N°863, 6 juin 2022
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Éditorial
La Revue de Presse du lundi
>
Comment Air France et l'aéroport de Roissy s'organisent face aux embouteillages de l'été
(source Les Échos) 6 juin - L'été sera chaud dans les aéroports
européens. Pour la première fois depuis trois ans, le trafic aérien
devrait approcher et parfois même dépasser les niveaux d'avant crise.
Notamment à Roissy-CDG, qui attend 90 % du trafic de l'été 2019 les
jours de pointe. Les vacances de printemps ont donné un avant-goût de
cette reprise, avec un trafic revenu à 86 % en mai dans les aéroports
européens, selon Eurocontrol. Soit une moyenne de 27.491 vols par jour.
Cette très bonne nouvelle pour le secteur s'est accompagnée de
journées cauchemardesques dans plusieurs grands aéroports, débordés par
l'afflux de passagers. La situation d'Amsterdam-Schiphol, où KLM a dû
annuler plus de 200 vols en mai, est un cas extrême mais pas unique. A
Londres, Manchester, Dublin, Francfort ou Stockholm, des files d'attente
interminables ont généré des retards en pagaille et de nombreuses
annulations. Lundi dernier, un Airbus A319 d'EasyJet a même dû décoller
de Londres-Gatwick sans passager ! La cause principale est partout la même : le manque de personnel
qualifié dans les aéroports et les avions, au sortir d'une crise qui
s'est traduite par des dizaines de milliers départs. « Un grand nombre
de personnels, mis au chômage ou partis en plan de départs volontaires
ont changé de métier et ne reviendront pas, explique un responsable
syndical de compagnie aérienne. Ajoutez à cela la baisse des formations
aux métiers de l'aérien, un absentéisme lié au Covid encore important et
l'état de fatigue des personnels en poste, et vous avez de quoi présager
d'un été catastrophique à Roissy et Orly. » Pourtant, chez Air
France comme chez ADP, le ton reste volontaire et même optimiste pour
cet été, perçu comme celui de la reconquête. Tout au long de la crise,
Air France est parvenu à maintenir une offre plus importante que celles
de ses principaux concurrents. Ce sera encore le cas cet été, avec une
offre presque équivalente à celle de 2019. « Nous attendons jusqu'à 120.000
passagers sur les journées les plus chargées de juillet et août, et
100.000 par jour en pointe en juin, souligne Guy Zacklad, le directeur
du hub Air France de CDG. Nous n'avons pas de grosse inquiétude, même si
tout ne dépend pas que de nous », affirme-t-il. De son côté,
Paris Aéroports, qui table sur un retour à 90 % du trafic de 2019, a
rouvert tous les terminaux utilisés par Air France et ses partenaires de
Skyteam. Seul le terminal 1, où Air France n'est pas présente, restera
fermé cet été, compensé par la réouverture du 2B. Jusqu'à présent,
l'aéroport parisien a réussi à passer les premières pointes de trafic de
la saison estivale sans connaître les mêmes problèmes d'engorgement que
Schiphol, malgré une pointe à plus de 200.000 passagers dimanche
dernier. Dès
janvier dernier, ADP et Air France avaient commencé à travailler sur
l'hypothèse, très optimiste à l'époque, d'un retour en vol de la
totalité de la flotte à l'été. « Nous avons lancé dès janvier le
recrutement de quelque 300 personnes supplémentaires à Roissy-CDG,
explique Guy Zacklad. Nous avons ainsi pu établir dès février la liste
des effectifs. » Air France et ADP ont aussi organisé des
réunions hebdomadaires avec leurs sous-traitants. Ce qui n'a pas empêché
quelques mauvaises surprises, comme la gestion désastreuse des passagers
à mobilité réduite, en avril et mai. « En ce début juin, les ressources
pistes sont sécurisées, de même que pour le traitement des bagages »,
assure le directeur du hub d'Air France. Restent les points noirs habituels
que sont les « PIF » - les postes d'inspection filtrage
des passagers à l'embarquement - et la « PAF » - la police de l'air et des frontières.
-
« Durant la crise, une partie des policiers de la PAF ont été réaffectés
ailleurs et cet été, leurs effectifs resteront inférieurs de 15 % à ceux
de 2019, explique Marc Houalla, le directeur de l'aéroport de
Roissy-CDG. Pour remédier à ce manque, nous misons sur une utilisation
plus intensive des sas Parafe. Leur accès a été élargi à huit
nationalités extra-européennes, dont les Américains et les Canadiens qui
représentent 15 % à 20 % du trafic de CDG. » Grâce à cet
élargissement, 40 % des passagers de CDG peuvent désormais emprunter les
sas Parafe, « contre à peine 10 % en 2019. A condition toutefois que les
sas ne soient pas en panne, comme cela est encore arrivé le 1er juin.
« Je ne dis pas que tout est rose, répond Marc Houalla. Mais sur les
quatre dernières semaines, le temps de passage moyen à la PAF était de
20 minutes. » Du côté des
« PIF », en revanche, le manque de personnel ne pourra être compensé par
la technologie. « Nous avons passé à nos prestataires la même commande
qu'en 2019, mais du fait des difficultés de recrutement et des mesures Covid, on ne sera probablement qu'à 85 % à 90 % des effectifs
demandés », déplore le directeur de Roissy-CDG. Pour tenter de
gagner du temps, ADP a placé des agents dans les files d'attente, pour
rappeler aux passagers les bonnes pratiques comme la nécessité de sortir
les liquides des sacs. « Le taux de fouilles des sacs au PIF est passé
de 12 % avant la crise à 25 % aujourd'hui », souligne Marc Houalla.
Mais là encore, la situation est restée sous contrôle, « avec dans 60 %
des cas, un temps de passage au « PIF » compris entre 10 minutes et 20
minutes dans 50 % des cas », souligne Marc Houalla. Ce qui n'exclut pas
quelques dérapages. « Nous ne sommes donc pas du tout dans les délais de
Schiphol ou Heathrow, même si dans les pointes de trafic, le temps
d'attente peut atteindre 30 à 45 minutes au PIF et 45 minutes à la
PAF », concède Marc Houalla. Mieux vaudra néanmoins rester
prudent cet été, en arrivant largement à l'avance, notamment durant
l'ultra-pointe de trafic du chassé-croisé de juillet août. « Pour un vol
long-courrier, nous conseillons d'arriver 3 heures à l'avance », indique
Guy Zacklad.
>
Le patron de Schiphol, M. Benschop, s'attend toujours à des files d'attente en été, mais l'accord avec les syndicats est une bonne chose.
(source Nos, traduit avec Deepl) 31 mai - L'été prochain également,
les passagers de Schiphol devront faire face à des foules et des files
d'attente plus longues que d'habitude. Le directeur général de Schiphol,
Dick Benschop, et le directeur de FNV, Joost van Doesburg, l'ont
clairement fait savoir à la Chambre basse. Ils estiment toutefois que
l'accord-cadre conclu aujourd'hui entre Schiphol et les syndicats
améliorera la situation. Benschop et Van Doesburg ont été
invités par la Chambre des représentants pour une discussion. M.
Benschop en particulier a été appelé sur le tapis, car en tant que
directeur général, il est tenu pour responsable du chaos qui a régné à
l'aéroport ces dernières semaines. De longues files d'attente, des vols
qui ont dû être annulés, le tout causé par une énorme pénurie de
personnel. En particulier, les bagagistes et les agents de sécurité sont
en nombre insuffisant. (...) Selon M. Benschop, des
efforts considérables sont déployés pour améliorer la situation. Les
vols seront déplacés vers des aéroports régionaux comme Rotterdam,
Eindhoven et Maastricht, si possible. Le traitement des vols à Schiphol
sera rationalisé et lorsque les compagnies aériennes rendront des
créneaux, ceux-ci ne seront pas réattribués à d'autres compagnies. "Les files d'attente disparaitront-elles
en été ? Je ne pense pas," prévient Van Doesburg. (...) Comme Benschop,
il souhaite que les vols au départ de
Schiphol soient moins nombreux cet été pour éviter les problèmes.
En payant des salaires plus élevés et en améliorant les conditions de
travail, Schiphol devrait redevenir attrayant pour les demandeurs
d'emploi. Moins de travail sera également confié à des entreprises
extérieures qui paient mal leur personnel. Van Doesburg, représentant de
la FNV : " À Schiphol, vous devenez maintenant des travailleurs pauvres.
Cela doit s'améliorer, je le pense depuis des années. Aujourd'hui est,
je l'espère, un tournant. Le gouvernement néerlandais est le
principal actionnaire de l'aéroport de Schiphol, avec 70 %. De nombreux
membres du Parlement ont voulu savoir comment il avait pu en arriver là.
(...) Ces dernières années, l'accent a trop été mis sur la limitation des
coûts, même si c'était également le cas avant l'entrée en fonction de M.
Benschop. "Nous sommes en train d'opérer un changement : la
première préoccupation de Schiphol sera la qualité".
Les partis de gauche de la Chambre basse, en
particulier, veulent mettre fin à ce qu'ils appellent le nivellement par
le bas. À Schiphol, par exemple, il y a huit entreprises de manutention
des bagages qui se font concurrence, ce qui entraîne des salaires bas.
Benschop trouve également cette situation indésirable et veut donc
convenir avec le gouvernement qu'aucun nouveau manutentionnaire ne sera
autorisé à l'aéroport.
>
Une forte majorité au Parlement pour la participation de l'État néerlandais à l'émission de droits
(source Presse néerlandaise) 1er juin - Le Parlement et le Sénat ont
tous deux soutenu la participation de l'État néerlandais à l'émission de
droits d'Air France-KLM, rapporte FD, les partis d'opposition de droite
et le SP soutenant la coalition. Le PvdA et GroenLinks se sont opposés à
cette participation.
Malgré la forte majorité, de nombreux
députés sont restés critiques à l'égard du plan, faisant preuve de
scepticisme quant à l'influence néerlandaise dans la compagnie et
soulignant que jusqu'à présent, la participation n'a pas eu de résultats
notables.
La ministre des finances, Mme Kaag, l'a également
reconnu, mais a déclaré : "Il est préférable d'être à la table des
négociations que de se retrouver avec une participation diluée de
presque rien. De cette façon, nous pouvons continuer à influencer de
manière informelle la direction de l'entreprise".
>
Premier trimestre record pour CMA CGM, avec 75 millions d'euros de bénéfices... par jour
(source La Tribune) 4 juin - Départ tonitruant en 2022 pour
l'armateur français CMA CGM. Au premier trimestre, le groupe affiche un
bénéfice net de 7,2 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros),
soit
près de 80 millions de dollars (75 millions d'euros)
par jour !
La société marseillaise avait déjà bouclé 2021 de façon impressionnante,
avec 18 milliards de dollars (16,8 milliards d'euros) de bénéfices, pour
un chiffre d'affaires de 56 milliards de dollars (52,2 milliards
d'euros). Mais elle part sur des bases encore meilleures, son bénéfice
net du premier trimestre étant 3,5 fois supérieur à celui de 2021,
tandis que son chiffre d'affaires, à 18,2 milliards de dollars, a
augmenté de 70%. CMA CGM continue de profiter de la surchauffe
du transport maritime et de la désorganisation des chaînes logistiques
mondiale du monde post-Covid, qui tire le prix de ses services à la
hausse. Malgré une baisse des volumes transportés de 3%, son activité
maritime historique -qui représente 81% de son chiffre d'affaires- est
en progression de 73% par rapport au premier trimestre 2021. Afin
d'appuyer sa croissance, l'entreprise a agrandi sa flotte de 3 navires
neufs, ainsi que 5 autres affrétés, en plus de 14 navires d'occasion,
rien que sur le premier trimestre. Et elle a déjà commandé 69 navires
neufs supplémentaires. Les chiffres du
groupe sont au beau fixe, mais le PDG Rodolphe Saadé continue d'appeler
à la prudence, comme lors de son bilan de 2021. "La permanence de fortes
tensions sur les chaînes logistiques continue à peser sur la capacité
effective de la flotte mondiale depuis le début de l'année 2022 et sur
les opérations du groupe. La généralisation des congestions portuaires
dégrade la qualité de service, limitant les volumes transportés par la
flotte maritime", résume-t-il. Parmi les risques au cœur des
préoccupations du groupe se trouve l'augmentation de ses coûts, de 16%
sur un an. Mais pour l'instant l'augmentation des prix liée aux délais
d'attente du transport maritime croît encore plus rapidement, ce qui lui
permet d'encaisser ses nouveaux coûts. (...) Malgré tout, le groupe au
150.000 salariés "reste confiant quant à ses perspectives de performance
financière pour l'année 2022". (...) Sa compagnie dans le fret aérien CMA
CGM Air Cargo, lancée début 2021, vient de recevoir le 1er juin le
certificat de transporteur aérien auprès de la Direction générale de
l'aviation civile (DGAC) le 1er juin. Pour développer cette activité,
elle s'appuiera sur son partenariat stratégique de long terme signé avec
Air France-KLM en mai, lié à son entrée au capital de la compagnie
aérienne. Elle prévoit la création d'une flotte de 12 avions de
transport "d'ici 2026". (...)
>
Au bord de la faillite, SAS va-t-elle passer sous pavillon étranger ?
(source Air Journal) 4 juin - Au bord de la faillite, Scandinavian
Airlines System (SAS) pourrait être reprise par un consortium
d’investisseurs non-scandinaves, rapporte le quotidien économique Dagens
Industri. Ces investisseurs non-scandinaves ont nommé des
cabinets de conseils pour faciliter un rachat de SAS. Mais leur
investissement serait conditionné à une réduction des coûts et à une
restructuration des finances de la compagnie aérienne basée à Stockholm
et détenue aujourd’hui en partie par la Suède et la Norvège.
SAS
a indiqué mardi avoir l’intention de lancer un plan de restructuration
financière : d’une part, convertir quelque 20 milliards de couronnes
(1,9 milliard d’euros) de dette existante et d’obligations hybrides en
actions ordinaires, et d’autre part lever au moins 9,5 milliards de
couronnes (904 millions d’euros) sous la forme d’une augmentation de
capital. Ce plan de restructuration financière s’ajoute au plan
de réduction des coûts baptisé SAS Forward, qui vise à économiser 7,5
milliards de couronnes par an (712 millions d’euros) par le biais d’un
“remaniement de la flotte” et un “recentrage” sur les vols
long-courriers. Même si ses pertes se sont contractées, SAS continue à
perdre de l’argent -1,5 milliard de couronnes (144 millions d’euros) sur
la période février-avril 2022.
“Dans l’optique où les projets de
partage de la dette, de conversion de la dette et de levée de fonds ne
pouvaient être réalisés comme prévu, SAS ne serait pas en mesure de se
contenter de sa structure de capital existante et de sa trésorerie
actuelle, ce qui signifie que le groupe pourrait se trouver dans
l’incapacité d’honorer ses échéances sur le long terme“, a annoncé la
compagnie aérienne scandinave.
>
Les acteurs du transport aérien français abordent l'été avec « un optimisme prudent »
(source Journal de l'Aviation) 3 juin - Alors que les réservations
sont enfin au plus haut, dépassant parfois les niveaux de 2019,
les acteurs du transport aérien se montrent prudents. À l'occasion du
congrès annuel de la FNAM, qui s'est déroulé le 2 juin, plusieurs
représentants du secteur ont temporisé une euphorie, qui pourrait n'être
que de façade et de durée limitée vu les vents contraires que les
compagnies et les aéroports vont devoir affronter. (...)
Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et président de French Bee
: « Deux phénomènes viennent mettre en danger les bénéfices
potentiels de cette reprise : l'évolution importante et défavorable de
la parité euro-dollar (40% des coûts d'une compagnie étant en dollar) et
surtout « la hausse violente du prix du carburant ».
Avec le
doublement du prix du Jet A1, le poids du poste (généralement entre 25%
et 35% des coûts d'une compagnie) va considérablement s'alourdir cette
année. « Après les deux années que l'on vient de passer, personne
n'était couvert de façon significative sur 2022. Quand bien même, cela
ne fait que décaler le problème. » Selon lui, il faut une augmentation
des tarifs des billets de 20% pour encaisser le choc (et non couvrir
totalement le surcoût) mais (...) il y a un frein sur la
demande à cause des augmentations tarifaires ». (...) D'autant que
le carburant n'est pas le seul à être devenu plus cher pour les
compagnies (...),
les coûts de personnel aussi, les salariés demandant une revalorisation
de leurs salaires après deux ans d'efforts qui doit leur être
accordée... « Cela va être une année très difficile pour le transport
aérien, avec une situation très tendue les douze prochains moins sur le
plan de l'économie des compagnies aériennes », assène Marc Rochet.
(...) Olivier Casanova, le PDG de CMA CGM Air Cargo, évolue
lui dans un secteur sorti grandi de la crise. Il rappelle que les tarifs
du fret aérien ont parfois triplé par rapport à leurs moyennes
historiques. Alors que le secteur commençait à voir sa
croissance se ralentir légèrement avec le retour progressif des
capacités en soute, la crise ukrainienne a de nouveau réduit l'offre
(une trentaine d'appareils cargo sont immobilisés et plusieurs
compagnies ne sont plus opérationnelles) et contribue à soutenir le
niveau élevé des tarifs (...). Olivier Casanova s'inquiète également de
l'impact du retour de l'inflation, qui pourrait avoir une incidence sur
le e-commerce qui a joué sa part dans le succès du fret aérien durant
deux ans. (...)
>
L'Europe remplacera progressivement le kérosène des avions par des carburants verts
(source Les Échos) 2 juin - Pour le gouvernement français, c'est une
nouvelle case de cochée dans la liste des objectifs de la présidence
hexagonale du Conseil de l'UE, ainsi qu'un premier pas en avant dans le
« verdissement » annoncé des transports européens. Pour le transport
aérien et l'aéronautique, c'est une étape majeure, mais insuffisante,
vers l'objectif de neutralité carbone à 2050. Après plus de deux
ans de négociations, les ministres des Transports des Vingt-Sept, réunis
ce jeudi à Luxembourg, sont parvenus à un accord sur le volet transport
du « Green Deal » européen, annoncé en juillet 2021. Il vise à réduire
d'ici à 2030 de 55 % les émissions polluantes des transports (comparé à
1990) et à atteindre la neutralité climatique en 2050. En commençant par
le secteur le plus exposé aux critiques des défenseurs du climat : le
transport aérien. Le
projet « ReFuelEU Aviation », adopté ce jeudi, ne se contente pas de
fixer des objectifs de réduction des émissions de CO2, sanctionnées par
une taxe. Il donne enfin aux compagnies aériennes européennes, qui
l'attendaient avec impatience, les moyens d'y parvenir en établissant,
pour la première fois, une feuille de route pour le remplacement
progressif du kérosène d'origine pétrolière par des biocarburants ou des
carburants de synthèse. A partir du 1er janvier 2025, les
fournisseurs de carburant d'aviation au départ de tous les aéroports
européens de plus d'un million de passagers devront incorporer au « jetfuel »
un minimum de 2 % de carburants durables. Au 1er janvier 2030, cette
part montera à 5 %, dont 0,7 % de carburant de synthèse, produits à base
d'hydrogène et de capture de CO2. Puis 20 % en 2035 (dont 5 % de
carburants de synthèse), 32 % en 2040, 38 % en 2045 et 63 % en 2050
(avec 28 % de carburants synthétiques). L'adoption du projet de règlement « ReFuelEU
Aviation » a été applaudie à la conférence annuelle de la Fédération
nationale de l'aviation et de ses métiers (FNAM), qui regroupe tous les
acteurs du transport aérien en France. Pour les compagnies comme pour
les industriels de l'aéronautique , les carburants durables sont
considérés comme le principal outil de décarbonation, au moins pour les
20 prochaines années. Un effort
sur les carburants sera aussi imposé au secteur maritime, pour qui le
projet adopté par les ministres fixe des objectifs de réduction des
émissions de gaz à effet de serre de l'énergie utilisée à bord des
navires et durcit aussi le ton sur l'énergie dépensée à quai. L'objectif
de la proposition est de réduire l'intensité des émissions de gaz à
effet de serre de l'énergie utilisée à bord des navires de 75 % d'ici à
2050. Utilisables dans tous les avions actuels, ils permettent
de réduire jusqu'à 85 % le bilan carbone d'un vol, les émissions de CO2
étant compensées par le CO2 capturé par la biomasse dont ils sont issus,
ou par capture dans l'atmosphère dans le cas des carburants de synthèse.
Ajoutés à la future nouvelle génération d'avion moyen-courrier attendue
vers 2035, dont la consommation de carburant sera réduite d'au moins
30 %, ces carburants durables permettraient déjà d'atteindre la
neutralité carbone sur une partie du trafic. « Encore faut-il en trouver », soulignait ce jeudi encore
la directrice générale d'Air France, Anne Rigail. Car, pour l'heure, la
production de carburant dans le monde reste ultra-confidentielle et
proche de zéro en France. Et ce, bien que le gouvernement ait déjà
instauré l'obligation d'incorporer 1 % de biocarburant dans le kérosène
dès 2023. D'où l'impatience des compagnies aériennes de voir
adopter un règlement obligeant les producteurs de carburant à accélérer
la production de carburants durables. Air France et les principaux
acteurs du secteur militaient même pour un taux d'incorporation plus
ambitieux de 10 % dès 2030. Mais grâce à cette réglementation, la
production européenne devrait ainsi passer de quelques centaines de
milliers de tonnes à 160 millions de tonnes par an d'ici à 2050. Plus
d'une centaine de sites de production, dont au moins trois en France,
devraient voir le jour en Europe, avec plus de 200.000 créations
d'emplois à la clef. De quoi couvrir les besoins du transport
aérien en Europe à 2050, mais aussi faire baisser le coût de ses
carburants durables, aujourd'hui quatre à cinq fois plus cher que le
kérosène classique. Néanmoins, même si l'Union européenne prévoit de
subventionner la mise en place de cette filière, cette transition
énergétique se traduira inévitablement par une hausse des tarifs
aériens, de l'ordre de 8,1 % à 8,2 % selon les experts de Bruxelles.
>
Environnement : Greenpeace accuse l’aérien européen de « greenwashing »
(source Air Journal) 5 juin - Un nouveau rapport de Greenpeace,
intitulé « Vers le crash climatique ? », passe à la loupe les
engagements environnementaux de sept groupes aériens européens
-Lufthansa, Air France-KLM, IAG (British Airways, Iberia et Vueling),
Ryanair, easyJet, SAS et TAP Air Portugal. Le rapport s’attache
en particulier à analyser la crédibilité et l’intégrité des compagnies
aériennes en faveur de la protection du climat, disséquant les promesses
et solutions en la matière. Selon les auteurs du rapport, les principaux
groupes aériens européens font du « greenwashing » (« verdissage
artificiel » en français), misant principalement sur « de fausses
solutions comme la compensation carbone ou des solutions (au mieux)
insuffisantes comme les carburants d’aviation durables pour lutter
contre le changement climatique ». (...) « Globalement et sans surprise, les principales compagnies
aériennes européennes ne sont toujours pas à la hauteur sur les enjeux
sociaux ou environnementaux, et ce en dépit des financements publics
massifs qui leur ont été apportés pendant la crise Covid. Sur la
question climatique notamment, les fausses solutions et le greenwashing
sont toujours de mise. Air France-KLM – que le précédent gouvernement
d’Emmanuel Macron avait pourtant promis de faire, en toute modestie, la
compagnie la plus verte du monde – n’échappe pas à la règle », commente
Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports chez Greenpeace France.
Selon Greenpeace, pour limiter l’impact du changement climatique,
il n’y a pas d’autre solution que « la réduction du trafic aérien ». En
conclusion donc, « afin de décarboner le secteur aérien, des mesures
fortes doivent être mises en place pour réguler l’offre et la demande de
transport aérien, notamment via la remise à plat de la fiscalité du
secteur, la fermeture des vols courts et le développement et la
priorisation des moyens de transport qui émettent moins de carbone comme
le train, l’abandon des projets d’infrastructures visant à augmenter les
capacités des aéroports existants voire à en créer de nouveaux, des
mesures visant à agir sur le besoin de mobilité (via par exemple la
promotion des technologies de réunion à distance pour les entreprises ou
encore le développement d’un tourisme plus local) ; d’autres mesures
pourraient et devraient également être envisagées, telles que la
restriction des créneaux de vols, la suppressions des programmes de
fidélité des compagnies aériennes ou l’interdiction de la publicité pour
les voyages en avion ».
Revue de presse boursière
>
Air France-KLM, parmi les plus fortes baisses du SBF 120 à la clôture du jeudi 2 juin 2022
(source AOF) 2 juin - Air France-KLM (-2,39% à 1,72 euro) Le
titre est rendu volatil par l'augmentation de capital en cours.
Fin de la revue de presse
>
Assemblée Générale d'Air France-KLM du mardi 24 mai 2022
L'Assemblée Générale d'Air France-KLM s'est tenue mardi 24 mai 2022
à l'Hôtel Hilton de Roissy.
Près de mille salariés et
anciens salariés m'ont confié leurs pouvoirs.
Toutes les
résolutions ont été adoptées.
À noter que les deux représentants
des salariés et anciens salariés actionnaires ont été officiellement
désignés par l'Assemblée Générale : . Pour les pilotes, Michel Delli-Zotti, avec
pour remplaçant éventuel Guillaume Gestas, succède à Paul Farges.
. Pour les PNC et le personnel sol, j'ai été reconduit, mon remplaçant
éventuel étant Nicolas Foretz (PNC).
Merci à tous pour votre
confiance et votre fidélité.
>
Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Vous trouverez sur mon site
navigaction
les modalités d'accès aux sites des gérants.
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
>
Gestion des FCPE. Bon à savoir
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 1,723 euros en clôture lundi 6 juin. Elle était cotée 2,030 euros le 24 mai. Elle est en
baisse cette semaine de -8,11%.
Le DPS Air France-KLM est à 1,50 euros en clôture
lundi 6 juin. Il était coté 1,441 euro le 25 mai à l'ouverture. Il est
en baisse cette semaine de -7,98%.
Si on considère la valeur globale Action + DPS, elle est passée en
une semaine de 3,505 euros à 3,223 euros, soit une variation de -8,05%.
Évolution comparée du cours de l'action Air France-KLM vs IAG et LH sur un an.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
était avant l'annonce de l'augmentation de capital à 3,26 euros. L'objectif de cours le plus élevé est
à 5,50 euros, le plus bas à 1,30 euro. Vous pouvez
retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes. Je ne
prends pas en compte les opinions d'analystes antérieures au début de
la crise sanitaire.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du prix du carburant
Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de
corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de
Jet Fuel.
Le baril de Jet Fuel est en hausse cette semaine de 14$ à 172$.
En deux semaines, il a augmenté de 26$.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est en
baisse cette semaine de 2$ à 119$.
Depuis la mi-février, il fait le yoyo entre 100 et 120 $.
Au début du mois de mars, le Brent avait atteint
132$, proche de son record de 150$ (en 2008).
Fin octobre 2020, il était au plus bas à 37$.
Évolution du cours du pétrole sur dix ans.
La chute brutale correspond au début de l'épidémie de Covid-19.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM..
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
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François Robardet
Administrateur Air France-KLM représentant les
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