Dossier Le trafic aérien en 2050

photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM I Lettre de l'ex Administrateur Air France-KLM

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

François Robardet
ex Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°930, 18 septembre 2023
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

J'attire votre attention sur l'article portant sur le Dossier Le trafic aérien en 2050.

Les évolutions de trafic prévues d'ici 2050 montrent qu'il sera plus difficile de décarboner l'aviation en Asie qu'en Europe.

Bonne lecture
François


La Revue de Presse du lundi

> AFI KLM E&M inaugure son nouvel atelier moteur Concorde à Orly

(source Journal de l'Aviation) 14 septembre - AFI KLM E&M augmente ses capacités d'entretien moteurs, les modernise et renforce son ancrage francilien. C'est pourquoi l'inauguration du nouvel atelier moteur (baptisé Concorde) à Orly le 13 septembre a revêtu une importance particulière et a justifié le déplacement de nombres d'élus locaux, de la présidente de région Valérie Pécresse, ainsi que la présence de la directrice générale d'Air France Anne Rigail aux côtés d'Anne Brachet, la directrice générale d'AFI KLM E&M.
 
Ce bâtiment de 4.200 m², dont la construction a été lancée fin 2021, fait la jonction entre les bâtiments historiques Constellation (22) et Henri Farman (34). Permettant de rassembler sous un seul toit toutes les activités MRO moteurs réalisées à Orly (auparavant disséminées dans six ateliers sur la plateforme), Concorde a été conçu en tenant compte des remarques du personnel Air France pour améliorer les process et les espaces de travail, qui ont été remis à plat et optimisés pour une meilleure efficience de l'activité. Avec Concorde, la capacité de maintenance moteurs du site est augmentée de 20 %, permettant de réaliser 240 visites en atelier chaque année, au lieu de 200, nous précise Géry Mortreux, executive vice-president d'Air France Industries. Les temps de traitement sont en parallèle réduits de 15 %.
 
L'activité est d'ailleurs en train d'évoluer. Jusqu'alors principalement orientée sur la maintenance des GE90 (du Boeing 777) et CFM56 (des Airbus A320 et Boeing 737), elle se tourne vers les nouvelles générations de moteurs qui intègrent en parallèle la flotte d'Air France : GTF (version PW1500G des A220) et LEAP (dans le cadre d'un accord avec Safran - deux LEAP-1A sont actuellement en révision dans l'atelier).
 
Avec le nouvel atelier, AFI KLM E&M s'est aussi doté de moyens industriels de pointe. Le bâtiment abrite d'ailleurs également un robot de la société néerlandaise Aiir Innovations, capable de réaliser l'inspection visuelle d'un moteur, de charger les données générées dans un cloud afin qu'elles puissent être analysées par un opérateur (qui prendra les mesures d'entretien nécessaires et adaptées le cas échéant), archivées et utilisées ultérieurement comme référence. La solution d'Aiir Innovations est déjà utilisée au Pays-Bas mais fait l'objet d'un PoC (Proof of concept) à Orly, financé avec le concours de la région Île-de-France.
 
Lancé en 2019, le projet « Single Roof » a été un petit peu retardé par la crise liée à la Covid mais jamais abandonné : « il s'inscrit dans une longue stratégie de développement industriel. Nous investissons toujours vers le futur », rappelle Anne Brachet, qui avait expliqué en 2021 (alors que l'activité MRO moteurs était en berne avec la crise et le recours intensif au green time management) qu'il permettrait à AFI KLM E&M de se positionner pour le redémarrage de l'industrie. Bien réel aujourd'hui, celui-ci s'accompagne d'une demande particulièrement importante pour la maintenance des GTF. À ce sujet, Géry Mortreux indique que la position d'AFI n'a pas changé, la priorité est donnée au PW1500G - et l'augmentation des capacités sur ce modèle chez AFI pourra libérer des disponibilités de maintenance dans d'autres ateliers pour les besoins du PW1100G-JM (de l'A320neo).
 
Enfin, Concorde est aussi le témoin de l'ancrage local d'Air France Industries, qui rappelle que ses besoins en recrutement sont très importants. AFI avait besoin de recruter 400 personnes cette année, autant en 2024, et le site d'Orly représente une partie de ces besoins.

AFI_moteur

Mon commentaire : Single roof, ouToit unique est un projet ambitieux. Il témoigne de la volonté du groupe Air France-KLM de développer son activité de maintenance moteurs sur le long terme.

Regrouper toutes les opérations de maintenance des moteurs sous un toit unique présente de nombreux avantages, détaillés dans l'article.

J'ajouterai que la diminution des temps de traitement permettra de faire des économies sur les coûts de location des moteurs utilisés pour remplacer ceux immobilisés durant les opérations de maintenance.

> Air France-KLM envisagerait une nouvelle commande de jusqu’à 50 avions gros-porteurs

(source Air Journal) 16 septembre - Le groupe Air France-KLM envisage une nouvelle commande d’avions long-courriers, afin de remplacer une partie de sa flotte vieillissante.
 
Selon The Air Current, le groupe Air France – KLM finalise une commande de 50 avions long-courriers auprès d’Airbus et/ou de Boeing, dans le but de remplacer sa flotte vieillissante d’Airbus A330 et de Boeing 777-200ER. Citant deux personnes proches du dossier, la publication ajoute que la décision pourrait intervenir dès la fin septembre 2023.
 
Le rapport S1 2023 d’Air France-KLM, publié en juillet 2023, souligne que le groupe dispose de 540 avions, dont 521 étaient en service actif au 30 juin 2023. « L’âge moyen des avions de la flotte opérationnelle était de 12,2 ans, dont 12,5 ans pour la flotte long-courrier, 12,9 ans pour la flotte moyen-courrier, 20,3 ans pour la flotte cargo et 9,2 ans pour la flotte régionale », poursuit le rapport.
 
À ce jour, Air France-KLM dispose d’un total de 59 Boeing 777-300 (43 chez Air France, 16 chez KLM), 33 777-200 (18 chez AF, 15 chez KLM) et 26 Airbus A330-200 et A330-300, répartis respectivement entre cinq A330-300 chez KLM et 15 et six A330-200 chez Air France et KLM. « La modernisation de la flotte se traduira par la poursuite de la croissance de la flotte d’A350-900 au sein d’Air France et de celle des B787-10 chez KLM », note le rapport du premier semestre 2023.
 
Actuellement, Air France dispose de 21 Airbus A350-900, le dernier ayant été livré le 12 juillet 2023. Pendant ce temps, KLM possède 23 Boeing 787-9 et 787-10, selon les données de ch-aviation.com.
 
Plus tôt ce mois-ci, la compagnie et Airbus ont annoncé leur intention de créer une coentreprise de maintenance pour l’Airbus A350, ce qui pourrait donner au géant européen un certain poids dans ses négociations avec la compagnie aérienne franco-néerlandaise.

Mon commentaire : Lors d'une commande d'avions neufs, le choix des moteurs est d'une importance stratégique. Leur efficacité, leur faible consommation, leur prix sont examinés attentivement.

Mais pour le groupe Air France-KLM, il quasiment impératif qu'AFI KLM E&M puisse effectuer l'entretien de ces moteurs. Ceci afin de permettre à cette Direction de consolider sa position d’acteur majeur de la maintenance aéronautique.

Or les motoristes, notamment Rolls-Royce, acceptent de baisser le prix de vente de leurs moteurs à condition d'en assurer eux-mêmes la maintenant.

Les études montrent que
  . l'aérostructure (fuselage, ailes, empennage et nacelles recevant les réacteurs) représente environ 35% du coût d'un appareil,
  . les réacteurs représentent environ 25%.

Les 40% restants sont répartis entre
  . les câblages (15%),
  . les équipements avioniques (15%),
  . les trains d'atterrissage (5%),
  . l'équipement de la cabine, qui ne représente au final que 5% des coûts.

Cette échelle varie d'un modèle à l'autre, mais les grandes proportions sont conservées lorsqu'il s'agit de bimoteurs.

> KLM a présenté une proposition finale aux syndicats du personnel au sol en vue d'une nouvelle convention collective (CCT)

(source ANP, traduit avec Deepl) 15 septembre - Les syndicats FNV et CNV sont parvenus à un accord collectif avec KLM pour le personnel au sol de la compagnie aérienne. Il appartient maintenant aux membres du syndicat de l'accepter. S'ils le font, les menaces de grève sont définitivement écartées, a déclaré Souleiman Amallah, négociateur de la CNV. David van de Geer, directeur de la FNV, parle d'une "merveilleuse proposition".
 
KLM emploie environ 15.000 personnes au sol. (...) Selon les accords conclus, leurs salaires augmenteront de 135 euros à partir de septembre, proportionnellement à leur emploi. À partir du 1er octobre, les salaires augmenteront de 6 %, puis de 3 % à partir du 1er juillet de l'année prochaine. Le personnel recevra également un paiement unique de 500 euros bruts en janvier 2024.
 
L'un des sujets brûlants des négociations du CAO était la compensation de la hausse rapide de l'inflation. Cet aspect a également été pris en compte dans l'accord. Si l'inflation dépasse 3 % sur l'ensemble de l'année 2024, les salaires des employés seront augmentés de 2 % supplémentaires au 1er janvier 2025.
 
Auparavant, la FNV et la CNV avaient menacé d'organiser des actions au sein du personnel au sol, les négociations de la convention collective étant dans l'impasse. Les syndicats ont donné un ultimatum à KLM, mais juste avant l'expiration du délai, les deux syndicats ont décidé de reprendre les négociations. Avec des résultats, en d'autres termes.
(...)
Dans un communiqué, KLM a qualifié ce résultat de "progrès substantiel pour tous les collègues au sol". Selon la compagnie aérienne, les autres syndicats concernés, De Unie, NVLT et VKP, lui feront savoir ultérieurement si l'accord peut être présenté aux membres. KLM espère que "cela aboutira bientôt à un accord avec les cinq syndicats du personnel au sol".

Mon commentaire : Le projet d'accord salarial doit encore être entériné par les adhérents des syndicats représentants les personnels sol.

> États-Unis : les compagnies aériennes réduisent leurs prévisions en raison du prix du carburant

(source Air Journal) 14 septembre - American Airlines, Southwest Airlines, United Airlines, Spirit Airlines, Frontier, Alaska Air… Toutes ont fait observer des baisses de réservations parallèlement à des hausses de coût d’exploitation liées à la hausse du prix du carburant au cours du trimestre actuel, alors que les prix du baril de pétrole ont augmenté en raison des réductions de production prolongées de l’Arabie saoudite et de la Russie.
 
La low-cost Frontier a signalé “changement récent et inattendu dans la trajectoire des réservations” : “Ces dernières semaines, les ventes ont eu tendance à être inférieures aux tendances saisonnières historiques“, a-t-elle reconnu.
 
La low-cost Spirit Airlines a revu à la baisse ses prévisions de revenus pour le troisième trimestre afin de tenir compte de l’augmentation des prix du carburant, avec des revenus au troisième trimestre désormais entre 1,24 et 1,25 milliard de dollars, contre une estimation précédente de 1,3 à 1,32 milliard de dollars. Pour vendre plus de billets, elle annonce accorder des remises importantes pour les voyages réservés pour la seconde moitié du troisième trimestre jusqu’à la période de voyage précédant Thanksgiving en novembre.
 
American Airlines a déclaré qu’elle prévoyait un bénéfice de 20 à 30 cents par action pour le trimestre en cours, contre une prévision antérieure de 85 à 95 cents par action, ce qui a entraîné une baisse de 4 % de ses actions. La compagnie aérienne a également revu à la baisse ses prévisions concernant le revenu total par siège-mille disponible, un indicateur du pouvoir de fixation des prix.
 
Ces prévisions à la baisse s’inscrivent dans le contexte des premiers signes d’affaiblissement de la demande de voyages intérieurs, des pressions inflationnistes qui pèsent sur les consommateurs et des contrats coûteux que les compagnies aériennes signent pour retenir leurs personnels.

Mon commentaire : La régulière remontée des cours du jet fuel (depuis juin 2023, il est passé de 92$ à 133$ le baril) pèse sur les coûts des compagnies aériennes partout dans le monde.

Lire plus loin l'impact sur les cours des actions des compagnies aériennes, dans la rubrique Évolution du cours de l'action Air France-KLM.

> Taxis volants : Tout est fait pour qu'ils soient prêts pour les Jeux olympiques

(source La Tribune) 14 septembre - Pourra-t-on se déplacer à bord de taxis volants durant les Jeux olympiques de Paris 2024 ? Une chose est sûre, « tout est fait pour qu'ils soient prêts pour les Jeux olympiques », a assuré Edward Arkwright, directeur général exécutif du groupe ADP (Aéroports de Paris), lors du Sommet du Grand Paris organisé par La Tribune ce jeudi 14 septembre.
 
Appelé VTOL pour « véhicules à décollage et atterrissage verticaux », « ce sont de nouveaux véhicules de déplacement aérien qui sont donc décarbonés et sans nuisance », décrit-il, affirmant qu'ils sont, avec 60 décibels, quatre fois moins bruyants qu'un hélicoptère.
 
Pour l'heure, trois lignes sont prévues. Une première reliant l'aéroport Roissy-CDG à celui du Bourget, une deuxième entre l'héliport Valéry-André (Issy-Les-Moulineaux) et l'aérodrome de Saint-Cyr-l'École et une troisième entre l'héliport et la barge d'Austerlitz. Au-delà du transport de passagers, notamment pour les Jeux olympiques, les taxis volants pourraient de facto avoir d'autres usages.
 
« L'idée serait d'avoir une barge devant la gare d'Austerlitz pour faire arriver des taxis volants à proximité de l'hôpital de Pitié Salpêtrière pour tester des trajets sanitaires et d'urgence », explique le directeur général exécutif d'ADP. Et d'ajouter : « Ce serait une première mondiale, non pas de faire voler ces véhicules, mais de les insérer dans le trafic aérien ».
 
Plusieurs points doivent toutefois encore être clarifiés pour parvenir à un tel objectif, explique le dirigeant : « Concernant la procédure environnementale, il y aura une enquête publique en novembre-décembre. La certification de l'aéronef est, elle, en cours. Reste encore un sujet de finalisation du modèle économique et de tarification pour que cela soit, à terme, accessible à tous ».
(...)

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Mon commentaire : L'idée est séduisante, mais il reste tellement d'étapes à franchir que l'objectif d'une mise en service pour les JO 2024 parait inaccessible.

> Les eurodéputés d’accord pour un quota de carburant durable

(source Air Journal) 16 septembre - Dans le cadre du plan Refuel EU, les législateurs européens ont approuvé mercredi des objectifs contraignants en matière de carburant vert pour les transporteurs aériens. L’objectif : accroître leur utilisation de carburants d’aviation durables.
 
La directive prévoit en particulier une montée en puissance des carburants issus de la biomasse ou à base d’hydrogène et de CO₂. Elle vise à accroître à la fois la demande et l’offre de carburants d’aviation durables (SAF), qui ont des émissions nettes de CO2 nulles ou des émissions de CO2 inférieures à celles du kérosène fossile. Les fournisseurs de carburant doivent veiller à ce que 2 % du carburant mis à disposition dans les aéroports de l’Union Européenne soit du SAF en 2025, pour atteindre 6 % en 2030, 20 % en 2035 et progressivement jusqu’à 70 % en 2050.
 
À partir de 2030, 1,2 % des carburants devront également être des carburants de synthèse, pour atteindre 35 % en 2050. Les carburants synthétiques, également appelés « e-kérosènes » (fabriqués à partir de CO2 et d’hydrogène produit par des énergies renouvelables), sont fabriqués à partir d’émissions de CO2 captées, ce qui, selon leurs partisans, équilibre le CO2 libéré lors de la combustion du carburant dans un moteur.
 
Pour l’instant, ces carburants sont produits en infimes quantités et sont bien plus chers que les carburants aviation conventionnels. Le carburant durable est considéré comme un moyen de commencer à réduire progressivement l’empreinte carbone des compagnies aériennes à court terme.
 
Avec ce vote, l’Europe va d’ailleurs faire la course en tête dans la décarbonation du transport aérien. « Il s’agit du plus gros mandat d’incorporation au monde de SAF », précise au Monde Matteo Mirolo, spécialiste de l’aviation durable au sein de Transport & Environment (T&E).
 
Air France « salue le vote du plan Refuel EU », même si la compagnie aérienne s’est déjà fixé des objectifs plus ambitieux. Elle incorpore déjà 1 % de SAF depuis 2022 et prévoit « d’incorporer au moins 10 % de carburant d’aviation durable sur l’ensemble de ses vols à horizon 2030 ». Des mesures qui vont lui coûter cher. Pour incorporer 1 % de SAF dans les réservoirs de ses avions en 2022, Air France a déjà déboursé 100 millions d’euros de plus. Pour atteindre les 10 % en 2030, la facture additionnelle se montera, prévoit la compagnie, à 1 milliard d’euros.

Enfin, le Parlement européen prévoit des dispositions « antitankering » pour empêcher les avions d’aller faire le plein hors de l’Union européenne avec du kérosène conventionnel, jusqu’à cinq fois moins cher. Le moyen « d’éviter les risques de transferts de trafic au profit de hubs extra-européens non soumis à ces réglementations, et de fuite de carbone », comme le redoute Air France.

Mon commentaire : Je retiens de cette décision un élément important : les fournisseurs de carburant devront fournir les carburants d’aviation durables en quantités suffisantes pour permettre aux compagnies aériennes de respecter les objectifs qui leur sont assignés.

À noter la réaction de Matteo Mirolo, de l’ONG Transport & Environment : « C’est une technologie qui a fait ses preuves sur le plan climatique. Mais compte tenu des prévisions de croissance du secteur, il n’est pas réaliste d’imaginer produire suffisamment de carburants verts pour tous ces vols ».

À ce jour, les prévisions de croissance du transport aérien portent essentiellement sur l'Asie et l'Afrique. Pas sur l'Europe. (lire plus loin le dossier Le trafic aérien en 2050).

Il est donc permis de penser que les compagnies aériennes européennes pourront disposer de suffisamment de carburants d’aviation durables.

> Ethiopian Airlines souhaite exploiter le marché chinois en pleine croissance

(source Xinhua, équivalent chinois de l'AFP) 14 septembre - La compagnie aérienne Ethiopian Airlines envisage d'exploiter le marché chinois en pleine croissance par l'ouverture de nouvelles lignes, faisant ainsi de la capitale éthiopienne Addis-Abeba une porte vers l'Afrique, a déclaré le directeur général d'Ethiopian Airlines, Mesfin Tasew.
 
"La Chine est un marché très important pour Ethiopian Airlines. Nous relions la Chine et l'Afrique depuis 50 ans et nous souhaitons élargir notre coopération avec la Chine en augmentant la fréquence des vols et en multipliant les destinations", a récemment indiqué M. Tasew à Xinhua lors d'un entretien.
 
La compagnie nationale éthiopienne a commencé un service de fret vers la ville chinoise de Chengdu il y a près de deux semaines.
 
Selon M. Tasew, Ethiopian Airlines considère la Chine comme un moteur de sa croissance future. Il a notamment évoqué la hausse du nombre d'investisseurs et d'hommes affaires qui effectuent des vols entre la Chine et l'Afrique.
 
"Nos vols cargo vers la Chine relient non seulement l'Afrique et la Chine, mais aussi l'Europe et la Chine. Nous avons donc de grosses opérations sur les marchandises avec la Chine. Nous travaillons avec les hommes d'affaires chinois pour exporter leurs produits manufacturés vers l'Afrique, l'Europe et d'autres régions du monde", a-t-il expliqué.
(...)

Mon commentaire : La semaine passée, j'évoquais la progression importante d'Ethiopian Airlines en Afrique (lettre n°929) et faisais déjà mention du soutien indirect de la Chine et de l'Inde.


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Dossier Le transport aérien en 2050
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> Vers un trafic aérien intra-africain multiplié par 4

(source CercleFinance) 13 septembre - Boeing fait savoir que selon ses prévisions, le trafic intra-africain de passagers aérien devrait plus que quadrupler au cours des vingt prochaines années. L'avionneur estime que 1025 nouveaux avions seront nécessaires pour accompagner cette croissance au cours des deux prochaines décennies.
 
Toujours selon Boeing, la croissance globale du trafic aérien africain devrait atteindre 7,4%, soit la troisième plus élevée parmi les régions du monde et surpassant la croissance moyenne mondiale de 6,1 %.
 
' Les transporteurs africains sont bien placés pour soutenir la croissance du trafic intra-régional et conquérir des parts de marché développant les services passagers mais aussi le commerce au sein du continent ', a déclaré en substance Randy Heisey, directeur général du marketing commercial de Boeing pour le Moyen-Orient et l'Afrique.
(...)

Mon commentaire : L'évolution du trafic aérien en Afrique semble impressionnante, mais il convient de relativiser car le trafic actuel y est relativement bas.

Voici un tableau intitulé "Projected international air transport demand by world region, 2015-50"  extrait d'un rapport publié en 2019 par l'OCDE.

Evolution_TA_2050

Sur la période 2015-2050, il était envisagé par l'OCDE un quadruplement du trafic aérien, avec des disparités très importantes selon les zones géographiques.

En voici le détail :
  . Afrique : trafic multiplié par 9,5
  . Asie : trafic multiplié par 8
  . Chine+Inde : trafic multiplié par 6,8

  . Europe+Turquie : trafic multiplié par 1,7
  . Amérique Latine : trafic multiplié par 4,4
  . Moyen-Orient : trafic multiplié par 3,2
  . Amérique du Nord : trafic multiplié par 2
  . Pacifique : trafic multiplié par 2,3

Les parts de trafic quant à elles seront fondamentalement modifiées :
  . Afrique : passera de 3% en 2015 à 8% en 2050
  . Asie : passera de 10% en 2015 à 21% en 2050
  . Chine+Inde : passera de 14% en 2015 à 25% en 2050

  . Europe+Turquie : passera de 30% en 2015 à 14% en 2050
  . Amérique Latine : passera de 6% en 2015 à 7% en 2050
  . Moyen-Orient : passera de 6% en 2015 à 5% en 2050
  . Amérique du Nord : passera de 21% en 2015 à 11% en 2050
  . Pacifique : passera de 9% en 2015 à 6% en 2050

Ces prévisions, si elles se confirment, viennent étayer le sentiment que c'est en Asie qu'il sera le plus difficile d'atteindre les objectifs de décarbonation de l'aviation.

 
Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM et du Pétrole depuis six mois

202309_compar_AFKLM_Brent

Mon commentaire : Le tableau ci-dessus (source : Boursorama) permet de comparer sur six mois le cours de l'action d'Air France-KLM (la ligne rouge) et celui du pétrole Brent (la zone bleue).
 
Il apparait clairement que, sur cette période, lorsque le pétrole augmente, le cours de l'action d'Air France-KLM baisse (et réciproquement).

Pour rappel, les compagnies aériennes ont subit des baisses similaires au mois d'août :
  . IAG : -5,84%,
  . EasyJet : -10,20%,
  . Lufthansa : -7,40%,
  . Delta : -9,38%,
  . Air France-KLM : -8,80%.

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 12,17 euro en clôture lundi 18 septembre. Elle est en baisse cette semaine de -8,08%. La pression sur les cours du pétrole est à l'origine de cette baisse.

En deux mois, le cours de l'action Air France-KLM a perdu plus de 20%. Les autres compagnies aériennes sont guère mieux loties.

Lufthansa a perdu 12%, Delta 15%, easyJet 11%.

Elle était à 12,53 euros le 2 janvier 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 19,70 euros
(elle était à 15,0 euros début janvier). L'objectif de cours le plus élevé est à 24,50 euros, le plus bas à 11,0 euros. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : La pression sur les cours du pétrole est à l'origine de cette baisse.

Note : les cours de
l'action d'Air France-KLM antérieurs au 31 août ont été multipliés par dix pour tenir compte du regroupement des actions.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse de +4$ à 135$. Il était à 94$ fin juin, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse de +5$ à 95$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent est toujours anormalement élevé. Il est désormais de 40$, alors que cet écart était de l'ordre de 15$ avant le conflit en Ukraine. En 2022, au début du conflit ukrainien, cet écart avoisinait 50$.

Mon commentaire : L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent est toujours anormalement élevé.

Il est désormais de 40$, alors que cet écart était de l'ordre de 15$ avant le conflit en Ukraine. En 2022, au début du conflit ukrainien, cet écart avoisinait 50$.

Cette décorrélation entre le prix du Brent et le prix du Jet Fuel a conduit les compagnies aériennes à revoir leur stratégie de couverture carburant (fuel hedging). Avant la crise ukrainienne, l'essentiel des couvertures carburant étaient basées sur le prix du pétrole (Brent).

== citation : DOCUMENT D'ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2022 du Groupe Air France-KLM, page 173 :

(Ainsi) le Groupe Air France-KLM avait mis en place une politique de couverture systématique du risque de prix du carburant essentiellement basée sur le prix du pétrole (Brent).

Au début de la crise ukrainienne, dans un contexte de forte volatilité et de tension sur le marché des matières premières, le groupe Air France – KLM a intégré de nouveaux instruments de couverture sur les marges de craquage afin de mieux couvrir le risque lié au découplage entre les indices reflétant le prix du pétrole brut (Brent ICE) et des indices reflétant le prix des produits raffinés (Gasoil ICE et Jet CIF NWE).  
== fin de citation

En clair, une partie des couvertures carburant du Groupe Air France-KLM est désormais basée sur le prix du kérosène Jet Fuel).


Bon à savoir

> Conseils pour les salariés et anciens salariés actionnaires

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès aux sites des gérants.

Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale, je vous conseille de renseigner une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance avec les organismes de gestion.

Gardez en un même endroit tous les documents afférant à vos actions Air France-KLM : tous vos courriers reçus des différents gérants, Natixis Interépargne, Société Générale, votre établissement financier personnel si vous avez acheté vos actions par celui-ci.

Mon commentaire : Si vous avez des parts dans un des fonds gérés par Natixis Interépargne, pensez une fois par an à vous connecter à votre gestionnaire de compte, pour éviter qu'il ne soit considéré comme inactif.

L'inactivité des PEE est gérée par la loi Eckert.

Au bout de 5 ans d’inactivité, Natixis Interépargne adresse un courrier/mail aux personnes concernées pour leur demander de se connecter à leur compte ou d'appeler Natixis Interépargne afin de réactiver leur compte.

Natixis Interépargne envoie cette information tous les ans au bout de 5 ans d’inactivité et jusqu’à la 10ème année. Au bout de 10 ans d’inactivité, les avoirs sont transférés à la CDC qui les conserve pendant 20 ans.

Il s’agit en fait de l’ancienne prescription trentenaire qui se décompose en 2 temps : 10 ans chez le teneur de compte et 20 ans à la CDC.

L’inactivité consiste à ne pas réaliser d’opération et/ou ne pas se connecter à son compte et/ou ne pas appeler et/ou ne pas écrire à Natixis Interépargne.

Ce dispositif s’applique également au PERCO/PER depuis la loi PACTE.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d'administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

ex Administrateur Air France-KLM.
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Nicolas Foretz, PNC, Administrateur Air France-KLM représentant les salariés et anciens salariés actionnaires PNC et PS

Nicolas Foretz

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