N°862, 30 mai 2022
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Éditorial
La Revue de Presse du lundi
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Paradoxalement, Air France-KLM sortira renforcé de la crise sanitaire
(source Les Échos) 25 mai - Le sauvetage d'Air France-KLM aura coûté
très cher, mais il aura été efficace. Il aura non seulement permis au
groupe d'éviter la faillite en 2020 mais aussi de poursuivre ses
investissements, pour finalement sortir renforcé de la crise du Covid.
De tous les grands groupes de transport aérien en Europe, Air France-KLM
est celui qui aura réussi à maintenir l'offre la plus importante durant
la crise du Covid. Ce qui lui a permis de reprendre des parts de marché,
notamment en France. Air France-KLM est également l'un des rares
transporteurs européens à ne pas avoir dû tailler dans ses commandes
d'avions. Au contraire ! Air France-KLM a même profité de la crise pour
passer la plus grosse commande d'Airbus de son histoire, afin de
renouveler sa flotte moyen-courrier et d'assurer la croissance de sa
filiale low-cost Transavia France, qui passera le cap des 100 avions cet
été. Et ce, tout en réduisant ses coûts et ses émissions de CO2.
Air France-KLM a aussi su
profiter de la crise et de ses conséquences positives sur le marché du
fret pour se trouver un nouveau partenaire et actionnaire stratégique de
premier plan, en la personne de Rodolphe Saadé et du groupe CMA CGM. Et
une fois que la majorité des aides d'État auront été remboursées, il
n'est pas totalement exclu qu'Air France-KLM puisse encore rattraper
Lufthansa et IAG dans la course à la consolidation, avec ITA Airways ou
d'autres opportunités. Toutefois, le plus étonnant est le
progrès réalisé sur ses coûts et sa compétitivité. Le soutien des
actionnaires étatiques, ajouté à l'urgence de la crise, a permis à Air
France et KLM d'amplifier les réductions de coûts. Au point de parvenir
à sortir des résultats financiers meilleurs que ses deux principaux
« comparables », IAG et Lufthansa, au premier trimestre 2022.
Une partie de cette performance découle
des mesures gouvernementales de soutien au chômage partiel. Toutefois,
cette baisse des coûts sans précédent s'inscrit globalement dans la
durée. En 2022, le plan de transformation - et
notamment la réduction des effectifs -, devrait ainsi
représenter 1,4 milliard d'euros d'économies récurrentes chez Air France
et 800 millions chez KLM.
Cette compétitivité accrue, ajoutée à la forte reprise du trafic et à
une offre encore légèrement supérieure à celle de ses concurrents,
équivalente à 90 % du niveau de 2019 cet été, ont permis à Air
France-KLM de maintenir inchangé son objectif d'avant-crise d'une marge
opérationnelle de 7 % à 8 % à partir de 2024. De quoi permettre à
l'ex-lanterne rouge du transport aérien européen de revenir dans le
peloton, à la faveur d'une crise qui aurait pu le faire monter dans la
voiture-balai.
>
Anne Rigail, les ailes du désir
(source Le Figaro) 28 mai - Avec la crise
du Covid, alors que l'ensemble du transport aérien était à terre et son
avenir très incertain, toute décision était un pari. À la tête d'Air
France, Anne Rigail a fait des choix parfois très opposés à ceux de ses
concurrents. Ainsi a-t-elle opté avant tout le monde pour une
flexibilité totale des billets. Cette mesure court toujours alors que
les compétiteurs resserrent tous les boulons. Mais, surtout, elle a tenu
à ce qu'Air France maintienne une offre minimum sur quasiment l'ensemble
de son réseau. Elle en récolte aujourd'hui les fruits : les avions sont
pleins et la compagnie a gagné de substantielles parts de marché.
Son flair tient à son expérience. Anne Rigail, l'une des rares
femmes à la tête d'une compagnie aérienne internationale, se met
toujours à la place du passager. C'est qu'elle a commencé sa carrière à
Air Inter – or, y a-t-il meilleure école que cette compagnie
franco-française qui avait, bien avant EasyJet, inventé « l'avion facile
» ? Depuis, la majorité des compagnies low-cost ont repris ce modèle et
sa simplicité tarifaire.
À la tête ensuite, pour Air France, d'Orly
puis de Roissy, elle a appris à jongler avec tous les métiers d'une
escale, et approcher au mieux les attentes des passagers. Anne Rigail en
a retenu la leçon : pour les clients, les choses simples sont les plus
efficaces. Aujourd'hui, la satisfaction des usagers d'Air France reste
son idée fixe. La concurrence n'a qu'à bien se tenir : elle se veut
imbattable sur cette question.
Elle est en effet persuadée que
si les prix sont un critère primordial, une haute qualité de service est
tout aussi importante. « Il faut que les avions soient à l'heure, mais
surtout que nous assistions les passagers en cas d'irrégularité », nous
dit-elle. (...) Anne
Rigail est une infatigable bosseuse. (...) Elle dort parfois dans son petit
appartement de Roissy pour être à pied d'œuvre dès l'aube. Et constater,
désespérée, les files d'attente pour passer le contrôle de police au
départ et à l'arrivée à Roissy, car 180 fonctionnaires, qui avaient été
déplacés pendant la pandémie et la chute du trafic, n'ont pas été
réintégrés par le ministère de l'Intérieur.
De même, ses discussions mensuelles avec Alain
Krakovictch, le patron de Voyage SNCF, pour une meilleure coordination
entre le fer et les airs, n'ont pas permis de réduire les queues pour
l'achat matinal d'un billet en gare de Roissy. Elle le regrette
amèrement : « Le transport, c'est de la stratégie à long terme, mais
c'est aussi une succession de détails qui ont tous leur importance »,
nous disait-elle, alors qu'elle était responsable de l'expérience client
d'Air France. C'est sans doute la raison pour laquelle il y a, dans la
business class de la compagnie, 50 % de passagers… Loisirs. Un cas
unique dans le monde. Mais une spécificité qui sert beaucoup à Air
France avec la raréfaction des voyages professionnels.
Si Anne
Rigail a choisi l'aéronautique, c'est par désir autant que par plaisir,
car l'incroyable évolution technique des avions la passionne. Avec Ben
Smith, le directeur général d'Air France-KLM, elle défend une politique
plus durable et multiplie les expériences novatrices comme les vols avec
proportion importante de carburant durable, ce qui sera la norme demain.
En pleine crise du Covid, alors que toutes les compagnies faisaient
profil bas, elle poussait Air France à l'achat de nouveaux avions moins
gourmands en carburant. C'est dire si elle croit en l’avion de demain.
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Rapport de l'agent de l'État sur le respect par KLM des conditions du plan d'aide
(source presse néerlandaise) 30 mai - Dans une lettre, la ministre
néerlandaise des finances Sigrid Kaag et le ministre des infrastructures
Mark Harbers informent le parlement et le sénat des dernières
conclusions de l'agent de l'État Jeroen Kremers concernant le respect
par KLM des conditions du plan d'aide. Le sénat avait demandé des
informations à l'agent de l'État suite à l'annonce de la participation
des Pays-Bas à l'émission de droits du groupe. Normalement, M. Kremers
fournit un rapport intérimaire tous les six mois, mais en raison de la
demande, il a maintenant partagé ses "dernières observations".
Parmi les conclusions les plus frappantes, on peut citer le fait que les
conventions collectives du travail (CCT) prévues avec les pilotes ne rempliront pas les
conditions fixées. En outre, l'augmentation salariale de cinq pour cent
prévue pour tous les travailleurs de la CCT ne permettra pas de remplir les
conditions, à moins que d'autres mesures ne soient prises pour réduire
les coûts. M. Kremers fait remarquer qu'il n'a pas été informé à ce sujet,
alors que cela fait partie des accords. Un porte-parole
de la ministre néerlandaise des finances Sigrid Kaag
a déclaré à l'ANP que les conclusions sont " substantielles "
et qu'elles indiquent clairement que " nous ne sommes pas encore arrivés
". Le gouvernement discutera bientôt des conclusions de l'agent de
l'État avec KLM, et le porte-parole a souligné que "le point de départ
est que KLM doit respecter les accords qu'elle a conclus". En
réponse au rapport, KLM a souligné qu'elle avait déjà commencé à
rembourser l'aide reçue et qu'elle avait fait mieux en réduisant les
"coûts pilotables" de 30 % (la condition était une réduction de 15 %).
KLM a en outre déclaré qu'elle a continué à mettre en œuvre son
programme de développement durable conformément aux conditions fixées
par le gouvernement. En ce qui concerne l'évasion fiscale présumée des
pilotes vivant à l'étranger, KLM a déclaré avoir formé un groupe de
travail avec les syndicats VNV, FNV et VNC pour "trouver rapidement une
solution", tout en reconnaissant que la législation et les règlements
existants doivent être respectés. La compagnie aérienne a
déclaré que ce problème concernait 2,9 % de l'effectif total et qu'il
s'agissait d'un "petit groupe" du personnel navigant.
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Pourquoi Air France-KLM veut arracher ITA Airways (ex Alitalia) des griffes de Lufthansa
(source La Tribune) 27 mai - (...) Créée pour
succéder à Alitalia en faillite, ITA Airways ressemble pourtant à un
sacré guêpier. Alors pourquoi les deux groupes tentent absolument de
séduire la nouvelle compagnie d'État italienne ? Si les intérêts
des deux groupes pour ITA Airways étaient connus dès le lancement de la
compagnie italienne, Lufthansa est donc parti le premier. Fin janvier,
il a ainsi émis une expression d'intérêt pour
racheter la majorité du capital d'ITA Airways en compagnie de l'armateur
italo-suisse MSC (Mediterranean
Shipping Company). Mais le groupe allemand n'a pas réussi à obtenir une
période de négociations exclusives de 90 jours de la part de l'État
italien, bien décidé à faire monter les enchères. (...) L'agence Reuters indique que Lufthansa
souhaiterait acquérir 20 % du capital de la compagnie publique italienne
(contre 40 % était évoqué fin janvier), tandis que son partenaire
viserait 60 %. Le solde resterait dans les mains de l'État italien pour
le moment, avant une vente entre 2024 et 2026 selon la presse
transalpine. Il en faut plus pour décourager Air
France-KLM. Avec son augmentation de capital qui s'achèvera le
9 juin et son accord avec le fonds d'investissement Apollo (qui mettra
sans doute quelques mois à être finalisé), le groupe va bientôt pouvoir
s'affranchir des restrictions européennes sur les opérations
capitalistiques d'envergure. (...) L'AFP rapporte
ainsi que le groupe français s'est allié au fonds d'investissement
américain Certares, spécialisé dans le tourisme et très actif sur le
marché européen. Delta Airlines, actionnaire d'Air France-KLM
et lui aussi ancien allié d'Alitalia, est de la partie. (...)
Air France-KLM confirme en tout
cas son intention, entrevue dès la fin de l'été dernier, de créer une
relation forte avec ITA Airways. Le groupe français avait en effet
engagé des discussions très rapidement pour établir un nouveau
partenariat, pouvant aller jusqu'à la "joint-venture", un partenariat
commercial très élaboré correspondant au le plus haut niveau
d'intégration possible entre des compagnies aériennes avant une fusion.
Pour l'instant, seuls des partages de codes ont été conclus entre ITA
Airways, Air France et KLM. En parallèle, l'alliance Skyteam a offert à
la nouvelle compagnie le strapontin laissé vacant par Alitalia.
La situation va se décanter dans les prochaines semaines. L'État italien
doit trancher dans les prochaines semaines entre les offres, au nombre
de deux sauf surprise. La vente doit ensuite être actée d'ici fin juin.
En attendant, les appétits français et
allemand pour se renforcer en Italie sont donc indéniables. Et cela fait
une quinzaine d'années que cet affrontement dure, après de nombreuses
passes d'armes faites du temps d'Alitalia. Pourtant, ITA Airways n'est
encore qu'un ersatz de l'emblématique compagnie italienne. Malgré une
multiplication d'annonces, sa flotte est encore limitée avec moins d'une
soixantaine d'appareils, dont huit long-courriers A330 et A350. Le plus
gros de l'effort est encore à venir pour atteindre 78 appareils d'ici la
fin de l'année et 105 d'ici fin 2025. Pour cet été, son programme
comprend 64 destinations, dont 23 domestiques, 34 régionales et 7
intercontinentales. C'est 20 de plus qu'il y quelques mois, mais la
compagnie est encore loin des cadors du secteur. En revanche,
s'allier à ITA Airways est sans doute le meilleur moyen de s'implanter
fortement sur le puissant marché italien. Avant crise, il s'agissait du
5e marché européen avec plus de 150 millions de passagers, qui occupait
même la 4e place en ne comptabilisant que le trafic international. Le
nord du pays desservi par l'aéroport de Milan, sur lequel ITA Airways a
réussi à conserver l'essentiel des créneaux horaires d'Alitalia,
constitue un important bassin de trafic affaires, avec une forte
rentabilité. Le réseau hérité d'Alitalia
offre d'importantes synergies avec celui de Lufthansa et d'Air France,
avec une forte implantation à Milan et son important trafic affaires
ainsi qu'à Rome et son formidable potentiel touristique. Formidable
atout sur le papier, cette dichotomie a pourtant été l'une des
principales faiblesses d'Alitalia. Pendant des années, la compagnie a
été contrainte pour des raisons en partie politique de maintenir un
système de double hub, divisant ses forces et ses ressources.
Limitée dans ses moyens, ITA Airways a été obligée de se recentrer et
déploie pour l'instant ses long-courriers sur la seule capitale
italienne, si ce n'est un premier vol entre Milan et New York. Une
stratégie entendable tant Alitalia a perdu des plumes à jouer sur les
deux tableaux, mais qui laisse beaucoup de place à Air France-KLM et
Lufthansa dans le Nord de l'Italie. Charge aux deux groupes d'y drainer
les passagers à forte valeur ajoutée vers leurs propres plateformes de
correspondance, que ce soit en propre ou en partenariat avec ITA
Airways. ITA Airways pourrait aussi apporter une source de
revenus supplémentaires en intégrant une joint-venture comme Alitalia en
son temps sur le transatlantique. Pendant 10 ans, cette dernière a ainsi
opéré aux côtés d'Air France-KLM et de Delta Airlines. Si le volume que
pourrait potentiellement ITA Airways est encore faible, la nouvelle
compagnie italienne semble bien décidée à se développer sur les
États-Unis. Sur ses 7 destinations intercontinentales, son réseau compte
Boston, New York, Los Angeles et Miami.
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Le réveil chaotique du transport aérien
(source L'Opinion) 27 mai - Des aéroports vides, des avions cloués au sol, un
trafic aérien en chute libre et que l'on craignait durablement au fond
du trou? Tout cela est de l'histoire très ancienne. Le réveil du
tourisme est en train de tourner la page de la Covid, et l'intendance ne
suit pas toujours. La compagnie néerlandaise KLM a été contrainte de
prendre une nouvelle mesure radicale jeudi: elle a suspendu jusqu'à
lundi la vente de billets pour tous les vols au départ de l'aéroport
d'Amsterdam-Schiphol. L'une des plateformes aéroportuaires les plus
actives d'Europe avant la pandémie est complètement congestionnée en
raison d'une pénurie de personnel de sécurité, notamment. Le chaos règne
depuis plusieurs semaines. Entre bagarres de passagers et longues files
d'attente, la tension ne retombe pas. Les syndicats de bagagistes et des
sociétés de sécurité menacent de faire grève la semaine prochaine et
réclament une diminution du nombre de vols pour désengorger l'aéroport.
Une demande à laquelle KLM n'est pas restée sourde, puisqu'elle en avait
supprimé des dizaines lors d'une précédente poussée du trafic au cours
du dernier week-end d'avril. Cela ne règle pas les problèmes de
fond : la pénurie de personnel. Un mal « post-pandémique », dont le
secteur aérien n'est pas le seul à souffrir, mais qui s'annonce crucial
à l'approche des vacances d'été. La compagnie aérienne low-cost Transavia Netherlands
a, elle, été contrainte d'annuler quelque 500 vols durant la saison
estivale, faute de personnel de cabine. Même cause, mêmes effets pour
EasyJet, qui va en plus devoir réduire le nombre de sièges de sa flotte
d’A319 au Royaume- Uni, afin de respecter la norme britannique imposant
un membre d'équipage en cabine pour 50 sièges. Début mai, l'IATA, l'association mondiale des
compagnies aériennes a appelé à « traiter d'urgence » les causes de la
saturation constatée dans de nombreux aéroports. (...) Selon le directeur général d'ACI Europe,
Olivier Jankovec, « il s'agit maintenant de réembaucher dans un
marché du travail très tendu dans toute l'Europe. Mais il est impossible
d'effectuer des ajustements du jour au lendemain étant donné les
processus d'accréditation de sécurité et les délais nécessaires à la
formation ». Les difficultés de recrutement sont « énormes »,
confirmait le mois dernier sur les ondes de BFM Business Augustin de
Romanet, le PDG du groupe ADP. (...) Le volume global de
passagers en mars 2022, dernier chiffre connu, n'a jamais été aussi
proche des niveaux pré-pandémiques de 2019, même s'il reste 41%
inférieur selon les chiffres de l'IATA. Le printemps devrait amplifier la normalisation en
cours. Cet été, par exemple, Air
France compte bien opérer 90% de ses capacités par rapport à 2019. La
compagnie tricolore, qui n'est pas perturbée à ce stade par
l'engorgement des aéroports étrangers, a fait appel à 200 agents
d'escale en CDD entre avril et septembre (70% à Roissy et Orly, le reste
dans les grandes villes de province) pour gérer au mieux la poussée de
fièvre estivale. Après avoir mené de front de vastes plans de départs
volontaires et de ruptures conventionnelles, et fait partir plusieurs
milliers de salariés depuis deux ans, la compagnie tricolore est elle
aussi en phase de recrutement. Chez les pilotes, notamment : ils ne
seront pas moins de 300 à intégrer Air France sur l'ensemble de l'année.
(...)
Revue de presse boursière
>
L'offre d'Air France-KLM intègre une décote élevée mais cohérente
(source Agefi) 25 mai - Le chiffre est impressionnant. Pour lever
2,26 milliards d'euros - soit 80% de sa capitalisation boursière avant
l'annonce de l'opération - et rembourser une part de ses dettes, Air
France-KLM va émettre de nouvelles actions à un prix? 73% inférieur au
cours de clôture du titre le 23 mai. En apparence, la décote est
massive, mais en réalité «elle est standard, compte tenu du contexte de
marché et de la taille de l'émission», estime Alexis Bauza, directeur
exécutif equity capital markets de Natixis CIB, qui fait partie des
banques meneuses de l'opération avec Deutsche Bank, HSBC, Crédit
Agricole CIB et la Société Générale.
«La décote faciale de 73%
n'est pas représentative, il faut s'intéresser à la décote par rapport à
la valeur de l'action diminuée du droit préférentiel de souscription
[DPS]. Sur la base du cours ex-DPS, la décote est de 40%», explique
Alexis Bauza. Ce niveau, toujours relativement élevé, intègre des
conditions de marché pour le moins difficiles et la forte volatilité
boursière du secteur aérien. Il est en outre
cohérent avec les dernières opérations réalisées dans l'industrie :
«Lufthansa a réalisé son augmentation de capital à l'automne dernier
avec une décote de 39,3%, et EasyJet a consenti 35,8% en septembre
dernier», indique l'expert de Natixis CIB.
Le montant
du DPS, qui s'élève à 2,345 euros, «s'explique mécaniquement par la
taille de l'offre et l'ampleur de la décote», souligne un autre
banquier. Chaque DPS donnant droit à trois actions à un prix cassé, sa
valeur est calculée en conséquence. Ces droits, qui pourront être vendus
sur le marché à partir du 7 juin, vont faire l'objet d'intenses échanges
pour permettre à CMA CGM de monter au capital d'Air France- KLM. Deux
actionnaires de référence de la compagnie, China Eastern Airlines et
Delta Air Lines, lui vendront une partie de leurs droits et exerceront
le solde dans l'optique d'en faire une opération blanche.
Le
géant de la logistique devrait récupérer jusqu'à 9% du capital de la
compagnie aérienne pour un coût maximal de 400 millions d'euros. China
Eastern Airlines et Delta Air Lines verront leur poids dilué, de 9,6% et
5,8% à 4,7% et 2,9% respectivement. Les États français et néerlandais
exerceront la totalité de leurs DPS - via une compensation de créance en
ce qui concerne la France - et garderont donc
respectivement 28,6% et 9,3% du capital. Avec plus de 37% des
titres, les actionnaires français reprennent la main, pendant que l'étau
qui empêchait Air France-KLM de participer à la consolidation du secteur
se desserre.
Fin de la revue de presse
>
Assemblée Générale d'Air France-KLM du mardi 24 mai 2022
L'Assemblée Générale d'Air France-KLM s'est tenue mardi 24 mai 2022
à l'Hôtel Hilton de Roissy.
Près de mille salariés et
anciens salariés m'ont confié leurs pouvoirs.
Toutes les
résolutions ont été adoptées.
À noter que les deux représentants
des salariés et anciens salariés actionnaires ont été officiellement
désignés par l'Assemblée Générale : . Pour les pilotes, Michel Delli-Zotti, avec
pour remplaçant éventuel Guillaume Gestas, succède à Paul Farges.
. Pour les PNC et le personnel sol, j'ai été reconduit, mon remplaçant
éventuel étant Nicolas Foretz (PNC).
Merci à tous pour votre
confiance et votre fidélité.
>
Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Vous trouverez sur mon site
navigaction
les modalités d'accès aux sites des gérants.
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
>
Gestion des FCPE. Bon à savoir
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 1,875 euros en clôture
lundi 30 mai. Elle était cotée 2,030 euros le 24 mai. Elle est en
baisse cette semaine de -7,64%.
Le DPS Air France-KLM est à 1,630 euros en clôture
lundi 30 mai. Il était coté 1,441 euro le 25 mai à l'ouverture. Il est
en hausse cette semaine de +13,12%.
Si on considère la valeur globale Action + DPS, elle est passée en
une semaine de 3,471 à 3,505 euros, soit une variation de +0,98%.
Évolution comparée du cours de l'action Air France-KLM vs IAG et LH sur un an.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
était avant l'annonce de l'augmentation de capital à 3,26 euros. L'objectif de cours le plus élevé est
à 5,50 euros, le plus bas à 1,30 euro. Vous pouvez
retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne
prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de
la crise sanitaire.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du prix du carburant
Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de
corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de
Jet Fuel.
Le baril de Jet Fuel est en hausse cette semaine de 12$ à 158$.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est en
hausse cette semaine de 8$ à 121$.
Depuis la mi-février, il fait le yoyo entre 100 et 120 $.
Au début du mois de mars, le Brent avait atteint
132$, proche de son record de 150$ (en 2008).
Fin octobre 2020, il était au plus bas à 37$.
Évolution du cours du pétrole sur dix ans.
La chute brutale correspond au début de l'épidémie de Covid-19.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM..
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
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François Robardet
AAdministrateur Air France-KLM représentant les
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reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
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