Air France aura besoin d'aide pour rembourser son PGE

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet
Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°829, 11 octobre 2021
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La Revue de Presse du lundi

> Air France aura besoin d'aide pour rembourser son PGE

(source Les Échos) 6 octobre - Première grande entreprise française à avoir bénéficié d'un prêt garanti par l'État - pour 4 milliards d'euros - en avril 2020, Air France sera également l'une des premières à devoir faire face à ses conséquences. Et ce probablement bien avant son échéance, en 2023. Entièrement tiré au 31 décembre 2020, ce PGE de 4 milliards d'euros financé par neuf banques françaises et étrangères, et complété par un prêt direct par l'État de 3 milliards supplémentaires, a permis à Air France-KLM d'éviter la panne de liquidité à l'été 2020.
 
Nul doute que sans cet apport d'argent, la compagnie française, ainsi que sa consœur KLM, qui a également bénéficié d'un prêt garanti par l'État néerlandais (...) auraient dû interrompre leurs activités - faute de trésorerie.
 
Dans le cas d'Air France, ce prêt est venu grossir un endettement déjà important (...). Au 31 décembre 2020, à la clôture des comptes annuels, le groupe Air France-KLM accusait une situation de fonds propres négatifs de 5,4 milliards d'euros, essentiellement due à Air France, pour un capital social de 127 millions d'euros.
 
Une situation financière gravissime au regard du code du commerce, qui fait obligation à toute entreprise de restaurer dans un délai de deux ans un niveau de fonds propres - capitaux propres et bénéfices non redistribués - au moins égal à la moitié du capital social. En théorie, les actionnaires d'Air France ont donc jusqu'à fin 2022 pour renflouer leur entreprise ou procéder à sa liquidation, faute d'avoir pu reconstituer ses réserves comme l'exige la loi.
 
L'augmentation de capital d'un milliard d'euros réalisée en avril 2021, ajoutée à la conversion en obligations du prêt direct de l'État de 3 milliards d'euros, a permis de relâcher un peu la pression. Mais elle n'a pas entièrement réglé le problème, Air France ayant continué à brûler du cash au moins jusqu'au troisième trimestre.
 
À l'obligation de reconstituer les fonds propres avant 2023 en épongeant les dettes de 2020 et 2021 s'ajoute en effet l'obligation pour Air France de rembourser ses 4 milliards de PGE courant 2023. Tout cela avec un niveau d'endettement trop élevé et des recettes qui peinent encore à couvrir les coûts d'exploitation, même si le groupe table sur un premier Ebitda positif au troisième trimestre.
 
Autant dire qu'Air France n'a aucune chance d'y arriver sans un nouveau coup de main de ses actionnaires et/ou de ses créanciers. D'où la nécessité, plusieurs fois évoquée par ses dirigeants, de procéder une nouvelle recapitalisation à brève échéance, sous une forme ou une autre, vers la fin de l'année ou début 2022.
 
L'assemblée générale d'Air France-KLM du 26 mai a déjà préparé le terrain, en donnant par avance son feu vert à différentes possibilités de levée de fonds, qui pourraient dépasser les 3 milliards d'euros. Parallèlement, les dirigeants du groupe poursuivent des discussions avec les banques, au sujet d'un possible « lissage » des remboursements jusqu'en 2025. Pour passer l'obstacle de 2023.

Mon commentaire : Voici un article qui expose bien le besoin de restauration des fonds propres d'Air France.

Pour le reste, il reprend des informations communiquées les mois précédents par le groupe Air France-KLM.

> Les syndicats d'Air France appellent le gouvernement à ne pas ratifier l'accord UE-Qatar

(source AFP) 11 octobre - L'ensemble des organisations syndicales représentatives d'Air France a adressé une lettre ouverte aux députés pour les exhorter à faire pression sur le gouvernement afin qu'il refuse de ratifier un accord de libre-échange pour le transport aérien entre l'Union européenne et le Qatar.
 
«C'est un accord complètement déséquilibré», dénoncent les syndicats qui représentent aussi bien les pilotes (SNPL, Alter, Spaf) que les personnels au sol (FO, CGT, CFDT, CFE-CGC, Unsa, CFTC) ou les personnels navigants commerciaux (UNPNC, UNAC, SNPNC et SNGAF). Cet accord, autorisé en juin par le Conseil européen, prévoit une large ouverture du ciel européen à la compagnie Qatar Airways. En échange, les compagnies européennes auront un accès identique aux aéroports qataris mais surtout, des contreparties en termes de transparence et de droit social devront être respectées par Qatar Airways.
 
«Les impacts sociaux ne peuvent être que négatifs», déplore l'intersyndicale qui s'inquiète de «la mise en concurrence déloyale de compagnies françaises avec une compagnie largement subventionnée en tout temps et appliquant des conditions sociales rétrogrades». Alors qu'Air France a été contrainte par l'UE de céder 18 de ses créneaux à Orly en échange d'un plan d'aide de 4 milliards d'euros de l'État français (...), «Qatar Airways a perçu tout récemment 2,5 milliards de l'État qatari sans aucune contrepartie», s'indignent les syndicats.
 
«C'est au moment où les compagnies françaises traversent la plus grave crise économique de leur histoire centenaire que l'Europe, sur proposition française, décide d'ouvrir le ciel européen à une concurrence déloyale», s'étonnent les organisations syndicales qui dénoncent dans leur lettre la «position schizophrénique» de la France. Quant à ceux qui espèrent voir le modèle social français ou européen s'exporter au Qatar, «ces derniers sont au mieux de doux rêveurs, au pire des conseillers malveillants», prévient la lettre.
 
Les craintes concernent de possibles destructions d'emplois en raison de «la captation de flux de passagers depuis les provinces françaises et européennes au profit du hub de Doha». Les syndicats concluent en appelant les députés à interpeller le gouvernement pour «combattre dès à présent ce projet inepte, incohérent et destructeur». Cet accord doit encore être ratifié par les 27 États membres avant d'entrer définitivement en vigueur.

Mon commentaire : Lors des États de l'Air la semaine passée, deux personnalités du transport aérien ont donné leur point de vue sur cette affaire.

Laurent Magnin, ancien PDG d’XL Airways :

"On a fait preuve d’une rigueur incroyable pour octroyer des prêts et des aides aux compagnies et d’un autre côté, dans la vision ultra consumériste de l’Europe, elle signe cet accord très "far away" des valeurs défendues dans l’espace européen"

Représentant de l’État, Damien Cazé, directeur général de la DGAC (Direction générale de l'Aviation civile), lui a répondu :

"Quand vous avez entamé des négociations, c’est difficile d’expliquer à certains États que parce que le contexte a changé, vous ne voulez plus…"   Pour résumer et en le disant encore plus clairement : quand vous avez des commandes d’environ 15 milliards de dollars avec le Qatar sur, entre autres, des Rafales, des Airbus, le métro de Doha, vous devez faire des concessions.

Vous retrouverez l'intégralité de leur intervention dans le dernier article de cette lettre : "Convalescent, le transport aérien français fait le point et s’organise".

> KLM a demandé une aide NOW de 1,7 milliard d'euros.

(source RTL Nieuws, traduit avec DeepL) 11 octobre - La compagnie aérienne KLM, qui fêtera son 102e anniversaire la semaine prochaine, a demandé 1,7 milliard d'euros de subventions salariales au gouvernement pour pouvoir continuer à payer son personnel pendant la crise du Covid-19.
 
La société a déjà reçu 1,4 milliard de ce montant à titre d'avance. Ce montant correspond aux 80 % que les entreprises reçoivent à titre d'avance sur le soutien final de NOW.
(...)
L'avance est calculée sur la base de l'estimation par l'entreprise de la perte de chiffre d'affaires et de la masse salariale totale pour la période pour laquelle le NOW a été demandé. L'UWV calculera le montant final en vérifiant si la perte de chiffre d'affaires attendue correspond à la perte de chiffre d'affaires réelle.
 
Elle vérifiera également si la masse salariale totale était aussi élevée que l'entreprise l'avait déclaré au préalable. Dans le cas de KLM, ce montant pourrait être inférieur en raison des employés qui sont partis, explique un porte-parole du ministère des affaires sociales et de l'emploi.
(...)
Outre l'aide salariale, KLM peut également emprunter un total de 3,4 milliards d'euros grâce à l'État.

Sur le prêt d'un milliard d'euros provenant directement du gouvernement, l'entreprise a effectivement tiré 277 millions d'euros.
 
En outre, la société a déjà retiré 665 millions d'euros d'une facilité de prêt de 2,4 milliards d'euros.

(...)

Mon commentaire : Le dispositif NOW en vigueur aux Pays-Bas est le pendant du dispositif Activité partielle en France.

Les modes de calcul sont différents. L'un est calculé sur la baisse de salaire des salariés, l'autre sur la baisse de chiffres d'affaires des entreprises.

KLM, l'une des trois premières entreprises des Pays-Bas, est de loin celle qui a le plus bénéficié du programme NOW. Cela lui a permis de n'utiliser qu'une partie des prêts consentis par l'État néerlandais.

> Transavia repart vite et annonce de nouvelles lignes aériennes pour cet été

(source BFM Business) 7 octobre - 1,6 million de passagers au mois d'août, un taux de remplissage de 81% cet été... Les responsables de Transavia se frottent les mains. Certes, la crise du secteur aérien n'est pas encore passée mais Transavia est l'une des rares compagnies à avoir retrouvé si vite ses marges de manœuvres.
 
Invitée de Good Morning Business ce jeudi, Nathalie Stubler, PDG de la filiale low-cost d'Air France confirme: "On a la chance d'être un réseau basé sur l'Europe et le bassin méditerranéen et c'est ce réseau qui est reparti le plus vite. Donc on est reparti fort cet été. Il ne faut pas oublier qu'on était à -74% de capacités en début d'année et on a réussi à se retrouver au même niveau d'activité (qu'avant la crise, NDLR) en juillet et août".
La suite de l'année s'annonce tout aussi encourageante "avec de très bonnes ventes en octobre et ça part aussi pour les vacances de Noël", poursuit la dirigeante.
(...)
Transavia va (...) réceptionner dans les mois qui viennent une dizaine d'appareils pour renforcer sa flotte, des Boeing 737-800. Une flotte qui doit atteindre 61 appareils contre 38 à l'été 2019.
 
Des évolutions rendues possibles par l'accord intervenu entre Air France KLM et les pilotes en 2019 qui leur permettent d'aller d'une compagnie à l'autre. Plus rien ne semble pour l'instant s'opposer à la forte montée en puissance de la compagnie au sein d'Air France-KLM.
(...)

> Lufthansa boucle sans difficulté son augmentation de capital

(source Reuters) 6 octobre - Lufthansa a bouclé mercredi son augmentation de capital de 2,14 milliards d'euros, une opération bien accueillie par les investisseurs, ce qui est de bon augure pour un secteur du transport aérien qui est loin d'avoir réparé tous les dégâts provoqués par la crise du coronavirus.
(...)
Les fonds levés doivent lui permettre de rembourser une partie des neuf milliards d'euros d'argent public reçus l'an dernier pour lui permettre de survivre à la pandémie, un renflouement qui avait vu l'État fédéral allemand, via le Fonds de stabilisation économique, prendre 15% du capital du groupe.
(...)
"Il y a eu un assouplissement pour les voyages transatlantiques le jour de l'annonce de l'augmentation de capital; nous nous attendions à une levée des restrictions, mais pas à ce qu'elle intervienne le jour même", a dit Stéphane Gruffat, co-responsable des marchés de titres pour la région EMEA chez Deutsche Bank.
 
Il a ajouté que le moment était favorable à des levées de capitaux dans le secteur puisque le trafic passagers et le nombre de vols augmentent et que les compagnies ont réduit leurs coûts et voient leur flux de trésorerie se stabiliser.
 
Lufthansa est loin d'être le seul acteur du secteur à avoir levé ou dit envisager de lever des fonds ces derniers temps: EasyJet a bouclé récemment une augmentation de capital de 1,2 milliard de livres sterling (1,0 milliard d'euros environ), le tour-opérateur TUI a annoncé mercredi son intention de lever 1,1 milliard d'euros et Air France-KLM a redit la semaine dernière étudier différentes options.

Mon commentaire : La compagnie aérienne allemande s'active pour rembourser au plus vite les aides qu'elle a reçues de son gouvernement.

Cela lui permettra de lever les contreparties imposées par la Commission Européenne, notamment celles lui interdisant de procéder à des prises de participations dans d'autres compagnies aériennes.

Au sujet des contreparties, Lufthansa a bénéficié de ce que j'appelle un effet d'aubaine : alors qu'elle devait mettre à disposition 24 créneaux de décollage / atterrissage à Francfort et autant à Munich, aucune compagnie aérienne ne s'est manifestée pour les reprendre. Lufthansa pourra donc continuer à les exploiter.

Air France n'a pas eu cette chance, les 18 créneaux qu'elle devait rendre à Orly ont tous été repris par Vueling.

> Air India: pourquoi Tata veut faire revivre son « Maharaja »

(source Les Échos) 11 octobre - « Heureux de te retrouver Air India », a tweeté Ratan Tata, le président émérite du groupe du même nom. Après des semaines de suspens, l'annonce de la vente de la compagnie aérienne nationale à Tata Sons a enfin été rendue publique vendredi 8 octobre par le gouvernement indien. Affectueusement surnommée le « Maharaja », Air India revient donc dans le giron du conglomérat qui avait fondé la compagnie en 1932 sous le nom de Tata Air, avant que cette dernière ne soit nationalisée au début des années 1950.
 
En remportant cet appel d'offres, Tata Sons met un terme à un processus de privatisation marqué jusque-là par le sceau de l'échec. A deux reprises au cours des vingt dernières années, le gouvernement avait cherché à privatiser la compagnie aérienne lourdement endettée, sans jamais y parvenir. Cette dernière n'a pas réalisé de bénéfices depuis 2007.
 
Le coût de cette opération pour Tata s'élève à plus de 2 milliards d'euros. Le groupe versera plus de 310 millions d'euros au gouvernement indien et reprendra environ un quart de la dette d'Air India, soit 1,7 milliard d'euros. Le reste des créances de l'avionneur sera transféré à une structure gouvernementale ad hoc.
(...)
Cette acquisition représente un pari au long cours. Tata détient déjà une participation majoritaire dans AirAsia et dans Vistara, une joint-venture avec Singapore Airlines. Grâce à Air India, Tata Sons ajoute à son actif une flotte de plus d'une centaine d'avions, des milliers de pilotes et de membres d'équipage, ainsi que des créneaux d'atterrissage et de stationnement dans le monde entier, notamment à l'aéroport d'Heathrow à Londres ou encore à New York.
 (...)
Le nouveau propriétaire d'Air India aurait l'intention d'intégrer les opérations de cette dernière avec Vistara pour construire une compagnie aérienne internationale premium, selon les informations du quotidien économique de référence « Business Standard ». AirAsia pourrait, quant à elle, fusionner avec la filiale low-cost d'Air India pour se positionner sur ce marché.
 
A elles trois, les compagnies détenues par Tata, contrôleront également 25% du très compétitif marché domestique indien qui devrait devenir l'un des plus dynamiques au monde.
(...)

Mon commentaire : Avant la crise sanitaire, la guerre tarifaire entre compagnies aériennes faisait rage sur le marché intérieur en Inde.

À l'international, les compagnies aériennes indiennes souffraient du prix du kérosène taxé à 30%.

Cette situation avait conduit à la faillite de plusieurs compagnies aériennes indiennes, dont Jet Airways et Kingfisher. Seule la compagnie Indigo (la compagnie qui exploite le plus d'A320 neo dans le monde) parvenait à ne pas perdre d'argent.

Dans ce contexte, le pari de réussir à relancer Air India après deux ans d'inactivité est osé
.

> Escarmouche entre compagnies aériennes et aéroports sur les hausses de redevances

(source AFP) 5 octobre - Les principales organisations mondiales de compagnies aériennes et d'aéroports ont étalé leurs différends au grand jour lundi, la première reprochant aux gestionnaires d'infrastructures de fortes hausses de redevances pour compenser les pertes dues au Covid-19.
 
«Certains aéroports et fournisseurs de service de navigation aérienne essaient de regonfler leurs finances en récupérant du “chiffre d'affaires perdu” auprès de leurs clients», les compagnies aériennes, a dénoncé le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata), Willie Walsh. Willie Walsh, qui s'adressait aux membres de son organisation réunis en assemblée générale à Boston (États-Unis), a ironisé sur «certains de nos soi-disant partenaires (qui) veulent augmenter les redevances pour récupérer l'argent que les compagnies aériennes n'ont pas pu dépenser chez eux pendant la crise» sanitaire.
 
Il s'en est notamment pris à l'aéroport londonien de Heathrow qui a proposé une augmentation des redevances, payées par les compagnies aériennes pour pouvoir utiliser ces installations, de 90% l'année prochaine. «Vous rigolez ou quoi? Vous pensez vraiment qu'une augmentation de 90% va aider les compagnies aériennes?», s'est écrié Willie Walsh.
 
La virulence de ces propos a suscité une réaction également musclée de la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe), qui a dénoncé des critiques «scandaleuses» et estimé que l'Iata avait brossé un portrait «déformé» du secteur aéroportuaire. «Les compagnies aériennes sont mal placées pour nous donner des leçons sur la protection des intérêts des clients alors qu'elles ont refusé pendant des mois de rembourser des passagers pour des vols qui n'ont pas pu avoir lieu», a affirmé le directeur général d'ACI Europe, Olivier Jankovec, cité dans un communiqué.
 
Et ACI World, qui fédère les exploitants d'aéroports du monde entier, a jugé pour sa part que les critiques de Willie Walsh portaient sur des sujets «sortis de leur contexte, et qui ne reflètent pas les efforts consentis par les aéroports pour soutenir l'écosystème de l'aviation pendant la pandémie». «Nous continuerons à collaborer avec nos partenaires et d'autres acteurs pour reconstruire» le secteur, «mais il faut que cela soit juste pour tout l'écosystème de l'aviation», selon un communiqué de l'organisation.

Mon commentaire : Avec la sortie de crise qui se profile, les aéroports envisagent des hausses de taxes conséquentes. Ainsi Amsterdam-Schiphol souhaite une hausse de 40 % des redevances sur les trois prochaines années. Les hausses de taxes dont il est question ici sont parfaitement légales.

Il reviendra aux compagnies aériennes de faire accepter par leurs clients de payer plus cher qu'avant la crise.

Ce ne sera pas une mince affaire, d'autant plus que les compagnies aériennes devront également répercuter la forte hausse du kérosène sur le prix des billets.

L'augmentation du prix des billets pourrait être un frein à la reprise. Auquel cas, l'ensemble du secteur, aéroports inclus, serait pénalisé.

> Convalescent, le transport aérien français fait le point et s’organise

(source TourMag) 10 octobre - La 2e édition des États de l’Air s'est tenue jeudi 30 septembre 2021.

Privé de cette "communion" l’année dernière, Marc Houalla, le président de l’association ENAC Alumni et également directeur de l’aéroport de Paris Charles de Gaulle ne boudait pas son plaisir, en introduisant les débats de cette 2e édition des États de l’Air, jeudi 30 septembre 2021, de pouvoir enfin se retrouver "en présentiel".
(...)
La crise a eu un aspect intéressant, elle a mis au défi les industriels et les opérateurs de revoir complètement leurs objectifs à court terme.
 
Ne pas faire plus mais faire mieux. Mieux sur l’opérationnel, mieux sur l’environnement, mieux sur les nouvelles mobilités.
 
1. Se projeter et aussi faire le point sur la situation du transport aérien
(...)
Laurent Timsit, pour la FNAM, a (...) rappelé la fragilité des compagnies aériennes "encore dans le dur de la crise" et plaidé pour prolonger un accompagnement encore nécessaire et dont les compagnies doivent bénéficier.
 
Profitant de la présence du DG Exécutif d’ADP et du DG de la DGAC, il a appelé publiquement à une modération des taxes d’aéroport, plus que la bienvenue dans les temps à venir. "Mettons nous autour de la table et regardons comment, de manière raisonnée, prudente et supportable pour l’ensemble des acteurs, nous pouvons reconstruire le transport aérien français."
 
Et ce, en tenant compte de la crise sanitaire bien sûr, mais aussi l’autre phénomène qui bouleverse le transport aérien, l’urgence à s’adapter, quelque fois à marche forcée, au changement climatique.
(...)
Quelles que soient les difficultés et les immenses efforts qu’impliquent ces changements majeurs, l’ensemble des acteurs de l’aérien, administration, constructeurs, opérateurs s’accordent cependant à valider définitivement cette "course", ce chemin vers la décarbonation qui doit s’accélérer, comme l'a souligné Damien Cazé.
 
Décrivant la compagnie aérienne de demain, Laurent Timsit, optimiste, souhaite une compagnie verte, améliorant le plaisir du voyage et créatrice d’emplois.
 
Cette première table ronde touchait à sa fin dans une ambiance tranquille et plutôt consensuelle. C’était sans compter l’intervention d’une personne du public, Laurent Magnin himself, souhaitant interpeller les intervenants.
 
Avec l’énergie et le franc-parler qu’on lui connait, l’ancien PDG d’XL Airways, en "invité surprise" dénonçait "une double personnalité de l’Europe".
 
Et d’expliquer : "On va sortir en Europe 50 milliards de prêts pour sauver les grandes compagnies européennes et l’on signe en même temps un accord de ciel ouvert avec la Qatar. C’est le culte de la double personnalité.
 
On a fait preuve d’une rigueur incroyable pour octroyer des prêts et des aides aux compagnies et d’un autre côté, dans la vision ultra consumériste de l’Europe, elle signe cet accord très "far away" des valeurs défendues dans l’espace européen et qui ne sont pas acceptées et validées par les grands acteurs de l’aérien européen
."
 
Au passage, Laurent Magnin nous révélait cette anecdote : un déplacement chez Qatar Airways dans une tentative de sauver XL Airways avec le patron de Qatar Airways où ce dernier lui aurait tout de go posé la question de savoir "combien lui coûtait le social, et pourquoi il faisait du social…"
 
Représentant de l’État, Damien Caze a répondu pour défendre et assumer les choix européens, concédant cependant que cet accord, fruit de négociations entamées quand le secteur allait mieux qu’aujourd’hui, "arrivait au plus mauvais moment".
 
Pragmatique, et en termes choisis, le directeur général de la DGAC a expliqué cependant clairement qu’il y a des intérêts avec certains États qui dépassent l’aérien, qui intéressent aussi certaines industries.
 
"Quand vous avez entamé des négociations, c’est difficile d’expliquer à certains États que parce que le contexte a changé, vous ne voulez plus…"
 
Pour résumer et en le disant encore plus clairement : quand vous avez des commandes d’environ 15 milliards de dollars avec le Qatar sur, entre autres, des Rafales, des Airbus, le métro de Doha, vous devez faire des concessions.
 
2. Le Big Data en tant que créateur de valeur
Autre sujet important parce que de plus en plus présent dans tous les domaines, le Big Data en tant que créateur de valeur a fait l’objet d’une réflexion lors de ces échanges des États de l’Air.
 
Considérée déjà en 2019 comme "une véritable mine d’or", les entreprises du transport aérien ont pris la mesure des possibilités offertes par la transformation de très grands volumes de données en informations utiles et indispensables pour améliorer l’expérience client et la performance opérationnelle.
 
Les enjeux sont clairs : si on maitrise le traitement de ces données, si elles sont exactes, complètes, organisées et standardisées, elles contribueront à la croissance de l'organisation.
(...)
L’une des applications les plus intéressantes au regard des enjeux de la préservation de l’environnement est celle développée par une jeune entreprise française, OpenAirlines, dont Alexandre Feray, le PDG, a présenté l’activité, et notamment sa collaboration avec Transavia France, grâce au développement d’une solution utilisant le Big Data et l’intelligence artificielle ayant pour objectif la réduction de consommation carburant.
(...)
Et les résultats sont impressionnants. Pour Transavia, c’est une économie de 3 200 tonnes de kérosène pour 2019 et toujours sur cette année, pour l’ensemble des clients d’OpenAirlines c’est 600 000 tonnes de CO2 économisées.
 
Et Alexandre Feray d’illustrer ce chiffre par une image : "ce volume, c’est ce que tous les conducteurs Tesla ont économisé aux États-Unis en roulant avec cette voiture électrique."
(...)
3. Une nécessaire révolution de l’intermodalité entre le train et l’avion
Dans une dernière table ronde Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports (...), confirmait "une croissance de l’aérien durable et importante" avec cependant un modèle à totalement repenser.
 
La question n’est donc pas de savoir si nous allons continuer de prendre l’avion, mais plutôt comment.
 
La crise a accéléré les grandes transformations déjà à l’œuvre dont la décarbonation qui s’impose désormais.
 
Le ministre a également insisté sur la nécessaire révolution de l’intermodalité entre le train et l’avion
. (...) Il y a un enjeu de partenariat avec ces grands acteurs que sont la SNCF et l’aérien qui n’ont pas encore l’habitude de travailler ensemble, c’est un travail culturel à faire pour en tirer les bénéfices".
(...)
Avant de s’éclipser, Jean-Baptiste Djebbari a délivré un dernier message à Air France : "La France est un pays d’accueil, c’est un pays très touristique, connecté au monde via entre autres une compagnie aérienne, un groupe international majeur mais qui va devoir s’organiser différemment en préservant ses intérêts nationaux et européens dans un monde de concurrence."
 
A bon entendeur salut !
(...)

Mon commentaire : J'ai assisté avec intérêt à ces 2èmes États de l’Air. Les tables rondes étaient très instructives, je vous invite à lire l'article intégral sur le site de TourMag.

Je retiens de l'intervention finale de Marc Houalla, président de l’association ENAC Alumni et directeur de l’aéroport de Paris Charles de Gaulle son souhait de voir se concrétiser la création d'un observatoire du transport aérien.

Depuis le début de l'année, la création d'un observatoire a été abordée à plusieurs reprises.

L'Académie de l'Air et de l'Espace a préconisé la création d'un forum des usages de l'aviation.

Un groupe de travail réunissant des spécialistes de l'aérien a de son côté proposé la création d'un observatoire international chargé d'évaluer les actions menées par le secteur du transport aérien.

Ce groupe de travail, auquel je participe, a part ailleurs publié une dizaine d'infographies mettant en exergue les actions menées par les acteurs de l'aviation civile pour réduire son impact sur le réchauffement climatique.

Dès que ces infographies seront traduites en anglais, je les proposerai sur mon site navigaction.com.


Fin de la revue de presse

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 4,128 euros en clôture lundi 11 octobre. Elle est en baisse cette semaine de -5,13%. 

Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM était à 9,93 euros.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 3,24 euros. L'objectif de cours le plus élevé est à 5,5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de la crise sanitaire.


Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en forte hausse de 3$ à 84$.

Depuis un point bas fin octobre 2020 (37$) il a régulièrement augmenté, jusqu'à atteindre 69$ début mars 2021. Depuis cette date, il oscillait entre 69$ et 77$. Il a dépassé ce seuil fin septembre.

Avec 84$, le brent atteint un prix jamais observé depuis 2014, soutenu par les ruptures d'approvisionnement et la demande sous-jacente. Le prix du gaz naturel continue sa progression pour atteindre son plus haut niveau depuis au moins sept ans. Les investisseurs semblent considérer que les producteurs d'hydrocarbures ont trop fortement réduit leurs capacités de production durant la pandémie de sorte que la pression de la demande déséquilibre le marché.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

A bientôt.

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| François Robardet

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