N°961, 22 avril 2024
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La Revue de Presse du lundi
>
CMA-CGM se relance dans l'aérien après son divorce d'avec Air France-KLM
(source Les Échos) 16 avril 2024 - CMA CGM remet les gaz dans le
fret aérien. Quatre mois après son divorce avec Air France-KLM,
la
jeune compagnie aérienne tout cargo du groupe de transport maritime,
repart de l'avant, avec l'ouverture d'une ligne transpacifique entre
l'Amérique du Nord et l'Asie, l'arrivée de 3 Boeing 777F
supplémentaires en 2025 et 2026 et de 8 Airbus A350F entre 2026 et
2027. Soit 4 Airbus A350 de plus, après transformation d'options en
commandes fermes, que la commande initiale de 4 A350 annoncée en
2021. (...) « Nous
avons fait le choix de nous positionner sur les deux grands axes
porteurs que sont les liaisons entre l'Europe et l'Asie et entre
l'Amérique du Nord et l'Asie, explique Damien Mazaudier, directeur
général de CMA CGM Air Cargo. Nous opérons déjà des liaisons entre
Roissy-CDG et la Chine, mais pour les liaisons entre l'Amérique du
Nord et la Chine, nous n'avons pas d'autre choix que de recourir à
un opérateur américain ». Quant à d'éventuels vols cargo entre l'Europe et les
États-Unis, CCAC y a renoncé. « Le marché transatlantique ne le
permet pas du fait de l'importance considérable de l'offre de
transport dans les soutes des avions passagers », explique le
directeur de CCAC. (...) « La répartition de ces 8
A350 dépendra de la situation du marché et il est assez difficile de
savoir comment évoluera ce marché dans deux ou trois ans, poursuit
Damien Mazaudier. La France fera bien sûr partie de ces hubs et
restera une place forte. Et peut-être sera-t-il possible d'ouvrir de
nouvelles liaisons au départ de Paris, vers l'Amérique du Sud,
l'Afrique… Mais quoi qu'il en soit, ces nouveaux avions nous
permettront de réaliser notre ambition, qui est de couvrir le monde
entier, comme le fait déjà le groupe dans le maritime ». (...) Le marché du fret aérien reste en effet très
fluctuant, voire imprévisible. Après une décennie de stagnation liée
à la montée en puissance du fret maritime, le fret aérien a connu un
essor sans précédent durant la crise Covid, qui a d'ailleurs poussé
CMA CGM et d'autres opérateurs à investir dans des avions-cargos.
L'euphorie est retombée au sortir de la pandémie, avec une baisse à
deux chiffres des volumes transportés qui a fait plonger dans le
rouge les comptes de CMA CGM. Selon nos informations, les
pertes non divulguées de 2023 seraient supérieures aux bénéfices
cumulés de 2021 et 2022, toutes les lignes de CCAC étant
déficitaires. Ce qui, ajouté aux réticences des autorités
américaines à autoriser le partenariat commercial sur les lignes
transatlantiques, aurait contribué à la fin du projet d'alliance
stratégique avec Air France-KLM, même si les ponts ne sont pas
totalement coupés. La coopération commerciale entre CCAC et AF-KLM a
bien pris fin au 31 mars 2024, mais CMA CGM reste le premier
actionnaire privé d'Air France-KLM, avec 9 % du capital.
Mais alors que les prévisions
pour 2024 étaient plutôt pessimistes pour le marché du fret aérien,
le début de l'année s'est traduit par un nouveau renversement de
situation sur le marché du fret, avec une remontée en flèche du fret
avionné. Après des mois de décroissance à deux chiffres, le trafic
cargo aérien a bondi de 18,4 % en janvier et de 13,4 % en février
sur un an, selon l'IATA. Un rebond inattendu probablement lié aux
attaques des rebelles yéménites houthis contre les porte-conteneurs
en mer Rouge, mais qui n'a toutefois pas permis de renouer avec les
niveaux record de 2021.
>
Comme pour le Covid, le groupe Lufthansa mesure-t-il mieux l'impact de la crise du Moyen-Orient sur le transport aérien ?
(source La Tribune) 16 avril 2024 - Ce lundi, au lendemain de
l'attaque iranienne contre Israël, le groupe de transport aérien a
abaissé ce lundi ses prévisions de résultat opérationnel pour
l'année 2024, invoquant notamment des effets « encore
imprévisibles » au Moyen-Orient et après un premier trimestre en
perte de 849 millions d'euros, alourdi par des grèves.
(...) En Bourse, le
cours de Lufthansa a perdu ce lundi après-midi 3,31% à Francfort,
après ces annonces. Dès samedi matin, Lufthansa et Austrian
Airlines (également membre du groupe Lufthansa)
avaient déjà été les premières à suspendre de la
desserte de Téhéran et du survol de
l'Iran. Une réactivité qui rappelle celle du Covid en 2020.
quand très tôt, fin février, Lufthansa a cloué au sol 13
gros-porteurs, puis quelques jours plus tard 150 avions, alors que
les autres compagnies réfléchissaient encore à déployer leurs
appareils vers d'autres destinations. Au plan opérationnel,
Lufthansa a subi de janvier à mars de cette année une perte « plus
élevée que prévu en raison de diverses grèves » déclenchées par des
salariés au sein du groupe et chez des partenaires. Ces mouvements
ont en tout grevé le résultat d' « environ 350 millions d'euros »,
selon le communiqué. De sorte que la compagnie s'attend à ce
que le bénéfice d'exploitation du deuxième trimestre 2024 soit
inférieur de 100 millions d'euros, par rapport à celui de l'année
précédente. En cause : des conséquences des conflits de salaires
désormais résolus, notamment chez Lufthansa Airlines, une faible
demande de réservations à court terme et des conflits en cours chez
Austrian Airlines. Mais dans l'ensemble, les réservations
sont « conformes aux attentes initiales, notamment pour les mois de
vacances d'été, ce qui conforte les perspectives du groupe pour le
second semestre », qui devrait afficher à lui seul une meilleure
performance par rapport à l'été 2023. Depuis le choc de la crise
sanitaire, la compagnie allemande peine à remettre de la capacité en
ligne et est encore loin de ses niveaux de 2019. (...) Malgré un
bond significatif l'an dernier, le groupe plafonnait à 84 %. Le
groupe, seul, est même en dessous de ce seuil, tandis que les
compagnies dont il est propriétaire, (Austrian Airlines, Swiss,
Brussels Airlines et Eurowings) sont au-dessus. Début mars, Carsten
Spohr, directeur général du groupe, visait pour 2024 une moyenne de
94 % avec une réduction des écarts. Mais si la trajectoire est bien
ascendante, elle souffre de la comparaison avec la compétition.
(...)
Si l'on prend les concurrents directs et comparables de Lufthansa,
Air France-KLM a redémarré plus vite et possède quelques longueurs
d'avance. Le groupe français était à 93 % de son niveau d'avant
crise en 2023 et devrait tutoyer son niveau d'avant crise cette
année. Et, selon les propres données du groupe allemand, ce
retard va rester prégnant sur tous les marchés, mis à part l'Afrique
où il devrait faire mieux qu'avant le covid en 2024. (...) Malgré ces obstacles, Lufthansa garde le cap sur le
plan financier. Avec en 2023, 2,7 milliards de résultat opérationnel
ajusté (Ebit, bénéfice avant intérêt et impôts, retranché d'éléments
exceptionnels) et 7,6 % de marge, le groupe a réalisé le troisième
meilleur exercice de son histoire. La compagnie le doit
notamment à une demande dynamique associée à une gestion fine de la
tarification. Son revenu unitaire largement plus élevé que celui de
ses concurrents : chaque siège mis en ligne lui rapporte environ 1,5
euro de plus qu'Air France-KLM ou IAG. À cela s'ajoute une forte
discipline pour limiter la hausse des coûts. Le groupe
aérien devance largement son concurrent français, plombé qui plus
est par un quatrième trimestre difficile et les difficultés de
Transavia à passer dans le vert. En revanche, il subit la loi d'IAG
qui a profité à plein de la croissance de son offre.
>
Comment Norse Atlantic a redonné sa chance au low cost long-courrier
(source Les Échos) 19 avril 2024 - Deux ans après son démarrage,
en juin 2022, Norse Atlantic Airways se prépare pour une saison
d'été décisive. La jeune compagnie norvégienne compte
en effet sur les mois d'été pour boucler son
premier exercice annuel bénéficiaire en 2024. Un objectif qui, s'il se réalise, validerait le pari de son
PDG-fondateur, Bjorn Tore Larsen, de faire renaître de ses cendres
le low cost long-courrier, popularisé mais jamais rentabilisé par
Norwegian. (…) Parmi les nouveautés de l'été figure une ligne
Paris-Los Angeles. Inaugurée le 1er mai prochain, elle s'ajoutera
aux vols quotidiens vers New York-JFK et Miami au départ du terminal
3 de Roissy-CDG, avec des premiers prix à moins de 500 euros
l'aller-retour. « La France est un marché très important pour nous,
souligne le patron de Norse Atlantic. Nous avons commencé par un
avion basé à CDG, et cet été nous en aurons deux. »
Le
premier marché de Norse est néanmoins le Royaume-Uni, avec six
lignes vers les Etats-Unis au départ de Londres Gatwick, et bientôt
une septième vers Le Cap, en Afrique du Sud, qui sera inaugurée en
septembre. (…) Norse semble donc bien parti pour réussir là
où Norwegian et d'autres ont échoué, avec une part de marché qui
tend vers 2 % du trafic entre l'Europe et l'Amérique du Nord - soit
quelque 2 millions de passagers à l'année - grâce à des avions de
dernière génération, économes en carburant, et à des tarifs
substantiellement plus bas que ceux de ses concurrents. En 2023, la
recette moyenne par passager s'établissait à 304 dollars (contre 215
dollars en 2022), auxquels il fallait toutefois ajouter 83 dollars
de suppléments tarifaires (bagages, repas, choix du siège…)
Pour autant, tout ne s'est pas passé comme prévu, ces deux premières
années. A commencer par la consommation de cash. Bien que partie sur
de bonnes bases, avec une levée de fonds initiale de 138 millions
d'euros et une flotte de B787-900 de Norwegian relouée à des prix
très avantageux, la compagnie a dû procéder à plusieurs opérations
de refinancement, pour couvrir les pertes - 168,7 millions de
dollars en 2023 et 175 millions en 2022 - et poursuivre son
développement. La dernière date seulement du 11 avril dernier, avec
l'obtention d'une ligne de crédit de 20 millions de dollars accordée
par ses deux principaux actionnaires.
Durant cet hiver, Norse a
même dû suspendre ses vols Paris-New York et Londres-Los Angeles et
supprimer des fréquences, suscitant quelques inquiétudes sur son
avenir. « Il y a eu des imprévus, à commencer par le prix du
carburant, deux à trois fois plus cher que dans nos prévisions, reconnaît Bjorn Tore Larsen. Nous avons également ressenti les
effets de la guerre en Ukraine et du conflit en Israël sur la
demande. Nous avons dû nous adapter en réduisant les vols réguliers,
au profit de vols charters, qui sont un complément d'activité
nécessaire en hiver. » (…) Reste à savoir si cela suffira
à long terme, sur un marché transatlantique où les concurrents sont
presque tous des colosses, avec des moyens infiniment supérieurs à
ceux d'une jeune compagnie indépendante. Bjorn Tore Larsen a
peut-être déjà répondu à la question. En novembre dernier, le patron
de Norse avait annoncé être entré en négociation « avec plusieurs
acteurs industriels du secteur » en vue d'un possible partenariat
stratégique, éventuellement assorti d'une prise de participation.
(…)
>
EasyJet vise un été record... malgré un hiver toujours dans le rouge
((source La Tribune) 18 avril 2024 - Avant un possible été record
à venir, EasyJet sort d'un hiver toujours déficitaire, mais en
amélioration. La compagnie low-cost britannique a vu son activité croître et a réduit ses pertes sur le premier semestre (octobre 2023
- mars 2024), période toujours délicate pour elle comme pour la
plupart des transporteurs aériens. (...) Pour y arriver,
EasyJet a poursuivi son
déploiement de capacités au cours de ce premier semestre, en ligne
avec son objectif d'une hausse de 9 % de son offre sur l'exercice
2023-2024 par rapport au précédent. Et la demande a suivi avec 37
millions de passagers - bien aidée par un « pic de Pâques » en mars
cette année - ce qui lui a permis de maintenir son taux de
remplissage. Celui-ci reste conséquent, sans être exceptionnel,
toujours plusieurs points derrière Ryanair par exemple.
Cela
n'a pas empêché la compagnie orange d'accroître son revenu par siège
et son yield (le rendement) sur les billets comme les revenus
auxiliaires. D'où une hausse du chiffre d'affaires de 22 % par
rapport à l'an passé, avec près de 3,3 milliards de livres
engrangées (3,8 milliards d'euros). L'envie de voyage s'est donc à nouveau confirmée en
dépit de l'impact des événements au Moyen-Orient. EasyJet a
d'ailleurs annoncé il y a deux jours l'annulation de tous ses vols
vers Israël jusqu'en octobre suite à l'attaque iranienne de samedi.
Interrogé sur le sujet, Johan Lundgren a assumé qu'il s'agissait
d'une combinaison entre des facteurs de sécurité et la possibilité
de réallouer cette capacité vers des marchés plus porteurs. Il a
assuré que l'impact ne se faisait pas ressentir sur les pays
non-limitrophes d'Israël comme la Turquie. Cette demande
devrait se poursuivre cet été. Johan Lundgren s'est dit « confiant
sur le fait de pouvoir réaliser un nouvel été record ». Les
capacités vont continuer de croître fortement avec 59 millions de
sièges mis en vente sur le second semestre et des réservations en
avance sur les prévisions. (...)
>
Boeing : le Sénat américain à l’écoute des lanceurs d’alerte
(source Le Monde) 18 avril 2024 - Boeing n’est pas décidé à jouer
les victimes expiatoires. Alors que les problèmes de sécurité et les
défauts de conception récurrents de trois des principaux appareils
de l’avionneur de Seattle, le 777, le 787 et le 737, ont été passés
au crible par le Congrès des États-Unis et lors de deux audiences
devant une sous-commission du Sénat américain, mercredi 17 avril, à
Washington, Boeing a choisi de faire face. Devant la
commission sénatoriale, Sam Salehpour, l’ingénieur qualité chez
Boeing devenu lanceur d’alerte, a renouvelé ses accusations contre
l’avionneur, affirmant que ce dernier a, « de manière répétée,
ignoré des inquiétudes graves concernant la sécurité et le contrôle
qualité dans la construction des [long-courriers] 787 et des 777 ».
Il a placé les membres de la commission devant leurs
responsabilités : « Je ne suis pas ici parce que j’ai envie d’être
ici. Je suis ici parce que (…) je ne veux pas voir le crash d’un 787
ou d’un 777. » (...) Interrogé par une
sous-commission du Sénat pourtant « consacrée à l’examen des
dysfonctionnements de la culture sécuritaire de Boeing »,
l’ingénieur qualité, qui continue d’affirmer que Boeing « produit
des avions défectueux », n’a toutefois pas apporté la moindre preuve
pour confirmer ses accusations. « J’ai de sérieuses inquiétudes
concernant la sécurité du 787, et je suis prêt à prendre un risque
professionnel pour en parler », a-t-il encore déclaré. Il s’est même
dit persécuté : « J’ai été mis à l’écart. On m’a dit de la fermer,
j’ai reçu des menaces physiques. Si quelque chose m’arrive, je suis
en paix, parce que j’ai le sentiment que, en témoignant ouvertement,
je vais sauver de nombreuses vies. » « Chaque personne à
bord d’un Boeing court un risque » Mercredi, ni le PDG, Dave
Calhoun, ni des représentants de Boeing n’ont été auditionnés. Il
n’empêche, l’avionneur a opposé un démenti aux accusations qui
remettent en cause l’intégrité structurelle du 787. Deux cadres
dirigeants de l’avionneur ont expliqué que des tests et des
inspections menés sur des Dreamliner, dont certains sont en service
depuis douze ans, n’avaient révélé aucune fissure ni aucune fatigue
du fuselage en fibre de carbone. De même, d’autres cadres de Boeing
en ont profité pour réfuter une autre des allégations du lanceur
d’alerte, qui avait affirmé avoir vu des employés de Boeing sauter à
pieds joints sur des sections du fuselage de 787 et 777 pour les
aligner. Sam Salehpour n’a pas été le seul témoin entendu
par la commission. Ed Pierson, ex-responsable du programme du 737
MAX, Joe Jacobsen, onze ans chez Boeing avant de travailler pendant
vingt-cinq ans à l’Agence fédérale de régulation de l’aviation
civile, et Shawn Pruchnicki, ancien pilote de ligne et spécialiste
en sécurité aérienne, ont aussi apporté leurs témoignages. « J’ai
fait tout ce que j’ai pu pour dire au monde que le MAX n’était
toujours pas sûr et pour alerter les autorités sur les dangers de la
production de Boeing. Mais rien n’a changé après les deux crashs »,
a dénoncé à son tour M. Pierson. Face à la commission, il s’est même
voulu alarmiste : « À moins qu’une action soit menée et que les
dirigeants soient mis devant leurs responsabilités, chaque personne
montant à bord d’un Boeing court un risque », a-t-il prévenu.
Ces derniers mois, les trois avions vedettes de Boeing, le 737 MAX,
le 787 et le 777, font l’objet d’enquêtes des autorités américaines
de régulation. Les problèmes de l’avionneur commencent à peser sur
sa production. (...)
>
Journée noire en perspective dans les aéroports français
(source Les Échos) 20 avril 2024 - Si vous n'avez pas envie de
passer la journée à l'aéroport, évitez de prendre l'avion le 25
avril. Ce jeudi s'annonce comme une « journée noire » pour
le transport aérien français. Tous les syndicats de
contrôleurs aériens appellent en effet à faire grève ce jour-là,
après l'échec des négociations sur le projet de réforme des services
de la navigation aérienne (DSNA) et des réunions de conciliation
menées ces derniers jours.
Même si le droit de grève des
contrôleurs aériens est désormais soumis à une obligation de
déclaration individuelle préalable, en plus du service minimum,
les annulations de vols et les retards risquent de se
compter par centaines, pour les vols au départ de France, mais aussi
pour ceux qui ne font que traverser notre espace aérien. L'ensemble
du trafic aérien européen en sera affecté.
Selon
une première estimation fournie aux compagnies, jusqu'à 70 %
des vols de la journée pourraient être annulés sur les
grands aéroports. (…) Pour le principal syndicat de
contrôleurs aériens, le SNCTA, à l'origine du mot d'ordre de grève,
le problème n'est pas tant le projet de réorganisation des
services de la DSNA que les mesures sociales d'accompagnement,
jugées très insuffisantes. Le SNCTA et les autres syndicats
partent du principe que les efforts de productivité demandés pour
faire face à la hausse du trafic aérien d'ici à 2035, doivent
s'accompagner d'une augmentation des rémunérations équivalente. Mais
aussi d'avantages supplémentaires en termes de primes, de congés et
de classement indiciaire. (…) Selon un chiffrage officieux, leur coût
global de ces revendications serait de l'ordre de 50 millions
d'euros pour la direction générale de l'aviation civile.
Le
syndicat majoritaire réclame aussi dix-huit jours de
« récupération » supplémentaires par an, pouvant être déposés sur un
compte épargne temps déplafonné. Et ce, à titre de compensation pour
la suppression des « clairances ». Une pratique tolérée jusqu'à
présent, par laquelle des contrôleurs aériens s'autorisent entre eux
des absences non décomptées, quand le trafic ne nécessite pas un
effectif au complet.
Le sujet des « clairances » ne figurait
pas dans le projet de réforme. Mais après une collision évitée de
justesse à l'aéroport de Bordeaux, le 31 décembre 2022, le
Bureau d'enquête et d'analyses (BEA) avait recommandé la suppression
de cette pratique et un contrôle plus strict du temps de travail des
aiguilleurs du ciel, par mesure de sécurité. (…)
Indice, rémunération et badgeuses sont autant de points de blocage
sur lesquels les négociations ont jusqu'à présent échoué.
Selon un chiffrage officieux, leur coût global de ces revendications
serait de l'ordre de 50 millions d'euros pour la direction générale
de l'aviation civile. De bons connaisseurs du dossier
avançaient même le chiffre de 3.000 euros de plus par mois, par
contrôleur, sur trois ans, en additionnant les augmentations de
salaires diverses, de l'ordre de 1.500 euros par mois, et
l'augmentation des primes.
Un chiffre qualifié de
« désinformation » par un représentant syndical. Le montant
véritable de la revalorisation demandée serait nettement plus bas,
affirme-t-il, sans vouloir avancer de chiffre. (…) Néanmoins,
en période de « disette » budgétaire, les revendications des
contrôleurs, dont la rémunération brute annuelle (salaires + primes
et indemnités) s'élève à 96.000 euros en moyenne, ont apparemment
reçu une fin de non-recevoir de Matignon. D'autant que le
précédent gouvernement avait déjà accepté des hausses de primes, en
décembre dernier, en contrepartie d'un engagement du SNCTA et de
l'UNSA-ICNA, de ne pas faire grève durant les Jeux Olympiques.
Un engagement qui tient toujours, assure-t-on de source
syndicale, mais qui n'interdit pas de déposer un autre préavis de
grève, dans la foulée de celui de jeudi, si aucun accord n'est
trouvé d'ici là. Avec à la clé, une perte de revenus
potentielle de plusieurs millions d'euros par jour de grève pour les
compagnies aériennes.
Revue de presse boursière
>
Air France enfonce ses plus bas niveaux en bourse après l'attaque iranienne
(source AbcBourse) 15 avril 2024 - L'action Air France KLM est
sous pression dès ce lundi [15 avril] et casse à la baisse une
importante zone de support technique située à 9,38 euros. Le titre
de la compagnie aérienne française s'installe ainsi sur des plus bas
niveaux absolus de valorisation. Comme d'autres entreprises
du secteur de l'aérien, Air France KLM a dû faire face à des
perturbations de vols en raison des attaques de l'Iran survenues ce
week-end contre Israël. Plusieurs itinéraires sont affectés et cela
va se ressentir logiquement sur les comptes. On notera que KLM a
annulé tous ses vols à destination et en provenance de Tel-Aviv au
moins jusqu'à mardi. À l'heure où nous écrivons ces lignes
l'action de la compagnie aérienne recule de 1,9 % à 9,25 euros après
avoir touché un plus bas en cours de séance à 9,21 euros par titre.
Une situation qui contraste fortement avec le marché dans son
ensemble qui s'offre aujourd'hui une belle hausse (+1,2% sur le CAC
40) alors que les investisseurs ne paraient pas sur un embrasement
du conflit au ¨Proche-Orient.
Article Bonus
>
Le présent et l'avenir de l'aviation à travers le prisme d'Air France-KLM
(source IATA, traduit avec Deepl) 22 avril 2024 - Entretien avec
Alexandre Boissy, secrétaire général d'Air France-KLM.
Alors que le transport aérien poursuit sa quête de
redressement post-pandémie, jonglant avec une situation géopolitique
instable et des objectifs ambitieux en matière de développement
durable, comment envisagez-vous l'avenir présent et proche de
l'aviation européenne ?
Le transport aérien a connu
le plus grand choc de son histoire lors de la pandémie de grippe
aviaire. Cela aurait pu être fatal, mais notre secteur a démontré sa
résilience, son importance stratégique et sa contribution majeure
aux économies. Cette année, le trafic de passagers aériens
retrouvera son niveau d'avant la pandémie. La nécessité de voyager
pour des raisons professionnelles, l'aspiration des jeunes à
découvrir le monde, le besoin de rendre visite à ses proches à
travers le monde, sont donc toujours très forts. Au sein du groupe
Air France-KLM, nous répondons à ces perspectives tout en mettant en
œuvre une stratégie ambitieuse de décarbonisation. Pour cela, nous
demandons aux décideurs nationaux et européens un cadre cohérent qui
nous permette de réduire nos émissions de gaz à effet de serre tout
en restant compétitifs face à la concurrence mondiale.
La durabilité est, avec la sécurité, la priorité numéro un de
l'industrie, en particulier en Europe. Que font concrètement les
compagnies aériennes et de quoi ont-elles besoin de la part des
régulateurs pour réussir ?
Conformément à l'Accord de
Paris sur le changement climatique, l'Union européenne s'est fixé
pour objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Pour y
parvenir, des dispositions législatives structurantes ont été
prises. Nous saluons particulièrement le mandat d'incorporation des
carburants aéronautiques durables (SAF) - né de la réglementation
ReFuel EU Aviation tout en gardant un œil attentif sur les
distorsions de concurrence aux frontières de l'Europe. Les
compagnies énergétiques doivent maintenant répondre à la demande
croissante des compagnies aériennes américaines pour ces carburants
alternatifs. De leur côté, les compagnies européennes paient des
droits d'émission de carbone ; elles sont plus que jamais
encouragées à accroître leurs performances environnementales.
Cependant, nous n'avons pas attendu la mise en place d'un cadre
réglementaire pour investir massivement dans le "net zero" à
l'horizon 2050.
Chez Air France-KLM, nous avons décidé
d'investir jusqu'à 2 milliards d'euros par an jusqu'en 2030 pour
renouveler notre flotte avec des avions conçus pour réduire la
consommation de carburant de 25 % et les émissions sonores jusqu'à
50 %. Aujourd'hui, nous sommes le plus grand utilisateur de SAF au
monde, ayant acheté 16% de la production mondiale en 2023. En
comparaison, nous ne consommons que 3 % du kérosène mondial.
Notre transition environnementale a un coût très important, que
nous ne pourrons supporter qu'avec la mobilisation et le soutien des
pouvoirs publics. Nous avons besoin d'un secteur de production de
SAF compétitif et de conditions de concurrence équitables.
Aujourd'hui, les normes européennes peuvent conduire à des
distorsions de concurrence, notamment à ses portes. Cela pourrait se
traduire par un déplacement de la demande vers d'autres
transporteurs internationaux. Cela ne réduirait en rien les
émissions de carbone. L'Union européenne doit mettre en place des
mécanismes d'ajustement et le faire rapidement.
L'aviation est confrontée à un défi accru en termes de perception
publique et d'image. Comment peut-elle inverser la tendance ?
Les études montrent que la part du transport aérien dans les
émissions mondiales de gaz à effet de serre fluctue autour de 5 %
(effets non CO2 inclus). Il s'agit d'une contribution significative
qui doit être réduite par tous les moyens. Mais il faut aussi faire
face à une perception parfois erronée de la part du grand public. On
peut citer l'exemple de l'idée reçue selon laquelle le transport
aérien serait réservé à quelques happy few. Au contraire, le
transport aérien s'est considérablement démocratisé au cours des
dernières décennies. Des études sociologiques montrent que les
passagers aériens ont généralement le même profil socioprofessionnel
que les passagers des trains à grande vitesse.
De plus,
notre secteur ne cesse d'innover. Entre 1990 et 2018, l'aviation a
divisé par deux les émissions de gaz à effet de serre par
passager-kilomètre transporté. Entre 2005 et 2019, les émissions de
CO2 d'Air France ont baissé de 6 % en valeur absolue, alors que le
trafic a augmenté de 32 %.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 9,956 euros en clôture
vendredi 19 avril. Elle est en hausse cette semaine de
+5,56%.
Comme d'autres entreprises du secteur de l'aérien,
Air France KLM a dû faire face à des perturbations de vols en raison
des attaques de l'Iran contre Israël (lire l'article
ci-dessus).
Il était à 12,53 euros
le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.
La moyenne (le consensus) des analystes
à 12 mois pour l'action AF-KLM
est à 15,61 euros (elle était à 15,0 euros début janvier
2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 23,00 euros, le plus
bas à 9 euros. Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à
l'augmentation de capital de mai 2022.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse de -6$ à 106$. Il était à 94$
fin juin, à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en baisse de -3$ à 87$.
De la mi-février
2022
à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
>
Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
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François Robardet
Représentant des salariés et anciens salariés
PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM. Vous pouvez me retrouver sur mon
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Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la
CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
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