Série noire de Boeing

photo François Robardet, Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

Représentait les salariés et anciens salariés

PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM

N°964, 13 mai 2024
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La Revue de Presse du lundi

> Série noire de Boeing : un deuxième vol Air France dérouté en trois jours pour «une odeur de chaud»

(source Le Figaro) 10 mai 2024 - (...) Deuxième frayeur pour Air France en l’espace de quelques jours. Un Boeing 777-200 reliant Los Angeles à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle a dû atterrir d’urgence jeudi soir. La compagnie aérienne explique que l’avion «s’est posé à Montréal au bout de quatre heures de vol» après qu’une «odeur de chaud» s’est fait sentir à bord de l’appareil. La compagnie française assure que l’atterrissage et la prise en charge des passagers se sont déroulés conformément «à la procédure du constructeur, aux instructions d’Air France ainsi qu’au principe de précaution». Sur X (ex-Twitter), des images montrent la présence des pompiers sur le tarmac. Mardi dernier, un Boeing 787-900 de la compagnie française - ralliant initialement Paris à Seattle (États-Unis) - s'était déjà posé d'urgence à Iqaluit, au Canada, pour la même raison, avant d'être inspecté par des mécaniciens.
(...) 
L'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a notamment annoncé lundi l'ouverture d'une enquête à l'encontre de Boeing afin de déterminer si l'avionneur avait bien effectué les inspections requises de ses emblématiques 787 «Dreamliner».
 
Air France n’est pas la seule compagnie à avoir souffert des incidents sur la flotte du constructeur américain Boeing cette semaine. Mercredi 8 mai, à Istanbul, un avion-cargo opéré par FedEx en provenance de l'aéroport Paris Charles de Gaulle, a quant à lui été contraint d'atterrir sans roue avant, la trappe du train d’atterrissage ne s’étant pas déployée. Pas de blessés à déplorer, mais des images impressionnantes qui ne risquent pas d’arranger la réputation de Boeing. Le lendemain, c’est aussi un avion de ligne Air Sénégal, à destination du Mali, qui est sorti de piste faisant 11 blessés dont quatre graves à l’aéroport international de Diass près de Dakar. Les autorités du Sénégal ont indiqué ce vendredi avoir ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incident de ce Boeing 737-300.

Mon commentaire : Y a-t-il une « série noire pour Boeing » comme l’indique le titre de l’article ?

Depuis les accidents du 737 MAX en 2018 et 2019, tout incident qui concerne Boeing est plus suspecté que si cela arrivait à Airbus.

Plusieurs experts appellent à relativiser face aux incidents qui semblent se multiplier chez Boeing.

"On a vu par exemple lorsqu'un Boeing a perdu une roue lors au décollage qu’il s’agissait sûrement d’un défaut d’entretien de la compagnie", indique Gérard Feldzer, qui estime qu'"on ne peut pas condamner de la même façon le problème de conception du 737 MAX des incidents plus "courants" survenus ces derniers mois sur les 787 Dreamliner et 777".

De son côté, le blogueur Lustublog a effectué un travail de compilation d'articles de presse, grâce aux sites tels que Aviation Herald, PPPrune ou encore Aviation Safety Network.

Il a recensé tous les incidents/accidents traités sur ces sites entre le 1er janvier et le 10 mars 2024 : on compte 101 occurrences avec des Airbus contre 90 occurrences  avec des Boeing.

Au global, environ 1 vol sur 20.000 était concerné, sans que la sécurité des passagers soit remise en cause.

Subir un atterrissage d’urgence ou une situation de crise lors d’un vol n’est jamais plaisant, ni pour les passagers, ni pour les compagnies aériennes.

> L'Italie et Lufthansa présentent de nouveaux remèdes à l'UE pour l'accord ITA

(source Reuters) 7 mai 2024 - L'Italie et Lufthansa ont présenté de nouveaux remèdes à la Commission européenne afin d'obtenir l'approbation antitrust pour le rapprochement entre ITA Airways et Lufthansa, ont déclaré mardi le ministère italien de l'économie et Lufthansa.

Le transporteur allemand cherche à acquérir une participation de 41 % dans l'entreprise publique ITA - le successeur d'Alitalia - mais n'a pas réussi jusqu'à présent à persuader la Commission, l'autorité de régulation antitrust de l'UE, d'approuver l'offre.
 
Ni le Trésor italien ni le transporteur allemand n'ont donné de détails sur leur dernière proposition.
 
Le ministère italien a déclaré qu'elle avait été présentée conformément aux demandes des régulateurs de l'UE et dans les délais requis pour respecter l'échéance du 13 juin, date à laquelle la Commission doit se prononcer sur l'opération.
 
Selon le quotidien italien La Repubblica, Lufthansa a proposé de geler pendant deux ans toute intégration avec l'ITA sur les vols long-courriers à destination des États-Unis et du Canada au départ de l'aéroport de Rome Fiumicino.
 
Elle s'est également engagée à céder à ses concurrents, dont Easyjet, une partie de ses vols sur les liaisons Italie-Allemagne pendant une période de trois ans, et à abandonner davantage de créneaux horaires à l'aéroport Linate de Milan.
(...) 
L'Italie et Lufthansa ont déjà présenté deux mesures correctives, qui ont été rejetées par la Commission européenne.
Le ministre italien de l'économie, Giancarlo Giorgetti, a annoncé une troisième offre il y a deux semaines, après avoir rencontré Margrethe Vestager, responsable de la politique antitrust de l'UE.

Mon commentaire : Lire le commentaire de l'article suivant.

> IAG en pourparlers pour répondre aux inquiétudes concernant l'offre d'Air Europa

(source Reuters) 10 mai 2024 - Le propriétaire de British Airways, IAG, a déclaré vendredi qu'il était en pourparlers avec d'autres compagnies aériennes au sujet de la cession de liaisons afin de répondre aux préoccupations des régulateurs de l'UE qui craignent que son offre pour Air Europa ne réduise la concurrence et ne conduise à des augmentations de prix.

IAG, qui possède également le transporteur espagnol Iberia, vise à obtenir le contrôle total d'Air Europa, mais la Commission européenne a mis en garde le mois dernier contre l'impact sur les liaisons intérieures espagnoles ainsi que sur les liaisons long-courriers.
 
"En ce qui concerne l'acquisition d'Air Europa, nous continuons à progresser avec la Commission européenne et nous avons déjà partagé avec elle les compagnies aériennes potentielles qui reprendraient les liaisons auxquelles elle a renoncé dans le cadre du paquet de mesures correctives", a déclaré IAG dans un communiqué lors d'un appel avec les médias espagnols.
 
Il a ajouté que "comme nous l'avons déjà dit, nous avons reçu beaucoup d'intérêt de la part de différents transporteurs et nous travaillons avec Avianca, Binter, Iberojet, Ryanair, Volotea et World2Fly en tant que repreneurs potentiels pour les liaisons long-courrier et court-courrier".
 
IAG a jusqu'au 10 juin pour soumettre des mesures correctives.
 
En février 2023, IAG a déclaré avoir accepté de payer 400 millions d'euros (430,84 millions de dollars) à la société de tourisme espagnole Globalia pour les 80 % d'Air Europa qu'elle ne possédait pas encore, dans le but d'améliorer sa part de marché en Amérique latine, de s'étendre en Asie et de permettre à son hub de Madrid de rivaliser avec d'autres grands aéroports en Europe.
 
Le directeur général d'IAG, Luis Gallego, a déclaré aux analystes vendredi, après avoir publié les résultats du premier trimestre, que le groupe pourrait mettre fin à son offre pour Air Europa si les conditions exigées par les régulateurs s'avéraient trop lourdes, mais il a précisé qu'IAG n'en était pas encore à ce stade. (1 $ = 0,9284 euros) (Reportage de Foo Yun Chee, rédaction de Geert De Clercq, édition de Susan Fenton)

Mon commentaire : J’ai déjà évoqué dans les lettres précédentes les opérations entre Lufthansa/ITA et IAG-Iberia/Air Europa.

Dans les deux dossiers, les acheteurs avancent par étapes en vue d’obtenir le feu vert de la Commission Européenne. Ils ont tentés de minimiser les compensations à accorder, sans succès.

La date limite pour valider (ou pas) les projets, initialement fixée au tout début de juin, a été repoussée de quelques semaines, après les élections européennes.

> Porté par la reprise des voyages, IAG (British Airways-Iberia) réduit considérablement sa perte au premier trimestre

(source La Tribune) 10 mai 2024 - L'appétence pour les voyages profite à IAG. La maison-mère de British Airways et d'Iberia a publié une perte nette de 4 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année, contre 87 millions d'euros un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a progressé de 9,2%, à 6,4 milliards d'euros.
 
Si le groupe a renoué avec les bénéfices annuels depuis 2022, déjà grâce à la reprise des voyages en avion après les restrictions pendant la pandémie de Covid-19, il est cependant toujours dans le rouge au premier trimestre, au cours d'une période traditionnellement creuse pour le secteur.
 
« La forte demande de voyages a contribué à la réalisation d'un très bon premier trimestre et nous sommes bien positionnés pour l'été », a néanmoins fait valoir IAG dans un communiqué ce vendredi. « Nous nous attendons à une demande de voyages positive et durable à long terme », a ajouté le groupe, également propriétaire de la compagnie à bas coûts espagnole Vueling et de l'irlandaise Aer Lingus.
 
IAG avait annoncé en février avoir multiplié par six son bénéfice annuel en 2023. Il a retrouvé l'an dernier une capacité de transport de passagers de 95,7% des niveaux de 2019 (avant la pandémie).
 
Les bons résultats dévoilés ce vendredi ont été salués par les investisseurs, et le titre d'IAG à la Bourse de Londres progressait de 1,42% à 185,40 pence vers 08H10 GMT (10H10 heure de Paris) tandis que le FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres, progressait de 0,51%.
 
Pour autant, si la demande a été soutenue en Europe et sur les vols transatlantiques, la situation est « plus difficile » sur le reste du monde, a toutefois prévenu IAG, notamment dans la région Afrique, Moyen-Orient et Asie du Sud.
(...)
Reprise générale
Au-delà du cas d'IAG, toutes les grandes compagnies profitent de la reprise. La fréquentation des avions a atteint au quatrième trimestre de l'année dernière 98,4% des niveaux de la période correspondante quatre ans plus tôt, soulignait fin janvier l'Association internationale du transport aérien (IATA), qui raisonne en passagers-kilomètres payants (RPK, son sigle en anglais), l'un des indices de référence du secteur.
 
Les liaisons internationales n'ont toutefois pas encore refait le plein, évoluant en 2023 à 88,6% de l'activité de 2019 malgré une forte croissance sur un an (+41,6%). Les rotations de et vers l'Asie-Pacifique ont pesé sur la tendance, à 72,7% des niveaux d'activité de 2019, les compagnies aériennes peinant à reconstruire des réseaux annihilés pendant le Covid-19.
 
Malgré tout, après un mois de décembre 2023 en hausse de 10,8% par rapport à la même période de 2022, IATA évoquait alors une « base solide pour réussir » l'année 2024.

Mon commentaire : Depuis le début de l’année, le cours de l’action IAG est en hausse de 20% avec un consensus des analystes clairement orienté à l’achat selon le site Boursorama.

Cela traduit la forte reprise constatée chez IAG, meilleure que celle de Lufthansa Group et d’Air France KLM.

La raison apparait simple : IAG a bâti son réseau majoritairement sur les liaisons transatlantiques, très rentables et très fréquentées.

À l’inverse, ses concurrents ont un réseau plus varié. Ils sont pénalisés par les événements géopolitiques en Ukraine et en Israël. Ils souffrent sur les liaisons vers la zone Asie-Pacifique en raison notamment de l'interdiction de survol de l’espace aérien russe.

> TAP Air Portugal creuse ses pertes au premier trimestre

(source AFP) 10 mai 2024 - TAP Air Portugal a alourdi ses pertes à 71,9 millions d'euros au premier trimestre, en raison notamment de la fin des coupes salariales liées à son plan de restructuration, a annoncé vendredi la compagnie aérienne publique. «Le premier trimestre est traditionnellement le plus mauvais», a expliqué TAP dans un communiqué, en rappelant avoir enregistré une perte de 57,4 millions à la même période de l'an dernier. Le transporteur portugais avait déjà essuyé une perte de 26,2 millions d'euros au quatrième trimestre 2023 mais, sur l'ensemble de l'année, il a dégagé un bénéfice record de 177,3 millions d'euros.
 
Le résultat du premier trimestre s'explique notamment par la fin des coupes salariales appliquées pour permettre à TAP de se redresser après la pandémie de Covid-19. «Cela a un impact direct dans le résultat», a expliqué le directeur général du groupe aérien, Luis Rodrigues, se félicitant toutefois d'une «hausse du chiffre d'affaires» grâce à la progression du nombre de passagers transportés et au meilleur taux d'occupation de ses appareils sur les premiers mois de l'année. La compagnie a transporté au premier trimestre 3,5 millions de passagers, soit une légère hausse de 0,6% sur un an.
 
Renationalisée dans l'urgence en 2020, à la suite de la crise sanitaire, TAP a bénéficié d'une injection de 3,2 milliards d'euros de fonds publics assortie d'un plan de restructuration négocié avec la Commission européenne, en vigueur jusqu'en 2025.

L'objectif est de «faire de la TAP une entreprise durablement rentable et l'une des sociétés les plus attractives du secteur», a souligné son président. Les perspectives pour cette année sont positives grâce «à une demande qui reste forte» et une hausse de l'offre vers le Brésil et l'Amérique du nord, a indiqué TAP.
 
Le nouveau gouvernement portugais de droite modérée s'est engagé à reprendre le processus de privatisation de TAP lancé par le précédent exécutif socialiste. La compagnie suscite l'intérêt de plusieurs de ses concurrents européens: Air France-KLM, Lufthansa et le groupe IAG (British Airways et Iberia).

Mon commentaire : Ces résultats mitigés risquent de faire baisser la valeur de la compagnie nationale portugaise lors de sa future privatisation.

> Des pilotes d'Air Austral acceptent de perdre une partie de leurs revenus pour sauver leurs emplois

(source Radiofrance) 10 mai 2024 - Les pilotes de la compagnie aérienne Air Austral, une compagnie aérienne réunionnaise, viennent de signer un accord qui diminuera momentanément une partie de leurs revenus, pour éviter des licenciements.
 
Air Austral est une compagnie aérienne réunionnaise essentiellement active dans le sud-ouest de l'océan Indien. Depuis une dizaine d'années, la société est dans une situation financière de plus en plus fragile. En novembre 2021, Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, a même envisagé la fusion entre Air Austral et Corsair afin de sauver la compagnie. Après la validation d'un plan de restructuration en 2023, 99 % du capital est repris par des investisseurs régionaux et une partie de la dette est effacée. Pour autant, ces mesures devaient s'accompagner d'un effort de l'entreprise. Ce sont les pilotes qui en ont fait les frais.
 
"Un accord de performance collective"
Leur syndicat de pilote, le SNPL, vient de signer avec la direction "un accord de performance collective", dans lequel ils acceptent, pendant deux ans, de renoncer à leur 13e mois et à 6 jours de congés.
 
Ils acceptent aussi que le seuil des déclenchements des heures supplémentaires soit relevé, ce qui revient potentiellement à leur faire perdre des compléments de salaire. Pour résumer, ils acceptent de travailler plus pour gagner moins, et ils ne cachent pas leur amertume. En contrepartie, la direction, s’engage à ne pas licencier, car ces mesures devraient permettre à Air Austral d’économiser plus de cinq millions d’euros. Selon la direction de la compagnie, c’est indispensable pour assurer sa survie.
 
Très endettée depuis le Covid, Air Austral ne s’en sort pas malgré les nombreuses aides publiques. C’est pourtant un acteur aérien important puisqu’il assure les liaisons entre la Réunion et la métropole, mais dessert aussi plusieurs destinations de l’océan Indien, dont Mayotte. À la Réunion, c’est aussi un gros employeur local avec plus de 800 salariés. En mars 2023, les actionnaires avaient accepté d’injecter 10 millions d’euros supplémentaires au capital, à condition toutefois que le personnel fasse des efforts. C’est donc chose faite. Le plan de redressement d'Air Austral sera présenté très prochainement à l'État.
 
Des accords du genre assez courants dans l’aérien
Une baisse de rémunération contre un maintien des postes, c’est aussi ce qu’a fait Ryanair en 2020. Les personnels navigants ont accepté de baisser leur rémunération pendant cinq ans. Ces dispositifs sont vécus comme un chantage au licenciement par les syndicats, qui sont souvent réticents à les signer. Mais il y a fort à parier que ce type d’accords se multiplie dans le secteur aérien, en proie aux turbulences. En témoignent les nombreux mouvements sociaux, notamment chez les compagnies low-cost. Vueling, par exemple, est justement en grève ce week-end du 10 mai.
(...)

Mon commentaire : Cet accord est un premier pas mais ne suffit pas encore pour assurer la sortie de crise chez Air Austral.

Pour rappel, la compagnie Air Austral a déjà reçu plusieurs renflouements de la part des collectivités et des actionnaires :

- 17,5 millions d’euros d'indemnisation par l’État pour les dommages subis en début de période COVID en 2020,
- 120 millions en 2020 (30 millions d’euros via un prêt de l’actionnaire Sematra et 90 millions d’euros des banques),
- 30 millions d’euros en 2021 (20 millions de l'État et 10 millions de Sematra),
- 20 millions d’euros de prêt par l’État en janvier 2022 ,
- 30 millions d’euros en janvier 2023 de l'actionnaire Run Air ,
- 10 millions d’euros en mars 2024 d'actionnaires publics et privés.

La compagnie a également bénéficié d’un effacement d'une partie de sa dette.

Cet accord de performance collective apparait comme la dernière chance de sauver Air Austral.

> Boeing visé par une nouvelle enquête du régulateur de l’aviation aux États-Unis

(source AFP) 7 mai 2024 - L’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA) a ouvert une nouvelle enquête sur Boeing pour savoir si l’avionneur a correctement mené les inspections obligatoires quant à la jonction des ailes au fuselage « sur certains avions 787 Dreamliner », a-t-elle fait savoir dans un courrier électronique, lundi 6 mai. L’agence précise qu’elle « enquête pour savoir si Boeing a effectué les inspections et si des employés de l’entreprise ont pu falsifier les documents liés à l’avion ».
 
Cette enquête a été ouverte après que Boeing eut informé la FAA en avril qu’il « n’avait peut-être pas effectué les inspections requises ». Le constructeur aéronautique « réinspecte tous les appareils 787 encore en production et doit également élaborer un plan pour s’occuper de la flotte en service », ajoute la FAA, qui ne précise pas si les avions en service doivent être rappelés pour inspection. L’agence a donné trois mois à l’entreprise pour présenter un plan visant à résoudre « les problèmes systématiques de contrôle de qualité ».
 
Le 787 Dreamliner et le 737 MAX ont subi moult problèmes de production depuis 2023, qui ont freiné les livraisons de l’avionneur. Cela a contraint plusieurs compagnies aériennes à modifier leurs plannings de vol pour 2024.
 
« Irrégularité dans un test de conformité »
Scott Stocker, responsable du programme 787, a envoyé le 29 avril un courriel à ses employés de Boeing en Caroline du Sud, où sont fabriqués ces appareils, les informant qu’un « coéquipier a vu ce qui semblait être une irrégularité dans un test de conformité requis au niveau de la jonction du corps de l’aile ».
 
« Il en a parlé à son manager, qui l’a porté à l’attention de la haute direction », a-t-il ajouté. « Nous avons rapidement examiné l’affaire et avons appris que plusieurs personnes avaient enfreint les politiques de l’entreprise en n’effectuant pas un test requis, mais en enregistrant le travail comme étant terminé », a encore écrit Scott Stocker. Il a assuré que l’» équipe d’ingénieurs [de Boeing] a[vait] évalué que cette faute n’avait pas créé de problème immédiat quant à la sécurité des vols ».
 
Boeing traverse une passe difficile à la suite de plusieurs incidents. Trois des quatre modèles d’avions commerciaux actuellement fabriqués par le groupe américain sont officiellement visés par une enquête de la FAA. Le régulateur supervise étroitement le 737, fétiche de Boeing, depuis janvier ; il enquête aussi sur le 777 et sur le 787 Dreamliner, dont l’intégrité des structures avait été remise en cause par un précédent lanceur d’alerte.
(...)  
Le directeur général de Boeing va quitter ses fonctions
Le 17 avril, quatre lanceurs d’alerte, dont un ingénieur et d’anciens employés de Boeing, ont par ailleurs témoigné devant une commission d’enquête du Sénat américain pour prévenir de « graves problèmes » dans la production des avions Boeing 737 MAX, 787 Dreamliner et 777.
 
Un des lanceurs d’alerte y a dit avoir fait l’objet de représailles lorsqu’il avait soulevé des questions concernant les processus de fabrication du 787, qui, selon lui, menaçaient la sécurité des avions. Ces déboires ont conduit à l’annonce du départ du directeur général de Boeing, Dave Calhoun, lequel devra quitter ses fonctions à la fin de l’année.
 
La semaine dernière, Glass Lewis, la société de conseil aux actionnaires institutionnels de Boeing, a enjoint à ceux-ci de voter contre la réélection de trois anciens membres du conseil d’administration, dont Dave Calhoun.

Mon commentaire : Je ne citerai que cette phrase de l’article ;

« trois des quatre modèles d’avions commerciaux actuellement fabriqués par le groupe américain sont officiellement visés par une enquête de la FAA. »


Revue de presse boursière

> Air France-KLM : Oddo BHF relève sa cible

(source Cercle Finance) 6 mai 2024 - Oddo BHF réitère son opinion 'sous-performance' sur Air France-KLM, mais relève son objectif de cours de neuf à 9,5 euros, 'afin de refléter une moins forte consommation de cash qu'anticipé précédemment porté par le dynamisme des réservations'.

'U'Un upside existe certainement au niveau du yield sur l'exercice 2024, mais nous pensons que la reprise en main du CASK (coût unitaire) devra être visible avant de pouvoir revenir sur le titre', prévient toutefois l'analyste.

'Air France-KLM se traite sur des multiples peu attrayants par rapport à ses pairs majors avec un VE/EBITDA 2025 de 3,9 fois contre trois fois pour Lufthansa et 2,8 fois pour IAG', ajoute Oddo BHF, qui privilégie toujours les compagnies aériennes à bas coûts.

Mon commentaire : Je ne vous avais pas encore fait le point sur la répartition du capital d'Air France-KLM suite à l'augmentation de capital réservée aux salariés.

Les salariés et anciens salariés disposant de parts dans les fonds d'actionnariat salarié (fonds Majoractions, Aéropélican et/ou Concorde) figurent désormais derrière les États français et néerlandais, CMA-CGM, China Eastern mais devant Delta Air Lines et le SPAAK.

Pour mémoire, le SPAAK (Stichting Piloten Aandelen Air France - KLM) est "une fondation créée pour et par les pilotes de KLM, pour représenter leurs intérêts collectifs sur le long terme et favoriser la continuité de KLM". Cette fondation détient 0,87% des actions Air France-KLM.

20231231_Capital_AFKLM

Dernière minute : La semaine dernière je vous annonçais qu'Air France-KLM avait remboursé au mois de mars 452 millions euros d’obligations « OCEANE » (Obligations Convertibles En Actions Nouvelles ou Existantes).

Le groupe vient d'annoncer qu'il avait procédé au remboursement du solde des obligations « OCEANE » pour un montant de 48 millions d'euros.


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 10,520 euros en clôture vendredi 10 mai. Elle est en hausse cette semaine de +5,52%.

Comme d'autres entreprises du secteur de l'aérien, Air France KLM a dû faire face à des perturbations de vols en raison des attaques de l'Iran contre Israël.

Il était à 12,53 euros le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 15,09 euros
(elle était à 15,0 euros début janvier 2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 23,00 euros, le plus bas à 9 euros. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Depuis un mois et demi, le cours de l'action Air France-KLM oscille entre 9,50 et 10 euros.

Les résultats du premier trimestre n'ont pas inquiété les investisseurs, le cours de l'action a progressé de plus de 8% en deux semaines.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse de +2$ à 104$. Il était à 94$ fin juin, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en baisse de -1$ à 83$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent était de l'ordre de 15$ avant le conflit en Ukraine. En 2022, au début du conflit ukrainien, cet écart avoisinait 50$.

L'écart Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent est en hausse cette semaine, à 21$. Cela fait deux mois que cet écart est revenu à un niveau inférieur ou égal à 25$.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

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