AF-KLM vise les bénéfices en 2022

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM
 

François Robardet
Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°871, 1er août 2022
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La Revue de Presse du lundi

> En dépit des perturbations, Air France-KLM vise les bénéfices en 2022

(source La Tribune) 29 juillet -  « Air France-KLM a enregistré de très bons résultats, meilleurs qu'attendus avec une reprise plus forte que prévue », s'est félicité Ben Smith à l'occasion des résultats semestriels, le 29 juillet. Et il n'en fallait pas plus au directeur général du groupe pour afficher ses ambitions sur l'année, malgré des perturbations importantes cet été et un fort niveau d'incertitude pour l'automne. Il a confirmé qu'il visait un résultat d'exploitation « nettement positif » pour le troisième trimestre actuellement en cours, et surtout « positif » sur l'ensemble de l'année. Cela constituerait une performance inédite depuis le début de la crise sanitaire. Cela laisse aussi entrevoir un bon niveau de confiance de Ben Smith, lui qui refusait jusqu'ici d'afficher des prévisions au-delà de septembre. Et si le dirigeant se montre confiant, c'est que son groupe a bien tourné depuis le début de l'année. De fait, au premier semestre, ses compagnies ont plus que triplé leur trafic par rapport à l'an dernier et transporté plus de 37 millions de passagers. Et l'augmentation s'est accélérée entre le premier et le deuxième trimestre.
 
La reprise du trafic s'est avérée bien plus forte que l'augmentation de capacité, bien que celle-ci ait crû de 75 %. D'où une amélioration des taux de remplissage, qui ont atteint 80 % sur les six premiers mois de l'année. Là aussi, l'amélioration s'est accrue entre avril et juin, où les avions ont été remplis à 85 %, soit un écart de moins de quatre points avec 2019. Cette période a aussi été marquée par la remontée en puissance des classes Première et Affaires. Leur taux d'occupation a dépassé celui de 2019 en mai et en juin, et atteint des niveaux historiques selon Ben Smith, même si cela s'est déroulé avec une capacité encore réduite. Celle-ci se situait à 75 % du niveau de 2019 au premier trimestre et à 82 % au deuxième, en ligne avec les prévisions.
 
La hausse du remplissage s'est conjuguée avec une amélioration des yields (rendements), déjà ressentie au premier trimestre. Dopés par la demande estivale, ceux-ci sont désormais nettement meilleurs que 2019 pour l'ensemble du réseau, dans les classes économiques comme premium. Pour le deuxième trimestre, ils étaient ainsi supérieurs de 15 % par rapport au niveau d'avant la crise, et cette tendance devrait se maintenir sur le reste de l'année. Cela s'est traduit par une hausse de la recette unitaire de 92 % par rapport à 2021. Et là aussi, elle dépasse désormais les niveaux de 2019. Assez légèrement sur le semestre entier, mais fortement sur le deuxième trimestre.
 
Steven Zaat, directeur financier d'Air France-KLM, souligne que cette combinaison d'augmentation de trafic et de hausse de recette unitaire ont permis à Air France-KLM de faire mieux que doubler son chiffre d'affaires. Bien que la croissance soit moins rapide que celle du trafic, celui-ci se situe à 11,2 milliards d'euros sur le semestre. Ce qui représente 86 % du niveau de la très bonne année 2019. Sur le deuxième trimestre seulement, le groupe est revenu à ses niveaux d'avant crise, en dépit d'une capacité encore limitée.
 
Portée par son activité, Air France-KLM dégage un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) de plus de 1,15 milliard d'euros pour un bénéfice d'exploitation de 36 millions d'euros sur le semestre. Sur le deuxième trimestre uniquement, son résultat d'exploitation atteint 386 millions d'euros, ce qui lui permet de dégager une marge de 5,8 %, quasiment équivalente à celle de 2019 comme ne manque pas de le faire remarquer Steven Zaat. Le directeur financier souligne ainsi un résultat exceptionnel, compte tenu, notamment, de l'explosion de la facture carburant, mais aussi des perturbations qui ont affecté la reprise.
 
« La forte reprise à laquelle nous assistons cet été met à l'épreuve l'ensemble du transport aérien. Bien qu'Air France-KLM se soit préparé à des niveaux de demande proches de ceux d'avant la pandémie, nos compagnies ne sont pas épargnées par les difficultés opérationnelles observées dans le monde entier », a de son côté déclaré Ben Smith. Dénonçant un manque d'anticipation de certains acteurs de l'industrie, qui devrait encore avoir des conséquences pendant plusieurs mois, le directeur général affirme que son groupe était prêt mais reconnaît avoir tout de même subit des difficultés opérationnelles.
 
Aux Pays-Bas, KLM et Transavia Holland ont été perturbées par les importantes difficultés rencontrées par l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol pour gérer le retour des flux massifs de passagers. Au printemps, le gestionnaire de la plateforme a demandé aux compagnies de réduire leur nombre de passagers sur certaines périodes très chargées, puis a demandé de limiter les taux de remplissage cet été. Une mesure qui a finalement été renforcée par KLM afin de disposer de davantage de souplesse pour gérer ses clients retardés.
 
De son côté, Air France affirme avoir réussi à maintenir une exploitation stable avec 99,4 % des vols opérés en juin et juillet, mais exclut de ce calcul les quatre jours de grève des pompiers d'aéroport à Roissy entrainant des annulations de vol. De même, Transavia France a dû composer avec le mouvement social d'une partie de ses personnels lors du pont du 14 juillet.
 
Ces perturbations ont généré un coût supplémentaire de 70 millions d'euros pour indemniser les passagers au deuxième trimestre, sans compter le manque à gagner. Le montant devrait également être significatif au troisième trimestre. En y ajoutant la hausse des taxes et redevances, notamment à Schiphol, Air France-KLM a affiché des coûts unitaires supérieurs à ceux de 2019 en dépit des importantes réductions opérées sur les effectifs et la masse salariale.
 
La hausse de la facture carburant est aussi venue impacter les coûts. Ils ont plus que triplé par rapport à 2021, en partie du fait de la reprise d'activité, mais aussi à cause de l'explosion des prix depuis le début de la guerre en Ukraine. En dépit d'une activité encore moindre qu'en 2019, Air France-KLM a payé 459 millions d'euros en plus pour le seul second trimestre. Et la situation pourrait encore un peu plus cet été.
 
Si les résultats se sont fortement améliorés par rapport à 2021, voire sur certains points par rapport à 2019, le dégagement d'un bénéfice d'exploitation annuel n'est donc pas encore gagné. Au-delà des éléments déjà abordés, Ben Smith reconnaît que la fin d'année va se dérouler dans un environnement plus complexe avec une inflation croissante et un contexte macroéconomique incertain, et affirme que le groupe va continuer ses efforts pour augmenter sa résilience.
(...) 
Un écart se retrouve aussi dans les niveaux de réservations des prochains mois. Ils sont inférieurs à ceux de 2019 à la même date. Ainsi, à fin juin 2019, 80 % des sièges offerts au troisième trimestre avaient déjà été réservés, et 36 % pour le quatrième trimestre. A fin juin 2022, ces chiffres tombent respectivement à 78 et 31 %, en dépit d'une capacité encore sensiblement inférieure. Même constat sur le moyen-courrier avec un écart de sept points pour le trimestre en cours, et quatre points pour le suivant. Steven Zaat reconnaît volontiers cet écart, mais impute cette différence principalement au fait que la crise du Covid a réduit les délais de réservation avec des décisions d'achat plus tardives.
 
D'ailleurs, discrètement, le groupe a quelque peu modéré sa hausse de capacité sur l'été. Alors qu'il prévoyait initialement de remettre en ligne 85 à 90 % de la capacité d'Air France et de KLM par rapport au niveau de 2019, il indique désormais que la fourchette se situe entre 80 et 85 %, comme au deuxième trimestre. Le retour vers les 90 % n'est désormais attendu qu'en fin d'année.

Mon commentaire : Après l'annonce des résultats semestriels du groupe Air France-KLM, les sentiments sont contrastés.

Les résultats sont meilleurs que prévus, dépassant ceux d'IAG et du groupe Lufthansa. L'engagement sans faille des salariés a permis aux clients d'effectuer des voyages reportés en raison de la crise sanitaire.

Les différentes opérations capitalistiques du début d'année ont permis d'amorcer le redressement financier du groupe franco-néerlandais et de ses deux principales filiales.

KLM a remboursé l'intégralité des aides d'État perçues au début de la crise sanitaire, Air France une partie seulement.

Mais pour les deux compagnies, il reste beaucoup à faire.

Les fonds propres du groupe Air France-KLM restent négatifs, ce qui n'est le cas ni d'IAG ni du groupe Lufthansa. Ils doivent être renforcés (lire l'article ci-dessous).

Par ailleurs, Air France et KLM vont devoir payer les charges sociales 2020 pour lesquelles elles avaient obtenu des reports de paiement.

En bref, comme la plupart de ses concurrents, le groupe Air France-KLM espère que l'activité ne fléchira pas, condition sine qua non pour poursuivre son redressement.

> Aérien, Air France-KLM, IAG : l'avion qui marche sur l'eau

(source Les Échos) 29 juillet - Les bateaux montent avec la marée, et ce qui est moins connu, les avions aussi ! Les compagnies aériennes marchent toutes sur l'eau cet été, en particulier le miraculé du secteur, Air France-KLM. Son trafic a presque retrouvé en juin et juillet la ligne de flottaison de 2019, tout comme IAG sur l'activité loisirs.

En fait, la situation est même bien meilleure qu'il y a trois ans pour l'ensemble du secteur qui vit une expérience quasi-historique : celle de pouvoir monter ses prix. Grâce à des recettes au siège plus moelleuses de 15 % qu'il y a trois ans, Air France-KLM a réalisé d'avril à juin 91 % du bénéfice opérationnel de la même période de 2019 avec 18 % de passagers en moins, et une marge d'exploitation similaire à 0,2 points près.

L'envie d'évasion de la clientèle rentabilise des années de douloureux efforts. En trois ans, sur fond de baisse de 14 % des effectifs, les coûts unitaires n'ont progressé que de 2,4 % malgré la baisse de 15 % des capacités.

Son patron Ben Smith n'est plus loin de changer l'eau en vin, mais c'est bien ce prodige qu'attendent maintenant les investisseurs. Les 2,76 milliards d'euros de recapitalisation ont permis de rembourser l'État néerlandais et son homologue français à 60 %. Il suffirait au management de lever la moitié du 1,2 milliard d'hybrides visé pour franchir le cap des 75 % qui rétablirait ses capacités de croissance externe et ses bonus. Mais le trou de 3,2 milliards dans les fonds propres consolidés, intact, ne serait comblé que par la génération future de bénéfices. Un train pour Lourdes ?

Capitalisations_europe

Mon commentaire : Attention : le graphique ci-dessus présente l'évolution de la valeur des compagnies aériennes européennes depuis la fin 2019. Il n'a pas vocation à refléter les valeurs actuelles. L'indicateur retenu pour calculer  la valeur d'entreprise est la somme capitalisation boursière + dette nette.

C'est l'augmentation de la dette nette des compagnies aériennes qui a plus ou moins compensée la baisse de la capitalisation boursière, ce qui peut paraitre pradoxal.
 
On notera que les trois compagnies aériennes qui ont le plus perdu de valeur sont trois compagnies britanniques : Ryanair, IAG et easyJet.

> IAG renoue avec les bénéfices grâce aux marchés espagnol et sud-américain

(source Air Journal) 30 juillet - IAG (International Airlines Group), maison mère des compagnies British Airways, Iberia, Vueling et Aer Lingus, a renoué avec les bénéfices au deuxième trimestre pour la première fois depuis la pandémie de Covid-19.
 
Le groupe ibérico-britannique a affiché un bénéfice net de 133 millions d’euros au deuxième trimestre 2022, contre une perte de 981 millions sur la même période de l’année dernière, quand le trafic aérien souffrait encore largement des restrictions de voyage.
 
IAG a exploité au deuxième trimestre 78% de sa capacité pré-pandémique de 2019, en nette hausse par rapport aux trois mois précédents (65%). Les compagnies espagnoles Iberia et Vueling ont ainsi réalisé les meilleures performances du groupe, tirées par le marché intérieur espagnol et les liaisons avec l’Amérique du Sud, où la demande a dépassé le mois dernier les niveaux de 2019.
 
« (...) Sur l’ensemble du premier semestre 2022, le groupe a divisé sa perte nette par trois, à 654 millions d’euros, et s’attend à un bénéfice opérationnel dans le vert pour l’ensemble de l’année. Ceci à condition «qu’aucun autre revers lié au Covid-19 et aux restrictions» sanitaires ou aucun «impact lié au contexte géopolitique» ne vienne perturber les opérations.

Mon commentaire : Comme Air France-KLM, le groupe IAG va devoir renforcer ses fonds propres, aujourd'hui proches de zéro.

> La perte d'exploitation de Wizz Air au 1er trimestre se creuse pour atteindre 285 millions d'euros

(source Reuters) 27 juillet - La compagnie aérienne à bas prix Wizz Air a déclaré que sa perte d'exploitation du premier trimestre avait bondi à 285 millions d'euros, contre 109 millions d'euros l'année précédente, le groupe étant frappé par la hausse des coûts.

La compagnie aérienne a déclaré qu'elle s'attendait à dégager un bénéfice d'exploitation significatif grâce à la poursuite de l'amélioration des recettes et des prix, et a indiqué que les niveaux de perturbation dans les aéroports avaient commencé à se normaliser.

Mon commentaire : Les compagnies aériennes ont souffert de l'augmentation du carburant, qui a plus que doublé depuis le début de la guerre en Ukraine.

Si la plupart avaient souscrit des couvertures leur permettant de diminuer le coût d'une grande partie de leur consommation de kérosène, ce n'est pas le cas de Wizz Air. La compagnie hongroise a payé l'intégralité de son carburant au prix fort, raison pour laquelle son déficit est si important.

Toutes les compagnies aériennes revoient leur politique de couverture carburant. Ainsi, Wizz Air abandonne sa politique de non-couverture et se couvre en 2023 et 2024, à hauteur de 46% et 20% respectivement. Ryanair a sa position couverte sur la limite de 80% et 30% respectivement. Quant à EasyJet, sa couverture est actuellement de 83%.

> Face à une grève, Lufthansa annule la quasi totalité de ses vols en Allemagne ce mercredi

(source AFP) 29 juillet - La compagnie aérienne Lufthansa est à nouveau confrontée à une grève massive ce mercredi [27 juillet] en Allemagne. Ce mouvement social concerne les employés au sol, notamment dans la maintenance, mais également les opérateurs des véhicules de remorquages des avions. Les protestataires veulent ainsi accentuer la pression sur la direction pour qu’elle augmente les salaires d’au moins 9,5 %.
(...)
Au total, 678 vols à Francfort et 345 à Munich sont annulés par Lufthansa ce mercredi.
 
". Ce qui signifie que bien plus de 100 000 personnes ne peuvent pas partir en vacances aujourd'hui. C'est vraiment une journée amère pour une compagnie aérienne, mais surtout pour les personnes qui voulaient partir en congé", déplore Martin Leutke, porte-parole de Lufthansa.
(...)

Mon commentaire : La situation de Lufthansa risque de s’aggraver.

L’immense majorité des pilotes de la compagnie aérienne Lufthansa a voté en faveur d’une grève, leur syndicat réclamant une augmentation de salaire de 5,5% cette année ainsi qu’une compensation automatique de l’inflation par la suite.

Les revendications des pilotes portent aussi sur un alignement du système de rémunération dans toutes les compagnies du groupe, donc chez Eurowings, la compagnie à bas coûts du groupe allemand.

> Pilotes easyJet en Espagne : 9 jours de grève en aout

(source Air Journal) 1er août - Alors qu’elle annonçait dimanche la fin de la grève de ses PNC, la spécialiste britannique du vol pas cher easyJet fait face à une nouvelle menace de conflit dans les aéroports espagnols où elle est basée. Le syndicat de pilotes SEPLA a annoncé vendredi des arrêts de travail du 12 au 14 aout, du 19 au 21 aout et du 27 au 29 aout 2022 inclus. Il a expliqué au quotidien El Pais qu’il s’agissait de « la dernière ressource possible », toutes les tentatives faites par les représentants des pilotes pour parvenir à un accord ayant échoué après « plus de six mois de négociations et six réunions au cours desquelles ils ont présenté trois propositions sociales, rejetée par l’entreprise ».
 
EasyJet a déclaré être au courant d’une prochaine grève des pilotes dans ses bases de Barcelone, Malaga et Palma à Majorque : « Nous sommes déçus de cette action en ce moment critique pour l’industrie », a déclaré la société dans un communiqué, ajoutant que les négociations avec Sepla étaient « en cours ».

La low-cost n’est pas la seule affectée par des conflits sociaux en Espagne : deux syndicats de PNC de Ryanair appellent à quatre jours de grève par semaine entre le 8 aout et début janvier 2023, alors que les pilotes justement représentés par SEPLA ont eux signé un accord.

Par ailleurs, une grève est envisagée par les contrôleurs aériens, qui réclament une augmentation des effectifs pour accompagner l’augmentation du trafic.

Mon commentaire : Les conflits se multiplient au sein des compagnies aériennes européennes. 

Ces dernières semaines, easyJet, Ryanair, Wizz Air, SAS, Transavia France, Lufthansa, British Airways, ITA Airways (l'ex Alitalia), KLM, ont toutes subies des mouvements de grève.

Le motif est souvent le même : un rattrapage des baisses de salaire imposées durant la crise sanitaire ainsi qu'un ajustement suite à la forte inflation enregistrée depuis un an.

> Aides d'État : Bruxelles demande à Ryanair de rendre 8,4 millions d'euros à la France

(source Le Figaro) 26 juillet - Ryanair va devoir passer à la caisse. La Commission européenne a jugé ce mardi que la compagnie aérienne low-cost avait bénéficié d'aides d'État «incompatibles avec les règles de l'UE», concernant l'aéroport de La Rochelle (Charente-Maritime), entre 2003 et 2010. Elle appelle ainsi la France à récupérer leur montant auprès de Ryanair, soit 8,4 millions d'euros. Même sort pour la compagnie low-cost britannique Jet2, qui va devoir rendre 81.000 euros d'aides d'État illégales à la France.
 
À la suite d'une enquête ouverte il y a dix ans, en 2012, Bruxelles a estimé que «plusieurs contrats de services aéroportuaires et contrats de services marketing conclus par l'aéroport de La Rochelle entre 2003 et 2010 avec les compagnies aériennes Ryanair et Jet2» ne respectaient pas le cadre légal des aides d'État. Ces subventions publiques (redevances aéroportuaires peu élevées, commissions liées aux résultats, paiements pour des services de marketing...), en effet, sont autorisées afin que les aéroports ou les autorités régionales puissent «attirer des compagnies aériennes sensibles aux prix», mais «sous réserve de certaines conditions».
 
Or, celles-ci n'ont pas été respectées dans le cadre de certains contrats conclus entre l'aéroport de La Rochelle et les compagnies aériennes, entre 2003 et 2010, a tranché Bruxelles. Ils «ont conféré un avantage économique injustifié à Ryanair et Jet2 par rapport à leurs concurrents, en ce qu'un exploitant aéroportuaire guidé par la recherche d'un profit n'aurait jamais accepté d'accorder des conditions similaires à ces compagnies aériennes dans les mêmes circonstances», écrit la Commission.
 
En revanche, la Commission a jugé compatibles plusieurs autres mesures d'aides accordées par la France, entre 2001 et 2012, à l'aéroport de La Rochelle. D'autres ne constituaient pas des aides d'État, a considéré Bruxelles. La Commission a également rendu ce vendredi sa décision sur des aides d'État accordées à l'aéroport de Beauvais (Oise), ainsi que sur les remises et les accords de commercialisation conclus entre l'aéroport et ses compagnies aériennes clientes. Aucun de ces contrats et subventions n'a été jugé incompatible avec les règles européennes.

Mon commentaire : Encore une fois Ryanair a été prise la main dans le pot de confiture.

L'aéroport de La Rochelle n'est pas le premier, ni surement le dernier, a avoir passé des contrats illégaux avec la spécialiste de la question.

La compagnie irlandaise est également une spécialiste des dépôts de plainte auprès de la Commission Européenne, à l'encontre de tous ses concurrents.

Ainsi, durant la crise sanitaire, Ryanair a contesté toutes les décisions de la Commission Européenne favorables à l'octroi d'aides d'États. À ce jour, elle n'a jamais obtenu gain de cause.

> JetBlue remporte la fusion avec Spirit

(source Journal de l’Aviation) 28 juillet - Après des mois de tergiversations, Spirit a tourné le dos à Frontier pour se jeter dans les bras de JetBlue. Les deux compagnies américaines ont en effet annoncé qu'elles avaient conclu un accord définitif de fusion, qui valorise Spirit Airlines à 7,6 milliards dollars.
 
La transaction ne devrait pas être conclue avant le premier semestre 2024. D'ici là, les deux compagnies continueront d'opérer indépendamment l'une de l'autre.
 
Mais à compter de la finalisation de l'accord, elles travailleront à la création de la cinquième plus importante compagnie américaine - même si elle restera loin des quatre autres avec seulement 9% de parts de marché. Elle devrait pouvoir transporter 77 millions de passagers et générer un chiffre d'affaires de 11,9 milliards de dollars (selon les résultats des deux compagnies en 2019). JetBlue attend par ailleurs des synergies annuelles de 600 à 700 millions de dollars, une fois la fusion réalisée.
(...) 
Les deux compagnies ont une flotte combinée de 458 appareils, auxquels s'ajoutent 300 appareils en commande auprès d'Airbus (familles A220 et A320neo). Seules la marque et l'expérience client de JetBlue subsisteront à terme.

Mon commentaire : La fusion Spirit - JetBlue laisse sceptique la plupart des experts.

Leurs modèles économiques sont fort différents.

Spirit est un transporteur qui s'appuie sur des tarifs réduits au plus bas niveau possible, complétés par des frais pour des extras tels que la réservation par l'intermédiaire d'un centre d'appel, une stratégie connue sous le nom de dégroupage. Le succès de son modèle commercial repose sur une structure de coûts peu élevés qui lui a permis de proposer des tarifs de base bas et de maintenir des marges bénéficiaires élevées.

En revanche, JetBlue est une compagnie aérienne de loisirs haut de gamme. Ses propositions comprennent des bagages enregistrés gratuits, un assortiment de nourriture complémentaire et des suites privées.

Les deux compagnies aériennes ont deux ans pour faire émerger des synergies à hauteur des investissements.

> Safran a doublé son bénéfice net au premier semestre 2022

(source Air Journal) 30 juillet - Tiré par la reprise du trafic aérien, le motoriste et équipementier aéronautique Safran a enregistré un chiffre d’affaires ajusté de 8,56 milliards d’euros au premier semestre 2022, soit une augmentation de 24,5 % sur une année glissante.
 
Sur la même période, le groupe français a vu son bénéfice net ajusté doubler à 536 millions d’euros. Il s’agit de «solides résultats» qui «montrent que la reprise du trafic aérien est bien ancrée et s’intensifie de jour en jour», à l’exception de la Chine, a estimé le directeur général du groupe, Olivier Andriès.
(...)
Safran tire une partie de ses revenus de produits et services facturés en dollars, notamment pour les services pour moteurs d’avions commerciaux, qui représentent à eux seuls près du tiers des revenus de Safran. Cette activité de services a bondi de 47% au premier semestre, reflétant la reprise du trafic aérien mondial : les avions volant plus, les compagnies ont davantage besoin de pièces de rechange et d’opérations d’entretien.
 
Alors qu’Airbus et Boeing augmentent leur production pour répondre à l’augmentation du trafic aérien, les deux avionneurs disent être ralentis par les difficultés de fournisseurs fragilisés par la pandémie à suivre la remontée en cadence. Safran, qui équipe de ses moteurs Leap la totalité des Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320, en a produit 465 unités entre janvier et juin, davantage au premier trimestre (239) qu’au deuxième (226).
(...)

Mon commentaire : Safran est confronté à la même problématique qu'un grand nombre d'industriels : la fragilité de la chaîne d’approvisionnement alors que le monde sort de la pandémie.

> Le groupe ADP double son activité et revoit ses ambitions à la hausse

(source La Tribune) 28 juillet - Comme d'autres acteurs du transport, le groupe ADP (Aéroports de Paris) bénéficie d'un réel regain d'activité au premier semestre. Dopées par une reprise plus forte que prévu à partir du printemps, les différentes métriques sont multipliées par deux, trois, voire davantage par rapport à la même période l'an dernier. De quoi générer un surcroît de confiance et amener le groupe à revoir à la hausse ses prévisions sur l'année, même si le niveau de 2019 reste encore loin.
 
Le groupe ADP se montre donc optimiste avec de nouveaux objectifs annuels plus ambitieux. Il augmente de quatre points ses hypothèses de trafic. Elles passent d'une fourchette initiale comprise entre 70 et 80 % du niveau de 2019 à une fourchette de 74 à 84 %.
(...) 
Cette amélioration tient notamment à la performance de Paris Aéroports (marque qui regroupe les aéroports parisiens uniquement). Portés par leurs résultats de ces derniers mois, Roissy et Orly visent à retrouver entre 72 et 82 % de leur niveau de trafic de 2019, contre une fourchette initiale comprise entre 65 à 75 %. Ce qui fait sept points supplémentaires.
 
(...) L'écart entre les hypothèses hautes et les hypothèses basses reste très important. Preuve que les facteurs de risques restent nombreux : le contexte sanitaire instable, la situation géopolitique, la pression environnementale, l'inflation (voire l'hyperinflation en Turquie), la faiblesse du trafic affaires.
 
Et même sans nouveau cataclysme, la marche à franchir reste importante. (...) C'est aussi le cas pour les aéroports parisiens. Après avoir mis plus de temps à repartir que les aéroports turcs ou indiens du groupe, ils ont connu un rebond impressionnant. Roissy et Orly ont multiplié leur trafic par trois sur un an, ce qui a permis d'ouvrir l'ensemble des terminaux mis à part le terminal 1 de CDG encore en travaux. Mais là aussi, cela ne représente que 72 % du niveau de 2019.
(...)
Le quatrième trimestre est pour l'instant plus incertain au vu des facteurs de risques qui pèsent sur la demande.
(...) 
Des coûts supplémentaires devraient néanmoins se faire sentir entre la reprise du trafic et l'inflation, notamment pour les charges de personnel. Après d'importantes réductions pour faire face à la crise, avec des baisses d'effectifs dont une rupture conventionnelle collective pour 1.150 salariés à Paris, celles-ci ont déjà augmenté au premier semestre et devraient s'accroître encore au second. Sur les aéroports parisiens, le groupe a stoppé l'activité partielle et repris son recrutement avec un plan de 600 embauches pour accompagner la reprise du trafic. Il a également signé deux accords, l'un pour que les collaborateurs concernés par le controversé Plan d'adaptation des contrats de travail (PACT) retrouvent leur niveau de rémunération de 2019, l'autre pour une augmentation générale supplémentaire de 3 % pour tous les salariés. L'impact de ces deux accords est estimé à 13 millions d'euros sur le second semestre.

Mon commentaire : À l'instar des compagnies aériennes, le groupe ADP (ex Aéroports de Paris) a été confronté à des mouvements sociaux qui l'ont contraint à procéder à des ajustements de salaire.


Revue de presse boursière

> Air France KLM confirme ses bonnes dispositions, brokers en soutien

(source Boursier) 1er août - Air France KLM confirme sa belle forme du moment en Bourse avec un titre qui gagne encore 3,8% à 1,4 euro. Il faut dire que la compagnie aérienne bénéficie de deux recommandations favorables d'analystes pour débuter la semaine dans la mesure où HSBC et Oddo BHF sont tous les deux passés à l''achat' sur le dossier. La banque anglaise a remonté sa cible de 1,2 à 1,6 euro pendant que le broker a rehaussé son objectif de 1,45 à 1,7 euro.
 
Oddo BHF estime que les effets de la restructuration sont sous-estimés par le marché tandis que le nouvel environnement concurrentiel apparaît plus favorable avec la disparition d'acteurs agressifs en termes de tarifs comme Norwegian et Level ou encore XL et Aigle Azur. De plus, un des apports majeurs de la publication semestrielle est clairement l'amélioration de la visibilité sur la génération de cash et la restauration du bilan.
(...)

Mon commentaire : Outre Oddo et HSBC, Citigroup est également passé à l'achat (fin juin). Ils mettent en avant les effets du plan stratégique d'Air France-KLM dévoilé à l'automne 2019.

D'autres analystes comme UBS, Barclays ou Deutsche Bank ont un avis neutre.


Fin de la revue de presse

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

> Gestion des FCPE. Bon à savoir

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 1,414 euros en clôture lundi 1er août. Elle est en forte hausse cette semaine de +13,53%.

Les résultats semestriels, meilleurs que ce que prévoyaient les analystes, ont dopé le cours de l'action.

La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM après l'augmentation de capital est à 1,43 euros. L'objectif de cours le plus élevé est à 1,90 euro, le plus bas à 0,85 euro. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

> Mon commentaire sur l'évolution du prix du carburant

Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de Jet Fuel. C'est très clair sur le graphique ci-dessous, qui porte sur la période juin 2015 - juillet 2022.

compare_fuel_jetfuel

Selon les spécialistes, cette hausse serait due à une augmentation des réserves de carburant des armées, uniquement composées de Jet Fuel.

En effet, depuis quelques années, pour assurer la force des infrastructures, l’armée française privilégie une politique de carburant unique visant à alimenter l’ensemble des équipements, véhicules terrestres et groupes électrogènes avec du carburéacteur à usage aérien.


Prix du baril de Jet Fuel selon les régions du monde (source IATA) au 22 juillet 2022

JetFuelPrice

Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse cette semaine de 2$ à 140$. Il a baissé de 37$ en un mois.
Il était à 79$ il y a tout juste un an.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en forte baisse cette semaine de -5$ à 100$.
Depuis la mi-février, il fait le yoyo entre 100 et 120 $.

Au début du mois de mars, le Brent avait atteint 132$, proche de son record de 150$ (en 2008).

Fin octobre 2020, il était au plus bas à 37$.

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| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés et anciens salariés actionnaires PNC et PS.
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