N°912, 15 mai 2023
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La Revue de Presse du lundi
Éditorial
>
Nuisances sonores : Clément Beaune ne ferme pas la porte à un plafonnement des vols dans les aéroports parisiens
(source 20Minutes) 11 mai 2023 - (...) Ce mardi soir, une
délégation d’élus a été reçue au ministère de la Transition
écologique pour rencontrer Clément Beaune. (...) Mobilisés à l’initiative d’élus et
d’associations concernées par les nuisances des aéroports de Roissy,
Orly et le Bourget, dont l’Association de défense contre les
nuisances aériennes (Advocnar), les manifestants, parmi lesquels de
nombreux riverains, s’élèvent contre l’adoption prochaine du Plan de
prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) en Commission
consultative de l’environnement. Annoncé en décembre dernier,
ce
document réglementaire, que nous avons pu consulter,
planche sur une
hypothèse d'augmentation du trafic aérien de l’ordre de 180.000 vols
supplémentaires par an à Roissy, qui passerait alors de 500.000 à
680.000 vols annuels. Soit précisément ce qu’aurait apporté le
Terminal 4 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, un projet abandonné par
le gouvernement en février 2021. « C’est l’inverse de ce que nous
demandons, explique Audrey Boehly, porte-parole de l’association Non
au T4, nous militons pour une diminution du trafic aérien. » Depuis
plusieurs mois, élus et riverains dénoncent les effets de l’aviation
sur leur santé, la nature et le climat. Si des mesures
technologiques ont été évoquées par le gouvernement pour diminuer
ces effets, celles-ci ne convainquent pas les manifestants. « Il
n’existe aujourd’hui aucune solution technologique pour qui
permettrait de baisser le bruit et de redescendre sous le seuil
tolérable de l’OMS (au-dessous de 45 décibels A Lden en journée et
de 40 décibels A Lden la nuit - N.D.L.R.), ajoute Audrey Boehly. Et
le constat est le même au niveau environnemental. (...)
Seule solution pour les élus et riverains : réduire le trafic. C’est
pourquoi ils ont été rejoints par leurs homologues des aéroports
d’Orly et du Bourget, eux aussi victime du trafic aérien. Tous
demandent une réduction de près de 10 % du trafic aérien par rapport
aux chiffres constatés en 2019, dernière année avant le Covid-19,
soit un plafonnement à 440.000 mouvements à Roissy, à 200.000 à Orly
(le plafond actuel y est à 250.000) et à 50.000 pour le Bourget
(contre 55.000 actuellement). « C’est ce qui a été fait à
l’aéroport de Schiphol d’Amsterdam, au trafic similaire à celui de
Roissy, cela prouve que c’est possible. Que c’est une décision
politique », renchérit Audrey Boehly.
Cette
demande de limitation s’ajoute à une autre, toute aussi importante
pour les riverains, celle du couvre-feu. Aujourd’hui, seul
l’aéroport d’Orly dispose d’un couvre-feu établi de 23h30 à 6 heures
du matin. (...)
Contacté par 20 Minutes, Clément Beaune a salué la qualité « d‘un
dialogue serein » et des « échanges de qualité » qui se poursuivront
et affirme avoir proposé une méthode pour avancer concrètement sur
la lutte contre les nuisances aéroportuaires : « D’ici l’été, des
études d’impact vont être lancées à très court terme en accélérant
le calendrier initialement établi. Cette démarche permettra
d’établir et d’analyser plusieurs scénarios de restrictions
complémentaires sur les aéroports franciliens (plafonnement,
couvre-feu, etc.). » Un dialogue que la délégation d’élus reconnaît, mais à travers un communiqué publié ce mercredi, ils
déplorent que le ministre « refuse d’évoquer la question du
couvre-feu ». (...)
>
La durabilité de l'aviation en danger
(source Luchtvaartnieuws, traduit avec Deepl) 11 mai 2023 -
Le cabinet ne peut plus obliger l'aviation à utiliser 14 %
de carburants d'aviation durables d'ici 2030, rapporte le Volkskrant.
Sous la pression de Bruxelles, l'obligation de mélange a été ramenée
à 6 %. En conséquence, l'objectif climatique pourrait ne pas être
atteint. L'importance des carburants d'aviation
durables (CAD) figure en bonne place dans les plans de l'aviation pour
devenir plus durable. Les vols long-courrier utilisant des batteries
ou de l'hydrogène ne sont pas envisageables pour l'instant. Le
mélange de CAD avec du carburant d'aviation ordinaire est donc le
moyen le plus simple de réaliser des gains environnementaux.
En 2019, le cabinet a conclu un accord avec le secteur de
l'aviation. Il en découlait une obligation de mélange de 14 % de CAD
d'ici 2030, ce qui devrait permettre de réduire les émissions de CO2
à environ 11 mégatonnes par an. Pour l'avenir, le cabinet nourrit
des ambitions encore plus grandes : d'ici 2050, seules les CAD
devraient être utilisés aux Pays-Bas. Ces mesures feraient des
Pays-Bas un "pionnier en Europe", selon le ministère.
Aujourd'hui, il semble que le cabinet abandonne cette mesure.
Les
Pays-Bas n'exigent plus des compagnies aériennes qu'elles utilisent
14 % de carburants d'aviation durables d'ici 2030, a déclaré un
porte-parole du ministère de l'infrastructure et de la gestion de
l'eau (I&W). Cette décision a été prise fin avril à la demande de la
Commission européenne. L'Europe dispose depuis peu de sa propre
norme, qui est moins progressiste : seulement 6 % de CAD.
>
Virgin Atlantic prévoit un retour à la rentabilité en 2024, plus tard que prévu
(source zonebourse) 10 mai 2023 - La compagnie britannique
Virgin Atlantic a prévenu qu'elle ne redeviendrait pas rentable
avant 2024, repoussant ainsi sa précédente prévision de cette année,
car l'affaiblissement de la livre, l'augmentation des coûts et la
hausse des taux d'intérêt ont neutralisé la forte demande de
voyages.
Pour 2022, Virgin Atlantic a enregistré une perte
avant impôts de 206 millions de livres (256 millions de dollars)
pour un chiffre d'affaires de 2,9 milliards de livres (3.6 milliards
de dollars), soit 98 % des
niveaux observés en 2019 avant que la pandémie ne ferme les marchés
du voyage.
Virgin, fondée par le milliardaire Richard Branson et
détenue à 51% par le Virgin Group de Branson, le
reste étant détenu par Delta Airlines, a déclaré que les
réservations pour l'été étaient supérieures aux attentes.
>
Covid : la justice européenne retoque le plan de sauvetage de Lufthansa
(source AFP) 10 mai 2023 - La recapitalisation de Lufthansa par
l'Allemagne ne passe pas auprès de la justice européenne. Le
tribunal de première instance de l'UE a annulé ce mercredi le plan
de sauvetage décidé en pleine pandémie de Covid-19 pour éviter une
faillite de la compagnie, alors paralysée par les restrictions de
déplacement. Lancé au cours de l'été 2020, celui-ci
consistait en une montée à hauteur de 20 % de l'État allemand au
capital de Lufthansa, en échange d'une participation de 5,7
milliards d'euros financée par le Fonds national de stabilisation
économique (WFS) et à laquelle s'ajoutait un prêt de 3 milliards
d'euros de la banque publique KfW. À l'automne 2022,
Berlin avait cédé la totalité de ses parts - avec un bénéfice de 760
millions d'euros - permettant à la compagnie de repasser entièrement
entre les mains d'actionnaires privés. Saisie par les low-cost Ryanair et
Condor, la justice européenne a estimé que la Commission européenne,
qui avait validé le plan, « a commis plusieurs erreurs » dont celle
de considérer que Lufthansa « était dans l'incapacité de se financer
sur les marchés » pour combler ses besoins. Les juges ont également
considéré que la Commission avait omis d'exiger un « mécanisme
incitant Lufthansa à racheter la participation de l'Allemagne le
plus vite possible ». Ryanair reprochait aussi à la Commission de ne
pas avoir prévu un mécanisme de hausse de la rémunération de l'État
allemand tant qu'il était actionnaire de Lufthansa.
L'impact
concret de ce jugement, qui peut encore faire l'objet d'un recours,
reste toutefois incertain. Car le mécanisme d'aide à la compagnie
aérienne allemande, qui avait vu l'État allemand entrer à son
capital en échange d'argent frais, a déjà été mis en œuvre.
Lufthansa « analysera le verdict et décidera ensuite de la marche à
suivre », a réagi le groupe dans un communiqué. Le transporteur
rappelle qu'il a déjà « intégralement remboursé les mesures de
stabilisation approuvées par la Commission européenne ainsi
qu'environ 92 millions d'euros d'intérêts ». L'exécutif bruxellois,
qui n'a pas encore réagi, peut former un pourvoi contre cette
décision devant la Cour de justice européenne, juge de dernière
instance. À la Bourse de Francfort, la décision de justice
n'a pas provoqué de remous. À l'équilibre dans les premiers
échanges, le titre Lufthansa cédait un peu de terrain en fin de
matinée.
>
Outre-mer : la "supercompagnie" reçoit une fin de non-recevoir !
(source TourMaG) 10 mai 2023 - Mercredi 3 mai 2023, nos confrères
[du journal le Monde] sortaient un papier intitulé "Le projet d’une « supercompagnie »
pour les vols à destination de l’outre-mer fait son retour".
"La consolidation est en marche. Elle est inévitable" admettait
auprès du "Monde" Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair.
Si tout n'est pas faux, comme l'a dit C. Hardin, notre
spécialiste de l'aérien, une grande ou une majeure partie, semble
bien l'être. C'est peu dire que le papier a été mal
accueilli au sein de la direction d'Air Caraïbes. (...) Dans le court message que nous avons pu consulter,
Marc Rochet n'y va par quatre chemins. "Devant les questions que certains
peuvent se poser, nous confirmons en accord avec le Groupe, que
cet
article est totalement infondé, très éloigné de la réalité
économique de chacun des opérateurs long-courriers français.
Nous sommes focalisés sur nos objectifs de performance sur
l'exercice 2023 et strictement rien d'autre," a signé le directeur
général d'Air Caraïbes. (...) "Quand je vois que nous retrouvons dans le même lot
qu'Air Austral et Corsair, jugées comme les canards boiteux de
l'aérien, cela nous fait rire jaune. C'est à se demander, si
l'article n'a pas été téléguidé," peste un autre responsable d'Air
Caraïbes. (...) Si Corsair a été poussée dans les bras d'Air France
par le gouvernement, en contrepartie des milliards accordés durant
la pandémie, la stupéfaction règne au ministère.
"Contrairement à ce que laisse penser l'article, le ministre fait en
sorte de maintenir la concurrence entre les compagnies aériennes. Il veut que les acteurs soient en bonne santé financière. La
priorité n'est pas de créer une supercompagnie pour desservir les
outre-mer, mais plutôt qu'il y ait de nombreux acteurs, pour faire
baisser les prix des billets," nous explique l'entourage du cabinet. C'est une actualité venant de nulle part
et n'ayant aucun sens, poursuit cette personne. (...) "Les derniers articles traitant du sujet relataient
plutôt un rapprochement entre Air France et Corsair, ou toute autre
entreprise, plutôt que la création d'une supercompagnie.
L'analyse que nous faisons de cette actualité c'est : la compagnie
nationale n'aurait pas refusé de se rapprocher de Corsair ?" se
questionne un proche de la direction d'Air Austral. (...) Dernièrement, lors d'une réunion entre la
direction et pilotes, Benjamin Smith a apporté une petite précision
qui douche les espoirs des salariés du transporteur dirigé par
Pascal de Izaguirre. "Nous avons beaucoup de pression
de la part des parties prenantes. S'il y a une
opportunité pour notre business qui est intéressante, sans impact
sur notre engagement d'atteindre une marge opérationnelle de 7 à 8%,
alors oui nous regarderons. Si la compagnie met en risque ou
ralenti ce but, alors nous n'irons pas. Et pour les entreprises
présentes sur ces lignes, ce n'est pas facile," a expliqué Ben
Smith, il y a quelques jours. Il parait donc peu
probable que Corsair rentre donc dans ce cadre-là. (...)
>
Ryanair frappe un grand coup en passant une commande pharaonique de 300 Boeing 737 Max-10
(source La Tribune) 9 mai 2023 - Ryanair frappe une nouvelle fois
un grand coup. Habituée depuis une vingtaine d'années aux commandes
d'avions pharaoniques, la compagnie aérienne low-cost irlandaise
a
annoncé ce mardi une commande colossale de 300 nouveaux Boeing
737-MAX-10, dont 150 fermes et 150 en option, pour un prix catalogue
« évalué à plus de 40 milliards de dollars ». Un prix que ne payent
jamais les compagnies aériennes, certaines pouvant obtenir des
rabais pouvant atteindre 50%. Et que n'a évidemment pas payé Ryanair
qui avait mis fin en septembre 2021 aux discussions avec Boeing au
motif que le prix proposé par le constructeur américain était trop
élevé. Cette fois, le patron du groupe aérien, Michael O'Leary,
s'est réjoui que le prix soit moins élevé que lors des précédentes
négociations. Ce à quoi Dave Calhoun, directeur général de Boeing a
répondu que le prix était suffisant. (...) Comme l'a indiqué Michael O'Leary pendant une
conférence de presse, elle entend recevoir ses premiers exemplaires
en 2027 avec des livraisons jusqu'en 2033. (...)
Ce contrat
va donc prendre le relais du carnet de commandes actuel, qui
comprend des livraisons jusqu'en 2025. Il va permettre notamment de
renouveler en grande partie la flotte. La moitié de ces 737 MAX 10
doivent ainsi remplacer une partie des 737 NG, version précédente du
737 qui compose encore la majorité de la flotte de Ryanair avec plus
de 400 exemplaires. Conformément aux principes du low-cost, la
compagnie mise sur une flotte jeune avec un fort renouvellement pour
optimiser les coûts de maintenance tout en conservant une valeur
résiduelle élevée pour ses appareils. L'âge moyen de sa flotte est
inférieur à 9 ans. (...) Cette volonté de croissance de la
flotte devrait encore se poursuivre cette année au vu de la forte
demande actuellement à l'œuvre, avant de s'atténuer. Comme l'annonce
lui-même Michael O'Leary, Ryanair va faire une (petite) pause dans
sa croissance entre 2025 et 2027, c'est-à-dire entre l'arrivée des
derniers 737 MAX 8-200 et des premiers 737 MAX 10. Il justifie tout
d'abord cette décision par le manque de créneaux de livraison
disponibles chez Boeing, mais indique aussi la nécessité pour
Ryanair de former des pilotes, des personnels de cabine et des
ingénieurs pour mettre en œuvre cette flotte. 10.000 emplois doivent
ainsi être créés entre 2027 et 2033. Il glisse également que cette
réduction temporaire des dépenses d'investissement va permettre
d'améliorer la génération de cash. Malgré ces éléments de pondération, cette nouvelle
commande va néanmoins pleinement servir les ambitions de croissance
de Ryanair. La compagnie n'a pas renoncé à s'accaparer le quart du
trafic européen dans la prochaine décennie. Elle vise une croissance
de pas moins de 80 % de son trafic sur les 10 années à venir, avec
300 millions de passagers par an d'ici mars 2034. Et elle va pour
cela s'appuyer sur la capacité supplémentaire offerte par les 737
MAX 10.
>
Latécoère obtient une nouvelle restructuration financière
(source Les Échos) 11 mai 2023 - Après d'âpres négociations,
l'État et l'actionnaire américain Searchlight Capital Partners se
sont mis d'accord pour sauver Latécoère. L'équipementier
aéronautique toulousain annonce avoir obtenu un accord de principe
sur une nouvelle restructuration financière. Au bord du
gouffre avec une dette nette de 297 millions d'euros à la fin 2022
pour une trésorerie disponible de 74 millions, le groupe a dû
négocier un accord global de recapitalisation sous l'égide du Comité
interministériel de restructuration industrielle (Ciri).
Searchlight Capital, actionnaire à 75 %, souscrira à une
augmentation de capital d'au moins 100 millions d'euros d'ici à la
fin 2023. Il apportera aussi un prêt immédiat de 45 millions
d'euros, qui « sera remboursé dans le cadre de l'augmentation de
capital ». Actionnaire depuis quatre ans, le fonds avait déjà
injecté 193 millions lors de la précédente augmentation de capital
en 2021. En échange, l'État,
qui a garanti près de 220 millions d'euros de PGE pendant le Covid,
et la BEI qui a accordé un emprunt de 55 millions d'euros en 2017
ont accepté de perdre la majeure partie de leurs prêts. Ils
abandonnent 183 millions d'euros sur le total et repoussent le
remboursement du solde à 2027. Ils ont certes obtenu de
bénéficier de « la création de valeur future par le biais d'un
mécanisme de retour à meilleure fortune », comme le précise le
communiqué. Celui-ci prévoit, indique le ministère de l'Industrie
auprès des « Échos », qu'ils récupèrent « jusqu'à 25 % de la valeur
de l'entreprise quand elle sera vendue par Searchlight », mais les
perspectives de croissance du groupe restent floues à ce stade. De
plus, ce partage de valeur ne se déclenchera qu'à partir d'un niveau
minimum de retour sur investissement pour le fonds américain, selon
une partie au dossier. Les banques qui ont accordé les PGE
s'en tirent mieux : l'État va en plus devoir en principe leur
rembourser 90 % du montant des PGE abandonnés (128 millions d'euros)
au titre de sa garantie. (...) En contrepartie l'État a insisté sur la nécessité
de maintenir l'activité industrielle à Toulouse, alors que Latécoère
délocalise actuellement 109 postes de fabrication de pièces de son
« usine du futur » toulousaine ouverte en 2018, vers la République
tchèque et le Mexique, et 36 emplois d'une usine de câblage vers la
Tunisie. Le personnel a fait grève une dizaine de jours et dénoncé
l'utilisation des PGE pour investir à l'étranger. (...) En difficulté depuis quinze
ans, Latécoère a vécu une année 2022 « difficile », souffrant
notamment des déboires du Boeing 787. Il a augmenté son chiffre
d'affaires de 39 % à 468 millions d'euros, encore loin des 713
millions réalisés en 2019 avant le Covid. Mais il doit retrouver le
chemin de la rentabilité, après avoir perdu 127 millions en 2022 et
112 millions en 2021.
Revue de presse boursière
>
Aérien, Air France-KLM, IAG, Lufthansa : côté hublot
(source Les Échos) 8 mai 2023 - Heureux qui comme les
investisseurs dans l'aérien s'apprêtent à de beaux voyages
estivaux ? Les résultats trimestriels d'Air France-KLM, IAG et
Lufthansa n'ont fait que confirmer la justesse du ticket qu'ils
avaient pris en avance (+26 % en Bourse en euros pour le secteur
européen depuis le début de l'année selon AlphaValue) sans les
convaincre de pousser les gaz d'une surperformance en panne depuis
deux mois. Les prix des billets demeurent 15 % à 20 %
supérieurs à l'avant Covid-19, permettant aux trois anciens
monopoles d'engranger de plantureux cash-flows libres. Mais le
retour aux capacités d'avant-crise sanitaire ne sera pas encore pour
cette année (95 % chez Air France-KLM, 98 % chez IAG).
Quelques signaux orangés s'allument sur les tableaux
de bord, entre les tarifs décevants du cargo chez Lufthansa et IAG,
ou l'accroissement des pertes chez KLM et Transavia (s'expliquant en
partie par les restrictions à l'aéroport de Schiphol et la grève des
contrôleurs). Malgré la baisse du kérosène, les coûts
(+5,2 % chez Air France-KLM à cause de la fin des mesures de soutien
salarial) pourraient d'autant plus réattirer l'attention que ceux de
la décarbonation sont jugés sous-estimés par une récente étude
d'Oddo BHF. Entre l'effacement des stigmates du Covid-19 et
l'accumulation des nuages de CO2 entre 2024 et 2026, il y aura en
Bourse moins qu'une petite fenêtre, un hublot… À NOTER
Malgré un trafic toujours en deçà d'avant la pandémie, le secteur
aérien européen coté s'échange d'ores et déjà à une valeur
d'entreprise 5 % supérieure à celle de fin 2019. Cette
moyenne masque néanmoins de fortes disparités entre easyJet 29 % en
dessous de sa valeur d'entreprise (capitalisation boursière + dette
nette) d'avant la crise sanitaire, IAG (22 % au-dessus), Lufthansa
(+21 %) et Air France-KLM (-0,8 %). Seul titre en Bourse
dans le vert comparé à fin 2019, Ryanair est 6 % au-dessus en termes
de valeur d'entreprise.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM depuis un
an
Deux évènements ont impacté le cours de l'action depuis
un an :
. en juin 2022 l'augmentation de capital à hauteur de 2,256
milliards d’euros . en février 2023 l'annonce des bons
résultats 2022.
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 1,517 euro en clôture lundi
15
mai. Elle est en hausse cette semaine de
+3,91%.
Elle était à 1,253 euro
le 2 janvier 2023.
La moyenne (le consensus) des analystes
à 12 mois pour l'action AF-KLM
est à 1,88 euro (elle était à 1,55 euro début février). L'objectif de cours le plus élevé est
à 2,40 euros, le plus bas à 1,10 euro. Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à
l'augmentation de capital de mai 2022.
Le cours de l'action
Air France-KLM a souffert de l'annonce de résultats trimestriels
mitigés et d'une prévision annuelle moins forte qu'attendue
(activité passagers à 95% du niveau de 2019).
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant en 2022
Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'y a plus de
corrélation entre le prix du baril de pétrole Brent et celui du baril de
Jet Fuel. En 2022, l'écart entre les deux
produits a oscillé entre 30 et 50$, alors qu'il ne dépassait pas 10$ les
années précédentes.
Depuis trois mois, l'écart entre les deux
produits (le Jet Fuel et le pétrole brut) se resserre et se
rapproche de l'écart existant avant la guerre en Ukraine
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est stable cette semaine à 91$. Après avoir atteint un
maximum de 182$ en juin 2022, il était redescendu à 132$ début août. Il était à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est stable cette semaine à 75$. L'effet des annonces de baisse
de production par l'OPEP+ s'estompent.
De la mi-février
2022
à fin juillet, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
Alors que le pétrole est revenu depuis plusieurs semaines à un niveau habituel,
le Jet Fuel est désormais très proche de son niveau habituel. L'écart
entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent n'est désormais
plus que de 16$. En 2022, au début du conflit ukrainien, cet écart
avoisinait 50$.
S'il est trop tôt pour en tirer un
enseignement définitif, c'est une bonne nouvelle pour les compagnies
aériennes. Elles pourront si cela se confirme, consacré davantage de
ressources aux carburants d'aviation durable.
Bon à savoir
>
Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires
Vous trouverez sur mon site
navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.
Pour éviter
d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse
postale,
je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle
servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.
Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions
Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants,
Natixis, Société Générale, votre établissement financier personnel si
vous avez acheté vos actions par celui-ci.
>
Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur
du groupe Air France-KLM.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
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François Robardet
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