N°945_3, 1er janvier 2024
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La Revue de Presse du lundi 1er janvier 2024 présente :
Les dossiers à suivre en 2024
Sélection d'articles et commentaires
>
Les prix des billets d'avion explosent mais les compagnies font le plein pour l'été
(source Europe1) 30 avril 2023 - Les prix des billets ont bondi,
l'inflation grignote le pouvoir d'achat, mais les compagnies
aériennes desservant l'Europe assurent qu'elles font le plein de
réservations pour l'été, laissant un peu plus la pandémie disparaître dans le rétroviseur.
(...) La loi de l'offre et de la demande fait son
œuvre et, en France, le prix des billets a bondi de 23,6% sur un an
au premier trimestre 2023, selon les statistiques du ministère de la
Transition écologique. L'explosion du coût des hydrocarbures
consécutive à l'invasion de l'Ukraine par la Russie sous-tend une
grande partie du phénomène, car le kérosène représente environ 30%
des coûts des transporteurs. "À cause de la hausse du pétrole de 71%
d'une année sur l'autre, notre tarif moyen a augmenté de 31%", a
ainsi expliqué à l'AFP le PDG d'Easyjet, Johan Lundgren.
Mais d'autres facteurs entrent en ligne de compte, comme "une
augmentation très forte des coûts de maintenance" liée à la
raréfaction de certains métaux et aux chaînes logistiques
perturbées, selon Marc Rochet, patron des compagnies françaises Air
Caraïbes et French Bee. Il mentionne aussi les répercussions des
hausses de salaires consenties dans le secteur.
Pourtant, "nous ne voyons pas d'affaiblissement de la demande",
témoigne M. Lundgren, même s'il concède que les clients "recherchent
le meilleur rapport qualité-prix". Même ressenti de Nicolas Henin,
directeur général adjoint de Transavia France, chargé du commercial
et du marketing. (...) Après avoir eu tendance à réserver très
tard pendant la pandémie, quand l'incertitude régnait sur des
fermetures de frontières, les voyageurs, "plus sélectifs sur les
prix", retrouvent aussi peu à peu leurs comportements d'avant,
prenant par exemple leurs billets cinq mois à l'avance pour les
long-courriers, selon M. Rochet. (...) Dans ce contexte de hausse
des prix, les compagnies ont "pour beaucoup réalisé des chiffres
d'affaires supérieurs en 2022 à ce qu'ils étaient avant crise, bien
que la capacité reste en-deçà", a noté Pascal Fabre,
spécialiste de ce domaine chez AlixPartners, lors d'un récent
déjeuner de presse. Ces transporteurs "ont "généré du cash
et commencé à se désendetter". C'est le cas d'Air France-KLM qui a
annoncé mercredi soir avoir "intégralement remboursé" les aides
consenties par l'État français pour lui permettre de survivre à la
crise sanitaire. Bémols à cet optimisme : les dirigeants du
secteur aérien, échaudés par la saturation d'aéroports l'été dernier
faute de personnel, évoquent désormais le risque d'un retour de la
saturation du ciel européen lors de la haute saison, un chaos
potentiel dont elles ont eu un avant-goût en mars à cause de la
grève des contrôleurs aériens français.
>
La reprise tant attendue des voyages d'affaires en Europe ne cesse d'être repoussée
(source Bloomberg, traduit avec Deepl) 7 août - Depuis la fin de la pandémie de
coronavirus, les plus grands groupes aériens de la région comptent
sur le retour au ciel des guerriers de l'entreprise. Mais jusqu'à
présent, de nombreuses entreprises clientes sont restées à l'écart
de la reprise des voyages. Il y a tout juste deux ans,
Carsten Spohr, directeur général de Deutsche Lufthansa AG, prédisait
avec audace un rebond de 90 % des voyages d'affaires, affirmant que
les gens s'étaient lassés des vidéoconférences. Pourtant, le plus
grand groupe aérien d'Europe n'a récupéré à ce jour qu'environ 60 %
des volumes d'affaires d'avant la crise, et vise 70 % d'ici à la fin
de l'année. British Airways observe des tendances
similaires. Luis Gallego, PDG de la société mère IAG SA, déclare que
les progrès sont "plus lents que ce que nous pensions au début de
l'année". Ben Smith, directeur général d'Air France-KLM, a
déclaré qu'il ne s'attendait pas à ce que le marché intérieur
français se rétablisse un jour. "Nous n'y parviendrons pas",
a-t-il déclaré. Les raisons sont
diverses, mais empilées, elles forment un mur d'obstacles que les
compagnies aériennes n'ont pas réussi à franchir. Il s'agit d'un
défi majeur, car les voyageurs d'affaires paient généralement plus
cher, même s'ils occupent un siège en classe économique - ils
prennent l'avion avec un préavis plus court et choisissent des
billets plus chers qui leur offrent plus de flexibilité.
Cela en fait des clients plus rentables que les passagers de loisirs
qui ont largement contribué à la remontée des compagnies aériennes
après les creux de la Covid. Les compagnies aériennes comptent
d'ailleurs sur le retour des voyageurs d'affaires, car le boom des
"voyages de revanche" qui a alimenté le segment des loisirs commence
à s'essouffler. (...)
Pendant la crise, les grandes entreprises ont réduit leurs budgets
de voyage pour survivre et ont découvert que la facilité et
l'efficacité des logiciels de conférence rendaient certains voyages
inutiles. Aujourd'hui, face à l'inflation des coûts et à la pression
exercée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, elles ne
voient pas la nécessité de changer de cap. Bien que la
plupart des compagnies aériennes ne s'attendaient pas à ce que les
voyages d'affaires se rétablissent complètement après la pandémie,
elles prévoyaient qu'ils atteindraient 85 %, a déclaré Neil Glynn,
analyste chez Air Control Tower. Au lieu de cela, le trafic
d'affaires se situe autour de 60 % en Allemagne, 70 % au Japon et
80 % au maximum aux États-Unis. Cela s'explique en partie par une
culture du travail à distance, ainsi que par la prise de conscience
des émissions de carbone et du bien-être des employés. Les
inquiétudes concernant les voyages d'affaires en Europe reflètent
les faiblesses observées aux États-Unis, où American Airlines Group
Inc. et Southwest Airlines font partie des transporteurs qui ont
procédé à des changements pour s'adapter à la baisse de la demande
des entreprises. Le PDG de United Airlines Holdings Inc. Scott Kirby,
PDG de United Airlines Holdings Inc., a décrit une "récession
commerciale" aux États-Unis, tout en exprimant sa confiance dans un
retour à la normale. (...) M. Smith, d'Air France-KLM, a déclaré que si le
groupe a constaté une augmentation des volumes de voyages d'affaires
immédiatement après la pandémie, la croissance des réservations
d'entreprises s'est pratiquement arrêtée. Il a souligné qu'Air
France a toujours eu une forte proportion de voyageurs de loisirs
dans ses cabines premium, "et cela s'équilibre assez bien avec le
trafic d'affaires". Les compagnies aériennes ont déclaré
qu'elles voyaient des progrès. M. Gallego, de l'IAG, s'attend à ce
que certains clients d'affaires reviennent ce trimestre, à mesure
que le risque de chaos aéroportuaire estival s'estompe. Les
dirigeants sont également encouragés par ce que l'on appelle les "bleisure
travelers", qui combinent vacances et voyages d'affaires. (...) Les voyages d'agrément contribuent à soutenir le trafic
d'affaires à l'aéroport de Londres Heathrow, a déclaré le PDG
sortant, John Holland-Kaye. Toutefois, les passagers d'affaires ne
représentent que 30 % de l'ensemble des passagers de la plate-forme
britannique, contre 34 % avant la pandémie. (...)
>
Pourquoi Air France dira adieu à Orly en 2026
(source Les Échos) 18 octobre - C'est désormais officiel : Air
France va quitter Orly. La directrice générale d'Air France, Anne
Rigail, l'a annoncé mercredi matin aux représentants du personnel,
lors du comité social et économique. Après soixante-dix ans de
présence sur l'aéroport du sud de Paris, tous les vols d'Air France
- à l'exception de ceux opérés avec Air Corsica sur la Corse -
seront transférés sur Roissy-CDG d'ici à l'été 2026. À savoir tous
les vols de la « Navette », vers Marseille, Toulouse et Nice, ainsi
que ceux pour les départements d'Outre-mer, Antilles, Réunion et
Guyane. Air France parachève ainsi un recentrage sur son
« hub » de Roissy-CDG, où l'alimentation des vols long-courriers
permet de rentabiliser les vols court-courriers. La compagnie opère
déjà des vols vers Marseille, Nice et Toulouse, ainsi que vers les
DOM. Mais le groupe n'abandonnera
pas totalement Orly, puisque, outre les vols vers la Corse,
il
restera massivement présent via sa filiale Transavia France. La
compagnie low-cost du groupe, qui a déjà repris plusieurs lignes
d'Air France à Orly (Montpellier, Biarritz, Pau, Perpignan, Toulon),
reprendra également la desserte des trois grandes « radiales » de
Marseille, Toulouse et Nice, en complément des vols d'Air France à
Roissy-CDG. Il n'empêche. Pour les quelque 2,3 millions de
passagers annuels d'Air France habitués à se rendre à Orly pour
leurs déplacements professionnels ou les loisirs, comme pour les
quelque 600 salariés d'Air France sur place, ce redéploiement
constitue la fin d'une longue histoire. Y compris pour la patronne
d'Air France, qui a commencé sa carrière là-bas. « Nous n'avons pas d'autre choix que de nous adapter à
un changement structurel de la demande, explique Anne Rigail. Le
développement de la visioconférence et du télétravail depuis le
Covid, ainsi que le report vers le train encouragé par la politique
RSE des entreprises, ont conduit à une baisse de la demande sur les
navettes de 40 % depuis 2019. Sur les allers-retours journée, la
baisse atteint même 60 % », souligne-t-elle. C'est assez
pour faire basculer dans le rouge des lignes déjà sérieusement
attaquées par le TGV et les concurrents low-cost et compromettre les
efforts du groupe pour améliorer sa rentabilité. Malgré les plans de
restructuration engagés pour réduire les frais, en fermant des
lignes et en transférant d'autres à Transavia, le réseau domestique
d'Air France accusait encore une perte de 200 millions d'euros en
2022 et s'achemine vers un nouveau déficit, estimé à 139 millions
d'euros, en 2023, dont 96 millions pour les trois lignes de la
navette. « Si nous n'avions pas déjà engagé la
restructuration et les transferts de lignes à Transavia, nos pertes
auraient été au moins deux fois plus élevées, indique Anne Rigail.
Nous resterons néanmoins présents à Orly jusqu'à l'été 2026, afin de
pouvoir mettre en place des mesures d'accompagnement pour notre
personnel. Et nous maintiendrons une offre forte vers les régions,
en renforçant la desserte de Roissy, en complément de celle de
Transavia à Orly. Au total, l'offre du groupe sur Marseille,
Toulouse et Nice sera maintenue à hauteur de 90 % de son niveau
actuel et de 100 % pour l'Outre-mer ».
Le renforcement des lignes domestiques de Roissy-CDG, d'où
partent déjà 8 à 9 vols par jour pour Marseille, Toulouse, et Nice,
ainsi que des vols quotidiens pour Fort-de-France, Pointe-à-Pitre,
Saint-Denis de La Réunion et Cayenne, permettra d'absorber la
totalité des pilotes et personnels de cabine de l'escale d'Orly.
Même chose pour les quelque 170 personnels techniques de l'escale
d'Orly, qui pourront rejoindre le centre de maintenance d'Orly.
En revanche, les quelque 430 agents d'escale d'Orly devront
nécessairement changer de lieu de travail pour conserver leur
emploi, à l'exception de 70 personnes affectées aux lignes corses
(en supposant qu'Air France et Air Corsica remportent l'appel
d'offres en cours pour le renouvellement de la délégation de service
public face à Volotea). Du fait de son modèle low-cost, Transavia ne
peut les reprendre à Orly. La plupart devront donc quitter le sud de
Paris pour aller travailler à Roissy. Et des sureffectifs sont aussi
à craindre chez les personnels d'escale de Marseille et Toulouse.
La patronne d'Air France se veut
néanmoins rassurante. « Toutes les mesures d'accompagnement et les
solutions de mobilité vont être étudiées et il n'y aura aucun départ
contraint », affirme-t-elle. L'horizon de 2026 permet en effet de
laisser du temps à la négociation et d'éviter d'éventuelles
crispations sociales. Le pari le
plus difficile sera probablement pour Transavia. Il faudra être
capable de prendre le relais d'Air France à Orly sans perdre trop de
clientèle et en gagnant de l'argent. En 2022, la clientèle de la
navette représentait encore 1,3 million de passagers (contre 1,7
million en 2019). L'aéroport d'Orly bénéficie certes de sa plus
grande proximité avec Paris, qui sera bientôt renforcée par
l'arrivée de la ligne 14 du métro, en juin 2024. Mais une partie des
passagers pourraient choisir de rester fidèles à Air France à
Roissy, plutôt que de passer à l'offre low-cost de Transavia.
Une offre qui a toutefois déjà bien évolué pour séduire la clientèle
des déplacements professionnels et qui devrait continuer à
s'affiner, indique la directrice d'Air France. « Il est déjà
possible d'utiliser et d'accumuler des miles du programme de
fidélisation Flying Blue sur Transavia et nous allons continuer à
améliorer les marques de reconnaissance de nos meilleurs clients »,
explique-t-elle. « Nous sommes très confiants en la
capacité de Transavia de gagner de l'argent sur ces lignes qu'Air
France, compte tenu de son modèle, ne peut plus rentabiliser, assure
Anne Rigail. Quand on a une croissance forte, il faut toujours un
peu de temps pour atteindre l'équilibre. Mais Transavia a les coûts
adaptés pour pouvoir réussir face à d'autres low-cost, à Orly. Et
même si son activité reste majoritairement orientée vers l'Europe,
ces lignes domestiques offrent une complémentarité intéressante et
des perspectives de croissance sur des bassins de clientèle comme
Nice et Toulouse. Je ne vois donc pas de raison de douter de son
succès. »
>
Nuisances sonores : Clément Beaune ne ferme pas la porte à un plafonnement des vols dans les aéroports parisiens
(source 20Minutes) 11 mai 2023 - (...) Ce mardi soir, une
délégation d’élus a été reçue au ministère de la Transition
écologique pour rencontrer Clément Beaune. (...) Mobilisés à l’initiative d’élus et
d’associations concernées par les nuisances des aéroports de Roissy,
Orly et le Bourget, dont l’Association de défense contre les
nuisances aériennes (Advocnar), les manifestants, parmi lesquels de
nombreux riverains, s’élèvent contre l’adoption prochaine du Plan de
prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) en Commission
consultative de l’environnement. Annoncé en décembre dernier,
ce
document réglementaire, que nous avons pu consulter,
planche sur une
hypothèse d'augmentation du trafic aérien de l’ordre de 180.000 vols
supplémentaires par an à Roissy, qui passerait alors de 500.000 à
680.000 vols annuels. Soit précisément ce qu’aurait apporté le
Terminal 4 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, un projet abandonné par
le gouvernement en février 2021. « C’est l’inverse de ce que nous
demandons, explique Audrey Boehly, porte-parole de l’association Non
au T4, nous militons pour une diminution du trafic aérien. » Depuis
plusieurs mois, élus et riverains dénoncent les effets de l’aviation
sur leur santé, la nature et le climat. Si des mesures
technologiques ont été évoquées par le gouvernement pour diminuer
ces effets, celles-ci ne convainquent pas les manifestants. « Il
n’existe aujourd’hui aucune solution technologique pour qui
permettrait de baisser le bruit et de redescendre sous le seuil
tolérable de l’OMS (au-dessous de 45 décibels A Lden en journée et
de 40 décibels A Lden la nuit - N.D.L.R.), ajoute Audrey Boehly. Et
le constat est le même au niveau environnemental. (...)
Seule solution pour les élus et riverains : réduire le trafic. C’est
pourquoi ils ont été rejoints par leurs homologues des aéroports
d’Orly et du Bourget, eux aussi victime du trafic aérien. Tous
demandent une réduction de près de 10 % du trafic aérien par rapport
aux chiffres constatés en 2019, dernière année avant le Covid-19,
soit un plafonnement à 440.000 mouvements à Roissy, à 200.000 à Orly
(le plafond actuel y est à 250.000) et à 50.000 pour le Bourget
(contre 55.000 actuellement). « C’est ce qui a été fait à
l’aéroport de Schiphol d’Amsterdam, au trafic similaire à celui de
Roissy, cela prouve que c’est possible. Que c’est une décision
politique », renchérit Audrey Boehly.
Cette
demande de limitation s’ajoute à une autre, toute aussi importante
pour les riverains, celle du couvre-feu. Aujourd’hui, seul
l’aéroport d’Orly dispose d’un couvre-feu établi de 23h30 à 6 heures
du matin. (...)
Contacté par 20 Minutes, Clément Beaune a salué la qualité « d‘un
dialogue serein » et des « échanges de qualité » qui se poursuivront
et affirme avoir proposé une méthode pour avancer concrètement sur
la lutte contre les nuisances aéroportuaires : « D’ici l’été, des
études d’impact vont être lancées à très court terme en accélérant
le calendrier initialement établi. Cette démarche permettra
d’établir et d’analyser plusieurs scénarios de restrictions
complémentaires sur les aéroports franciliens (plafonnement,
couvre-feu, etc.). » Un dialogue que la délégation d’élus reconnaît, mais à travers un communiqué publié ce mercredi, ils
déplorent que le ministre « refuse d’évoquer la question du
couvre-feu ». (...)
>
Suppression de vols intérieurs courts : « On ira plus loin », promet Clément Beaune
(source AFP) 25 mai 2023 - Le gouvernement a l'intention de durcir la règle qui
interdit les vols intérieurs en cas d'alternative de moins de 2h30
en train, officiellement entrée en vigueur mardi, a indiqué mercredi
le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. « Je le dis, on
ira plus loin, on ira plus loin », a déclaré le ministre sur Franceinfo. La liste des vols intérieurs courts interdits « va être
revue deux fois par an pour regarder si l'offre ferroviaire
s’améliore », a-t-il relevé, notant que le texte était valable pour
trois ans. « Ma responsabilité de ministre des Transports,
c'est justement d'améliorer les connexions ferroviaires pour que de
plus en plus, cette règle des 2 heures 30 aboutisse à fermer des
lignes aériennes », a remarqué le ministre. « On ferme trois lignes,
et on va continuer ». « Peut-être qu'on durcira progressivement
aussi cette règle des 2 heures 30 pour l'amener vers par exemple 3
heures », a-t-il prévenu. Concrètement, peu de liaisons seraient
concernées par un passage à trois heures. Cela pourrait
éventuellement être le cas de Paris-Mulhouse (2h43 en TGV), mais cet
aéroport est franco-suisse et dessert aussi Bâle. Paris-Limoges
pourrait être une éventualité, lorsque la ligne ferroviaire sera
rénovée. Interrogé sur le seuil de 4 heures préconisé par la
Convention citoyenne pour le climat, il a répondu : « C’est
possible, mais il faut développer le ferroviaire en parallèle »,
citant l'achat de TGV supplémentaires et le projet de construction
d'une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.
L'interdiction des vols intérieurs courts en France en cas
d'alternative, « avec un service satisfaisant », par le train en
moins de 2h30 est entrée en vigueur mardi, un changement qui avait
été anticipé avec la fin des liaisons entre l'aéroport de Paris-Orly
et Nantes, Bordeaux et Lyon. Cette interdiction prévue par
la loi Climat et résilience du 22 août 2021, et déjà appliquée en
pratique, était suspendue le temps d'une enquête approfondie de la
Commission européenne à la suite d'une plainte d'une partie du
secteur aérien qui la jugeait contraire au principe de
libre-prestation et inadaptée à la lutte contre le changement
climatique. Les liaisons avec l'aéroport parisien de
Roissy-Charles-de-Gaulle, en revanche, sont maintenues,
officiellement pour permettre des correspondances internationales.
Pour autant, il est toujours possible d'acheter des billets simples
entre Roissy et Bordeaux, Lyon et Nantes.
>
Benjamin Smith, le patron d'Air France-KLM, pointe la menace de Turkish Airlines
(source La Tribune) 16 juin - Après l'accalmie du Covid, l'été
2022 a été quelque peu chaotique pour le secteur de l'aviation,
entre vols retardés, voire annulés, files d'attente interminables et
bagages perdus. Mais alors que l'été 2023 se rapproche, Benjamin
Smith, directeur général d'Air France-KLM, se veut serein.
« Après deux années difficiles, nous avons renoué l'été dernier avec
de grosses fréquentations, en particulier sur les vols
transatlantiques. Seulement, rappelons que nous avons perdu beaucoup
d'argent en 2021, et que de nombreuses compagnies, y compris la
nôtre, n'étaient donc pas prêtes à 100% pour faire face à cette
situation. Beaucoup de compagnies manquaient de personnel, ce qui a
créé des problèmes dans la gestion des bagages, notamment. Cette
année, nous sommes mieux préparés. Chez Air France, nous avons
désormais plus de capacités qu'en 2019. » (...) Pour faire face à la hausse de la
demande, notamment celle émanant de pays en développement où la
classe moyenne devient de plus en plus nombreuse, et remplacer ses
modèles les plus anciens, le groupe, qui avait déjà maintenu ses
commandes d'avions neufs durant la pandémie, envisage d'acheter de
nouveaux modèles long-courriers. Sans donner de chiffres précis ni
rien annoncer de définitif, le directeur général d'Air France KLM a
notamment affirmé qu'il regardait du côté de l'A350-1000, ainsi que
des Boeing 777X et 787-9. Autre grosse actualité pour
l'alliance franco-néerlandaise : le rachat potentiel de TAP Air
Portugal, qui a récemment fait couler beaucoup d'encre. Une
acquisition notamment motivée, selon Benjamin Smith, par les
liaisons que la compagnie portugaise assure avec le Brésil. « Le
marché transatlantique est le plus rentable de tous pour les
constructeurs européens. Or, TAP Air Portugal possède une très forte
présence au Brésil, qui est notre cible numéro 1 en Amérique du Sud »,
a commenté le dirigeant, sans donner davantage de
détails sur l'éventuel rachat de l'opérateur portugais.
(...) Malgré sa volonté d'accroître ses capacités pour
répondre à la demande, Benjamin Smith s'est dit confiant quant à la
capacité de l'industrie à atteindre la neutralité carbone d'ici à
2050, tout en suggérant que la balle était aussi dans le camp des
pouvoirs publics. « On a la technologie. Maintenant,
on regarde ce
qui se passe aux États-Unis et dans d'autres juridictions, et on
voudrait que la France fasse de même », a-t-il affirmé, visiblement
en référence à l'Inflation Reduction Act, qui s'appuie sur des
crédits d'impôt pour aider les industriels à financer la transition
énergétique aux États-Unis. Le dirigeant a également
souligné que de nouveaux appareils permettaient déjà de réduire les
émissions de CO2 de 50%, tout en concédant qu'aller jusqu'à 100%
restait pour l'heure un défi immense. Questionné sur les
accusations de « greenwashing » à l'encontre de son industrie,
Benjamin Smith, tout en affirmant que les compagnies aériennes
constituaient une « cible facile », a reconnu des maladresses en
matière de communication. « Les outils de marketing ont été mal
positionnés, on a voulu s'assurer que nos clients étaient conscients
de nos engagements, c'est nouveau pour nous et il faut qu'on
apprenne comment faire tout cela. » Il a toutefois
rejeté toute logique décroissante et affirmé que le verdissement de
l'industrie passerait forcément par la technologie. (...)
Benjamin Smith a également
dirigé quelques flèches contre Turkish Airlines, dont les grandes
ambitions, illustrées par une récente commande gigantesque de 600
avions (soit environ trois fois la flotte exploitée aujourd'hui par
Air France), suscitent des inquiétudes au sein du groupe
franco-néerlandais. Le dirigeant n'a pas mâché ses paroles, accusant
à mots couverts le groupe rival de concurrence déloyale.
« (...) Nous ne
sommes donc pas à égalité, et nous nous efforçons de faire du
lobbying pour l'être. Sachant qu'il y a des accords bilatéraux entre
l'Europe et la Turquie, mais aussi entre la France et la Turquie. »
(...) À seulement trois
heures de vol de la France, Turkish peut en effet alimenter son hub
à moindre frais, non pas avec des avions long-courriers, comme le
font les compagnies du Golfe, mais avec des appareils de la famille
A320 ou 737, moins chers. Lesquels couvrent aujourd'hui la plus
grande partie des destinations internationales de la compagnie.
Surtout, disposant d'accords de ciel ouvert avec un grand nombre de
pays européens, la compagnie turque propose au départ d'Istanbul
d'un réseau en Europe autrement plus conséquent que celui des
transporteurs du Golfe au départ de leur hub respectif. Un atout de
taille pour capter la clientèle asiatique voulant se rendre en
Europe ou en Afrique. Par ailleurs la conjoncture lui
est favorable. (...) Les coûts des
compagnies européennes vont augmenter avec la fin progressive des
quotas de CO2 gratuits dans le cadre du système d'échanges de quotas
d'émissions européen auquel ne participe pas Turkish Airlines.
Également présente au Paris Air Forum, la directrice générale d'Air
France, Anne Rigail a elle aussi cité la compagnie turque pour
évoquer les problèmes de concurrence. « Lorsqu'on se
projette en 2030, avec un mandat d'intégration de 10%, le surcoût
pour un aller-retour Nice-Singapour en classe économique est de 110
euros, a expliqué la directrice générale à l'auditoire. Certains
clients pourraient préférer partir par Turkish via Istambul,
parce que là le surcoût sera de l'ordre zéro, ou un petit peu plus
de zéro. Donc on a un vrai enjeu de ne pas raisonner aux bornes de
l'Hexagone, ni aux bornes de l'Europe », a insisté la directrice
générale d'Air France.
>
Le secteur européen de l'aviation et l'IATA se réjouissent de l'adoption de l'objectif intermédiaire de décarbonation
(source Air & Cosmos) 24 novembre - Dans le cadre de la troisième
"Conférence sur les carburants d'aviation alternatifs" (CAAF/3)
réunie récemment à Dubaï, les États membres de l'OACI (Organisation
de l'Aviation Civile Internationale) ont adopté une résolution
imposant que les carburants d'aviation émettent 5% de moins que les
carburants fossiles à l'horizon 2030. Cette étape intermédiaire est
nécessaire pour atteindre le "LTAG" (Long Term Aspirational Goal")
adopté durant la dernière Assemblée Générale de l'OACI et qui vise
l'objectif de 2050 pour que le secteur de l'aviation internationale
atteigne le "0% émissions" par différent moyens. Suite à cette adoption, les cinq associations
principales européennes représentant les compagnies aériennes, les
aéroports et les fournisseurs de services pour la navigation
aérienne et l'industrie aéronautique se sont réjouies, en saluant
une étape importante. Il s'agit des associations A4E (Airlines For
Europe), ACI Europe (la branche européenne du Conseil international
des Aéroports), ASD (Association européenne des industries de
l'Aérospatial, la Sécurité et de Défense), CANSO Europe
(Organisation des Services de la Navigation aérienne civile), ERA
(Association des compagnies régionales européennes). Les
conclusions de la CAAF/3 ont aussi été saluées par l'IATA
(Association internationale de Transport Aérien). "Les gouvernements
ont compris le rôle critique des SAF pour l'atteinte de l'objectif
d'élimination des émissions nettes de l'aviation d'ici 2050. Les
résultats de la CAAF/3 ajoutent une vision ambitieuse pour un
horizon plus rapproché de 2030", a déclaré Willie Walsh, directeur
général de l'IATA. "Il n'y pas de temps à perdre. L'IATA attend
maintenant des gouvernements qu'ils mettent en place les politiques
les plus fortes possibles pour libérer le plein potentiel d'un
marché mondial des SAF, avec une augmentation exponentielle de la
production", a-t-il ajouté.
>
Florence Parly de nouveau en piste pour la présidence d’Air France-KLM
(source L’Informé) 7 décembre - Après plus d’un an d’attente et
de tergiversations, Florence Parly devrait voir sa patience
récompensée. Le conseil d’administration d’Air France-KLM qui se
réunit ce jeudi 7 décembre a proposé sa nomination comme
administratrice, selon nos informations. Âgée de 60 ans, Florence Parly reprendra le siège d’Isabelle Parize, qui avait démissionné au
30 juin dernier de ses fonctions. Le conseil avait décidé en juillet
dernier « de ne pas pourvoir à son remplacement dans l’immédiat ».
Florence Parly fera donc son grand retour au sein d’un groupe
qu’elle avait intégré en 2006 pour occuper divers postes, dont la
direction de l’activité Cargo puis celle de l’activité
court-courrier, avant d’en claquer la porte en 2014 pour rejoindre
la SNCF. Son arrivée sera entérinée lors de la prochaine
assemblée générale du groupe en juin prochain. L’ancienne ministre
des armées d’Emmanuel Macron ne devrait pas s’y contenter d’un siège
d’administrateur : c’est en effet elle
qui devrait ensuite succéder à Anne-Marie Couderc, âgée de 73 ans, à
la présidence d’Air France-KLM. Une fonction non exécutive aux côtés
de Ben Smith, le directeur général du groupe franco-néerlandais, qui
a approuvé sa nomination. Une chasse de tête avait été lancée il y a un an
pour trouver une personnalité capable d’épauler la direction
notamment dans les relations avec les États français et néerlandais,
tous deux actionnaires du groupe (à hauteur de, respectivement, 29 %
et 9 %). Menée par le cabinet Heidrick & Struggles, elle a balayé
tout l’éventail parisien des administratrices possibles pendant de
nombreux mois. L’ex-présidente de la RATP, Catherine Guillouard, ou
l’ancienne dirigeante du fonds Eurazeo, Virginie Morgon, ont
notamment été reçues, selon nos informations. Mais c’est finalement
celle qui s’était imposée comme favorite au départ qui a donc été
recommandée. Lorsque son nom fut évoqué mi 2022 dans la
presse, la perspective avait provoqué quelques remous en interne.
Notamment du côté des pilotes de la compagnie française qui avaient
mal digéré la réduction de voilure de la flotte cargo et la
restructuration du court-courrier, quand la dirigeante en avait la
responsabilité. « C’est vrai que les épisodes ont laissé des traces,
mais il faudra que les syndicats de pilotes reviennent à la raison
et acceptent que c’est la meilleure candidate pour défendre les
intérêts de la compagnie vis-à-vis de l’État », confiait fin
novembre un proche du groupe. D’ailleurs, du côté des pilotes,
l’opposition n’était dernièrement plus aussi franche qu’il y a un
an. Florence Parly est déjà administratrice de nombreuses
entreprises de premier plan : la Caisse des dépôts et consignations,
l’opérateur satellite Eutelsat, l’institut de sondages Ipsos, la
start-up du nucléaire Newcleo et, tout dernièrement, le jeune groupe
grenoblois de batteries électriques Verkor. À chaque fois, la Haute
autorité pour la transparence de la vie publique a donné son feu
vert « avec réserves ». En particulier, l’autorité indépendante
réclame que l’ancienne membre des gouvernements d’Édouard Philippe
puis de Jean Castex « s’absten[ienne], dans le cadre de sa nouvelle
activité professionnelle (…) de toute démarche, y compris de
représentation d’intérêts, auprès des membres du Gouvernement en
exercice qui l’étaient en même temps qu’elle (…) jusqu’à
l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la cessation de la
relation de travail entre Madame Parly et la personne concernée ».
Une interdiction qui empêche notamment Florence Parly de prendre
contact avec la Première ministre, Élisabeth Borne, le ministre de
l’économie, Bruno Le Maire, et le ministre délégué aux Transports,
Clément Beaune, jusqu’en… juin 2025. Un délai
particulièrement long qui amènerait le conseil d’administration du
groupe Air France-KLM à différer d’un an supplémentaire la
nomination de Florence Parly à la présidence. Initialement,
Anne-Marie Couderc, atteinte par la limite d’âge, devait abandonner
son mandat lors de l’assemblée générale des actionnaires de
juin 2024. L’échéance qui avait déjà été repoussée une première
fois, fin 2022, devrait être une nouvelle fois décalée. Florence Parly ne devrait prendre la présidence du groupe qu’en 2025.
(...)
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François Robardet
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