Air France et KLM inaugurent un nouveau terminal Air&Rail à Bruxelles-Midi

photo François Robardet, Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

Représentant des salariés et anciens salariés

PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM

N°958, 1er avril 2024
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Les salariés d'Air France ont reçu un courrier leur annonçant qu'une prime de participation aux bénéfices leur serait versée en avril.

Je détaille une partie des modalités en fin de lettre, à la rubrique "Bon à savoir, spécial Prime de Participation 2023 ". Vous devez répondre avant le 17 avril 2024.


Pour votre information, la prime de participation est calculée en fonction des bénéfices de l’entreprise.

Elle varie donc d'une année sur l'autre. Elle est obligatoire dans les entreprises dont l'effectif est de 50 salariés ou plus.

Une formule de calcul fixée par le code du Travail permet de calculer le montant de la part des bénéfices à distribuer aux salariés, appelée réserve spéciale de participation (RSP), dans le cadre de leur participation aux bénéfices de l'entreprise.

Les sommes versées sur la réserve spéciale de participation sont réparties après négociations avec les syndicats représentatifs entre tous les salariés de l’entreprise selon l’un des critères de répartition suivants :
        . soit de façon uniforme entre tous les salariés,
        . soit en proportion des salaires,
        . soit en proportion du temps de présence dans l’entreprise,
        . soit par la combinaison des trois critères ci-dessus.

Bonne lecture.

François


La Revue de Presse du lundi

> Air France et KLM inaugurent un nouveau terminal Air&Rail à Bruxelles-Midi

(source Les Échos) 27 mars 2024 - Air France et KLM ont inauguré aujourd’hui leur nouveau Terminal Air&Rail dans la capitale belge. Le salon, situé à la gare de Bruxelles-Midi, a été entièrement rénové et offre de nouveaux espaces dans une atmosphère élégante. Cet investissement témoigne de l'engagement des deux compagnies aériennes à améliorer l'expérience des passagers utilisant le train pour rejoindre les hubs de Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam Schiphol.
(...)
Depuis plus de 20 ans, Air France et KLM proposent à leurs clients voyageant de et vers la Belgique un service permettant de combiner dans une même réservation des trajets en train et en avion. Grâce à l'offre Air&Rail, les clients disposent d'une seule réservation pour l'ensemble de leur voyage et d'un siège garanti sur le prochain vol ou train disponible, sans frais supplémentaire, en cas de retard de leur vol ou de leur train. Des équipes dédiées assistent les clients dans les gares. Les membres de Flying Blue, le programme de fidélité d'Air France et de KLM, bénéficient de tous les avantages associés à leur statut : accumulation de Miles, accès prioritaire aux comptoirs d'enregistrement grâce au service SkyPriority, accès au salon Eurostar à la gare de Bruxelles-Midi, franchise bagages supplémentaire et accès gratuit aux options de siège à bord de leur vol.
(...)

Mon commentaire : L’intermodalité entre le train et l’avion est un des leviers de décarbonation.

Elle présente un double avantage :

  . d'un côté, le transfert de liaison aérienne vers le train permet de faire baisser l'empreinte carbone du voyage,

  . de l'autre, les créneaux libérés (ici à Schiphol) seront affectés par KLM à des liaisons plus rentables.

Un point d’attention cependant : certains détracteurs de l'aérien font pression pour remplacer des liaisons aériennes par des liaisons ferroviaires via des LGV (lignes à grande vitesse).

Je vous invite à (re)lire ma lettre n°914. dans laquelle je précisais les coûts de construction de ces LGV : la construction d'une LGV de 500 km équivaut au prix de 250 avions. 

Cela sans compter les coûts sur l'environnement par destruction de la faune et de la flore de la nouvelle ligne, ni les coûts sociaux liés aux pertes d'emploi dans l'aérien.

À noter qu'en France, Air France et la SNCF proposent au départ des provinces une offre combinée avion + train sur 23 lignes vers CDG et sur 18 lignes vers Orly.

Air Caraïbes fait de même sur 18 lignes vers Orly.

> Lufthansa : Le rachat d'ITA remis en cause par l'Europe ?

(source TourMag) 25 mars 2024 - C'est une véritable saga qui se tient dans le ciel européen, avec ses rebondissements et peut-être ses rétropédalages.
 
En mai 2023, le gouvernement italien donnait son accord pour une prise de participation de 41 % de Lufthansa dans la société ITA Airways.
(...) 
Sauf que depuis maintenant près d'un an, la transaction est soumise à l'approbation de la Commission européenne. Et l'instance fait trainer sa décision, à tel point que la compagnie aérienne allemande a menacé d'abandonner le rachat.
(...)
Une nouvelle étape a été franchie, ce lundi 25 mars 2024, puisque la Commission a publié ses griefs sur la transaction.
(...) 
Pour l'instance, le rachat entrainera de fait une réduction de la concurrence sur les lignes court-courriers reliant l'Italie aux pays d'Europe centrale. En effet, les deux compagnies seront opposées aussi bien sur des vols directs, qu'indirects.
(...)
Ce n'est pas tout, car la concurrence serait aussi mise à mal sur certaines lignes long-courriers entre l'Italie et les États-Unis, le Canada et le Japon.
(...)
La balle est désormais dans le camp de Lufthansa et du ministère italien de l'Économie et des Finances qui pourront répondre et demander une audition.
 
Il leur sera possible de pouvoir déposer un recours jusqu'au 26 avril 2024.

Mon commentaire : Les opérations capitalistiques entre compagnies aériennes dans le ciel européen s’apparentent à une partie de « Monopoly ».

Tout comme pour le rachat d'Air Europa par Iberia, la Commission Européenne étudie de près la volonté de Lufthansa de prendre une participation dans ITA Airways.

Elle scrute à la loupe ces opérations car elle doit s’assurer qu'elles ne pénaliseront pas les consommateurs.

Selon le président d’ITA Antonio Turicchi, la date à laquelle la Commission Européenne doit se prononcer pourrait être repoussée à fin juin, donc après les élections européennes.

Il est probable que la Commission Européenne demandera à Lufthansa de libérer des créneaux sur l'aéroport de Milan-Linate.

D'ores et déjà, d’autres compagnies aériennes comme Air France-KLM et easyJet se positionnent pour les récupérer, comme cela était mentionné dans ma lettre précédente n°957.

> TAP Air Portugal affiche un bénéfice record en 2023

(source AFP) 27 mars 2024 - TAP Air Portugal a dégagé en 2023 un bénéfice record de 177,3 millions d'euros, contre 65,6 millions en 2022, mais a plongé dans le rouge au quatrième trimestre, a annoncé mercredi la compagnie aérienne publique.
 
Au quatrième trimestre, TAP a essuyé une perte de 26,2 millions d'euros, contre un bénéfice de 156,4 millions d'euros sur la même période de l'année précédente.
(...) 
Sur l'ensemble de l'année, il s'agit du "bénéfice net le plus important" enregistré par TAP, dont "le chiffre d'affaires a franchi pour la première fois les 4 milliards d'euros", a souligné le transporteur dans un communiqué.
 
"Les bons résultats de 2023 confirment la reprise de TAP" et "sa solidité financière", estime le directeur général du groupe aérien Luis Rodrigues, ajoutant que pour cette année l'objectif est "de transformer TAP en l'une des compagnies les plus attractives".
(...) 
Le gouvernement socialiste avait annoncé fin septembre la privatisation d'au moins 51% du capital de la compagnie aérienne nationale, qui suscite l'intérêt de ses concurrents européens, Air France-KLM, Lufthansa et le groupe IAG (British Airways et Iberia).
(...)

Mon commentaire : Les résultats de la TAP en 2023 sont à l’image de ceux d’Air France KLM, entre record annuel et dernier trimestre dégradé.

Ils sont de nature à faire monter significativement les enchères pour les offres de rachat … à condition que les résultats de la compagnie portugaise restent bons durant 2024, le temps que la privatisation devienne effective.

L’offre retenue sera également étudiée par la Commission Européenne pour les raisons mentionnées dans l’article précédent.

> Ryanair à Bordeaux : pourquoi ça coince entre la compagnie low-cost et l'aéroport

(source La Tribune) 28 mars 2024 -  « Il y a un vrai risque que nous fermions notre base à Bordeaux, peut-être à la fin de la saison d'été », a tranquillement lâché Michael O'Leary, le patron de Ryanair, la semaine dernière. Ciblant publiquement un aéroport français où la compagnie low-cost irlandaise a basé trois avions et emploie 120 salariés. Un aéroport qui lui a aussi réservé un très bon accueil depuis des années au point de tirer du low-cost, représenté par easyJet, Ryanair et Volotea, 71 % de ses 6,6 millions de passagers en 2023, contre 31 % dix ans plus tôt. Arrivé en 2009 à Bordeaux, Ryanair y a ouvert une base et deux avions en 2019 puis un troisième appareil en 2022 pour un investissement global chiffré autour de 100 millions de dollars.
 
Un cran en dessous d'Easyjet, Ryanair transporte aujourd'hui environ un quart des passagers de l'aéroport bordelais qui a perdu un million de passagers annuels avec l'arrêt de la navette vers Orly et a, de fait, du mal à renouer avec son trafic d'avant Covid. « Avec ce poids significatif Ryanair est d'une certaine manière en position de force dans les négociations qui se déroulent actuellement et pour lesquelles il choisit de mettre un coup de pression sur ses salariés pour viser indirectement l'aéroport », observe Alain Falque, consultant spécialiste du transport aérien et ancien directeur général délégué d'Aéroport de Paris.
 
120 salariés à Bordeaux
Car ce sont biens les syndicats, alertés par la direction de Ryanair, qui se sont inquiétés les premiers du scénario d'une fermeture. « La compagnie nous a réunis le 15 mars dernier pour nous informer du risque d'une fermeture de la base de Bordeaux et nous inviter à nous positionner sur des préférences géographiques en cas de mutation.
(...) 
Car il s'agit bien d'abord d'une négociation commerciale autour des tarifs fixés par l'aéroport. La plateforme bordelaise, dont les tarifs étaient historiquement faibles, dispose de deux outils : une grille tarifaire globale et des négociations de gré-à-gré avec chaque compagnie.
(...)  
Mais ce sont surtout les négociations gré-à-gré avec Ryanair qui sont au centre de ces frictions publiques.
(...)  
Depuis des années, l'aéroport bordelais a massivement soutenu l'essor du trafic low-cost avec des redevances inférieures de 30 % au sein du terminal Billi dédié aux compagnies à bas coût et mis en service en 2010. Comme l'explique la Cour des comptes, dans son rapport d'octobre 2023, les contrats avec ces compagnies « prévoient une aide financière par passager versée par l'aéroport conditionnée à une certaine croissance de trafic ou à l'ouverture de lignes, ainsi qu'un soutien marketing [...] L'ampleur des aides accordées est considérable, le montant versé par passager amené (au départ) étant sans commune mesure avec les mesures incitatives générales. » Il est question de plusieurs millions d'euros par an, jusqu'à représenter 55 % de l'excédent brut d'exploitation de la plateforme en 2021, selon la Cour des comptes qui alertait à l'époque sur « le caractère non transparent, potentiellement discriminatoire et disproportionné des aides incitatives perçues par certaines compagnies dans le cadre des contrats spéciaux ».
 
Si des modifications juridiques ont été apportées depuis, les magistrats notent que ces contrats, qui fondent leur rentabilité sur de très fortes croissances du trafic, ne correspondent plus au contexte du transport aérien post-Covid et à l'urgence climatique.
(...)  
Et c'est bien le montant des redevances facturées à Ryanair qui semble être dans le collimateur. « La redevance-passager au terminal Billi est inférieure d'environ un tiers à celle des terminaux classiques, 3,71 € contre 5,53 €. C'est possiblement autour de ce sujet que les discussions achoppent et vu le contexte et les risques de distorsion de concurrence, c'est logique que les deux parties ne s'expriment pas publiquement sur cette question », commente Alain Falque. Le consultant juge néanmoins « le risque réel de fermeture de la base relativement faible car Ryanair n'a pas vraiment d'alternative pertinente en France. »
(...) 

Mon commentaire : Les négociations entre les aéroports et les compagnies aériennes portent sur des montants financiers importants : le « bargaining power », en français le pouvoir de négociation des parties prenantes en vue d’arriver à un accord favorable, y prend toute son importance.

Pour accueillir Ryanair, l’aéroport de Bordeaux a déjà consenti des efforts financiers importants.

Avec l’abandon des navettes Air France vers Orly, les compagnies à bas coûts se retrouvent davantage en position de force et cela Ryanair l’a très bien compris.

Peut-on encore fonctionner aujourd’hui avec ces modèles économiques alors que la Cour des Comptes dénonce les accords de gré à gré entre l’aéroport et les compagnies aériennes ?

Je reprends une fois encore deux points qui m'irritent.

Le premier est que la Cour des Comptes ne cesse de dénoncer les relations entre Ryanair et les collectivités territoriales, sans que cela soit suivi d'effet. C'est le cas ici comme précédemment à Tours (lire ma lettre n°868 de juillet 2022) ; un rapport de la Chambre régionale des comptes pointait du doigt les 15,2 millions de subventions versés à Ryanair.

Le second irritant est la lenteur des décisions menant à une condamnation de Ryanair dans des cas similaires, rendant dérisoire les amendes comparées aux bénéfices acquis pendant toutes ces années par la compagnie irlandaise.

> Airbus et l’aéronautique civile sont des « machines à cash », estime Bank of America

(source Les Échos) 25 mars 2024 - « L’aéronautique civile devient une machine à cash » et le secteur européen de la défense, « un marché en croissance structurelle », estime aujourd’hui Bank of America, au sortir d’une conférence sectorielle qu’elle a organisé la semaine dernière.
(...) 
Airbus tout comme son concurrent américains Boeing ont enregistré, en 2023, des commandes record. La demande est forte même si la fringale de voyages commence à se normaliser après le boom de l’après-Covid. Les compagnies aériennes s’équipent d’appareils de nouvelle génération, plus performants, notamment moins gourmands en kérosène.
(...) 
Les commandes pleuvent mais, depuis trois ans, les constructeurs d’avions, que ce soit celui basé à Toulouse ou celui de Seattle, peinent à les honorer. Les cadences de production sont freinées par les pénuries d’approvisionnement, en pièces ou en matériaux (comme le titane, extrait de Russie et d’Ukraine).
 
Les tensions devraient s’atténuer tout au long de cette année, selon Airbus et Rolls-Royce, et « la chaîne d'approvisionnement devrait être entièrement rétablie à partir de 2025, ce qui devrait permettre une forte génération de liquidités », écrit Bank of America dans une note à ses clients investisseurs, sachant que les avionneurs touchent la plus grosse partie du produit de la vente au moment de la livraison. Et plus ils gagnent de l’argent, plus les actionnaires sont gratifiés, via des dividendes ou des rachats d’actions.
(...) 
L’avionneur européen gagne plus de 20% en Bourse depuis le début de l’année. Ses actions, à 170,62 euros, s’échangent aujourd’hui à quelques centimes de leur record de vendredi (170,88 euros), tandis que, dans le même secteur, le fabricant de moteurs d’avions Safran ainsi que Thales poussent à des nouveaux sommets sur le Cac 40. Thales, fabricant d’armes (ses actions sont également recherchées après l'attentat terroriste à Moscou) et fournisseur de l’avionique des Rafale, équipe aussi les cockpits des A320 d’Airbus (systèmes de communication, aide à la navigation). Ses actions progressent de 19% depuis le début de l’année. La meilleure performance au sein du Cac 40 sur les premières semaines de 2024 revient à Safran (+31%), motoriste avec General Electric à la fois pour Airbus, Boeing et Comac avec son Leap, successeur du CFM56, le moteur le plus vendu au monde.

Mon commentaire : Bank of America évoque « l’aéronautique civile » mais sans y intégrer les compagnies aériennes. Contrairement aux autres acteurs du secteur aérien, les compagnies aériennes dégagent de faibles marges.

Les investisseurs ne se trompent pas : alors que le cours des actions des principales compagnies aériennes européennes peine à monter, les actions Airbus et Safran ont enregistré une progression de 20 à 30 % en 2023.

> Boeing : les questions qui restent posées après le changement de pilotes

(source Les Échos) 25 mars 2024 - Avec l'annonce du départ de PDG, Dave Calhoun, à la fin de l'année et de celle, immédiate, du directeur de la branche aviation commerciale (BCA), Dan Steal, remplacé au pied levé par Stephanie Pope, Boeing a abattu les deux derniers atouts qu'il lui restait dans sa manche pour tenter d'apaiser l'inquiétude grandissante du marché et de ses clients.
(...)  
La première question est de savoir si ce remaniement au sommet de l'équipe dirigeante est de nature à restaurer la confiance. Le premier élément de réponse serait plutôt positif. Outre le petit rebond en Bourse, le changement de tête chez Boeing a été immédiatement salué par l'un de ses plus gros clients, Ryanair.
(...)
Si les clients de Boeing attendent leurs livraisons, les actionnaires du groupe espèrent un retour aux bénéfices, après cinq années dans le rouge. Mais si 2023 marquait une certaine amélioration, 2024 se présente plutôt mal, du fait de l'impact de l'affaire Alaska Airlines et le ralentissement de la production.
 
Lors de la présentation des résultats annuels 2023 en février dernier, Dave Calhoun avait déjà refusé d'avancer la moindre prévision pour 2024. Mais il y a quelques jours, le directeur financier de Boeing, Brian West, a commencé à dévoiler l'ampleur des dégâts.
 
Lors d'une conférence d'analystes, il a indiqué que le groupe consommerait 4 à 4,5 milliards de dollars de cash sur ce premier trimestre. La marge de la branche aviation commerciale sera négative de 20 %, a-t-il précisé. Des déclarations qui ont confirmé les pires craintes des investisseurs. Depuis le début de l'année, Boeing a perdu un quart de sa valeur en Bourse.
 
À ce premier impact immédiat de l'affaire Alaska Airlines s'ajoutent d'autres risques à moyen et long terme, difficiles à chiffrer. Le premier est commercial, avec le danger de perdre des contrats ou des clients clés.
(...) 
Le second risque est juridique. Dans un pays où tous les avocats sont partis à la chasse aux plaignants, la perspective de devoir faire face à une vague de procès et de demandes d'indemnisation n'est pas à prendre à la légère.
(...)
Les malheurs de Boeing vont-ils profiter à Airbus ?
Airbus n'aime pas en parler, mais cela fait déjà longtemps que l'avionneur européen bénéficie des difficultés de son concurrent américain. Au moins depuis 2019 et l'assignation au sol de tous les Boeing 737 MAX. Ce bénéfice peut être évalué, a minima, à environ 10 points de part de marché sur le segment des monocouloirs moyen-courriers, soit l'écart entre les livraisons d'A320 et de B737 en 2023.
 
Un écart qui se retrouve également dans le carnet de commandes des deux avionneurs et dans leurs résultats financiers. En 2023, la branche avions commerciaux d'Airbus a généré un chiffre d'affaires de 47,7 milliards d'euros, contre 33,9 milliards de dollars pour celle de Boeing, avec un résultat d'exploitation positif de 3,61 milliards d'euros chez Airbus, contre 1,635 milliard de pertes pour Boeing.
 
Cependant, la possibilité pour Airbus de profiter davantage des problèmes de Boeing reste limitée par ses propres difficultés de production et à sa capacité à monter en cadence. Malgré ses efforts, l'avionneur européen n'est même pas encore revenu à son niveau de production d'avant-Covid.
(...)

Mon commentaire : La nouvelle équipe dirigeante de Boeing a un travail titanesque pour retrouver la confiance des compagnies aériennes, des investisseurs, mais également en interne de ses salariés.

Si elle y parvient, Boeing pourra bénéficier d’un environnement de marché favorable (lire l’article précédent).

À moins que l'avionneur chinois Comac ne parvienne à faire certifier son monocouloir à l’international, ce qui lui permettrait de commencer à concurrencer Boeing ... et Airbus.

> L'aéroport de Toulouse confronté à la baisse du trafic domestique

(source Les Échos) 28 mars 2024 - L'aéroport de Toulouse-Blagnac ne fait pas encore de la décroissance mais il s'en approche. Le trafic de la plateforme a bien augmenté de 11 % en 2023 à 7,8 millions de passagers mais reste nettement inférieur aux 9,6 millions de passagers enregistrés en 2019 avant la crise du Covid.
 
L'année 2023 a été marquée par les changements de comportements. Le trafic international, en hausse de 27 %, a dépassé pour la première fois le trafic domestique en formant 57 % de la fréquentation. En revanche, le trafic national a diminué de 5 % l'an dernier. « Ce phénomène ne touche pas que Toulouse » : le trafic domestique n'atteint que 70 % du niveau de 2019, exactement comme à Lyon », relève Philippe Crébassa, président du directoire de l'aéroport détenu à 49,99 % par Eiffage.
(...) 
La diminution de l'offre d'Air France sur Paris expliquerait en partie ce phénomène, selon lui. La navette Toulouse-Orly, pendant longtemps la première ligne d'Europe, est passée de 23 à 16 vols par jour à l'été 2023 à cause de la baisse de la fréquentation.
(...) 
« Les low-cost sont l'avenir de l'aéroport car les compagnies traditionnelles regroupent leurs forces pour alimenter leur hub de vols long courrier », constate Philippe Crébassa. L'augmentation des tarifs d'Air France, « de 15 % en 2023 selon la DGAC », aurait aussi contribué à diminuer le trafic domestique.
 
Mais il y a un autre phénomène : les entreprises sont plus sensibles au développement durable. Alors que le transport aérien est montré du doigt pour ses émissions de gaz à effet de serre, les cadres préfèrent faire des visioconférences ou aller à Paris en train. « On estime que la future ligne de TGV qui mettra Toulouse à 3 heures et quart de Paris en 2030 prendra 30 % du trafic aérien, dit Philippe Crébassa. Avec la modification de l'offre de la navette d'Air France, ça va arriver plus tôt que prévu. »
 
L'aéroport mise donc sur l'international. Depuis l'été 2023, il propose deux lignes long-courrier qui rencontrent le succès : Air Canada a ouvert une liaison avec Montréal et Qatar Airways vers Doha. La plateforme affiche aussi six nouvelles destinations de vacances dans le programme été (Berlin, Zadar, Copenhague, Venise…) parmi 90 lignes.
 
Critiqué pour les nuisances sonores, l'aéroport a signé la semaine dernière un « pacte gagnant-gagnant » avec les collectivités locales et les associations sous l'égide de la préfecture, qui prévoit une diminution des vols de nuit. « Le programme été 2024 n'a aucun vol de passagers programmé entre minuit et 6 heures et aucun départ programmé après 23 heures », assure Philippe Crébassa. Mais pour éviter les vols nocturnes, il faudra que les compagnies n'accumulent pas de retard dans la journée.
 
Face aux critiques du transport aérien, l'aéroport multiplie les initiatives écologiques et propose depuis le 4 mars du carburant d'aviation durable (SAF) à base de végétaux.
(...) 
La plateforme mise aussi sur l'hydrogène. Une station de production et de distribution d'hydrogène vert construite par Engie et la région Occitanie alimente depuis la fin 2023 cinq autobus de desserte des parkings et des pistes.
(...)
 L'aéroport construira aussi deux centrales photovoltaïques sur des parkings cette année et s'engage à réduire les émissions de CO2 du chauffage et de ses véhicules. « L'opinion publique dessine notre avenir », affirme Philippe Crébassa. L'aéroport a réalisé un chiffre d'affaires de 155 millions d'euros en 2023, près des 160 millions de 2019, avec un résultat net de 19 millions.

Mon commentaire : Les modèles économiques des aéroports régionaux sont remis en question : moins de vols domestiques au profit de l’international, initiatives écologiques, prise en compte des nuisances sonores et clientèle business privilégiant la visioconférence aux déplacements sur la journée.

Il parait essentiel pour les aéroports français de comprendre ces tendances, de les anticiper et de remettre à plat leurs stratégies pour s’adapter à cette nouvelle donne ; je pense à la desserte de destinations lointaines via des avions long-courrier monocouloirs.

Toulouse (avec la suppression des vols passagers la nuit), comme Bordeaux (lire plus haut) semblent l'avoir compris. A contrario, les réactions des élus niçois suite à l'annonce de l'arrêt de la navette Air France laissent planer le doute.


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 10,326 euros en clôture vendredi 29 mars. Elle est en forte hausse cette semaine de +5,88%.

Depuis le début de l'année, suite à l'annonce de résultats mitigés pour le quatrième trimestre 2023, le cours de l'action Air France-KLM a perdu 25%.

Il était à 12,53 euros le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 16,15 euros
(elle était à 15,0 euros début janvier 2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 23,00 euros, le plus bas à 9,50 euros. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Le cours de l'action Air France-KLM est en hausse pour la seconde semaine consécutive.

Pour la plupart des investisseurs, l'annonce de résultats moins bons que prévu au quatrième trimestre 2023 a éclipsé les bons résultats de l'année entière.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est stable à 108$. Il était à 94$ fin juin, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse de +1$ à 87$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent était de l'ordre de 15$ avant le conflit en Ukraine. En 2022, au début du conflit ukrainien, cet écart avoisinait 50$.

L'écart Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent est en baisse cette semaine, à 21$. Cela fait la cinquième semaine consécutive que cet écart est revenu à un niveau inférieur ou égal à 25$.

De février à juillet 2023, l'écart était revenu à des niveaux raisonnables (entre 12$ et 25$). D'août 2023 à février 2024, l'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent dépassait systématiquement 30$.


Bon à savoir, spécial Prime de Participation 2023

> Date limite de réponse pour les salariés : 17 avril 2024

Les salariés d'Air France ont reçu la semaine dernière l'information qu'une prime de participation aux résultats de l'entreprise leur serait versée en avril.

Le versement de cette prime peut prendre plusieurs formes :

  . un versement total ou partiel sur compte bancaire (dans ce cas, il est soumis à l’impôt sur le revenu),
  . et/ou d’une épargne sur un fonds d’un plan d’entreprise (dans ce cas, il est exonéré d’impôt sur le revenu) :
        o PEE (Plan d’Epargne Entreprise) bloqué durant 5 ans (sauf cas de déblocage anticipé prévus par la loi)
        o PERCOL (Plan d’Epargne Retraite d’entreprise Collectif) ou PERO (Plan d’Epargne Retraite d’entreprise Obligatoire) bloqué jusqu’à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé prévus par la loi)
 
Les salariés doivent se connecter au site du gérant avant le 17 avril pour formuler leur choix d’affectation (versement et/ou épargne).

ATTENTION : si vous ne faites rien, votre prime de participation sera affectée :
   . 50% sur le FCPE Monétaire du PEE (Natixis ES Monétaire), bloqué durant 5 ans (sauf cas de déblocage anticipé prévus par la loi),
   . 50% sur la grille pilotée Equilibre du PERCOL, bloqué jusqu’à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé prévus par la loi).

Vous trouverez sur mon site navigaction les modalités d'accès au site du gérant.

Mon commentaire : Si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous conseille de renseigner sur le site du gérant une adresse mail personnelle. Elle servira pour toute correspondance.
 
Pour éviter d'oublier de changer vos coordonnées à chaque changement d'adresse postale,

Rappel : si vous avez des parts dans un des fonds gérés par Natixis Interépargne, pensez une fois par an à vous connecter à votre gestionnaire de compte, pour éviter qu'il ne soit considéré comme inactif.

Attention : Au bout de 5 ans d’inactivité, Natixis Interépargne adresse un courrier/mail aux personnes concernées pour leur demander de se connecter à leur compte ou d'appeler Natixis Interépargne afin de réactiver leur compte PEE.

Au bout de 10 ans d’inactivité, votre compte est transféré à la Caisse des Dépôts et Consignations.

Pour débloquer votre PEE, reportez-vous ici sur mon site.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en me communiquant l'adresse email de leur choix.

| François Robardet

Représentant des salariés et anciens salariés PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet

Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC
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