblatt », du « Corriere della
Sera » et de « El Mundo ».
>
Biocarburants : le jeu d'équilibriste de Djebbari face aux compagnies aériennes
((source La Lettre A) 10 juin - Les négociations interministérielles
sur les biocarburants aéronautiques durables (SAF) peinent à livrer leur
verdict (LLA du 07/04/21). Celles-ci mettent aux prises les ministères
de la transition écologique, des transports, de l'agriculture, des
armées et Bercy afin de définir les critères d'un futur appel à projets,
qui doit être lancé cet été pour permettre le développement de la
filière française de biocarburants. Les conclusions de l'appel à
manifestations d'intérêt (AMI), qui préfigure l'appel à projets, n'ont
toujours pas été finalisées. Lancé début 2020 par Elisabeth Borne, alors
ministre de la transition écologique, et Jean-Baptiste Djebbari,
ministre délégué chargé des transports, il devait pourtant s'achever fin
avril.
Si tout n'est donc pas encore ficelé, des pistes se dégagent,
à rebours de celles qu'attendaient les acteurs industriels du secteur il
y a encore quelques semaines. Le futur appel à projet ne devrait pas
tant porter sur le développement de la production de biocarburant - avec
le financement de démonstrateurs capables de répondre aux besoins du
marché français - que sur la recherche en amont. L'essentiel de l'effort
va ainsi se concentrer sur le financement d'études de faisabilité, avec
des fonds qui pourrait venir du quatrième programme d'investissements
d'avenir (PIA4) lancé par le premier ministre Jean Castex en début
d'année. Une partie importante
des ressources devrait être fléchée vers le développement de carburants
de synthèse, dits "e-carburants". Ces biocarburants de nouvelle
génération sont développés à partir de captation de CO2 et d'hydrogène,
ce qui leur permet de présenter un bilan écologique bien plus avantageux
que ceux obtenus à partir de biomasse et de tendre plus rapidement vers
la neutralité carbone. Très innovants, ils nécessitent en revanche
plusieurs années de développement. Ils ne devraient être opérationnels
qu'à l'horizon 2030, soit au-delà des premières obligations
d'incorporations dans le transport aérien fixées par la feuille de route
gouvernementale publiée début 2020 en même temps que l'appel à
manifestation d'intérêt. Encore peu développés en France, les
e-fuels ne faisaient jusque-là pas partie des priorités du gouvernement
et étaient quasiment absents de la feuille de route. Ils sont désormais
fortement poussés par Jean-Baptiste Djebbari, qui confirme son penchant
technophile et sa volonté de préserver la position française dans la
recherche sur les biocarburants, en particulier face à l'Allemagne très
volontaire en matière d'e-carburants. Il existe tout de même des
projets en cours comprenant des acteurs français. C'est le cas du
consortium KerEAUzen mené par Engie en partenariat avec la société
allemande Sunfire pour développer une filière hexagonale d'e-fuel, avec
le soutien de grands groupes aéronautiques dont Air France-KLM, Airbus,
Aéroports de Paris (ADP) et Safran. Il pourrait ainsi candidater à
l'appel à projets cet été. Une autre espérance risque d'être déçue : la mise en place d'un
dispositif financier capable de compenser le surcoût des biocarburants
en facilitant leur achat de biocarburants par les compagnies aériennes.
Cette question n'est plus à l'ordre du jour des réunions
interministérielles. Le prix des biocarburants est pourtant trois à cinq
fois plus élevé que celui du kérosène classique, et celui des
e-carburants sur lesquels mise le gouvernement est quant à lui dix fois
plus important. Cette décision pourrait pénaliser le
développement d'une filière de production française, qui comptait sur ce
soutien public pour attirer les capitaux privés. De même, elle pourrait
conduire les avitailleurs à se fournir hors de France si les prix y sont
moins élevés. En parallèle de
cet appel à projets, le gouvernement doit aussi transcrire dans la loi
les objectifs d'incorporation de biocarburants définis par la feuille de
route de 2020. La loi de finances 2021 fixe pour l'instant
un taux cible
de 1 % en 2022, tandis que l'objectif de 2 % d'ici 2025 pourrait être
intégré au projet de loi de "Lutte contre le dérèglement climatique" cet
été, à la faveur d'un amendement au Sénat. Il sera de toute façon imposé
par le futur règlement européen "ReFuelEU Aviation", qui entrera en
vigueur d'ici 2024 (LLA du 07/06/21). Jean-Baptiste Djebbari
pourrait aussi être tenté de revoir à la hausse l'objectif de 5 % prévu
en 2030, afin d'établir une trajectoire à long terme plus ambitieuse.
Cet effort supplémentaire pourrait s'avérer nécessaire pour que le
transport aérien français atteigne son objectif de neutralité carbone
d'ici 2050. Le ministre des transports ne devrait néanmoins pas bouger
avant la publication de la proposition de règlement "ReFuelEU Aviation",
prévue le 14 juillet par la Commission européenne.
Le Bonus de la semaine
>
La réduction du poids des avions permettra de réduire leur consommation de 3%
((source aviationdurable) 8 juin - À chaque fois que l'on diminue le
poids d'un avion de 100kg, on réduit sa consommation de carburant de
3,5kg pour chaque heure de vol et les exemples sont nombreux :
-
United Airlines a utilisé du papier plus fin pour son magazine de bord,
permettant un gain de 48g par journal. L'économie s'est élevée a 648.000
L de carburant à l'année ! - les équipements de cabine comme les
sièges Expliseat permettent d'économiser une tonne sur un moyen
courrier, économisant 100kg de CO2 pour chaque heure de vol ! - le
sabot des Boeing 777 est remplacé par une protection logicielle (-150 kg
en poids), - la structure des avions utilise davantage les matériaux
composites, 20 à 25% plus légers, - les mallettes de vol sont
remplacées par des tablettes tactiles, comme celles d'AVIOBOOK...
Mais le passager peut lui aussi contribuer à cet effort en voyageant
léger ! Si chacun s'allégeait de 100 grammes avant d'embarquer, au
niveau mondial l'économie serait de 50.000 tonnes de carburant, soit
150.000 tonnes de CO2 ! Cet allègement généralisé doit permettre
de réduire la consommation des avions de 3 à 5%. Passez donc aux
toilettes la prochaine fois que vous prendrez l'avion pour participer au
mouvement.
Fin de la revue de presse
>
Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Vous trouverez sur mon site
navigaction
les modalités d'accès aux sites des gérants.
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 4,589 euros en clôture
lundi 14 juin. Elle est restée stable cette semaine (en baisse de -0,02%).
Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM
était à 9,93 euros.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
est à 3,30 euros.
L'objectif de cours le plus élevé est à 5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez
retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne
prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de
la crise sanitaire.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en hausse de 2$ à 73$. Il
dépasse son niveau
pré-pandémie. Depuis fin 2014, il n'a dépassé ce niveau que pendant
quelques mois, en 2018. Alors que se profile la reprise du trafic
aérien, ce prix élevé est une mauvaise nouvelle pour les compagnies
aériennes.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
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François Robardet
Administrateur Air France-KLM représentant les
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