N°816, 12 juillet 2021
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Élection des membres des conseils de surveillance de l'épargne salariale du groupe Air France
Plus qu'une semaine pour élire les membres des conseils de
surveillance de l'épargne salariale du groupe Air France, si
vous êtes détenteur d'épargne dans un des fonds de l'épargne salariale
du groupe Air France.
Je soumets à nouveau aux
électeurs concernés des listes "Union-Expérience avec François
Robardet" et invite à voter pour elles. Vous retrouverez toutes
les informations nécessaires dans mon
Flash n°86.
Éditorial
La Revue de Presse du lundi
>
More collaboration within Air France-KLM necessary (une plus grande collaboration au sein d'Air France-KLM est nécessaire)
(source FD, traduit avec Deepl) 9 juillet - La semaine dernière, lors d'une réception
d'adieu, le Directeur Général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, a rencontré
Leo van Wijk, à l'origine de la fusion avec Air France en 2004, pour le
compte de KLM. Son homologue français de l'époque, Jean-Cyril Spinetta,
était également présent.
Tous deux étaient des visionnaires. Je leur
tire mon chapeau", déclare M. Smith depuis son siège à Paris. La réunion
l'a fait réfléchir : qu'est-ce que l'union des forces a apporté ?
M.
Smith pense qu'il est temps de montrer aux Pays-Bas les avantages de la
fusion. "Van Wijk et Spinetta ont créé un groupe formidable. Revenez à
2004 et regardez la croissance des résultats, la croissance du nombre de
passagers. La création d'Air France-KLM a été très bonne pour
KLM et Air France. Personne ne peut nier que les avantages du groupe
pour KLM ont été conséquents. " (...)
Si Van Wijk et Spinetta ont conduit avec succès la fusion des
deux compagnies aériennes, la combinaison est désormais considérée de
manière critique. (...) M. Smith va apporter des
précisions aux Néerlandais. Dès son arrivée, il a lancé une
discussion sur la structure du groupe, au cours de laquelle les émotions
ont été vives. En particulier lorsqu'il a semblé que la reconduction de
Pieter Elbers au poste de président de KLM était en jeu. Mais ses
tentatives d'en faire plus pour la coopération entre les deux compagnies aériennes se sont heurtées à maintes reprises au scepticisme d'Amstelveen.
Chez KLM, on craint que les décisions cruciales concernant la flotte, le
réseau et les données sur les clients soient transférées à Paris.
La question est de savoir ce que Smith a pu réaliser au
cours de son "règne", qui a également été assombri par la plus grande
crise de l'histoire de l'aviation. Il évoque une commande
conjointe de 160 avions, pour laquelle un appel d'offres a été soumis à
Boeing et Airbus. Ils sont destinés à Transavia en France, à KLM et à la
flotte néerlandaise de Transavia. (...) Il est beaucoup plus difficile de progresser
rapidement dans le domaine des ressources humaines et de la gestion des
talents. Smith veut susciter davantage d'échanges entre les deux
compagnies aériennes. Il existe une coopération de groupe dans de
nombreux domaines, mais Air France et KLM ont leurs propres conditions
d'emploi, tout comme la France et les Pays-Bas ont chacun leur propre
système fiscal. Nous n'avons aucune méthode pour gérer les
talents en tant que groupe', explique M. Smith. Les salaires peuvent
différer, les primes, les augmentations de salaire. Ce n'est pas fait de
manière équitable. Il n'est pas toujours facile de se déplacer au sein
du groupe et nous employons beaucoup de personnes, ce qui est frustrant.
' M. Smith
considère l'approfondissement de la coopération comme une condition
nécessaire pour réduire le retard pris par rapport à IAG (British Airways,
Iberia) et au groupe Lufthansa. Ces deux groupes
ont un contrôle plus
étroit et peuvent réagir plus rapidement aux évolutions du marché,
estime-t-il. En 2004, Air France-KLM était le plus grand groupe en
Europe, aujourd'hui nous sommes numéro trois. Ils travaillent de manière
plus décisive. Il est clair que nous pouvons le faire aussi, mais nous
devons avancer un peu plus vite. Il ne dit pas où la synergie devrait
s'accélérer. Je ne suis ni néerlandais ni français, je viens de
l'extérieur", poursuit M. Smith. Je connais les sensibilités dans les
deux pays. Il existe des craintes infondées et il est de notre
responsabilité de les dissiper. ' Smith espère
retourner aux Pays-Bas de façon hebdomadaire après la crise de la
Covid-19. En raison des restrictions, sa dernière visite date de quelques semaines . La question est de savoir ce qu'il peut faire de plus,
depuis la holding Communications, pour accroître la confiance dans les
Pays-Bas. Les résultats sont importants, l'optimisation des performances
de KLM, c'est également important pour le groupe, pour nos actionnaires
et les autres parties prenantes. C'est crucial. Ce que les citoyens
néerlandais et l'État néerlandais attendent de nous, c'est que nous
fassions tout notre possible pour aider KLM à être rentable, à maintenir
des destinations dans le monde entier. Que KLM puisse opérer de la
meilleure façon possible. Je pense qu'au bout du compte, ce sont les
résultats qui comptent. ' Dans le
cadre des opérations de soutien d'Air France-KLM, les Pays-Bas et la
France suivent leur propre voie. En avril, les Français ont présenté un
nouveau plan de soutien, convertissant 3 milliards d'euros d'obligations
d'État en obligations perpétuelles. Contrairement aux Pays-Bas, ils ont
également participé à une émission d'actions. (...) N'aurait-il pas été préférable
que la France et les Pays-Bas travaillent ensemble à Bruxelles sur le
refinancement ? M. Smith trouve cette question difficile. Je ne sais pas
si cela aurait fait une différence. Certains disent que oui, d'autres
que non. Je ne sais pas si cela aurait fait une différence. Et
"n'aurait-il pas été préférable pour l'entreprise elle-même que les deux
pays soient sur la même longueur d'onde ? M. Smith préfère évoquer une
récente séance de stratégie, au cours de laquelle tous les grands
actionnaires, dont Delta Airlines et China Eastern, ont soutenu ses
projets. Je suis très heureux de constater que les deux pays, ainsi que
Delta et China Eastern, reconnaissent la position de Schiphol en tant
qu'aéroport le plus efficace d'Europe, l'un des principaux atouts du
groupe. Et qu'Air France dessert le plus grand marché unique en Europe,
que nous sommes bien positionnés et adaptables en termes de coûts. '
>
Gaat kerosinetaks er nu echt komen? (Y aura-t-il vraiment une taxe sur le kérosène ?)
(source NOS, traduit avec Deepl) 6 juillet - À partir de 2023, le
kérosène devrait être taxé, selon la Commission européenne. (...)
L'exonération fiscale du carburant
utilisé dans l'aviation et le maritime est dépassée, selon la
Commission. Selon les documents consultés par le Financieele Dagblad, il devrait y avoir
une taxe sur le kérosène et le pétrole, et une taxe nulle sur
l'hydrogène durable et les autres sources renouvelables. "Cela commence
à devenir urgent avec les plans climatiques", explique Sander van Hoorn,
correspondant à Bruxelles, dans le NOS Radio 1 Journaal. "Cela signifie qu'il est temps de prendre des
mesures plus drastiques." (...) Un traité international sur l'aviation datant de
1944 stipule que le carburant d'aviation (et celui des
navires) sont exonérés de taxes. Ces accords ont été conclus parce que
l'aviation commerciale opère dans plusieurs juridictions, chacune ayant
son propre régime fiscal. L'ensemble des mesures sera annoncé par la
Commission européenne le 14 juillet. Selon M. Van Hoorn,
il sera intéressant de voir si les 27 États
membres s'accorderont sur ces mesures, y compris sur la taxe par tonne.
"C'est une question très sensible et ça va être difficile. Vous devez
également vous demander comment vous n'allez pas désavantager vos
propres compagnies aériennes, vos propres transporteurs, alors que ceux
d'autres parties du monde ont d'énormes avantages. Les Pays-Bas, par
exemple, ont des intérêts majeurs dans le secteur du transport
maritime." En 2019, par exemple,
neuf États membres, dont les
Pays-Bas, ont déjà demandé l'introduction d'une taxe européenne sur les
vols. L'Irlande, par exemple, n'en faisait pas partie, en raison de
la
position de la grande compagnie aérienne Ryanair. La mesure n'ayant pas
fait l'unanimité à l'époque, les Pays-Bas ont introduit cette année leur
propre taxe sur les passagers aériens, de 7 euros par billet. Aviation for Europe (A4E), qui représente environ
seize compagnies aériennes, ne soutient pas la taxe. Selon le groupe
d'intérêt, les gouvernements devraient investir davantage dans les
nouvelles technologies dans le domaine des carburants durables. Et au
niveau européen, une utilisation plus efficace de l'espace aérien
devrait être réglementée, avec moins de détours. "Ce que fait le
reste du monde est également important", déclare M. Van Hoorn. "Vous
pouvez imaginer qu'à partir du moment où le soutage du pétrole de
navigation ou le ravitaillement en kérosène sera également taxé dans le
reste du monde, le pas à franchir pour l'Union européenne et les 27
États membres deviendra beaucoup plus petit."
>
Air France-KLM lance un appel d'offres pour renouveler les flottes de KLM et Transavia
(source Reuters) 12 juillet - Air France-KLM a lancé un appel d'offres pour
renouveler et accroître les flottes moyen-courrier de sa branche
néerlandaise KLM et de sa filiale à bas coût Transavia, a annoncé lundi
le porte-parole du groupe franco-néerlandais de transport aérien.
Le quotidien Het Financieele Dagblad, citant le directeur général d'Air
France-KLM, Ben Smith, avait auparavant rapporté que le groupe avait
contacté Airbus et Boeing pour une commande de 160 appareils.
>
Lufthansa : 1 milliard d’euros et des A321 cargo
(source Air Journal) 8 juillet - Deutsche Lufthansa AG a
(...) annoncé le 7 juillet
2021 avoir « de nouveau émis avec succès » une obligation d’un volume
total de 1 milliard d’euros, placée en deux tranches d’une durée
respective de trois et huit ans et d’un volume de 500 millions d’euros
chacune : 2029 3,5 pour cent. Après une opération similaire en février,
le Groupe Lufthansa « a déjà sécurisé le refinancement de tous les
passifs financiers venant à échéance en 2021 et a également remboursé en
avance l’emprunt de 1 milliard d’euros ». Les fonds à long terme
désormais levés seront utilisés pour renforcer davantage les liquidités
du groupe. (...) En plus de l’émission obligataire
annoncée hier, le Groupe Lufthansa « poursuit
les préparatifs d’une augmentation de capital. Le produit net contribuerait notamment au
remboursement des mesures de stabilisation du Fonds allemand de
stabilisation économique (FSE) et à la restauration d’une structure de
capital durable et efficace à long terme ». Sans plus de détail à ce
jour. Côté flotte, la compagnie de Star Alliance annonce la
conversion de deux A321 pour le transport de fret, qui seront
basés à partir de début 2022 à l’aéroport de Francfort pour offrir à ses
clients « des capacités supplémentaires en Europe ». (...) La croissance des
expéditions de commerce électronique transfrontalier est estimée à
environ 20% par an au cours des cinq prochaines années, souligne
Lufthansa dans un communiqué. Les consommateurs « attendent des délais
de livraison toujours plus courts pour leurs produits commandés. Cela
augmente également la demande de liaisons de fret aérien en Europe ».
(...)
>
Les vols de nuit à Beauvais annulés, mauvaise nouvelle pour Ryanair
(source L'Écho Touristique) 12 juillet - « C’est une grande victoire
pour les populations survolées », se félicite l’association de riverains
de l’aéroport de Beauvais-Tillé (Adera) après que le Conseil d’État a
annulé l’arrêté de 2019 qui avait assoupli un couvre-feu obtenu en 2002.
Le 9 juillet dernier, le juge administratif a estimé que cette
dérogation permettant pendant trois ans à certains avions,
principalement ceux de Ryanair, de se poser entre 23h et 5h, était une
régression environnementale. L’arrêté de 2019 contribue en effet à
affaiblir la lutte contre le bruit. Et ce alors que le droit de chacun
de vivre dans un environnement sain a été élevé au rang de droit
constitutionnel. L’aéroport de Beauvais est donc contraint de revenir à
son couvre-feu initial de minuit à 5 heures. (...) Aujourd’hui, ni l’aéroport de
Beauvais-Tillé, ni la compagnie Ryanair n’ont encore réagi. Huit
compagnies aériennes opèrent des vols réguliers depuis l’aéroport de
Beauvais-Tillé. Ryanair, bien sûr, qui représente 72%
du trafic et qui a
ouvert une base en décembre après avoir investi 170 millions
d’euros. Mais aussi Wizz Air, Blue Air, Air Moldova, Laudamotion,
Volotea, Skyup, Hisky.
>
Boeing : le 737 MAX bientôt de retour dans le ciel chinois ?
(source Capital) 10 juillet - Après les États-Unis et l’Europe,
le
737 MAX va-t-il faire son retour dans le ciel chinois ? La question se
pose alors que, selon une information de Bloomberg, Pékin s’est dit
ouvert à un retour dans son espace aérien du bimoteur, mis en cause dans
deux crashs mortels en 2018 et 2019 et cloué au sol durant plus de deux
ans. L’avion pourrait prochainement reprendre des vols d’essai dans
l’Empire du Milieu, alors que le MAX est désormais recertifié dans la
majorité du monde, après des modifications apportées à son système
anti-dérochage MCAS, mises en cause dans les drames de Lion Air puis
Ethiopian Airlines. (...) Le retour en piste de l’ancien
avion-star de Boeing pourrait également dépendre de la
guerre commerciale que se livrent également les deux pays, alors que le 737 MAX pourrait être utilisé
comme une monnaie d’échange dans les négociations sino-américaines
autour du secteur stratégique de l’aviation. Le retour du bimoteur dans
le ciel chinois est également hautement stratégique pour Boeing, qui
s’appuie sur le retour de son appareil pour tenter de rembourser
l’énorme dette contractée ces deux dernières années, estimée à 64
milliards de dollars, 54 milliards d’euros. (...) Pour le moment,
Boeing n’a pas souhaité
commenter les informations de Bloomberg.
>
Council of the EU gives its green light to sign EU-Qatar air transport agreement
(source Commission européenne, traduit avec Deepl) 9 juillet -
Le Conseil (27 ministères
de l'UE) a donné son feu vert à la signature d'un accord controversé
avec le Qatar pour l'ouverture du trafic de transport aérien le 28 juin.
Cet accord a été négocié par la Commission européenne au nom des
États membres de l'UE, et est proposé aux signatures internes depuis le
4 mars 2019. Cet accord devrait être signé en septembre, puis ratifié
par chaque État membre de l'UE, la Commission européenne et le Qatar.
Cet accord supprime progressivement dans les 5 prochaines années
toutes les limitations de fréquences/capacités entre le Qatar et les
pays de l'UE, à l'exception des liaisons intérieures. Une
cinquième liberté est accordée pour les vols de fret, mais limitée à 7
fréquences hebdomadaires par pays de l'UE (par exemple, 7 vols de fret
hebdomadaires entre la France et les Amériques sont accordés aux
transporteurs qatariens). Les pays acceptent d'éviter les
"pratiques déloyales" et "de ne pas accorder ou autoriser de subventions
aux compagnies aériennes, si ces subventions portent atteinte à la
loyauté et à l'égalité des chances des transporteurs aériens des autres
parties", à l'exception de quelques cas spécifiques très étroits.
Les Bonus de la semaine
>
"Il faut réexaminer la pertinence de l'hydrogène pour l'aviation" (Michel Wachenheim, président de l'Académie de l'Air et de l'Espace)
(source La Tribune) 9 juillet - LA TRIBUNE - Airbus entend lancer un
avion à hydrogène d'ici à 2035. Cela est-il possible selon vous et si
oui quel type d'avion pourrait voler à l'hydrogène à cet horizon-là ?
MICHEL WACHENHEIM* - Airbus a déjà présenté publiquement ses
différents projets et fera certainement d'autres annonces lorsque ses
travaux de recherche seront plus avancés. L'Académie de l'Air et de
l'Espace a organisé en mars dernier, sous la présidence de Madame
Violetta Bulç, ancienne Commissaire européenne aux transports, un
colloque dont l'objet était de mettre en évidence les voies et moyens de
la décarbonation du transport aérien, sans tabous ni concessions, en
donnant la parole à des acteurs extérieurs, à des jeunes et à des points
de vue non européens. Bien évidemment, l'innovation technologique tient
une large place dans la feuille de route qui mène à la neutralité
carbone totale pour l'aviation. Les experts entendus considèrent
unanimement que l'utilisation d'hydrogène pour propulser des avions
court-courriers n'est pas hors de portée, même si de nombreuses
difficultés restent à résoudre. Quelles sont-elles ?
. La
taille et le poids des réservoirs : même si son rapport énergie/masse
est environ 3 fois plus élevé que celui du kérosène, la densité très
faible de l'hydrogène nécessitera des volumes 4 fois plus grands pour
l'hydrogène liquide à -253°C, 6 fois plus grands pour l'hydrogène
comprimé à 700bars, ce qui alourdira l'avion et entraînera de plus une
surconsommation ;
. La complexité des systèmes de gestion des circuits
d'alimentation des moteurs, de l'évaporation permanente d'hydrogène, de
l'étanchéité des circuits, qui devront respecter les normes de sécurité
du transport aérien et sans doute de nouvelles normes qui restent à
établir, beaucoup plus drastiques que celles de l'industrie spatiale
conçues pour des vols de courte durée ;
. La disponibilité
d'infrastructures de production et de distribution sur les aéroports
accueillant ces avions, respectant les normes de protection
environnementales spécifiques et coexistant pendant le temps nécessaire
avec les autres moyens d'avitaillement en kérosène et en carburants
durables actuels ou à venir.
Ce ne sont là que les principaux défis.
L'innovation technologique permettra sans doute d'en relever un certain
nombre, mais les contraintes de volume et de poids (qui relèvent des
lois de la physique, valables aujourd'hui, en 2035 et au-delà !)
pourront difficilement être contournées, ce qui fait que ce type de
propulsion ne pourra être envisagé à court et moyen terme que sur des
avions à rayon d'action de 500 à 1000 km pour l'hydrogène gazeux, et
environ jusqu'à 2000 km pour l'hydrogène liquide, selon les chiffres
avancés par les experts présents au colloque de l'Académie en mars
dernier. Ainsi cette solution, pour aussi séduisante qu'elle soit,
n'impactera que très minoritairement les émissions de l'aviation dont
les deux tiers proviennent des vols moyens et long-courriers. Ce
constat doit aussi être évalué au regard de la politique de flotte des
compagnies aériennes. La coexistence d'avions de technologies très
différentes, si elle n'est pas impossible, est plus difficile à gérer à
tous points de vue (interopérabilité, flexibilité des affectations
d'appareils aux différentes dessertes, formation des personnels
techniques, maintenance). La disponibilité d'avitaillement en
hydrogène deviendra un facteur de rigidité, au moins jusqu'à ce que
suffisamment d'aéroports soient équipés. L'hydrogène ne pourra
donc pas être utilisé sur les avions moyen-courriers, le gros de la
flotte mondiale, et encore moins sur les long-courriers. Que
préconisez-vous pour réussir la décarbonation de l'aviation?
Parmi les enjeux de la décarbonation du transport aérien, figure la
nécessité de réduire les émissions dès maintenant. Cela a été rappelé
fortement par Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe 1 du
Groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat (GIEC)
et plusieurs autres intervenants. Si la neutralité carbone en 2050 est
un objectif important, la quantité de gaz à effet de serre émis entre
maintenant et 2050 est aussi un enjeu important. L'Académie de l'Air et
de l'Espace ne pense pas que l'allocation d'un budget carbone calculé au
prorata des émissions actuelles (ou de 2018) soit la bonne formule. Il
faut tenir compte de l'utilité sociale des différents secteurs
d'activité et des capacités à se décarboner rapidement afin d'optimiser
la répartition des efforts. Mais néanmoins, toutes les mesures pour
diminuer les émissions à partir de maintenant et de façon la plus rapide
possible doivent être faites. Il faut poursuivre la politique
d'innovation sur les technologies actuelles. Les experts évoquent des
réductions supplémentaires de consommation de 40%. En parallèle se
présentent des perspectives très prometteuses en matière de carburants
durables, solution que plusieurs pays privilégient par rapport à
l'hydrogène, pour l'aviation cela s'entend, car l'hydrogène est une
solution intéressante pour de multiples autres secteurs.
L'industrie a déjà démontré la possibilité de mélanger des biocarburants
au kérosène classique à hauteur de 50% et a entrepris de poursuivre sur
cette voie jusqu'à 100%, sans difficulté technique majeure. Dans cette
hypothèse, les émissions de CO2 pourraient être réduites de 80%, avec,
de plus, une diminution des émissions de particules de 70%. Dans ce cas,
le seul frein à cette défossilisation significative serait leur
disponibilité, indépendamment de leur coût pour lequel des incitations
devraient convaincre les compagnies aériennes de les utiliser. Des
projets de développement de filières de biocarburants de synthèse
principalement lignocellulosiques (BTL : bio to liquid) ont été lancés
notamment en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
L'étape suivante sera la fabrication de carburants synthétiques à partir
d'hydrogène provenant de l'électrolyse de l'eau et de carbone issu de
gaz carbonique prélevé dans l'air (PTL : power to liquid). Lorsque ce
pétrole synthétique brûle, il restitue à l'atmosphère le CO2
précédemment capté. Le procédé est actuellement à un niveau
préindustriel aux États-Unis et en Allemagne. Un projet serait en
préparation en France. Il est clair que nous disposons là d'une
solution neutre en émission de CO2, tout comme l'hydrogène, à condition
dans les deux cas que toute l'opération se fasse à l'aide d'électricité
décarbonée (renouvelable ou nucléaire). Le bilan énergétique des deux
solutions est comparable. La différence importante est que le PTL sera
utilisable sur tous les avions, et que les développements des BTL, puis
des PTL peuvent démarrer dès maintenant et progresser en fonction des
moyens qui leur seront consacrés. Les ruptures technologiques seront
faibles et la distribution sur les aéroports beaucoup moins compliquée.
En termes de coûts, dans la mesure où les innovations technologiques
actuelles peuvent encore permettre de diminuer les consommations (1,5l
par passager au 100km est imaginable), les surcoûts du PTL seront
limités (on évoque +10€ sur un Paris-Toulouse, et +100€ sur un
Paris-New-York). Faut-il donc reconsidérer l'hydrogène ?
Au vu des travaux qu'elle a menés, l'Académie de l'Air et de l'Espace
recommande en effet de réexaminer la pertinence de l'effort à faire sur
l'hydrogène embarqué pour l'aviation, en tenant compte du potentiel
mondial de la solution PTL et des limites des ressources R&D.
Il ne
s'agit pas de nier la faisabilité de la solution hydrogène (même si elle
n'est que partielle), mais plutôt d'engager les décideurs publics ou
privés à une gestion des priorités qui soit plus universelle et orientée
vers l'urgence des décisions à prendre. La technologie a beaucoup de
réserves d'innovation et les concepteurs peuvent relever beaucoup de
défis. Ceux qui n'y croient pas se trompent, mais la technologie n'est
pas la seule dimension à considérer. Les aéroports, et ADP
notamment, investissent beaucoup dans l'hydrogène, auront-ils les moyens
de faire machine arrière ? Que des aéroports européens
souhaitent accompagner la stratégie des institutions publiques se
comprend parfaitement. Cette stratégie peut paraître toutefois
paradoxale lorsqu'elle consiste à soutenir la technologie qui
s'appliquera principalement aux liaisons régionales et court courrier,
que par ailleurs certains voudraient faire disparaître au bénéfice du
transport ferroviaire. Je ne doute pas qu'Aéroports de Paris, aéroport
de taille mondiale, s'intéresse de la même façon au développement des
futurs carburants durables, et que sa stratégie évoluera également en
fonction des développements au sein de l'industrie aéronautique au
niveau mondial. Il est évident que pour accompagner le
développement d'avions propulsés à l'hydrogène liquide, il faudrait
aussi soutenir l'équipement des aéroports à vocation régionale ou
court-courrier. Que doit faire selon vous l'organisation de
l'aviation civile internationale (OACI) en termes de réglementation ?
Dans la décarbonation du transport aérien, la dimension
internationale est fondamentale, car il est difficile de mettre en œuvre
des politiques nationales et même régionales, relatives à un marché qui
est à 70% international dont l'exploitation repose sur une
réglementation technique internationale et des accords diplomatiques
entre États. L'Union européenne l'a constaté à ses dépens en 2012,
lorsqu'elle a tenté d'imposer unilatéralement une régulation des
émissions aux vols internationaux, sans accord des pays concernés. Il a
fallu faire machine arrière, mais la conséquence positive a été de faire
progresser la politique de l'Organisation de l'Aviation Civile
Internationale (OACI). Sans la pression européenne, le système de
compensation des émissions de l'aviation internationale (CORSIA)
n'existerait sans doute pas encore. Aucun autre secteur d'activité n'a
réussi à se fixer un objectif de limitation des émissions au niveau
mondial. Mais est-ce suffisant ? Un effort considérable reste à
faire : la limitation des émissions de l'aviation internationale à leur
niveau de 2020 (en réalité 2019 compte tenu de la pandémie) est très
loin de l'objectif de zéro émission en 2050, nécessaire pour que le
réchauffement ne dépasse pas les objectifs de l'Accord de Paris (2°C).
L'OACI doit donc accomplir un « saut quantique ». Au cours de sa
prochaine Assemblée qui se tiendra en septembre 2022, un certain nombre
d'États vont soutenir l'adoption d'un objectif d'émissions à long terme.
Concernant la répartition des efforts à faire, l'organisation est
le lieu d'un débat permanent relatif aux modalités de leur répartition
entre États : comment tenir compte à la fois du principe de
responsabilité commune mais différenciée figurant dans le protocole de
Kyoto (1997) et l'accord de Paris (2016), et du principe de
non-discrimination à la base de la convention de Chicago (1944) qui a
créé l'OACI. Il y a bien eu des exemptions au CORSIA, mais elles sont
limitées. L'OACI avance donc au rythme du plus petit commun
dénominateur. Il faut tenir compte des besoins des pays dont l'économie
est fortement dépendante du transport aérien, et en conséquence calibrer
l'effort des autres sans perdre de vue l'objectif global.
L'Académie de l'Air et de l'Espace préconise qu'une forte impulsion
politique soit donnée en amont de l'Assemblée de l'OACI de 2022, par
exemple en mettant la stratégie climatique de l'OACI à l'ordre du jour
d'une réunion internationale (un Chicago II), sachant que la France qui
va assurer la présidence de l'Union Européenne au 1ersemestre 2022,
pourrait jouer un rôle particulier. L'Académie recommande également que
cette réunion soit l'occasion de lancer une réforme profonde de
l'organisation dont la lourdeur des procédures freine les progrès, et
n'est pas adaptée à l'adoption rapide de nouvelles normes, y compris
techniques, indispensables à la mise en œuvre des innovations.
Comme indiqué précédemment, l'utilisation des carburants durables, puis
des PTL ultérieurement, représente une des voies les plus efficaces pour
agir dès maintenant. Le marché ne fera pas tout, les transporteurs
devront être incités ou contraints par des réglementations. Le
renouvellement accéléré des flottes est également un moyen d'action
efficace à court et moyen termes. Il faudra des incitations. Des
procédures opérationnelles pourraient être favorisées par rapport à
d'autres. Il est clair que ces orientations nécessitent de revoir la
politique de transport aérien au niveau mondial. C'est aussi un des
rôles de l'OACI d'organiser ce débat dans le cadre des conférences de
transport aérien qui réunissent tous les États environ une fois par
décennie, la dernière datant de 2011. L'Académie préconise
l'organisation d'une 7ème conférence de transport aérien ayant pour
objectif d'adapter la politique mondiale de transport aérien à la
stratégie de lutte contre les changements climatiques qui sera définie
par l'Assemblée de 2022. Quelles sont vos autres
recommandations ? Le transport aérien et l'industrie
aéronautique se mobilisent pour aller jusqu'au bout et approcher le
« net zéro émission ». Le transport aérien international a relevé le
défi de la sécurité (moins de 1000 morts par an). Il y a tout lieu de
penser qu'il relèvera celui du défi climatique, et que les innovations
qui verront le jour bénéficieront aussi à d'autres secteurs. Toutefois
le secteur aérien a quelquefois du mal à convaincre. Certains lui
attribuent une part des émissions bien au-delà de ce qu'elle est
vraiment, d'autres ne pensent qu'à le contraindre à décroître. Dans ce
contexte, l'Académie de l'Air et de l'Espace considère qu'il faut
aborder la question de l'utilité sociale du transport aérien de façon
directe, mais aussi équilibrée. C'est vrai que 1% de la population
mondiale émet 50% du CO2 total du transport aérien. Tout comme 1% de la
population détient la moitié de la fortune mondiale. Ce constat se
rapporte au fonctionnement de nos sociétés, pas à celui du transport
aérien. A quoi sert le transport aérien ? Quelle est son utilité
sociale ? Pourrait-on s'en passer ? Les sociologues que nous avons
sollicités nous suggèrent des voies de réflexion : le déplacement est un
instrument de développement aussi bien individuel que collectif. Mais la
perception est différente selon que l'on se trouve dans des pays
développés disposant de moyens de substitution ou dans des pays enclavés
dont l'économie repose sur la desserte aérienne. Des réflexions sur les
usages du transport aérien sont nécessaires. L'Académie
recommande la création d'un forum des usages de l'aviation, qui pourrait
être européen. Celui-ci devrait rassembler toutes les parties prenantes,
internes et externes au secteur, les citoyens et les pouvoirs publics,
en associant largement les jeunes générations. Elle suggère que cette
initiative soit prise par une institution européenne, par exemple le
Parlement Européen. En France, certaines voix préconisent la
décroissance du transport aérien, que leur répondez-vous ? Qu'il
est plus facile d'être idéologue du déclinisme que d'entreprendre pour
une vie meilleure. Les solutions existent, peut-être pas pour multiplier
par 4 le trafic aérien mais pour une croissance faible chez nous, forte
dans les pays qui en ont fortement besoin, et au total bonne pour
l'Humanité... *Michel Wachenheim est Polytechnicien, ingénieur
de l'École Nationale de l'Aviation Civile (Toulouse). Il a été Directeur
général de l'aviation civile, Directeur de cabinet du ministre des
transports Dominique Bussereau et Ambassadeur représentant la France à
l'OACI dont il a présidé la 38ème Assemblée (2013). Il préside
l'Académie de l'Air et de l'Espace depuis le 1er janvier 2021.
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Les carburants alternatifs durables ne sont pas en concurrence avec la nourriture ni avec la nature
(source aviationdurable) 6 juillet - Les carburants alternatifs durables d'aviation (ou SAF) permettent de
réduire: - de 80% le bilan carbone de l'aviation sur son cycle de
vie, - de 50 à 70% les traînées de condensation produites.
Contrairement aux biocarburants qui peuvent utiliser n'importe quelle
matière première, les carburants alternatifs durables d'aviation se veulent réellement durables et ne doivent
pas être en concurrence avec la nourriture (maïs, betterave, soja...)
ni
avec la nature (huile de palme...).
Ce sont donc des déchets
végétaux (feuilles d'arbres, gazon coupé, algues échouées sur les
plages...), alimentaires ou agricoles (huiles usagées, résidus de
sucre...) qui sont utilisés.
Les e-Fuels permettent pour le part
de directement capter le CO2 atmosphérique avant de le mélanger avec de
l'hydrogène, ils font également partie des SAF.
La mise en place
des carburants alternatifs durables d'aviation est progressive (des
discussions sont en cours pour atteindre 10% du carburant européen en
2030), et l'ensemble du kérosène pourrait à terme être du SAF.
Fin de la revue de presse
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Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Vous trouverez sur mon site
navigaction
les modalités d'accès aux sites des gérants.
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
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Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 3,988 euros en clôture
lundi 12 juillet. Elle est en forte baisse cette semaine de -5,68%.
Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM
était à 9,93 euros.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
est à 3,24 euros.
L'objectif de cours le plus élevé est à 5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez
retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne
prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de
la crise sanitaire.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en baisse de 2$ à 75$. Depuis un point bas fin octobre 2020
(37$) il augmente régulièrement. Il
dépasse son niveau
pré-pandémie. Depuis fin 2014, il n'a dépassé ce niveau que pendant
quelques mois, en 2018.
Alors que se profile la reprise du trafic
aérien, ce prix élevé est une mauvaise nouvelle pour les compagnies
aériennes.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
Pour retrouver les dernières revues de presse du lundi, c'est
ici
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circuler.
Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en
me communiquant l'adresse
email de leur choix.
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François Robardet
Administrateur Air France-KLM représentant les
salariés et anciens salariés actionnaires PNC et PS. Vous pouvez me retrouver sur mon
compte twitter @FrRobardet
Lors de mon élection, j'ai
reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
liés à l'actionnariat d'Air France-KLM. Si vous ne voulez plus
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