N°844, 24 janvier 2022
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Éditorial
La Revue de Presse du lundi
>
Air France-KLM achète des Airbus à tour de bras, mais aura-t-il les moyens de les payer ?
(source La Tribune) 20 janvier - Mi-décembre, le groupe Air France-KLM créait la surprise en décidant
de basculer l'ensemble de sa flotte moyen-courrier chez Airbus aux
dépens de Boeing. (...) Au-delà du choix, c'est plus l'ambition affichée
par le groupe français qui a de quoi surprendre : en difficulté
financière, dans un contexte très compliqué dû à la crise sanitaire et
l'effondrement du transport aérien, comment le groupe français peut-il
engager plusieurs milliards d'euros pour renouveler sa flotte
moyen-courrier, alors qu'il possède déjà près d'une centaine d'appareils
en commande ? (...) Air France-KLM a fortement réduit ses dépenses
nettes d'investissement depuis deux ans. Début 2020, le groupe projetait
d'investir 3,6 milliards d'euros sur l'année. Face au déferlement de la
crise, ce chiffre est passé à 1,9 milliard d'euros, dont 800 millions
pour la flotte. (...) Cela n'a donc pas empêché Air
France-KLM de lancer une nouvelle commande d'ampleur en décembre :
100
Airbus A320 NEO et A321 NEO, assortis de 60 appareils supplémentaires en
options, pour remplacer les Boeing 737 de KLM, Transavia Holland et
Transavia France. (...) Même en comptant d'importants rabais - notamment en raison de la
taille de la commande - le poids potentiel pour les finances du groupe
avoisine toujours la demi-douzaine de milliards d'euros.
À ce
total viennent s'ajouter les Airbus A350, et 56 A220 que doit recevoir
Air France dans les prochaines années, ainsi que 4 Boeing 787 destinés à
KLM. Cela représente un engagement de près de 5 milliards d'euros pour
le groupe, dont 3,7 milliards sur les trois prochaines années (2022
comprise). Et ce, sans compter les locations opérationnelles prévues
pour ajouter des 737 chez Transavia ou des E195-E2 chez KLM Cityhopper.
En dépit de ce poids colossal,
le financement ne devrait pas constituer un frein à l'acquisition des
appareils supplémentaires. (...) Air France et KLM peuvent adosser leurs
demandes de financement à la valeur de leurs actifs commandés : très
demandés par les compagnies, les A320 et A321 NEO s'avèrent très
attractifs pour les financiers. (...) Interrogé sur les modes de financement qui seront mis en
œuvre, Air France-KLM a avancé deux mécanismes privilégiés pour
permettre l'acquisition des appareils. (...) Le premier sera la location
financière ("financial lease"), adossée à des banques. Celles-ci
financent l'achat des appareils contre le versement d'un loyer sur une
durée potentielle d'une dizaine d'années. Au contraire de la location
opérationnelle, cela permet à la compagnie aérienne de conserver la
pleine propriété de l'avion à l'issue de la période de location
notamment via la mise en place d'une option d'achat.
L'autre
mécanisme qui sera privilégié par Air France-KLM pour limiter l'impact
sur la trésorerie est le crédit-bail (plus connu sous la dénomination
"sale and leaseback"). Il consiste pour la compagnie à acheter
l'appareil, puis le revendre à un organisme financier pour lui louer
ensuite. Là aussi, une option d'achat peut être définie pour récupérer
la propriété de l'appareil. (...) Cette situation
diffère de ce qui avait pu être annoncé lors de la commande des A350 ou
des A220 par Air France-KLM ces dernières années, où la pleine propriété
devait être la règle. Avant la crise, le groupe souhaitait ainsi faire
remonter son niveau de pleine propriété. Depuis, il s'est fait très
discret sur la question. Ce principe a même été remis en cause pour les
A350 : Air France a ainsi financé trois exemplaires en crédit-bail en
2020, puis quatre en location opérationnelle en 2021 pour seulement un
appareil en pleine propriété. De fait, la part de la flotte
détenue en pleine propriété est passée d'un peu plus de 40 % fin 2019 à
moins de 38 % mi-2021. Le pourcentage d'appareils en crédit-bail a
également reculé de plus de deux points à 13 %, tandis que celui de la
location opérationnelle s'est envolé de 5 points et représente quasiment
la moitié de la flotte, à 49 %. Si
le financement n'est pas un problème, la question du remboursement
risque en revanche d'être plus compliquée. Même si l'accès aux
financements est facile et que le poids peut être lissé, cela reste de
la dette et le groupe devra bien débourser du cash à un moment ou à un
autre. (...) La situation pourrait néanmoins évoluer dans les
prochaines années. Jusqu'ici, les compagnies ont constaté un fort rebond
du trafic dès que les mesures de restriction s'assouplissent. La plupart
des projections - dont celles d'Airbus et Boeing - s'accordent à dire
que le trafic retrouvera ses niveaux de 2019 entre 2024 et 2027 et
continuera à progresser par la suite. Si cela n'effacera pas certaines
faiblesses structurelles, sur le pôle court-courrier par exemple,
cela
peut tout de même permettre au groupe de retrouver des marges et de
dégager à nouveau des bénéfices (plus d'un milliard de résultat
d'exploitation en 2018 et 2019, près de deux en 2017).
Le
renouvellement de la flotte va permettre à Air France-KLM de gagner en
compétitivité. Les A320 et A321 NEO - avec des moteurs de nouvelle
génération LEAP-1A de CFM International ou PW1100G de Pratt & Whitney -
offrent un gain de consommation spécifique de l'ordre de 15 % par
rapport aux Boeing 737 actuellement en flotte dans le groupe. Tout comme
Air France avec l'intégration des A220 en remplacement des A318/319
d'ancienne génération, KLM, Transavia Holland et Transavia France vont
ainsi réduire significativement leur facture carburant. C'est déjà le
cas sur le long-courrier avec l'intégration des A350 et des 787.
Une diminution des coûts de maintenance est aussi probable tant avec
l'arrivée d'appareils neufs que le changement de génération d'appareils.
Le groupe estime ainsi que ses nouveaux A320 et A321 NEO offriront une
réduction du coût unitaire de plus 10% par rapport aux avions actuels.
(...) La temporalité sera donc primordiale. (...) Les compagnies ne paient qu'une infime partie de la facture
avant la livraison, généralement 3 à 5 %. (...) Il n'y a donc pas de problème sur le court
terme. Le gros morceau viendra au moment des livraisons, soit à
partir de mi-2023. Et encore, le nombre d'appareils reçus la première
année devrait s'avérer relativement modeste. D'autant que les différents
modes de financement adoptés ont, encore une fois, pour objectif de
lisser la dépense dans le temps. Les années 2024 et 2025
devraient tout de même s'avérer charnières avec la montée en puissance
des A320 et A321 NEO associée à la livraison d'une dizaine d'A350 et de
24 A220 à Air France. La situation devrait être plus simple pour KLM qui
n'aura plus qu'un dernier 787 à prendre en compte en 2024. (...) Le calendrier de livraisons fait d'ailleurs
partie des raisons pour lesquelles Air France-KLM a décidé de commander
de nouveaux appareils alors que la crise est toujours bien présente.
(...) Air France-KLM n'a pas beaucoup
de temps pour procéder au renouvellement de sa flotte moyen-courrier
vieillissante. D'autant qu'elle a pris du retard face à ses concurrents
comme Lufthansa, qui a commandé des A320 NEO dès 2011 pour une entrée en
service au sein du groupe allemand en 2016. Le groupe IAG s'est lui
positionné en 2013. Air France doit également répondre aux
impératifs posés par l'État français. Pour obtenir le prêt d'actionnaire
de 3 milliards d'euros, ainsi qu'un prêt garanti par l'État (PGE) de 4
milliards d'euros en avril 2020, Air France a dû s'engager à réduire ses
émissions de CO2 de 50 % sur les vols domestiques d'ici fin 2024 et de
moitié sur l'ensemble de son réseau à l'horizon 2030. Le rajeunissement
de la flotte de Transavia peut donc y contribuer de façon conséquente.
>
Coup dur pour Air France-KLM : le bras droit de Ben Smith, Angus Clarke, quitte le groupe
(source La Tribune) 21 janvier - Les départs s'enchaînent dans le
cercle des hauts dirigeants d'Air France-KLM. Alors qu'il vient
d'écarter le clivant patron de KLM Pieter Elbers - même si celui-ci
n'est censé partir qu'à l'issue de son mandat en 2023 - Ben Smith perd
également son bras droit. Selon des sources concordantes, Angus Clarke
vient de quitter le groupe, un peu plus de trois ans après son arrivée.
Interrogé, Air France-KLM a confirmé l'information.
Directeur
général adjoint en charge de la stratégie d'Air France-KLM et directeur
commercial d'Air France, Angus Clarke laisse le monde opérationnel pour
retourner vers des fonctions plus financières, mais toujours en lien
avec le secteur aérien. Sa destination, basée dans le monde anglo-saxon,
pourrait ainsi s'apparenter à ce qu'il a déjà pu connaître au sein de
Bluepoint Aviation, société spécialisée dans le leasing et le
financement d'avions et de moteurs qu'il a dirigée de 2007 à 2015.
C'est l'Australien de 47 ans qui a décidé de quitter le
groupe. D'après un connaisseur du dossier, ce départ se fait en bonne
intelligence. La plupart des dossiers majeurs dont il avait la charge
sont désormais achevés ou en cours de finalisation, à commencer par le
renouvellement de la flotte moyen-courrier. C'est lui qui était en
charge de l'appel d'offres remporté en décembre par Airbus, pour l'achat
de 100 A320 NEO et A321 NEO destinés à KLM, Transavia Holland et
Transavia France. Une tâche qu'il a menée à bien, selon le groupe.
Toujours d'après Air France-KLM, son remplacement est en cours mais
aucune précision n'est apportée quant au périmètre de son ou ses
successeurs. Il ne devrait ainsi pas s'agir d'un remplacement poste pour
poste et ses fonctions seront probablement organisées différemment.
Il est d'ailleurs probable qu'Angus Clarke sera difficile à suppléer au
vu de l'importance prise par lui dans l'organisation d'Air France et
d'Air France-KLM en l'espace de quelques années. (...)
>
KLM pourrait faciliter l'évasion fiscale des pilotes
(source FD) 24 janvier - Le quotidien financier néerlandais Het
Financieele Dagblad rapporte le deuxième rapport périodique du
représentant du gouvernement néerlandais, l'agent de l'État Jeroen
Kremers, sur KLM, à la lumière du soutien dont a bénéficié KLM au début
de la pandémie. FD souligne que l'un des problèmes est que KLM
devrait "cesser de faciliter les pilotes qui vivent à l'étranger pour
des raisons fiscales". KLM ne devrait donc plus autoriser les pilotes à
se rendre de pays tels que l'Espagne à l'aéroport Schiphol d'Amsterdam
(...) aux frais de KLM. Selon Het Financieele
Dagblad, un pilote sur dix vit à l'étranger chez KLM, alors que ce
chiffre est de un sur vingt chez la filiale Transavia. L'Espagne est
particulièrement populaire, car les pilotes peuvent obtenir une
exemption de dizaines de milliers d'euros de leur impôt sur le revenu.
Selon le journal, l'agent de l'État discute de la question avec la
direction de KLM. La ministre des finances Sigrid Kaag a déclaré que KLM
et l'agent de l'État devaient trouver une "solution appropriée".
En outre, M. Kremers a écrit dans son rapport qu'il pense que l'année
prochaine, KLM devra procéder à des réductions budgétaires
supplémentaires et prendre d'autres mesures pour améliorer sa position
concurrentielle internationale. Il fait valoir que la productivité de la
compagnie doit être augmentée. M. Kremers ajoute qu'une réduction
structurelle des vols de nuit à Schiphol est en attente d'ancrage
juridique. Cette réduction est conforme à l'accord sur la réduction des
émissions de particules, écrit Het Financieele Dagblad.
>
Schiphol veut décider cette année de l'ouverture de l'aéroport de Lelystad
(source ANP, traduit avec Deepl) 23 janvier - Dick Benschop,
PDG de
l'aéroport de Schiphol, souhaite qu'une décision soit prise cette année
concernant l'ouverture de l'aéroport de Lelystad. (...) M. Benschop a souligné que le secteur de l'aviation a été
durement touché par la crise de la Covid-19 et que le nombre de vols est
encore loin du niveau qu'il avait avant la pandémie. (...)
L'accord de coalition du nouveau
gouvernement stipule également qu'une décision doit être prise cette année
concernant l'aéroport de Lelystad, qui est prêt à être utilisé depuis
des années. VVD, D66, CDA et ChristenUnie reconnaissent que l'aviation
pose "divers défis" en termes d'azote, de particules, de pollution
sonore et de qualité du cadre de vie. Mais les parties souhaitent
également que les Pays-Bas restent attractifs pour les grandes
entreprises, notamment en raison de la position forte de Schiphol.
"En même temps, il y a quelques conditions préalables à l'aviation. Ce
n'est plus la vieille histoire de la simple croissance", déclare M.
Benschop. L'impact sur l'environnement "tant en termes de bruit que
d'autres émissions" devra être réduit. (...) Il a souligné que le secteur de l'aviation a
également un impact sur le monde avec ses émissions de CO2. " (...) Pour moi, 2022 est l'année de la
durabilité", a déclaré le PDG de Schiphol. Dans le précédent
accord de coalition, il avait été convenu que Lelystad reprendrait des
vols loisirs de Schiphol, ce qui lui donnerait plus d'espace pour se
développer en tant que hub. (...) L'ouverture de
Lelystad avait déjà été reportée au mois de novembre de cette année en
raison de la crise de la couronne et a été encore retardée par la
lenteur des progrès de la formation.
>
L'autre mégacontrat en préparation chez Air France-KLM
(source Journal de l'Aviation) 18 janvier - Un autre contrat majeur
est en préparation chez Air France-KLM. Car avec la décision de
commander 100 Airbus de la famille A320neo (plus les droits d'achats
pour 60 autres) il y a un mois, le groupe franco-néerlandais va aussi
devoir trancher entre les deux motorisations proposées pour ses futurs
monocouloirs, un contrat potentiel de l'ordre de 3 milliards de dollars
(moteurs seuls). Le choix de la motorisation sera logiquement annoncé
assez rapidement, les premiers appareils devant être livrés dès le
second semestre de l'année prochaine. Bien sûr les liens tissés
de longue date entre KLM, Transavia et CFM International (et Air France,
même si la compagnie française n'est pas directement concernée à ce
stade) semblent très nettement favoriser l'arrivée du réacteur LEAP-1A
au sein du groupe, avec évidemment en plus les importantes retombées
financières pour Safran Aircraft Engines en France. La holding Air
France-KLM a, rappelons-le, largement bénéficié du soutien de l'État
français, en particulier pour éviter la faillite d'Air France durant
cette crise historique. Mais le GTF du motoriste américain Pratt
& Whitney ne peut être écarté d'office, d'autant qu'il a déjà fait son
apparition au sein du groupe avec l'introduction des Embraer E195-E2
chez KLM et des A220-300 chez Air France l'année dernière. De plus, le
PW1100G va connaître une évolution importante en 2024 avec
l'introduction de nouvelles améliorations en standard, qui viendront par
exemple augmenter sa poussée maximale et réduire sa consommation (GTF
Advantage). Par ailleurs, le choix de la motorisation des
A320neo et A321neo de KLM, de Transavia Netherlands et de Transavia
France aura bien entendu des répercutions au niveau des nacellistes
concernés, sans oublier évidemment toute l'architecture de l'entretien
et de la maintenance des moteurs dès leur entrée en service. (...)
>
American et United voient les voyageurs reprendre le chemin des airs en mars, mais les coûts pèsent sur eux
(source Zone bourse) 20 janvier - Les transporteurs américains
American Airlines et United Airlines ont déclaré jeudi qu'une reprise du
trafic passager était probable en mars après une interruption causée par
la variante du coronavirus Omicron, mais ont prévenu que la dernière
vague de la crise sanitaire maintiendrait leurs coûts élevés cette
année.
American, dont le siège est au Texas, a déclaré que si les
ventes de billets ne sont pas encore revenues aux niveaux d'avant
l'Omicron, elles se redressent "rapidement" après avoir chuté
"considérablement" début décembre. De même,
la compagnie United,
basée à Chicago, a déclaré que les réservations et les annulations
avaient commencé à revenir à des niveaux normaux. Le transporteur a
déclaré que ses réservations cette semaine étaient en baisse de 25% par
rapport à la même période en 2019, contre une baisse de 48% au cours de
la première semaine de janvier. (...)
Encouragée par l'amélioration des réservations, United prévoit de
dégager des bénéfices aux deuxième, troisième et quatrième trimestres de
cette année. American prévoit également de renouer avec la
rentabilité en mars. La compagnie a déclaré que les loisirs
intérieurs et le trafic international court-courrier se rapprochaient de
leurs niveaux de 2019, mais que la demande pour les vols internationaux
long-courriers restait difficile. (...)
>
Dernière minute : L'armateur MSC et Lufthansa, prêts à racheter ITA Airways
(source Les Échos) 24 janvier - L'intérêt de Lufthansa pour
la nouvelle compagnie italienne ITA est désormais officiel.
Mais le groupe allemand n'est pas seul à frapper à la porte du cockpit.
Le gouvernement italien, qui détient toujours 100 % du successeur
d'Alitalia, a en effet reçu une lettre d'intérêt pour l'acquisition
d'une participation majoritaire dans ITA Airways cosignée par Lufthansa
et le transporteur maritime et croisiériste italo-suisse MSC. Dévoilée
par le « Corriere della Sera », l'information a été confirmée dans la
soirée par un communiqué d'ITA Airways. « Le groupe MSC et le
groupe Lufthansa ont tout deux exprimé le souhait que le gouvernement
italien conserve une participation minoritaire au capital de la
compagnie », ajoute le communiqué d'ITA Airways, précisant que cette
initiative est déjà le résultat d'un « travail de plusieurs mois ». L'entrée en
lice du groupe de transport maritime MSC, géant mondial du transport de
marchandise et des croisières, permettrait de développer des synergies,
tout en donnant une coloration italienne au rachat d'ITA Airways,
lancée le 15 octobre dernier à grand renfort de fonds publics, afin de
prendre le relais d'Alitalia. Le détail de l'offre n'est pas connu mais,
d'après le communiqué d'ITA, les deux partenaires ont désormais
un délai d'exclusivité de 90 jours pour finaliser leur offre.
La nécessité pour ITA Airways de trouver rapidement des partenaires
financiers et industriels est une évidence. Malgré des effectifs réduits
des trois-quarts comparés à la défunte Alitalia, la nouvelle
compagnie italienne aurait déjà accumulé plusieurs dizaines de millions
d'euros de pertes depuis son lancement, le 15 octobre dernier.
A l'exception d'un vol sur New York, son offre reste limitée à l'Europe,
en concurrence frontale avec les compagnies low-cost, qui dominent
désormais le marché moyen-courrier italien. En décembre
dernier, ITA Airways avait fait un pas en direction de l'alliance
Skyteam d'Air France-KLM et Delta, les deux anciens partenaires
d'Alitalia, avec la signature de deux accords de partage de
codes, sur une douzaine de destinations d'ITA en Italie et en
Europe du Sud. Cependant, ce partenariat commercial ne réglait pas le
besoin de fonds supplémentaires. Conformément aux
engagements pris auprès de la Commission européenne, Air France-KLM ne
peut investir dans une compagnie étrangère, tant que le groupe n'aura
pas remboursé ses aides d'État. En revanche, le groupe Lufthansa a cette
possibilité, ayant déjà remboursé intégralement les aides de l'État
allemand. Néanmoins, la perspective de voir ITA passer
sous pavillon allemand n'a rien de réjouissante pour Air France-KLM.
Outre une histoire commune ancienne, qui avait vu Alitalia passer à deux
doigts d'une intégration au groupe Air France-KLM, l'Italie reste en
effet l'un des principaux marchés d'Europe et une précieuse source de
clientèle en correspondance à Roissy-CDG pour les vols long-courriers
d'Air France.
>
Sursis pour Air Austral mais le compte à rebours est enclenché
(source Le Figaro avec AFP) 20 janvier - Air Austral
(...) a annoncé mercredi avoir reçu une «aide de
sauvetage» de 20 millions d'euros décidée par l'État français, et
préparer un «plan de restructuration» face aux conséquences de la crise
sanitaire. Air Austral avait déjà été maintes fois soutenue via des
prêts garantis par l'État et un prêt direct, afin de l'aider à surmonter
la pandémie de Covid-19 qui lui a fait perdre les trois quarts de ses
clients en 2020-2021, sur fond de confinements et de restrictions de
mouvements parfois plus stricts qu'en métropole. Ces prêts totalisaient
déjà 100 millions d'euros, dont 20 débloqués en août 2021, avant le
dernier annoncé mercredi. Cette nouvelle aide a reçu
l'imprimatur de la Commission européenne mardi, a précisé Air Austral
dans un communiqué (...) Du côté du cabinet du ministre
délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, on remarque que cette
aide doit permettre à Air Austral de «répondre à ses difficultés
financières immédiates et d'élaborer un plan de retournement et de
transformation». «Ce plan, qui devra être adopté dans un délai maximal
de six mois et pour lequel l'État veillera au partage de l'effort entre
toutes les parties prenantes, devra permettre de trouver une solution
durable garantissant l'avenir de la compagnie et la pérennité de ses
emplois», selon la même source. Sollicité par l'AFP, le conseil régional
de la Réunion a dit se réjouir du déblocage de cette aide, ajoutant
«rester lucide»: la situation d'Air Austral «nécessitera de la part de
l'État d'autres efforts au moins égaux à ceux consentis notamment pour
Air France». (...) Air Austral, qui employait 848
personnes fin 2021, est détenue à 99% par une société d'économie mixte
rassemblant notamment la Région (73,5%), la Caisse des dépôts (13,6%) et
le Département (11,4%). Outre les prêts de l'État, Air Austral a
emprunté auprès de ses actionnaires 55 millions d'euros. La compagnie
exploite dix appareils avec lesquels elle dessert, outre la métropole,
des destinations comme l'Afrique du Sud, Madagascar, Mayotte, Maurice ou
les Seychelles. (...)
>
Airbus annule la commande de Qatar Airways pour 50 A321neo
(source Journal de l'Aviation) 21 janvier - Le torchon brûle
entre Airbus et Qatar Airways. L'avionneur a confirmé à Reuters qu'il
avait annulé la commande de Qatar Airways pour une cinquantaine d'Airbus
de la famille A321neo. (...) La commande
initiale avait été signée en 2011 et portait sur des A320neo qui ont
tous été convertis en A321neo en 2017. Puis, en 2019, Qatar Airways
avait annoncé la conversion d'une dizaine d'appareils en A321LR, au
rayon d'action allongé. A ce moment-là, les livraisons étaient prévues à
partir de 2020. Mais la crise a modifié les projets de la compagnie et
l'a poussée à renégocier le calendrier des livraisons. Celles-ci
devaient débuter en 2023, une échéance très rapprochée à l'échelle d'un
tel contrat. Ces appareils, Qatar Airways en a besoin. Ils
devaient lui permettre d'ouvrir de nouvelles routes avec une capacité
mieux adaptée à la demande que ce que ne lui permet sa flotte actuelle.
Elle n'a pas d'autre solution à disposition puisque sa commande de
Boeing 737 MAX a été annulée elle aussi (les appareils étaient destinés
à la défunte Air Italy). Cette décision intervient alors
qu'Airbus et Qatar Airways s'opposent dans un contentieux autour des
A350 de la compagnie qatarie. Qatar Airways a cloué au sol une partie de
sa flotte (21 de ses 53 appareils) et suspendu toute livraison (elle
attend encore 23 A350-1000) en raison de problèmes de peinture et
d'érosion d'un revêtement de protection contre la foudre, qu'elle
qualifie de défauts de conception. Selon Airbus et les observations de
l'EASA, ces défauts ne sont que « cosmétiques » et ne font peser aucune
menace sur la sécurité des appareils. Chaque partie campant sur ses
positions, Qatar Airways a décidé de porter l'affaire devant les
tribunaux et de réclamer une compensation de plus de 600 millions de
dollars.
>
ADP: hausse de + 37,2 % du trafic en 2021
(source Cercle Finance) 20 janvier - Le trafic total du Groupe ADP
est en hausse de + 37,2 % en 2021 (+ 43,4 millions de passagers par
rapport à 2020), avec 160,0 millions de passagers accueillis dans
l'ensemble du réseau d'aéroports gérés, soit 45,6 % du niveau du trafic
groupe de l'année 2019. Pour Paris Aéroport seul, le trafic est
en hausse de + 26,8 % en 2021 (+ 8,9 millions de passagers par rapport à
2020), avec 41,9 millions de passagers accueillis, soit 38,8 % du trafic
de Paris Aéroport en 2019. Sur l'année écoulée, le trafic à
Paris-Charles de Gaulle est en hausse de + 17,7 % en 2021, avec 26,2
millions de passagers accueillis, soit 34,4 % du trafic de 2019.
Le
trafic à Paris-Orly est en hausse de + 45,6 % en 2021, avec 15,7
millions de passagers accueillis, soit 49,4 % du trafic de 2019.
>
Safran et Engie investissent dans une start-up allemande spécialiste des carburants décarbonés
(source AFP) 20 janvier - Safran et Engie ont annoncé jeudi avoir
investi dans une start-up allemande, Ineratec, spécialisée dans la
production de carburants synthétiques neutres en carbone, pour lui
permettre de développer sa production. La levée de fonds de la
start-up basée à Karlsruhe s’élève à « plus de 20 millions d’euros »,
selon Ineratec. (...) Ineratec
produit des carburants synthétiques, également appelés
électro-carburants. Il s’agit d’utiliser de l’hydrogène, produit par
électrolyse avec de l’électricité renouvelable, et du CO2 issu de la
biomasse ou capturé. Ces électrocarburants
(...) sont actuellement produits en petites quantités et
coûtent très
chers, jusqu’à dix fois le prix du carburant d’aviation d’origine
fossile par exemple. Avec cet investissement, « Ineratec
souhaite financer un projet d’usine pilote à Francfort capable de
produire 3.500 tonnes de carburant par an, dont du carburant aérien de
synthèse qui fournirait directement l’aéroport », expliquent Engie et
Safran dans un communiqué commun. Ce projet devrait atteindre une
puissance de dix mégawatts en 2023. Pour Safran, « les
technologies de pointe d’Ineratec viendront renforcer les connaissances
technologiques nécessaires au développement d’une filière adaptée et
certifiée pour les avions », selon son directeur Eric Dalbiès, directeur
stratégie, technologie et innovation du motoriste et équipementier
aéronautique. (...) Engie (...) a pour ambition de déployer
une capacité de production d’hydrogène vert de quatre gigawatts d’ici à
2030.
Article Bonus
>
Comprendre l’imbroglio autour du déploiement de la 5G aux abords des aéroports américains
(source Siècle digital) 20 janvier - AT&T et Verizon ont enfin
commencé à déployer la 5G aux États-Unis le 19 janvier après plusieurs
reports. Ces derniers ont été motivés par les inquiétudes de la Federal
Aviation Administration (FAA) et des compagnies aériennes sur le risque
d’interférence de la 5G avec des appareils critiques à bord des avions,
à proximité des aéroports. Les deux opérateurs ont accepté le 18 janvier
de ne pas activer les antennes à moins de 3,2km des pistes
d’atterrissage. Les craintes
des professionnels de l’aviation concernent les radioaltimètres,
utilisés pour déterminer la distance du sol vis-à-vis de l’avion. Un
outil critique pour les phases d’atterrissage lorsque la visibilité est
réduite. Pour fonctionner ils utilisent la bande fréquence de 4,2 GHz à
4,4 GHz, très proche de celle de la 5G, entre 3,7 GHz et 3,98 GHz, d’où
les questions sur d’éventuelles interférences. Ces doutes et
leurs conséquences ont engendré depuis plusieurs semaines un conflit aux
États-Unis entre les professionnels de l’aviation et ceux des
télécommunications. Pour les premiers le risque de la 5G est réel, pour
les seconds, y compris pour la Federal Communications Commission (FCC),
il est minime. La FAA a publié début janvier une liste de près
d’une centaine d’aéroports, parmi les plus importants du pays, où les
risques d’interférences ont été considérés comme sérieux. Le 5 janvier,
le déploiement de la 5G a été repoussé de 15 jours, après l’avoir déjà
été d’un mois. Ce délai devait permettre à l’agence d’identifier
les altimètres les plus susceptibles d’être victimes d’interférences
pour réduire la liste des aéroports où la 5G a été jugée indésirable. Il
existe une grande variété de ces appareils et les tester un à un est un
travail fastidieux. Un avion comme le Boeing 787, cité en
exemple par le New York Times, est particulièrement exposé à de
possibles dysfonctionnements de son altimètre. C’est l’altimètre qui
gère automatiquement les propulseurs inversés utilisés pour ralentir un
avion une fois qu’il a touché le sol. D’autres systèmes de freinage
existent, mais si les propulseurs inversés ne s’activent pas, l’appareil
a toutes les chances de ne pas s’arrêter avant la fin de la piste.
Le 16 janvier la FAA a communiqué l'approbation de deux
modèles d’altimètres, « Cette combinaison d'approbation de l'avion et de
l'altimètre ouvre des pistes dans pas moins de 48 des 88 aéroports les
plus directement touchés par les interférences de la bande C de la 5G ».
Ces nouvelles approbations couvraient environ 45% de la flotte
commerciale américaine. Insuffisant pour certaines compagnies
aériennes. Emirates a annoncé que ses avions ne desserviraient pas neuf
villes américaines. Air India, Japan Airlines et All Nippon Airways ont
annoncé qu’ils suspendaient les vols de Boeing 777 sur les conseils du
constructeur. Ils sont revenus sur leurs décisions le 19 janvier,
lorsque la FAA a approuvé le 777 rapporte The Verge. Actuellement, 62%
de la flotte commerciale américaine est apte à atterrir en situation de
visibilité réduite. Une décision
facilitée par celle des opérateurs la veille de ne pas activer les
antennes 5G à proximité des pistes. Non sans un certain mauvais esprit.
AT&T et Verizon sont extrêmement remontés d’avoir dû différer le
déploiement de la 5G. L’achat des fréquences leur avait coûté 80
milliards de dollars en février 2021. AT&T a déclaré à The Wired,
« nous avons volontairement accepté de reporter temporairement
l'allumage d'un nombre limité de tours autour de certaines pistes
d'aéroport alors que nous continuons à travailler avec l'industrie de
l'aviation et la FAA pour fournir de plus amples informations sur notre
déploiement 5G, car ils n'ont pas utilisé les deux années dont ils
disposaient pour planifier de manière responsable ce déploiement ».
Verizon a publié un communiqué dans la même veine, accusant la FAA et
les compagnies aériennes d’avoir été incapables « de résoudre la
problématique de la 5G autour des aéroports alors même qu’elle a été
déployée de façon sûre et efficace dans plus de quarante autres pays ».
En
France c’est pourtant sur la base d’une étude américaine, de
l’association Radio Technical Commission for Aeronautics, que le
problème a été soulevé dès décembre 2020. La direction générale de
l’aviation civile a indiqué au Monde que « des zones de protection ont
été mises en place autour de dix-sept grands aéroports français afin de
limiter la puissance d’émission des antennes 5G à proximité immédiate de
ceux-ci ». En réalité, la FAA a fait part de ses inquiétudes à
l’administration Trump à la même période. La demande de repousser la
mise aux enchères des fréquences 5G avait été approuvée à l’époque. Les
rivalités entre agences ont ensuite entraîné la situation dans laquelle
se trouvent les États-Unis aujourd’hui, rapporte le New York Times.
(...) La
question d’un règlement définitif de la question reste en suspens. La
mise à jour des normes de l’industrie prendra du temps, les nouveaux
altimètres ne sont pas attendus avant octobre. Leur installation dans
l’ensemble de la flotte américaine coûtera des milliards de dollars. Une
facture que personne ne semble prêt à régler. Des négociations
vont être menées entre les compagnies aériennes et la FAA d’une part et
les opérateurs et la FCC de l’autre. La solution d’une zone tampon sans
ou avec une 5G limitée de 3,2 km autour des pistes les plus sensibles
pourrait être pérennisée.
Fin de la revue de presse
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Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
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Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 3,878 euros en clôture
lundi 24 janvier. Elle est en très forte baisse de
-7,75%. Avant l'épidémie de coronavirus, l'action Air France-KLM
était à 9,93 euros.
Évolution du cours de l'action Air France-KLM sur cinq ans.
La chute brutale correspond au début de l'épidémie de Covid-19.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
est à 3,45 euros. L'objectif de cours le plus élevé est
à 5,50 euros, le plus bas à 1,30 euro. Vous pouvez
retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne
prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de
la crise sanitaire.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est en baisse cette semaine de
2$ à 85$.
Fin octobre 2020, il était au plus bas à 37$.
Avec 86$ le 25 octobre dernier, le Brent avait atteint un niveau jamais observé depuis 2014,
soutenu par les ruptures d'approvisionnement et la demande sous-jacente.
Il a dépassé ce niveau record la semaine passée, la crise au Kazakhstan
expliquant la hausse.
Évolution du cours du pétrole sur cinq ans.
La chute brutale correspond au début de l'épidémie de Covid-19.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
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François Robardet
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reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
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