N°875, 29 août 2022
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La Revue de Presse du lundi
Éditorial
>
Air France : bagarre dans un cockpit, allumage oublié d'un moteur au décollage..., questions sur la sécurité des vols
(source La Tribune) 26 août - Au vu des milliers de vols opérés
chaque jour par Air France, les événements pouvant avoir un impact sur
la sécurité des vols sont inévitables sans pour autant remettre en cause
de manière systémique le niveau de sécurité de la compagnie. Pour
autant, depuis le début de l'année, la nature de certains incidents que
dévoilent ici La Tribune interroge et suscite des craintes au moment où
le trafic redémarre fort après deux années de fortes perturbations dues
à la crise sanitaire. Un sentiment renforcé par la publication d'un
rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) le 23 août, mettant en
cause la culture de sécurité chez Air France avec des écarts par rapport
aux procédures jugés trop importants. A quelques semaines du procès
devant le tribunal correctionnel sur l'accident de l'AF447, le Rio-Paris
qui a fait 228 morts en 2009, qui verra Air France et Airbus comparaître
pour « homicides involontaires », la séquence est sensible. Et les
analyses de la situation divergent. Des erreurs
impensables selon des pilotes Selon des sources
concordantes, Air France a recensé deux oublis de démarrage d'un moteur
en amont du décollage, qui ont eu lieu en février. L'un s'est déroulé
sur un Airbus A321 et a été corrigé par l'équipage avant l'alignement
sur la piste, mais l'autre sur A350 n'a été détecté qu'au moment de la
mise en poussée avant le décollage lors d'un vol qui devait relier Paris
à Tel Aviv. Si le roulage sur un seul moteur est une procédure normale
pour économiser du carburant, oublier cette situation et ne pas
planifier le démarrage du second moteur apparaissent comme des erreurs
impensables pour plusieurs connaisseurs de ces questions, notamment des
pilotes, qui s'interrogent sur la façon dont cela est intégré aux
checklists, censées prévenir ce genre d'oublis. Confirmant
l'information à La Tribune, Air France a indiqué avoir ouvert une
enquête interne - toujours en cours - sur les conditions ayant mené à la
séquence sur A350. La compagnie déclare aussi avoir soumis ces éléments
au BEA qui n'a pas estimé devoir ouvrir une enquête. Enfin, la compagnie
précise que, « sans attendre les résultats des investigations, la
direction des Opérations aériennes de la compagnie a procédé à des
mesures conservatoires par la suspension de cette procédure sur
l'ensemble de ses flottes, le temps d'effectuer le rappel des procédures
de roulage sur un seul moteur (et des séquences de démarrage associées)
auprès des équipages opérant l'Airbus A350 ». En avril, la
remise de gaz de l'AF011 avait également fait grand bruit, les
communications entre la tour de contrôle et l'appareil ayant été
diffusées sur Internet. Si cette procédure est tout à fait normale et
même nécessaire à la sécurité des vols en cas d'approche non-stabilisée,
ce cas particulier était frappant du fait de sa mauvaise exécution par
l'équipage. Des pilotes en viennent aux mains
Plus récemment, c'est un événement inédit au sein d'Air France
et d'une autre nature qui est intervenu à bord avec une altercation
entre les deux pilotes sur un Airbus A320 entre Genève et Paris en juin
dernier. Selon nos informations, une empoignade musclée entre le
commandant de bord et le copilote a eu lieu dans le cockpit, en phase de
montée après le décollage à la suite du refus du copilote de suivre une
consigne. Après un coup porté par inadvertance selon la version de l'un
des deux pilotes, ou une gifle selon celle de son collègue, les deux
hommes se sont attrapés par le col, tout en restant à leur poste de
pilotage, avant que l'un des pilotes ne lance sa plaquette en bois
(sorte de porte-document) au visage de l'autre. Alerté par le bruit,
l'équipage commercial est entré dans le cockpit au moment où la tension
retombait. Pour éviter une reprise des hostilités, un PNC a passé la fin
du vol assis derrière les pilotes, et a rédigé un rapport. Air France
confirme le « différend » avec un échange de « gestes inappropriés ».
La compagnie assure néanmoins que « l'incident a pris rapidement
fin sans affecter ni la conduite ni la sécurité du vol qui s'est
poursuivi normalement ». Elle précise que les pilotes concernés sont à
ce jour arrêtés de vol et dans l'attente d'une décision managériale.
Celle-ci statuera sur l'issue et l'éventuel traitement à donner à l'événement.
S'il n'est pas encore possible de dire si cette dispute trouve son
origine dans des raisons professionnelles ou personnelles, elle vient se
superposer aux autres événements déjà identifiés - et sans doute à un
certain nombre d'autres passés sous les radars. Le BEA
s'en mêle C'est d'ailleurs le sens du rapport du BEA. A
l'occasion d'un rapport d'enquête mettant en lumière un non-respect
volontaire de procédure par un équipage lors d'une fuite de carburant,
l'organisme a pointé plusieurs autres cas similaires au cours des
dernières années. Il a ainsi mis à profit ce rapport pour dénoncer « une
récurrence d'enquêtes concernant des événements Air France récemment
menées par le BEA qui montrent une adaptation des procédures, voire une
violation délibérée de celles-ci amenant à une réduction des marges de
sécurité ». De même, il a fait des recommandations dépassant le cadre de
la seule fuite de carburant pour « faire évoluer la culture de sécurité
dans le sens d'une valorisation d'une application plus stricte des
procédures en vol » chez Air France. Une prise de position
extrêmement forte à l'encontre de la compagnie qui en a surpris plus
d'un, à commencer par Guillaume Schmid, vice-président du bureau Air
France - Transavia du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) :
« dans un rapport, on parle de l'incident en question, on essaie de
comprendre les tenants et aboutissants. Mais de là à en déduire des
conclusions sur la culture de sécurité ou certaines pratiques de la
compagnie, c'est aller un peu vite en besogne. » De son côté,
Air France déclare qu'elle « prendra en compte, évidemment, l'ensemble
des recommandations du rapport. Comme de nombreux autres éléments, ces
recommandations viendront alimenter la démarche d'amélioration continue
de la sécurité des vols de la compagnie. Sans attendre la publication
officielle de ce rapport et suite aux échanges déjà engagés avec le BEA,
certaines des recommandations sont déjà mises en œuvre. » Un audit LOSA
(Line Oriented Safety Audit) doit également être effectué pour
l'ensemble de la compagnie d'ici la fin de l'année. Pas
plus d'événements qu'avant la crise Interrogé sur l'aspect
répétitif des événements, Air France indique qu'il n'y a pas eu
d'augmentation du nombre d'événements avec la reprise d'activité par
rapport aux standards connus avant la crise sanitaire. Sur le terrain,
Guillaume Schmid estime ne pas avoir non plus constaté un nombre
d'incidents plus important qu'en temps normal. Selon des bons
connaisseurs des questions de sécurité des vols, le nombre d'événements
signalés s'explique aussi par le fait que les pilotes d'Air France sont
ceux qui font remonter le plus d'éléments concernant la sécurité dans le
cadre de la « culture juste ». Celle-ci instaure notamment qu'une
remontée faite volontairement par un équipage contribue à l'amélioration
globale de la sécurité et ne doit pas donner lieu à des sanctions en cas
d'erreur, si ce n'est dans des cas de violation délibérée des procédures
pour des motifs personnels et non au bénéfice de la compagnie et de ses
passagers. Certains s'alarment d'ailleurs du fait que les
recommandations du BEA enjoignant Air France à « l'identification et la
gestion individuelle des écarts aux procédures en vol » peuvent nuire à
cette culture juste en limitant les reports volontaires et donc à la
sécurité globale de la compagnie. Ils font également valoir que
l'application des procédures doit rester un moyen pour améliorer la
fiabilité des opérations et non une finalité en soi. Une
nature d'incident qui interroge Pourtant, plusieurs de ces
connaisseurs émettent des craintes face à ces événements, en raison
notamment de leur nature. Parmi les pistes de réflexions évoquées,
l'impact de la crise sanitaire est largement présent. Toutes les
personnes interrogées confirment que le très faible taux d'activité,
avec des équipes peu présentes sur site, suivi d'une remontée en
puissance très rapide des vols a joué un rôle très important. Mais
certains d'entre eux se posent la question de savoir si cette
problématique a suffisamment été prise en compte par le management, si
les risques ont bien été évalués et si tous les moyens nécessaires ont
été mis en place pour assurer la bonne tenue de la reprise. Celle-ci ne
se joue pas seulement dans le cockpit, mais bien dans tous les rouages
de la compagnie. Ce qui a nécessité un travail immense alors que la
faible activité a mis à mal le niveau de préparation et les
automatismes. Sans compter que la compagnie a perdu 16 % de ses
effectifs pendant la crise, notamment dans des activités comme la
maintenance. Air France a néanmoins réussi à faire voler tous
ses pilotes pendant la crise, avec le maintien d'un niveau d'activité
supérieur aux minimas exigés par la réglementation. Elle met également
en avant le fait d'avoir repris les embauches de pilotes dès avril 2021,
avec l'objectif d'arriver à 700 recrutements d'ici fin 2022. Ce qui lui
a d'ailleurs permis d'assurer son programme de vol cet été, là où une
partie de ses concurrents a dû réduire la voilure. Et là aussi,
Guillaume Schmid semble indiquer que les choses ont été bien faites par
la compagnie : « Pendant le Covid, nous avons su nous protéger.
Aujourd'hui, des consignes nous sont encore données pour éviter la
suroptimisation. Pour moi, il n'y a pas eu de sujet pendant le Covid et
depuis la reprise. Nous savons que nous volons plus, que nous sommes
plus fatigués avec des plannings plus exigeants, mais cela fait partie
de notre métier de savoir poser des limites. » De nombreuses
communications ont également eu lieu à partir du printemps, à
l'attention de toutes les catégories de personnels au sol et à bord,
pour appeler à la plus grande vigilance pendant cette période de reprise
du trafic. S'il reconnaît le caractère surprenant d'événements
tels que l'oubli de démarrage d'un moteur, Guillaume Schmid juge que le
risque découlant d'une telle situation est limité, l'avion s'arrêtant
rapidement. Surtout, il ne voit pas pour l'instant de causes
structurelles pouvant expliquer ce type d'incident : « Ce sont des
oublis. Et des oublis, il y en a régulièrement. Cela fait partie des
erreurs qu'il y a. Après, il faut savoir pourquoi elles ne sont pas
identifiées et je crois qu'Air France a réagi là-dessus en stoppant
immédiatement la procédure de roulage sur un moteur le temps de
comprendre. Des communications ont été faites et maintenant les choses
ont repris. » Des fragilités relevées Un
avis qui n'est pas partagé par tous. Après avoir rappelé qu'il y avait
certes quelques comportements nuisibles, isolés et non représentatifs,
un expert de questions de sécurité de vols indique que les écarts
récurrents par rapport aux procédures signalés par le BEA ne sont pas le
fait d'un manque de professionnalisme de la part des pilotes,
mécaniciens et agents au sol, mais plutôt d'une insuffisance
managériale. Selon lui, elle s'illustre par une incapacité à prendre en
compte des signaux faibles ou encore par une tolérance face à des
situations inacceptables. Il évoque également une dégradation des
conditions de travail depuis le début de la crise, avec un manque
d'effectifs, une intensification de l'activité et un manque de moyens
techniques nécessaires pour appliquer les procédures, avec dans le même
temps une volonté des personnels à poursuivre au maximum l'exploitation
pour le bien économique de la compagnie. Même si cela se passe bien la
plupart du temps, cette combinaison de facteurs peut selon lui conduire
à une multiplication d'événements, voire à un accident majeur.
La mise en place des nouvelles procédures en début d'année pour le
calcul de performances sur la flotte Airbus, soit l'introduction d'un
facteur possible de fragilisation dans un contexte déjà compliqué,
interroge également. Les deux oublis de démarrage d'un moteur ont
d'ailleurs eu lieu juste après le changement de procédures, signale un
pilote. « Si les changements de procédure sont bien accompagnés,
cela ne pose aucun problème. Et dans le cas présent, je pense que cela
l'a été. Cela s'est très bien passé et il n'y a pas eu d'incidents
notables », affirme à l'inverse Guillaume Schmid rejoint par un
connaisseur du dossier pourtant plutôt critique par ailleurs. Air France
a d'ailleurs décidé de suspendre la mise en place de nouvelles
procédures à l'approche de l'été pour éviter de fragiliser le service,
notamment les modifications de briefing décidées par Airbus. Elles
seront implémentées plus tard dans l'année. Retour en
arrière Enfin, certains évoquent même un possible retour en
arrière par rapport à ce qui avait été mis en place suite à l'accident
de l'AF447 ou du moins un relâchement de la pression sur ces sujets avec
une prise de conscience moins importante que lors de la dernière
décennie. Ils regrettent cette situation, estimant que l'important
travail entrepris avait porté ses fruits avec de véritables
améliorations. L'un d'entre eux estime ainsi que des incidents comme
celui de l'AF011 sont typiquement des choses qui n'arrivaient plus et
qui ressurgissent à nouveau. De son côté, Air France assure
qu'il n'y a aucun relâchement et continue d'affirmer qu'il s'agit d'un
impératif absolu. Les 35 recommandations de l'Independent Safety Review
Team (ISRT), groupe d'experts de la sécurité intervenu suite à l'AF447,
semblent d'ailleurs toujours en vigueur au sein de la compagnie.
En revanche, la compagnie a bien rompu avec un principe appliqué suite à
l'accident du Rio-Paris, avec l'adoption de nouvelles procédures sur la
flotte Airbus. Même si elles ne concernent qu'un périmètre réduit, cela
marque un retour à des procédures propres à Air France conçues notamment
pour uniformiser certains éléments entre les flottes Airbus et Boeing.
Or, la compagnie s'était évertuée depuis une dizaine d'années à mettre
en place uniquement les procédures constructeurs. L'un de nos
interlocuteurs signale également qu'une grande partie des événements
concernent des instructeurs, qui sont normalement « les exemplaires des
exemplaires ». Avant même le rapport du BEA, il évoquait un sujet
culturel sans pour autant arriver à déterminer s'il s'agit de laxisme,
de négligence, de manque de vigilance ou de perte de conscience de la
situation, et quelle part pouvait être imputée aux comportements
individuels et quelle part à un problème de management.
Quelle sanction en cas de faute délibérée ? La question des
sanctions d'un pilote ayant commis une faute délibérée, notamment dans
son propre intérêt, fait aussi débat. D'après différentes personnes
interrogées, la composition paritaire (spécifique aux PNT) entre
représentants de la direction et syndicaux des commissions devant
trancher sur les questions disciplinaires limite les possibilités de
sanctions lourdes. D'où, selon elles, un sentiment d'impunité pouvant
conduire à des dérives, voire à certains des événements cités.
Cela pourrait évoluer avec la mise en place il y a quelques semaines
d'un nouveau protocole de sécurité des vols structurant cette culture
juste. Celui-ci prévoit qu'un comité des sages, composé de pilotes
conjointement désignés par la compagnie et le syndicat représentatif (le
SNPL en l'occurrence), puisse déterminer si un écart par rapport à la
procédure est volontaire ou justifié, et s'il est nécessaire de lever
l'anonymat de l'équipage en vue d'un traitement managérial pouvant aller
jusqu'à la sanction. Bien que jugés indépendants, lesdits pilotes du
comité appartiendront tous à Air France. Guillaume Schmid
approuve cette évolution qui met fin à un certain flou sur la procédure
à suivre : « Le protocole prévoit qu'avec l'analyse des vols, on se pose
la question à chaque fois de ce qui est acceptable ou pas, et que
derrière l'on assume qu'il y ait un traitement managérial quand il a
lieu d'être. Ce n'est pas quelque chose que nous mettons sous le tapis.
Le SNPL y a participé et nous sommes très à l'aise avec ça. »
>
Un nouveau conflit se profile entre les pilotes de KLM et le gouvernement
(source FD, traduit avec Deepl) 22 août - Le syndicat des pilotes VNV crie victoire. Selon le
syndicat, le gouvernement ne dicte plus les conditions d'emploi chez
KLM. L'accord de principe qui vient d'être conclu avec la direction
signifie que les 3.000 pilotes bénéficieront à nouveau d'une
augmentation de salaire, d'une prime de fin d'année et de nombreux
avantages sociaux. Cet accord, écrit VNV à ses membres, marque une
rupture avec le sacrifice salarial des employés, qui était une condition
pour obtenir le soutien de l'État pendant la crise de la Covid-19. Il
semble peu probable que l'accord CLA avec les pilotes
survive. Lorsque des milliards d'aides d'État ont été mis à la
disposition de KLM en avril 2020, le ministère des Finances a posé la
condition dure que la compagnie aérienne réduise ses coûts influençables
(c'est-à-dire principalement les frais de personnel) de 15%. Les épaules
les plus fortes porteraient le plus lourd fardeau. Cela signifie que les
employés qui gagnent au moins trois fois leur salaire normal
(principalement les pilotes) devraient renoncer à au moins 20 % de leurs
coûts salariaux totaux. KLM a accéléré le
remboursement de ses prêts auprès des banques et du gouvernement au
printemps dernier, afin d'obtenir plus de liberté. Mais la compagnie
aérienne n'a pas mis fin à l'accord de financement, qui court jusqu'en
2026. C'est pourquoi les conditions entourant les coupes et le
verdissement restent d'actualité. Le ministère des finances
indique dans une réaction que les conditions du programme d'aide
s'appliquent dans leur intégralité, même si KLM a récemment remboursé
les prêts. L'agent de l'État vérifiera si l'accord CLA est conforme aux
conditions. Il en fera état dans son prochain rapport, qui sera publié
cet automne. (...)
>
Pas de retour à la normale cet hiver pour Londres-Heathrow et British Airways
(source Les Échos) 26 août - L'aéroport de Londres-Heathrow fait un
Covid long. Alors que le trafic aérien a presque retrouvé son niveau d'avant
crise un peu partout en Europe, le plus grand aéroport londonien
continue de limiter sévèrement le trafic des compagnies aériennes, les
empêchant ainsi de profiter à plein de la reprise estivale. Une
situation qui devrait même se prolonger jusqu'au printemps prochain, à
en juger par les dernières annonces de British Airways. La
compagnie britannique et principale utilisatrice d'Heathrow vient
d'annoncer une réduction de 8 % de son programme de vols pour la saison
d'hiver, du 31 octobre au 1er avril, soit l'équivalent de 10.000 vols
supprimés. Une décision qui fait suite à la prolongation par l'aéroport
d'Heathrow du plafonnement de sa capacité à 100.000 passagers par jour
jusqu'au 29 octobre. Visiblement, British Airways
ne croit pas à un retour à la normale à Londres-Heathrow une fois passée
la saison d'été et préfère anticiper en supprimant des vols
court-courriers, plutôt que de devoir les annuler en dernière minute,
comme cela s'est produit cet été. (...) Ces difficultés n'ont
toutefois pas empêché British Airways de renouer avec les bénéfices au
deuxième trimestre , pour la première fois depuis le début de la crise,
et de tabler sur un exercice 2022 bénéficiaire. Selon la compagnie, la
suppression de 10.000 vols court-courriers cet hiver n'aura pas de
conséquence grave pour les passagers, qui seront replacés sur d'autres
vols dans la journée. Elle ne devrait pas non plus avoir un impact
significatif sur son chiffre d'affaires (et encore moins sur ses
profits), les vols court-courriers contribuant très peu aux résultats de
BA, dont l'activité est essentiellement long-courrier. (...)
>
Easyjet freine à Berlin, le tourisme en Allemagne coupé dans son élan
(source Les Échos) 29 août - EasyJet est à Berlin ce que Lufthansa
est à Francfort : « notre compagnie locale », constate le patron de
l'office de tourisme berlinois, Burkhard Kieker. En annonçant en juin
dernier une réduction de ses vols et de son personnel à Berlin, la
compagnie à bas coût britannique a donc nourri l'inquiétude dans la
capitale allemande. A partir de cet hiver, 11 avions au lieu de
18 devraient être stationnés à l'aéroport de Berlin Brandebourg.
L'accord conclu récemment avec le personnel réduira d'un tiers les
postes des 800 hôtesses de l'air et pilotes stationnés actuellement à
Berlin. Cette réduction de voilure pourrait « avoir un effet
économique s'élevant jusqu'à deux milliards d'euros pour la ville »,
estime Burkhard Kieker dans une interview au «Tagesspiegel», en incluant
l'impact sur le commerce, les congrès ou l'écosystème des start-up.
(...) L'annonce d'easyJet arrive d'autant plus mal que le tourisme
commençait à reprendre en Allemagne après les deux années noires du
Covid. Pour le seul mois de juin, les établissements d'hébergement ont
enregistré un total de 48,9 millions de nuitées, dont 25,2 millions
occupées par des touristes internationaux, soit une progression de
304,4 % par rapport à juin 2021. (...) Comme en France, le manque de personnel pèse sur
la reprise du tourisme outre-Rhin. En juin, 7.600 postes n'étaient pas
pourvus selon une étude de l'institut d'économie IW. Cette pénurie
touche toutes les régions mais surtout la Bavière, où la reprise
économique favorise la migration des professionnels de l'hôtellerie et
de la restauration vers des métiers mieux rémunérés. (...)
>
Aérien : face à la hausse des tarifs et à l'inflation, l'hiver pourrait jeter un froid...
(source TourMaG) 22 août - (...) "Il semble y avoir une
inquiétude croissante au sujet du dernier trimestre de l’année,
car une combinaison de nouvelles économiques et de visibilité limitée
autour de la demande des entreprises commencent enfin à attirer
l’attention," au sein des équipes des transporteurs, prédit lOAG, un des
fournisseurs de données sur le voyage. Pour illustrer cela, la
réduction actuelle de la capacité entre octobre et novembre est
d’environ 16%, alors qu'elle n'était que de 8% en 2019.
Si le secteur poursuit sur ce rythme, il faudra attendre
avril 2023 pour que l'aérien retrouve ses pleines capacités... sauf pour
les low-cost. Ces dernières étaient les premières à repartir
déjà en 2020 et en 2021. Leur marche en avant ne s'est pas arrêtée au
changement d'année. (...) Avec la hausse du prix du carburant couplé à
une sortie de crise, les compagnies aériennes n'ont pas hésité à
augmenter les tarifs des billets d'avion. Surtout que dans le
même temps la demande a suivi. Le dernier indice des
prix du transport aérien de passagers publiés par la Direction
générale de l'Aviation civile (DGAC) révèle une hausse des prix
de 43,5 % toutes destinations confondues, juste sur le mois de juillet
2022. "L’augmentation est fortement tirée par le réseau
international moyen-courrier, pour lequel la hausse enregistrée est de
54,5 %. Tandis que le réseau international long-courrier affiche quant à
lui une hausse moins prononcée, de 28,8 %," explique la note de la
Direction chargée de surveiller les activités de l'aviation civile. La hausse est plus
contenue (+ 21,1%) vers les destinations d'outre-mer, où les
surcapacités d'Air France empêchent ses concurrentes de rétablir le
yield management et donc afficher des prix nettement plus élevés.
Si nous comparons les chiffres de juillet 2022 à ceux de 2019, nous
observons que la hausse est moindre, mais atteint quand même + 37,7%
(tous segments confondus). (...) Après un bel été dans son ensemble et
malgré quelques soubresauts, l'aérien va devoir maintenant devoir
composer avec plusieurs inconnues que ce soit l'inflation, une
croissance économique au ralenti et un conflit armé qui s'éternise aux
portes de l'Europe.
Fin de la revue de presse
>
Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Vous trouverez sur mon site
navigaction
les modalités d'accès aux sites des gérants.
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
>
Gestion des FCPE. Bon à savoir
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 1,4345 euros en clôture
lundi 29 août. Elle est en
baisse cette semaine de -1,07%.
La moyenne (le consensus) des analystes pour l'action AF-KLM
après l'augmentation de capital est à 1,50 euros. L'objectif de cours le plus élevé est
à 1,90 euro, le plus bas à 0,85 euro. Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à
l'augmentation de capital de mai 2022.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le détail du consensus des analystes.
>
Mon commentaire
sur l'évolution du prix du carburant
Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de
corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de
Jet Fuel. C'est très clair sur le graphique ci-dessous, qui porte sur la
période juin 2015 - août 2022.
Selon les spécialistes, cette hausse était due à une
augmentation des réserves de carburant des armées, uniquement composées
de Jet Fuel.
En effet, depuis quelques années, pour assurer la
force des infrastructures, l’armée française privilégie une politique de
carburant unique visant à alimenter l’ensemble des équipements,
véhicules terrestres et groupes électrogènes avec du carburéacteur à
usage aérien.
Prix du baril de Jet Fuel selon les régions du monde (source IATA)
au 29 août 2022
Le baril de Jet Fuel en Europe est en
hausse cette semaine de 11$ à 159$. Après avoir atteint un
maximum de 182$ en juin 2022, il était redescendu à 132$ début août. Il était à 79$ il y a un
peu plus d'un an.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est en
hausse cette semaine
de +4$ à 101$.
Depuis la mi-février, il faisait le yoyo entre 100 et 120 $.
Au début du mois de mars, le Brent avait atteint
132$, proche de son record de 150$ (en 2008).
Fin octobre 2020, il était au plus bas à 37$.
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
A bientôt.
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François Robardet
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