Anne Rigail voit le train jouer un rôle plus important dans la stratégie de sa compagnie aérienne

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'Administrateur Air France-KLM

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

François Robardet
Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°903, 13 mars 2023
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Pour ceux qui n'auraient pas lu la lettre précédente, voici un petit rappel.

À la suite de remarques, j'ai légèrement modifié la présentation des évolutions du cours de l'action Air France-KLM et du prix des carburants.

Afin de faciliter la lecture des commentaires sur ces données, je mets désormais en exergue les modifications apportées dans la semaine.

Les cours sont mis à jour comme auparavant.

Bonne lecture
François


La Revue de Presse du lundi

> Anne Rigail, PDG d'Air France, voit le train jouer un rôle plus important dans la stratégie de sa compagnie aérienne

(source Airlineweekly, traduit avec Deepl) 7 mars 2023 - Paris Charles de Gaulle est l'un des rares aéroports au monde à bénéficier d'une gare ferroviaire de passagers à grande vitesse dans le terminal. Cette connectivité intermodale permet à Air France de figurer parmi les principales compagnies aériennes proposant des correspondances air-rail, grâce auxquelles les passagers réservent des trajets combinés vol et train sur un seul billet.
 
La présence d'une gare ferroviaire interurbaine dans l'aérogare ne signifie pas pour autant que l'expérience des passagers est bonne. Il y a peu de signalisation pour orienter les voyageurs qui arrivent d'un vol intérieur français et qui sont en correspondance avec un train grâce à un billet Air France Train + Air. S'ils ont des bagages enregistrés, les voyageurs doivent les récupérer au comptoir des bagages et les transférer eux-mêmes dans le train. Et, jusqu'à l'automne dernier, ils devaient s'arrêter à un bureau d'Air France dans la gare TGV pour retirer leur billet de train.
 
"L'expérience n'était pas très bonne", a déclaré Anne Rigail, PDG d'Air France, lors d'une récente interview à propos des correspondances Train + Air de la compagnie à Charles de Gaulle. Et les chiffres le prouvent : Seuls 160.000 passagers environ réservent chaque année des billets combinés air-rail sur Air France. Ce chiffre est à comparer aux quelque 575.000 passagers qui utilisaient l'offre similaire de Lufthansa avec la Deutsche Bahn à son hub de Francfort avant la pandémie.
 
Aujourd'hui, Anne Rigail souhaite augmenter le nombre de ces passagers en adoptant une approche que certains qualifieront de "hors des sentiers battus" : Faire en sorte que l'expérience du transfert soit agréable.
 
Air France a étendu son programme Train + Air à 33 liaisons au départ de Charles de Gaulle pendant la pandémie. M. Rigail souhaite augmenter le nombre de liaisons, y compris vers des destinations où "il n'y a pas de service aérien". Depuis la fin de l'année dernière, Air France a amélioré l'expérience numérique en permettant aux voyageurs de s'enregistrer pour l'ensemble de leur voyage - vols et trains - sur l'application Air France.
 
"Ce que nous voulons faire ... vous venez en train, vous pouvez déposer vos bagages immédiatement grâce à un service de dépose qui est vraiment connecté à la gare", a déclaré Mme Rigail. "Et l'expérience ultime est de se rendre directement à une navette pour atteindre la porte d'embarquement. C'est le but recherché. Ce ne sera pas rapide, mais nous y travaillons avec nos partenaires.
(...) 
Le développement de la connectivité air-rail n'est pas une entreprise entièrement altruiste pour Anne Rigail. Air France-KLM s'est fixé pour objectif de réduire les émissions de carbone par kilomètre parcouru de 30 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019, et de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici à 2030. Le groupe a même émis des obligations dont le taux d'intérêt est lié à la réalisation des objectifs de réduction des émissions. Comme chacun sait, les trains émettent beaucoup moins de carbone que les avions sur les liaisons où ils sont en concurrence.
 
Air France doit également faire face à l'évolution de l'opinion publique en Europe à l'égard du transport aérien. La France a adopté en 2021 une loi historique sur le climat qui interdit les vols sur les itinéraires où les trains peuvent effectuer le trajet en deux heures et demie ou moins ; les vols desservant des voyageurs en correspondance sont toujours autorisés. L'interdiction a été confirmée par les régulateurs de l'Union européenne l'année dernière. Comme l'a souligné Ben Smith, PDG d'Air France-KLM, en février dernier, les voyageurs d'affaires français se tournent de plus en plus vers le train, même sur les itinéraires où les vols sont encore autorisés, par exemple entre Paris et Marseille. Les TGV effectuent le trajet Paris-Marseille en seulement 3 heures et 15 minutes.
 
Mme Rigail a décrit l'évolution de la demande des voyageurs sur la liaison Paris Orly-Marseille comme étant "si forte [et] si rapide" qu'Air France a réduit de plus de moitié le nombre de vols qu'elle proposera cet été par rapport à l'année dernière.
 
Les contraintes aéroportuaires rendent également les liaisons air-rail plus attrayantes pour les compagnies aériennes. Les plates-formes d'Amsterdam et de Francfort devraient à nouveau être confrontées à des contraintes de capacité cet été.
(...) 
"Nous devons vraiment promouvoir l'utilisation du train dans un rayon de 500 kilomètres - 500, 600 kilomètres", a déclaré Marjan Rintel, PDG de KLM, en novembre. Mme Rintel, une ancienne cadre des chemins de fer néerlandais qui a pris la tête de KLM l'année dernière, doit faire face à des réductions potentielles de capacité au hub d'Amsterdam Schiphol de la compagnie aérienne cet automne.(...)
 
Cet été, KLM étend son partenariat avec l'opérateur de trains à grande vitesse Thalys. La compagnie aérienne achètera davantage de sièges pour les passagers en correspondance dans les trains à destination de Bruxelles, par exemple.
(...)

Mon commentaire : Au sein du groupe Air France-KLM, la complémentarité avec le rail est un axe majeur d'amélioration de l'expérience client et va contribuer à la réduction de l'impact des voyages sur le climat.

En France, trois dossiers sont à suivre plus particulièrement :
   . la possibilité d'augmenter le trafic ferroviaire à Roissy Charles de Gaulle,
   . la mise en place d'un espace d'enregistrement des bagages proche de la gare TGV de Roissy Charles de Gaulle,
   . le raccordement de la gare TGV de Massy Palaiseau avec l'aéroport d'Orly, via la future ligne 18 du métro (prévue pour 2028).


Parmi les mesures récentes qui ont impacté les compagnies aériennes sur le marché intérieur français, j'en retiens une : la recommandation formulée par le gouvernement le 3 octobre dernier dans le plan de sobriété énergétique.

Elle était formulée ainsi : "
Report de l’avion vers le train pour les trajets allers inférieurs à 4 h par voie ferroviaire (ou inférieur à six heures de trajet aller-retour si le déplacement se fait dans la même journée)".

Alors qu'elle n'avait pas de caractère obligatoire, cette recommandation a immédiatement été suivie par les entreprises et les particuliers, preuve que les voyageurs se préoccupent de plus en plus de l'impact de leurs déplacements.

> Le torchon brûle entre KLM et son gouvernement

(source Les Échos) 10 mars 2023 - Le torchon brûle décidément par tous les bouts entre KLM et le gouvernement néerlandais. Alors que la compagnie a engagé un recours en justice contre la décision de La Haye d'imposer une réduction des vols à Amsterdam, un rapport officiel accuse KLM de ne plus respecter ses engagements pris en juin 2020, en contrepartie de l'aide de l'État.
 
Dans ce rapport très critique, transmis au parlement fin février, le représentant de l'État, Jeroen Kremers, chargé de veiller à la bonne application de l'accord-cadre de 2020, reproche notamment à KLM des réductions de coûts insuffisantes en 2023 et 2024. Le rapport estime aussi que la décision de verser une prime de plus de 1 million d'euros au PDG sortant, Pieter Elbers, lors de son départ en 2022, ainsi que le rétablissement d'une participation aux bénéfices pour l'ensemble du personnel en 2023, contreviennent aux engagements de 2020. Ce qui devrait avoir pour première conséquence de limiter à 10 mois au lieu de 12, le calcul de la participation des salariés aux bénéfices, avec le risque d'amplifier des tensions sociales.
 
Le représentant de l'État, qui en est à son quatrième rapport, reconnaît pourtant que KLM a rempli ses engagements de réductions de coûts en 2021 et 2022. Ce qui lui a permis de réaliser des résultats annuels 2022 « meilleurs que prévus et meilleurs que ceux de nombreux concurrents », souligne-t-il. Mais selon lui, la direction de KLM, confiée à l'ex-patronne des chemins de fers hollandais Marjan Rintel en juillet dernier, serait sortie des clous cette année, avec des réductions de coûts inférieures de 250 millions d'euros aux objectifs du plan de restructuration validé en 2020, qui visait une réduction des coûts « d'au moins 15 % » d'ici à 2025.
 
L'écart pourrait atteindre 400 millions en 2024 et 475 millions d'euros en 2025, « ce qui ne permettrait pas à l'entreprise de restaurer sa position concurrentielle, ni de justifier l'aide publique », estime le rapporteur. Au total, KLM aurait perçu pour 4,37 milliards d'euros d'aides, indique-t-il, dont « 2 milliards de subventions salariales » non remboursables.
 
« C'est plus de 70.000 euros par employé », souligne le représentant de l'État, qui regrette, en autres, que KLM n'ait pas imposé plus d'efforts à ses pilotes et n'ait pas pris les mesures nécessaires pour empêcher une partie de ses personnels navigants de résider à l'étranger, à des fins « d'évasion fiscale ». Un sujet déjà dénoncé dans un de ses précédents rapports, qui avait suscité une certaine émotion aux Pays-Bas.
 
Pour sa défense, KLM fait valoir que si elle a dû renoncer au gel des salaires et des embauches, c'est pour pouvoir faire face à la reprise du trafic et la pénurie de main-d’œuvre au sortir de la crise, ainsi qu'à la flambée inflationniste. Concernant la prime de son ancien PDG, correspondant à sa rémunération variable de 2019, son versement résulte d'une décision de justice, qui vaut aussi pour l'ensemble du haut encadrement, indique la compagnie.
 
Quant à la lutte contre « l'évasion fiscale », KLM indique avoir trouvé un accord avec ses syndicats, mettant fin à la gratuité systématique des vols pour les personnels résidant à l'étranger.
 
Cependant, le principal argument de KLM pour s'émanciper des engagements pris en 2020 reste sa promesse d'avoir remboursé la totalité des aides d'État d'ici au mois d'avril. Selon le rapport, KLM devait encore rembourser 1,387 milliard d'euros à fin février, ce qui devrait lui permettre de récupérer sa liberté d'action en matière de salaires et d'emplois.
 
Mais selon Jeroen Kremers, KLM ne sera pas pour autant dégagé de toutes obligations vis-à-vis de l'État-actionnaire. « Les conditions d'amélioration de la marge bénéficiaire par réduction des coûts et l'amélioration de la productivité, ont été élaborées dans le cadre d'un plan de restructuration allant jusqu'en 2025 inclus », écrit-il. Par ailleurs, l'avenir de KLM continuera de dépendre « de la politique gouvernementale en matière d'environnement », telle que la décision de réduire le trafic d'Amsterdam-Schiphol de 12 % d'ici à 2024, rappelle le rapporteur.
 
Une décision contestée en justice par KLM, mais qui aurait tout de même dû, selon lui, être intégrée dans les prévisions budgétaires d'ici à 2025.

Mon commentaire : Les syndicats néerlandais (entre autres) reprochent au représentant de l'État néerlandais d'outrepasser sa mission.

Alors qu'il devait vérifier la tenue des engagements pris par KLM jusqu'au remboursement des prêts (ils ont été intégralement remboursés en 2022), il agit comme s'il était le Directeur Général de KLM en charge de l'élaboration du plan stratégique.

Plus important, comme l'article le mentionne, le représentant de l'État néerlandais omet de tenir compte des changements intervenus depuis la signature des engagements pris par KLM.

Ainsi, le taux d'inflation aux Pays-Bas est passé de 2% fin 2021 à 14% en octobre 2022, conduisant KLM à augmenter les salaires pour compenser une partie de cette hausse.

Par ailleurs, le gouvernement néerlandais, après avoir entériné les décisions de remplacement des avions moyen-courriers B737 de KLM et de Transavia Pays-Bas par des A320/A321, a unilatéralement décidé de réduire les décollages/atterrissages à Schiphol, privant ainsi KLM d'une partie de ses revenus.

> L'action en justice intentée par les États-Unis pour bloquer la fusion JetBlue-Spirit jette un froid sur les futurs accords entre compagnies aériennes

(source Reuters) 8 mars 2023 - L'action en justice intentée mardi par le ministère américain de la justice intervient en un temps où les compagnies aériennes américaines peinent à augmenter leur capacité en raison d'une pénurie de pilotes et d'avions. Elles doivent également faire face à des coûts plus élevés en raison de l'augmentation des factures de carburant et de main-d'œuvre.
 
Les fusions et acquisitions sont un moyen traditionnel pour les entreprises d'augmenter leurs revenus et leurs bénéfices en réduisant leurs coûts. Mais les poursuites engagées par le ministère de la justice pourraient jeter un froid dans les conseils d'administration des compagnies aériennes.
(...) 
Si le ministère de la justice fait échouer l'accord JetBlue-Spirit, d'une valeur de 3,8 milliards de dollars, les deux compagnies aériennes pourraient envisager d'autres formes de collaboration, notamment des accords de partage de code dans le cadre desquels les compagnies aériennes commercialisent et vendent des billets sur le même vol sous leur propre nom et numéro de vol.
 
Certains parlementaires démocrates ne sont pas favorables à une nouvelle consolidation du secteur, craignant qu'elle ne nuise aux intérêts des consommateurs. American Airlines, United Airlines, Delta Airlines et Southwest Airlines contrôlent 80 % du marché intérieur.
 
"Les Américains veulent plus de choix et des prix plus bas pour les billets d'avion, pas une autre fusion géante", a déclaré la sénatrice américaine Elizabeth Warren sur Twitter mardi.
(...) 
Selon les analystes, l'action en justice contre l'accord JetBlue-Spirit était largement attendue en raison de la répression par l'administration Biden des grandes transactions entre sociétés cotées en bourse.
 
En fait, Spirit n'a cessé de la citer comme un risque lorsqu'elle a initialement rejeté les propositions de JetBlue.
(...) 
JetBlue a fait valoir que l'accord avec Spirit, qui créerait le cinquième transporteur américain avec une part de marché de 9 %, était bon pour la concurrence et lui permettrait de mieux rivaliser avec les grandes compagnies aériennes.
(...) 
Le ministère de la Justice a déclaré que la fusion envisagée entraînerait "des tarifs plus élevés et moins de sièges, ce qui porterait préjudice à des millions de consommateurs sur des centaines d'itinéraires".

Mon commentaire : Alors que les marchés européen et étatsunien sont d'une taille similaire,

   . les cinq premiers groupes européens (Ryanair, easyJet, IAG, Lufthansa et Air France-KLM) détiennent 60% du marché européen,
   . les quatre premières compagnies aériennes étasuniennes (Delta Air Lines, American Airlines, United Airlines et Southwest) détiennent 80% de leur marché domestique.

Les compagnies aériennes étasuniennes se retrouvent dans une situation d'oligopole, ce qui leur permet par exemple de répercuter quasi intégralement la hausse de la facture de carburant sur le prix des billets, contrairement aux compagnies aériennes européennes .

L'opposition du gouvernement étasunien à la fusion JetBlue-Spirit ressemble à un combat d'arrière-garde.

> TAP Air Portugal : la directrice générale débarquée par l’État portugais

(source La Tribune) 10 mars 2023 - Manuel Beja, président de TAP et sa directrice générale, la Française Christine Ourmières-Widener n'auront pas survécu au « TAPgate ». Ils ont été limogés lundi après le scandale qui a éclaté en décembre quand la presse a révélé qu'Alexandra Reis, alors secrétaire d'État au Trésor, avait quitté le conseil d'administration de la compagnie avec une indemnité de 500.000 euros. Ils seront tous les deux remplacés par le Portugais Luis Rodrigues, qui dirigeait jusqu'ici la compagnie régionale de l'archipel des Açores SATA.
 
Avant ces limogeages, cette affaire avait déjà provoqué la démission du précédent ministre aux Infrastructures et de son secrétaire d'État, nuisant à l'image de l'exécutif socialiste du Premier ministre Antonio Costa.
(...)
Lors d'une audition parlementaire, Christine Ourmières-Widener, avait expliqué que le départ d'Alexandra Reis de la compagnie était la conséquence de « divergences » liées à la mise en œuvre du plan de sauvetage, précisant avoir suivi les « recommandations des avocats » quant aux informations communiquées et en avoir toujours informé l'État, l'actionnaire.
 
Elle avait aussi précisé que les efforts pour redresser TAP commençaient « à produire des résultats ». Le groupe aérien portugais, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie, a été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, en échange de l'application d'un plan de restructuration imposé par Bruxelles. Chiffré à 3,2 milliards d'euros, le plan de sauvetage de TAP prévoyait, entre autres, une diminution de ses effectifs, une baisse des salaires ou encore une réduction de sa flotte.
 
Ces résultats « nous donnent confiance » pour 2023, mais TAP, dont le gouvernement a annoncé son intention de la reprivatiser, a besoin de « stabilité ». Air France KLM n'a pas caché son intérêt de prendre une prise de participation tout comme Lufthansa.
 
Ancienne d'Air France où elle débuta sa carrière en 1988 à la maintenance, Christine Ourmières-Widener avait dirigé la compagnie régionale britannique Flybee entre 2017 et 2020, après avoir tenu les commandes de CityJet en 2010 quand cette compagnie irlandaise appartenait au groupe français. Elle avait pris la direction de la TAP le 24 juin 2021.

> Après un bras de fer avec les compagnies, Heathrow sommé de baisser les prix

(source AFP) 8 mars 2023 - L'autorité britannique de l'aviation civile (CAA) a demandé mercredi à l'aéroport londonien d'Heathrow de réduire les redevances facturées aux transporteurs, après un bras de fer avec les compagnies aériennes qui les jugent trop élevées. Les redevances conserveront leur niveau actuel pour 2023 mais «le prix maximum moyen par passager diminuera ensuite d'environ 20% (...) à 25,43 livres (environ 28,6 euros) par passager en 2024 et restera globalement stable jusqu'à la fin de 2026», a annoncé la CAA dans un communiqué.
 
«Les volumes de passagers devraient revenir aux niveaux d'avant la pandémie» sur cette période, prévoit la CAA, et ces tarifs plus bas «devraient profiter aux passagers (...) tout en permettant également à Heathrow» de continuer à investir et de financer ses opérations, poursuit le communiqué. Cette décision «n'a aucun sens» à un moment où «les compagnies aériennes réalisent des bénéfices énormes et où Heathrow reste déficitaire», a dénoncé le principal aéroport du Royaume-Uni dans un communiqué, disant réfléchir aux suites à donner à cette annonce.
(...) 
«La CAA n'est pas allée assez loin» dans la baisse des tarifs, a jugé la compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic dans un communiqué, estimant qu'Heathrow, aéroport «le plus cher du monde», a mis en avant des prévisions de passagers volontairement trop basses pour justifier ses demandes d'augmentations de prix. L'aéroport avait souffert au printemps dernier, puis pendant les vacances estivales, de grèves et d'une pénurie de personnel qui se sont traduites par des queues interminables, des retards, des problèmes de traitement des bagages et des annulations de vols.
 
Alors que le secteur peinait à absorber le redémarrage de la demande, Heathrow avait aussi dû plafonner le nombre de passagers transitant chaque jour par ses installations. La CAA a précisé mercredi que sa décision prend en compte un programme d'investissement d'Heathrow de 3,6 milliards de livres et des incitations pour l'aéroport visant à fournir un service de qualité.

Mon commentaire : On ne le répètera jamais assez. La crise sanitaire a eu un impact sans précédent sur l'industrie du transport aérien dans son ensemble.

Mais les aéroports et les compagnies aériennes sont dans des situations concurrentielles fort différentes.

Contrairement aux compagnies aériennes, les aéroports sont dans une position monopolistique qui conduit parfois à des abus de position dominante.

C'est le rôle du régulateur d'éviter ces abus. En France, cette mission incombe à l'Autorité de Régulation des Transports (anciennement Arafer).


Revue de presse boursière

> Air France-KLM en vue dans la nouvelle composition des indices

(source Boursier) 9 mars 2023 - Le Conseil scientifique des indices vient de remettre à Euronext sa copie de revue trimestrielle des indices parisiens. Sans surprise, le CAC40 n'est pas modifié.
 
En revanche, Air France-KLM est le grand gagnant de cette réflexion indicielle, puisque le transporteur aérien intègre le CAC Next 20 et le CAC Large 60. Aucun dossier ne sort de ces deux indices de premier plan.
(...)
Air France-KLM est sorti du CAC Mid 60 et de l'indice CAC Mid & Small.
(...)
Ces modifications indicielles seront prises en compte après la clôture des marchés, le vendredi 17 mars. Elles seront effectives à partir du lundi 20 mars.
 
La prochaine réunion du Comité des indices se tiendra le 8 juin. L'examen annuel complet des indices de la famille CAC aura lieu en septembre.

Mon commentaire : La bourse de Paris classe les entreprises d'importance nationale ou européenne.

Chacune des sociétés a son indice qui est pondéré en fonction de la valeur de ses titres disponibles sur le marché. Les pondérations varient d'une société à l'autre en fonction de sa capitalisation flottante.

Le SBF 120 (pour Société des Bourses Françaises) est un indice boursier de la bourse de Paris. Il regroupe les 120 premières capitalisations françaises.

Le SBF 120 se décompose ainsi :
  . CAC 40 : les 40 premières capitalisations.
  . CAC Next 20 : les 20 suivantes.
  . CAC Mid 60 : les 60 suivantes.

À noter : le CAC Large 60 regroupe les entreprises figurant dans le CAC 40 et dans le CAC Next 20.


Article Bonus

> Air France : FO reste le syndicat numéro un, la CGT à nouveau représentative

(source AFP) 7 mars 2023 - FO est resté le premier syndicat chez Air France à l'issue d'élections professionnelles marquées par une participation historiquement haute et un retour de la CGT parmi les organisations représentatives, selon des résultats consultés mardi par l'AFP. Le scrutin, qui s'est tenu du 13 février au 6 mars, a connu une participation en hausse par rapport à il y a quatre ans avec 77,83% de votants.
 
FO, alliée au SNPNC pour les personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards), a obtenu 20,11% des voix au niveau de l'ensemble de la compagnie, soit une légère baisse par rapport au dernier scrutin (-1,2 point). Suivent la CFDT alliée à l'UNPNC avec 18,55% des voix (+2,1 points), l'Unsa-Aérien avec 16,28% (+3 points) et la CGE-CGC alliée à l'UNAC avec 15,09% (+0,7 point). La CGT, qui n'avait pas réussi à franchir le seuil de représentativité fixé à 10% il y a quatre ans, y est cette fois-ci parvenue avec 10,77% des voix (+1,5 point).
 
Autre fait notable, le SNGAF, un syndicat de PNC qui avait réussi une percée inattendue avec plus d'un tiers des voix dans le collège des hôtesses et stewards en 2019, a cette fois-ci perdu sa représentativité. Son nombre de voix a été quasiment divisé par deux. Parmi les pilotes, le SNPL garde son écrasante majorité avec 77,35% des voix. Les syndicats SPAF (11,70%) et Alter (10,95%) conservent malgré tout leur représentativité au sein du collège pilotes.

Mon commentaire : Merci aux salariés d'Air France qui ont été nombreux à participer aux élections professionnelles.


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM depuis 2022

202302_cours_AFKLM
L'évènement qui aura impacté le plus le cours de l'action en 2022 aura été en juin l'augmentation de capital à hauteur de 2,256 milliards d’euros.
 Ils ont été affectés au remboursement accéléré des aides d’État et à la réduction de la dette.  

En 2023, la suppression des restrictions liées aux aides d'État et l'amélioration progressive du bilan de la compagnie ont été accueillies favorablement par les analystes.

Le cours de l'action qui se situait en-dessous de 1,30 euros en début d'année dépasse désormais 1,70 euro.

Pas de nouveau commentaire

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 1,673 euro en clôture lundi 13 mars. Elle est en baisse cette semaine de -8,88%. Les annonces récentes sur les résultats 2022 et sur la fin des contraintes imposées par la Commission Européenne expliquent cette hausse.

Elle était à 1,253 euro le 2 janvier 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 1,72 euros
. L'objectif de cours le plus élevé est à 2,30 euros, le plus bas à 1,10 euro. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon nouveau commentaire : En une semaine, elle a perdu près de 9%, la moitié de la hausse observée après la publication des bons résultats 2023.

> Évolution du prix du carburant en 2022

Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de Jet Fuel. En 2022, l'écart entre les deux produits a oscillé entre 30 et 50$, alors qu'il ne dépassait pas 10$ les années précédentes.

Pas de nouveau commentaire

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse cette semaine de -8$ à 106$. Après avoir atteint un maximum de 182$ en juin 2022, il était redescendu à 132$ début août. 
Il était à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en baisse cette semaine de -5$ à 81$. C'est proche du niveau moyen observé depuis cinq ans, hors évènements exceptionnels.
De la mi-février 2022 à fin juillet, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscillait entre 85$ et 99$.

Alors que le pétrole est revenu depuis plusieurs semaines à un niveau habituel, le Jet Fuel se rapproche à son tour de son niveau habituel. L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent n'est désormais plus que de 25$. En 2022, depuis le début du conflit ukrainien, cet écart avoisinait 50$.

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Bon à savoir

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

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Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

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