Le gouvernement mobilise l'écosystème pour lancer la filière des carburants d'aviation durables

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM
À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

François Robardet
Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°901, 27 février 2023
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La Revue de Presse du lundi

> Le gouvernement mobilise l'écosystème pour lancer la filière des carburants d'aviation durables

(source La Tribune) 20 février 2023 - Tout le monde veut des carburants d'aviation durables, les fameux SAF. Chacun s'accorde à dire qu'ils seront l'un des principaux leviers, voire le principal levier pour décarboner le transport aérien. Il est en tout cas indispensable pour atteindre l'objectif de zéro émission nette en 2050. Pourtant, la filière peine à se mettre en place en France comme en Europe.
(...) 
Ce ne sont pas moins de trois ministres qui étaient sur le pont ce mardi 14 février, à savoir Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Clément Beaune (Transports) et Roland Lescure (Industrie), afin d'impulser le mouvement. Ils ont réuni pour cela énergéticiens, industriels, aéroports, compagnies aériennes pour lancer un groupe de travail qui aura la lourde tache de définir la future trajectoire pour construire la filière SAF en France. Olivier Andriès, directeur général de Safran, Anne Rigail, directrice générale d'Air France, Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP, et bien d'autres (Airbus, Thales, Suez, Avril, Ifpen...) ont ainsi répondu présents.
(...) 
Cette séquence aura permis aux ministres, et notamment Agnès Pannier-Runacher, d'annoncer leur volonté de mettre en œuvre la Stratégie nationale bas-carbone dans l'aérien et de trouver les moyens pour que le secteur puisse conduire collectivement sa décarbonation sans perdre en compétitivité. Ils ont aussi annoncé qu'un « binôme » serait nommé par le gouvernement pour assurer le lien avec le groupe de travail, ainsi qu'un calendrier avec une nouvelle réunion générale fin avril et la présentation d'une feuille de route définitive lors du salon du Bourget donc.
(...)
Olivier Andriès, directeur général de Safran, a ainsi dénoncé la faiblesse des ambitions européennes en termes d'incorporation de SAF, qui devrait se situer entre 5% et 6% en 2030, selon les négociations en cours à Bruxelles dans le cadre du programme Refuel EU Aviation, face à la vitesse de transition américaine qui vise 10% en 2030. Même si, comme le rappelle Agnès Pannier-Runacher, les critères de durabilité sont bien moins importants aux États-Unis, le rythme y est sensiblement plus élevé notamment grâce aux milliards de dollars apportés par le gouvernement fédéral.
(...) 
Anne Rigail a pour sa part illustré la situation avec des chiffres :
 
« La production actuelle (de SAF) représente une fraction infime des besoins l'aviation, donc, tout reste à compte à construire. Si nous projetons la production européenne et britannique à l'horizon 2030, nous entrevoyons 2,5 millions de tonnes par an. Les seuls mandats européens et britanniques nécessiteront à cette date entre 3 et 4 millions de tonnes par an, alors même que nous avons vu qu'ils sont insuffisants pour les compagnies aériennes. En France, on estime que 300.000 tonnes seront disponibles par an à partir de 2024. »
 
Elle rappelle ainsi qu'Air France-KLM s'est engagé sur au moins 10% en 2030.

Anne Rigail ajoute, elle aussi, que « notre vraie crainte, et ça s'est beaucoup entendu ici, c'est que la France et l'Europe soient finalement prises de vitesse dans cette compétition mondiale. Les États-Unis vont vite au travers de l'Inflation Reduction Act. Avec certes des critères qui ne sont pas les nôtres, ils ont pour objectif d'assurer l'autonomie de l'aviation américaine avec une ambition 100% SAF à l'horizon 2050. »
(...) 
Il faut ajouter à cette équation la nécessité de produire de l'électricité verte, notamment pour développer les carburants de synthèse qui nécessite de l'hydrogène décarboné par électrolyse de l'eau. Les chiffres de la feuille de route de la Fnam, de l'UAF et du Gifas indiquent que les besoins pour l'aviation sont évalués entre 45 et 75 TWh en 2050, selon différents scénarios.
 
« Ce n'est pas l'épaisseur du trait », commente ainsi Agnès Pannier-Runacher qui indique que c'est l'équivalent de 10% à 15% de la production annuelle d'électricité actuelle en France.
(...)

Tous - énergéticiens compris - se sont accordés pour dire que l'émergence d'une filière SAF en France nécessite des objectifs clairs, un cadre réglementaire européen stable, et surtout, beaucoup d'argent.
(...) 
Comme d'autres, Anne Rigail demande de trouver des sources de financement durables en la matière, avec, par exemple, un fléchage de certaines recettes comme celles issues du système européen de quotas sur les émissions carbone (EU ETS) de l'aviation vers ce type de dispositifs.
 
De son côté, Marc Hamy, vice-président d'Airbus, chargé des affaires générales, du développement durable et de l'environnement, a, lui, rappelé la nécessité d'inclure l'aviation dans la taxonomie européenne afin de pouvoir accéder à des financements privés verts. Ils ne seront sans doute pas de trop au vu des 800 milliards d'euros nécessaires, selon lui, pour réaliser la décarbonation du transport aérien en Europe.

Mon commentaire : L'enjeu de la production française de carburants d'aviation durables (CAD en français, SAF en anglais) dépasse le cadre du soutien aux compagnies aériennes françaises.

Les pays qui souhaiteront à l'avenir accueillir des touristes devront être capables de fournir ce type de carburant aux compagnies aériennes, faute de quoi ils perdront de leur attrait.

Or la France est la première destination touristique mondiale. Une partie de son économie dépend de ce secteur d'activité.

Par ailleurs, comment convaincre les compagnies aériennes étrangères d'acheter des Airbus si l'Europe ne se dote pas de carburant durable ?

Il devient urgent de définir un calendrier de mise à disposition des carburants d'aviation durables et d'affecter des moyens.

Les ministres se sont engagés à présenter la feuille de route de décarbonation du secteur aérien lors du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE, plus connu sous le nom de salon du Bourget). Il se déroulera du 19 au 25 juin 2023..

Le temps presse.

> KLM : "Le plan de rétrécissement de Schiphol est contraire aux règles européennes et mondiales".

(source Parool, traduit avec Deepl) 23 février 2023 - Mercredi, Schiphol s'est résigné aux plans du cabinet visant à réduire le nombre de vols à l'aéroport de 500.000 à 460.000 d'ici la fin de l'année. Avec cette réaction à chaud, Schiphol espère éviter d'autres mesures.
 
KLM ne souscrit pas à cette idée, déclare Marjan Rintel, directrice générale. "Nous disons depuis des mois que nous prenons nos responsabilités mais cela n'est pas suffisamment écouté. Nous dépensons des milliards dans de nouveaux avions et nous investissons massivement dans du kérosène durable. Cela réduit davantage les émissions de carbone et de bruit que les restrictions à Schiphol."
(...) 
Mais (...) dit-elle "la réduction des créneaux est devenue le point de départ sans explorer les alternatives. Le cabinet n'a toujours pas fixé de limites de bruit, pas réglementé les permis, pas défini d'objectifs environnementaux".
(...) 
Selon KLM, la manière dont le cabinet veut mettre en œuvre la démarque inconnue viole la législation nationale et européenne ainsi que les traités internationaux. "Les États-Unis, entre autres, sont très inquiets à ce sujet. Vous ne pouvez pas vous contenter de retirer des créneaux en tant que gouvernement. Et si vous voulez restreindre le libre transport des biens et des personnes, vous devez prouver à l'Union Européenne que c'est le seul moyen d'atteindre votre objectif."
(...) 
KLM a indiqué il y a une semaine qu'elle mettait fin à toutes les aides publiques en avril. Avec cela, la compagnie aérienne s'est également débarrassée des conditions restrictives fixées par le cabinet et de la présence de l'agent de l'État Kremers.

Mon commentaire : Les règles internationales ne permettent de réduire unilatéralement l'activité des aéroports que si la réduction est temporaire et justifiée.

Faute de quoi les compagnies aériennes peuvent saisir les tribunaux, avec de fortes chances que le jugement leur soit favorable.

> JetBlue voudrait bien desservir Amsterdam mais…

(source Air Journal) 24 février 2023 - Après Londres et Paris, la compagnie aérienne JetBlue Airways veut lancer deux nouvelles liaisons vers Amsterdam, depuis New York et Boston. Mais elle se plaint d’entraves de la part de l’aéroport néerlandais, et réclame en cas d’échec prolongé que KLM cède deux paires de créneaux.
 
La compagnie américaine a demandé le 14 février 2023 au ministère américain des transports (DOT) d’intervenir en sa faveur contre Amsterdam-Schiphol (...). Cette demande de poursuites fait suite selon Routesonline  à des « tentatives diligentes d’entrer sur le marché des services aériens entre les États-Unis et Amsterdam », explique JetBlue qui s’était vu refuser en septembre dernier une demande pour deux créneaux horaires précédemment détenus par Aeroflot (interdite de vol en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et placée sur la liste noire de l’Union européenne).
 
JetBlue détaille ses différentes tentatives, qui ont toutes échoué (jusque là) : celle via une compagnie aérienne « partenaire de partage de code et interligne opérant à Schiphol » a été rejetée  en octobre 2022 par le coordinateur des créneaux Airport Coordination Netherlands (ACNL) « sauf dans le cadre d’opérations conjointes avec l’autre transporteur, impliquant une coentreprise de partage des revenus ou un accord ‘blocked space’ ». Cette décision constitue pour la compagnie américaine une « discrimination flagrante » à l’encontre des choix de modèles commerciaux des low-cost et des autres compagnies qui choisissent de ne pas faire partie d’une alliance internationale ». JetBlue note en outre que les créneaux d’Aeroflot ne sont toujours pas proposés à de nouveaux entrants, le gouvernement néerlandais souhaitant réduire les nuisances sonores via une réduction du trafic aérien.
 
Les choses ne se sont pas mieux passées selon JetBlue dans sa tentative d’obtenir des créneaux d’Air France-KLM via les processus de l’IATÀ (WASG, Worldwide Airport Slot Guidelines), ou plus récemment pour récupérer ceux de Flybe à Schiphol suite à la deuxième faillite de la compagnie régionale britannique.
 
La plainte pour violation de l’accord Ciel Ouvert a été déposée contre le gouvernement néerlandais « en vertu de la loi de 1978 sur les pratiques concurrentielles équitables dans le transport aérien international ». « L’importance de l’accès des nouveaux entrants à AMS ne peut être surestimée étant donné l’ampleur de l’activité des alliances de compagnies aériennes immunisées sur le marché transatlantique », affirme JetBlue. Qui demande au DOT « d’exiger que KLM cède deux paires de créneaux, à un moment commercialement viables ».
(...)

Mon commentaire : Comme dans l'affaire de la réduction des créneaux à Schiphol, le gouvernement néerlandais semble avoir fait preuve de légèreté en ne respectant pas les traités internationaux.

C'est pour cette raison que JetBlue Airways a déposé une plainte auprès du Département américain des transports (DOT) contre le gouvernement des Pays-Bas.

> La valeur du jour en Europe - IAG trébuche malgré de bons résultats après le rachat de la compagnie aérienne Air Europa

(source AOF) 24 février 2023 - Le groupe IAG, qui rassemble notamment British Airways et Iberia, figure parmi les plus fortes baisses de l’indice FTSE 100 (-8% à 152 pence ou 1,73 euro) malgré la publication de résultats annuels positifs. Le groupe annonce simultanément le rachat de l'acquisition des 80% restants du capital de la compagnie espagnole Air Europa, pour 400 millions d'euros, auprès du groupe Globalia. Si les analystes reconnaissent que l'opération permettra des synergies, certains redoutent les conséquences d'un taux d'endettement encore plus important.
 
L'obtention des approbations réglementaires nécessaires au rachat pourrait prendre environ 18 mois. IAG précise que cet accord fait suite à la conversion, le 16 août 2022, de son prêt non garanti de 100 millions d'euros sur sept ans à Globalia en une participation de 20 % dans Air Europa.
 
Le Conseil d'administration d'IAG estime que l'acquisition de cette compagnie permettra au groupe de bénéficier des opportunités de croissance sur le marché de l'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que d'accroître la connectivité vers l'Asie.
(...)
" Nous ne sommes pas convaincus par les arguments de l'entreprise en faveur de l'opération " déclare Barclays, jugeant que ce rachat " ajoute de la dette supplémentaire à une entreprise, dont le cours est déjà freiné par des craintes à propos de son endettement ".
 
IAG annonce pour 2022 une marge opérationnelle de 1,25 milliard d'euros et un bénéfice après impôts de 431 millions d'euros, contre une perte de 2,76 et 2,93 milliards en 2021 respectivement : le bénéfice par action atteint 8,7 euros contre une perte de 59,1 euros en 2021. "Un nouveau résultat positif est attendu en 2023, avec un bénéfice d'exploitation annuel qui devrait se situer entre 1,8 et 2,3 milliards d'euros", ajoute IAG.
(...)

Mon commentaire : IAG sort du rouge en 2022, mais a fait moins bien qu'Air France-KLM en résultat net : 431 millions d'euros contre 726 millions d'euros pour le groupe franco-néerlandais.

Concernant le rachat d'Air Europa par Iberia (filiale d'IAG), il devrait faire l'objet de contraintes fortes imposées par la Commission Européenne car l'ensemble Iberia, Air Europa et Vueling se retrouverait en situation ultra dominante à l'aéroport de Madrid.

> Boeing suspend une nouvelle fois la livraison des 787 Dreamliner

(source Les Échos) 24 février 2023 - La série noire continue pour le Boeing 787 Dreamliner. Le constructeur américain a en effet de nouveau suspendu la livraison de ses appareils long-courriers 787, déjà interrompue plusieurs mois en 2021 et 2022 pour des malfaçons.
 
Cette fois-ci, il s'agit d'analyser de plus près un élément du fuselage, a indiqué jeudi l'agence américaine supervisant l'aviation. « Les livraisons ne reprendront pas tant que la FAA ne sera pas convaincue que le problème a été résolu », précise la FAA dans un message.
 
C'est en examinant les dossiers de certification qu'il a découvert qu'un de ses fournisseurs avait fait une erreur d'analyse sur la cloison de pressurisation à l'avant de l'appareil, explique, de son côté, le constructeur américain. Qui a donc pris la décision de suspendre les livraisons le temps de refaire l'analyse et les documents liés.
 
Si la FAA indique travailler avec Boeing « pour déterminer les actions qui pourraient être nécessaires pour les avions « récemment livrés », le groupe se veut rassurant. Assurant qu'il n'y a aucun « danger immédiat » pour les 787 en service et que le dernier problème décelé « ne devrait pas accroître » les modifications déjà prévues sur les appareils produits.
(...)

Mon commentaire : Décidemment, rien ou presque ne va chez Boeing.

Ne tirez pas sur l'ambulance, serais-je tenté d'écrire.

> Un contrat sans précédent portant sur plus de 800 moteurs LEAP a été signé par Air India

(source Air & Cosmos) 23 février 2023 - Air India a signé un contrat record avec CFM International pour l'achat de plus de 800 moteurs LEAP, dont 420 moteurs LEAP-1A, 380 LEAP-1B, ainsi que des moteurs de rechange. Cette commande ferme permettra d'équiper exclusivement la nouvelle flotte de la compagnie, composée de 210 Airbus A320/A321neo et de 190 Boeing de la famille 737MAX.
(...) 
Olivier Andriès, directeur général de Safran, (...) a (...) affirmé l'engagement de Safran à soutenir la production et les activités d'après-vente du moteur LEAP en Inde, grâce à ses capacités actuelles et futures ainsi qu'à ses partenariats locaux.

Air India est cliente de CFM depuis 2002, année où la compagnie a mis en service une flotte d'Airbus A320ceo propulsés par des moteurs CFM56-5B. En 2017, Air India est devenue le premier client du LEAP-1A en Inde, en équipant sa flotte d'A320neo du nouveau moteur de CFM.

Mon commentaire : Si Air India avait le choix pour les moteurs équipant ses futurs Airbus moyen-courrier, ce n'est pas le cas pour les 737MAX.

Les A320Neo et A321Neo sont équipés soit de moteurs CFM LEAP-1A, soit de moteurs Pratt & Whitney PW1000G

Les avions de la famille 737 MAX sont équipés des derniers moteurs CFM LEAP-1B.

Le LEAP est une génération de turboréacteurs conçue par le consortium CFM International détenu à 50/50 par Safran Aircraft Engines (anciennement SNECMA1) et GE (General Electric).

> Les aéroports indiens en ligne de mire d'ADP

(source Le Figaro) 27 février 2023 - Un calme provisoire plane dans le hall d'arrivée de l'aéroport de Hyderabad en ce mois de février. Les tapis roulants à bagages sont à l'arrêt. Tout est désert. Plus pour longtemps. Le gestionnaire des lieux, GMR Airports, associé au français Groupe ADP (qui gère les aéroports de Paris), met la touche finale à l'agrandissement de son terminal. Le PDG de l'aéroport, Pradeep Panicker, ne cache pas son soulagement.
(...)
Le gestionnaire anticipe un doublement de la fréquentation annuelle, qui atteindrait 40 millions d'ici quatre ans seulement. Hyderabad, au centre du sous-continent, dépassera bientôt Orly et ses 29 millions de passagers annuels.
 
L'optimisme de Pradeep Panicker en dit long sur la croissance de l'aviation civile en Inde. Le trafic de passagers intérieur et international a presque triplé en dix ans pour atteindre 342 millions de personnes sur l'exercice fiscal 2019-2020, d'après l'Autorité indienne des aéroports. Soit une croissance annuelle de 10 % en moyenne.
(...)
En 2020, après trois ans de réflexion, le Groupe ADP a acquis 49 % du capital de l'indien GMR Airports pour 1,2 milliard d'euros. « C'est notre plus gros investissement jamais réalisé hors de France », note-t-on chez Groupe ADP. 
(...) 
Groupe ADP désendette et accompagne GMR Airports dans un plan de grands travaux de 269 milliards de roupies (3 milliards d'euros environ). Il s'agit d'agrandir les aéroports de Delhi et de Hyderabad. Un autre vient de sortir de terre à Goa, sur la côte ouest, tandis qu'un quatrième est à l'étude à Visakhapatnam, dans le Sud.
 
Ces chantiers s'inscrivent dans la stratégie déployée par les gouvernements du Parti du Congrès puis du BJP depuis près de vingt ans pour moderniser et construire des terminaux. En 2005, les autorités avaient lancé un premier plan d'investissement de 10 milliards de dollars tout en privatisant les aéroports de Delhi, de Bombay, de Bangalore, de Hyderabad et de Cochin.
(...) 
Avide de grandeur nationale, le gouvernement fondamentaliste hindou rêve de faire du pays un hub capable de concurrencer Dubaï et Abu Dhabi. « Le pouvoir central, les compagnies aériennes et les aéroports sont tous sur la même longueur d'onde », confie un cadre dirigeant de GMR Airports. Pas étonnant donc que le 14 février, le premier ministre indien ait officialisé en grande pompe avec Joe Biden et Emmanuel Macron la plus importante commande de l'histoire du pays passée par Air India : 470 appareils Airbus et Boeing, dont 400 A320, A321 et B737 moyen-courriers, ainsi que 70 long-courriers incluant 40 exemplaires de l'A350.

Pour le gouvernement Modi, l'avion doit aussi devenir le moyen de transport prioritaire des classes moyennes au détriment du train. L'Inde dispose de l'un des réseaux les plus anciens et les plus étendus au monde avec 126 000 kilomètres de lignes. Mais le train permet de parcourir à peine 50 voire 100 kilomètres en une heure. Les autorités n'ont démarré la construction que d'une seule ligne à grande vitesse entre Ahmedabad et Bombay, dans l'Ouest, avec l'aide du Japon. Et elles ont inauguré une poignée de lignes semi-grande vitesse, comme la liaison Delhi- Bénarès en 2019.

Mais la lutte contre le réchauffement climatique importe moins que la croissance économique pour le premier ministre Modi. Il a déclaré à la COP 26 de Glasgow en 2021 que son pays atteindrait la neutralité carbone en 2070 seulement, soit dix ans après la Chine.
(...)
La prochaine étape dans l'expansion de l'aviation civile sera la privatisation d'ici deux ans de 25 aéroports, pour la plupart situés dans des villes moyennes, afin d'améliorer la connectivité avec les grands hubs de Bombay, Delhi et Bangalore. Le pouvoir central veut inciter le secteur privé à investir pour agrandir ces infrastructures. Groupe ADP et GMR Airports n'attendent plus que les appels d'offres publics pour se positionner. Ils devront affronter le conglomérat Adani, connu pour sa proximité avec Narendra Modi. Adani avait bénéficié de changements de règles durant la privatisation de 2019, raflant les six aéroports de l'appel d'offres, au grand dam de GMR Airports. « La concurrence n'est pas la même pour tout le monde », concède un cadre du candidat malheureux. La société avait fait l'objet d'une perquisition des agents du fisc puis d'une enquête du bureau fédéral d'investigation dans les mois précédant la privatisation

Mon commentaire : Dans mes deux dernières lettres, j'évoquais déjà le potentiel de développement du transport aérien en Inde, bien exposé dans cet article.

> L’Union européenne signe un accord aérien avec le Japon

(source Air Journal) 21 février 2023 - L’UE a signé un accord visant à renforcer les services aériens avec le Japon, qui permettra à toutes les compagnies aériennes des deux partenaires d’accéder sans discrimination aux liaisons entre les deux régions, « favorisant ainsi une concurrence ouverte et équitable ».
 
Annoncé le 20 février 2023 par la présidence suédoise du Conseil, « au nom de l’UE », l’accord aérien avec « l’un des plus importants partenaires de l’Union en Asie » créera des conditions de concurrence équitables pour les transporteurs européens « et une base juridique solide » pour la poursuite du développement des services aériens avec le Japon. De plus, avec l’accord UE-Japon sur la sécurité aérienne entré en vigueur en 2021, cet accord « renforcera encore la coopération bilatérale » entre les parties dans le domaine de l’aviation.
 
La Commission européenne a négocié avec le Japon un accord remplaçant « certaines dispositions des accords bilatéraux existants » relatifs aux services aériens conclus entre des États membres et le Japon. Ces dispositions « prévalent » sur les dispositions actuelles correspondantes de 13 accords bilatéraux relatifs aux services aériens conclus entre des États membres et le Japon. Elles répondent à un « objectif essentiel de la politique extérieure de l’Union dans le domaine de l’aviation en mettant les accords bilatéraux existants relatifs aux services aériens en conformité avec le droit de l’Union ».
(...) 
L’Europe rappelle que les relations internationales dans le domaine de l’aviation entre les États membres et les pays tiers étaient régies jusqu’à présent par des accords bilatéraux, « ou par d’autres arrangements bilatéraux et multilatéraux connexes ». Contrairement au droit de l’Union, ces règles permettent à un pays tiers de « rejeter, de retirer ou de suspendre les permis ou autorisations d’un transporteur aérien désigné par un État membre, mais dont une part substantielle de la propriété et le contrôle effectif ne sont pas entre les mains de cet État membre ou de ses ressortissants ». L’accord avec le Japon répondra donc à un objectif essentiel de la politique extérieure de l’Union dans le domaine de l’aviation, en mettant les accords bilatéraux existants relatifs aux services aériens en conformité avec le droit de l’Union.
 
Après la signature de ce jour, l’accord sera transmis au Parlement européen pour approbation avant de revenir au Conseil pour sa conclusion. L’UE et le Japon « s’échangeront par la voie diplomatique leurs notifications respectives confirmant que leurs procédures internes nécessaires à l’entrée en vigueur de l’accord ont été menées à bien ». L’accord entrera en vigueur le premier jour du mois suivant la date de réception de ladite notification.
 
Cette signature intervient alors que l’accord similaire signé avec le Qatar est désormais contesté, suite au scandale de corruption qui a secoué le Parlement européen.

Mon commentaire : Sous l'impulsion de l'Allemagne et de la France, l'Union Européenne a mandat pour remplacer les multiples accords bilatéraux régissant le transport aérien entre chacun des pays de l'Union Européenne et les autres pays.

Les nouveaux accords doivent favoriser une concurrence ouverte et équitable.

Si l'aspect ouvert de la concurrence apparait clairement dans ces accords, la notion de concurrence équitable est soit absente, soit impossible à contrôler.

C'est ce qui avait conduit les compagnies européennes à dénoncer l'accord passé avec la Qatar.


Revue de presse boursière

> Air France-KLM: le titre monte, des analystes en soutien

(source CercleFinance) 21 février 2023 - L'action Air France-KLM s'échange en nette hausse mardi matin à la Bourse de Paris, portée par une note de Barclays, qui souligne notamment l'amélioration du bilan de la compagnie.
 
Vers 10h45, le titre avance de 2,9%, signant l'une des plus fortes hausses du SBF 120, qui perd de son côté autour de 0,4%.
 
Dans une étude consacrée au secteur aérien, Barclays estime qu'Air France-KLM devrait tirer parti de la vigueur de la demande, mais aussi de sa restructuration amorcée en interne.
 
D'un point de vue sectoriel, l'analyste considère que le rattrapage de la demande conjuguée à la réouverture des économies asiatiques et des voyages d'entreprise devraient plus que l'emporter sur le ralentissement de l'économie.
 
Dans ce contexte, Barclays initie la couverture du titre à 'surpondérer' avec un objectif de cours de 2,3 euros. L'intermédiaire entame aussi le suivi de Lufthansa et Ryanair avec une recommandation favorable.
 
Dans une note diffusée dans la matinée, les équipes d'UBS maintiennent quant à elles leur conseil d'achat sur Air France-KLM, assorti d'un objectif de 2,2 euros, estimant que le cours de Bourse dispose encore d'un potentiel haussier après leur récent rebond.

Mon commentaire : JP Morgan a également relevé son appréciation (de neutre à surpondérer) et son objectif de cours (de 1,55 euro à 2,25 euros) « en raison de la hausse des marges résultant de la restructuration en cours, de la suppression des restrictions liées aux aides d'État et de la réouverture des vols long-courriers ».


Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM depuis 2022

202302_cours_AFKLM
L'évènement qui aura impacté le plus le cours de l'action en 2022 aura été en juin l'augmentation de capital à hauteur de 2,256 milliards d’euros.
 Ils ont été affectés au remboursement accéléré des aides d’État et à la réduction de la dette.  

En 2023, la suppression des restrictions liées aux aides d'État et l'amélioration progressive du bilan de la compagnie ont été accueillies favorablement par les analystes.

Le cours de l'action qui se situait en-dessous de 1,30 euros en début d'année dépasse désormais 1,70 euro.

> Mon commentaire sur l'évolution du cours de l'action Air France-KLM cette semaine

L'action Air France-KLM est à 1,746 euro en clôture lundi 27 février. Elle est en hausse cette semaine de +2,92%. Les annonces récentes sur les résultats 2022 et sur la fin des contraintes imposées par la Commission Européenne expliquent cette hausse.

Depuis le début de l'année, elle a progressé de 38%.  Elle était à 1,253 euro le 2 janvier 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 1,72 euros
. L'objectif de cours le plus élevé est à 2,30 euros, le plus bas à 1,10 euro. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

> Mon commentaire sur l'évolution du prix du carburant en 2022

Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de Jet Fuel. L'écart entre les deux produits oscillait entre 30 et 50$, alors qu'il ne dépassait pas 10$ les années précédentes.

> Mon commentaire sur l'évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse cette semaine de 4$ à 111$. Après avoir atteint un maximum de 182$ en juin 2022, il était redescendu à 132$ début août. 
Il était à 79$ il y a un peu plus d'un an.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en baisse cette semaine de -1$ à 82$. C'est proche du niveau moyen observé depuis cinq ans, hors évènements exceptionnels.
De la mi-février à fin juillet, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscillait entre 85$ et 99$.
Au début du mois de mars, le Brent avait atteint 132$, proche de son record de 150$ (en 2008).

Alors que le pétrole est revenu depuis plusieurs semaines à un niveau habituel, le Jet Fuel se rapproche à son tour de son niveau habituel. L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent n'est désormais plus que de 29$. Depuis le début du conflit ukrainien, cet écart avoisinait 50$.


Bon à savoir

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

Administrateur Air France-KLM représentant les salariés et anciens salariés actionnaires PNC et PS.
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Suppléant Nicolas Foretz, PNC

Nicolas Foretz

Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC
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