François Robardet
Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC
N°837, 6 décembre 2021
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Editorial
Chères
lectrices, chers lecteurs,
Les salariés d'Air France vont
percevoir ces jours-ci l'intéressement 2019. Cet intéressement aurait dû
être versé fin 2020. Un accord entre les syndicats et la Direction d'Air
France avait permis à Air France de soulager temporairement sa
trésorerie en repoussant d'une année le versement.
Les salariés
concernés ont reçu un courrier ou un mail de Natixis leur donnant
jusqu'au 14 décembre 2021 pour indiquer leur préférence :
==>
PLACER : J’épargne et je profite d’une exonération d’impôts
==> PLACER ET
PERCEVOIR : Je place une partie et je perçois l’autre
==> PERCEVOIR
: Le montant rentre dans mon revenu imposable
En cas de non
réponse, le montant sera épargné automatiquement sur le PEE (sur le FCPE
monétaire) et donc bloqué 5 ans.
Pour éviter d'oublier de changer
vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille
de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute
correspondance avec les organismes de gestion.
Merci pour votre fidélité.
François
La Revue de Presse du lundi
> Le PDG de la SNCF veut une taxe kérosène sur l'aviation : "le train n'est pas cher, c'est l'avion qui ne l'est pas assez" (Farandou)
(source La Tribune) 1er décembre - Qu'il semble loin le temps où les
dirigeants de la SNCF, d'Air France et d'Aéroports de Paris discutaient
de manière apaisée sur les coopérations entre l'avion et le train.
Pourtant, c'était il y a quelques mois seulement, le 21 juin exactement,
quand Jean-Pierre Farandou, le PDG de la société ferroviaire, était venu
au Paris Air Forum débattre avec Anne Rigail, directrice générale d'Air
France, Augustin de Romanet, PDG d'ADP, et Florent Menegaux, PDG de
Michelin, sur le thème : « comment réconcilier le train et l'avion ».
Quelques jours plus tôt, dans la revue "T", de La Tribune, il confiait
d'ailleurs à ce sujet :
"La relation avec l'aérien sera toujours
ambivalente. Nous sommes en 'coopétition'. Mais cette concurrence est un
peu dépassée et il est préférable d'entrer dans une logique de
complémentarité. La loi peut certes fixer le curseur de cette
complémentarité, mais nous devons travailler avec les acteurs de
l'aérien pour la développer."
Aujourd'hui, loin de ce discours
bienveillant, Jean-Pierre Farandou a sorti l'artillerie lourde contre
l'aviation, en appelant à taxer davantage son concurrent de l'aérien.
"Ce n'est pas le train qui est trop cher, c'est l'avion qui ne
l'est pas assez", a-t-il expliqué devant la commission du développement
durable de l'Assemblée nationale, après avoir été interrogé sur la
cherté des billets de train par rapport à la voie aérienne sur certaines
destinations en France.
"Est-ce qu'on impute au billet d'avion
le coût de son impact carbone ou pas?", a-t-il demandé, ajoutant:
"Moi je ne comprends pas pourquoi les compagnies aériennes sont
exemptées de toute taxe sur le kérosène. Moi, je paie des taxes, sur mon
énergie, sur mon gazole je paie des taxes..."
(...)
Si
Jean-Pierre Farandou a factuellement raison de rappeler l'absence de
taxes sur le kérosène, il oublie que le transport aérien est l'un des
secteurs les plus taxés, parfois davantage que les autres quand il est
le seul à payer la taxe Chirac pour financer les programmes de santé
dans certains pays en développement. Ou encore quand il doit payer des
sommes colossales pour financer des mesures drastiques de sûreté, alors
que le ferroviaire se voit demander des mesures beaucoup plus légères
qui plus est financées en grande partie par le contribuable. Surtout,
Jean-Pierre Farandou omet de mentionner qu'Air France ou Easyjet,
compensent l'intégralité de leurs émissions carbone sur les vols
intérieurs.
Le monde de l'aérien risque également de rappeler
que le bilan carbone du train doit prendre en compte les émissions de
CO2 liées à la construction des LGV et des travaux de régénération du
réseau ferroviaire. Un calcul qui diminuerait l'écart entre les deux
modes de transport régulièrement cité par la SNCF. Reprenant les
chiffres de l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie, l'avion émet 80% de CO2 de plus que le train. Ceci en raison
de la part du nucléaire dans l'électricité tricolore.
Enfin, en
expliquant que la SNCF n'est pas chère, Jean-Pierre Farandou va raviver
le débat sur la structure de coûts élevés de la société ferroviaire et
de sa productivité.
Le patron de la SNCF a par ailleurs regretté
que le transport routier de longue distance européen soit exempté de
toute taxe carbone. "Si j'avais un souhait à formuler, ce serait une
réflexion sur un élargissement de la fiscalité carbone à l'ensemble de
l'activité de transport", a-t-il résumé.
Mon commentaire :
Mais quelle mouche a piqué le PDG de la SNCF ?
Les réactions ont été nombreuses. La FNAM (Fédération Nationale de
l’Aviation et de ses Métiers) a rappelé que les compagnies aériennes
sont énormément taxées.
La FNAM a ainsi pris l'exemple d'un billet Paris Nice en
avion, vendu 90 euros (tarif médian 2018). Les taxes et redevances
multiples (une dizaine) se montent à 48 euros, sans compter le coût des
compensations carbone. Pour rappel, Air France compense l'intégralité
des émissions carbone sur le réseau domestique depuis 2019.
De
son côté, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, a
répondu au PDG de la SNCF : "Je ne te cache pas mon étonnement de
t'entendre à nouveau exprimer ta position anti-avion alors que l'État
n'a jamais autant investi dans le ferroviaire". Et au ministre d'ajouter
que "le train et l'avion sont complémentaires", l'accusant même de
lancer une polémique contre-productive.
Je ne ferai pas
davantage de commentaires. Je vous invite cependant à écouter le
scientifique Aurélien Barrau sur youtube dans sa vidéo intitulée
"Quelques maux sur la SNCF". C'est savoureux.
> KLM partage ses codes avec ITA Airways
(source Air Journal) 6 décembre - La compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines
a signé un accord de partage des codes avec ITA Airways,
permettant à chacune de profiter du réseau de l’autre au-delà
d’Amsterdam et Rome ou Milan.
Comme pour l’accord similaire
signé avec la désormais défunte Alitalia, la compagnie nationale
néerlandaise va pouvoir proposer sous code KL les vols d’ITA Airways
vers plus de destinations en Italie et en Europe du sud-est. Les
passagers de KLM pourront voyager avec ITA via les aéroports de
Rome-Fiumicino ou Milan vers huit « nouvelles destinations » : Palerme,
Reggio de Calabre, Bari, Brindisi, Lamezia-Terme et Trieste en Italie,
ainsi que vers Malte et vers la capitale albanaise Tirana.
(...)
ITA Airways, qui a officiellement décollé
le 15 octobre dernier, bénéficiera de son côté sous code AZ de l’accès à
« un grand nombre de destinations européennes » de KLM, dont des
destinations au Royaume-Uni et en Scandinavie.
« C’est une très
bonne nouvelle que KLM et ITA Airways aient pu conclure un accord si
rapidement après la perte d’Alitalia, leur permettant de travailler
ensemble sur les routes européennes. L’Italie est un marché important
pour l’industrie du transport aérien en Europe, à la fois pour les
voyageurs d’affaires et de loisirs. Des partenariats comme celui-ci sont
importants pour notre capacité à fournir le meilleur service possible à
nos clients, qui voyagent à travers Schiphol depuis tous les coins du
monde », a déclaré Pieter Elbers, PDG de la compagnie néerlandaise de
l’alliance SkyTeam.
Rappelons qu’ITA Airways a officiellement
intégré l’alliance SkyTeam, aux cotés d’Air France-KLM, Delta Airlines
ou China Eastern Airlines entre autres et comme Alitalia avant elle.
Mon commentaire :
La coopération entre Alitalia et les compagnies du
groupe Air France-KLM a connu des hauts et des bas. Si les tentatives de
rapprochement capitalistique ont toutes échoué, les accords commerciaux
ont toujours été bénéfiques pour les partenaires.
L'accord signé
entre ITA et KLM devrait lui aussi profiter aux deux compagnies.
> Airbus vend des A220, A320neo et A330neo à Italia Trasporto Aereo (ITA), gros contrat !
(source Capital) 1er décembre - Nouveau succès commercial pour
Airbus. L'ex-Alitalia - Italia Trasporto Aereo (ITA), la nouvelle
compagnie aérienne publique italienne -, a commandé 28 appareils : 7
monocouloirs A220, 11 A320neo et 10 long-courriers A330neo. Un contrat
qui confirme le protocole d'accord annoncé le 30 septembre. Au dernier
prix catalogue publié en 2018 par l'avionneur mais jamais appliqué dans
la réalité en raison des rabais accordés, la transaction s'élève à près
de 4,7 milliards d'euros. "En outre, la compagnie aérienne italienne
poursuivra ses projets de location d’A350 pour compléter la
modernisation de sa flotte", ajoute Airbus dans un communiqué.
ITA, dont les vols ont commencé le 15 octobre, avait signé fin septembre
un accord avec la compagnie de location d'avions Air Lease Corporation
(ALC) pour 31 appareils Airbus de nouvelle génération supplémentaires,
court, moyen et long-courriers.
(...)
Mon commentaire : ITA, en achetant des avions neufs, se dote des moyens de respecter les engagements pris avec la Commission Européenne en matière de réduction des émissions de CO2.
> La Chine approuve les modifications du Boeing 737 MAX
(source Journal de l’Aviation) 1er décembre - La Chine vient de publier une consigne de navigabilité qui va
prochainement permettre au Boeing 737 MAX de reprendre les airs après
plus de deux ans et demi d'immobilisation. Aucune date de remise en
service n'a été communiquée, mais les opérateurs se prépareraient pour
le début de l'année prochaine.
La CAAC indique qu'après avoir
effectué une évaluation suffisante, elle considère que les mesures
correctives sont "adéquates".
Le régulateur chinois avait
procédé à un examen technique complet et approfondi du Boeing 737 MAX,
en coopération avec la FAA américaine au début de l'année et des essais
avaient été menés sur place cet été. Quinze compagnies aériennes
alignent des 737 MAX en Chine, des appareils livrés avant l'interdiction
de vol de mars 2019. Boeing avait de son côté indiqué que près d'un
tiers des quelque 370 avions 737 MAX en stockage étaient déjà destinés à
des clients chinois.
Mon commentaire :
L'autorisation porte sur les deux versions
opérationnelles du B737 Max : le B737-8 (d'une capacité de 189 à 197
sièges) et le B737-9 (d'une capacité de 200 à 215 sièges).
Le B737-10 (d'une capacité de 219 à 230 sièges), en cours de
certification aux États-Unis, n'est pas concerné.
> Succès monumental pour Dassault Aviation qui place 80 Rafale aux Émirats Arabes Unis
(source Journal de l’Aviation) 3 décembre - C'est un contrat
historique qui attendait Emmanuel Macron lors de sa visite officielle
aux Émirats Arabes Unis. Abu Dhabi commande 80 avions de combat Rafale
de Dassault Aviation, un contrat ferme estimé à 14 milliards d'euros,
sans compter les armements qui seront également fournis. Il s'agit de la
plus importante commande jamais signée par Dassault Aviation, et de l'un
des plus importants contrats de défense jamais signés par la France. C'est
aussi plus d'avions que ce qui avait été initialement prévu dans l'appel
d'offres (63).
(...)
Les Émirats Arabes Unis sont le
sixième pays au monde à acquérir des Rafale, en plus de la
France, confirmant la multiplication des contrats à l'export de l'avion
de combat de Dassault Aviation depuis 2015.
(...)
Le contrat d'acquisition des Rafale
s'accompagne d'un contrat spécifique pour ses armements avec MBDA
(missiles air-air Mica NG et missiles de croisière Black Shaheen).
L'armée de l'Air des EUA sera donc le deuxième utilisateur du Rafale F4.
Au total, le contrat global dépasse ainsi les 16 milliards d'euros.
(...)
Le PDG de Dassault Aviation
a également annoncé que ce nouveau contrat allait désormais devoir
« plus que doubler » les capacités de production actuelles de l'avion de
combat face à son carnet de commandes record. Des milliers d'emplois
pourraient ainsi être créés ces prochaines années dans tout l'écosystème
des 400 entreprises qui contribuent au programme Rafale.
Rien
que cette année, l'avion de combat de Dassault a été vendu une nouvelle
fois à l'Égypte (30 avions qui s'ajoute à une première commande de 24
exemplaires, un contrat effectif depuis le 15 novembre), à la Grèce (6
appareils neufs et 12 exemplaires prélevés dans la flotte de l'Armée de
l'Air et de l'Espace, avec une annonce pour 6 autres exemplaires neufs)
et à la Croatie (deux biplaces et dix monoplaces au standard F3R
prélevés sur la flotte française à partir de 2023).
Et le Rafale
intéresse toujours l'Inde (potentiel de 114 Rafale supplémentaires),
l'Indonésie (36) et la Finlande (appel d'offres pour 64 avions).
Mon commentaire : La question est toujours la même : les emplois créés en France justifient-ils la vente d'armes, a fortiori si l'acheteur est peu respectueux des droits humains ?
> Airbus : CMA CGM commande 4 avions cargo A350F
(source Boursier) 22 novembre - Le Groupe CMA CGM et Airbus ont signé
un protocole d'accord pour l'achat de 4 avions cargo A350F. Cette
commande, qui doit être finalisée dans les prochaines semaines, portera
la flotte Airbus opérée par CMA CGM à 9 appareils, dont 5 A330-200F.
Les appareils seront exploités par CMA CGM AIR Cargo,
l'activité cargo aérien récemment lancée par le Groupe CMA CGM.
Mon commentaire :
Le Groupe CMA CGM est un leader mondial du transport
maritime, qui dispose d'une flotte de près de 600 navires. Il a les
moyens financiers pour réussir dans le cargo aérien.
Ses nouveaux
avions devraient être basés à Roissy Charles de Gaulle, ce qui en fait
un sérieux concurrent pour le groupe Air France-KLM.
Fin de la revue de presse
> Versement de l'intéressement Air France 2019. Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Les salariés d'Air France vont percevoir ces jours-ci
l'intéressement 2019. Cet intéressement aurait dû être versé fin 2020.
Un accord entre les syndicats et la Direction d'Air France a permis à
Air France de soulager temporairement sa trésorerie en repoussant d'une
année le versement.
Les salariés concernés ont reçu un
courrier de Natixis leur donnant jusqu'au 14 décembre 2021 pour indiquer
leur préférence :
==> PLACER J’épargne et je profite
d’une exonération d’impôts*
==> PLACER ET PERCEVOIR Je place une
partie et je perçois l’autre
==> PERCEVOIR Le montant rentre dans
mon revenu imposable
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
Vous trouverez sur mon site
navigaction
les modalités d'accès aux sites des gérants.
> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 3,953 euros en clôture
lundi 6 décembre. Elle est en forte hausse cette semaine de
+4,47%.
Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM
était à 9,93 euros.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM est à 3,29 euros. L'objectif de cours le plus élevé est à 5,5 euros, le plus bas à 1 euro. Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de la crise sanitaire.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en légère hausse cette semaine de 1$ à 74$.
Fin octobre 2020, il était au plus bas à 37$.
Avec 86$ le 25 octobre dernier, le Brent avait atteint un niveau jamais observé depuis 2014,
soutenu par les ruptures d'approvisionnement et la demande sous-jacente.
Le prix du gaz naturel continue sa progression pour atteindre son plus
haut niveau depuis au moins sept ans. Les investisseurs semblent
considérer que les producteurs d'hydrocarbures ont trop fortement réduit
leurs capacités de production durant la pandémie de sorte que la
pression de la demande déséquilibre le marché.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.
A bientôt.
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| François Robardet
Administrateur Air France-KLM représentant les
salariés et anciens salariés actionnaires PNC et PS.
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reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC
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